duFils-Guy, 1515 ; – Ă  Richard Du Hay, peintre, de la paroisse de Saint-Denis, d’une maison en la. dite paroisse, 1516 ; – Ă  maĂźtre Robert Bequet, charpentier du Roi et de l’église, pour lui et. Vincenne, sa femme, leurs vies durant, d’une petite maison sur la paroisse de Saint-Amand, 9 juillet. 1544 ; – Ă  Claude Le Large, receveur du domaine du
PĂŽle de SantĂ© 1er Ă©tage Dentiste Ulrike KOHL - TĂ©lĂ©phone PĂ©dicure Podologue ValĂ©rie VINTEJOUX - - Rendez-vous du lundi au vendredi de 9h00 Ă  19h00 RDC haut DiĂ©tĂ©cienne Alexandrine MALANDAIN - TĂ©lĂ©phone Infirmier Cabinet 1 - TĂ©lĂ©phone MĂ©lanie BOUCHER - Pierrette LEVISTRE ‱ Juliette LOUE - ClĂ©mence PASQUIER - VĂ©ronique RATS - Permanence sans rendez-vous de 9h Ă  9h30 tous les jours sauf dimanches et jours fĂ©riĂ©s. Sur rendez-vous Ă  partir de 6h45. Infirmier Cabinet 2 – TĂ©lĂ©phone Claudine BUIRETTE - StĂ©phanie DEFRESNE InfirmiĂšre ASALEE - Johanna GEFFROY - AurĂ©lie GREPINET - Permanence sans rendez-vous de 8h30 Ă  8h45 et de 9h Ă  9h15 tous les jours sauf dimanches et jours fĂ©- riĂ©s. Sur rendez-vous Ă  partir de 6h. Infirmier HĂ©lĂšne CUISSOT-PETIT - TĂ©lĂ©phone Antoine HOULBREQUE - TĂ©lĂ©phone MĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes Dr Laurence DUPIN-JAMES - TĂ©lĂ©phone Orthophoniste Catherine MONCHY - TĂ©lĂ©phone Prise de rendez-vous Ă  partir du 21 juin 2021. RDC bas OstĂ©opathe Sophie ESPOSITO - TĂ©lĂ©phone Psychologue Honorine TASSEL- TĂ©lĂ©phone Sophrologue HĂ©lĂšne LELEU - TĂ©lĂ©phone - Du lundi au vendredi de 9h Ă  12h et de 14h Ă  19h et le samedi de 9h Ă  12h Contact Le PĂŽle de SantĂ© est en capacitĂ© d’accueillir d’autres professionnels dont notamment des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes et des kinĂ©sithĂ©rapeutes. Pour tous renseignements relatifs au PĂŽle de santĂ© libĂ©ral et ambulatoire du territoire de Cany-Barville HĂ©lĂšne LELEU prĂ©sidente de l'Association des Professionnels de SantĂ© de Cany-Barville - TĂ©lĂ©phone - Email Cette adresse e-mail est protĂ©gĂ©e contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Dans le centre-ville Masseur-KinĂ©sithĂ©rapeute FERRANT CAMILLE Laura - TĂ©lĂ©phone - Adresse 29 Impasse de la Scierie, 76450 Cany-Barville MĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes Dr Fabrice NARDONE - TĂ©lĂ©phone - Adresse 55 Rue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, 76450 Cany-Barville Dr Isabelle NARDONE LEFORESTIER - TĂ©lĂ©phone - Adresse 55 Rue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, 76450 Cany-Barville PĂ©dicure Podologue DELOZIERE Jean-SĂ©bastien - TĂ©lĂ©phone - Adresse 68 Rue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, 76450 Cany-Barville Pharmacies Pharmacie du MarchĂ© - TĂ©lĂ©phone - Adresse 96 Rue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, 76450 Cany-Barville Pharmacie Jumeau - TĂ©lĂ©phone - Adresse 74 Rue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, 76450 Cany-Barville Psychologue Emeline BOYARD - TĂ©lĂ©phone - Adresse 26 route de Veulettes, 76450 Cany-Barville StĂ©phanie REGNARD DESCHAMPS psychopraticienne - TĂ©lĂ©phone - Adresse 33 place Robert GABEL, 76450 Cany-Barville Imprimer E-mail DĂ©couvrezla liste des Pompes FunĂšbres Ă  Cany-Barville (76) et des cimetiĂšres, ainsi que les tarifs, avis, et coordonnĂ©es complĂštes. Estimation gratuite du prix des obsĂšques cliquez-ici. 01 84 17 37 38 Annuaires pompes funĂšbres crĂ©matoriums funĂ©rariums cimetiĂšres Conseils Conseils obsĂšques Conseils marbrerie Conseils prĂ©voyance Conseils fleurs Services 50 ans de construction navale en bord de SeinePublished on Jan 15, 2021Les ACSM et leur CitĂ©-Jardin 1917-1972Worms & Cie
Lesmonnaies médiévales et modernes de la chapelle Saint-Thomas d'Aizier (Eure) : Méthodes et résultats d'une approche archéologique. Cardon Thibault. Download Download PDF. Full PDF Package Download Full PDF Package. This Paper. A short summary of this paper. 37 Full PDFs related to this paper. Read Paper . Download Download PDF.

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Fillede feu Pierre et Jeanne Douillette de la paroisse St-Jean de Montierneuf, ville de Poitiers, 86000; Vienne; Poitou-Charente. Elle arrive le 30 juin 1669 sur le navire Le St Jean-Baptiste Nous n’avons rien trouvĂ© Ă  son sujet, ni acte de dĂ©cĂšs et d’inhumation. 1 mariage: LE PREVOST Jacques Soldat de la garnison de QuĂ©bec
Le trajet en voiture en dĂ©part de Cany-Barville situĂ©e dans le dĂ©partement de la Seine-Maritime et HyĂšvre-Paroisse dans le dĂ©partement du Doubs se fait en 6 heures 45 minutes. La distance Ă  parcourir est calculĂ©e Ă  kilomĂštres. Le trajet est effectuĂ© principalement via Autoroute du Soleil et La Comtoise. Calcul d'itinĂ©raire Carte et plan Chargement de la carte est en cours... Feuille de route et coĂ»t du trajet de Cany-Barville Ă  HyĂšvre-ParoissePrendre la direction vers le sud sur la rue Georges Carel 1 min - kmContinuer tout droit sur la rue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle27 sec - 473 mPrendre le rond-point , puis la 2Ăšme sortie sur D 501 sec - 15 mSortir du rond-point sur D 50 3 min - kmSortir du rond-point sur la route de Flauville 7 min - kmPrendre le rond-point , puis la 1Ăšre sortie sur D 502 sec - 40 mSortir du rond-point sur D 503 sec - 55 mPrendre le rond-point , puis la 3Ăšme sortie sur D 9263 sec - 54 mSortir du rond-point sur D 92652 sec - 803 mPrendre le rond-point , puis la 2Ăšme sortie sur D 9262 sec - 40 mSortir du rond-point sur D 926 3 min - kmPrendre le rond-point , puis la 2Ăšme sortie en direction de Le Havre, Rouen, Amiens5 sec - 86 mSortir du rond-point en direction de Le Havre, Rouen, Amiens30 sec - 371 mContinuer tout droit en direction de Le Havre, Rouen, Amiens19 sec - 233 mRester Ă  gauche Ă  l’embranchement 50 sec - 619 mA 29S'insĂ©rer lĂ©gĂšrement Ă  gauche sur l’autoroute des Estuaires 5 min - kmA 150Rester Ă  gauche sur A 150 9 min - kmA 150Tourner lĂ©gĂšrement Ă  droite sur A 150 9 min - kmContinuer tout droit sur N 1338 1 min - kmPrendre le rond-point Rond-Point de Madagascar, puis la 1Ăšre sortie sur la rue de Madagascar1 sec - 19 mSortir du rond-point sur la rue de Madagascar23 sec - 189 mTourner Ă  gauche sur la rue Bourbaki23 sec - 254 mContinuer tout droit sur la rue de Stalingrad31 sec - 332 mPrendre la sortie Ă  droite 20 sec - 227 mS'insĂ©rer lĂ©gĂšrement Ă  gauche sur Sud III 4 min - kmRester Ă  gauche sur Sud III 1 min - kmS'insĂ©rer lĂ©gĂšrement Ă  gauche sur N 138 1 min - kmA 139Rester Ă  gauche sur A 139 57 min - kmA 13Rester Ă  droite sur l’autoroute de Normandie 10 min - 16 kmSortir du rond-point 1 min - 811 mRester Ă  droite Ă  l’embranchement 44 sec - 487 mA 86S'insĂ©rer lĂ©gĂšrement Ă  gauche sur Duplex A86 9 min - kmContinuer tout droit sur N 385 4 min - 6 kmA 86Continuer tout droit sur A 86 3 min - 3 kmSortir du rond-point en direction de A 6 B Bordeaux, Nantes, Lyon44 sec - 476 mA 6bS'insĂ©rer lĂ©gĂšrement Ă  gauche sur A 6b50 sec - kmSortir du rond-point en direction de Ă©vry, Lyon, Chilly, Mazarin 1 min - 774 mA 6S'insĂ©rer lĂ©gĂšrement Ă  gauche sur l’autoroute du Soleil 9 min - kmA 6Rester Ă  gauche sur l’autoroute du Soleil 7 min - kmA 6Rester Ă  gauche sur l’autoroute du Soleil 5 min - 9 kmA 6Rester Ă  gauche sur l’autoroute du Soleil 21 min - kmA 6Rester Ă  gauche sur l’autoroute du Soleil2 H 9 min - kmSortir du rond-point en direction de E 60, A 31, A 36 Besancon, Dijon 2 min - kmA 31S'insĂ©rer lĂ©gĂšrement Ă  gauche sur l’autoroute de Lorraine-Bourgogne 1 min - 3 kmA 36Rester Ă  droite sur A 361 H 12 min - kmSortir du rond-point en direction de Lure, Baume les Dames33 sec - 378 mContinuer tout droit sur 14 sec - 156 mPrendre le rond-point , puis la 1Ăšre sortie 2 sec - 31 mSortir du rond-point 15 sec - 174 mSortir du rond-point sur D 50 2 min - kmTourner Ă  droite sur D 5010 sec - 40 mTourner Ă  gauche sur D 683 5 min - kmTourner Ă  gauche sur la rue Principale21 sec - 146 mSortir du rond-point sur la rue Principale0 sec - 0 m CoĂ»t du carburant et Ă©mission CO2 * Prix du carburant en France du 26-08-2022 CoĂ»t du carburant pour Km €. Emission CO2 pour Km 99212 g de CO2. Distances et itinĂ©raires alternatifs Distance en voiture km Distance Ă  vĂ©lo Km Distance Ă  pied Km Distance Ă  vol d'oiseau km Evaluation de l'itinĂ©raire en voiture ★★★★★ Nombre d'Ă©valuations 0 MĂ©tĂ©o Ă  HyĂšvre-Paroisse HumiditĂ© %Pression mb Vent 0 km/hCouverture des nuages %Le levĂ© du soleil 140918Le coucher du soleil 140918 Se rendre en train de Cany-Barville Ă  HyĂšvre-Paroisse Il n'y a pas de gare fĂ©roviaire Ă  Cany-Barville. Pour voyager en train de Cany-Barville en direction de HyĂšvre-Paroisse, il faudrait prendre le train depuis la commune proche de Cany-Barville. La gare la plus proche est situĂ©e Ă  environ KM. Il s'agit de la gare de Foucart. Liste des gares proches de Cany-Barville Foucart - Alvimare Gare 76640 Foucart Yvetot Gare Place de la Gare 76190 Yvetot Bolbec - Nointot Gare 76210 Bolbec Motteville Gare 76970 Motteville FĂ©camp Gare Boulevard de la RĂ©publique 76400 FĂ©camp BrĂ©autĂ© - Beuzeville Gare Hameau de la Gare 76110 Goderville Liste des gares proches de HyĂšvre-Paroisse Il n'y pas de gares situĂ©es Ă  HyĂšvre-Paroisse. La gare la plus proche de HyĂšvre-Paroisse est localisĂ©e Ă  environ KM Gare de Pays de Clerval. Clerval Gare 25340 Pays de Clerval Baume-les-Dames Gare Rue de la Gare 25110 Baume-les-Dames L'Isle-sur-le-Doubs Gare 25250 Isle-sur-le-Doubs Laissey Gare 25820 Laissey Le Valdahon Gare 9, Place Roger Arnoux 25800 Valdahon Avoudrey Gare 25690 Avoudrey Localisation gĂ©ographique Cany-Barville et HyĂšvre-Paroisse Cany-Barville HyĂšvre-Paroisse Code postal7645025110 Localisation gĂ©ographique Nord-ouest de la France Est de la France Code INSEE 76159 25313 Altitude minimale en mĂštre 10 267 Altitude maximale en mĂštre 126 554 Longitude en degrĂ© Latitude en degrĂ© Longitude en GRD -1887 4548 Latitude en GRD 55320 52635 Longitude en DMS DegrĂ© Minute Seconde +03819 +62549 Latitude en DMS DegrĂ© Minute Seconde 494717 472217 RĂ©gion DĂ©partement Normandie Seine-Maritime Bourgogne-Franche-ComtĂ© Doubs
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Nous contacter tĂ©l. 02 35 80 19 57email ActualitĂ©s Agenda La Basilique Histoire Architecture Vitraux Bonsecours et ses environs PĂ©lerinageSacrements et foi Les sacrements Prier Ă  la basilique Confier une intention de priĂšre HomĂ©lies PriĂšres Ă  Notre Dame Vie paroissiale 3 lieux de vie Organisation de la paroisse Services paroissiaux Mouvements des paroissiens SolidaritĂ©s Infos pratiques Ă©vĂ©nements tous les Ă©vĂ©nements DĂ©tails lundi 18 avril 2016 0930 Pourtous renseignements relatifs au PĂŽle de santĂ© libĂ©ral et ambulatoire du territoire de Cany-Barville : 29 Impasse de la Scierie, 76450 Cany-Barville. MĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes : Dr Fabrice NARDONE - TĂ©lĂ©phone : .40 - Adresse : 55 Rue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, 76450 Cany-Barville . Dr Isabelle NARDONE LEFORESTIER - TĂ©lĂ©phone Aide aux devoirs Cany-Barville Emploi Aide aux devoirs Cany-Barville ActualitĂ©s Espace pro Aide aux devoirs Cany-Barville Emploi Aide aux devoirs Cany-Barville ActualitĂ©s Recherches associĂ©es Nouveau ! Laissez Aladom trouver la perle pour vous ! 1 Publiez une recherche via notre formulaire 2 Recevez des candidatures 3 Engagez le candidat qui vous intĂ©resse DĂ©couvrir le service Soutien scolaire Annonces similaires Rouen Mise Ă  jour cette semaine Contacter ce prestataire Le Havre Mise Ă  jour cette semaine Contacter ce prestataire Rouen Babysitter, Aide Ă  domicile, Aide aux devoir sur Rouen Étudiante en troisiĂšme annĂ©e de licence d’AES Administration Ă©conomique sociale Ă  la facultĂ© de Droit Rouen, Pasteur, je souhaiterais mettre Ă  profit mes compĂ©tences au sein d’une Ă©quipe dynamique. Rigoureuse, polyvalente, discrĂšte, je... Contacter ce prestataire Rouen Soutien scolaire Bonjour, Je m'appelle AdĂšle et je suis Ă©tudiante en 3Ăšme annĂ©e de mĂ©decine Ă  la facultĂ© de Rouen. J'ai eu mon BAC S option SVT avec mention trĂšs bien et les fĂ©licitations du jury en 2020 au LycĂ©e Pierre Corneille Ă  Rouen option Latin et classe... Mise Ă  jour cette semaine Contacter ce prestataire Rouen Aide aux devoirs pour vos enfants Bonjour, Je m'appelle Sarah et je suis actuellement Ă  la recherche d'un emploi. Je suis jeune spontanĂ©e, dynamique et avec un trĂšs bon relationnel avec les enfants car j'ai beaucoup d’expĂ©rience dans ce domaine. Titulaire du Bafa et... Contacter ce prestataire Mont-Saint-Aignan Baby sitting + aide aux devoirs Ă  Mont-Saint-Aignan Bonjour,Je m'appelle Manon, j'ai 19 ans et je suis actuellement Ă©tudiante Ă  la facultĂ© de Mont-Saint-Aignan en Sciences Humaines et Sociales pour devenir professeur des recherche des gardes d'enfants pour me faire de l'expĂ©rience dans... Contacter ce prestataire Rouen Garde d'enfant, aide aux devoirs Ă  Rouen Bonjour, aĂźnĂ©e d'une famille nombreuse et ayant de bons rapports avec les enfants je serai ravie de garder les votres et d'aider pour les devoirs, je suis aussi disposĂ©e Ă  preparer leur repas si besoin, n'hesitez pas Ă  me contacter pour plus de... Contacter ce prestataire Rouen wided, 28 ans Je suis Ă©tudiant en master 2 Ă  l'universitĂ© de Rouen. Je propose des cours arabe, chimie, physique, sciences expĂ©rimentales Je suis disponible le weekend. Je parle couramment la langue arabe, je maĂźtrise les notions de bases Orthographe,... Contacter ce prestataire Aveude mas et villages sis en la paroisse de Segonzat rendu par Catherine de Alby veuve de Jean Dumeiny, sieur de La ChĂšze, mĂšre et tutrice de Pierre et Estienne Dumeiny, Ă  messire François de Lastours protonotaire du Saint SiĂšge apostolique, abbĂ© de l'abbaye de Dalon, ordre de Citeaux. - copie datĂ©e du 6 fĂ©vrier 1535-26 oct. 1677. 1 piĂšce . Dossier 36/bis. Reminder of your requestDownloading format TextView 1 to 445 on 445Number of pages 445Full noticeTitle Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de NormandieAuthor SociĂ©tĂ© de l'histoire de Normandie. Auteur du textePublisher Ch. MĂ©tĂ©rie RouenPublisher A. LestringantA. Lestringant RouenPublication date 1905Relationship textType printed serialLanguage frenchFormat Nombre total de vues 6888Description 1905Description 1905 T10 Collection numĂ©rique Fonds rĂ©gional Basse-NormandieDescription Collection numĂ©rique Fonds rĂ©gional Haute-NormandieDescription Collection numĂ©rique BibliothĂšque numĂ©rique de RouenRights Consultable en ligneRights Public domainIdentifier ark/12148/bpt6k5767365wSource BibliothĂšque nationale de France, dĂ©partement Collections numĂ©risĂ©es, 2008-152214Provenance BibliothĂšque nationale de FranceOnline date 18/01/2011The text displayed may contain some errors. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition OCR program. The estimated recognition rate for this document is 97%.BXJXiLETIlSrS DE LA SOCIETE DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE TOME X ANNEES 1905-1909 KOUEN A. LESTRINGANT Libraire de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie, H, KUE JEANNE-DARC, 11 PAIUS A. PICARD FILS et Cic Libraires de la SociĂ©tĂ© de l'Ecole des Chartes, 82, RUE BONAPARTE, 82 1909 AVIS AU RELIEUR La signature 4 a Ă©tĂ© omise. Rouen. — Irap. LĂ©on Gy. BTJLLETI3STS DE LA SOCIETE DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE OME X -ANNEES 1905-1909 ROUEN A. LESTRINGANT Libraire de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie, 11, RUE JEANNE-DARG, 11 PARIS A. PICARD FILS et C'e BRISSAC la comtesse de [175], rue Saint-Dominique, 201, Ă  Paris. MM. BRISSAC le comte Fernand de [374], au chĂąteau du Grand-Quevilly, prĂšs Bouen, et Ă  Paris, 45, rue de Varenne. BROGLIE le duc de [581], dĂ©putĂ© de la Mayenne, au chĂąteau de Broglie Eure, et Ă  Paris, 9, square Messine. CAILLEMER [395], C. *, I. , correspondant de l'Institut, doyen de la FacultĂ© de Droit, rue Victor-Hugo, 31, Ă  Lyon. CARBONNIER Paulin [563], chĂąteau de Bostenney, par Beuzeville Eure, et Ă  Paris, 6, rue Edouard-Dctaille. CARRÉ [579], notaire honoraire, 9, rue Thiers, Ă  Rouen, et au chĂąteau de la FolletiĂšre, par Bueil Eure. CAHEN G. [622], avouĂ© au Tribunal civil de la Seine, 61, rue des Petits-Champs, Ă  Paris. CAUHONT de [550], rue Monsieur, 19, Ă  Paris. CAVREL Henri [416], Ă  Rouen, 36, rue de Buffon. CHANOINE-DAVRANCHE [409], prĂ©sident Ă  la Cour d'Appel, place de l'HĂŽtel-de-Ville, 21, Ă  Rouen. CHARENCEY le comte de [541], au chĂąteau de Champ-Thierry, par Saint-Maurice-les-Charencey Orne. CIVILLE le marquis de [585], chef de bataillon en retraite, au chĂąteau du Bois-HĂ©roult, par Buchy Seine-InfĂ©rieure. CIVILLE le vicomte Robert de [551], rue de Rouen, 33, Ă  Beauvais Oise. COPPINGER Emmanuel [412], archiviste palĂ©ographe, ancien conseiller de PrĂ©fecture, Ă  Neuville, prĂšs Dieppe, et Ă  Paris, rue Bassano, 1. CORDONNIER [494], au chĂąteau du Val-Freneuse, par Elbeuf Seine-InfĂ©rieure. COSSERAT 0.[621], 40, rue de la RĂ©publique, Ă  Amiens, et au chĂąteau de la Vacherie, par La Bouille Seine-InfĂ©rieure. COSTA de BEAUREGARD le comte O. [586], au chĂąteau de Sainte-Foy, par Longueville Seine-InfĂ©rieure. COUARDE l'abbĂ© [644], curĂ© de BĂ©zu-Saint-Eloi Eure. V MM. [471], docteur en mĂ©decine, boulevard Saint-Hilaire, 35 B, Ă  Rouen, et au TrĂ©port Seine-InfĂ©rieure. DEGLATIGNY Louis [545], membre de la Chambre de commerce, Ă  Rouen, U, rue Biaise-Pascal. DELAFONTAINE l'abbĂ© DECOULARÉ- [642], chanoine honoraire, curĂ© de Notre-Dame de Bonsecours, par Mesnil-Esnard Seine-InfĂ©rieure. DELAMARRE Louis [380], Ă  Thuit-Anger Eure. DELAPORTE l'abbĂ© [341], chanoine honoraire, curĂ© de Sainte-Marie, rue Clovis, au Havre. DELISLE LĂ©opold [36], I. Jf, membre de l'Institut, administrateur gĂ©nĂ©ral de la BibliothĂšque nationale, prĂ©sident du ComitĂ© des travaux historiques, rue des Petits-Champs, 8, Ă  Paris. DENOYERS Georges [430], avocat Ă  la Cour d'Appel, Ă  Croisset, par Dieppedalle Seine-InfĂ©rieure. DEPITRE [372], ancien magistrat, 7, route du Grand-Pont, au VĂ©sinet Seine-et-Oise. DESBUISSONS [410], avocat Ă  la Cour d'Appel, ancien BĂątonnier, 1, rue Thiers, Ă  Rouen. DEVILLEEtienne [641], 25, rue Lhomond, Ă  Paris. DUCHEMIN P. [446], correcteur au Journal de Rouen, avenue de Grammont, 37 A, Ă  Rouen. DUFRESNE Robert [459], au manoir de Calmont, par Dieppe. DUMONT E. [495], libraire, Ă  Paris, 42, rue Barbet-de-Jouy. DUVAL L. [477], archiviste du dĂ©partement de l'Orne, Ă  Alençon. EDOUARD l'abbĂ© [516], curĂ© de Saint-Ouen-du-Breuil, par TĂŽtes Seine-InfĂ©rieure. ESNEVAL BEZUEL, baron d' [425], au chĂąteau de Beauvoir, par Motteville Seine-InfĂ©rieure, et Ă  Paris, 29, rue Saint-Guillaume. ESTAINTOT le comte d' [580], au chĂąteau du Montpinçon, par Auffay Seine-InfĂ©rieure. ESTAMPES le marquis d' [608], Ă  Paris, 131, rue de l'UniversitĂ©, et au chĂąteau d'Esteville, par Cailly Seine-InfĂ©rieure. FAUCON G. [637], greffier en chef du Tribunal de commerce, 10, rue Pouchet, Ă  Rouen. FAVÉ l'abbĂ© [562], chanoine, rue de l'Ecureuil, 14, Ă  Rouen. FIQUET A. [595], pharmacien, Ă  Pavilly Seine-InfĂ©rieure. FLAVIGNY Ernest [492], chĂąteau Saint-Gilles, Saint-Aubin, par Elbeuf. VI MM. FLEURY l'abbĂ© [167], curĂ© de Notre-Dame-des-Anges, Ă  Bihorel, prĂšs Rouen. DE BIMOREL D. de [509], avocat, ancien doyen de la FacultĂ© de Droit de Douai, ancien dĂ©putĂ©, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-InfĂ©rieure, Ăą Paris, 22, rue Clauzel, et chĂąteau d'Imbleville, d'Imbleville, Anglesqueville-sur-SaĂąne Seine-InfĂ©rieure. FoRMKiNY DE LA LONDE R. de [555], chĂąteau de la Londe, prĂšs Caen. FOURRIER l'abbĂ© [606], curĂ© de Daubeuf-Serville, par Goderville Seine-InfĂ©rieure. FRANQUEVILLE P. de [498], au chĂąteau de Franqueville, par FĂ©camp Seine-InfĂ©rieure. FRONDEVILLE le marquis de [600], rue Daru, 13, Ă  Paris. GARRETA [439], Ă  Rouen, 14, rue du Cordier. GAVELLE J. [636], publiciste, 74, rue de la Tour, Passy, Paris. GENTY Tony [483], 13, avenue de Courseulles, Caen. Mme GERMONIÈRE de LA [596], place VendĂŽme, 20, Ă  Paris, et chĂąteau du Vaast Manche. MM. GILLES l'abbĂ© [554], professeur au Grand-SĂ©minaire, Ă  Rouen, 16, avenue Pasteur. GONET [504], directeur d'assurances, 24, rue Jules-Lecesne, Le Havre. GOUJON P. [344], Ă  Notre-Dame-du-Vaudreuil Eure, et Ă  Paris, 27, rue BergĂšre. GRENET H. [639], Ă  Lyons-la-ForĂȘt Eure. GROUCHY le vicomte de [398], O. *, , ministre plĂ©nipotentiaire, avenue Montaigne, 29, Ă  Paris. GUÉNIN [EugĂšne [623], stĂ©nographe-rĂ©viseur au SĂ©nat, 15, rue de Vaugirard, Vaugirard, Paris. GUERROTS A. LE FILLEUL des [518], au chĂąteau des Guerrots, par Auffay Seine-InfĂ©rieure. GUIBERT H. [576], 32, Grande-Rue, Ă  Louviers. GY LĂ©on [632], imprimeur, 5, rue des Basnage, Rouen. HAIN [255], , ancien prĂ©sident Ă  la Cour d'Appel, rue BosniĂšre, 44, Ă  Caen. HARCOURT le duc d' [584], au chĂąteau de Thury-Harcourt Calvados. el 47, rue de Varenne, Ă  Paris. HÉBERT l'abbĂ© P. [542], curĂ© d'Etretat Seine-InfĂ©rieure. VII MM. HEUZEY Gustave [448], fabricant de produits chimiques, boulevard Cauchoise, 29, Ă  Rouen. HIARD l'abbĂ© M. [634], curĂ© de Gruchet-Saint-SimĂ©on, par Luneray Seine-InfĂ©rieure HOHAIS [427], avocat Ă  la Cour d'Appel, ancien BĂątonnier, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-InfĂ©rieure, rue Thiers, 6, Ă  Rouen. HUE l'abbĂ© [336], 104, rue de Cormeille, Ă  Levallois-Perret Seine. HUMBLOT l'abbĂ© [599], curĂ© de Lisors, par MĂ©nesqueville Eure. HUNOLSTEIN le comte FĂ©lix d' [609], au chĂąteau de Cany Seine-InfĂ©rieure, et Ă  Paris, rue de Grenelle, 125. JANZÉ le vicomte de [481], membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la SeineInfĂ©rieure, 80, avenue du Roule, Ă  Neuilly Seine, et chĂąteau de Parfondeval, par LondiniĂšres Seine-InfĂ©rieure. JOIN-LAMBERT [454], membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Eure, au chĂąteau ' de Livet, par Pont-Authou Eure, et Ă  Paris, 144, avenue des ChampsElysĂ©es. JORET Charles [568], membre de l'Institut, professeur honoraire Ă  la FacultĂ© des Lettres d'Aix, 39, rue Madame, Paris. JOUAN [549], libraire, 111, rue Saint-Pierre, Ă  Caen. JOUEN l'abbĂ© [620], aumĂŽnier, 2 D, rue des Minimes, Ă  Rouen. KERMAINGANT P. LAFFLEUR de [378], *, avenue des Champs-ElysĂ©es, 102, Ă  Paris. LACHÉVRE LĂ©on [426], rue du Cordier, 24, Ă  Rouen, et chĂąteau de Briquedalle, par Sassetot-le-Mauconduit Seine-InfĂ©rieure. LAIR Jules [125], *, membre de l'Institut, directeur de la Compagnie des EntrepĂŽts et Magasins gĂ©nĂ©raux, Ă  Paris, 11, rue Croixdes-Petits-Champs. LAMER [179], conseiller honoraire Ă  la Cour d'Appel de Rouen, Ă  Saint-Arnoult, par Touques Calvados. LANNELONGUE docteur [626], 0. *, membre de l'Institut et de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine, 3, rue François-Ier, Ă  Paris, et chĂąteau de Valmont Seine-InfĂ©rieure. LA SERRE BARBIER de [552], inspecteur des ForĂȘts en retraite, Ă  Paris, 99, rue du Bac. LAVALETTE-SIMON [597], juge d'instruction, 4, place de l'Arsenal, Ăą Bourges Cher. LE BRETON G. [373], 0. *, 4$> conservateur des MusĂ©es de la ville vm de Rouen, correspondant de l'Institut, 25 n, rue Thiers, Ă  Rouen, et au chĂąteau de Saint-Pierre-de-Varengeville, par Duclair SeineInfĂ©rieure. MM. LE BRETON A. [565], Ă  Rouen, 43, boulevard Cauchoise, et chĂąteau de Miromesnil, par Offranville Seine-InfĂ©rieure. LE CACHEUX P. [570], archiviste aux Archives nationales, 6, impasse Preschez, Ă  Saint-Cloud Seine-et-Oise. LE CORBEILLER Edouard [490], chĂąteau d'Archelles, par Arques-laBataille, et 40, Grande-Rue, Ă  Dieppe. LEGROS R.[489], 21, place de l'HĂŽtel-de-Ville, Ă  FĂ©camp Seine-Inf.. LE HARDY Gaston [276], vice-secrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Normandie, Ă  Bretteville-l'Orgueilleuse Calvados. LE MARCHAND Augustin [367], ingĂ©nieur-constructeur, rue TraversiĂšre, 2, au Petit-Quevilly, prĂšs Rouen. LEHARCHAND M. [602], manufacturier, membre de la Chambre* de commerce, 106, rampe Bouvreuil, Ă  Rouen. LE MIREE. [80], propriĂ©taire, rue du Nord, 1, Ă  Rouen. LE NORMAND l'abbĂ© [180], chanoine honoraire, rue Saint-Louis, 22, Ă Evreux. LÉPINOIS Charles de [406], 1, rue ThĂ©ophile-Gautier, Ă  Neuilly-surSeine Seine. LEROY-BEAULIEU [340], , membre de l'Institut, 27, avenue du Boisde-Boulogne, Ăą Paris. LESOURD l'abbĂ© [411], chanoine, sous-intendant de la CathĂ©drale, place Saint-Amand, 19, Ăą Rouen. LESTANVILLE François de [582], au chĂąteau de Boscoursel, parFleurysur-Andelle Eure, et 6, avenue de Villars, Ă  Paris. LESTRINGANT [468], libraire-Ă©diteur, rue Jeanne-Darc, H, Ăą Rouen. LEVACHER l'abbĂ© [571], curĂ©-doyen, Ă  Doudeville Seine-InfĂ©rieure. LEVERDIER Georges [432], membre de la Chambre de commerce, boulevard Cauchoise, 8, Ă  Rouen, et au chĂąteau du Vaudichon, par Saint-SaĂ«ns Seine-InfĂ©rieure. LE VERDIER P. [389], avocat Ă  la Cour d'Appel, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-InfĂ©rieure, 47, boulevard Cauchoise, Ă  Rouen, et chĂąteau de Belmesnil, par Bacqueville Seine-Inf.. LONGCAMP A. LE FÉRON de [540], rue de GeĂŽle, 51, Ă  Caen, et » Hermanville, par Ouistreham Calvados. MM. LONGUEMARE P. de [531], 19, place Saint-Sauveur, Ă  Caen, et chĂąteau de Vendes, par Noyers Calvados. LOTH l'abbĂ© Anatole [58], chanoine honoraire, curĂ© de Notre-Damedu-Pollet, Ăą Dieppe. LOTH Mgr Julien [4], 4ÂŁ, protonotaire apostolique, chanoine honoraire, professeur honoraire Ă  la FacultĂ© de thĂ©ologie, curĂ© de SaintMaclou, rue EugĂšne-Dutuit, Ă  Rouen. LOUVET LĂ©on [463], avocat, ancien agréé au Tribunal de commerce, 35, rue Jeanne-Darc, Ă  Rouen. MALANDAIN [86], avouĂ© honoraire, rue Thiers, 41, Ă  Rouen. MALICORNE [424], expert-gĂ©omĂštre, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-InfĂ©rieure, Ă  Forges-les-Eaux Seine-InfĂ©rieure. MARCÈRE de [539], sĂ©nateur, ancien ministre, Ă  Paris, 23, rue Montaigne, et chĂąteau de Messei Orne. MÉRODE la comtesse" de [603], chĂąteau d'Orcher, par Harfleur SeineInfĂ©rieure. MICHEL l'abbĂ© [422], curĂ© de Barentin Seine-InfĂ©rieure,. MOINET [337], *, ancien directeur des Hospices, 49, rue StanislasGirardin, Ă  Rouen. MONTHOLON-SEMONVILLE le prince de [176], au chĂąteau de Quevillon, par Saint-Martin-de-Boscherville Seine-Inf., et rue de GrenelleSaint-Germain, 142, Ă  Paris. MUN le comte Henri de [611], chĂąteau de Sassetot-le-Mauconduit Seine-InfĂ©rieure. MOY le marquis de [617], chĂąteau de Saint-Denis, par HĂ©ricourt-enCaux Seine-InfĂ©rieure, et 25, avenue Marceau, Ă  Paris. NEUVILLE le vicomte Louis de [228], au chĂąteau de Saint-Michel-deLivet, par Livarot Calvados. NOËL Octave [564], ancien conseiller Ă  la Cour d'Appel, Ă  Caen, 70, rue des Carmes, et chĂąteau de la Millerie, par Tessy-sur-Vire Manche. OLRY-RCEDERER L. [643], chĂąteau de Souvilly, par les Baux-de-Breteuil Eure, et 41, rue Monceau, Ă  Paris ORFEUIL le comte ROUILLÉ d' [546], Dammarie-les-Lys Seine-etMarne, et Ă  Paris, rue de Monceau, 78. OURSEL [298], ancien magistrat, au chĂąteau de Bertreville, par Bacqueville Seine-InfĂ©rieure. MM. PANEL le docteur [631], directeur du Bureau municipal d'hygiĂšne, 22, rue Saint-Nicolas, Ă  Bouen. PASSY Louis [124], *, dĂ©putĂ© de l'Eure, ancien sous-secrĂ©taire d'Etat, Ă  Gisors Eure, et 81, rue Taitbout, Ă  Paris. PATTE V. [577], ancien juge de paix, 11, faubourg Cappeville, Ă  Gisors Eure. PELLERIN Arthur [265], juge honoraire, rue Basse, Ă  Caen. PICARD Alphonse [343], libraire, rue Bonaparte, 82, Ă  Paris. PICOT Georges [385], membre de l'Institut, 54, rue Pigalle, Ă  Paris. Mmc PIMONT Alfred [355], 7, rue Jeanne-Darc, Ă  Rouen. MM. POMEREU le comte de [480], dĂ©putĂ©, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-InfĂ©rieure, au chĂąteau du HĂ©ron, par Croisy-sur-Andelle Seine-InfĂ©rieure. PORÉE l'abbĂ© [587], chanoine honoraire, membre du ComitĂ© des Travaux historiques, curĂ© de Bournainville, par Thiberville Eure. PORTAL [578], avouĂ© honoraire, 22, rue de Crosne, Ă  Rouen. POTTERIE de la. [589], au chĂąteau de Rouville, par Pont-de-1'Arche Eure. PRÉVOST [62], ancien magistrat, rue ChasseliĂšvre, 52, Ă  Rouen, et Logis de Heurtebise, par La Bouille Seine-InfĂ©rieure. QUESNEL Louis [567], ancien dĂ©putĂ©, au chĂąteau des Baons, par Yvetot, et Ă  Paris, rue Las-Cases, 26. RÉGNIER Louis [466], rue du Meilet, 9, Ă  Evreux. REISET le comte de [44], 0. *, ministre plĂ©nipotentiaire, au BreuilMarcilly, BreuilMarcilly, Dreux Eure-et-Loir. REVILLIASC le vicomte de [233], au chĂąteau de Boislonde, Fontenayle-Pesnel, Fontenayle-Pesnel, Tilly-sur-Seulles Calvados, et Ă  Caen, 7 B, rue des Carmes. RIDEN C. [612], place Notre-Dame, Ă  NeufchĂ tel-en-Bray. ROCUE [154], prĂ©sident honoraire du Tribunal civil, Ă  Dieppe. ROTHIACOU le baron Raymond de [557], 13, quai du Havre, Ă  Rouen. ROYS le marquis des [635], au chĂąteau de Gaillefontaine Seine-Inf., et 3, avenue d'Antin, Ă  Paris. SAUVAGE Hippolyte [532], 1. $ÂŁ, ancien magistrat, 53, boulevard Bineau, Ă  Neuilly-sur-Seine Seine. SAVOYE [502], efc, ancien dĂ©putĂ©, ancien membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-InfĂ©rieure, Ă  Saint-Valery-en-CauxSeine-InfĂ©rieure. XI MM. SCHICKLER F. de [144], Ă  Bizy, par Vernon Eure, et place VendĂŽme, 17, Ă  Paris. SCHICKLER le baron [244], Ă  Martinvast Manche, et place VendĂŽme, 17, Ă  Paris. SEMICHON Ch.[386], 0. *, inspecteur des Finances, rue Cassette, 27, Ă  Paris. SOMMÉNIL l'abbĂ© [90], chanoine honoraire, Ă  Blosseville-Bonsecours, par Mesnil-Esnard Seine-InfĂ©rieure. SOREL A. [535], membre de l'AcadĂ©mie française, 70, rue d'Assas, Ă  Paris. STABENRATH le baron de [640], chĂąteau de Bruquedalle, par Argueil Seine-InfĂ©rieure. TARDIF Joseph [401], docteur en droit, archiviste palĂ©ographe, 28, rue du Cherche-Midi, Ă  Paris. TOCQUEVILLE le comte de [627], chĂąteau de Tocqueville, par SainteMĂšre-Eglise SainteMĂšre-Eglise et Ă  Paris, 4, rue de Chanaleilles. TOUHET de [618], lieutenant-colonel en retraite, 135, rue Saint-Jean, Ă  Caen. TOUGARD l'abbĂ© [313], §, docteur Ăšs-lettres, chanoine honoraire, professeur honoraire Ă  la FacultĂ© de thĂ©ologie, au Petit SĂ©minaire du Mont-aux-Malades, prĂšs Rouen. TOUSSAINT [583], avocat, 31, rue Gustave-Cazavan, Le Havre. TRAVERS Emile [465], archiviste palĂ©ographe, ancien conseiller de PrĂ©fecture, 18, rue des Chanoines, Ă  Caen. TURGIS Robert [543], Ă  Pont-Audemer Eure. VALLÉE G. [569], armateur, 3, rue Jeanne-Darc, Ă  Rouen. VALON le comte de [646], membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Eure, au chĂąteau de Rosay, par Lyons Eure. VANELG. [572], ancien magistrat, 8, avenue de Courseulles, Ă  Caen. VATIMESNIL de [253], au chĂąteau de Vatimesnil, par les Thilliers-enVexin Thilliers-enVexin et, 20, boulevard de Latour-Maubourg, Ă  Paris. VAUSSIER [630], Ă  Saint-Pierre-de-Franqueville, par Boos Seine-InfĂ©rieure . Mme VERGER Charles [593], Ă  Pont-Audemer. M. VINCENT l'abbĂ© [604], curĂ© de la Poterie, par Criquetot-l'Esneval Seine-InfĂ©rieure. XII MM. WALLON Henri [421], agrĂ©gĂ© de l'UniversitĂ©, manufacturier, membre de la Chambre de commerce, rue du Val-d'Eauplet, 45, Ăą Rouen. WITT Conrad de [512], dĂ©putĂ© du Calvados, au chĂąteau du Val-Richer, par Cambremer Calvados, et rue de la BoĂ©tie, 56, Ă  Paris. ALBANY University of the state of New-York [616]. ARCHIVES NATIONALES BibliothĂšque des [525], Ă  Paris. AVRANCHES la ville d' [285]. BAYEOX le Chapitre de [610]. BAYEUX l'Ă©vĂȘchĂ© de [607. BERNAY la ville de [436]. BODLEIAN LIBRARY UniversitĂ© d'OxFORD [601J, Ă  Oxford. BOSTON Public Library of [503] Massachusetts, États-Unis. BRITISH MUSÉUM LIBRARY [453], Londres. CAEN la ville de [231]. CAEN l'UniversitĂ© de [624]. CHERBOURG la ville de [119]. CHICAGO BibliothĂšque de l'UniversitĂ© de [625]. COUTANCES la ville de [105]. DIEPPE la ville de [103]. EVREUX l'Ă©vĂȘchĂ© d' [598]. EVREUX la ville d' [458]. HAVRE la ville du [497]. LISIEUX la ville de [457]. LOUVIERS la ville de [781 ‱ PONT-AUDEMER la ville de 431J. QUÉBEC UniversitĂ© LAVAL, Ă  [629]. ROUEN l'archevĂȘchĂ© de [594]. ROUEN la Cour d'Appel de [371]. ROUEN la ville de [220]. ROUEN le Grand-SĂ©minaire de [357], rue Poisson, 20, Ă  Rouen. ROUEN le Petit SĂ©minaire de [348], au Mont-aux-Malades, prĂšs Rouen. SAINT-WANDRILLE l'abbaye de [566], Ă  Dongelberg, par Incourt, Brabant Brabant VALOGNES la ville de [347]. VIRE la ville de [517]. YvETOTla ville d' [462]. XIII CORRESPONDANTS I. Les publications de la SociĂ©tĂ© sont envoyĂ©es, Ă  titre d'Ă©change, Ă  PARIS. .. BibliothĂšque de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres. PARIS.. . BibliothĂšque de l'UniversitĂ©, Ă  la Sorbonne. ROME. .. BibliothĂšque du Vatican. UPSAL .. BibliothĂšque de l'UniversitĂ© royale SociĂ©tĂ© des Lettres. IL — Le Bulletin seul est adressĂ©, Ă  titre d'Ă©change, Ă  ALENÇON SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne. ALENÇON Revue normande et percheronne. AMIENS SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie. JERSEY SociĂ©tĂ© Jersiaise pour l'Ă©tude de l'histoire du pays. LOUVIERS SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes diverses de l'arrondissement de Louviers. OMAHA-CITY . Nebraska State historical Society Lincoln, Nebraska, États-Unis. PONTOISE SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin. WASHINGTON. Smifhsonian Institution Columbia, États-Unis. SUPPLÉMENT MM. MALARTIC le comte G. de [648], au chĂąteau d'Y ville, par La Bouille Seine-InfĂ©rieure. LEFEBVRE l'abbĂ© G. [649], curĂ© de Saint-Paul, 4, rue Henri-RiviĂšre, Ă  Rouen. XIV STATUTS ApprourĂ©s par ArrĂȘtĂ©, prĂ©fectoral du 45 fĂ©vrier /A'6'9. TITRE PREMIER. But de la SociĂ©tĂ©. ARTICLE PREMIER. Une SociĂ©tĂ© littĂ©raire est instituĂ©e Ă  Rouen sous le nom de SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie. ART. 2. Elle se propose 1° De rĂ©imprimer les principaux ouvrages, devenus rares et coĂ»teux, relatifs Ă  l'histoire de l'ancienne province de Normandie ; 2° De publier les documents originaux encore inĂ©dits et les chroniques manuscrites, prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt rĂ©el soit pour l'histoire gĂ©nĂ©rale de la province, soit pour l'histoire particuliĂšre des localitĂ©s qui en dĂ©pendaient; 3° De donner des traductions, en regard des textes, lorsqu'elles seront jugĂ©es nĂ©cessaires. Elle ne s'occupe que de la publication d'ouvrages et documents rĂ©digĂ©s antĂ©rieurement Ă  1789. ART. 3. Toutes les publications de la SociĂ©tĂ© sont dĂ©livrĂ©es gratuitement Ă  ses membres. TITRE IL Organisation de la SociĂ©tĂ©. ART. t. Le nombre des membres de la SociĂ©tĂ© est illimitĂ©. On en fait partie aprĂšs avoir Ă©tĂ© admis par le Conseil, sur la prĂ©sentation de deux sociĂ©taires. ART. 5. La souscription annuelle de chaque sociĂ©taire est lixĂ©e Ă  vingt francs. Elle est payable dans la derniĂšre quinzaine de juin, entre les mains du TrĂ©sorier de la SociĂ©tĂ©, Ă  Rouen. XV ART. 6. Les membres de la SociĂ©tĂ© sont engagĂ©s pour deux ans Ă  partir du 1er juin de l'annĂ©e de leur souscription, et chaque pĂ©riode recommence de plein droit, si le sociĂ©taire ne fait pas connaĂźtre par Ă©crit au Conseil, avant le 1" juin de la deuxiĂšme annĂ©e, sa volontĂ© de se retirer de la SociĂ©tĂ©. TITRE III. Organisation du Conseil et des ComitĂ©s. ART. 7. Le Conseil d'administration se compose de quinze membres parmi lesquels sont choisis Un PrĂ©sident, Un Vice-PrĂ©sident, Un SecrĂ©taire, Un SecrĂ©taire-Adjoint, Un Archiviste, Un TrĂ©sorier. Chaque annĂ©e, le Conseil fail choix parmi les membres de la SociĂ©tĂ© d'un PrĂ©sident d'honneur auquel est dĂ©fĂ©rĂ©e la prĂ©sidence de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. ART. 8. Les dĂ©libĂ©rations du Conseil sont consignĂ©es dans un procĂšs-verbal rĂ©digĂ© par le SecrĂ©taire et inscrit par ordre de date sur un registre spĂ©cial. A l'ouverture de chaque sĂ©ance, le procĂšs-verbal de la sĂ©ance prĂ©cĂ©dente est lu par le SecrĂ©taire et adoptĂ© par le Conseil. ART. 9. Les membres du Conseil sont renouvelĂ©s par tiers, Ă  tour de rĂŽle, chaque annĂ©e. Les membres sortants peuvent ĂȘtre réélus. ART. 10. L'Ă©lection des membres du Conseil a lieu en AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, au scrutin, Ă  la majoritĂ© absolue des suffrages des sociĂ©taires prĂ©sents. Chaque annĂ©e, dans la sĂ©ance qui suit l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, le Conseil XVI nomme au scrutin, Ă  la majoritĂ© absolue des suffrages des membres prĂ©sents, les fonctionnaires dĂ©signĂ©s par le 1" paragraphe de l'article 7, lesquels composent le Bureau. ART. 11. Le Conseil est chargĂ© de la direction des travaux qui entrent dans le plan de la SociĂ©tĂ© et de l'administration des fonds. , Il est aidĂ© dans sa tĂąche par les ComitĂ©s siĂ©geant dans les dĂ©partements de l'Eure, de l'Orne, du Calvados et de la Manche 1. Il n'y a pas de ComitĂ© pour le dĂ©partement de la Seine-InfĂ©rieure ; le Cnn seil en tient lieu. ART. 12. Chaque ComitĂ© dĂ©partemental est composĂ© de cinq membres. Il choisit son PrĂ©sident et son SecrĂ©taire-Archiviste. Il fonctionne pendant une pĂ©riode de quatre ans et est rééligible. Il est nommĂ© au scrutin, Ă  la majoritĂ© absolue des suffrages des membres prĂ©sents, dans une assemblĂ©e des sociĂ©taires du dĂ©partement. Les membres des ComitĂ©s dĂ©partementaux prĂ©sents Ă  Rouen prennent place au Conseil avec voix dĂ©libĂ©rative. ART. 13. Le Conseil nomme des Commissions spĂ©ciales dont il sera parlĂ© ci-aprĂšs. Les nominations sont faites au scrutin. La prĂ©sidence appartient Ă  celui qui rĂ©unit le plus de suffrages. TITRE IV. Travaux de la SociĂ©tĂ©. ART. 14. Le Conseil dĂ©signe les ouvrages Ă  publier et choisit les personnes les plus capables d'en prĂ©parer l'Ă©dition. Le ComitĂ© dĂ©partemental est appelĂ© Ă  donner son avis, quand l'ouvrage intĂ©resse le dĂ©partement oĂč il siĂšge. Le Conseil rĂšgle les indemnitĂ©s Ă  accorder aux Ă©diteurs. 1 Cette prescription des statuts est tombĂ©e depuis longtemps en dĂ©suĂ©tude les ComitĂ©s dĂ©partementaux se sont dissous peu aprĂšs leur constitution. xyii ART. 15. Le travail de chaque Ă©diteur est examinĂ© et apprĂ©ciĂ© par un commissaire qui peut ĂȘtre choisi en dehors du Conseil ou des ComitĂ©s. Ce commissaire est nommĂ© directement par le Conseil, lorsqu'il s'agit d'ouvrages ayant un intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour la province ou un intĂ©rĂȘt spĂ©cial pour le dĂ©partement de la Seine-InfĂ©rieure. La nomination est faite par le Conseil sur la proposition des ComitĂ©s dĂ©partementaux, lorsqu'il s'agit d'ouvrages intĂ©ressant particuliĂšrement les autres dĂ©partements de la Normandie. Le commissaire consigne lĂšs rĂ©sultats de son examen dans un rapport qui est soumis au Conseil. Ce rapport est accompagnĂ© de l'avis du ComitĂ© dĂ©partemental, lorsqu'il s'agit d'un ouvrage ayant un intĂ©rĂȘt spĂ©cial pour un dĂ©partement autre que celui de la Seine-InfĂ©rieure. ART. 16. Aucun volume ou fascicule ne peut ĂȘtre livrĂ© Ă  l'impression qu'en vertu d'une dĂ©libĂ©ration du Conseil, prise au vu de la dĂ©claration du commissaire et, lorsqu'il y a lieu, de l'avis du ComitĂ© intĂ©ressĂ©, portant que le travail est digne d'ĂȘtre publiĂ©. — Cette dĂ©libĂ©ration est imprimĂ©e au verso de la feuille du titre du premier volume de chaque ouvrage. Le nom de l'Ă©diteur est insĂ©rĂ© dans le titre de chaque volume dĂ» Ă  ses soins. ART. 17. Les contestations qui pourront s'Ă©lever entre les Ă©diteurs et les commissaires examinateurs seront dĂ©fĂ©rĂ©es d'abord aux ComitĂ©s intĂ©ressĂ©s particuliĂšrement aux publications, et, en dernier ressort, au Conseil. ART. 18. L'impression des ouvrages a lieu d'aprĂšs un type modĂšle adoptĂ© parle Conseil. Chaque volume porte, sur la couverture et Ă  l'intĂ©rieur au-dessous du titre, une empreinte aux armes de Normandie, avec l'exergue — SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie. ART. 19. Le PrĂ©sident du Conseil nomme des commissaires chargĂ©s de suivre le travail de l'imprimeur. Tous les trois mois, ces commissaires rendent compte au Conseil de l'Ă©tat d'avancement des impressions. 2 XVIII ART. 20. AprĂšs la distribution faite aux membres de la SociĂ©tĂ© et la rĂ©serve d'un certain nombre d'exemplaires opĂ©rĂ©e en prĂ©visions des souscripteurs futurs, les exemplaires restants peuvent ĂȘtre mis dans le commerce aux prix fixĂ©s par le Conseil. TITRE V. Finances de la SociĂ©tĂ©. ART. 21. L'annĂ©e financiĂšre de la SociĂ©tĂ© commence le 1" juin et finit le 31 mai. ART. 22. Nulle dĂ©pense ne peut ĂȘtre faite qu'en vertu d'une dĂ©libĂ©ration du Conseil prise en prĂ©sence de sept membres au moins, Ă  la majoritĂ© des suffrages. Les dĂ©libĂ©rations portant autorisation de dĂ©penses sont transmises Ă  la Commission des fonds par extraits signĂ©s du SecrĂ©taire de la SociĂ©tĂ©. ART. 23. La Commission dite des fonds est composĂ©e de trois membres et nommĂ©e chaque annĂ©e par le Conseil. Elle tient 1° Un registre Ă©nonçant par ordre de date les dĂ©penses autorisĂ©es, avec indication de l'Ă©poque Ă  laquelle les paiements sont prĂ©sumĂ©s devoir ĂȘtre effectuĂ©s ; 2° Un registre sur lequel sont inscrits tous ses arrĂȘtĂ©s portant mandat de paiement de dĂ©penses autorisĂ©es. Tous les trois mois, elle Ă©tablit la situation de la caisse et du dĂ©pĂŽt des ouvrages imprimĂ©s et elle rend compte de cette situation au Conseil. ART. 24. Le TrĂ©sorier acquitte les dĂ©penses sur un mandat du PrĂ©sident de la Commission des fonds, accompagnĂ© des piĂšces de dĂ©penses dĂ»ment visĂ©es par lui. Ces mandats doivent rappeler les dĂ©libĂ©rations du Conseil autorisant les dĂ©penses. ART. 25. Chaque annĂ©e, dans les premiers jours de juin, le TrĂ©sorier prĂ©sente Ă  la Commission des fonds son compte des recettes et dĂ©penses de l'annĂ©e expirĂ©e. La Commission soumet ce compte au Conseil, aprĂšs vĂ©rification, et le pro- XIX duit, avec un rapport, Ă  l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui l'arrĂȘte et l'approuve. La dĂ©libĂ©ration de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale sert de dĂ©charge au TrĂ©sorier. ART. 26. Chaque annĂ©e, Ăą la fin du mois de mai, l'Archiviste prĂ©sente Ă  la Commission des fonds un inventaire gĂ©nĂ©ral des ouvrages en magasin. Cet inventaire fait ressortir le nombre des exemplaires rĂ©servĂ©s aux sociĂ©taires et le nombre et la valeur des exemplaires destinĂ©s au commerce. Cet inventaire est joint au compte du TrĂ©sorier dont il forme un des Ă©lĂ©ments. Il est produit avec ce compte Ă  l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. TITRE VI. AssemblĂ©es gĂ©nĂ©rales et particuliĂšres. ART. 27. Le Conseil se rĂ©unit une fois par mois, au moins ; Les Conseils dĂ©partementaux se rĂ©unissent toutes les fois que le besoin l'exige. Tous les sociĂ©taires sont admis aux sĂ©ances. ART. 28. L'AssemblĂ©e des sociĂ©taires de chaque dĂ©partement, dont il est question dans le 3 paragraphe de l'article 12 ci-dessus, se tient au siĂšge du ComitĂ© tous les deux ans, au mois de mai, sur la convocation du ComitĂ©. Il est rendu compte Ă  cette AssemblĂ©e des travaux accomplis ou en voie d'exĂ©cution dans l'intĂ©rĂȘt du dĂ©partement, depuis la derniĂšre rĂ©union, et indication lui est donnĂ©e des ouvrages dont le ComitĂ© a l'intention de proposer ultĂ©rieurement la publication au Conseil. L'AssemblĂ©e procĂšde dans cette sĂ©ance, lorsqu'il y a lieu, au renouvellement des membres sortants du ComitĂ©. Le procĂšs-verbal de la sĂ©ance est immĂ©diatement envoyĂ© par le ComitĂ© au Conseil d'administration. ART. 29. Tous les sociĂ©taires sont convoquĂ©s en AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, Ă  Rouen, chaque annĂ©e, dans la derniĂšre quinzaine de juin, pour entendre la lecture du rapport sur les travaux de la SociĂ©tĂ© et sur l'emploi de ses fonds, approuver les comptes du TrĂ©sorier et procĂ©der au renouvellement des membres sortants du Conseil. XX Les propositions pouvant intĂ©resser la SociĂ©tĂ© sont soumises Ă  l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, pourvu qu'elles aient Ă©tĂ© produites par Ă©crit au Conseil, avant le Ie' juin au plus tard. Les lettres de convocation Ă  l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale porteront l'Ă©noncĂ© sommaire de ces propositions. ART. 30. Chaque annĂ©e, aprĂšs l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, le Conseil adresse Ă  tous les sociĂ©taires un compte rendu comprenant 1° Le procĂšs-verbal de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, contenant les discours et rapports, la discussion et les votes; 2° Les noms des membres du Conseil et ceux des ComitĂ©s, avec indication de l'Ă©poque de leur sortie de fonctions , 3» Les noms et adresses de tous les sociĂ©taires par ordre alphabĂ©tique ; 4° Les titres des ouvrages publiĂ©s et en voie de publication, avec indication des prix de ceux destinĂ©s au commerce. AVIS Afilf. les SociĂ©taires sont instamment priĂ©s de prendre livraison des volumes auxquels Ut ont droit, ou d'en rĂ©clamer l'envoi, en s'adressant aux libraires de la SociĂ©tĂ©, MM. Leslringant, Ă  Rouen, rue JeanneDarc, 11; Alph. Picard et fils, Ă  Paris, rue Bonaparte, 82; Jouan, Ă  Caen, 111, rue Saint-Pierre. Lors de la publication d'un volume, un bon est envoyĂ© Ă  chaque membre de la SociĂ©tĂ© pour percevoir ce volume chez les libraires; ce bon ne peut ĂȘtre utilisĂ© que pendant trois mois ; il porte l'indicatioyi de la date Ă  laquelle il doit ĂȘtre pĂ©rimĂ© aprĂšs l'Ă©chĂ©ance de cette date, le volume est expĂ©diĂ© d'office Ă  chaque sociĂ©taire, Ă  ses risques et pĂ©rils. Les nouveaux sociĂ©taires, ayant Ă  recevoir un volume d'une publication commencĂ©e avant leur admission, peuvent demander, en Ă©change, un autre volume de la collection des publications de la SociĂ©tĂ©, pourvu que celui-ci se trouve encore en nombre suffisant aux Archives. Ils devront, dans ce cas, s'adresser au SecrĂ©taire de la SociĂ©tĂ©, qui leur dĂ©livrera un bon nouveau contre retour de celui qu'ils auront reçu. Le Conseil fait appel Ă  la collaboration de MMsr%s SaMlgires. Il les convie Ă  communiquer Ă  l'un de ses membres leyys^Ummts \Ă»% leur paraĂźtraient susceptibles d'ĂȘtre publiĂ©s dans te Biut^tih. .. ^ S — 10 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 6 mars 1905. PrĂ©sidence de M. H. WALLON, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, fĂ©vr. 1905; — MĂ©moires de l'AcadĂ©mie de Caen, 1903-1904, et Tables dĂ©cennales, 1893-1904. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. le comte G. de Malartie [648], au chĂąteau d'Yville, par La Bouille Seine-InfĂ©rieure, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et l'abbĂ© Tougard ; M. l'abbĂ© Lefebvre [649], curĂ© de Saint-Paul de Rouen, prĂ©sentĂ© par MM. H. Wallon et l'abbĂ© Tougard. Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. le vicomte de Reiset. Il adopte la publication de deux documents communiquĂ©s par MM. Milet et Le Cacheux, soit au Bulletin, soit dans un recueil de MĂ©langes. Il adopte la motion suivante, qui sera consignĂ©e au procĂšs-verbal et communiquĂ©e Ă  M. LĂ©opold Delisle, membre et prĂ©sident d'honneur de la SociĂ©tĂ© Le Conseil prĂ©sente ses plus respectueux hommages Ă  M. LĂ©opold Delisle, et s'associe aux regrets et aux . sympathies unanimes du monde savant Ă  l'occasion de sa mise Ă  la retraite. » - 11 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 3 avril 1905. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Remarques de Nicolas Le Rot, avocat au bailliage de Caen, 1680, publiĂ© par G. Vanel; — Journal des Savants, mars 1905; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscr. et Belles-Lettres, 1904; — Revue historique, mars-avril 1905 ; — et 12 brochures extraites du Smithsonian Report pour 1903. Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. G. Heuzey. Il accepte la dĂ©mission de M. Chanoine-Davranches. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ© M. le comte Othenin d'Haussonville [650], membre de l'AcadĂ©mie française, prĂ©sentĂ© par MM. H. Wallon et de Beaurepaire. Le Conseil, dĂ©cide que le Bulletin ne sera envoyĂ© qu'une fois par an, les quatre fascicules de l'annĂ©e Ă©tant rĂ©unis, aux bibliothĂšques et autres Ă©tablissements sociĂ©taires ou correspondants. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des publications en prĂ©paration. Il fait connaĂźtre qu'une distribution d'office des volumes non retirĂ©s par leurs ayants droit vient d'ĂȘtre effectuĂ©e ; cette opĂ©ration, appliquĂ©e aux trois derniers volumes publiĂ©s, a portĂ© sur environ 300 exemplaires. M. l'abbĂ© Tougard signale l'insertion au tome LX de la — 12 — BibliothĂšque de l'Ecole des chartes, d'aprĂšs un manuscrit du Vatican, d'un recueil de proverbes, composĂ© avant le milieu du xve siĂšcle par Etienne Legris, chanoine de Lisieux. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 1er mai 1905. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, avril 1905; —Rapport sur les projets de la Commission chargĂ©e de prĂ©parer la simplification de l'orthographe, prĂ©sentĂ© Ă  l'AcadĂ©mie française; — SociĂ©tĂ© Jersiaise, 30* bulletin annuel, 1905; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ologie du Vimeu, 1905, n° 1 ; — Katalog ofver vasteras laroverksbiblioteks inkunabler Catalogue des incunables de la BibliothĂšque d'Upsal, par le Dr Isak Collijn. Le Conseil fixe la date et l'ordre du jour de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Il dĂ©signe, pour composer la Commission des fonds et archives, MM. le Dr Coutan, VallĂ©e et RĂ©gnier. Le Conseil reçoit communication de plusieurs propositions concernant des documents susceptibles d'ĂȘtre recueillis dans un volume de MĂ©langes. Il ajourne sa dĂ©cision jusqu'Ă  l'arrivĂ©e des copies ou de renseignements plus dĂ©veloppĂ©s. — 13 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 5 juin 1905. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©olog. de l'Orne, t. XXIV, n° 1 ; — MĂ©m. de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, t. XXVI, n° 1 ; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ol. du Vimeu, 1905, n° 2; — Journal des Savants, mai 1905; — Comptes rendus de l'Acad. des Inscr. et Belles-Lettres, 1905 ; — Revue historique, mai-juin 1905 ; — La rĂ©gion de Fiers depuis la RĂ©volution française, par E. de MarcĂšre, ancien prĂ©fet hommage de l'auteur. Le Conseil enregistre avec regret la mort de MM. le duc d'Audiffret-Pasquier et Malandain. Il accepte la dĂ©mission de M. Cosserat. Il prononce la radiation de la BibliothĂšque de Rouen de la liste des sociĂ©taires, par suite du refus de son Conservateur d'acquitter la cotisation annuelle, et maintient la dĂ©cision prise de ne pas fournir gratuitement Ă  cette BibliothĂšque les publications de la SociĂ©tĂ©. Le Conseil se livre Ă  l'examen de plusieurs documents dont l'insertion dans un recueil de MĂ©langes est offerte par divers sociĂ©taires. Il adopte la publication des piĂšces suivantes 1° Une enquĂȘte sur le domaine du duc de Normandie — 14 — dans l'Avranchin au temps de Richard Coeur-de-Lion, communiquĂ©e par LĂ©opold Delisle ; 2° Un Ă©tat des navires attachĂ©s ou construits au port du Havre seconde moitiĂ© du xvir 2 siĂšcle, communiquĂ© par M. de Beaurepaire ; 3° Le compte de la vicomte de Pont-Authou pour la rançon d'Olivier du Guesclin, Ă©ditĂ© par M. Le Cacheux; 4° Un compte de la vicomte de NeufchĂątel de 1456, communiquĂ© par M. Milet, conservateur de la BibliothĂšque de Dieppe. Le Conseil Ă©carte un document d'un intĂ©rĂȘt insuffisant, et rĂ©serve sa dĂ©cision concernant cinq autres, jusqu'Ă  rĂ©ception des copies ou de nouveaux renseignements. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des publications en prĂ©paration. Le recueil de notices sur les membres du Parlement d'aprĂšs les manuscrits Bigot, Ă©ditĂ© par M. G. PrĂ©vost, ne pourra pas ĂȘtre prĂȘt pour l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, mais ce volume sera achevĂ© dans le courant de cet Ă©tĂ©. II DOCUMENTS HISTORIQUES LE BOMBARDEMENT DE DIEPPE EN 1694 La SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie a dĂ©jĂ  publiĂ©, sur cet Ă©vĂ©nement mĂ©morable, diverses relations, savoir — 15 — le rapport original de l'amiral hollandais, avec sa traduction par M. ArsĂšne Legrelle, dans le tome v de son Bulletin, page 285, en 1890 1, et deux narrations dĂ©veloppĂ©es avec annotations par le regrettĂ© M. HĂ©ron, dans la cinquiĂšme sĂ©rie de ses MĂ©langes, en 1898; et il en existe d'autres, notĂ©es avec soin par un fervent de l'histoire iconographique dieppoise, M. Henri Guibon, Ă  qui il a paru important de se procurer le rapport officiel que ne manqua pas de faire Ă  son gouvernement le principal acteur de cet acte peu hĂ©roĂŻque, Lord Berkeley, commandant la flotte anglaise. Et, grĂące au bon vouloir d'un de ses correspondants Ă  Londres, familier de notre plage, M. Butter, du Bureau des Archives publiques de Londres et professeur de littĂ©rature italienne Ă  l'University CollĂšge, il a pu obtenir du document original, conservĂ© aux Archives de l'AmirautĂ©, la copie que nous publions cidessous, dont il a fait une traduction 2. A. M. 1 A ce document sont joints les rĂ©cits du mĂȘme Ă©vĂ©nement tirĂ©s du Mercure historique et politique, de la Haye, du Mercure galant et de la Gazette de France. 2 Une splendide gravure, Ă  la maniĂšre noire anglaise, contemporaine, reprĂ©sentant la ville au milieu de la nuit, flambant sous le choc des bombes lancĂ©es par les flottes ennemies, se voit au musĂ©e de Dieppe, sinistre commentaire du texte que nous publions. — 16 — The Bombardment of Dieppe 1694. Lord Berkeley 1 to Secretary Trenchard 2. Diep bay, july 9. — We got hĂšre yesterday and hope to hĂąve begun to throw bombs into the town this day, but it blows so hard we cannot, but wait for more favourable weather. When it cornes, I do not see how they can hinder us throwing down great part of their town, though they hĂąve guns mounted ail round about. A small frigate was taken by the French on friday last; we hĂąve taken two more of the fishers boats. Diep bay, july 11. — It was continued ever since my last, blowing hard at so that wc hĂąve rid three cables an end, and yards and topsmats down. Itis somewhatless wind now, so that we hope it will soon hĂąve done. Diep bay, july 13. — Yesterday and last night, we thew in about 1100 bombs and carcasses into the town, most of which had good effect. About 10 last night, the carcasses flying the town took fire, and has burnt violently ever since. I do not question but by this time half the town is burnt and beat down, and I hope by to morrow morning to hĂąve most of it in ashes. We last night blew up one of our machines, intending it 1 Amiral Lord Berkerley, Jean, nĂ© en 1663, mort en 1697, troisiĂšme Lord Berkeley Diclionary of national biography.— Cf. Campbell, Vies des amiraux anglais. — Cet auteur, dans sa Vie de Lord Berkeley, relate en quelques lignes le bombardement et une expĂ©dition sur Brest, la mĂȘme annĂ©e. 2 Sir John Trenchard, SecrĂ©taire d'Etat sous Guillaume III, appartenait Ă  une famille Ă©tablie dans le Dorsetshire dĂšs le temps d'Henry I. Diclionary of national biography. — 17 — against the pier head ; but now it came to pass, I cannot give an exact account, it had but little effect unless it killed the men that were near it on the shore. We bave seen several of their troops on the hills each side of the town ; some horses clothed with blue, do not incommode us at ail. They flred yesterday at shot and bombs from the town, ail which went beyond our bombs-wessels, but has not killed or wounded above 4 or 5 men. One shell fell into one our bombs-vessels, broke on the upper deck, and gave the men time to leap over board, who were ail saved and the vessel notreceived much damage. Our people are now taking little rest, but in an hour or so, will begin again ; and continue till to morrow morning, I hope. As to this business, to morrow morning, I intend to call a council of war, and believe we shall range along the coast to Havre de GrĂące and la Hogue When we hĂąve visitedthose places,Ibelieve weshall thinkof S'-Malo's. Havre, july 17. — On the 14th in the afternoon, we sailed from Diep, having laid it in ashes ; just as we sailed, we had the satisfaction to see the Jesuists steeple tumble. If we had been in the town and nobody to oppose us, we could not hĂąve burnt it better. TRADUCTION Lord Berkeley au SecrĂ©taire Trenchard. Baie de Dieppe, 9 juillet 1694. — Nous sommes arrivĂ©s ici hier, et nous espĂ©rions bombarder la ville aujourd'hui, mais il a ventĂ© si fort que nous ne pouvons le faire, nous devons attendre un temps plus favorable. Quand il viendra, je ne vois pas comment ils pourront faire pour nous empĂȘ- — 18 — cher d'abattre une grande partie de leur ville, quoiqu'ils aient des canons Ă©tablis tout autour. Une petite frĂ©gate a Ă©tĂ© prise par les Français vendredi dernier, nous avons encore pris deux bateaux pĂȘcheurs. Baie de Dieppe, 11 juillet. — Il a continuĂ© Ă  venter fort depuis ma derniĂšre, de sorte que nous Ă©tions Ă©talĂ©s avec trois cĂąbles sur bout 1, vergues et huniers en bas. Il y a un peu moins de vent maintenant, et nous pensons en avoir bientĂŽt fini. Baie de Dieppe, 13 juillet. — Hier et la nuit derniĂšre, nous avons jetĂ© dans la ville environ 1,100 bombes et carcasses qui firent pour la plupart bon effet. La nuit derniĂšre, vers 10 heures, les carcasses Ă©clatant, la ville prit en feu, et continue depuis Ă  brĂ»ler avec violence. Il n'y a pas de doute qu'en ce moment la ville est Ă  moitiĂ© brĂ»lĂ©e et dĂ©truite; et j'espĂšre que d'ici demain, la plus grande partie sera en cendres. La nuit derniĂšre, nous avons fait sauter une de nos machines que nous avions dirigĂ©e contre la tĂȘte de la jetĂ©eComment cela s'est-il passĂ©, je ne peux en donner un compte exact, elle a fait peu d'effet, Ă  moins qu'elle n'ait tuĂ© les hommes qui Ă©taient auprĂšs sur le rivage. Nous avons vu plusieurs de leurs troupes sur les hauteurs des deux cĂŽtĂ©s de la ville; quelques cavaliers vĂȘtus de bleu, ils ne nous incommodent nullement. Ils ont tirĂ© hier au moins 1,500 boulets et bombes de la ville; tous allĂšrent au delĂ  de nos galiotes et n'ont tuĂ© ou blessĂ© que 4 ou 5 hommes. Une bombe est tombĂ©e sur une de nos galiottes, dĂ©fonça le pont, et donna aux hommes le temps de 1 Cable sur bout signifie celui dont il ne reste plus rien Ă  filer. Les ancres Ă©talent quand elles ne chassent pas. — 19 — sauter par dessus bord, qui furent tous sauvĂ©s, et le bateau fut trĂšs peu endommagĂ©. Notre monde prend maintenant un peu de repos, mais, dans une heure ou Ă  peu prĂšs, nous allons recommencer et continuer jusqu'Ă  demain matin, je l'espĂšre. A ce sujet, j'ai l'intention de convoquer un conseil de guerre et je crois que nous allons longer la cĂŽte jusqu'au Havre et la Hogue, et quand nous aurons visitĂ© ces places, je crois que nous penserons Ă  celle de Saint-Malo. Havre, 17 juillet. — Le 14 dans l'aprĂšs-midi, nous partĂźmes de Dieppe l'ayant rĂ©duit en cendres. Juste au moment oĂč nous mettions Ă  la voile, nous eĂ»mes la satisfaction de voir s'Ă©crouler le clocher des JĂ©suites; si nous avions Ă©tĂ© dans la ville, et sans personne pour nous empĂȘcher, nous n'aurions pu mieux la brĂ»ler. LES STATUTS DE LA CONFRÉRIE NOTRE-DAME DE MONTPERROUX 1372 Il existait au moyen-Ăąge d'ans l'Ă©glise de Montperroux, au diocĂšse de SĂ©es, une confrĂ©rie Ă©rigĂ©e sous le vocable de Notre-Dame 1. Cette confrĂ©rie avait Ă©tĂ© fondĂ©e en 1372 par Pierre II, comte d'Alençon, et Marie Chamaillart, sa femme, dont les noms figurent en tĂȘte de la liste des 1 Montperroux est une ancienne paroisse de l'archidiaconĂ© et du doyennĂ© de SĂ©es, aujourd'hui rĂ©unie Ă  celle d'Essai. La confrĂ©rie dont il est question ici ne figure pas sur la liste des confrĂ©ries de charitĂ© qui fait suite au curieux recueil publiĂ© par la SociĂ©tĂ© libre d'agriculture, sciences et arts de l'Eure IV sĂ©rie, t IX, 39-188. — 20 — confrĂšres ; ils y agrĂ©gĂšrent Ă©galement une de leurs filles, Jeanne d'Alençon, qui a laissĂ© peu de traces dans l'histoire 1. Il n'y aurait pas lieu d'insister sur cette pieuse association, semblable Ă  une foule d'autres que le moyenĂąge vit naĂźtre dans nos paroisses normandes, si elle n'avait Ă©tĂ© pourvue, au moment de sa fondation, de statuts rĂ©digĂ©s en vers. Les documents de ce genre qui revĂȘtent la forme poĂ©tique sont excessivement rares. Il n'en existe pas Ă  notre connaissance de plus ancien pour la Normandie. A ce titre, il nous a paru digne d'ĂȘtre publiĂ©. Le registre de la confrĂ©rie de Montperroux, oĂč se trouventces anciens statuts, estvenu Ă©chouer aux Archives Nationales. Il y figure sous la cote K 1201, n° 77. C'est un cahier de 16 feuillets de parchemin, non numĂ©rotĂ©s, mesurant 26 centimĂštres sur 22. Il a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© Ă  plusieurs reprises de 1372 Ă  1462. Cette premiĂšre date est celle de l'Ă©rection de la confrĂ©rie et de la rĂ©daction des statuts. Les 124 vers dont se composent ces derniers, disposĂ©s sur 1 Il s'agit ici de Pierre II, comte d'Alençon, surnommĂ© le Noble, fils de Charles de Valois II, comte d'Alençon, et de Marie d'Espagne, veuve de Charles d'Evreux. Il joua un rĂŽle important pendant les guerres anglaises et mourut Ă  Argeptan le 20 septembre 1404. Sa femme; Marie Chamaillart, vicomtesse de Beaumont-au-Maine, mariĂ©e le 20 octobre 1371, mourut au chĂąteau d'Argentan le 18 novembre 1425, De ce mariage naquirent huit enfants. Jeanne, la cinquiĂšme, celle qui est indiquĂ©e ici, mourut Ă  Argentan le 6 aoĂ»t 1403. On trouve mentionnĂ©e plus loin parmi les frĂšres et soeurs Madame Marie d'Alençon, comtesse d'Harcourt ». Il s'agit ici de Marie d'Alençon, sixiĂšme enfant des prĂ©cĂ©dents, nĂ©e le 21 mars 1373; elle Ă©pousa, par contrat passĂ© Ă  Paris le 17 mars 1389, Jean VII du nom, comte d'Harcourt et d'Aumale, et mourut avant 1418. P. Anselme, Hist. gĂ©nĂ©al., I, 271. — 21 — deux colonnes, occupent le folio i tout entier et une partie du folio il. A la suite de ce morceau viennent d'autres rĂšglements, complĂ©mentaires des premiers, mais rĂ©digĂ©s en prose et portant la date du 31 dĂ©cembre 1398. La liste des confrĂšres commence au folio v recto, elle est annoncĂ©e par le titre suivant Ce sont les frĂšres et suers de la frarie nostre dame de Monperroux, qui se sont mis et renduz depuis l'an de grĂące mil ccc LX et xn> pour estre acuilliz es messes, priĂšres et oraisons et en touz autres biens faiz qui sont et seront en ladite contrarie pour le temps avenir. » Il serait trop long d'Ă©numĂ©rer ici toutes lĂšs personnes qui, Ă  la suite du comte et de la comtesse d'Alençon et de Madame Jehanne d'Alençon, fille des dessus diz » voulu/ rent se faire agrĂ©ger Ă  la confrĂ©rie de Montperroux 1. Les noms de ces premiers confrĂšres, disposĂ©s sur deux colonnes, n'occupent pas moins de quatre feuillets du registre. SimĂ©on Luce y avait relevĂ© les noms des capitaines anglais qui commandĂšrent les principales forteresses de Normandie, sur la frontiĂšre du Maine 2. Un trĂšs grand nombre de paroisses -du pays de SĂ©es et des pays voisins sont reprĂ©sentĂ©es dans cette liste, qui rĂ©unit des personnes de tout Ăąge et de toute condition. La confrĂ©rie Notre-Dame 1 ImmĂ©diatement aprĂšs les seigneurs d'Alençon et leur fille, sur la liste des confrĂšres, vient le nom de maĂźtre Eudes de Pertes, qui Ă©tait sans doute un de leurs chapelains; c'est peut-ĂȘtre lui qui a mis en vers les statuts. Il s'est inscrit avant une longue liste de chevaliers, d'Ă©cuyers et de prĂȘtres, agrĂ©gĂ©s dĂšs le dĂ©but Ă  la confrĂ©rie. 2 SimĂ©on Luce, Chronique du Mont-Saint-Michel, I, 160, note 1. — 22 — de Montperroux fut trĂšs populaire dans toute la rĂ©gion jusqu'Ă  la fin du xive siĂšcle. Son dĂ©clin semble dater des premiĂšres annĂ©es du xve siĂšcle. A partir de 1408, le nombre des confrĂšres diminue, sans doute Ă  cause de la misĂšre et de la grande mortalitĂ© des guerres anglaises. La mention suivante nous prouve qu'en 1448 cette confrĂ©rie Ă©tait presque dĂ©laissĂ©e L'an mil cccc quarante et huit, le seziesme jour d'octobre, missire Estienne Guymar, prestre, maistre de la malladerie d'Essay, Guillaume Pignet et Blanchet Piffault furent esleuz maistres et gouverneurs de la conflarrie de nostre dame de Montperroux, dont aucune personne ne s'en entremetoit. » Etienne Guymar, ainsi Ă©lu maĂźtre, ne faisait mĂȘme point partie de la confrĂ©rie ; il s'y agrĂ©gea le 25 octobre suivant. Le registre se clĂŽt Ă  la date de 1462 par cette note L'an mil cccc soixante et deux, le cinquiesme jour de juillet, Guillaume le Forestier, clerc, se mist en ladite contrarie et [fut] receu a frĂšre par les diz maistres en la prĂ©sence de plusieurs personnes frĂšres de ladite confrarie, et aprĂšs ce fut commis de par eulx procureur et receveur >. Voici, avec quelques lacunes, les noms des maĂźtres et receveurs de la confrĂ©rie, depuis sa fondation jusqu'en 1462 Yvonnet Beroust, receveur depuis NoĂ«l 1393 jusqu'au 21 fĂ©vrier 1396. — Jean Corbel, receveur depuis le 21 fĂ©vrier 1396 jusqu'au jour de PĂąques 1408 ce jour exclus ». — Guillaume Le Tellier, curĂ© de la maladrerie d'Essai, maistre et entremecteur », depuis le jour de — 23 — PĂąques 1408 jusqu'au 17 juillet 1413. — Messire Julien Bourdigalle, maĂźtre et receveur sans date. — Philippot Bouteri et Eudin Le Logeron, receveurs pour les annĂ©es 1425, 1426, 1427. C'est sous leur gouvernement, en 1427, que Guillaume Fortin, vicomte d'Alençon, entra dans la confrĂ©rie ; il paya x sous tournois et une livre de cire ; il y ajouta xx sous tournois pour son droit et devoir d'icelle confrarie, pour XLVIII annĂ©es ensuivantes dudit an, qui est par an v deniers tournois ». — Messire Philippe Collet, prĂȘtre, et Jean LeBellier, maĂźtres et receveurs en 1434 — Messire Estienne Guymar, prĂȘtre, maĂźtre de la maladrerie d'Essai, Guillaume Picquet et Blanchet Piffault, Ă©lus maĂźtres et gouverneurs le 16 octobre 1448. — Guillaume Le Forestier, clerc, Ă©lu procureur et .receveur le 5 juillet 1462. A la fin du registre, sur le feuillet de parchemin qui le recouvre, on lit la note suivante Marion, jadis famĂ© de Jehan Denise, de la ville d'Essay, x s., une livre de cire, bailĂ© Ă  Jehan Corbel pour fere la reparacion du tronc, le vin jour d'avril aprĂšs Pasques nii° xvm ». Cette note est le seul renseignement fourni par le registre sur l'emploi des deniers que versait chaque confrĂšre en entrant dans la confrĂ©rie. PAUD LE CACHEUX. STATUTS DE LA CONFRERIE NOTRE DAME DE MONTPERROUX Hic sunt constituciones et statuta confratrie bĂ©ate Marie virginis celebrande apud Montem Petrosum in die nativitatis ejusdem anno quolibet. - 24 — In nomine sancte et individue trinitatis, patris et filii et spiritus sancti, amen. Ou nom de dieu nostre seigneur Et de Jesu le salvateur Et du saint espirit ensement, Est commencĂ©e nouvellement Par monseigneur trĂšs noble hom Pierres, conte d'Alençon, A qui dieu dont bonne vie Et a sa consorte Marie 1, Et plusieurs autres seigneurs Et gens populaires meneurs, L'an mil ccc soixante et douze, Se il plest a dieu en bonne heure, Une rĂ©vĂšrent confrarie Ou nom de la virge Marie, Ou jour de sa nativitĂ©, Par chascun an en vĂ©ritĂ©, Sera cĂ©lĂ©brĂ©e touzjours En s'iglise a Montperrous, Dont assez tost vous seront leuz Icy aprĂšs les estatuz. [c. ij Le commencement en sera C'est salve Ave Maria, Que Gabriel li apporta, Quant il li vint a denoncier 1 Ces vers ont Ă©tĂ© ainsi modifiĂ©s dans la suite ... Feu Pierres, conte d'Alençon, A qui dieu pardont a l'ame Et a feue Marie sa femme » — 25 — Que le filz dieu devoit porter Et que touzjours virgc seroit Et virge le effanteroit, Laquelle nous touz cslison Pour estre nostre droit patron, Advocate et procureriz Vers Jesu Christ son trĂšs doulz filz, Auquel pour nous veuille impetrer Que ainsi nous puisson gouverner Qu'aillon touz en sa compaignie AprĂšs nostre mortelle vie, Si tost corne sera fenie. Vez cy le premier estatu Qui vous a estĂ© yci leu. [c. n] Le segondt estatu si traicte De chascun frĂšre la recepte. Se chevalier receu estoit En ceste confrarie, devroit Poier vingt soulz et une livre Par une foiz de bonne cire, Et pour tout temps il seroit quicte De paier quelconque dĂ©bite A la confrarie dessus dite, Fors que chascun an il paiera Cinq deniers, tant corne il vivra, Pour les cinq festes nostre dame, Et autant paiera toute femme De chevalier, et chascun prestre Qui de la frarie vouldra estre. — 26 — Escuier ou autre personne, Qui de la frarie sera homme, Paiera dix soulz et une livre De cire pour tant sera quicte, Fors que cinq deniers paiera Chascun an, tant comme il vivra. Touz les frĂšres, tant com vivront, Chascun cinq deniers paieront A la nativitĂ© nostre dame. Je n'en exepte homme ne femme, Si leur plaist estre au service Icelui jour dedens l'Ă©glise Nostre dame a Monperrous Ou l'office sera touzjours Fait de ceste confrarie, Tant com les frĂšres aront vie ; Et a la messe seront leuz Ses ordenances et statuz, Et pourront estre amendez Et de mieulx en mieulx reformez, Selon des frĂšres l'ordenance Et leur bon avis et crĂ©ance. c. ni Des maistres de la confrarie En la confrarie maistre aura, Qui les biens en gouvernera Et recevra et exposera, Ainsi comme mestier sera, Le quel Sera tenu de jurer De loyalment les gouverner, — 27 — Exposer et admenistrer, Et que loyal compte en rend[r]a Quant requis deument en sera; Et par contrainte n'en puet estre Si ne li plaist, que un an maistre, Ou cas que l'en pourrait trouver FrĂšre digne a ce gouverner. c. un. De l'ordenance de exposer les biens de la confrarie en messes et en bons i saiges. AprĂšs ce ordenĂ© avon Que chascune sepmaine aron Six messes de la frarie, L'une de la virge Marie, Qui sera dite au samedi, De saint Michiel l'autre au lundi, De devocion le mardi, Semblablemont le mecredi, Du saint espirit au jeudi, De Requiem au vendredi. Dites seront par certains prestres, Eleuz par les frĂšres et maistres. De la frarie poiez seront Par les maistres qui donc seront Do l'argent de la confrarie, Sans que nul le contredie. As messes ara luminaire, A chascune messe une paire De cierges, qui illec ardront, Tant comme les messes diront. — 28 — Au jour de la nativitĂ©, Qu'est nostre grant solempnitĂ©, Touz noz cierges de confrarie Seront alumez au servise. c. [v] De l'ordenance de emploier le rĂ©sidu des biens de la confrarie. Et les biens qui sur remainront De la confrarie seront Emploiez bien et loyalment A son prou et acroissement, Jouxte des frĂšres l'ordenance Et qui leur vendra en plaisance. Si peuson touz si maintenir Ceste frarie au dieu plaisir, Ou nom do la virge Marie, Que touz ayon sa compaignie, Chascun en la fin de sa vie. Amen, ainsi dieu nous ottrie. Autres ordenances faictes sur le fait de la confrarie le penultime jour de dĂ©cembre l'an mil ccc imu et xvm. PremiĂšrement est ordenĂ© que par n chappellains sufflsans et de bonne vie seront dictes par chascune sepmaine en ladite Ă©glise de Montperroux sept messes, c'est assavoir par chascun jour une messe, selon l'ordenance premiĂšre. Item que[a]chascune messe qui seradicte, lechapellain qui cellebrera sera tenu faire la priĂšre pour les frĂšres, seurs et bienfaicteurs d'icelle eten dire deus Misereaturet une oureison pour les vifs et De profundis et Fidellium pour les trespassez. — 29 — Item que les n chappellains seront tenuz a estre personellement aux samedis et aux dimenchez et aux festes solempnĂ©es, Ă  vesprez et a la messe et aider a faire et dire le servise. Item seront tenuz a estre semblablement a toutes les festes Nostre dame, aux vespres et aux messes. Item seront tenuz le jour de chascune de feste de Nostre dame, au soir aprĂšs vesprez, dire Placebo pour les trespassez et lendemain Dirige et tout le servise de neuf leçons, et aprĂšs la messe solempnĂ©e de Requiem, et ad ce sera prĂ©sent le curĂ© ou personne suffisant pour luy. Item ne pourront les diz chappellains muer le jour de la messe que par chascun jour elle ne soit dicte et continnuĂ©e. Item que se deffaulte y en a aucuns poins dessus diz, le deffault sera recouvrĂ© sur leur service. Item est ordenĂ© que pour le gouvernement de la dicte confrarie aura un procureur et un receveur, et sera procureur Yvonnet Beroult et Jehan Corbel sera receveur. Item aura mi des frĂšres ordenez audit gouvernement/ par le conseil des quiex les diz officiers seront, et ce qui leur sera ordenĂ© par iceulx sera ferme et estable, et se aucune chose font de nouvel sans la dicte ordenance, il sera nul et en seront tenuz desdommager la confrarie; et se les diz troys sic frerez ont mestier de conseil, ilz en pourront parler a des autres frĂšres; et sont les noms des quatre Thomas Haudry, Colin Bordin, escuier, njéïsĂŻĂŻ'e, Julien Bourdigalle et messire Guillaume Le Telier; prestres. Arch. Nat., K. 1201, p.. 77. — 30 — ADDITIONS AUX BIOGRAPHIES NORMANDES Un manuscrit du xv° siĂšcle nous a fourni les noms de Normands que leur province natale ignore absolument. En les transcrivant ci-dessous tels qu'on les lit dans le manuscrit, nous avons cru ĂȘtre agrĂ©ables Ă  nos confrĂšres, aussi bien qu'utile aux futurs biographes normands qui chercheront Ă  rendre leur collection la meilleure et la plus complĂšte possible. Les noms qui suivent — et dont le plus intĂ©ressant est le second — ont Ă©tĂ© tirĂ©s du Recueil des plus cĂ©lĂšbres astrologues par Symon de Phares ». Bibl. nat. ms. fr. 1357. CH. BR. BERTHOLT. — Maistre Bertholt, chanoine de Lisieux, docteur en mĂ©decine, homme trĂšs subtil en toutes les parties de astrologie; de cestui plusieurs choses se pourroient bien dire que je laisse », fol. 164. CAZEL Robert de. — Maistre Robert de Cazel, rĂ©sident avecques le trĂšs adventureux Coullon, vielzadmiral de la mer en Normandie. Cestui sceutlo secret de la quarte carte de naviguer. Et avecques Scavoit bailler de si bonnes ellections pour naviguer audit Coullon qu'il a plus fait en son temps que ne fist homme de mer, puis le temps messire Berthran du Guesquin, al. de Glesquin; et fut plus craint que homme vivant en mer en la coste de Normandie », fol. 161. FALAISE Michel de. — Docteur Ă  Paris et chanoine Ă  Chartres. Vers 1304-1305, pronostiqua une crue et un dĂ©bor- — 31 — dĂ©ment du fleuve Alisiam, tant que dans les terresamolics il faudrait 30 chevaux pour mener ung muy de vin ou ung tonneau ce qui advint. Ad ce moien fut force que l'armĂ©e du roy s'en retournast et que les chevaliers de l'ost brĂ»lassent leurs pavillons et tentes, et pour ce qu'ils ne savoient trouver moien de eulx Ă  retourner dudit pays de Flandres. Et pronostica aussi l'orible chertĂ© de blĂ© et la famine et pestillance qui fut aprĂšs », fol. 132. LESTIAUX Geuffroy de. — Docteur en mĂ©decine, natif de Rouen, rĂ©gent en l'UniversitĂ© d'Oxford, souverain astrologue et pensionnaire du roy Henry de Lenclastre. Cestui pronostica sur la rĂ©volution de l'an IIP ILTX xjx choses merveilleuses qui advinrent par le monde ; par espĂ©cial, en Angleterre. Cestui descouvrit au roy Henry de Lanclastre une conspiration faicte contre luy d'aucuns seigneurs », fol. 149. THIBAULT Jehan. — Natif d'Evreux en Normandie, habitant de Lion, docteur en mĂ©decine et bon astrologue, est aussy en grande estime au moien de ses certaines pronostications », fol. 165. BULLETIN DE LA SOCIETE DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i -^TRAITS DES PROCÈS-VERBAUX Vr> ‱,. . A^&EMBLÉE GÉNÉRALE \A}E;L^\SJ3CIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE tenue Ă  Rouen, le 29 juin 1906, en l'HĂŽtel des SociĂ©tĂ©s Savantes. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAUREPAIRE. PrĂ©sents MM. de Beaurepaire, PrĂ©sident, Le Verdier, SecrĂ©taire, PrĂ©vost, SecrĂ©taire-Adjoint, le chanoine Tougard, Archiviste, Portai, TrĂ©sorier, le Dr Panel, Membre du Conseil d'administration, Paul Baudry, de Beaurepaire, J. de Beaurepaire, le chanoine FavĂ©. Trimestriel, septembre 1905. — X. 7 — 34 — Se sont excusĂ©s de ne pouvoir assister Ă  la sĂ©ance MM. le chanoine Alexandre, Chr. Allard, le vicomte d'Amphernel, l'abbĂ© Blanquart, deCaumont, le marquis de Civille, le Dr Coutan, G. Faucon, A. Fiquet, T. Genty, E. GuĂ©nin, l'abbĂ© Hiard, l'abbĂ© Humblot, Join-Lambert, P. Le Cacheux, le chanoine PorĂ©e, Louis Quesnel, Louis RĂ©gnier. M. le PrĂ©sident ouvre la sĂ©ance Ă  deux heures et prononce le discours suivant MESSIEURS ET CHERS CONFRÈRES, Depuis notre derniĂšre rĂ©union, nous avons eu le malheur de perdre plusieurs membres de notre SociĂ©tĂ© dont les noms Ă©taient pour elle une prĂ©cieuse recommandation auprĂšs du public. Ce sont dans le cas oĂč j'en oublierais, vous auriez la bontĂ© de me le pardonner, le duc d'AudilĂźret-Pasquier, de l'AcadĂ©mie Française, sĂ©nateur inamovible, auquel est assurĂ©e une place des plus distinguĂ©es dans l'histoire des lettres et de la politique de notre pays pendant plus d'un demi-siĂšcle 1 ; le comte Gustave de Reiset, ancien ministre plĂ©nipotentiaire Ă  Turin, Ă  Darmstadt et Ă  Hanovre; M. Gustave Heuzey, si honorablement connu dans la sociĂ©tĂ© rouennaise par son amĂ©nitĂ© et par son amour des beauxarts; M. Montier, docteur en droit, avocat du barreau de PontAudemer, maire de cette ville, qui, revenu sur le tard aux goĂ»ts de sa studieuse jeunesse, publiait, il y a peu de temps, d'intĂ©ressants mĂ©moires sur les pavĂ©s de PrĂ©dauge et de Lisieux, sur les poteries d'Infreville et sur les Ă©pis de toitures deManerbe2; M. Malandain, ancien juge supplĂ©ant, membre honoraire de la 1 DĂ©cĂ©dĂ© le 4 juin 1905, Ă  Paris, Ă  l'Ăąge de quatre-vingt-deux ans. 2 . Montier, nĂ© Ă  Saint-Martin-Saint-Firmin, canton de SaintGcorges-du-Vicvre, le 21 novembre 184S, dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Pont-Audemer le 31 dĂ©cembre 1904. Il avait fondĂ© avec M. Coutil la SociĂ©tĂ© normande d'Ă©tudes prĂ©historiques. — 35 — Commission des avouĂ©s du dĂ©partement, qui jouissait au Palais d'une haute considĂ©ration 1. Une autre perte, celle de M. Gravier, nous a Ă©tĂ© tout particuliĂšrement sensible, parce qu'elle nous a privĂ©s du concours actif d'un de nos confrĂšres les plus anciens, les plus laborieux et les plus dĂ©vouĂ©s. Nous arrivons bien tard pour rendre Ă  sa mĂ©moire l'hommage qu'elle mĂ©rite. Diverses SociĂ©tĂ©s ont rempli ce devoir avant nous par la bouche de MM. Giraud, Lamy, Pelay, Sarrazin. Il ne nous reste qu'Ă  joindre Ă  leurs Ă©loges le tĂ©moignage sincĂšre de nos regrets et de notre reconnaissance. M. Gabriel Gravier, dĂ©cĂ©dĂ© dans sa soixante-dix-huitiĂšme annĂ©e, Ă  Rouen, en son domicile, rue Alsace-Lorraine, le 21 novembre 1904, Ă©tait nĂ© Ă  Sancoins, commune du dĂ©partement du Cher, le 17 fĂ©vrier 1827. EngagĂ© Ă  dix-huit ans, il accomplit ses sept annĂ©es de service militaire, au bout desquelles il n'eut tenu qu'Ă  lui d'obtenir le grade d'officier s'il eut pu se rĂ©soudre Ă  prĂȘter serment Ă  l'Empire. Il quitta alors l'armĂ©e et vint se fixer Ă  Rouen oĂč nous le trouvons employĂ© d'abord Ă  la Conservation des ForĂȘts, et, quatre ans plus tard, en 1856, Ă  la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest dont il ne devait sortir qu'aprĂšs trente-neuf annĂ©es, retraitĂ© comme chef de la comptabilitĂ© de la Division de Rouen. Il se consacrait avec une application exemplaire Ă  tous les devoirs de cette assujettissante fonction, qui lui procurait le nĂ©cessaire pour le soutien de sa nombreuse famille, lorsqu'Ă©clata la funeste guerre entre la Prusse et la France. L'esprit militaire se rĂ©veilla alors en lui avec Ă©nergie. MalgrĂ© toutes les raisons qui semblaient lĂ©gitimement s'opposer Ă  sa dĂ©termination, il n'hĂ©sita pas Ă  s'engager pour la dĂ©fense de notre territoire. Cela lui procura l'occasion de commander, pendant plusieurs mois, en qualitĂ© de capitaine, une partie des mobilisĂ©s de la Seine-InfĂ©rieure. Un grade plus Ă©levĂ© lui avait Ă©tĂ© proposĂ©. Cette fois encore, 1 DĂ©cĂ©dĂ© Ă  Rouen le 31 mai 1905, dans sa quatre-vingt-sixiĂšme annĂ©e. — 36 — mais pour un motif diffĂ©rent, il le refusa il craignait que son instruction militaire ne rĂ©pondĂźt pas Ă  l'importance de la fonction qui lui Ă©tait offerte. C'est une circonstance que j'ai apprise de lui et que je me plais Ă  rappeler parce qu'elle fait honneur Ă  son caractĂšre. L'ambition ne lui paraissait permise que lorsqu'elle n'avait rien qui pĂ»t prĂ©judicier Ă  l'intĂ©rĂȘt public. Notre confrĂšre dut Ă  l'estime qu'il s'acquit dans ce temps d'Ă©preuves si douloureuses pour un vaillant comme lui, le titre de prĂ©sident honoraire de la SociĂ©tĂ© des combattants de 18701871 et de la SociĂ©tĂ© des anciens militaires coloniaux, et aussi celui de vice-prĂ©sident de la Ligue patriotique rouennaise, qu'il avait contribuĂ© Ă  Ă©tablir. Chaque annĂ©e, au 1er novembre, il ne manquait pas de se rendre prĂšs du tombeau Ă©levĂ© Ă  la mĂ©moire de son ancien compagnon d'armes, le capitaine Lecerf, et lĂ , par des paroles chaleureuses, il s'attachait Ă  entretenir dans le coeur de ses camarades le sentiment patriotique qui l'animait et qui lui eĂ»t rendu faciles les plus durs sacrifices. Patriotisme, franchise ennemie de tout dĂ©tour, dĂ©sintĂ©ressement absolu, ce sont des qualitĂ©s qu'on reconnaissait Ă  premiĂšre vue en M, Gravier, et dont on ne saurait faire trop d'estime. Il nous faut maintenant l'envisager sous un point de vue diffĂ©rent, qui ne lui est pas moins favorable. En dehors du temps qu'il passait Ă  son bureau, oĂč il se distingua toujours, autant par son assiduitĂ© que par son intelligence, peu d'heures lui restaient dont il pĂ»t librement disposer. La plupart, Ă  sa place, les auraient consacrĂ©es Ă  un repos presque nĂ©cessaire ; ils auraient cherchĂ© dans des distractions extĂ©rieures une agrĂ©able diversion Ă  de sĂšches opĂ©rations de comptabilitĂ©; et Ă  vrai dire, leur conduite n'aurait eu rien que de naturel et mĂȘme de lĂ©gitime. Mais bien diffĂ©rent fut le rĂ©gime de vie de M. Gravier. RentrĂ© chez lui, se retrouvant au milieu des siens, il supplĂ©ait, par une lecture attentive, Ă  ce qui avait manquĂ© Ă  son instruction premiĂšre. Ses rares journĂ©es de congĂ©, tout le - 37 - temps qu'il pouvait prendre sur son sommeil, Ă©taient ainsi employĂ©es. Une vie frugale, une constitution robuste, lui permettaient cet excĂšs d'application que condamneraient peut-ĂȘtre les rĂšgles de l'hygiĂšne. ' Par lĂ  on s'explique comment, en 1869, sans doute Ă  la grande surprise de ceux qui ne connaissaient que l'employĂ© comptable, il put obtenir le prix proposĂ© par la SociĂ©tĂ© libre d'Ă©mulation de Rouen pour l'Ă©loge de Cavelier de la Salle. Le mĂ©moire couronnĂ© supposait, en effet, de longues et patientes investigations dans les livres imprimĂ©s et dans les manuscrits ; il supposait aussi des connaissances gĂ©ographiques Ă©tendues qui ne pouvaient ĂȘtre que le fruit d'un labeur acharnĂ©. EncouragĂ© par ce brillant succĂšs, M. Gravier ne douta pas qu'il n'eĂ»t trouvĂ© sa voie ; il la suivit avec passion, consacra une partie notable de ses modestes Ă©conomies Ă  la formation d'une bibliothĂšque en rapport avec ses Ă©tudes favorites ; il se fit, en quelque sorte, parmi nous, le patron de la gĂ©ographie, et il eut le mĂ©rite de fonder Ă  Rouen, en 1879, une SociĂ©tĂ© consacrĂ©e Ă  l'Ă©tude de cette science, utile autant qu'attrayante, SociĂ©tĂ© qui va grandissant d'annĂ©e en annĂ©e et qui restera l'oeuvre maĂźtresse de notre confrĂšre et son meilleur titre Ă  la ^reconnaissance publique. On ne peut voir qu'une rĂ©compense trĂšs lĂ©gitime des services Ă©minents qu'il lui avait rendus, dans le titre de prĂ©sident honoraire fondateur qu'elle lui dĂ©cerna lorsque, aprĂšs nombre d'annĂ©es d'exercice, il se dĂ©mit de ses fonctions de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. La notoriĂ©tĂ© de M. Gravier, comme gĂ©ographe, s'Ă©tendait fort au-delĂ  de cette ville. Les plus cĂ©lĂšbres SociĂ©tĂ©s de gĂ©ographie de la France et de l'Ă©tranger se l'Ă©taient affiliĂ©, soit comme membre honoraire, soit comme correspondant. Il est juste aussi de rappeler qu'il avait obtenu des marques trĂšs flatteuses de sympathie, d'utiles conseils et de prĂ©cieux — 38 — encouragements de plusieurs savants bien connus, entre lesquels il suffira de citer MM. d'Avezac, Defremery et Maltebrun. La Ville de Rouen, en reconnaissance des services rendus au pays par M. Gravier en 1870, lui a accordĂ© une sĂ©pulture perpĂ©tuelle au CimetiĂšre-Monumental. A notre tour, rappelons briĂšvement ce que M. Gravier a fait pour nous. DĂ©jĂ  il figure comme membre de notre SociĂ©tĂ© en 1871, c'est-Ă dire presque aussitĂŽt aprĂšs qu'elle eut Ă©tĂ© fondĂ©e. Pendant vingt-quatre ans, du 6 novembre 1876 jusqu'au 19 juillet 1900, il a rempli pour elle les fonctions de trĂ©sorier. Nous lui sommes redevables d'une des meilleures publications de notre collection, une de celles aussi qui sont le plus recherchĂ©es. DĂšs le 8 janvier 1872, il nous donnait lecture d'un rapport sur l'Histoire de la premiĂšre dĂ©couverte et conqueste des Canaries^ faite, en 4402, par Jehan de Bethencourt, chambellan de Charles VI. Il nous assurait que la rĂ©impression de ce livre rare, si prĂ©cieux pour l'histoire maritime des Normands, serait fort utile, surtout si l'Ă©dition nouvelle Ă©tait prĂ©parĂ©e conformĂ©ment au texte d'un manuscrit presque contemporain qui appartenait Ă  Mmede MontRulĂŻet, texte que Bergeron s'Ă©tait permis de rajeunir et mĂȘme d'abrĂ©ger dans son Ă©dition de 1630, la seule connue, et d'aprĂšs laquelle il en avait Ă©tĂ© fait, en Angleterre, une seconde par M. Mayer, pour l'Hakluyt Society, Ă  l'usage d'un public nĂ©cessairement peu nombreux, puisque chaque exemplaire ne coĂ»tait pas moins de trois guinĂ©es. La proposition de M. Gravier fut favorablement accueillie. Le 4 mars 1872, M. d'Estaintot Ă©tait heureux de nous annoncer qu'il avait fait demander Ă  Mme de Mont-Ruffet le manuscrit en question et que tout lui permettait d'espĂ©rer que la communication en serait obtenue. Ce ne fut pourtant que le 8 juin 1873 que M. Louis Passy nous — 39 — fit connaĂźtre que Mme de Mont-Ruffet communiquerait volontiers sur place, Ă  M. Gravier, le prĂ©cieux document. Le 10 novembre de la mĂȘme annĂ©e, notre laborieux Ă©diteur se disait en mesure de mettre sous presse la copie qu'il s'Ă©tait empressĂ© d'en faire. Sur sa demande, on renonça au titre donnĂ© par Bergeron Histoire de la premiĂšre descouverte et conqueste des Canaries faite dĂšs l'an 4403 par Messire Jean de Bethencourt, et l'on adopta le titre du manuscrit Le Canarien, livre de la conqueste et conversion des Canaries. Au mois d'avril 1874, on autorisa M. Gravier Ă  joindre Ă  la carte moderne des Canaries, une autre carte dressĂ©e au commencement du xv* siĂšcle par Mecia de Viladestes, qui lui avait Ă©tĂ© signalĂ©e par M. d'Avezac et qui passait pour une des curiositĂ©s du cabinet gĂ©ographique de la BibliothĂšque Nationale. L'ouvrage parut enfin sous ce titre Le Canarien, livre de la conquĂȘte et conversion des Canaries {4403-442%, par Jean de Bethencourt, gentilhomme cauchois, publiĂ© d'aprĂšs le manuscrit original, avec introduction et notes, par Gabriel Gravier, membre de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie de Paris. In-8° LXXXIII-26% pages et 2 cartes. L'intĂ©rĂȘt qui s'attache Ă  cette publication explique les dĂ©tails dans lesquels j'ai cru pouvoir entrer. Mais je dois dire que depuis que le Canarien a paru, un rapport sur le MusĂ©e britannique pour l'annĂ©e finie le 31 mars 1889, mentionna l'acquisition d'un trĂšs intĂ©ressant manuscrit qui reçut le n° 2709 dans le fonds Egerton. C'Ă©tait un nouveau texte du Canarien qui prĂ©sentait ceci d'intĂ©ressant, qu'il donnait la prééminence sur Jean de Bethencourt Ă  Gadifer de la Salle, que ne nommait mĂȘme pas le texte dont nous avons eu connaissance. Un point hors de contestation, c'est que le manuscrit anglais, cle 1420 Ă  1430, est antĂ©rieur d'un assez bon nombre d'annĂ©es au manuscrit français. — 40 — Depuis, cette relation favorable Ă  Gadifer de la Salle a Ă©tĂ© 'publiĂ©e en France par M. Margry. Il y a donc une sorte de question d'honneur Ă  rĂ©gler entre deux concurrents. Maintenant, le public a sous les yeux les deux piĂšces du procĂšs. L'une et l'autre ont leur prix, et, Ă  quelque opinion qu'on se range, on conviendra que MM. Gravier et Margry nous ont rendu un rĂ©el service en nous les signalant et en les mettant Ă  notre portĂ©e. Je finirai ce rapport en fĂ©licitant M. Paul Le Cacheux du soin qu'il a apportĂ© Ă  son Ă©dition du Compte de Thomas du Marest, ancien curĂ© de Saint-Nicolas de Coutances. Les documents de ce genre sont trĂšs rares dans nos archives. Celui qui nous est fourni offre cet avantage d'ĂȘtre relatif Ă  la Basse-Normandie que nous avons intĂ©rĂȘt Ă  ne pas nĂ©gliger. Il est, d'ailleurs, prĂ©cĂ©dĂ© d'une introduction, aussi savante que bien Ă©crite, qui ajoute singuliĂšrement Ă  la valeur de l'ouvrage. Nous avions espĂ©rĂ© ĂȘtre en mesure de vous distribuer le volume de M. Gustave-A. PrĂ©vost, qui contient les notices rĂ©digĂ©es par le prĂ©sident Bigot de Monville sur les membres du Parlement de Normandie depuis l'Ă©tablissement de cette Cour souveraine jusqu'en 1550. Des obstacles indĂ©pendants de notre volontĂ© ont retardĂ© l'achĂšvement de ce volume. Ce que je puis assurer, c'est que la prĂ©paration de cette publication a coĂ»tĂ© Ă  notre savant Ă©diteur des peines infinies dont il est impossible de se rendre un compte exact quand on n'a pas sous les yeux le manuscrit de Bigot de Monville. Au premier abord, l'Ă©criture semble indĂ©chiffrable ; elle devient encore plus embarrassante quand, sous des caractĂšres Ă  peine formĂ©s, il faut reconnaĂźtre des noms d'homme et de lieu qui sont des plus abondants. Veuillez donc, Messieurs et chers ConfrĂšres, nous faire crĂ©dit d'un mois ou deux, et en attendant, croyez qu'il ne sera que juste d'adresser vos remerciements et vos fĂ©licitations Ă  MM. Paul — 41 — Le Cacheux et Gustave PrĂ©vost, dont la collaboration est si avantageuse Ă  notre SociĂ©tĂ©. — AprĂšs ce discours, accueilli par d'unanimes applaudissements, la parole est donnĂ©e au rapporteur de la Commission des fonds et archives. En l'absence de M. le Dr Coutan, le rapport est lu par M. PrĂ©vost, qui s'exprime ainsi MESSIEURS, La Commission des fonds, composĂ©e de MM. G. VallĂ©e, L. RĂ©gnier et Coutan, m'a confiĂ© le soin de vous soumettre son rapport RECETTES En caisse au 8 juin 1904 » Balance d'intĂ©rĂȘts, au 30 juin 1904, des fonds dĂ©posĂ©s au Comptoir d'Escompte 9 » Reçu de M. Lestringant, pour vente de volumes en 1903-1904 381 20 Reçu du MinistĂšre de l'Instruction publique pour subvention en 1904 .. 300 » Reçu de la BibliothĂšque de l'Etat de New-York pour vente de volumes 300 » Balance d'intĂ©rĂȘts, au 31 dĂ©cembre 1904, des fonds dĂ©posĂ©s au Comptoir d'Escompte 16 15 231 cotisations 14 1903-1904; 217 1904-1905. » Total des recettes 35 DEPENSES Frais d'administration recouvrements, corres- - 42 — pondance, convocations, assurance, expĂ©dition de volumes, garde de dĂ©pĂŽt 719 07 Loyer du dĂ©pĂŽt, six mois 50 » Facture de l'imprimeur, M. Gy Antiquus Cartularius baiocensis.. 45 Recueil de Journaux caennais 25 4 fascicules du Bulletin et fournitures 763 65 fr. 35 35 Total des dĂ©penses 42 BALANCE Recettes fr. 35 DĂ©penses 42 Avoir au 15 juin 1905 93 En dĂ©pĂŽt au Comptoir d'Escompte En caisse chez le TrĂ©sorier 717 52 Total Ă©gal Neuf cotisations restent Ă  recouvrer, dont une affĂ©rente Ă  l'exercice 1903-1904, et huit Ă  l'exercice 1904-1905, reprĂ©sentant ensemble une somme de 180 francs. M. Lestringant doit aussi la somme de 186 fr. 25 pour volumes qu'il a vendus au compte de la SociĂ©tĂ©. Par contre, il nous reste Ă  payer Ă  M. Gy une note de fournitures diverses, les frais d'impression de deux Bulletins et ceux de deux volumes le Livre de comptes de Thomas du Marest, et le recueil de Notices sur les membres du Parlement, tirĂ©es des manuscrits Bigot, qui est encore inachevĂ©. L'avoir qui vient d'ĂȘtre signalĂ© suffira amplement Ă  acquitter cet arriĂ©rĂ©. — 43 — L'exercice 1904-05 aura ainsi reçu les deux volumes accoutumĂ©s le premier va vous ĂȘtre remis aujourd'hui, c'est le Livre de comptes de Du Marest, publiĂ© par M. P. Le Cacheux; quant au second, formĂ© des notices extraites, des manuscrits Bigot et prĂ©parĂ© par M. PrĂ©vost, il pourra ĂȘtre mis en distribution au retour des vacances. Je suis l'interprĂšte de la Commission en vous proposant d'adresser l'expression de vos sympathiques regrets Ă  M. le chanoine Lesourd, que l'Ă©tat de sa santĂ© a obligĂ© de renoncer, depuis le mois de janvier dernier, aux fonctions de TrĂ©sorier, et en vous priant d'exprimer vos plus vifs remerciements Ă  son successeur, M. Portai, pour le dĂ©vouement avec lequel il remplit sa dĂ©licate mission. MESSIEURS, La Commission des Archives, dont les membres sont les mĂȘmes que ceux de la Commission des finances, a examinĂ© les comptes de M. l'Archiviste, pour l'annĂ©e 1904-1905, et a constatĂ© l'Ă©tat suivant Au 15 juin 1904, il existait 782 volumes en dĂ©pĂŽt chez M. Lestringant, libraire de la SociĂ©tĂ©, et chez MM. Picard et Jouan, ses correspondants Ă  Paris et Ă  Caen. Pendant l'exercice 19041905, M. Lestringant a reçu 209 volumes, ce qui fait un total de 991 volumes. Pendant le mĂȘme exercice, M. Lestringant a rendu 2 volumes Ă  la SociĂ©tĂ©; il en a distribuĂ© 280 Ă  divers membres et en a vendu 27. Il ne reste donc plus Ă  sa charge que 682 volumes. Le produit de la vente a Ă©tĂ© de 211 fr. 50 Le total des dĂ©bours est de 25 25 M. Lestringant redoit donc Ă  la SociĂ©tĂ© 186 fr. 25 M. Wilhelm avait en charge, au 23 juin 1904, dans le dĂ©pĂŽt confiĂ© Ă  ses soins, 4,280 volumes. — 44 — Pendant l'exercice 1904-1905, il est entrĂ©, dans ce dĂ©pĂŽt, 129 volumes, mais il en est sorti 349. D'oĂč il rĂ©sulte que M. Wilhelm a en charge, Ă  ce jour, 4,060 volumes. RĂ©sumĂ© DĂ©pĂŽt chez les libraires 682 volumes. DĂ©pĂŽt rue de Fontenelle — Total volumes. La SociĂ©tĂ© possĂ©dait, au 23 juin 1904, 5,062 volumes ; elle en possĂšde, Ă  ce jour, 4,742, soit une diminution de 320 unitĂ©s. Cinquante-huit volumes ou brochures sont entrĂ©s dans les Archives de la SociĂ©tĂ© et ont Ă©tĂ© cotĂ©s sous les n" 1088 Ă  1146. La Commission vous propose, Messieurs, de remercier notre savant Archiviste, M. l'abbĂ© Tougard, ainsi que MM. Lestringant et Wilhelm, dont le concours actif a fourni tous les Ă©lĂ©ments de ce rapport. Les comptes de M. le TrĂ©sorier et ceux de M. l'Archiviste sont dĂ©posĂ©s sur le bureau, avec les piĂšces justificatives ; ils sont approuvĂ©s, et, conformĂ©ment aux propositions du rapporteur, MM. le chanoine Tougard et Portai sont remerciĂ©s du dĂ©vouement avec lequel ils veulent bien s'acquitter de leurs fonctions; MM. Lestringant et Wilhelm sont fĂ©licitĂ©s aussi du soin parfait qu'ils apportent Ă  leurs gestions. — L'ordre du jour appelle le renouvellement partiel du Conseil d'administration. Sont réélus pour une nouvelle pĂ©riode de trois ans Mgr J. Loth, MM. Desbuissons, G. Portai et l'abbĂ© Tougard, membres sortants etrééligibles. M. Ch. BrĂ©ard a Ă©tĂ© Ă©lu pour la mĂȘme pĂ©riode, en rem- — 45 — placement de M. Lamer, .dont l'Ă©loignement de Rouen a dĂ©terminĂ© la dĂ©mission. M. G. Faucon a Ă©tĂ© Ă©lu pour deux ans, en remplacement de M. G. Gravier, dĂ©cĂ©dĂ©. — L'AssemblĂ©e a dĂ©cidĂ© que la SociĂ©tĂ© adhĂ©rerait au CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes de Normandie, convoquĂ© au Havre, du 16 au 18 juillet prochain, sur l'initiative de la SociĂ©tĂ© havraise d'Ă©tudes diverses. — Distribution a Ă©tĂ© faite aux membres prĂ©sents, de Le Livre de comptes de Thomas Du Marest, publiĂ© par P. Le Cacheux, suivi de PiĂšces relatives au diocĂšse et aux Ă©vĂȘques de Coutances, publiĂ©es par M. Ch. de Beaurepaire. Ce volume est affectĂ© Ă  l'exercice 1904-05. La sĂ©ance est levĂ©e Ă  trois heures. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION Du 29 juin 1905. PrĂ©sidence de M. Ch. DB BEAUREPAIRE. Le Conseil d'administration s'est rĂ©uni, suivant l'usage, Ă  l'issue de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, et a procĂ©dĂ© au renouvellement de son Bureau pour l'exercice 1905-06 Ont Ă©tĂ© réélus — 46 — PrĂ©sident M. de Beaurepaire ; Vice-PrĂ©sident M. H. Wallon ; SecrĂ©taire M. Le Verdier ; SecrĂ©taire-Adjoint M. PrĂ©vost ; Archiviste M. le chanoine Tougard ; TrĂ©sorier M. G. Portai. M. PrĂ©vost rend compte de la prĂ©paration du volume qu'il est chargĂ© d'Ă©diter. L'imprimerie est en possession des Ă©preuves corrigĂ©es et des derniers feuillets de copie, en petit nombre, qui restent Ă  composer. Le Conseil continue l'examen des documents proposĂ©s pour composer le recueil de MĂ©langes, Ă  l'Ă©tude. Il adopte la publication du, Coutumier de la cathĂ©drale d'Evreux, manuscrit connu sous le nom de Livre de Hunaud, qui sera publiĂ© par M. l'abbĂ© Blanquart. Il Ă©carte un opuscule imprimĂ©, convenant mieux Ă  des bibliophiles, et rĂ©clamĂ© par une autre SociĂ©tĂ©. Il attend de nouveaux renseignements pour prendre parti Ă  l'Ă©gard de trois autres documents. II DOCUMENTS HISTORIQUES LETTRES-ROYAUX ORDONNANT DES REPARATIONS AU DONJON DE VIRE 25 mars 1391, n. s. Dans la nuit de NoĂ«l 1390, une tempĂȘte effroyable — 47 — s'Ă©tait dĂ©chaĂźnĂ©e sur le donjon et sur le chĂąteau de Vire, justement renommĂ© pour sa belle prestance. Les combles de la haute forteresse s'Ă©taient effondrĂ©s dans une chute lamentable, et avec eux la chapelle, les guĂ©rites des remparts, ainsi que les guĂ©rites des tours d'enceinte. Au sens grammatical d'une charte, restĂ©e inconnue jusqu'ici, c'Ă©tait tant la partie supĂ©rieure du donjon, que toutes les constructions couronnant les sommets de l'Ă©difice, dans tout son ensemble, qui avaient Ă©tĂ© prĂ©cipitĂ©es dans le vide. Les assises n'avaient pas dĂ» souffrir, mais seulement tout ce qui dĂ©passait le niveau du boulevard et des crĂ©neaux. Le dĂ©sastre toutefois paraissait considĂ©rable. DĂšs les premiers jours de janvier 1391, la nouvelle en parvint Ă  Paris, au roi Charles VI, qui, par ses lettresroyaux du 25 mars, ordonna immĂ©diatement les rĂ©parations du donunage. Elles donnent lieu Ă  quelques observations nĂ©cessaires que nous ferons avec rapiditĂ©. Tout d'abord, leur date d'avant PĂąques indique que l'Ă©vĂ©nement avait dĂ» s'accomplir le 25 dĂ©cembre 1390. On constatera aussi que le roi et son entourage prenaient peu de souci de l'exactitude gĂ©ographique on ne craint pas en effet d'Ă©crire dans ce document que le chastel de Vire est assis es marches de Chierbourt et de Bretaigne, et ailleurs, qu'il est au voisinage de la mer, alors qu'il en est Ă©loignĂ© d'au moins quinze lieues. Le roi Ă©tait beaucoup plus dans la vĂ©ritĂ© lorsqu'il constatait que la conservation et la mise en parfait Ă©tat du — 48 — chĂąteau et de la forteresse s'imposaient Ă  lui, qu'elles Ă©taient nĂ©cessaires, indispensables et urgentes, non seulement pour la dĂ©fense du pays entier, mais encore pour la sĂ»retĂ© du royaume. Il avait l'instinct et le pressentiment des luttes prochaines qui lui apparaissaient inĂ©vitables et violentes, si l'on en jugeait d'aprĂšs l'expĂ©rience acquise dĂšs longtemps ; il voulait ĂȘtre en garde. En effet, la forteresse de Vire formait, avec celles d'Avranches, de Mortain et de Domfront, les quatre points d'un vaste quadrilatĂšre essentiel Ă  la dĂ©fense de notre Basse-Normandie contre les invasions incessantes de la Bretagne, l'ennemie hĂ©rĂ©ditaire. DĂšs les temps beaucoup plus anciens, cela avait Ă©tĂ© dĂ©jĂ  reconnu, puisque les trois donjons de Vire, de Mortain et de Domfront, construits presque Ă  la mĂȘme Ă©poque, auxi 0 ou xua siĂšcle, semblaient avoir Ă©tĂ© Ă©difiĂ©s sinon par un mĂȘme architecte, au moins sur un modĂšle unique, car ils Ă©taient tous quadrangulaires. AssurĂ©ment, le chĂąteau d'Avranches devait ĂȘtre similaire et avoir avec eux — toutes proportions gardĂ©es — un grand air de ressemblance et un aspect familial. Enfin, nous rappellerons que cette constitution militaire, gĂ©ographique et absolument naturelle, fut tellement puissante, tellement intime Ă  toutes les Ă©poques que, lors de la rĂ©volte des Nu-Pieds 1639-1644, Gassion, envoyĂ© par la Cour, eut Ă  y organiser ses colonnes militaires de rĂ©pression, aussi bien Ă  Avranches, centre principal de — 49 — l'insurrection, qu'Ă  Vire, Ă  Brouains, Ă  Beauficel et Ă  Mantillyl. Charles VI comprit tellement bien le pĂ©ril qui pouvait l'atteindre, qu'on le lui avait peut-ĂȘtre exagĂ©rĂ© Ă  dessein, en lui prĂ©sageant surtout la possibilitĂ© d'une surprise inattendue. Il pouvait croire au moult pitteux desthelement d'icelui chastel, dont on lui avait dit qu'il n'avait aucuns fossez que une riviĂšre et qui court au dessoubz fait si grand noise que du guet on ne peut rien oĂŻr. Alors il envoya sans retard des ordres pressants partout il rencontra des oppositions. InvitĂ© Ă  les faire exĂ©cuter, le vicomte de Vire, le negoliorum gestof'de la duchesse d'OrlĂ©ans, s'y refusa formellement. Il ne voulait ni ne le pouvait ses raisons Ă©taient pĂ©remptoires. D'un cĂŽtĂ©, Charles VI avait disposĂ© par donation rĂ©guliĂšre, depuis plusieurs annĂ©es, des revenus ordinaires de la recette de Vire, au profit de la duchesse d'OrlĂ©ans, sa tante 2, qui les percevait avec exactitude. Elle, pas plus que son agent, ne voulait rien entendre. D'autre part, le produit des recettes extraordinaires se trouvait circonscrit dans de telles limites, par le rĂšglement de la Cour des comptes royaux, que c'Ă©tait Ă  grand' peine 1 Archives du MinistĂšre de la Guerre. — De la SicotiĂšre, Les Nu-Pieds, 1890. — Bull, de la Soc. historique de l'Orne, 1890. . 2 Blanche de France Ă©tait la fille du roi Chartes IV, surnommĂ© le Bel. Ayant Ă©pousĂ© Philippe, duc d'OrlĂ©ans, le dernier des frĂšres du roi Jean le Bon, elle Ă©tait la grand' tante de Charles VI. — 50 — si les charges du budget pouvaient ĂȘtre acquittĂ©es. L'Etat ne pouvait rien. Or, il fallait aviser au plus vite. Dans ces circonstances, et pour couper au plus court, le roi prit Ă  son compte, avec une rĂ©solution toute patriotique, la totalitĂ© des rĂ©parations du docjon et des remparements, aussi bien que toutes celles qui seraient reconnues nĂ©cessaires pour le profit dudit pats. Il donna en consĂ©quence ses instructions d'exĂ©cution et commanda Ă  ses agents fiscaux d'en solder le montant, leur promettant que, sur la production de leurs Ă©tats et des quittances ou certificats de paiements Ă  l'appui, ils en seraient remboursĂ©s sur leurs recettes. Ce sont les Lettres-Royaux dĂ©livrĂ©es Ă  cet effet, le 25 mars 1391 n. s., que nous avons retrouvĂ©es. Elles nous ont paru prĂ©senter un assez vif intĂ©rĂȘt, d'autant plus grand que, dĂšs l'annĂ©e suivante, une guerre nouvelle avec la Bretagne Ă©clata ; le roi Charles VI prit lui-mĂȘme le commandement de l'expĂ©dition aoĂ»t 1392. HIPPOLYTE SAUVAGE. Ordre du Roi Charles VI Ă  ses trĂ©soriers, Ă  Paris, de faire payer les rĂ©parations qu'il a ordonnĂ© de faire au chĂąteau de Vire. 25 mars 1391 n. s. [Original. — Archives nationales. — Monuments historiques. — Cartons des Rois. K. 54, n0 5.] Charles, par la grĂące de Dieu? Roy de France. A noz amĂ©z et fĂ©aulx TrĂ©soriers Ă  Paris, salut et dileccion. Nous avons entendu que nostre Chastel de Vire qui est — 51 — assis es marches de Chierbourt et de Bretaigne prĂšs de la mer et environnĂ© de touz costez des terres que souloit tenir en Normendie le Roy de Navarre est moult desemparĂ©, et si cheu le comble du donion dicelui Chastel, la nuit de NoĂ«l derrain passĂ©, et aussi la chappelle, toutes les guĂ©rites du donion abatues et cheues, et la plus grant partie des guĂ©rites des autres tours du dit Chastel, et avec ce est icelui Chastel moult pitteux desthelement, tant pour ce quil ny a entour icelui que dehors aucuns fossez comme par une riviĂšre qui court au dessoubz par un rochiers et fait si grant noise que du donion et du coustĂ© ou il siet le guet estant ou dit Chastel ne puet rien oĂŻr ; Et que le dit Chastel pour la seurtĂ© dicelui du paĂŻs denviron et aussi de tout nostre roiaume convient et est de nĂ©cessitĂ© reparer et mettre briefment en bon et souffisant estĂąt ; Lesquelles reparacions et amendemens nostre viconte de Vire na voulu et ne veult faire disant que il ne pourroit pour ce que il dit que nostre trĂšs chiĂšre et trĂšs amĂ©e tante la Duchesse Dorleans prent la plus grant partie de la revenue dudit fleu et que dautre part il est tant chargiĂ© par lordennance de la chambre de nostre trĂ©sor que sa recepte ne puet fournir ses charges; Et nous voulans nostre dit Chastel estre soutenu et mis en bon estĂąt pour obĂ©ir aux inconveniens qui par deffault de ce pourroient ensuivre Ă  nous et Ă  nostre Roiaume, Vous mandons et estroitement enjoignons que de et sur les deniers du dit trĂ©sor vous facez briefment et sans delay faire en nostre dit Chastel toutes les reparacions Ă  nostre donion et remparemens dessuz diz et tous autres qui nĂ©cessaires y seront pour le proufBt et seurtĂ© dicelui et du dit paĂŻs den- — 52 — viron et par rapportans ces prĂ©sentes et lettres de quictances et certifficacions teles que il conviendra, tout ce que paie aura estĂ© sera allouĂ© es comptes et rabatu de la recepte de celui ou ceulx que il appartendra par noz amez et fĂ©aulx de noz comptes Ă  Paris sans aucun contredit non obstant quelconques ordonnances, mandemens ou dĂ©fenses Ă  ce contraires. DonnĂ© Ă  Paris le xxve jour de mars avant Pasques lan de grĂące mil ccc un* 1 et dix, et de nostre rĂšgne le onziesme. — Par le Roy en ses requestes Blanchet. Le sceau a Ăšt&'^pv^lL -^MM dos La Duchesse d'OrlĂ©ans jouissoit de la'']piĂčs ,gr^nu^-partie de la recepte de Vire. 1390, 25marsp ^^^^.^'A \^ v- '-S/ BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX I ..-.‱[..' '.sÉANca»u CONSEIL D'ADMINISTRATION Y, VA 'V \//,, ,—-*/ du 9 octobre 1905. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'Orne, t. XXIV, n° 2 ; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1894, n 06 1, 2, 3; — Bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© d'hist. et d'archĂ©ol. du Vimeu, 1905, n 08 4 et 5; — Comptes rendus de l'Acad. des Inscr. et BellesLettres, mars-avril, mai-juin 1905 ; — Journal des Savants, juin, juillet, aoĂ»t, sept. 1905 ; — Revue histor., juillet-aoĂ»t, 1905; — ComitĂ© des travaux histor. et scientif., Liste des membres du ComitĂ©, 1905 ; — Discours prononcĂ©s Ă  la sĂ©ance gĂ©nĂ©rale du ConTrimestriel, dĂ©cembre 1905. — X. 9 — 54 — grĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes, 1905, par MM. HĂ©ron de Villefosse, StĂ©phane Gsell et Bienvenu-Martin ; — Le chĂąteau de Bailleul, par M. l'abbĂ© HĂ©bert ; — Public papers of George Clinton, first governor of New- York, 1777-1795 and 1801-1804, vol. VII published by the State of New-York ; — Annual report of the american historical association of the year 1903 Smithsonian institution, t. 1 et 2; [le tome 2 est constituĂ© par Correspondance of the french ministers to the United States, 1791-1797, edited by prof. Frederik J. Turn'er.] Est acceptĂ©e la dĂ©mission de M. G. Cahen. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ©, M. l'abbĂ© Bertran 651, vicaire Ă Saint-Valery-en-Caux, prĂ©sentĂ© par MM. Savoye et l'abbĂ© Tougard. Rendant compte de l'Ă©tat des ouvrages en prĂ©paration, le SecrĂ©taire fait connaĂźtre que le texte du volume prĂ©parĂ© par M. G. PrĂ©vost est tirĂ© et forme vingt feuilles ; il ne reste plus Ă  composer que l'introduction et la table. Le Conseil, aprĂšs avoir pris connaissance du journal de Biot, prĂȘtre du Havre, et s'ĂȘtre muni du consentement de M. Victor Toussaint, propriĂ©taire du manuscrit, qui a bien voulu en faire la communication, dĂ©cide d'extraire et d'insĂ©rer dans le volume de MĂ©langes la partie de ce journal qui est l'oeuvre personnelle du rĂ©dacteur et qui comprend les Ă©vĂ©nements arrivĂ©s de son temps au Havre, en rejetant au contraire toute la partie relative aux Ă©vĂ©nements anciens, qui ne constitue qu'une banale compila- — 55 — tion. M. l'abbĂ© Tougard accepte de se charger de cette Ă©dition. Le Conseil Ă©carte l'impression des lettres Ă©crites au roi par Guillaume d'Houdetot, capitaine de la citadelle de Godefa Ă  GĂȘnes 1507-1513, qui ont Ă©tĂ© signalĂ©es par une Ă©tude publiĂ©e dans le Correspondant de janvier dernier aprĂšs examen de cette correspondance, le Conseil constate les lacunes trop nombreuses de ces lettres, causĂ©es par le feu qui a gravement atteint le registre oĂč elles sont recueillies ; le caractĂšre trop peu normand et surtout l'intĂ©rĂȘt par trop mĂ©diocre de cette correspondance sont Ă©galement pris en considĂ©ration. Il ajourne sa dĂ©cision Ă  l'Ă©gard de plusieurs autres documents et rĂ©clame de nouveaux renseignements de ses correspondants. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION Du 6 novembre 1905. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'Orne, t. XXIV, n° 3 ; — Bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© d'hist. et d'archĂ©ol. du Vimeu, 1905, n° 5; — Journal des Savants, oct. 1905; — Annuaire de l'UniversitĂ© Laval pour l'annĂ©e 1905-1906; — Trois mĂ©moires du lieutenant gĂ©nĂ©ral du Portai sur la ville — 56 — et le chasteau de Caen 1759-1771 , publiĂ©s par M. Vanel. Est nommĂ© membre de la SociĂ©tĂ©, M. le comte Charles d'Harcourt n° 652, au chĂąteau du Champ-de-Bataille Eure, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et L. RĂ©gnier. Le Conseil constate que" la subvention ministĂ©rielle paraĂźt devoir manquer pour l'annĂ©e 1905, aucune nouvelle n'en Ă©tant encore parvenue. M. PrĂ©vost fait connaĂźtre que l'introduction et la table de son Recueil des prĂ©sidents, conseillers, etc. du Parlement, d'aprĂšs le manuscrit Bigot, sont achevĂ©s, qu'il en attend le prochain tirage, et que le volume pourra ĂȘtre mis en distribution ayant la fin de l'annĂ©e. Le Conseil continue son examen des documents dont l'insertion dans le volume de MĂ©langes en prĂ©paration est proposĂ©e. Il adopte l'impression des piĂšces suivantes Un devis du xive siĂšcle pour la construction d'une maison forte Ă  Elbeuf-sur-Seine, d'aprĂšs un manuscrit de la BibliothĂšque Nationale, qui sera Ă©ditĂ© par M. L. RĂ©gnier; Une enquĂȘte par tourbes xive siĂšcle, signalĂ©e par M. de Beaurepaire, qui se chargera de l'Ă©dition. Le Conseil prend connaissance d'un certain nombre d'autres communications et ajourne son jugement aprĂšs de plus amples informations. — 57 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 4 dĂ©cembre 1905. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, nov. 1905; — Bulletin hist. et philolog. du ComitĂ© des Travaux histor. et scientif., 1904, nos 3 et 4; — Revue Mabillon, n" 1 ; — Bulletin mensuel de la SociĂ©tĂ© d'histoire et d'arch. du Vimeu, 1905, n° 6 ; — Les sacs de parchemins de VAvranchin, par M. Hipp. Sauvage. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. le duc de Polignac 653, au chĂąteau de Saint-Jeandu-Cardonnay Seine-InfĂ©rieure, prĂ©sentĂ© par MM. le comte de Bagneux et Le Verdier ; M. le vicomte de Polignac 654 au chĂąteau de Canappeville Eure, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. de Beaurepaire. Le Conseil, continuant son examen des documents dont on propose l'insertion au volume de MĂ©langes en prĂ©paration, adopte la publication, par les soins de M. Ch. BrĂ©ard, d'un certain nombre de piĂšces du xvr 3 siĂšcle concernant la marine, rĂ©cemment acquises parla bibliothĂšque du Havre et provenant de l'amiral du Chillou. Il Ă©carte quatre propositions et ajourne sa dĂ©cision concernant deux autres. Les membres prĂ©sents reçoivent le volume Recueil des - 58 — prĂ©sidents, conseillers et autres officiers de VEchiquier et du Parlement de Normandie, de 1499 Ă  1550, Ă©ditĂ© par M. G. A. PrĂ©vost. Ce volume complĂšte la distribution de l'exercice 1904-1905. II DOCUMENTS HISTORIQUES INTERROGATOIRES DES ANGLOIS PRISONNIERS ET PRINS SUR LA MER PAR LES D1EPPOIS EN 1558 1. En 1557, la prise de Saint-Quentin et la dĂ©faite de l'armĂ©e française jetĂšrent la consternation dans toute la France. Henri II prit aussitĂŽt les mesures capables de rĂ©parer cette perte. On leva quatorze mille Suisses et un grand corps d'Allemands ; ou convoqua le ban et l'arriĂšreban. On rĂ©solut d'attaquer Calais et ordre fut donnĂ© Ă  tous les capitaines de navires et Ă  tous les armateurs de courir sur les vaisseaux anglais et de se rendre dans la Manche au mois de janvier 1558 n. st.. La place de Calais fut prise en huit jours par le duc de Guise, au milieu de l'hiver; la mĂȘme place avait coĂ»tĂ© onze mois de siĂšge Ă  Edouard III aprĂšs la bataille de CrĂ©cy. Le port deDieppe regorgeait alors de navires. Les entre1 entre1 Nat., tns. fr. 23191, fol. 200-205. — 59 — prises audacieuses, les navigations lointaines, les opĂ©rations commerciales les plus aventureuses attiraient ses marins et leurs officiers. Dans la guerre qui se termina par le traitĂ© de paix de Cateau-Cambresis, la marine dieppoise joua un rĂŽle important. Pour la troisiĂšme ou quatriĂšme fois, elle alla rĂ©solument au devant de la flotte du roi d'Angleterre, flotte que l'on savait rassemblĂ©e dans le havre de Douvres, au temps oĂč le duc de Guise se dirigeait de CompiĂšgne sur Calais. De leur cĂŽtĂ©, les capitaines anglais avaient dĂ©cidĂ© de se porter sur les cĂŽtes du Boulonnais et de la Picardie, non pas en vue d'entamer le territoire, mais pour intercepter les renforts, les arrĂȘter au passage. Deux navires, dont l'un nommĂ© le Georges, Ă©taient sortis de la Rye et cinglaient vers les cĂŽtes de France le 24 janvier 1558. Ils Ă©taient Ă©quipĂ©s de trentedeux hommes d'Ă©quipage et ne portaient de vivres que pour huit jours. Le plan conçu par eux Ă©tait de se saisir de navires français et de les conduire dans-le port de Rye. C'Ă©tait un armement en course qui paraĂźt avoir Ă©tĂ© organisĂ© par des armateurs anglais. Mais les Dieppois, qui s'Ă©taient Ă©tablis en croisiĂšre au nord-ouest de Calais, capturĂšrent le Georges et firent route, avec leur prise, pour Calais. Chaque matelot fait prisonnier subit un interrogatoire. Voici l'un des procĂšs-verbaux Du xxvij 6 janvier mil v° lvij, Ă  Calais, le roy y estant 1, 1 Henri II Ă©tait Ă  Abbeville le 20 janvier 1558 n. st.. Il en partit le lendemain pour aller coucher Ă  Montreuil et samedy Ă  Boulogne. Mais lĂ  il attendit des nouvelles du duc de Guise pour savoir le chemin qu'il devoit — 60 — par nous Pierre de Lalane 1 et Odin du Mas 2, avons faict venir pardevant nous Jehan Laligne, pescheur de poisson de mer, natif du lieu nommĂ© la RiviĂšre prĂšs de Honneur, aagĂ© de quarante cinq ans ou environ. InterrogĂ© combien de temps il y a qu'il partit dudit lieu de la RiviĂšre et qu'il n'y a estĂ© Dict que luy estant de l'aage de dix Ă  douze ans ung anglois le print audit lieu de la RiviĂšre, le mena en Angleterre au lieu de Hastinguus oĂč il a demeurĂ© tout le temps de sa vie, sauf qu'il peut avoir quinze ou seize ans qu'on feist commandement Ă  tous Anglois de vuyder s'ilz ne se faisoient naturalizer ; et au moien de ce qu'il n'avoit argent ni moien d'avoir ses lettres de naturalitĂ© il fut contrainct de vuyder dudit pays de Angleterre et se retirer audit lieu de la RiviĂšre avec sa femme et enffans. Et fut audit lieu de la RiviĂšre cinq ou six ans faisant estĂąt de pescheur. ' InterrogĂ© pourquoy il s'en retourna dudit lieu de la RiviĂšre en Angleterre et qu'il ne demeuroit audit lieu de sa naissance Dict qu'il n'avoit aucuns biens audict lieu de la RiviĂšre ; sa femme le persuada d'aller audit Angleterre et s'en alla demeurer au lieu de Vinseneray Winchelsea prĂšs le lieu de la Rye oudit paĂŻs de Angleterre, et peult y avoir sept ou huict ans. Lors print ses lettres de naturalitĂ© et escript du curĂ© de ladite ville de Vinseneray comme habitant et domiciliĂ© dudit lieu et comme anglois ; et y a tousjours demeurĂ© faisant estĂąt de pescheur et marinier. prendre et s'il passer sa maison au delĂ  de Boulogne. » — Bibl. Nat., ms. fr. 23191, fol. 171. 1 Conseiller, notaire et secrĂ©taire du roi en son conseil privĂ©. 2 ContrĂŽleur ordinaire des guerres. — 61 — InterrogĂ© s'il a jamais estĂ© Ă  la guerre et Ă  la soulde du roy et royne d'Angleterre Dict qu'il ne fut jamais Ă  la guerre ne soulde que depuis la prĂ©sente guerre qu'on l'a contraint d'y aller. Et estoit dedans une navire duquel estoit maistre ung nommĂ© Guillaume Vereul du paĂŻs d'Angleterre, environ la Saint-Jehan derniĂšre que fut prinse une navire de France dont il eut sa part, et estoit Ă  la soulde des bourgeois et vituailleurs dudit navire. Et prĂ©sentement, depuis la prinse de Callais, il a estĂ© contrainct par les maire et eschevins de ladite ville de Rye aller Ă  la guerre contre les François, et s'est mist en une navire de guerre dont il ne sçaitle nom et est party de ladite ville de Rye lundy dernier avec ung autre navire anglois pour courir sur les François. A ceste fin prindrent la coste de France pour veoir s'ilz en trouveroient quelques-ungs pour les mener Ă  la Rye en Angleterre oĂč se dresse l'armĂ©e de mer pour le roy d'Angleterre oĂč sont mandez toutes les navires. Et quant il a estĂ© en plaine mer, qui fust mardy dernier 1, rencontrĂšrent trois navires françoises 2 et pensant qu'ilz fussent flamentz s'approchĂšrent d'eulx. Hz prindrent l'un desditĂ©s navires, ung vaisseau appelĂ© Hux qui estoit avec lesdits François, mais les autres navires de France prindrent la navire oĂč estoit ledit confessant et ses autres compaignons qui ont estĂ© admenĂ©s au havre de ceste ville de Callais. Enquis si, oudict paĂŻs d'Angleterre, y a bruict qu'il se dresse armĂ©e et en quel lieu ilz doivent prendre terre Dict qu'il est bruict qu'il se dresse armĂ©e ou lieu de Dou1 Dou1 janvier 1558. 2 Du port de Dieppe. — 62 — vres en Angleterre oĂč le Conseil d'Angleterre se tient Ă  prĂ©sent pour venir en France et, dit-on, qu'ilz doibvent faire descente ainsi que le commung bruict est oudit paĂŻs ou lieu de Ambeteul [Ambleteuse] avec trente mil hommes et que lĂ  le roy Philippes doibt venir trouver ladite armĂ©e avec son armĂ©e pour dudit lieu d'Ambeteul venir recouvrer Callais, et est le commung bruict en tout ledit paĂŻs d'Angleterre qui leur coustera tous leurs biens et paĂŻs pour le recouvrement dudit Callais. Dict, sur ce par nous interrogĂ©, que le Conseil d'Angleterre estoit Ă  Douvres lors qu'on commença Ă  bastre la tour de Richeban Risbank, et y vint pour savoir s'il estoit vray deux navires qui furent envoyez par ledit Conseil pour mettre gens dedans ladite tour. Et quant ilz furent proches de terre vers Callais ne virent aucune croix rouge ains virent deux navires qui avoient la croix blanche qui estoient prest du havre, au moyen de quoy lesdits deux navires s'en retournĂšrent ; et par ung canonnier dudit Richeban qui s'estoit saulvĂ© par une navire rapporta qu'on avoit prins ladite tour de Richeban, et furent les gens de guerre envoyez dedans lesdits deux navires renvoyez par terre. DĂšs lors le Conseil se rompit et s'en alla Ă  Londres, Ă  cause du diffĂ©rend qui survint entre ceulx dudit Conseil. Et, entre autres, il a oyt dire que ung appelle le sieur de Bourgoigne ? et ung autre seigneur d'Angleterre dudit Conseil appelleront le vis-admiral nommĂ© millor Houardin 1, traistre, et que le 1 Guillaume, lord Howard d'Eftingham, avait remplacĂ© lord Clynton, au mois de mars 1554. Ce dernier fut de nouveau nommĂ© lord-amiral le 10 fĂ©vrier 1558. — 63 — sieur d'Erles Paimbroc 1 qui est estimĂ© des plus grands d'Angleterre sera chef de l'armĂ©e qui vient en France. Dict aussi, par nous^sur ce interrogĂ©, que le peuple est si mal affectionnĂ© contre leur royne et le roy Philippe 2 que si le Roy y envoyoit dix mil hommes, pourveu qu'ils ne gĂątassent rien, il entreroit partout et que le commung se rendroit Ă  son obĂ©issance ; eit est cause pour laquelle on appelle le vis-admiral traistre, c'est parce qu'on dit qu'il a faict et dressĂ© le mariage d'entre le roy Philippes et la royne. Dict aussi que le commung peuple est bien marry de ce que la guerre est contre les François et les Anglois, et que les grands seigneurs ont donnĂ© Ă  entendre Ă  la royne que le roy ne leur demandoit riens. Et plus avant n'a estĂ© enquis. Avons aussi faict venir pardevant nous l'un des prisonniers anglois trouvez en ladicte navire et a dict ledict anglois avoir nom Geoffrin Hodistal, marinier de mer, natif de la Rye, en Angleterre, aagĂ© de trente cinq ans ou environ. Enquis quant il partit dudit lieu de la Rye Dict que ce fut Iundy dernier passĂ© deux heures d'aprĂšB midy, et se meist dans ung navire d'ung nommĂ© Jehan Brun qui est encores dedans la navire françoise, et estoient dedans ledit navire d'Angleterre trente Anglois et deux François. Et vindrent Ă  la guerre contre les François par le commandement et contraincte du mayeur et eschevins de ladite ville de Rye, et n'avoient dedans leur navire que pour six ou huit 1 Il faut lire le sieur comte de Pembroke », earl of Pembroke. 2 Marie Tudor et son Ă©poux Philippe II, roi de Naples et d'Espagne. — 64 — jours de vivres. Et s'en venoient le long de la coste de France pour sçavoir s'ils trouveroient quelques navires de France et les prandre. Le mardy dernier rencontrĂšrent en mer trois navires de Dieppe qui prindrent leur navire par surprinse et les ont menez en ceste ville de Callais, et une navire angloise s'est saulvĂ©e, et ont mis lesdits François et aucuns mariniers anglois dedans les navires anglois et les autres dedans des navires de France. InterrogĂ© si la royne d'Angleterre dresse aucune armĂ©e pour passer la mer et venir en France Dict qu'il peult y avoir quinze jours qu'il estoit au lieu de Douvres, et lors il y avoit trente mil hommes de guerre pour passer Ă  Callais avec six grandes navires de guerre et aultres petits vaisseaulx appartenants Ă  ladite royne, et ce pendant furent adverty de la prinse de Calais qui cause que le millor Paimbroc renvoya lesdits gens de guerre Dict aussi qu'il fust arrestĂ© douze navires de la Rye pour garder la riviĂšre de Londres craignant que le Roy n'y envoyast quelque force, et aussi pour faire quelques voyages Ă  Callais pour prendre des femmes. Dict aussi que le millor des Cinq Portz nommĂ© millor Houardin e,t ung autre nommĂ© millor Bourgoigne sont au lieu de Douvres pour garder le chasteau et havre dudit lieu. Dict aussi, sur ce interrogĂ©, que l'armĂ©e que la royne dresse doibt descendre Ă  Graveligne Gravelines ou Ă  Doncargue Dunkerque en Flandres, et que les Anglois n'ont point d'espĂ©rance de recouvrer Callais si ce n'est par le moyen du roy Philippes. Et est ce qu'il dict. Avons pareillement faict venir l'un des prisonniers qui, par- interprĂ©tation, nous a estĂ© dict avoir nom ClĂ©ment le Bac, — 65 — natif de Flandres, du lieu de Lostandes, canonnier de son estĂąt, aagĂ© de trente quatre ans ou environ, aprĂšs serment par luy faict de dire vĂ©ritĂ© A dict que trois mois sont ou environ il se retira en Angleterre parce qu'il ne pouvoit aisĂ©ment gaigner sa vye en son paĂŻs, et se retira en la ville de Rye et estant audit lieu de la Rye il fust mis en une navire nommĂ© le Georges de laquelle estoit maistre Jehan Brun, et gaignoit part de deux du pillage Ă  cause de son estĂąt de canonnier. Et partirent dudit lieu de la Rye lundy dernier passĂ© pour venir contre les François, etfurent'prins mardy dernier passĂ© sur les trois heures aprĂšs midy par trois navires françoises, etc. Avons aussi faict venir pardevant nous un desdits prisonniers, lequel aprĂšs serment par luy faict de dire vĂ©ritĂ© nous a dict avoir nom Thomas Delmenant, natif de la Rye en Angleterre, marinier et pescheur de son mestier, aagĂ© de vingt-six ans ou environ. A dict, sur ce enquis et interrogĂ©, quel jour ce fust qu'il partit dudit lieu de la Rye et pour que faire. A dict que ce fust lundy dernier passĂ© qu'il partit de ladite ville avec une navire nommĂ©e le Georges pour venir Ă  la guerre contre les François, et dedans laquelle navire il y avoit trente deux Anglois et qu'ilz furent le jour de mardy dernier passĂ© prins par les François qui les admenĂšrent partie d'iceulx en ceste ville de Callais. InterrogĂ© s'il y a armĂ©e en Angleterre et de quel nombre de gens de guerre Dict qu'il ne sçait, et qu'il y a environ dix-neuf vaisseaux dedans le havre de Douvres oĂč il y peut avoir environ trois mil hommes et y sont le millor Houardel {Howard, vis- — 66 — admirai, et le millor de Bourgoigne, et qu'il est bruict que le roy Philippes doibt venir avec trente mil hommes du costĂ© de Flandres pour le recouvrement de Callais, et que du costĂ© d'Angleterre ils n'ont point d'espĂ©rance de recouvrer ledit Callais sy ce n'est par le moyen dudit roy Philippes. Et plus avant n'a estĂ© interrogĂ©. Avons pareillement faict venir pardevant nous l'un desdits prisonniers qui s'est dict avoir nom Thomas Bonsart, marinier du lieu de Hastin, aagĂ© de trente-trois ans ou environ. A dict sur ce requis 1 Thomas Honachel, natif prĂšs de Rye, marinier et pescheur sur mer, aaigĂ© de trente ans ou environ, prisonnier, a dict, sur ce enquis, avoir estĂ©prins prisonnier mardy dernier passĂ© estant sur la mer par les Françoys, et estoient partys ledit jour de lundy dernier passĂ©, de leur bonne voullontĂ© pour faire guerre contre les François affin de gaigner quelque chose, et qu'il y avoit bien environ de dix ou douze mil hommes de guerre assemblĂ©s Ă  Douvres pour venir secourir la ville de Callais, mais ayant entendu la prinse dudit Callais furent renvoyez, Ă  la charge de revenir quant ilz seroient mandez. Et c'est ce qu'il dict. DE LALANE. DU MAS. Cet intĂ©ressant Ă©pisode est Ă  ajouter Ă  l'histoire navale du port de Dieppe au xvie siĂšcle. Nous avons aussi un autre motif de le signaler. Il nous donne l'occasion de rappeler le nom d'un navigateur dieppois trĂšs connu Jean Ribaut. Et en effet, il semble que nous pouvons le ri Les trois derniĂšres dĂ©positions sont semblables aux prĂ©cĂ©dentes. — 67 — rattacher Ă  cette campagne et qu'il y commandait les navires dieppois. Telle est l'indication qui ressort de la lettre qui suit 1 . Mgr. je vous renvoyĂ© le capitene Jehan Ribault qui vous dira comme ilz ont chassĂ© les Angloix par mer j usques dedans leurs havres et rambairrĂ© tout plain de navirez angloix le long de la coste ; et faisant chasse sur lesdits Angloix deulx de nos navirez se sont rencontrez l'un l'aultre tellement qu'ilz font grande eau. Je les feray rentrer ceste marrĂ©e et les feray sortir incontinent affin que aprĂšs avoir eu vostre commandement je l'accomplisse de tout mon pouvoir. Mgr. ledit cappitene Ribault vous dira se que pourront faire les Angloix pour avoir estĂ© longuement avec euĂŻx et bien cognoistre leurs forces par la mer. Il se trouveroit de bons vaisseaulx en 'Normandie bien tost prestz comme il vous pourra dire. Je vous supplie, Mgr., me commander vostre bon plaisir Ă  la court oĂč je m'envoye pour l'atendre et advertir Mgr. le cardinal de Lorrenne de se qui se pourrait faire de desĂ . J'ay commandĂ© Ă  beaucoup de vesseaulx mener vivrez en vostre camp et en ay faict partir plus de vingt. Je pense que ordinairement il en partira de ceste coste, mays qu'on leur entretienne le convoy. Mgr. je supplie Nostre Seigneur vous faire tousiours prospĂ©rer vos entreprinses, ensemble vous donner bonne vie et longue. De Dieppe, ce jour des Roys. Vostre trĂšs humble et obbĂ©issant serviteur Ă  jamays. FORS 2. 1 Bibl. Nat., ms. fr. 23191, fol. 79. 2 Charles Poussart, seigneur de Fors, maĂźtre d'hĂŽtel du roi et de la reine de Navarre, capitaine-gouverneur de Bellesme et de Dieppe et des — 68 — La lettre, datĂ©e du 6 janvier 1558, est adressĂ©e au duc de Guise. Elle fait ressortir que, si le lieutenant-gĂ©nĂ©ral du roi en donne l'ordre, on peut armer Ă  Dieppe des navires pour la course ; d'autres navires ont Ă©tĂ© affrĂ©tĂ©s pour porter des vivres Ă  Calais, oĂč ils pourront arriver aussitĂŽt que lui. On croit que, dans ces conjonctures, le capitaine Jean Ribaut se mit en mouvement. CHARLES BRÉARD. QUELQUES DETAILS SDR LE MOBILIER D UN BOURGEOIS DE ROUEN AU XVe SIÈCLE L'excellent ouvrage de M. de Beaurepaire sur l'Etat des campagnes de la Haute-Normandie dans les derniers temps du moyen Ăąge a mis en relief, il y a un peu plus de quarante ans, la singuliĂšre fortune d'une famille de bourgeois de Rouen, les Alorge, qui s'Ă©leva rapidement, vers la fin du xivB siĂšcle, Ă  un haut degrĂ© d'honneurs et de richesses, pour dĂ©choir non moins rapidement, lorsque les malheurs de l'occupation anglaise eurent profondĂ©ment modifiĂ© l'Ă©tat des personnes et des terres en Normandie. Un Robert Alorge, qui fut honorĂ© de charges municipales et mourut en 1412, nous est prĂ©sentĂ© par Pierre Cochon, dans sa chronique, comme un des plus cĂŽtes de Normandie, mariĂ© Ă  Marguerite Giraud, dame de Bazoges, le 24 janvier 1545. Famille originaire du Poitou. — Bibl. Nat., ms. fr. 28848, dossier 53106. — 69 — riches bourgeois de Rouen ne qui y eust estĂ© puis la mort de sire Jacques Le Lyeeur, jadis capitaine de Rouen... » Ses nombreuses acquisitions de fiefs, citĂ©es par M. de Beaurepaire, rĂ©vĂšlent en effet une fortune prodigieuse pour l'Ă©poque ; les donations qu'il fit aux monastĂšres et aux Ă©glises montrent que sa piĂ©tĂ© Ă©tait proportionnĂ©e Ă  ses richesses. Son fils, Robert Alorge, sur lequel la chronique de Pierre Cochon nous donne Ă©galement des dĂ©tails, accrut encore l'immense fortune qui lui Ă©tait venue de son pĂšre. Mais la dĂ©cadence de cette famille date de lui. AprĂšs s'ĂȘtre ralliĂ© Ă  la cause anglaise et avoir prĂȘtĂ© serment de fidĂ©litĂ© Ă  Henri V, il oublia ses engagements, fit retour Ă  la cause nationale et se perdit par dĂ©vouement au vrai roi de France. ArrĂȘtĂ© Ă  Rouen et jetĂ© en prison, il fut dĂ©capitĂ© sur la place du Vieux-MarchĂ© le 13 juin 1421. Le 6fĂ©vrier suivant, Henri V accorda Ă  Jean de ClĂšres, chevalier, et Ă  Jeanne de Bannois, sa femme, qui lui avaient prĂȘtĂ© serment de fidĂ©litĂ©, une partie des rentes qui avaient appartenu Ă  Robert Alorge exĂ©cutĂ© Ă  Rouen pour ses dĂ©mĂ©rites ». Ses biens furent partagĂ©s par le roi d'Angleterre entre plusieurs seigneurs. Il donna Ă  Berard de Montferrant, chevalier, toutes les rentes que Alorge possĂ©dait Ă  Rouen, et des fiefs nobles d'un revenu de 90 1. t. environ; Ă  Jean Salvaing, deux maisons Ă  Saint-Martindu-Pont ; Ă  Edmond de Hauton, deuxautres maisons 1 ». Il convient d'ajouter que les fils de Robert Alorge ren1 ren1 et documents concernant l'Ă©tal des campagnes de la HauteNormandie dans les derniers temps du moyen Ăąge, chap. X, passim. 10 — 70 — trĂšrent en possession d'une partie des biens de leur pĂšre ; mais ce patrimoine, dĂ©jĂ  bien entamĂ©, se trouva dĂšs lors rĂ©parti entre plusieurs tĂȘtes, et la dĂ©cadence de cette famille, qui eut une heure si brillante de prospĂ©ritĂ©, ne fit que s'accentuer avec le temps. Huit jours aprĂšs l'exĂ©cution de Robert Alorge, le 21 juin 1421, une partie de ses biens meubles fut vendue par dĂ©cret de justice. Le procĂšs-verbal de cette opĂ©ration, conservĂ© Ă  la BibliothĂšque Nationale, mĂ©rite d'ĂȘtre tirĂ© de l'oubli. On ne peut croire qu'il embrasse tout le mobilier d'un riche bourgeois de Rouen au xv 6 siĂšcle. L'inventaire de Pierre Surreau, qui date Ă  peu prĂšs de la mĂȘme Ă©poque, est autrement important et renferme de bien plus curieux dĂ©tails. Mais, si l'on compare ce document Ă  une foule d'autres du mĂȘme genre conservĂ©s dans le fonds des Quittances de la BibliothĂšque Nationale, il est permis de conclure qu'aprĂšs l'exĂ©cution des brigands ou Français demeurĂ©s fidĂšles, on ne mettait en vente qu'une petite partie de leurs biens. Le reste devait ĂȘtre soit octroyĂ© en don aux Français soumis, soit partagĂ© entre les vainqueurs. La piĂšce relative aux biens de Robert Alorge nous intĂ©resse cependant Ă  un double titre elle permet d'abord de constater la rigueur dont on usa envers ce malheureux, en faisant vendre jusqu'aux plus vils de ses meubles, et elle prouve que la domination anglaise Ă©tait alors assez fortement Ă©tablie Ă  Rouen pour qu'en mettant aux enchĂšres les biens d'un Français fidĂšle, il n'y eĂ»t pas lieu de craindre qu'ils manqueraient d'acquĂ©reurs. PAUL LE CACHEUX. — 71 — Vente du mobilier de Robert A lorge, bourgeois de Rouen, exĂ©cutĂ© par ordre des Anglais, pour avoir adhĂ©rĂ© au parti dv, roi de France 21 juin 1421. Vendues faictes par moy Jehan Turbot, sous-sergent a mace a Rouen, dez biens meubles et eustencilles, trouvez et inventoriez par justice en l'ostel de feu Robert Alorge, en son vivant bourgoiz dudit lieu de Rouen, nagaires exĂ©cutĂ© et condampnĂ© par jugement pour ses dĂ©mĂ©rites, lesquieulx biens ont estĂ© vendus en plain marchiĂ©, au lieu nommĂ© la Vieutour, aux plus offrans et desrains enchĂ©risseurs, le samedi xxie jour dejuingl'an mil CCCOXXI, en la prĂ©sence de Pierres Daron, lieutenant gĂȘnerai de Jaques Pongnant, nagaires viconte de Rouen et commis a la recepte du demaine et aides de ladite vicontĂ©, par les parties, aux personnes et par les pris et con-» dicions cy aprez desclarĂ©es PremiĂšrement A Binete de Vaulx, pour une paelle perchie x d. A Baudequine de Host, pour ung pot de cuyvre II s. vi d. A Binete de Vaulz, une paelle il s. i d. A messire Jehan de Pouille, prestre, ung banc a verge xv s. A Raoulin Sere, xv piĂšces de vaiselle d'estain a xu d. la livre pesans tout xvi 1. d'estain, vallent xvi s. A Messire Jehan de Pouille, prestre, une table, les trestres avec une fourme xvn s. vi d, A Jehan Vibert, deux landiers grans x s. A Thiphaigne, femme Jehan Ramier, une caudiere, v s. A Colin Le Leureur, ung viel caudron xv d. A Henriete La Grande, deux vieulz landiers n s. vi d. A Thiphaigne, femme Jehan Ramier, ung pot et ung bachin laveurs vu s. vi d. — 72 — A la femme Martin Fessart, deux drecheurs a deux fons, vendus xv sA sA de Gangy, pour ung couverteus, chiel et dessel ouvrĂ© en tapisserie x 1. A Jehan Gueroult, une couverture de gris, vielle et esportĂ©e v s. A Alipzon Bertin, deux pendans reellez estans en ung coffre non scellĂ© ni s. iv d. A Jehan LaiziĂ©, changeur, ung autre banc sans verge x s. A Eudet du Sauchoy, trois piĂšces de vielle tapisserie estans eudit coffre v s. A Regnault de Grouchy, ung poy de layne estant en la gallerie vu s. vi d. A messire Robert Le Sermonnier, prestre, une couche fournie, sans chiel et dossel estans en la chambre as chamberieres x s. A Jehan Le Boullenguier, deux autrez lis sans fourniture xv s. A Jehan Segnent, ung mortier enfustĂ© xx s. Au dit Segnent, ung drecheur fermant a clef en la chambre de la degerpie d'icellui feu Alorge vi s. vi d. Au dit Segnent, ung banc estant en la dicte chambre x s. Au dit Segnent, ung autre petit viel banc u s. vi d. A Vatier Le Noir et Jehan Le Noir, ouvriers du mestier de hucherie, pluseurs vielles piĂšces de bosc estans en une vuide place devant l'Ă©glise de Saint Godart L s. A Jehan Le Leu, boucher, une vaehr\ L sSomme, sSomme, 1. xi sri^v -' ' ÎV\ A" />>v ^\ Bib. Nat., Franc. 26044, n» 5637. ^NiiaL ; , v-j \;-r- 7.."" " r/ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE EXTRAITS DES PROCES-VERBAUX SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 8 janvier 1906. PrĂ©sidence de M. OH. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau MĂ©m. de l'Acad. des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Caen, 1905 ; — MĂ©m. de la Soc. histor. et archĂ©ol. de Varrond. de Pontoise et du Vexin, t. XXVI, 28 fasc. ; — Comptes rendus de l'Acad. des lnscript. et BellesLettres, juillet-aoĂ»t, 1905 ; —Journal des Savants, dĂ©c. 1905 ; — Bibliogr. des travaux histor. et archĂ©ol. publiĂ©s par les SociĂ©tĂ©s savantes de la France jusqu'Ă  l'annĂ©e 1885, t. IV, 4e livr. ; — Bibliogr. gĂ©nĂ©rale des travaux histor. et archĂ©ol. publiĂ©s par les SociĂ©tĂ©s savantes de la France, 1902-1903; — BulleTrimestriel, mars 1906. — X. 11 — 74 — lin mensuel de la Soc. d'hist. et d'archĂ©ol. du Vimeu, n° VII ; — Notices sur quelques manuscrits normands conservĂ©s Ă  la bibliothĂšque Sainte-GeneviĂšve, par Et. Deville, fasc. 4, 5, 6. Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. Roche, prĂ©sident honoraire du Tribunal civil de Dieppe, et membre de la SociĂ©tĂ© depuis sa fondation. Il prend acte de la dĂ©mission de la BibliothĂšque de la ville d'Yvetot. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© Mmo la comtesse de Reiset 655, prĂ©sentĂ©e par MM. de Beaurepaire et Le Verdier ; M. Rouette 656, professeur libre, au Havre, prĂ©sentĂ© par MM. Le Verdier et l'abbĂ© Tougard. M. le PrĂ©sident informe le Conseil qu'il a reçu avis de l'allocation d'une subvention ministĂ©rielle de 300 francs en faveur de la SociĂ©tĂ©, pour l'annĂ©e 1905. Le Conseil s'occupe ensuite de la composition du volume de MĂ©langes en prĂ©paration ; il examine plusieurs documents proposĂ©s, qui sont Ă©cartĂ©s. Le SecrĂ©taire fait passer sous les yeux de ses confrĂšres un catalogue de librairie, dans lequel est annoncĂ©e une lettre datĂ©e du 12 mars 1635 3 pages p. in-f., du cardinal de Richelieu, qui constitue un procureur pour prendre possession en son nom des greffes civils du Parlement de Rouen et en percevoir les produits. — 75 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Du 5 fĂ©vrier 1906. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, janvier 1906; — Analyses des dĂ©libĂ©rations de l'assemblĂ©e municipale et Ă©lectorale, et du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Commune de Rouen, du 16 mars 1789 au 25 brumaire an IV, pour faire suite aux Analyses des dĂ©libĂ©rations des Registres et Journaux, 1389-1790 rĂ©digĂ© par M. Ch. de Beaurepaire pour la pĂ©riode 1789 Ă  1792, pp. 1-37, et par M. Poulain, archiviste de l'HĂŽtel-de-Ville, pour le surplus ; — Annual report of the american historical association for the year, 1904; — 19 brochures diverses extraites du Smilhsonian report pour 1904. Sont enregistrĂ©s, avec regrets, les dĂ©cĂšs de MM. Le FĂ©ron de Longcamp, et le marquis de Belbeuf. Est acceptĂ©e la dĂ©mission de M. l'abbĂ© Edouard. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ© M. de Graveron 657, Ă  Rennes, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. Le Verdier. Le Conseil adopte, pour ĂȘtre insĂ©rĂ© dans le volume de MĂ©langes en prĂ©paration, les documents prĂ©parĂ©s par M. P. Le Cacheux, sous le titre Correspondance du marĂ©chal de Bellefonds, commandant l'armĂ©e royale en Basse-Normandie, avec M. de Pontchartrain, ministre de la marine, au moment du dĂ©sastre de la Hougue [avril-septembre 1692. — 76 — Il adopte Ă©galement la publication d'un compte du fouage de la vicomte de Pont-de-1'Arche, communiquĂ© par M. le chanoine Lesourd, et qui pourrait ĂȘtre insĂ©rĂ© soit aux MĂ©langes, soit au Bulletin. M. Gustave PrĂ©vost veut bien se charger de la prĂ©paration de ce document. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat d'avancement des mĂ©moires qui ont Ă©tĂ© remis Ă  l'imprimerie, et de la correspondance Ă©changĂ©e avec les Ă©diteurs de plusieurs autres. Le Conseil passe en revue quelques projets de publications Ă  entreprendre, afin d'assurer le contingent de l'exercice courant et celui de l'annĂ©e 1907. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 5 mars 1906. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Revue historique, janvier-fĂ©vrier 1906 ; — Journal des savants, lĂ©vrier 1906 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, Rapport de la Commission du concours des AntiquitĂ©s de la France, 1905, par M. J. Lair ; — un envoi de douze volumes de l'UniversitĂ© d'Upsal, parmi lesquels on distingue le fascicule IV, 1665-1680, delĂ  Matricule de cette UniversitĂ©, Ă©crit en latin, et les thĂšses suivantes, Ă©crites en français Etude historique sur la syntaxe des pronoms personnels dans la langue des fĂ©libres, par Victor Brusewitz ; Observations sur l'infinitif dans Agrippa d'AubignĂš, — 77 — par M 11" Valfrid Palmgren ; Etudes sur la geste Rainouart, par J. Runeberg. Est enregistrĂ©e la dĂ©mission de M. l'abbĂ© Couarde. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ©, M. Raoul de BoishĂ©bert 658, Ă  Rouen, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et Portai. Des renseignements sont fournis au Conseil sur l'Ă©tat d'avancement du volume de MĂ©langes en prĂ©paration ; un mĂ©moire est encore attendu, ainsi que la derniĂšre partie de deux autres. Le Conseil continue ensuite son examen des nouvelles publications Ă  entreprendre. Plusieurs projets sont discutĂ©s, sur plusieurs desquels MM. de Beaurepaire, BrĂ©ard et G. PrĂ©vost veulent bien promettre de prendre des renseignements. n DOCUMENTS HISTORIQUES COMPTE DES DÉPENSES POUR TRAVAUX DE MAÇONNERIE, DE CHARPENTERIE ET DE COUVERTURE EXÉCUTÉS AU CHATEAU DE CAEN EN 1399 ET 1400. La piĂšce qui suit nous a Ă©tĂ© communiquĂ©e par notre confrĂšre M. l'abbĂ© Lesourd, sous-intendant de la CathĂ©drale. Elle nous a paru mĂ©riter d'ĂȘtre publiĂ©e, Ă  raison des quelques renseignements qu'elle fournit sur diverses constructions de la ville de Caen le chĂąteau, par une exception rare, conservĂ© en grande partie, et prĂ©sentement encore Ă  usage de caserne travaux de maçonnerie, — 78 — au pont du chĂąteau par oĂč l'on va aux champs du cĂŽtĂ© de l'Abbaye aux Dames ; de charpenterie, aux ponts de la porte des Champs par devers la ville, au pont dormant du petit chĂąteau, Ă  la Barbacane ; — les deux tours du pont Au Berger travaux de maçonnerie ; — le manoir du Roi, oĂč demeurait le bailli de Caen ; — le compteur chambre ou cabinet de sa juridiction travaux de charpenterie. — Il est aussi question de la cohue oĂč l'on tenait la juridiction du Roi Ă  EvrĂ©cy travaux de couverture. Le maĂźtre des oeuvres du bailliage de Caen Ă©tait alors Jean Ferrant. C'Ă©tait lui qui dressait les devis des marchĂ©s et qui vĂ©rifiait les mĂ©moires. Les travaux se faisaient par adjudication, Ă  l'exception de ceux dont la nĂ©cessitĂ© se dĂ©couvrait dans le cours de l'entreprise. Le plus haut salaire d'un maĂźtre ouvrier on a pour exemple celui du maĂźtre couvreur, Pierre Julienne, Ă©tait de 3 sous 6 deniers ; —le salaire de son varlet servant, de 2 sous,—22 sous 6 deniers Ă©quivalant alors Ă  un Ă©cu d'or. Si court que soit ce document, il prĂ©sente quelques mots qu'on chercherait vainement dans nos glossaires les plus Ă©tendus, tels que volleures, que je crois pouvoir traduire par fentes ou lĂ©zardes, esselier, qui ne rĂ©pond pas du tout Ă  la dĂ©finition donnĂ©e gĂ©nĂ©ralement du mot aisselier. On voit clairement par les articles relatifs Ă  la couverture que le mot ardoise Ă©tait encore un article fĂ©minin spĂ©cifiant une sorte de pierre. Il importerait grandement qu'un architecte Ă©rudit en — 79 — fait d archĂ©ologie nous donnĂąt un glossaire des termes employĂ©s dans les anciens devis. Comme prĂ©paration Ă  cet utile ouvrage, il serait indispensable de publier un grand nombre de ces documents, jusqu'Ă  prĂ©sent trop nĂ©gligĂ©s. La piĂšce communiquĂ©e par M. l'abbĂ© Lesourd n'est que la partie supĂ©rieure d'un rouleau de parchemin dont les autres sont vraisemblablement perdues. CH. DE B. PARTIES des ouvrages et reparacions de la vicontĂ© de Caen faictes depuiz le premier jour de dĂ©cembre Van mil ccc. iiij** et dix-neuf jusques au xxv'jour d'avril l'an mil et quatre cens. PremiĂšrement maçonnerie. A Denis Busnel, maçon, pour une tasche de maçonnerie Ă  lui allouĂ©e Ă  faire par Jehan Ferrant, maistre des oeuvres du Roy nostre sire au bailliage de Caen, c'est assavoir faire de neuf une masse sur l'estallu le talut du pont du chastel de Caen par oĂč l'on va aux champs devers l'AbbĂ©e aux Dames de Sainte-TrinitĂ©, de la longeur de vint pies, de quatre pies d'espesse et quatorze pies de hauche haut, faicte de carrel nommĂ© esselier, tout de taille en table de pierre de Boisderil, et en oultre par dessus assis deux pierres de Boisderil, de la longeur qui y appartenoient, lequel maçon s'est tenu trouver toutes matiĂšres Ă  ce necesseres, avecques paines d'ouvriers, exceptĂ© eaux et sablon, laquelle tasche a estĂ© criĂ©e et subhastĂ©e bien et solempnelment et audit maçon demourĂ©e aprĂšs plusieurs rabais, comme au derrain rabaisseur — 80 — par le pris de xvj 1. t., pour ce Ă  lui, comme par sa quictance sur ce faicte, certifiĂ©e par ledit maistre des oeuvres, peut apparoir, xvj 1. t. Audit Denis, maçon, pour une creue 1 de maçonnerie par lui faicte en ladicte tasche, neccessaire y estre faicte comme regardĂ© a estĂ© par ledit maistre des oeuvres et autres ouvriĂ©s de la ville de Caen, recongnoissant eu dit mestier, c'est assavoir d'avoir fait la dicte masse longue de quatre pies plus que les vingt pies de la dicte tache ne portent et en ce avoir trouvĂ© toutes matiĂšres Ă  ce neccessaires, exceptĂ© eaux et sablon, pour ce audit maçon par marchiĂ© fait avecques lui par le dit maistre des oeuvres et quictance faicte, certiffiĂ©e par icellui maistre, c s. Audit Denis, pour besoingne de maçonnerie par lui faicte en une des tours d'aprĂšs ledit pont devers la porte Aubergier 2 et icelle avoir reffourmĂ©e par piĂ© tout de neuf, en la hauche hauteur de seze pies, et en la laise largeur de neuf pies. Item avoir reffourmĂ© l'autre tour d'aprĂšs ledit pont en plusieurs pertuis et faultes qui y estoient et fait de neuf le cay d'entre les deux tours, en la longeur de dix pies ou environ, de huit pies de lay et quinze pies ai hault en escaire, le tout de franc carrel et franc mortier de eaux et 1 Travail non prĂ©vu et qui ne fut pas fait par adjudication. 2 Porte au Berger, dans l'espace compris entre l'Amontoir de la Poissonnerie et la rue du Vaugueux. » G. S. Trebutien, Caen, son histoire, etc., 3ℱe Ă©dition, p. 62. — La porte au Berger, accolĂ©e de deux tours rondes et voĂ»tĂ©e avec un logement au dessus, est fermĂ©e par une porte. Elle avoit autrefois un pont-levis qui a Ă©tĂ© supprimĂ© et on a substituĂ© un plancher pavĂ© en dessus. » MĂ©moire de 1763, dans un opuscule de M. Gabriel Vanel, Trois mĂ©moires du lieutenant gĂ©nĂ©ral Du Portai, Caen, 1905, p. 63. En note La porte au Berger fut dĂ©molie en 1782. » — 81 — sablon, pour ce, pour paine d'ouvriers audit machqn et par marchiĂ© fait avecques lui par ledit maistre des oeuvres, comme par sa quictance, sur ce faicte, certifflĂ©e par icellui, peut apparoir, x 1. Audit Denis pour sept-vings onze pies de marches et cent et demi d'esselier de luy prins et achactĂ© par ledit maistre des oeuvres et par ledit maçon, emploie en la reparacion des dictes deux tours et eudit cay fait de neuf entre icelles deux tours, et chacun piĂ© desdites marches rendu en place, x d. t., vallent vij 1. v s. x d., et pour ledit esselier rendu en place, le cent, xx s.; vallent les diz cent et demy, xlv s.; pour tout, au dit Denis, comme par la quictance sur ce faicte, certiffiĂ©e par ledit maistre des oeuvres, peut apparoir, ix 1. xj s. x d. t. A Jehan Boschier pour troys muys et sextiers de eaux de lui prins par ledit maistre des oeuvres, qui emploie a estĂ© Ă  faire les Ă©diffices de maçonnerie et repparacions dessus dictes..., pour chascun muy rendu sur place et par marchiĂ© fait avecques lui par ledit maistre des oeuvres, iiij 1. t. ; vallent par sa quictance sur ce faicte, certifflĂ©e par icellui, maistre, xiiij 1. Audit Boschier pour trois muys et neuf sextiers de sablon, de lui prins par ledit maistre des oeuvres, qui emploie a estĂ© parmy ladicte eaux Ă  faire le mortier de l'edifflee de maçonnerie dessusdicte, le tout rendu sur place, par marchiĂ© fait aveques lui, comme par sa quictance sur ce faicte, certiffiĂ©e par ledit maistre des oeuvres, peut apparoir, c. s. Charpenterie. A Jehan Lepaigny, charpentier, pour une tasche de charpenterie Ă  lui allouĂ©e Ă  faire par ledit maistre des oeuvres eu — 82 — chastel de Caen, c'est assavoir faire de neuf boĂ©s deux pons dormans, un pont levant et une planque Ă  la porte des Camps devers l'AbbĂ©e aux Dames ; et aura chacun pont dormant cinq sommiers, dont cellui de devant aura xxviij pies de long, et cellui de devers la porte vint pies, et planquier de neuf les deux pons dormans, et avec ce faire posteaulx, railles et liens doubles; et sera ledit pont levant fait entre les dis deux pons dormans de quinze Ă  seize pies de voilĂ©e et la planque semblablement. Item un esseul au pont du grant chastel par devers la ville, une planque toute neufve Ă  l'entrĂ©e du petit chastel et planquier de neuf le pont dormant d'icellui petit chastel, avecques les liches lisses du costĂ© de devers ladicte planque et faire de neuf un sieul seuil sur quoy "dessendront le pont voilant et la planque de la porte des Camps et un flael flĂ©au Ă  la porte de la barbequenne. Item reffourmer les deux pons dormans de la grande barbequenne et mectre liches, posteaulx et lians partout oĂč mestier sera et refourmer la porte de ladicte barbequenne du petit chastel par oĂč l'on va aux champs. Item les guerniers d'icellui petit chastel et mectre, Ă  iceulx soustenir, quatre sommiers. Item reffourmer la noe d'endroit la tour, une guericte au grant chastel par devers la grant barbequenne auprĂšs de la tour ronde qui fait le coing. Item reffourmer l'esserie huisserie do la chambre de dessus la porte du grant chastel et asseoir quinze ou sezegiestes?en ladicte chambre devers la ville ; et sera tenu le Roy nostre sire trouver toutes matiĂšres neccesseres Ă  faire ledit ediffice, exceptĂ© paine d'ouvriers seullement, laquelle tasche aprĂšs que elle eut estĂ© banie bien et sollempnelment Ă  savoir se aucun vendroit pour icelle rabessier, demoura audit Paigny, comme derrain rabaisseur, pour le pris de xxxv 1. t. ; pour ce, Ă  lui donnĂ©, — 83 — comme par sa quictance sur ce faicte, certifflĂ©e par ledit maistre des oeuvres peut apparoir, pour ce, xxxv 1. t. A Jehan Damien pour iiijxx et x piĂšces de boets bois quesne de luy prinse par ledit maistre des oeuvres, qui emploie a estĂ© avec autre bois prins es garnisons du chastel Ă  faire l'Ă©diffice de la tasche cy-dessus desclariĂ©, pour ce, par appressiacion sur ce faicte par ledit maistre des oeuvres et quictance d'icellui Damien sur ce faicte, xl 1. t. A Jehan Batlargent pour quatre grans sommiers de quesne de lui prins et employĂ©s en ladicte tasche, pour ce par appressiacion sur ce faicte par ledit maistre des oeuvres et quictance d'icellui Batlargent, x A Robin des Cresmerolles, charetier, pour chinquante six voies voyages de lui, ses variiez, chariot et chevaulx, que ilz ont vacquĂ© Ă  apporter eu dit chastel les iiij" et dix piĂšces de boets de quesne, les iiij sommiers prins dudit Batlargent et certain autre boets prins es halles de Caen, eu marchĂ© '?, en la garnison du Roy notre sire, qui emploie a estĂ© en l'Ă©diffice de la tasche de charpenterie cy-dessus, ainsi pour chascune voye, ij s. vj d. ; vallent comme par sa quictance sur ce faicte, certifflĂ©e par ledit maistre des oeuvres, peut apparoir, vij 1. t. A Jehan Fleuri, charpentier, pour son paiement et sallaire d'avoir fait de neuf boets un banq et une table, chacune de huit pies de long, avecques uns trestres trĂ©teau, qui mis ont estĂ© en compteur du bailli oĂč l'en fait les collacions des causes touchant le Roy notre sire, dont le bois a estĂ© prins es garnisons dudit seigneur, pour ce, comme par la quictance dudit Fleury, certifflĂ©e par ledit maistre des oeuvres, peut apparoir, lx s. — 84 — Couverture. A Pierres Jullienne et Jehan Estienne, couvreurs de pierre, pour trois jours qu'ils ont ouvrĂ© de leur dit mcstier chascun Ă  avoir estouppĂ© plusieurs pertuis et volleures fentes qui estoient en la cohue oĂč l'en tient la juridicion pour le Roy notre sire Ă  Evrecy, pour ce aux dessus diz, pour chascun jour iij s. vj deniers, vallent xxj s. Audit Jullienne pour dix jours qu'il a ouvrĂ© de son dit mestier de couverture Ă  avoir reffourmĂ© pertuis qui faiz avoient estĂ© eu manoir du Roy oĂč demeure le bailli, tant sur la chappelle, sur la salle et cuisine que en plusieurs autres lieux, pour ce audit Jullienne par jour, iij s. vj d., vallent xxxv s. A Colin Bensse, varlet servant, pour treze journĂ©es que il a servi les dis couvreurs en faisant les reparacions de couverture dessus divisĂ©es, pour chascun jour, ij s., vallent, comme par sa quictance sur ce faicte, certifflĂ©e par ledit maistre des oeuvres, peut apparoir, xxv s. Audit Jullienne pour six bouisseaux de eaux et deux cens de pierre ardoise de luy prinse et achactĂ©e par ledit maistre des oeuvres, qui emploie a estĂ© avec autre eaux, sablon et ardoise prins es garnisons Ă  faire les dictes reparacions de couverture, pour ce, pour les dis six bouisseaux de eaux, vij s. vj d.; et pour les doux cens de pierre ardoize, vj s.; pour tout, par sa quictance sur ce faicte, certifflĂ©e par ledit maistre des oeuvres, xiij s. vj d. — 85 — PENSIONNAIRE LAÏQUE A L'ABBAYE DE FOUCARMONT PENDANT L'OCCUPATION ANGLAISE xV S.. L'annĂ©e 1419 fut particuliĂšrement terrible pour la haute Normandie aprĂšs six mois de lutte hĂ©roĂŻque, Rouen dut se rendre aux Anglais le 19 janvier ; Ă  la suite, les villes et places fortifiĂ©es Dieppe, Arques, Eu, NeufchĂątel et quantitĂ© d'autres tombent tour Ă  tour. La terreur est dans tous les esprits, la conquĂȘte, enfin, est inĂ©luctable, et les possesseurs de fiefs, ainsi que les abbayes, doivent reconnaĂźtre le joug et se soumettre au vainqueur. Quoi d'Ă©tonnant qu'en un pareil moment une brave femme, Regnaulde de Carcuit 1, probablement veuve et sans famille, ait songĂ©, au milieu du dĂ©sarroi gĂ©nĂ©ral, Ă  se procurer la sĂ©curitĂ© d'un monastĂšre ? Ce fut Foucarmont qu'elle choisit, et l'accord de rendition qu'elle rĂ©ussit Ă  conclure porte prĂ©cisĂ©ment la date du 1" mars 1419 h. st.. A l'exemple du plus grand nombre et pour Ă©viter la confiscation des biens, l'abbĂ© Guillaume Blondy qui gouverna cette communautĂ© de 1413 Ă  1445 Gallia Chrisliana, fit Ă  Henri V l'hommage obligatoire pour son temporel, ce qui lui valut l'acte protecteur suivant, transcrit aux rĂŽles de BrĂ©quigny n° 1231. 16 mars 1419. De non molestando Guillelmum Blondy abbatum Ăąbbatie bĂ©ate Mariae Fulcardimontis qui sacramentum fidelitatis, ratione temporalium dicte abbatie infra ducatum Nor1 Nor1 nom est portĂ© par un hameau dĂ©pendant de la commune de Gonneville, canton de TĂŽtes. — 86 — mannie existentum rĂ©gi prestiterat. Datum apud castrum Rotliomagi xvi marcii. » AprĂšs l'hommage vint l'aveu et dĂ©nombrement des biens de l'abbaye, fort bien dotĂ©e, qui fut rendu le 4 juin suivant 1419. Archives nationales, Reg. P. 303, cote VCLXVI. Par son accord ou contrat de rendition que nous publions, Regnaulde de Carcuit, moyennant l'abandon de ses biens, obtenait, outre la participation aux priĂšres, le vivre et le couvert selon la rĂšgle du couvent, certes fort modeste ; elle pouvait encore se procurer un certain nombre d'animaux qui seraient nourris et menĂ©s aux champs comme ceux de l'abbaye. Ce rĂ©gime monacal paraĂźt avoir durĂ© une vingtaine d'annĂ©es. Mais, par suite de circonstances probablement compromettantes que nous ignorons, il avait cessĂ© en 1439, Ă©poque oĂč Regnaulde, rendue accidentellement au monde, dut s'adresser aux juges en vue d'obtenir quelques ressources pour son existence. Aux assises tenues Ă NeufchĂątel le 9 septembre 1439, dont nous publions Ă©galement le jugement, elle exposa sa dĂ©tresse et nous apprend que le revenu de l'abbaye avait Ă©tĂ© mis en la main du roi, par ce que l'en dit l'abbĂ© d'icelle estre ou avoir estĂ© absent de 1'obeĂŻssance d'icelui seigneur, n'avoit pas voulu mectre Ă  exĂ©cution sa dite lettre de rendicion sur plusieurs rentes que avoit la dite abbaĂŻeenla ville de Neufchastel. » Ayant donnĂ© le dĂ©tail de ces rentes, Regnaulde obtint l'autorisation de les toucher durant sa vie pour partie de — 87 — sa pension de vivre », sans prĂ©judice d'une obtention ultĂ©rieure de la totalitĂ© de son accord. Quant aux causes qui amenĂšrent l'infortune de l'abbaye de Foucarmont, qui avait toujours Guillaume Blondy Ă  sa tĂȘte immixtion dans la rĂ©volte des Cauchois en 1435, concours dans le rachat de Charles d'Artois comte d'Eu, prisonnier en Angleterre et protecteur nĂ© de l'abbaye, etc., toutes les hypothĂšses sont permises jusqu'Ă  la rencontre d'un document. Les piĂšces que nous donnons, transcrites Ă  la suite d'un compte de recette et de dĂ©pense touchant divers Ă©tablissements religieux en Ă©tat de dĂ©sobĂ©issance et allant du 27 juillet 1442 au 24 juillet 1443 BibliothĂšque Nationale, ms. fr. 6737, f 06 27 Ă  31 incl., semblent s'y rattacher indirectement par le fait d'un vidimus de ces mĂȘmes piĂšces, datĂ© du 5 janvier 1442 n. st.. En effet, dans le compte ci-dessus relatĂ©, l'abbaye de Foucarmont figure comme possĂ©dant 6 livres de rente sur le moulin de Bully, lequel Ă©tant ruinĂ© Ă  l'occasion de la guerre ne rapportait plus rien. Ce n'est pas lĂ  que Regnaulde de Carcuit aurait trouvĂ© une parcelle de sa subsistance. AMBROISE MILET. A tous ceux qui ces lectres verront ou orront. Thomas de Fomeres, commis par justice Ă  la garde du seel des obligations de la vicontĂ© de Neufchastel, salut. Sçavoir faisons que, l'an de grĂące cccc XLI, le cinqe jour de janvier, par Jehan Lenglois clerc tabellion jurĂ© en lad. vicontĂ© nous feust tesmoignĂ© avoir veu leu unes lectres oĂč il avoit deux seaulx - 88 — avec ung mĂ©morial d'assise annexĂ©e Ă  icelle, le tout sain et entier en seaulx et en escriptures, desquels la teneur en suit et premier des dites lectres. A tous ceux qui ces prĂ©sentes lettres verront, frĂšre Guillaume, par la grĂące de Dieu humble abbĂ© de l'Ă©glise Notre dame de Fucarmont de lordre de Cisteaux du dioc. de Rouen, et tout le couvent dudit lieu salut en notre sire. — Comme Regnaulde de Carcuit dĂ©sirant faire le prouflt de s'ame soit venue devers nous et nous ait requis en grant devocion le service de notre Ă©glise et grĂące de vivre et mourir avec nous et d'estre du tout pour l'amour de dieu rendue et ordonnĂ©e a nous pour plus apparteint le rĂ©sidu de sa vie a louer a dieu servyr et sur le monde ce nous ait gĂ©nĂ©ralement donnĂ©e et saisis pour le bien et augmentacion de nostre Ă©glise a prendre et auoir aprĂšs son dĂ©cĂšs de tous les biens qu'elle a de prĂ©sent ne que jamĂšs pourra acquĂ©rir en quelque maniĂšre que ce soit, savoir faisons que, pour le bien et utilitĂ© de notre eglize et pour aidier a son dĂ©vot dĂ©sir accomplir et pour le bien et salut de son Ăąme, nous le avons receue en sa frat mie fratermie ? et lui avonsoctroyĂ© et octroions plains participacions en tous les biens especiaulx que on fera desoresmĂšs en notre Ă©glise, et pour le sustentacion de sa vie corporelle lui avons accordĂ© chambre a cheminĂ©e, bois Ă  ardoir, six pains de couvent appelĂ©s miches, ung pot de breuaige tel que le couvent, hors vin, quatre oses le jour ou un harenc, une vache, ung pourchel, dix blanches bestes nouries et gardĂ©es comme celles de l'ostel allans Ă  cans si acater les veult, et pour tous ces choses fermement tenir garder et accomplir pour nous et pour nos successeurs a la dicte Regnaulde nous avons obligiĂ© et obligons par les prĂ©sentes tous les biens meubles et temporel de notre Ă©glise presens et advenir a prendre hors lieu — 89 — saint et les vendre et decrecier par la justice sous quelle juridiction ils soient trouvĂ©s dessy Ă  la quantitĂ© des choses dessus dictes estre en tout ou en partie duement accomplies, moiennant que proeillement se doit obligier a nous se soumie et requist en est. En tesmoing de toutes lesquelles choses nous avons seellĂ©es ces lectres des sceaux dont nous usons qui furent escriptes le premier jour de mars lan cccc dixhuit. Item ensuit la teneur du mĂ©morial. Es assises du Neufchastel tenues par nous Jehan Le Saunier escuier lieut' ad ce commis de noble mons. Jehan de Montgommery, chev., bailli de Caux, le ix jour de septembre l'an cccc xxxix, se comparut Regnaulde de Carcuit, dis. que dĂšs longtemps elle se fut avec tous ses biens rendue Ă  l'Ă©glise et abbaĂŻe de nostre dame de Fucarmont et par icelle rendicion estoit la revenue d'icelle abbaĂŻe Ă  elle submist et obligiĂ© Ă  lui trouver sa vie ainsi comme plus a plain peult apparoir par les lectres sur ce faites qu'elle fit lire en jugement, parmi lesquelles les prĂ©sentes sont annexĂ©es, Et, pour ce qu'il estoit venu a sa congnoissance que la revenue dicelle Ă©glise avoit estĂ© mise en la main du Roy nostre seigneur pour ce que l'en dist l'abbĂ© d'icelle estre ou avoir estĂ© absent de l'obĂ©issance d'icelui seigneur, n'avoit pas voulu mectre aexĂ©cucion sa dicte lectre de rendicion sur plusieurs rentes que avoit la dite abbaĂŻe en la ville du dit Neufchastel, et requĂ©rir en la prĂ©sence de l'advocat et substitut du procureur du Roy nostre d. seigneur en la dicte vicontĂ© que nous lui accordissions sa permission de vivre sur la dicte revenue jouxte lesd. lectres annexĂ©es. Et a celle fin bailla par la desclaracion ce qu'elle en savoit. Sur quoy aprĂšs ce que nous eusmes veu 12 — 90 — lesd. lectres et declaracion des dites revenues aveclesd. conseil et procureur, prĂ©sence de Robert Delamare vicontĂ© dud. Neufchastel, nous, par l'opinion d'iceulx et de tous les autres saiges assistans es dites assises, accordĂąmes Ă  la dicte Regnaulde qu'elle ait cueillie et prenne sa vie durante pour partie de sa ditte pension de vivre sur la dicte revenue les rentes qui ensuivent. C'est assavoir sur les hoirs Jehan Bussart x s., sur Robinet Daulaige viij s., sur Guillot Soullartxiij s., sur Vatier DupĂ©rier xj s., sur Guillot le PrĂ©vost vj s., sur Samuel viij s.,sur AmellineLeclercix s., surRicart v s., sur messire Jehan Ferrant xij d., sur l'eritage qui fu Ystasse vij s. vj d., sur Roger Barenc xx s., sur la maison au vielAnchesse x d., sur Colin Anguerran vij s. vj d.,et sur Protin le Bourssier iij s., aux termes que deubz sont, sauf Ă  icelle femme d'avoir ce demander ou temps advenir tout le contenu es dictes lettres annexĂ©cs sans ce que ces prĂ©sentes lui portent a prĂ©judice. Si donnons en mandement au dit vicontĂ© que du contenu en les prĂ©sentes seuffre et laisse joir icelle femme. Et oultre mandons et commectons a tous et chacun des sergens ou soussergens de la dicte vicontĂ© que des arrerages qui des dictes rentes sont et seront deubz ils en facent execucion deu sur les dictz debteurs et en facent diligemment paĂŻer la d. femme, si que deff'ault n'y ait, desquelles choses elle nous requist ces prĂ©sentes que nous lui octroyĂąmes. DonnĂ© en tesmoing de ce soubz nostre sayne manuel et seel dont nous usons audit office en l'an jour et assises dessus dites, et estoit ainsi signĂ©, Le Saunier. Et nous en tesmoing de ce Ă  la relacion dud. tabellion avons mis Ă  ces lectres le seel desd. obligacions et fut fait lan et jour premiers dessus dits. Ainsi signĂ©, J. Langlois. BibliothĂšque nationale, ms. fr. 6737. Communication de M. LĂ©opold Delisle. — 91 - LETTRE DE GUILLAUME D'HOUDETOT AU GRAND SENECHAL DE NORMANDIE. Dans un recueil des lettres Ă©crites par Guillaume d'Houdetot, de 1507 Ă  1513, il est une missive qui nous a paru intĂ©ressante, et nous en publions le texte. Sa date est incertaine, mais elle n'est pas postĂ©rieure Ă  l'annĂ©e 1510. L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, trĂšs probablement, Louis de BrĂ©zĂ©, comte de MaulĂ©vrier, avait dĂ©jĂ  songĂ© Ă  faire exĂ©cuter un monument qui ornerait sa sĂ©pulture. On sait que son magnifique mausolĂ©e se voit dans la cathĂ©drale de Rouen, oĂč il fait face au tombeau justement cĂ©lĂšbre de Georges d'Amboise. On prĂ©sume que des relations de Louis de BrĂ©zĂ© avec un lĂ©gat aux goĂ»ts somptueux qui rĂ©sidait Ă  Rome a pu naĂźtre, chez le grand sĂ©nĂ©chal de Normandie, le dessein de commander Ă  GĂšnes un ouvrage dont la composition serait due aux habiles artistes que le cardinal d'Amboise employait Ă  Gaillon et Ă  Rouen. Pour rĂ©pondre Ă  ce dĂ©sir, on voit par la lettre qui suit Guillaume d'Houdetot, alors capitaine de la forteresse de Godefa-lĂšs-GĂȘnes, solliciter l'envoi du plan d'un tombeau qui aurait vraisemblablement Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© par des sculpteurs d'Italie, et plus tard Ă©rigĂ© dans la cathĂ©drale. Il est inutile de dire de quel Ă©clat a brillĂ©, au xvie siĂšcle, la lĂ©gion des peintres, des sculpteurs, des statuaires, des architectes italiens, ni la multitude des protecteurs qui leur faisait cortĂšge. Mais il convient de se demander si le projet de sĂ©pulture qu'attendait Guillaume d'Houdetot a Ă©tĂ© pour quelque chose dans la disposition, l'ordre, la mĂ©thode adoptĂ©e dans — 92 — l'oeuvre remarquable que l'on connaĂźt. La date de l'annĂ©e 1535 assignĂ©e au tombeau de Louis de BrĂ©zĂ© et l'attribution communĂ©ment faite de ce bel ouvrage au cĂ©lĂšbre artiste Jehan Goujon ne permettent pas de le penser. CH. B. A Mgr. le Grant SĂ©nĂ©chal de Normandie. Dudit xxiiije septembre, Mgr. Auttrefoys vous ay escript que vostre bon plaisir fust m'envoyer le patron de la sĂ©pulture que entendez vous faire faire Ă  Gennes. Plusieurs en ay faict pourtraire, lesquels sont Ă  l'enticque, aussi en demandent grant argent, par quoy ne les ay voullu faire besongner jusques Ă  ce que je sceusse vostre voulloir, lequel il vous plaira me faire sçavoir. Biblioth. Nat., Nouv. acq., fr. 159, fol. 5 verso. BULLETIN DR LA SOCIETE DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 2 avril 1906. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, mars 1906; — Revue historique, marsavril 1906; — Bulletin histor. et philolog. du ComitĂ© des travaux historiques, 1905, n 08 1 et 2. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. E. de Chandoisel de Caumont n° 659, Ă  Caudebecen-Caux, prĂ©sentĂ© par MM. de Caumont et de Folleville; M. le comte Raoul de Mathan n° 660, au chĂąteau de Belbeuf, prĂ©sentĂ© par MM. le Dp Coutan et Le Verdier. M. G. PrĂ©vost fait un rapport sur deux manuscrits qu'il a de nouveau examinĂ©s une PrisĂ©e de la vicomte Trimestriel, juin 1906. — X. 13 — 94 — de Beaumont-le-Roger, et une Recherche de la noblesse de l'Ă©lection de Bayeux, en 1540 Y. 16. f. Mart., de la Bibl. de Rouen. Le premier de ces documents prĂ©sente malheureusement d'assez notables lacunes; chacun d'eux formerait la matiĂšre d'un volume entier. MalgrĂ© l'intĂ©rĂȘt rĂ©el qu'ils offrent, le rapporteur ne croit pas devoir en proposer l'impression, quant Ă  prĂ©sent au moins. M. le PrĂ©sident fait connaĂźtre son intention de commencer une nouvelle sĂ©rie des Cahiers des Etats de Normandie; il ferait porter son Ă©tude sur les rĂšgnes de Louis XII Ă  Charles IX; mais, pour cette pĂ©riode, il semble qu'on ne pourra trouver autre chose que les commissions ou voeux remis Ă  ses dĂ©putĂ©s par l'HĂŽtel-deVille de Rouen les autres villes n'avaient pas de reprĂ©sentation particuliĂšre, et sauf quelques trĂšs rares et peu probables exceptions, ou ne rencontrera ni manuscrits ni imprimĂ©s concernant les voeux des bailliages de la province. Sur la proposition d'un de ses membres, le Conseil dĂ©cide de rechercher les moyens de former, d'aprĂšs le TrĂ©sor des Chartes, un recueil de Lettres de rĂ©mission du xive ou du xv° siĂšcle, de maniĂšre Ă  former, pour la Normandie, une collection analogue aux Documents inĂ©dits du rĂšgne de Charles VI, Ă©ditĂ©s pour la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de France, par M. Douet d'Arcq. Le Conseil adopte la publication d'un second volume de MĂ©langes, afin de faire face, avec le volume qui est en prĂ©paration, Ă  la distribution de l'exercice 1905-06. — 95 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Du 7 mai 1906. PrĂ©sidence de M. Ch. DB BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'Orne, t. XXV, n° 1 ; — Journal des Savants, avril 1906; —Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et 1905, et Table des comptes rendus, 1875-1900; — Bulletin trimestr. de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1905, n°3. Le Conseil prend connaissance de deux propositions concernant le nouveau volume de MĂ©langes Ă  composer, et renvoie la solution Ă  la prochaine sĂ©ance pour plus amples renseignements et nouveau rapport. M. BrĂ©ard veut bien se charger d'Ă©tudier le projet de publication d'un recueil de Lettres de rĂ©mission, dont le principe a Ă©tĂ© admis dans la derniĂšre sĂ©ance. La fixation de la date de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale est ajournĂ©e au mois de juillet. II DOCUMENTS HISTORIQUES ROLE DE FOUAGE 1365 ET ROLE D'IMPOSITION 1518-1519, CONCERNANT LA VICOMTE DE PONT-DE-L'ARCHE. M. le chanoine Lesourd a bien voulu communiquer Ă  la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie le RĂŽle de fouage ci- — 96 — dessous, intĂ©ressant sous plusieurs rapports. Il permet de constater les variations que le cours des siĂšcles a apportĂ© dans l'importance des localitĂ©s ainsi Elbeuf Ă©tait alors beaucoup infĂ©rieur au Pont-de-1'Arche. Il est, aussi, curieux de remarquer que beaucoup d'habitants de Louviers Ă©taient venus s'Ă©tablir au Pont-del'Arche, Ă  Alisay. C'Ă©tait sans doute le rĂ©sultat de l'occupation par les Anglais, qui dura jusqu'en 1360, et des pillages qu'ils avaient fait subir Ă  cette ville en 1346 et 1356. Nous joignons Ă  ce curieux document, d'aprĂšs un compte de l'imposition levĂ©e en 1518 dans l'Election d'Evreux, le rĂŽle des taxes assises sur les paroisses comprises dans la vicomte du Pont-de-1'Arche. On pourra ainsi comparer, Ă  cent cinquante ans environ de distance, les variations relatives des mĂȘmes localitĂ©s. P. C'est le fouaige escheu et levĂ© en la vicontĂ© du Pontdelarche par le vicontĂ© dudit lieu au terme Saint Michiel l'an de grĂące mil ccc lx et cinq. Et premiĂšrement de la sergenterie du Pontdelarche. De la ville du Pontdelarche par Jehan Maupoivre, Guillaume LabbĂ© et Jehan le Candelier vj 1. x s. De la dicte ville de ceulx de Louviers qui y demeurent [ ] 1 Heudier de la Fosse, Henri Postel et[ ] vjl. xiiijs. t Deux mots enlevĂ©s. — 97 — et Ricart Fromont Rambout le Petit iiij 1. xij den. 1 par Thomas de Monthirel et Pierre Olivier xxxij s. dont il y a du fleu de Maretot viij feus, demeure xxiiij s. De Saint Denys des Mons par Estienne Mulot xij s. De Maretot par Guillaume Solier xxxij s. dont il chiet pour les hommes Michiel du Boscguillaume iij s. et aussi du fleu de Maretot xvj s. demeure xiij s. De Criquebeuf sur Sain ne par Robert Boscaige et Jehan Rose 1 s. dont il chiet pour les hommes Jehan de la Lande Ă  cause du fleu de Maretot ix s. demeure xij s. et si y a qui sont frans hommes de Bonport xvj fouaiges pour ce xij s. De Saint Nicolas du Boscasselin par Raoul Osmont et Robert Caicherit xx s. De Saint Amant par Guillaume le Fournier et Jehan le Jugleur xlij s. De Saint Pierre Liroux par Jehanin du Gravetel viij s. Des parroisses Saint Jehan et Saint Estienne d'Eullebeuf par Guillaume Lefevre et Guillaume Sans terre lxxj s. De Saint Ouen du Pontchiel par Estienne Maillart xj s. De Pasquier par Robert chief de ber xij s. De Saint Cir par Guillaume Filleul xx s. De Caudebeq par Pierre Lebouchier, Jehanin Miquiel et Colin Ades vij 1. xiiij s. De Saint Martin de la Corneille par Guillaume de Cantenoe et Guillaume du Bosc xxxv s. 1 Sept lignes dĂ©chirĂ©es manquent en partie. — 98 — De la parroisse du Tuit Anguier par Jehan de Boissay et Ricard Rose xxx s. Du Tuit Symer par Jehan de la Bourne et Jehanin Busquet xxxiij s. Du Tuit Signol par Colin Le Petit et Jehan du Moustier xviij s. Somme de la sergenterie du Pontdelarche liiij 1. ij s. — bona 1. De la parroisse de Fresneuse par Pierre Ernault et Gieffroy Robusain lxix s. De Quievreville Saint Ouen par Robert Potier et Colin de Montville xxxvj s. De Saint Martin de ClĂ©on par Jehan Guyon et Robert le Saige xij s. De Saint Aubin jouxte Bulan par Ricart Le Blanc, Adam Caperon et Jehan Fortin lx s. De Tourville par Jehan Chrestien et Jullian Brisart lxiiij s. De Soteville par Jehan de la Rue et Symon Le Bourguignon xl s. De la parroisse du Manoir par Guillaume HĂ©bert et Pierre Larchier xxix s. De la parroisse des Autieux en la quelle est le port Saint Ouen par Pierre de Savigny, Colin de Pesieres et Symon Robert iiij 1. iiij s. De la parroisse d'Alisy par Vincent Vyart et Estienne Le Gaaigneur, iiij 1. xij s. De la dicte parroisse pour ceulx de Louviers qui apresent y demeurent xxiiij s. 1 Le mot summa semble sous-entendu ici et dans les autres totaux. — 99 — Somme de la sergenterie de Fresneuse xxvj 1. xix s. — bona. De la parroisse de Lery par Colin Race, Guillaume le Muet et Jullian Basille iiij 1. xv s. et si y axxxiij s. de trente troys frans qui sont du fieu de Bonport pour ce iiij 1. xv s. De la parroisse de Poses par Guillaume Martin et Jehan Hayel, lxiij s. Du hamel des Damps par Ricartet Lorensdis Haubine [ou Haubuie], xviij s. Somme de la sergenterie de Lery viij 1. xvj s. — bona. De la parroisse de Saint Estienne de Vauvray par Jehan Deusonlemont et Lambert Le Porquier xxxiiij s. De Saint Pierre de Vauvray par Symon de la Fosse et Jehan Maugier xxx s. et si y a xix hommes de Bonport frans, pour ce xxx s. De la Villete par Estienne de la Haie vij s. De Fontainne BĂ©rengier par Rogier Camelin et Regnaut Lebret xx s. De la parroisse de Heudebourville par Pierre Le Couvreur et Jehan de la Mote xxxviij s. De Vieuvillier par Gieffroy du Buet v s. De la parroisse d'Ailly par Robert de la Court, Durant Raymon et Girart Espaillart xlviij s. De Portigoye par Henri BĂ©rengier et Jehan du Val [pas de chiffrĂ©]. Somme de la sergenterie de Vauvray ix 1. ij s. — bona. De la parroisse de Notre dame du Valderueil par Pierre Lange et Baudet Alixandre iiij 1. xv s. De Saint Cir du Valderueil par Estiennot Le Metaer et Symon Cardon iiij 1. v s. — 100 — De Tournedoz par Pierre Racinel et Jehan Le Cauchois xxxvj s. De la parroisse d'Ycarville par Colin Clinart [ou Clinant] et Jehan Gaillart xxij s. Somme de la sergenterie du Valderueil xj 1. xviij s. — bona. De la parroisse d'Yville par Guillot du Moustier xij s. De la Haie le Conte par Germain HĂ©lies et Ricard Le Forestier xiiij s. De la parroisse Daubeuf par Estienne Le Telier et Huitace du FossĂ© lxiiij s. De Mangneville par Philippe et Jehan dis Lucas ciiij s. De Cesseville par Droyn de la Barge et Landri le PrĂ©vost xliij s. D'Esquetomare par Aubert Cousin et Guillaume Hue Ixii s. De Crestot par Colin Thibaut, Jehan du Cure et Rican le Cousturier vij 1. vj s. Du Mesnil Jourdain par Jehan le Sueux, Henri Adam et Lucas Piedelou lj s. De Saint Desier par Symon Heluin et Symon Lenglois xl s. De Venon par Jehan Marie, Michiel Le Telier et Pierre Dary lij s. De Vraville par Perrin Marc, Jehan de Criquebeuf et Raymon Le Caron iiij 1. vij s. D'Anfreville sur Yton par Guillaume Dauten, Pierre Le Boulenger et Raoul Ysabel ciiij s. De la parroisse de Monthoire par Somme de la sergenterie au Vistre ? xxxix 1. vj s. — bona. De Saint Aubin de Croville par Rogier Andrieu, Assin Lecarpentier 1 s. — 101 — Du Tilleul Lambert par JehanRarencetMassotLamer xxij s. De Marbeuf par Jehan Loichart et Jehan Amiot xliij s. De Sainte Coulombe par Rogier Banse xxvj s. D'Esquetot par Estienne de Quatremare et Adam de la Mare lxvj s. De Croville la vielle par Jehan Liegart et Jehan Le Comte lxij s. Du hamel de Fumechon... De Tourville la Campaigne par Robert du Quemin et Ricart Le Noble xlij s. De la Haie du Teil par Colin Navet et Raoul Maingon xliij s. De Semelaigne De la parroisse de Villiers De la parroisse de Semerville De Saint-Ligier De la parroisse de Vitotel Somme de la sergenterie du Neubourg xvij 1. xv s. Somme toute de ce qui est receu viij" vij 1. xviij s. — bona. Compte de la recepte et despenses... faittes Ă  cause de la somme de soixante neuf mil cent vingtz livres Ă  la quelle les Esleuz de l'Election d'Evreulx ont assis et imposez les manans et habitans d'icelle Ellection pour l'annĂ©e 1518-1519. > La vicontĂ© du Pont de larche Des habitans du Pontdelarche ijcxxv 1. Des habitans de Notre Dame de Caudebec iijcxxx 1. — 102 — Des habitans de Martot iiijxx 1. Criquebeuf sur Seine ijclxx 1Saint 1Saint de Lierroux xxij 1. Foucqueville ijciiijxxv 1. Bec Thomas lxij 1. Criquebeuf la Champagne ijciiijxxv 1. Sainct Amend des hautes terres c 1. SainctChristophlelaharengiĂšre vijxxx 1. Tuit Anger ixxx 1. Sainct Pierre Desserquieulx vj** 1. Bosc Assolin xx 1. Sainct-Ouen du ponceul xj 1. Sainct Martin la Corneille cxv 1. Sainct Germain de pasquier xxx 1. Sainct Cir la Champagne "vjxxx 1[Summa] ijmiiijciiijxxx 1. t. La sergenterie de Crasville Des habitans de Sainct Desier iiijxxx 1. Mandeville ijcxxv 1. Crestot ijcxx 1. Daubeuf vijxxx 1. Venon iiijxxv 1. Cesseville ijclx 1. Vrayville ijcxl 1. Montoire iiijclx 1. La haye Malerbe vijxx 1. Anffreville sur Yton iijc 1. Mesnil Jourdain iiijxx 1. Pinterville lv 1. Summa ijmiijcv 1. t. — 103 — La sergenterie de Lery Des habitans de Lery ijcv 1. Pozes ijcx 1. Damps xxxviij 1. Summa iiijcliij 1. t. La sergenterie de Vauldrieul Des habitans de Notre Dame de Vauldrieul ijcl 1. Sainct Cir du dit lieu ixxxxv 1. Tournedos vjxx 1. Incarville iiijxx 1. Summa vjcxlv La sergenterie de Vauvray Des habitans de. Sainct Pierre de Vauvry viijxxx 1. Sainct Estienne du dit lieu cxv 1. Porte joye lxviij 1. Ailly vc 1. Heudebonville ijcxxx 1. Saincte Coulombe 11. Fontaines Berenger vijxxv 1. Vieuvillers c 1. Summa xiijclxxviij 1. t. La sergenterie du Neufbourg Des habitans de Tourville la Champagne iiijcl 1. Saint Melain [?] et Ronceville iiijxx 1. Summa vcxxx 1. t. BibliothĂšque nationale. Manuscrits français, n 11956, f. 23-25. — 104 — ASSIETTE D'UNE AIDE DE 700 LIVRES TOURNOIS SUR LES HABITANTS DE LA VICOMTE D'AVRANCHES 4 dĂ©cembre 1426. De la savante Ă©tude que M. Charles de Beaurepaire a consacrĂ©e aux Etats de Normandie sous la domination anglaise, il ressort nettement que ces assemblĂ©es furent convoquĂ©es d'une façon trĂšs rĂ©guliĂšre de 1423 Ă  1449, mais qu'elles ne marquĂšrent Ă  aucun moment un rĂ©el progrĂšs de la libertĂ© politique dans la province. Aussi longtemps que les Ă©trangers demeurĂšrent maĂźtres du pays, les Etats ne furent qu'un simulacre de reprĂ©sentation nationale. Leur rĂŽle se bornait alors Ă  voter les subsides nĂ©cessaires pour continuer la guerre, et, si le vainqueur les convoquait, c'Ă©tait moins par respect pour les anciens privilĂšges du duchĂ© que pour donner un semblant de lĂ©galitĂ© aux excessives levĂ©es d'impĂŽts dont ses habitants Ă©taient Ă©crasĂ©s. M. de Beaurepaire nous apprend qu'une de ces assemblĂ©es s'ouvrit Ă  Mantes le 15 septembre 1426, sous la prĂ©sidence du chancelier, qu'elle siĂ©gea cinq ou six jours, et qu'elle vota l'aide de 120,000 livres tournois demandĂ©e par le gouvernement anglais. Cette aide fut assise, suivant l'usage, par vicomtes, et dans chaque vicomte, par paroisses, proportionnellement Ă  l'importance des recettes et au chiffre des feux 1. Ayant eu la 1 Il convient de remarquer que dans chaque paroisse l'aide Ă©tait assise par des rĂ©partiteurs, proportionnellement aux ressources de chaque habitant, et qu'il y avait toujours un certain nombre d'exempts. M. de Beaurepaire a publiĂ© un rĂŽle de paroisse du 20 fĂ©vrier 1421 n. s. qui ne laisse Ă  cet Ă©gard aucun doute. {Les Etats de Normandie, etc. PiĂšces justificatives, n» XXI. — 105 — bonne fortune de retrouver Ă  la BibliothĂšque nationale le rĂŽle de l'assiette qui fut Ă©tablie sur les habitants de la vicomte d'Avranches, l'une des plus petites de Normandie et l'une des plus Ă©prouvĂ©es Ă  ce moment par la guerre, il nous a semblĂ© intĂ©ressant de le publier ici. Ce document fixe les limites d'une des circonscriptions administratives de la province et permet d'apprĂ©cier l'importance relative des paroisses qui la composaient. Il serait intĂ©ressant de retrouver, des rĂŽles semblables pour toutes les vicomtes de Normandie, de les comparer entre eux et de reconstituer ainsi les cadres de l'administration provinciale Ă  une Ă©poque dĂ©terminĂ©e. Ce travail serait pour la gĂ©ographie civile du moyen-Ă ge le pendant de la publication des pouillĂ©s pour la gĂ©ographie ecclĂ©siastique, et rendrait des services analogues aux historiens. PAUL LE CACHEUX. Assiete faite par moy Guillaume Gaultier, esleu d'Avrenches, sur les habitans de la vicontĂ© dudit lieu, de la somme de sept cens livres tournois pou leur part et portion du premier poyement de la somme de vjxx mil livres tournois ottriez au Roy notre sire, a Mante, le dix neuĂ»esme jour de septembre l'an mil quatre cens vingt six, par les gens des trois estas du pais et duchiĂ© de Normendie, de laquelle somme les parties ensuient Et premiĂšrement La bourgoisie d'Avrenches xviij 1. [En marge] Sonia per se xviij 1. t. — 106 — La sergenterie Pigace Saint Martin des Champs x 1. Le Val Saint PĂšre xxij 1. Saint Quentin ' xxij 1. PrecĂ© iiij 1. Poilley iiij 1. DuxĂ© viij 1. Saint Osvin lx s. Saint Ouen de Cellant [Le Petit-Celland] iiij 1. Saint Briz iiij 1. Saint Loup c s. Saint Senier xiij 1. La Gohonniere iiij 1. La Godeffroy iiij 1. Soma cij 1. La sergenterie du Val de See TirepiĂ© xxv 1. Verniz vj 1. Saint George de Ly voye vj 1. Nostre Dame de Lyvoye lx s. Saint Ouenne [Saint Eugienne] xl s. La TrinitĂ© viij 1. La Chese Baudouin viij 1. Vaym xxij 1. Saint Jehan du Courouil \ es Saint Nicolas du Boys Baudouin Soma iiijxxv 1. 1. La sergenterie de Pons Pons soubz Avrenches x 1. Plom xiiij 1. — 107 — Saint Jehan de la Hese xxv 1. Saint Pience vj 1. Noir palu lx s. Braffoys vj 1. Some lxiiij 1. La sergenterie Benoist MarcĂ© xx 1. Subligny x 1. Chavoy xl s. Le Luot xv 1. Bourguenolles xvj 1. Roufflgny xvj 1. CharencĂ© le HĂ©ron xvj 1. Boys Yvon lx s. Some iiijxxxviij 1. t. La sergenterie HĂ©rault Lolif xxv 1. GĂȘnez x 1. Dragey , xv 1. Saint Jehan le Thomas x 1. Saint Michiel des Loups vj 1. Bacilley xx 1. Champeaulx viij 1. Ronton viij 1. Carolles viij 1. Sartilley xx s. Chancey vij 1. Ange viij 1. Bouillon viij 1. Saint Pierres Langier xviij 1. — 108 — La Luserne xviij 1. La Rochelle xviij 1. Mont viron xv 1. Champcervoul xij 1. Les Chambres lx s. La Mouche c s. Le Grippon xx s. Some xi^iiij La chastellenie de Pontourson Ceaulx xviij 1. Courtilz xviij 1. Servon lx s. Huysnes xij 1. Tanye lx s. Ardevon xij 1. Les Pas vij 1. Beauvoirs iiij 1. MaedrĂ© vj 1. NĂ©ant Crommeroy nĂ©ant pour ce qu'il n'y demeure personne. AucĂ© xl s. Boucey xl s. Sacey lx s. Macey lx s. Montasnel xx s. CurĂ© xx s. Some iiijxxxv 1. t. La chastellenie de Saint Jame de Beuron Saint Jame , _ _ . „ . } de Beuron x 1. Saint Benoist — 109 — Saint Senier de Beuron c s. Juilley lx s. Crollon xl s. VergoncĂ© viij 1. Argouges xx s. Guiernet [Carnet] xx s. Saint Briz de Landelles xl s. Saint Martin de Montjoye xx s. Saint Aubin de la Terre Gaste iiij 1. Saint Laurens de la Terre Gaste lx s. Saint Martin de Landelles iiij 1. Les Loges Marchays iiij 1. La Chapelle Hamelin.» xx s. Vecey ex s. La Croilz en Avrenchain xl s. Villiers xx s. Some lv Lesquelles parties ce montent en somme total sept cens quarante une livre. En tesmoing de ce j'ay signĂ© ces prĂ©sentes de mon signe manuel et closes soubz nostre scel, ainxi que dessus est dit, le iiij 8 jour de dĂ©cembre eudit an mil cccc xxvj. SignĂ© Gaultier. Bibl. Nat. Franc. 26049, no 624. Orig. parch. sceau manquant. NOUVELLES DE ROUEN, L'AN 1704. Parmi les notes et documents rĂ©unis par le P. LĂ©onard 1 sur le jansĂ©nisme et le quiĂ©tisme, sont conservĂ©es dans le manuscrit F. fr. 19210 de la BibliothĂšque nationale 1 Sur le P. LĂ©onard, vĂ©ritable agent d'informations universelles avec correspondants dans les principales villes, il faut lire la note substantielle de M. de Boislisle Saint-Simon, I, XXVI-XLIX. 14 — 110 — quelques lettres Ă©crites de Rouen, mais Ă©trangĂšres Ă  l'objet du recueil. En examinant ces piĂšces pour sa Revue Bossuet, M. l'abbĂ© Levesque a eu spontanĂ©ment l'obligeance de copier une de ces lettres qui lui a paru particuliĂšrement intĂ©ressante. C'est, en effet, une minuscule chronique littĂ©raire et archĂ©ologique dont l'auteur, Des Bouillons, remplit les fonctions de sous-diacre Ă  la consĂ©cration delĂ  chapelle du collĂšge. Pierre Robin Des Bouillons, nĂ© au diocĂšse de Coutances et docteur de Sorbonne, devint l'un des dignitaires de l'Église de Rouen, oĂč il fut chanoine, vice-gĂ©rant de l'officialitĂ©, promoteur, et grand-vicaire de Pontoise. Il mourut le 27 dĂ©cembre 1730 1. Le correspondant rouennais de M. Levesque ayant, Ă  simple titre de curiositĂ©, communiquĂ© cette copie au Conseil de la SociĂ©tĂ©, elle a Ă©tĂ© jugĂ©e digne d'ĂȘtre insĂ©rĂ©e au Bulletin. La voici A. T. Rouen, ce 9 aoĂ»t 1704. Je vous remercie trĂšs humblement, mon trĂšs cher et rĂ©vĂ©rend PĂšre, de votre lettre datĂ©e du 5 aoĂ»t. Je ne sais comment vous avez reçu ma derniĂšre si tard car elle fut assurĂ©ment Ă©crite et mise Ă  la poste le jour de sa datte, et mise mĂŽme entre les mains du commis Ă  la poste, dans le tems qu'il faisoit ses paquets. Nous n'avons rien ici que je puisse vous mander, du moins qui soit venu Ă  ma connoissance. L'unique chose dont je pourois vous parler est la tragĂ©die qui fut reprĂ©sentĂ©e hier aux jĂ©suites, et du nouveau portail de leur Ă©glise qui est presque fini. Comme on ne manque pas ici par la langue, et que l'esprit critique et frondeur s'y trouve assez souvent joint, l'on a tenu differens discours sur l'un et sur l'autre ; 1 Inventaire sommaire des Archives de la Seine-InfĂ©rieure, G. Introduction. — 111 — mais cependant je n'ai rien entendu qui mĂ©rite que l'on vous en fasse part. Je vous dirai seulement que leur portail ne pouvant guĂšre ĂȘtre vu commodĂ©ment et dans toute sa beautĂ© que du jardin des P. BĂ©nĂ©dictins et de l'abbaye de S. Ouen, on n'y trouve nĂ©anmoins pas beaucoup de beautĂ©, lorsqu'on le considĂšre de cet endroit ; et l'on y est surpris qu'ils y aient fait tant de dĂ©penses. Je l'y vis hier avec le R. P. Bessin, qui reçoit dans ce moment des feuilles de son S'GrĂ©goire, lequel, Ă  ce qu'il me dit, est trĂšs avancĂ©. Je trouvai ce PĂšre Ă  l'infirmerie oĂč il avoit passĂ© la journĂ©e Ă  cause d'un crachement de sang qui l'avoit pris les jours prĂ©cĂ©dens, parce qu'outre son travail ordinaire et continuel il avoit voulu lire au rĂ©fectoire pendant sa semaine. Il croit achever entiĂšrement son travail avant huit mois d'icy 1. Passant ce dernier jour devant les jĂ©suites, j'y trouvai deux ou trois des gros bonnets de ces bons PĂšres, qui montroient leur portail Ă  un abbĂ© que vous connoissez sans doute de rĂ©putation. C'est M. l'abbĂ© de Lestrade, qui a son abbaye Ă  une petite lieue de cette ville, d'oĂč je crois qu'il ne sort que pour venir voir ces rĂ©vĂ©rends PĂšres. Il se contente d'un appartement qu'il a dans son abbaye au Mont-aux-Malades, en trĂšs belle vue. Il a lĂ  des livres pour s'occuper, et sa petite communautĂ© de moines avec lesquels il est fort uni. Cet abbĂ© a Ă©tĂ© autrefois ambassadeur en Savoie ce qui lui a procurĂ©, entre autre chose, ces beaux plans que le duc de Savoie avoit fait graver de toutes les places et maisons de plaisance qu'il a dans ses Ă©tats. Cet abbĂ© surtout ne manque pas d'amuser avec cela, et l'histoire qu'il y joint, ceux qui vont le voir ; et par lĂ  il rend sa solitude agrĂ©able, et suit aisĂ©ment la rĂ©solution qu'il a prise d'Ă©viter les visites et d'en rendre, et 1 Le Saint GrĂ©goire parut effectivement en 1705 4 vol. in-folio ; son vĂ©ritable Ă©diteur fut dom Denis de Sainte-Marthe. Il est remarquable qu'un bon nombre de manuscrits sur lesquels fut faite cette Ă©dition appartenaient Ă  la Normandie. DĂšs le vu» siĂšcle, saint Gaon en avait apportĂ© de Rome Ă  l'abbaye de Saint-Wandrille Chronicon Fontanell., I, 7. — 112 — d'Ă©pargner sur son revenu de quoi paĂŻer ce qu'il peut devoir, et de ne point emprunter 1. On parle ici quelquefois de deux lettres diffĂ©rentes au sujet de l'ordonnance de Mr de Chartres ; mais je n'ai pu les voir encore. On n'a pas pu me dire mĂŽme si elles sont imprimĂ©es ou manuscrittes ; mais on m'a dit qu'il y en a une bonne et l'autre assez mauvaise. On me dit qu'elles viennent de Paris ; cependant vous ne m'en parlez point. Vous ne me dites point non plus ce qu'il y a de nouveau dans les mandements de Mgrs de la Rochelle et de Blois. Nous attendons ici, aujourd'hui ou demain, M. l'abbĂ© Coiiet, et Mgr jeudi au soir. Il doit passer ici la fĂȘte ; mais on ne dit point encore ce qu'il y restera. Ce qui est certain, c'est que nous ne saurions le perdre pour bien du tems, puisqu'il reviendra pour l'ordination aux temps de la S. Michel. A Dieu, mon RĂ©vĂ©rend PĂšre ; aimez-moy toujours. J'oubliois Ă  vous dire que l'abbĂ© de la Tuilerie 2 qui travaille Ă  l'histoire de l'Eglise de SĂ©ez et du nobiliaire de ce pays, est venu ici, qu'il y a passĂ© quelques jours dans le dessein de profiter des diffĂ©rents manuscrits qu'il pourroit trouver dans les archives de l'archevĂȘchĂ©, du Chapitre, et de Mais il n'a pas eu foute la satisfaction qu'il attendoit. Il a trouvĂ© peu de chose dans le cartulaire de Il en a trouvĂ© bien davantage dans celui d ; l'archevĂȘchĂ©. Mais il n'a pu tirer copie des piĂšces qui lui auroient fait plaisir, n'ayant pu montrer de permission de Mgr ; et le Chapitre n'a pas jugĂ© Ă  propos de lui donner entrĂ©e dans ses archives. Adresse Au RĂ©vĂ©rend PĂšre Le RĂ©vĂ©rend PĂšre LĂ©onard, Augustin dĂ©chaussĂ© du couvent prĂšs la place des Victoires Ă  Paris. 1 Ce qu'on vient de lire du prieur d'Estrades fait comme une suite aux lettres de son oncle, que notre honorĂ© confrĂšre Mgr Loth a naguĂšre publiĂ©es {Bulletin religieux de Rouen, 3 fĂ©vrier 1906 ; V, 102-106. 2 C'est le cĂ©lĂšbre du Moulinet, plus communĂ©ment appelĂ© l'abbĂ© des Thuileries. BULLETIN DB LA SOCIÉTÉ DE [/HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du II juin 1906. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des savants, mai 1906; — Comptes rendus de l'Acad. des lnscript. et Belles-Lettres, 1906 ; — Revue historique, mai-juin. Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. l'abbĂ© SommĂ©nil, chanoine honoraire de Rouen, membre de la SociĂ©tĂ© depuis sa fondation, auteur de plusieurs travaux d'Ă©rudition et notamment d'une Ă©dition du Chronicon valassense. Il prononce les admissions suivantes M. le Dr RenĂ© HĂ©lot, Ă  Rouen, prĂ©sentĂ© par MM. le Dr Panel et le baron R. de Rothiacob n° 661 ; Trimestriel, septembre 1906. — X. 15 — 114 — M. Henri Froidevaux, agrĂ©gĂ© d'histoire et de gĂ©ographie, secrĂ©taire de l'Office colonial prĂšs la FacultĂ© des Lettres, Ă  Paris, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et Ch. BrĂ©ardn°662. Le Conseil fixe l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale au juillet et dĂ©lĂšgue, pour composer la Commission des fonds et archives, MM. le Dr Coutan, le Dr Panel et G. VallĂ©e. Il adopte l'insertion, dans le volume de MĂ©langes, 7e sĂ©rie, d'un compte des dĂ©penses de la construction du pavillon d'entrĂ©e de l'Ă©vĂ«chĂ© d'Evreux, dit le DoyennĂ©, Ă©difice remarquable, dĂ©moli au xvmc siĂšcle, et dont on ne possĂšde aucune vue. Le document sera Ă©ditĂ© par M. l'abbĂ© BlĂ nquart. Le SecrĂ©taire communique une lettre de M. Et. Deville, qui fait connaĂźtre le rĂ©sultat nĂ©gatif des recherches dont le Conseil l'avait chargĂ©, Ă  l'effet de former une collection de rĂŽles de fouage, concernant une rĂ©gion un peu Ă©tendue de la Normandie, Ă  une mĂȘme Ă©poque, et de prĂ©fĂ©rence avant la guerre de Cent-Ans. M. Ch. BrĂ©ard, Ă  la demande du Conseil, a Ă©tudiĂ© le projet de rĂ©unir un recueil de lettres de rĂ©mission et autres documents inĂ©dits concernant la Normandie sous les rĂšgnes de Charles V et Charles VI, d'aprĂšs le TrĂ©sor des chartes, et il a dĂ©pouillĂ© les tables des vingt et un registres comprenant le premier de ces deux rĂšgnes ; il communique les fiches qu'il a relevĂ©es et conclut qu'il serait aisĂ© de trouver la matiĂšre d'un ou plusieurs volumes formĂ©s de piĂšces curieuses. Mais il ne pourrait se charger — 115 — de faire les copies des documents et dĂ©cline le mandat d'entreprendre la publication. M. Ch. BrĂ©ard reçoit les remerciements du Conseil pour l'important travail auquel il a bien voulu se livrer, et le projet est renvoyĂ© Ă  l'examen d'une Commission. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 2 juillet 1906. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. i Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des savants, juin 1906 ; — Comptes rendus de l'Acad. des Inscript, et Belles-Lettres, mars-avril, mai-juin 1906 — CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s normandes scientifiques, artistiques et littĂ©raires ; PremiĂšres assises tenues Ă  l'Hotelde- Ville du Havre les 16, 17 et 18 juillet 1905. Le Conseil enregistre avec douleur la mort prĂ©maturĂ©e de M. Albert Sorel, de l'AcadĂ©mie française, et salue la mĂ©moire de l'Ă©minent historien, dont la perte atteint particuliĂšrement la Normandie. 11 inscrit la dĂ©mission de M. Et. Deville. AprĂšs rapport, le Conseil adopte, pour ĂȘtre insĂ©rĂ©s dans le volume de MĂ©langes en prĂ©paration, deux documents inĂ©dits qui lui ont Ă©tĂ© signalĂ©s par M. Henri Froidevaux, savoir Premier voyage du capitaine Beaulieu, de Rouen, Ă  Sumatra, et le rĂ©cit d'une expĂ©dition du mĂȘme — 116 — capitaine avec projet d'Ă©tablissement Ă  Madagascar au XVII' siĂšcle. M. Froidevaux en sera l'Ă©diteur. M. le Dr Panel est nommĂ© commissaire du volume, MĂ©langes, 7e sĂ©rie. Le SecrĂ©taire communique une lettre de M. LĂ©on Gy, accompagnant la copie d'une dĂ©libĂ©ration prise par les imprimeurs de la ville et de l'arrondissement de Rouen, aux termes de laquelle tous les prix sont majorĂ©s de 10 0/0 Ă  partir du 1er mai 1906. Le Conseil ajourne sa dĂ©libĂ©ration. Une souscription de 20 francs est votĂ©e en faveur des fĂȘtes cornĂ©liennes de Rouen. ASSEMBLEE GENERALE DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE tenue Ă  Rouen, le 26 juillet 1906, en l'HĂŽtel des SociĂ©tĂ©s Savantes. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. PrĂ©sents MM. de Beaurepaire, PrĂ©sident, Le Verdier, SecrĂ©taire, PrĂ©vost, SecrĂ©taire-Adjoint, le chanoine Tougard, Archiviste, Ch. BrĂ©ard, Membres du Conseil d'administration, le D' Coutan, id. Desbuissons, id. le D' Panel, id. RĂ©gnier, id. Beaurain, — 117 — de Beaurepaire, J. de Beaurepaire, 1 abbĂ© Blanquart, R. de BoishĂ©bert, Deglatigny, le baron d'Esneval, le chanoine PorĂ©e. Se sont excusĂ©s de ne pouvoir assister Ă  la sĂ©ance MM. l'abbĂ© Alexandre, Chr. Allard, le vicomte d'Amphernet, L. Barbe, P. Baudry, de Caumont, le marquis de Clville, l'abbĂ© G. Delafontaine, Fiquct, le Dr R. HĂ©lot, l'abbĂ© Hiard, l'abbĂ© Humblot, Ch. Joret, P. Le Cacheux, le sĂ©nateur deMarcĂšre, le comte R. de Mathan, V. Patte, Rouette, de la Serre, deTouchet, G. VallĂ©e, Vanel. M. le PrĂ©sident ouvre la sĂ©ance Ă  deux heures et prononce le discours suivant MESSIEURS ET HONORÉS CONFRÈRES, NOUS avons eu le malheur de perdre dans le courant de l'annĂ©e qui vient de finir MM. Roche, Le FĂ©ron de Longcamp, le marquis de Belbeuf 1, l'abbĂ© SommĂ©nil et Albert Sorel, de l'AcadĂ©mie française. M. Roche, ancien prĂ©sident du tribunal de Dieppe, appartenait Ă  notre SociĂ©tĂ© depuis l'Ă©poque de sa fondation, ce qui prouve que, malgrĂ© des fonctions professionnelles trĂšs assujĂ©tissantes, il voulait bien s'intĂ©resser Ă  nos travaux. M. Le FĂ©ron de Longcamp avait Ă©tĂ© dans ces derniers temps prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Normandie, et l'on aimait Ă  retrouver en lui les goĂ»ts qui avaient si Ă©minemment distinguĂ© M. Arcisse de Caumont, dont il Ă©tait l'hĂ©ritier. Dernier reprĂ©sentant d'une famille essentiellement normande, dont le rĂŽle fut considĂ©rable au Parlement de Normandie, M. de Belbeuf s'Ă©tait signalĂ©, dans la commune dont il portait le nom, 1 DĂ©cĂ©dĂ© Ă  Paris, le 22 fĂ©vrier 1906. - U8par U8par inĂ©puisable charitĂ©. Nous nous croyions en droit de compter sur son concours pour nos publications, et nous sommes persuadĂ© que, si l'occasion s'en fĂ»t offerte, il ne nous l'eĂ»t pas refusĂ©. Ce qui, jusqu'Ă  un certain point, doit nous consoler de sa perte, c'est de le voir remplacĂ©, au milieu de nous, par son hĂ©ritier, le marquis de Mathan, dont la famille possĂšde les manuscrits de Dom Lenoir, si prĂ©cieux pour l'histoire de notre province. M. l'abbĂ© SommĂ©nil, nĂ© Ă  Gruchet-le-Valasse, le 4 octobre 1821, fut successivement professeur au Petit-SĂ©minaire du Mont-auxMalades, directeur de la maĂźtrise de la CathĂ©drale, supĂ©rieur de la maison diocĂ©saine de Bonsecours. Il avait donnĂ© sa dĂ©mission de cette derniĂšre charge en 1901 ; mais il avait continuĂ© de rĂ©sider en cet Ă©tablissement qu'il avait longtemps administrĂ© il y est mort le 6 juin dernier. AssurĂ©ment il y a quelque chose de noble et de grand dans le sacrifice qu'un homme, douĂ© des qualitĂ©s de l'esprit, consent Ă  faire de ses goĂ»ts "trĂšs louables en eux-mĂȘmes, Ă  l'accomplissement d'une tĂąche utile, mais obscure, et qui n'a pour rĂ©compense que la satisfaction intime de s'ĂȘtre employĂ© pour le bien des autres. Or, c'est ce qu'on ne peut s'empĂȘcher de remarquer, sans un vif sentiment d'estime et mĂȘme d'admiration, dans la longue carriĂšre de M. SommĂ©nil. DĂšs 1842, on le voit, sous l'inspiration du savant abbĂ© Langlois, s'Ă©prenant d'une belle passion pour les Ă©tudes historiques et s'occupant, dans ses heures de loisir, Ă  transcrire, aux Archives dĂ©partementales, une centaine de chartes de l'abbaye du Valasse, la grande illustration de sa paroisse natale. C'Ă©tait le dĂ©but d'un travail qui, repris de loin en loin, sera terminĂ© beaucoup plus tard et paraĂźtra en 1902 et 1904, grĂące Ă  l'intervention et aux sollicitations pressantes d'un confrĂšre dĂ©vouĂ©. Dans ce long intervalle de temps, entre 1842 et 1902, deux mĂ©moires, la Campagne de Henri IV au pays de Caux, du 25 avril au 15 mai 1592 186M, et le Chronicon Valas- — 119 — sensĂ© 1868, sont les seules publications que se soit permises M. SommĂ©nil. Elles suffisent Ă  rĂ©vĂ©ler en lui un Ă©rudit sĂ©rieux, un critique avisĂ©, qui savait Ă©crire dans un latin que n'eĂ»t pas dĂ©savouĂ© un disciple de Mabillon ; mais, Ă  vrai dire, elles occupent peu de place dans une vie toute de labeur, oĂč M. SommĂ©nil rendit les plus signalĂ©s services, faisant admirer de tous ceux qui l'approchaient, ici, son aptitude pĂ©dagogique; lĂ , les qualitĂ©s d'ordre et de fermetĂ© qui distinguent le bon administeur; et partout, un parfait dĂ©sintĂ©ressement, avec une patience et une amĂ©nitĂ© qui ne se dĂ©mentirent jamais. De M. Albert Sorel, je ne dirai que peu de mots, Ă  raison mĂȘme de l'importance de son oeuvre et de l'Ă©clat de sa rĂ©putation qui a dĂ©passĂ© de bien loin les frontiĂšres de la France. Laissant Ă  des voix plus autorisĂ©es que la mienne le soin de faire l'Ă©loge d'un Ă©crivain aussi Ă©minent, je me bornerai Ă  rappeler l'obligation que nous lui avons de s'ĂȘtre portĂ©, en quelque sorte, pour notre protecteur par son entrĂ©e dans notre SociĂ©tĂ©. En notre qualitĂ© de Normands, Normands jaloux de tout ce qui contribue Ă  l'honneur de notre province, dans le prĂ©sent aussi bien que dans le passĂ©, il nous sera aussi permis de joindre le tĂ©moignage de notre reconnaissance Ă  celui que lui valurent, de la part de ses nombreux auditeurs, le discours prononcĂ© par lui dans la salle des Pas-Perdus du Palais-de-Justice de Rouen, le .6 juin dernier, Ă  l'occasion des fĂȘtes du tri-centenaire de la naissance de Corneille. Nul mieux que M. Albert Sorel n'avait Ă©tĂ© jugĂ© convenir pour cĂ©lĂ©brer dignement, dans une circonstance aussi solennelle, la mĂ©moire du grand poĂšte dont il affectionnait tout particuliĂšrement le gĂ©nie, et oĂč il se plaisait Ă  reconnaĂźtre les traits caractĂ©ristiques d'un compatriote. Combien il est triste de penser que ce discours, prononcĂ© pourtant d'une voix si ferme, devait ĂȘtre de si prĂšs suivi de la perte du savant acadĂ©micien, qui laisse inachevĂ© l'Europe et la RĂ©volution, ouvrage auquel il avait dĂ» les plus glorieux suffrages ! — 120 — AprĂšs M. Sorel, ne vous paraĂźtra-t-il pas, Messieurs et honorĂ©s ConfrĂšres, quelque peu tĂ©mĂ©raire que je me hasarde Ă  parler encore de Corneille? Bonne ou mauvaise, voici mon excuse. Comme toutes les SociĂ©tĂ©s savantes de notre ville ont tenu Ă  honneur de participer d'une maniĂšre ou d'une autre aux fĂȘtes du tri-centenaire, il m'a semblĂ© Ă  propos que notre SociĂ©tĂ© ne se tĂźnt pas tout Ă  fait Ă  l'Ă©cart, mais s'ingĂ©niĂąt pour complĂ©ter, s'il Ă©tait possible, les savantes recherches de MM. Gosselin et Bouquet. Cette peusĂ©e m'a engagĂ© Ă  rassembler, un peu Ă  la hĂąte, quelques notes que je prends la libertĂ© de vous soumettre, sans prĂ©tendre au mĂ©rite d'avoir dĂ©couvert des points de vue tout Ă  fait nouveaux. Pierre Corneille, par sa famille, appartenait au monde judiciaire. Son grand-pĂšre avait Ă©tĂ© rĂ©fĂ©rendaire en la chancellerie du Palais, et fut l'un des commis au greffe criminel de la Cour du Parlement. Son pĂšre Ă©tait maĂźtre des Eaux et ForĂȘts de la vicomte de Rouen et fut, du moins pendant un certain temps, lieutenant du grand-maĂźtre enquĂȘteur Nicolas Clausse de Fleury 1. Lui-mĂȘme, suivant en cela les traditions familiales, aprĂšs avoir Ă©tĂ© pendant plusieurs annĂ©es membre assez obscur, et certainement peu occupĂ©, du barreau de Rouen, devint avocat du Roi aux Eaux et ForĂȘts et Ă  la Table de marbre 2. 1 Clausse de Fleury, grand-maltre de 1614 Ă  1623. 2 MM. Gosselin et Bouquet p. 325 de ses Recherches sur les points obscurs de la vie de Corneille ont fait observer que plusieurs fois Pierre Corneille, le maĂźtre des Eaux et ForĂȘts, avait signĂ© des procurations pour rĂ©signer les offices dont il Ă©tait pourvu. Ils auraient pu faire la mĂȘme remarque pour son fils. Voici l'explication de ces rĂ©signations, non suivies d'effet, qui leur ont paru singuliĂšres. Les rĂ©signations d'offices ils s'acquĂ©raient, on le sait, Ă  prix d'argent ne pouvaient avoir d'effet que si elles avaient prĂ©cĂ©dĂ© de quarante jours la date du dĂ©cĂšs du rĂ©signant. 11 Ă©tait donc naturel que celui-ci, dans l'intĂ©rĂȘt de ses hĂ©ritiers, prĂźt des prĂ©cautions en faisant, de fois Ă  autre, — 121 — Par les femmes, il se rattachait au mĂȘme monde. Barbe Houel, sa grand'mĂšre, Ă©tait fille et soeur d'Elus en l'Election de Caudebec 1. Sa mĂšre, Marthe Le Pesant, Ă©tait fille de François Le Pesant, avocat au Parlement et bailli de Longueville, et d'Isabeau Le Cuillier, dont le pĂšre Ă©tait, lui aussi, avocat 2. Sa femme, Marguerite LamperiĂšre, avait pour pĂšre Mathieu LamperiĂšre, lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailliage de Gisors, au siĂšge d'Andely, et pour mĂšre Françoise Tournebus, fille de Georges Tournebus, lieutenant au mĂȘme siĂšge. Notons encore que plusieurs de ses oncles et de ses cousins appartenaient Ă  la judicature. Richard, nĂ© en 1580, du mariage de Corneille, le rĂ©fĂ©rendaire, avec Barbe Houel, fut avocat au Parlement et Ă©pousa une Marguerite Girard, fille de Thomas Girard, aussi rĂ©fĂ©rendaire en la Chancellerie. Barbe, fille des mĂȘmes Corneille et Barbe Houel, devenue veuve d'un sieur Rotrou peut-ĂȘtre un parent du poĂšte Jean Rotrou, se remaria Ă  l'avocat François d'Anneville. François Corneille, leur autre fils, exerça longtemps les fonctions de une rĂ©signation, ce qui souffrait d'autant moins de difficultĂ© qu'il Ă©tait admis que les noms du procureur et du rĂ©signataire fussent laissĂ©s en blanc, de maniĂšre Ă  pouvoir ĂȘtre spĂ©cifiĂ©s en temps opportun. Au bout d'un an l'acte devenait caduc comme surannĂ©. L'usage Ă©tait que ces sortes de procurations fussent passĂ©es devant notaire, afin d'en assurer mieux l'authenticitĂ© voir lĂ -dessus le TraitĂ© des Offices de Loyseau. Pierre Corneille fut nommĂ©, le 5 mai 1599, maĂźtre particulier des Eaux et ForĂȘts, sur la rĂ©signation de Jean DesmigniĂšres. Ce Jean DesmigniĂšres avait Ă©pousĂ© une Madeleine Le Pesant, veuve en premiĂšres noces de Jacques de Jouey Lots et partages, le S avril 1601, entre ladite Madeleine et Jacques et Louis de Jouey. 1 Jean Houel, Elu en la vicomte de Caudebec. Pierre Houel, son fils, remplit aprĂšs lui la mĂȘme fonction. Une Marthe Houel est citĂ©e dans un acte du tabellionage de Rouen, du 22 avril 1593, comme veuve de maĂźtre Jean de Coyer, en son vivant avocat en la Cour et rĂ©fĂ©rendaire en la Chancellerie. 2 NicolasLe Cuillier, avocat en la Cour, citĂ© en 1616, comme propriĂ©taire — 122 — procureur au Parlement; il eut de son mariage avec Anne BrifĂźault, de Saint-Georges-de-Boscherville 1, un fils, du nom de Pierre, nĂ© le 26 mars 1627, comme lui procureur, dĂ©cĂ©dĂ© sur la paroisse de Saint-Vigor, le dernier juillet 1672, laissant de son mariage avec Catherine De Melun, fille d'un procureur, un fils, comme lui nommĂ© Pierre, qui devint secrĂ©taire de la Chambre du Roi. Une des soeurs de notre poĂšte, Marie, avait Ă©pousĂ© Guillaume Ballain, qui a passĂ© jusqu'Ă  ce jour inaperçu, et sur le compte duquel je puis fournir quelques renseignements. Ce Guillaume Ballain fut nommĂ©, le 29 juin 1623, lieutenant de robe longue en la prĂ©vĂŽtĂ© gĂ©nĂ©rale de Normandie au bailliage de Rouen, en ‱ remplacement de Pierre Hugues et sur la dĂ©mission faite en sa faveur par Louis Houel, qui s'Ă©tait fait pourvoir de cet office. La fonction devait passer pour assez relevĂ©e et ne manquait pas d'importance, puisque c'Ă©tait une sorte de magistrature militaire fort occupĂ©e alors contre le brigandage, et dont les sentences, en gĂ©nĂ©ral trĂšs rigoureuses, ne pouvaient ĂȘtre annulĂ©es ou mitigĂ©es que par le Parlement. On ne comptait alors, pour toute la Normandie, que huit lieutenants de robe longue, plus deux lieutenants rĂ©sidant prĂšs la personne du prĂ©vĂŽt gĂ©nĂ©ral, un assesseur pour le bailliage de Cotentin et Mortain, et un autre au Houlme, 1622 Arch. delĂ  Seine-Inf. F. de Saint-Ouen. Isabeau Le Cullier, marraine, en l'Ă©glise Saint-Sauveur de Rouen, de Vincent Corneille, le frĂšre aĂźnĂ© du grand Corneille; citĂ©e comme veuve le 20 mars 1620. Il se trouvait encore, vers la fin du xvne siĂšcle, sur la paroisse Saint-Sauveur, des membres de cette famille Cuillier ou Le Cuillier Isabeau Le Cuillier, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  l'Ăąge de vingt et un ans, inhumĂ©e Ă  Saint-Sauveur, le 3 janvier 1647. La famille Le Pesant fut reprĂ©sentĂ©e trĂšs honorablement Ă  la Chambre des Comptes ainsi qu'au Parlement, et l'on sait le renom que lui acquit, comme prĂ©curseur des Ă©conomistes, Pierre Le Pesant de Boisguilbcrt, lieutenant gĂ©nĂ©ral au bailliage et prĂ©sident au siĂšge prĂ©sidial de Rouen. 1 Mariage cĂ©lĂ©brĂ© le l8r dĂ©cembre 161 S. — 123 — pour celui d'Alençon. Pierre Hugues figure, avec indication de sa qualitĂ©, dans une revue ou montre passĂ©e en armes au mont de Bihorel, prĂšs de Rouen, le 25 novembre 1617, et dans une autre, passĂ©e Ă©galement en armes dans la plaine de Cormeilles, prĂšs de Caen, le 16 juin 1622 1. La fonction de lieutenant de robe longue n'exigeait pas la rĂ©sidence Ă  Rouen. C'est ce que fait supposer l'acte suivant du registre de baptĂȘmes de l'Ă©glise Saint-Sauveur de cette ville Le 20 mai 1643, fut imposĂ© le nom Ă  une fille, ĂągĂ©e de 3 ans 2 mois, appartenant Ă  noble homme Guillaume Ballain; fut nommĂ©e Marie-Madeleine par noble et discrĂšte personne M" Antoine Corneille, presbtre, curĂ© de S" Marie des Champs, et par damoiselle Marthe le Pesant. Le baptĂȘme avoit Ă©tĂ© administrĂ© et les cĂ©rĂ©monies faictes en la paroisse dudict sr Ballain ». Il est probable que cette paroisse n'Ă©tait autre que celle de Canapville, dans la vicomte d'Auge, indiquĂ©e dans un acte notariĂ© du 7 septembre 1645 comme le lieu oĂč Ballain avait fixĂ© son domicile. Ballain est encore citĂ© avec son titre de lieutenant de robe longue dans un autre acte notariĂ© du dernier jour d'avril 1648 2. Une autre soeur de Corneille, Marthe, avait Ă©pousĂ© François Le Bovyer de Fontenelle, avocat, qui donna le jour au cĂ©lĂšbre Fontenelle 3. 1 M" Pierre Hugues avait Ă©tĂ© reçu Ă  son office malgrĂ© l'opposition du prĂ©vĂŽt gĂ©nĂ©ral Le Blanc de Roullet Arch. de la Seine-Inf. F. de la Cour des Aides. 2 Le 18 avril 1643, François Corneille, procureur en la Cour, dit avoir prĂ©sentĂ© requeste au nom de M° Pierre Ballain, praticien, Ă  ce que ledit Ballain fĂ»t reçu Ă  l'exercice de la moitiĂ© du greffe de l'amirautĂ© de Honfleur ». Ce Pierre Ballain appartenait vraisemblablement Ă  la famille de Ballain, l'officier de la marĂ©chaussĂ©e Arch. de la Seine-Inf. F. de la Chambre des Comptes. Un acte du tabellionage de Rouen, du 12 aoĂ»t 1633 Meubles, mentionne Isabeau Le PrĂ©vost, veuve de M. Georges Lengigneur, lieutenant du grand prĂ©vĂŽt au bailliage de Rouen. Isabeau Le Pesant Ă©tait soeur de Pierre Le Pesant, sieur de Beausse, maĂźtre des Comptes. 3 Elle mourut sur la paroisse Saint-Laurent, le 9 juin 1696, comme il — 124 — Les relations des divers membres de la famille Corneille avec des gens de robe, plus ou moins qualifiĂ©s, sont attestĂ©es par de nombreux actes de l'Ă©tat-civil. Pierre Corneille, le rĂ©fĂ©rendaire, est parrain, Ă  Saint-Sauveur, le 25 avril 1596, de Marie Montgoubert, fille d'un procureur ; Marguerite Le Pesant et Marie Le Paulmier sont marraines. Vincent de Civille, sieur de Bouville, prĂ©sident en la Chambre des RequĂȘtes, est parrain, en la mĂȘme Ă©glise, de Vincent Corneille, mort en bas Ăąge, frĂšre aĂźnĂ© du grand Corneille, 6 octobre 1603 1. Pierre Le Pesant, secrĂ©taire du Roi, sert de parrain Ă  celui-ci, le 11 juin 1606. Pierre de Galentine, sieur de la VallĂ©e, conseiller au Parlement, nomma, au baptĂȘme, Thomas Corneille, le 24 aoĂ»t 1625. Madeleine PiĂ©deleu, proche parente des Le Guerchoys, avocats gĂ©nĂ©raux au Parlement, nomme Madeleine, soeur dudit Thomas, le 27 novembre 1635 2. Marthe et Pierre, enfants de Le Bovyer de Fontenelle et de Marthe Corneille, eurent pour parrains, la fille, le 10 aoĂ»t 1650, parait par un acte ainsi conçu Mourut d 110 Marthe Corneille, veuve de feu Mc François Bouvier de Fontenelle, avocat en la Cour, aagĂ©e viron de 73 ans, laquelle fut inhumĂ©e le unsiesme du mcsme mois dans la chapelle de S. Jean en la prĂ©sence de M. son fils, curĂ© de Bossey et autres amis. » SignĂ© BOUYRR. 1 La note relative Ă  la naissance de Vincent Corneille est suivie du mot obiit. 2 La mĂȘme Madeleine PiĂ©deleu fut marraine, Ă  Saint-Patrice, le 16 fĂ©vrier 1635, de la fille d'Hector Le Guerchoys. Marguerite PiĂ©deleu, veuve d'Hector Le Guerchoys, avocat gĂ©nĂ©ral au Parlement, sieur de la Garenne, mentionnĂ©e en 1623. Une Marie PiĂ©deleu, marraine d'Anne Le Guerchoys, fille de Pierre Le Guerchoys, avocat gĂ©nĂ©ral, 8 dĂ©cembre 1632. A SaintMartin-sur-Renelle 20 juillet 1629, dĂ©cĂ©da d 11" Anne PiĂ©deleu, veuve de feu noble homme Mons. Pierre De la Rue, Ă©cuyer, sr de S. Martin, conseiller du Roi en la Cour du Parlement, portĂ© Ă  » — 125 — l'avocat Michel Quevron 1; le garçon, le 21 dĂ©cembre 1659, François de Richer, lieutenant particulier au bailliage d'Alençon. L'aventure amoureuse qui donna lieu, dit-on, Ă  la composition de Milite, nous laisse encore dans le monde de la judicature, soit qu'on adopte comme hĂ©roĂŻne de la piĂšce une demoiselle Millet 2 supposition maintenant abandonnĂ©e, soit qu'on prĂ©fĂšre une demoiselle Courant, ou ce qui paraĂźt mieux Ă©tabli par les ingĂ©nieuses recherches de MM. Gosselin et Bouquet Catherine Hue 3, fille de Charles Hue, receveur des tailles, et de Marie de Bauquemare, laquelle eut pour mari Thomas Dupont, correcteur en la Chambre des Comptes. Dans ses Recherches sur les points obscurs de la vie de Corneille, notre regrettĂ© confrĂšre M. Bouquet fait cette observation, qui me paraĂźt parfaitement fondĂ©e a Les fonctions judiciaires de Pierre Corneille ont eu leur influence sur trois de ses tragĂ©dies, le Cid, Horace, Cinna, oĂč il introduit de vĂ©ritables scĂšnes d'audience, des jugements oĂč l'on voit un demandeur et un dĂ©fendeur, un juge, qui, aprĂšs avoir entendu les avocats des parties, se retire dans la Chambre de Conseil pour dĂ©libĂ©rer. » Notre confrĂšre ajoute Ce goĂ»t des dĂ©bats judiciaires comme moyen dramatique, Corneille, avocat du Roi aux deux juridictions des Eaux et ForĂȘts et de l'AmirautĂ©, le doit Ă  ses fonctions de ministĂšre public qu'il exerçait au moment mĂȘme de la composition de ses trois immortelles tragĂ©dies. » Ne peut-on pas dire aussi qu'il dut au souvenir de ses Ă©tudes de droit certaines scĂšnes du Menteur, et, d'une maniĂšre plus 1 Michel Quevron, avocat au Parlement, domiciliĂ© sur la paroisse SainteCroix-Saint-Ouen. 2 Alexandre Millet, procureur au bailliage de Rouen, parrain, Ă  SaintPatrice, 19 novembre 1634, de David RĂ©gnier; Françoise Pradon, marraine. 3 Catherine Hue, fille de Charles Hue, baptisĂ©e Ă  Saint-Martin-du-Pont, 23 avril 1601 ; inhumation en la mĂȘme paroisse de son mari, Thomas Dupont, dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'Ăąge de soixante-dix ans, 11 janvier 1661. — J26 — gĂ©nĂ©rale, Ă  ses occupations professionnelles, Ă  la sociĂ©tĂ© qu'il frĂ©quentait, la rigueur et mĂȘme la subtilitĂ© d'argumentation qu'on remarque dans ses tragĂ©dies? Les dĂ©veloppements purement oratoires en sont bannis. Aussi ne doit-on pas ĂȘtre surpris de l'entendre dĂ©clarer, dans une lettre au P. Boulard, qu'il n'avait a jamais pu lire plus de trois pages d'un panĂ©gyrique, pas mĂȘme de celui de Pline second. » 1. Il est un autre genre d'influence qui explique peut-ĂȘtre encore mieux le caractĂšre religieux et moral de ses oeuvres exception faite de celles de sa jeunesse c'est l'Ă©ducationqu'il avait reçue et le milieu dans lequel il fut Ă©levĂ©. Un de ses oncles fut pendant prĂšs d'un demi-siĂšcle curĂ© de Sainte-Marie-des-Champs, prĂšs d'Yvetot. Son frĂšre, religieux au Mont-aux-Malades, fut, de 1642 Ă  1657, prieur-curĂ© de FrĂ©ville. Il est certain qu'il ne dĂ©plut pas Ă  Corneille qu'un de ses fils entrĂąt dans les ordres, ni que sa fille Marguerite se fĂźt admettre, comme religieuse, au couvent des Dominicaines du faubourg Cauchoise. La piĂ©tĂ© de sa grand'mĂšre, Barbe Houel, et de son pĂšre, est attestĂ©e par deux fondations faites en l'Ă©glise Saint-Sauveur, le 20 fĂ©vrier 1614 et le 17 avril 1623 basse messe Ă  cĂ©lĂ©brer tous les vendredis de l'annĂ©e, Ă  huit heures ; haute messe de Requiem pour les trĂ©passĂ©s ; quatre obits pour Barbe Houel et pour son fils aux veilles des quatre fĂȘtes de la Vierge 2. Nul doute qu'il ne partageĂąt les habitudes pieuses de sa famille. On trouve dans le registre du Rosaire perpĂ©tuel, confrĂ©rie Ă©tablie en l'Ă©glise des Jacobins, prĂšs de la rue de la Pie, les noms de Pierre, de Marie et de Marthe Corneille, et aussi celui d'une Marie de LamperiĂšre, religieuse carmĂ©lite 3. 1 Lettre datĂ©e du 10 juin 1656, publiĂ©e par M. CĂ©lestin Port, dans la BibliothĂšque de l'Ecole des Chartes, troisiĂšme sĂ©rie, tome III, page 360. 2 Arch. de la G. 7576. 3 Arch. de la F. des Jacobins. — Ce registre embrasse un grand — 127 — Monsieur Corneille» est nommĂ© au Chapitre de la recette des deniers et dons faits Ă  la congrĂ©gation de la S'-Vierge, fondĂ©e, sous le titre de l'Assomption, au collĂšge des PP. de la Compagnie de JĂ©sus, receubspar Estienne Toustain, conseiller du Roi, reflerendaire en la chancellerie, de janvier 1651 Ă  mai 1652. » Il y est inscrit pour un don de 58 sous. On peut citer, parmi ses confrĂšres, le baron de Lisle, le prĂ©sident d'Amfreville, les conseillers au Parlement Bigot, Damiens, de Frontebosc ; de Moy, maĂźtre des comptes ; de Manneville, trĂ©sorier de France; les avocats de Setz, DeslignĂšres, Hersen, Le Boulanger, Lucas, Martel ; le docteur Nourry, mĂ©decin ; de SĂ©es, greffier de la Monnaie; Lucas, receveur ; Amoutons, Fermanel, du TaillisGalentine, les deux Mazeline, sculpteurs; Vanderborgh, peintre flamand, les libraires De Manneville et Lallemant 1. J'attache moins d'importance qu'on ne le fait gĂ©nĂ©ralement Ă  cette fonction de trĂ©sorier de la fabrique de Saint-Sauveur que Pierre Corneille remplit pour l'annĂ©e commençant Ă  PĂąques 1651, parce que cette fonction, dĂ©volue habituellement aux notables de la paroisse, Ă©tait une charge publique, obligatoire, et qu'il est douteux que les fonctions d'avocat gĂ©nĂ©ral aux Eaux et ForĂȘts et Ă  la Table de marbre pussent ĂȘtre allĂ©guĂ©es comme motif d'exemption. A la rigueur, Corneille eĂ»t pu s'en faire dispenser ; mais pour cela il lui eĂ»t fallu obtenir le consentement du Conseil de fabrique, et faire accepter, Ă  titre de dĂ©dommagement, un don assez considĂ©rable. Ainsi en fut-il pour son frĂšre et pour son beau-frĂšre. Le 22 avril 1658, nous voyons Pierre Corneille offrir aux marguilliers une somme de 300 livres pour que Thomas Corneille fĂ»t dispensĂ© de la charge de trĂ©sorier. On eut Ă©gard, est-il marquĂ© dans le registre des dĂ©libĂ©nombre dĂ©libĂ©nombre Les mois et les heures oĂč les confrĂšres s'engageaient Ă  dire les priĂšres prescrites sont indiquĂ©s, mais les annĂ©es ne le sont pas. 1 Ibid., D. 35. — 128 — rations, Ă  ce que le sr Corneille aisnĂ© avait fait depuis peu d'annĂ©es les frais du TrĂ©sor et autres dons par lui fais en la dicte Ă©glise et par feu monsieur son pĂšre. » L'offre fut donc acceptĂ©e ; et il fut dĂ©cidĂ© que Thomas Corneille serait admis aux honneurs et assemblĂ©es du TrĂ©sor, comme s'il eĂ»t rempli les fonctions de trĂ©sorier 1. Le Bovyer de Fontenelle s'en tira Ă  meilleur compte. Il ne lui en coĂ»ta que 110 livres pour se faire exempter de la charge de trĂ©sorier de la paroisse Saint-Vigor pour l'annĂ©e 1669-1670. Il est vrai que cette paroisse avait des revenus moins importants Ă  gĂ©rer que celle de Saint-Sauveur 2. On a de meilleures preuves des sentiments religieux qui animaient Corneille. L'annĂ©e mĂȘme de son entrĂ©e en charge comme trĂ©sorier de la fabrique, il faisait don Ă  l'Ă©glise de sa paroisse, pour les travaux qu'on se proposait d'y faire, d'un lot de bois Ă  prendre sur sa ferme du Petit-Couronne 3. Dans une lettre au P. Boulard, il s'excuse du retard qu'il a mis Ă  lui Ă©crire, non seulement par les embarras oĂč il s'Ă©tait trouvĂ© pour la rĂ©daction de son compte, mais par les dĂ©votions ordinaires de la semaine sainte ». Cette lettre est datĂ©e de la veille de PĂąques 16524. 1 Arch. de la G. 7569. 2 lbid., G. 7615. — François Corneille, le procureur, avait Ă©tĂ© dispensĂ©, en 1622, de la charge de trĂ©sorier de Saint-Sauveur, moyennant un don de 100 livres Ă  employer Ă  la réédification du mur du cimetiĂšre et ruines des fondements de l'Ă©glise ». Ibid., G. 7569. 3 Arch. de la Seine-Inf., G. 1564. 4 Lettre publiĂ©e par M. CĂ©lestin Port dans la BibliothĂšque de l'Ecole des Chartes, 3° sĂ©rie, t. III, p. 1352 Je receus vostre pacquet mercredi dernier et avois rĂ©solu de diffĂ©rer Ă  vous en remercier aprĂšs les festes, d'autant que les dĂ©votions ordinaires de la semaine sainte et les embarras oĂč je suis maintenant comme marguillier de ma paroisse qui doibs rendre conte de mon administration dans deux ou trois jours ne me donnent point le loisir de lire aucune chose de ce que vous m'envoyĂ©s. » M. CĂ©lestin Port - 129 — A cette date, on avait achevĂ© de faire imprimer les vingt premiers chapitres de l'Imitation, traduction qu'il continua dans les annĂ©es 1652,1653 et 1654. Vers cette Ă©poque, plusieurs deuils survinrent de nature Ă  lui inspirer les pensĂ©es les plus sĂ©rieuses mort de Rotrou 1, victime de son dĂ©vouement pour ses concitoyens, Rotrou qui l'avait si courageusement-dĂ©fendu et qui avait dit de lui Pour te rendre justice autant que pour te plaire, Je veux parler, Corneille, et ne puis plus me taire. Juge de ton mĂ©rite, Ă  qui rien n'est Ă©gal, Par la confession de ton propre rival ; mort de son frĂšre Antoine Corneille, le curĂ© de FrĂ©ville, arrivĂ©e le 20 mai 1657 2 ; mort de sa mĂšre, Marthe le Pesant, Ă  une date que je n'ai pu exactement dĂ©terminer 3 ; enfin, suivant toute probabilitĂ©, mort d'un ou de deux de ses enfants dont il pouvait retrouver le souvenir sommairement rappelĂ© dans le met en note Il se dĂ©mit de cette charge cette mĂȘme annĂ©e 16521. » Corneille n'avait point Ă  offrir sa dĂ©mission. Sa charge cessait de droit et passait Ă  un autre. 1 Rotrou, mort Ă  Dreux, juin 1650. 2 Prosper Blanchemain, PoĂ©sies d'Antoine Corneille, 1877, p. xxi. — Antoine Corneille, le curĂ© de Sainte-Marie-des-Cliamps, Ă©tait mort en janvier 1668. 3 Marthe le Pesant figure comme marraine de Marthe le Bovycr de Fontenelle, baptisĂ©e Ă  Notre-Dame-de-la-Ronde le 10 aoĂ»t 1650; indiquĂ©e comme dĂ©cĂ©dĂ©e dans un acte notariĂ© du 2 juillet 1658. Il est probable qu'elle avait quittĂ© la paroisse Saint-Sauveur. Farin, dans son Histoire de Rouen, mentionne comme existant dans la chapelle de la Vierge une tombe portant cette inscription Ci gĂźt le corps de noble homme M. Pierre Corneille, maĂźtre des Eaux et ForĂȘts de la vicomte de Rouen, qui dĂ©cĂ©da le 12 fĂ©vrier 1639 et de demoiselle Marthe le Pesant son Ă©pouse qui dĂ©cĂ©da le » Cette inscription, gravĂ©e peu de temps aprĂšs le dĂ©cĂšs du mari, resta incomplĂšte. 16 — 130 — registre mĂȘme oĂč il Ă©crivait son compte De PĂąques 1649 Ă  PĂąques 1650 pour l'ouverture de la terre de l'enfant de M. Corneille, 40 s. De PĂąques 1652 Ă  PĂąques 1653 pour l'enfant de M. Corneille, 30 s. 1. » En 1658, dans la dĂ©dicace de la traduction de l'Imitation Ă  Alexandre VII, il loue le recueil de vers latins composĂ© par le pape oĂč l'archevĂȘque de Rouen, lui avait fait lire, entre tant de choses excellentes, ces rares pensĂ©es sur la mort », que l'auteur y avoit semĂ©es si abondamment ». Elles me plongĂšrent, Ă©crit-il, dans une rĂ©flexion sĂ©rieuse qu'il falloit comparoistre devant Dieu et luy rendre compte du talent dont ilm'avoit favorisĂ©. » Il est permis de supposer que le souverain pontife se montra moins sĂ©vĂšre envers le poĂšte que ne le fut le prince de Conti, le frĂšre du grand CondĂ©, dans son TraitĂ© de la comĂ©die et des spectacles, oĂč Polyeucte n'est pas plus favorablement apprĂ©ciĂ© que le Cid, Horace et Rodogune 2. L'ode au R. P. Delidel sur son TraitĂ© de la thĂ©ologie des saints, publiĂ© en 1668, tĂ©moigne encore plus vivement des sentiments religieux de Corneille. Il avait eu ce religieux pour maĂźtre au collĂšge de Rouen, et il l'y avait retrouvĂ©, en 1662, comme directeur de la congrĂ©gation de la Sainte-Vierge 3. Il suffira de citer la derniĂšre strophe de cette ode Je suis ton Disciple, et peut-estre Que l'heureux Ă©clat de mes vers Eblouit assez l'Univers Pour faire peu de honte au maistre. 1 Arch. de la Seine-Inf., G. 7564. 2 Y a-t-il rien de plus sot et de moins agrĂ©able que ce qui est de saint dans cet ouvrage? Y a-t-il rien de plus dĂ©licat et de plus passionnĂ© que ce qu'il y a de prophane? Y a-t-il personne qui ne soit mille fois plus touchĂ© de l'affliction de SĂ©vĂšre, lorsqu'il trouve Pauline mariĂ©e, que du martyre de Polieucte ? » 3 Dans sa prĂ©face de son Ă©dition de Rotrou, p. 6. — 131 — Par une sainte leçon Tu m'apprends de quelle façon Au vice on doit faire la guerre. Puissai-je en user encor mieux, Et comme je te dois ma gloire sur la terre Puissai-je te devoir un jour celle des deux ! Par son tres-obligĂ© Disciple P. CORNEILLE. Il me reste Ă  dire quelques mots de l'influence de la littĂ©rature espagnole sur le gĂ©nie de Corneille. Le mariage de Louis XIII avec la fille de Philippe III avait mis, dit M. Viollet-le-Duc 1, la littĂ©rature espagnole en faveur. On avait abandonnĂ© la route ouverte par Jodelle et BaĂźf, traducteurs des anciens. Hardi, ThĂ©ophile et Mairet, quoique en traitant parfois des sujets de l'antiquitĂ©, avaient adoptĂ© la maniĂšre de Lopez de VĂ©ga et de Calderon. On doit pardonner Ă  Rotrou d'avoir suivi trop longtemps leurs traces puisque le grand Corneille lui-mĂȘme ne crut pas devoir les abandonner et mĂ©rita, jusqu'Ă  la fin de sa carriĂšre, le reproche d'avoir revĂȘtu de la cape espagnole les hĂ©ros du Tibre en leur prĂȘtant et la morgue castillane et la galanterie mauresque, conservĂ©e encore au-delĂ  des PyrĂ©nĂ©es. » — a Le gĂ©nie de Corneille, Ă©crit de son cĂŽtĂ© W. Schlegel-, avait des traits de ressemblance avec le gĂ©nie espagnol, et l'on peut regarder ce poĂšte comme un Espagnol Ă©levĂ© sur les bords de la Seine 1. » Il Ă©tait naturel qu'il en fĂ»t ainsi parce qu'il n'y avait peutĂȘtre pas de ville en France oĂč la colonie espagnole mĂȘme avant le mariage de Louis XIII avec une princesse espagnole occupĂąt 1 Cours de littĂ©rature dramatique, t. XI. — M. Bernardin, qui cite ce passage dans son Ă©dition de Polyeucte, ajoute en note On a mĂȘme fait remarquer que les deux poĂštes latins dont Corneille s'est particuliĂšrement inspirĂ©, SĂ©nĂšque le tragique et Lucain, Ă©taient nĂ©s Ă  Cordoue en Espagne. » — 132 — une place aussi considĂ©rable. Les commerçants espagnols qui, presque tous, avaient des prĂ©tentions Ă  une ancienne noblesse, y abondaient, et il faut convenir, si l'on en juge par l'Ă©criture et par le style de leurs actes, que leur instruction dĂ©passait le niveau ordinaire des commerçants français 1. Il n'est pas inutile d'avoir ce fait prĂ©sent Ă  l'esprit pour porter un jugement Ă©clairĂ© sur une anecdote fournie par le P. Tournemine, l'un des plus ardents dĂ©fenseurs de Corneille 2, anecdote ainsi racontĂ©e dans les Recherches sur les théùtres de France M. de Chalon, secrĂ©taire des commandements de la Reine mĂšre avoit quittĂ© la Cour et s'Ă©toit retirĂ© Ă  Rouen dans sa vieillesse. Corneille, flattĂ© du succĂšs de ses premiĂšres piĂšces le vint voir. Monsieur, lui dit-il, aprĂšs l'avoir louĂ© sur son esprit et a sur son talent, le genre de comique que vous embrassez ne peut vous procurer qu'une gloire passagĂšre. Vous trouverez a dans les Espagnols des sujets qui, traitĂ©s dans notre goĂ»t, a par des mains comme les vĂŽtres, produiront de grands effets. Apprenez leur langue elle est aisĂ©e. Je m'offre de vous mon trer ce que je sais, et, jusqu'Ă  ce que vous soyez en Ă©tat de lire par vous-mĂȘme, de vous traduire quelques extraits de a Guillermo de Castro. » Voltaire rĂ©duit ce rĂ©cit Ă  ce qu'il a d'essentiel en ces quelques mots Un secrĂ©taire de la reine Marie de MĂ©dicis, nommĂ© Chalon, retirĂ© Ă  Rouen dans sa vieillesse, conseilla Ă  Corneille d'apprendre l'espagnol et lui proposa d'abord le sujet du Cid 3 ». 1 On trouve Ă  Rouen, vers 1620, Jean-Pedro Calderon ou Caldero, marchand espagnol, mariĂ© Ă  BĂ©atrix Ferrera. Tabell. de Rouen. Meubles. 2 Il eĂ»t Ă©lĂ© intĂ©ressant de savoir de qui le P. Tournemine tenait cette anecdote. Comme il Ă©tait nĂ© Ă  Rennes en 1661, il n'est guĂšre croyable qu'il ait connu Corneille. Mais il est possible qu'il ait connu Fontenelle et mĂȘme Rodrigue de Chalon. Il professa, en effet, six ans la thĂ©ologie Ă  Rouen antĂ©rieurement Ă  1711. Il mourut Ă  Paris le 16 mai 1742. 3 CEuvres de Voltaire, Ă©dition de Beuchot, 1829, t. XXXV, p. 40. — 133 — A premiĂšre vue, il ne paraĂźt pas vraisemblable que M. de Chalon se soit offert pour apprendre Ă  Corneille une langue dont la connaissance Ă©tait trĂšs rĂ©pandue Ă  Rouen, et qui ne pouvait pas ne point l'ĂȘtre, Ă  raison des relations commerciales trĂšs importantes que cette ville entretenait avec l'Espagne et les Pays-Bas. Les autres erreurs de la citation de Voltaire deviendront sensibles par les renseignements suivants Rodrigue de Chalon {Jalon en espagnol Ă©tait nĂ©, en 1615, sur la paroisse Saint-Etienne-la-Grande-Eglise, du mariage de Pierre de Chalon, notable commerçant, avec InĂšs Fernandes. Il Ă©pousa, en 1655, Catherine Briflault de BrĂ©cy, qui dĂ©cĂ©da Ă  l'Ăąge de trente-deux ans, en son hĂŽtel de la rue Saint-Romain, en 1663. Il survĂ©cut Ă  sa femme d'un bon nombre d'annĂ©es. Il mourut le 21 octobre 1701, Ă  l'Ăąge de quatre-vingt-six ans, et fut enterrĂ© en l'Ă©glise abbatiale de Saint-Ouen. Ce Rodrigue de Chalon fut, en effet, secrĂ©taire des commandements de la Reine,'mais d'Anne d'Autriche, et non de Marie de MĂ©dicis. Ce n'Ă©tait pas un courtisan retirĂ© Ă  Rouen dans sa vieillesse » ; Rouen Ă©tait la ville oĂč depuisjlongtemps sa famille Ă©tait Ă©tablie ; il y Ă©tait nĂ© et Ă©tait de neuf ans plus jeune que Pierre Corneille. Les fonctions "de secrĂ©taire des commandements de la Reine, qu'il exerçait sans"doute par quartier, ne nĂ©cessitaient pas une rĂ©sidence continuelle Ă  la cour. 11 put conserver son domicile Ă  Rouen, oĂč sa prĂ©sence est constatĂ©e par des actes nombreux et de dates diffĂ©rentes. Il est signalĂ© Ă©galement comme demeurant Ă  Paris, rue Montmartre, dans un contrat du 24 juillet 1656. ‱ L'intĂ©rĂȘt qu'il aurait tĂ©moignĂ© Ă  Corneille s'explique autant par des raisons de famille que par le renom, dĂ©jĂ  grand, acquis Ă  l'auteur de MĂ©lite,rClitandre, la Veuve et autres piĂšces. Nons avons dit que Rodrigue de Chalon avait pris pour femme Catherine Briflault de BrĂ©cy BrĂ©cy Ă©tait un fief de la paroisse — 134 — de Saint-Martin-de-Boscherville 1. Or, cette famille Briflault Ă©tait alliĂ©e Ă  la famille Corneille. Une Anne Briflault, de SaintGeorges-de-Boscherville, avait Ă©pousĂ©, le 1" dĂ©cembre 1618, François Corneille, procureur en Parlement, et l'on voit qu'elle fut, Ă  Saint-Sauveur de Rouen, le 7 septembre 1643, marraine de Pierre Corneille, fils du grand Corneille, et de Marguerite de LamperiĂšre. Elle mourut, sur la paroisse Saint-Godard, le 28 novembre 1658, Ă  l'Ăąge de cinquante-huit ans, et fut inhumĂ©e en l'Ă©glise Sainte-Croix-des-Pelletiers. Les Chalon, soit dit en passant, quoique Espagnols d'origine, s'alliĂšrent Ă  la meilleure noblesse de notre pays. En 1670, en l'Ă©glise Saint-Etienne-la-Grande-Eglise, François d'Epinay-Boisgroult Ă©pousait Marie-Constance de Chalon, alors ĂągĂ©e de vingthuit ans, fille de Roderic de Chalon, baron de CrĂ©tot, conseiller du Roi en ses conseils, et de Catherine Briflault de BrĂ©cy, en la prĂ©sence de son pĂšre, Roderic de Chalon ; de François Briflault de BrĂ©cy, procureur du Roi au bailliage de Rouen, et de Jean d'Espinay, comte de Rosendal. Une autre fille, Elisabeth de Chalon, Ă©pousa François d'Estampes, comte du lieu 2. J'ai presque honte, Messieurs et honorĂ©s confrĂšres, en songeant Ă  l'ariditĂ© de ce travail, de vous avoir transportĂ©s si loin de la scĂšne radieuse oĂč M. Albert Sorel et M. l'abbĂ© Alleaume s'Ă©taient plu Ă  nous montrer Corneille. Cependant, si entre ces 1 Bressy, encore connu comme nom de hameau, commune de SaintMartin-de-Boscherville . 2 CitĂ©e dans un acte du Tabellionage du 23 aoĂ»t 1684. Autre alliance entre les Chalon et les Corneille 2 janvier 1670, mariage de Daniel de Chalon, Ă©cuyer, sr de Dequey ?, ĂągĂ© de 30 ans, fils de Mathieu de Chalon, sr du Hamel, et de Susanne Le Cloustier, avec Catherine Corneille, ĂągĂ©e de 23 ans, fille de NoĂ«l Corneille, Ă©cuyer, sr de Saucuine ? et de Dlle GeneviĂšve Surmont. » — M. Pierre Le Verdier me signale aussi le mariage 16 aoĂ»t 1641 de Fleurimonde le Pesant avec François de Chalon, sr de CamlĂ©on, qui fut reçu maĂźtre des Comptes en 1644. — 135 — notes, rapprochĂ©es plutĂŽt que fondues, il s'en rencontrait quelqu'une dont il fĂ»t possible de tirer parti pour une nouvelle biographie de notre grand poĂšte, je croirais n'avoir point perdu complĂštement ma peine et ne m'ĂȘtre pas trop Ă©cartĂ© du but de notre SociĂ©tĂ© — AprĂšs ce discours, accueilli par d'unanimes applaudissements, la parole est donnĂ©e Ă  M. le Dr Coutan, rapporteur de la Commission des fonds et archives, qui s'exprime ainsi MESSIEURS, La Commission des fonds, composĂ©e de MM. le Dr Panel, VallĂ©e et le D' Coutan, m'a chargĂ©, cette fois encore, de vous soumettre son rapport annuel. RECETTES En caisse au 1" juin 1905 fr. 93 Reçu de l'UniversitĂ© Laval Canada premier acompte sur le prix d'ouvrages fournis 100 » Reçu de M. Lestringant, pour ventes de vo-, lĂ»mes, en 1904-1905, jusqu'au 30 juin 1905 211 50 IndemnitĂ© payĂ©e par la Compagnie de l'Ouest pour perte de colis 15 60 Reçu du MinistĂšre de l'Instruction publique pour subventions en 1905 et en 1906 600 » Balance d'intĂ©rĂȘts, au 30 juin 1905, des fonds dĂ©posĂ©s au Comptoir d'Escompte 12 35 Balance desdits intĂ©rĂȘts, au 31 dĂ©cembre 1905. 15 15 233 cotisations 2 1904-1905; 231 1905-1906. » Total des recettes fr 53 — 136 — DÉPENSES Frais d'administration recouvrements, correspondance, convocations, assurances, expĂ©didition de volumes, garde du dĂ©pĂŽt 522 fr. 05 Facture Lestringant, dĂ©bours 25 25 Loyer du dĂ©pĂŽt, dix-huit mois 150 » Factures de l'imprimeur, M. Gy Le Livre de comptes de Thomas du Marest 65 Recueil des PrĂ©sidents, Conseillers et autres officiers de l'Echiquier et du Parlement de Normandie, par Bigot de Monville 70 Quatre fascicules du Bulletin et fournitures... 560 60 Total des dĂ©penses fr. 25 BALANCE Recettes fr. 53 DĂ©penses 25 Avoir au 30 juin 1906 fr. 28 En dĂ©pĂŽt au Comptoir d'Escompte ir. 05 En caisse chez le TrĂ©sorier 70 23 Avoir au 30 juin 1906 fr. 28 M. Lestringant a vendu 36 volumes au prix total de 280 fr. 50 dont il convient de dĂ©duire pour frais de port 14 20 Il reste donc devoir Ă  la SociĂ©tĂ© 266 fr. 30 Mais il nous reste Ă  payer Ă  M. Gy une note de fournitures diverses et les frais de l'impression du volume qui vous est distribuĂ© aujourd'hui, MĂ©langes, 6e sĂ©rie. — 137 — Ce volume n'est que le premier de l'exercice qui expire aujourd'hui, 1905-1906. Nous devons Ă  nos sociĂ©taires encore un volume pour cet exercice votre Conseil d'administration, pour satisfaire Ă  cette obligation, a dĂ©cidĂ© la publication d'une 7e sĂ©rie de MĂ©langes; ce nouveau volume est en bonne voie, mais il ne pourra pourtant ĂȘtre mis en distribution que vers la fin de l'annĂ©e 1906. L'avoir, par balance, qui vient d'ĂȘtre constatĂ©, suffira facilement Ă  acquitter ces diverses charges, que vous laisse le prĂ©sent exercice. Ce rapport manquerait de conclusions s'il ne mentionnait pas tout particuliĂšrement le soin avec lequel notre TrĂ©sorier, M. Portai, s'acquitte de ses dĂ©licates fonctions. MESSIEURS, Voici, maintenant, l'Ă©tat de nos archives, tel qu'il rĂ©sulte des comptes de M. l'Archiviste, pour l'annĂ©e 1905-1906, aprĂšs examen de la Commission des archives, composĂ©e des mĂȘmes membres que la Commission des finances. Au 20 juin 1905, il existait 682 volumes en dĂ©pĂŽt chez M. Lestringant, libraire de la SociĂ©tĂ©, et chez MM. Picard et Jouan, ses correspondants Ă  Paris et Ă  Caen. Pendant l'exercice 19051906, M. Lestringant a reçu 403 volumes, ce qui constitue, au total, 1,087 volumes. Pendant le mĂȘme exercice, M. Lestringant a rendu Ă  la SociĂ©tĂ© 320 volumes ; il en a distribuĂ© 342 Ă  divers membres et en a vendu 36. Il ne reste donc plus Ă  sa charge que 389 volumes. Le produit de la vente a Ă©tĂ© de 280 fr. 50 Le total des dĂ©bours est de 14 20 M. Lestringant redoit donc Ă  la SociĂ©tĂ© 266 fr. 30 M. Wilhelm avait en charge, au 29 juin 1905, dans le dĂ©pĂŽt confiĂ© Ă  ses soins, 4,060 volumes. — 138 — Pendant l'exercice 1905-1906, il est entrĂ© dans ce dĂ©pĂŽt 524 volumes, mais il en est sorti 32 ; d'oĂč il rĂ©sulte que M. Wilhelm a en charge, Ă  ce jour, 4,552 volumes. RĂ©sumĂ© DĂ©pĂŽt chez les libraires 389 volumes. DĂ©pĂŽt rue de Fontenelle — Total volumes. La SociĂ©tĂ© possĂ©dait, au 29 juin 1905, 4,742 volumes ; elle en possĂšde, Ă  ce jour, 4,941, soit une augmentation de 199 unitĂ©s. Soixante-sept volumes ou brochures sont entrĂ©s dans la bibliothĂšque de la SociĂ©tĂ© et ont Ă©tĂ© inscrits sous les nM 1147 Ă  1213. La Commission vous propose, Messieurs, d'adresser les plus vifs remerciements Ă  notre savant archiviste, M. l'abbĂ© Tougard, et Ă  MM. Lestringant et Wilhelm, dont le zĂšle n'est jamais en dĂ©faut. Les comptes de M. le TrĂ©sorier et ceux de M. l'Archiviste sont dĂ©posĂ©s sur le bureau, avec les piĂšces justificatives; ils sont approuvĂ©s, et MM. le chanoine Tougard et Portai sont remerciĂ©s du zĂšle avec lequel ils veulent bien s'acquitter de leurs fonctions. — L'ordre du jour appelle le renouvellement partiel du Conseil d'administration. Sont réélus, pour trois ans, les membres sortants et rééligibles, MM. le Dr Coutan, Le Verdier, le chanoine Tougard, PrĂ©vost et L. RĂ©gnier. — Pendant le scrutin, distribution a Ă©tĂ© faite aux membres prĂ©sents du volume MĂ©langes, 6e sĂ©rie, documents recueillis et publiĂ©s par MM. Ch. de Beaurepaire, l'abbĂ© — 139 — Blanquart, Ch. BrĂ©ard et Ph. Barrey, L. Delisle, P. Le Cacheux, L. RĂ©gnier et A. Tougard. Exercice 1905-1906. — La sĂ©ance est levĂ©e Ă  trois heures. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION DuZG juillet 1906. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Revue historique, juillet-aoĂ»t 1906 ; — MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de Varrond. de Ponloise et du Veoein, tome XXVII, 1er fasc ; — Annuaire de l'UniversitĂ© Laval pour l'annĂ©e acadĂ©mique 1906-1907 {QuĂ©bec. Le Conseil s'est rĂ©uni, suivant l'usage, Ă  l'issue de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, et a constituĂ© son Bureau pour l'annĂ©e 1906-1907. Sont réélus PrĂ©sident, M. Ch. de Beaurepaire ; Vice-PrĂ©sident, M. H. Wallon ; SecrĂ©taire, M. Le Verdier ; SecrĂ©taire-adjoint, M. PrĂ©vost; TrĂ©sorier, M. G. Portai ; Archiviste, M. le chanoine Tougard. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ©, M. E. Pelay, Ă  Rouen, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et le chanoine Tougard n°663. Le SecrĂ©taire rappelle la nĂ©cessitĂ© d'assurer la distri- — 140 — bution de l'exercice 1906-1907 par l'adoption de nouvelles publications. Le Conseil s'ajourne au premier lundi de novembre. II DOCUMENTS HISTORIQUES RÔLE DES OUVRIERS EMPLOYES A LA REPARATION DE LA BASTILLE DE DIEPPE, 1443. L'armĂ©e de Talbot mit le siĂšge devant Dieppe au mois de novembre 1442. Pour avoir raison des habitants, le marĂ©chal anglais construisit, au faubourg du Pollet, la fameuse bastille ou forteresse, dans laquelle il se retrancha, raconte le chroniqueur Asseline, aprĂšs l'avoir fait ceindre de fossez et de palits, c'est-Ă -dire de grosses piĂšces de bois fichĂ©es debout dans la terre, et l'avoir fait munir de deux cents piĂšces de canon et de quatre autres piĂšces d'artillerie, bombardes. » Il s'y croyait suffisamment fortifiĂ© contre des sorties des assiĂ©gĂ©s ou une armĂ©e de secours. Mais le Dauphin, le futur Louis XI, arriva devant Dieppe le dimanche 11 aoĂ»t 1443, investit la bastille le jour mĂȘme, la prit d'assaut le mercredi 14, et dĂ©livra ainsi la ville 1. 1 Cf. MĂ©moires de Guibert, publiĂ©s par Hardy, t. 1, pp. 32-36. — Asseline, Les AntiquitĂ©s et Chroniques de la ville de Dieppe publiĂ©es par Michel Hardy, GuĂ©rillon et l'abbĂ© Sauvage, t. I, pp. 158-168. — Le bon — 141 — Mais, dĂšs avantl'attaque du Dauphin, cette bastille avait eu Ă  souffrir et des effets de toute l'artillerie qui la garnissait, et aussi de la rĂ©sistance et des efforts souvent heureux des Dieppois; peut-ĂȘtre du reste avait-on cru nĂ©cessaire de la rendre plus redoutable encore. Aussi y travaillait-on au mois d'avril 1443 la piĂšce qui suit est le rĂŽle de la cinquiĂšme montre ou revue des ouvriers employĂ©s Ă  la restruicion. Ce document fait connaĂźtre leur nombre, quarante-huit, sous la direction de trois sergents, leurs mĂ©tiers, maçons, charpentiers, manouvriers et voituriers, et leurs salaires. Le compte rĂšgle les journĂ©es de travail du mardi 2 avril 1442, avant PĂąques, soit 2 avril 1443 PĂąques tomba en effet en 1443 le dimanche 21, au mardi 16 inclus du mĂȘme mois. Il faut remarquer que les ouvriers sont payĂ©s d'avance le commissaire Piquet passe son inspection le 2, et atteste qu'il a vu ces hommes suffisamment Ă©quipĂ©s et outillĂ©s, et, dĂšs le 4, devant le tabellion de Pontautou, en dĂ©placement sous les murs de Dieppe les fonctionnaires Ă©taient souvent contraints de passer d'un lieu Ă  un autre en ce temps de prises et de reprises des villes fortes, les ouvriers donnent au commis au gouvernement des travaux, Nicolas de FrĂ©ville, quittance de ce qui leur est dĂ», ou plus exactement de ce qui leur sera dĂ» pour la quinzaine commencĂ©e l'avant-veille. N'auraient-ils travaillĂ© qu'Ă  la condition du paiement prĂ©alable? Asseline pourrait bien exagĂ©rer le nombre des canons. — Montfaucon {Monuments de la Monarchie française, au tome III, planche 42, donne une vue de la bastille de Dieppe et de l'assaut des Français. — 142 — Est-ce donc que l'on courait des risques ? risque de n'ĂȘtre pas payĂ©, risque de voir l'employeur, l'Anglais, mis en dĂ©route et en fuite avant la tĂąche exĂ©cutĂ©e, risque de recherches ou de reprĂ©sailles du cĂŽtĂ© des Français, s'ils redevenaient les maĂźtres ? Cette derniĂšre hypothĂšse pourrait bien ĂȘtre la cause de ce rĂšglement insolite, car la plupart des ouvriers portent des noms français. Je n'ai pas cru d'ailleurs bien intĂ©ressant de les Ă©numĂ©rer tous et je n'ai conservĂ© que le premier de chaque catĂ©gorie. Ce document, original, en parchemin, appartient au MusĂ©e de Dieppe. Il a Ă©tĂ© acquis, Ă  la vente DailmĂ© du 8 fĂ©vrier 1889, Ă  Paris catalogue rĂ©digĂ© par M. Eug. Charavay, par les soins du Conservateur, notre confrĂšre M. A. Milet, qui a bien voulu le signaler Ă  notre SociĂ©tĂ©. P. L. V. C'est le roolle de la quincte monstre de la restruicion faicte pour le fait de la bastilde de Dieppe, touchant Nicolas de Freville, commis au gouvernement et entretenement des sergens, charectiers, maçons, charpentiers, saveurs d'aes et manouvriers estant en la dicte bastilde et Ă  leur faire payement chacun selon sa qualitĂ©, c'est assavoir, a chacun sergent vij s. vj d., a chacun charectier, xx s., chacun maçon, charpentier et sayeur d'aes iiij s. ij d., a chacun manouvrier iij s. t., le tout par jour, faicte prinse et receue a ladicte bastilde le mardi ije jour d'avril avant Pasques CCCCXLII, par Jehan Piquet, commissaire en celle partie de hault et puissant seigneur mons. le comte de Chrosbury, de Wel- — 143 — ford 1, sire de Talbot et de Furniwald, marĂ©chal de France et lieutenant gĂȘnerai sur le fait de la guerre de trĂšs hault et puissant prince monsr le duc d'York, lieutenant gĂȘnerai et gouverneur de France et Normandie, pour xv jours entiers commenchans ledit jour de mardy ij jour dud. moys d'avril audit an CCCCXLII et finissant a semblable jour de mardy xvje jour dud. moys l'un et l'autre jour inclus, par chacun en la fourme et maniĂšre cy aprĂšs dĂ©clarĂ©e. PremiĂšrement Sergens Guill. Grisel Perrin Dubost Jehan Choquet S[omme] trois sergens. Charectiers. Pierre Barbes, 1 charecte [etc.] S. x charectes. Maçons. Girot Tolvas, [etc.] S. vj maçons. Charpentiers, Jehan le charpentier, [etc.] S. xiij charpentiers. 1 Talbot reçut les titres de comte de Shrewsbury, Wexford, Waterford. — 144 — Sayeurs d'aes. Guill. le Pelley, [etc.] S. ij sayeurs d'aes. Manouvriers. Jehan Hermen [etc.] S. xvij manouvriers. Somme toute du contenu en ceste prĂ©sente monstre et roole, ij sergens, x charectiers, vj maçons, xiij charpentiers, ij sayeurs d'aes et xvij manouvriers, lesquels moyd. commissaire dessus nommĂ© certiffle avoir veus et suffisamment habilliez en l'an et jour dessusdicts. Piquet. L'an de grĂące mil iiijc xlij, le iiij jour d'avril devant moy P. Bourdon, tabellion jurĂ© en la vicomte du Pontautou au siĂšge dud. lieu, furent prĂ©sents les dessus dits lesqueulx recongnurent et confessĂšrent avoir eu etreceu de Nicolas de Freville dĂ©nommĂ© cy dessus lesd. gages et sallaires, pour xv jours entiers dĂ©clarez en ce prĂ©sent roolle, par la main de Guillaume Grisel, et de ce quicter le Roy nostre sire, led. de Freville et tous autres. Tesmoin mon saing manuel cy mis l'an et jour dessusdits. Bourdon. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 5 novembre 1906. PrĂ©sidence de M. CH. DE BKAUREPAIRB. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Etude sur la prise de Cherbourg en 1758, par Gabriel Vanel ; — L'origine du nom de la commune dĂ© Pas-SaintLhomer, par Louis DuvaL; —Bull, de la SociĂ©tĂ© histor. etarchĂ©ol."de l'Orne, t. XXV, n° 3 ; — MĂ©m. de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'arrond. de Pontoise et du Vexin, t.^XXVII, n° 1 ; — Bull, de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1905, n° 4, et 1906, nos 1 et 2 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscr. et BellesLettres, juin, juillet 1906 ; — Journal des Savants, Trimestriel, dĂ©cembre 1906. — X. 17 — 146 — juillet, aoĂ»t, sept., oct. ; — Bull, histor. et philolog. du ComitĂ© des travaux histor., 1905, n 09 3 et 4 ; — Revue historique, juillet-aoĂ»t, — Upsala Vniversitets matrikel, utgifven at Th. Brandberg och Bahr, 1906. Le Conseil enregistre avec regret les dĂ©cĂšs de M. le duc de Broglie, dĂ©putĂ© de la Mayenne ; M. A. Homais, avocat, aucien BĂątonnier, membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-InfĂ©rieure. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ© M. Albert-Emile Sorel, attachĂ© Ă  la BibliothĂšque du SĂ©nat, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et Ch. BrĂ©ard n° 664. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des publications en prĂ©paration ; par suite du retard d'une des publications attendues, il est Ă  craindre que les MĂ©langes, septiĂšme SĂ©rie, qui doivent complĂ©ter le contingent de l'exercice 1905-1906, ne puissent ĂȘtre mis en distribution avant la fin de cette annĂ©e. Le Conseil continue son examen d'un projet de publication de documents inĂ©dits concernant la Normandie, sous les rĂšgnes de Charles V, Charles VI et Charles VII, d'aprĂšs la collection du TrĂ©sor des Chartes ; il prend connaissance des propositions qui lui sont faites par M. P. Le Cacheux pour la publication d'un choix de piĂšces relatives Ă  la pĂ©riode de l'occupation anglaise. Cette proposition est renvoyĂ©e Ă  l'Ă©tude de la Commission prĂ©cĂ©demment nommĂ©e. M. G. A. PrĂ©vost est nommĂ© commissaire de la publication. — 147 — Le Conseil continue son examen de la communication faite par M. LĂ©on Gy, par suite de la dĂ©libĂ©ration prise parles imprimeurs de Rouen, et majorant de 10 0/0 les prix d'impression. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION Bu 3 dĂ©cembre 1906. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des savants, novembre 1906 ; — Comptes rendus de l'Acad. des Inscript, et Belles-Lettres, aoĂ»t 1906 ; — Revue historique, Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. Appert, Ă  Fiers. Est acceptĂ©e la dĂ©mission de M. Olry-Roederer. Le SecrĂ©taire communique, delĂ  part de Cacheux, de nouveaux renseignements concernant le projet de publication de documents inĂ©dits concernant la Normandie pendant l'occupation anglaise, et extraits de la collection du TrĂ©sor des Chartes ; il dĂ©pose en son nom sur le bureau la copie de prĂšs de huit cents piĂšces, empruntĂ©es Ă  la chancellerie de Henri VI, et se rapportant Ă  la pĂ©riode comprise entre les annĂ©es 1422 Ă  1435. Le tout est renvoyĂ© Ă  l'Ă©tude de la Commission prĂ©cĂ©demment instituĂ©e. M. le PrĂ©sident prĂ©sente au Conseil divers documents — 148 — que lui a communiquĂ©s M., le vicomte de Polignac, et qui sont tirĂ©s des archives du chĂąteau de Saint-Je;in-duCardonnay, prĂšs Rouen. II DOCUMENTS HISTORIQUES UNE LETTRE INEDITE DU P. EUDES La lettre inĂ©dite du P. Eudes, que nous publions, se rattache Ă  un des Ă©vĂ©nements les plus importants de sa vie, Ă  l'affaire delĂ  Supplique de M. Boniface 1 ». Au mois de juin de l'annĂ©e 1673, le P. Eudes ayant repris le dessein de faire approuver sa CongrĂ©gation par le Saint-SiĂšge, envoya Ă  Rome M. de la Haye de Bonnefond, alors SupĂ©rieur du SĂ©minaire de Caen, avec mission de faire les dĂ©marches nĂ©cessaires Ă  la rĂ©ussite de son dessein. » M. de Bonnefond Ă©tait porteur de lettres de recommandation, aussi fut-il surpris de trouver, en arrivant Ă  Rome, un accueil hostile Ă  la mission qu'il venait remplir. Les cardinaux ne cachaient pas leurs prĂ©ventions, et M. de Bonnefond crut devoir en prĂ©venir le P. Eudes, qui, i La plupart des renseignements qui vont suivre sont empruntĂ©s Ă  la Vie du R. P. Eudes, manuscrit du P. Martine, Ă©ditĂ© par l'abbĂ© Le Cointe Caen, Hardel, 1880, 2 v. in-8», et Ă  des documents du procĂšs de bĂ©atification. — 149 — de son cĂŽtĂ©, avait Ă  se dĂ©fendre en France contre des pamphlets et des libelles diffamatoires. L'attaque la plus vive, celle qui produisit l'effet le plus dĂ©sastreux, fut la divulgation d'une supplique prĂ©sentĂ©e au Souverain Pontife en 1662, onze ans auparavant, par M. Boniface, prĂȘtre flamand, ancien membre de l'Oratoire, qui se disait alors le mandataire du P. Eudes. Dans cette supplique, on lisait le passage suivant la susdite CongrĂ©gation, [celle du P. Eudes] qui n'a rien de plus Ă  coeur que de voir ses membres unis d'un lien indissoluble Ă  la Sainte Eglise romaine, demande de plus qu'il luy soit permis de faire un voeu, dont elle ne puisse estre dispensĂ©e, de suivre et de soutenir l'autoritĂ© du Souverain Pontife dans les matiĂšres qui pourraient souffrir quelque doute ». C'est ce passage que l'on signalait au Roi en lui faisant entendre que le P. Eudes Ă©tait un homme inquiet, entreprenant, d'un zĂšle outrĂ©, tout dĂ©vouĂ© au Pape, qui prendrait toujours parti, avec sa CongrĂ©gation, pour Rome, au prĂ©judice de la France et contre les intĂ©rĂȘts de Sa Majesté». Emu de ses attaques, le P. Eudes vint exprĂšs de Caen Ă  Paris pour se disculper; il expliqua que, si en 1662 M. Boniface Ă©tant Ă  Rome lui avait offert ses services pour les affaires de sa CongrĂ©gation, il l'avait alors priĂ© de ne pas se mĂȘler de ses affaires ». M. Boniface lui-mĂȘme affirmait par Ă©crit que, s'il avait prĂ©sentĂ© Ă  Rome quelque supplique pour la CongrĂ©gation du P. Eudes, ce dont il ne se souvenait pas, cette supplique aurait Ă©tĂ© faite sans — 150 — le consentement et sans la participation du P. Eudes ». MalgrĂ© les affirmations de M. Boniface, malgrĂ© les dĂ©clarations du P. Eudes et malgrĂ© ses protestations de fidĂ©litĂ© au roi, Louis XIV se montra inflexible. J'ai, dit-il, les meilleures intentions du monde pour le P. Eudes, mais voilĂ  une supplique qui est contre mon Etat, il faut qu'il se justifie; aprĂšs cela, on travaillera Ă  son affaire » ; et le P. Eudes fut priĂ© de quitter Paris sur-le-champ et de s'exiler en Normandie. Le P. Eudes se soumit; c'est sa rĂ©ponse, adressĂ©e Ă  Colbert le 15 avril 1674, aussitĂŽt qu'il eut reçu l'ordre de se retirer Ă  Caen, que nous publions. L'Ă©preuve fut longue et dura six ans, au bout desquels, grĂące aux instances rĂ©itĂ©rĂ©es de M. Auvry, ancien Ă©vĂȘque de Coutances, de l'archevĂȘque de Paris, d'amis restĂ©s fidĂšles, et aussi de la reine, qui n'avait cessĂ© d'ĂȘtre au premier rang de ses dĂ©fenseurs, le P. Eudes rentra en grĂące auprĂšs de Louis XIV qui le reçut Ă  Saint-Germain le 15 juin 1679, en l'accueillant avec une bontĂ© capable de lui faire oublier ce qu'avait eu d'affligeant pour lui une disgrĂące de six annĂ©es ». T. G. Monseigneur, Je receus hyer au soir une lettre de cachet qui me fut apportĂ©e de vostre part, m'ordonnant de me retirer au sĂ©minaire de Caen. Je me suis mis aussytost on estĂąt d'obĂ©ir, et je sors prĂ©sentement de Paris pour aller attendre sur le chemin une chaize roulante qu'on me doibt envoyer d'Eureux, n'aiant — 151 — pu trouuer de place dans les coches ny dans les carosses, et mon aage ne me permettant pas d'aller Ă  cheual, ny Ă  pied. J'ay creu, Monseigneur, estre obligĂ© de vous rendre compte de ma ponctuelle obĂ©issance et de vous protester que je suis auec un profond respect, Monseigneur, Vostre trĂšs humble et trĂšs obĂ©issant seruiteur Jean Eudes pℱ. Ce dimanche au matin 15 d'avril. Bibl. Nationale, Mss. MĂ©langes Colbert, 168, f. 35. LETTRE DE LOUIS XIV =AU MARQUIS DE CANY. 21 juillet 1652. La lettre qui suit nous a Ă©tĂ© communiquĂ©e par M. le vicomte de Polignac et fait partie des importantes archives du chĂąteau de Saint-Jean-du-Cardonnay. Elle a trait, comme on le verra, Ă  une convocation de la noblesse de Normandie, qui devait s'assemblera Gisors et se joindre Ă  l'armĂ©e du marĂ©chal de Turenne, pour marcher, sous sa conduite, contre les Espagnols,^que les princes chefs de la Fronde avaient appelĂ©s au secours de leur rĂ©bellion. Il est douteux que cette convocation ait Ă©tĂ© suivie d'effet. 11 est assez probable que le destinataire de cette lettre n'est autre que Balthazar Le Marinier, qui s'intitulait marquis de Cany-Veauville, lequel Ă©pousa, par contrat du 19 mai 1670, GeneviĂšve, fille de Pierre de BecdeliĂšvre, ,'marquis de Quevilly, d'Hocqueville et de Cany-Barville, premier prĂ©sident Ă  la Cour des Aides de Normandie. Voir dans MorĂ©ri la GĂ©nĂ©alogie des BecdeliĂšvre. CH. DE B. . _ 152 — M. le marquis de Cany ayant Ă©tĂ© particuliĂšrement informĂ© de la marche et des desseins des Espagnols qui ont abandonnĂ© entiĂšrement la Flandre aprĂšs avoir Ă©tĂ© appelĂ©s par les rebelles pour susciter dans mon royaume de nouveaux dĂ©sordres et empĂȘcher le repos et la tranquilitĂ© que je dĂ©sire procurer Ă  mes sujets, j'ai donnĂ© les ordres nĂ©cessaires Ă  mon cousin le marĂ©chal de Turenne, pour faire marcher mon armĂ©e ainsy qu'il faut au devant de mes ennemis, afin de s'opposer Ă  leurs entrĂ©es et rendre inutiles toutes leurs entreprises ; mais Ă©tant Ă  propos de faire de nouveaux efforts pour fortifier mes troupes et me mettre en Ă©tat de repousser mes dits ennemis et les contraindre Ă  se retirer dans leur pays, j'ai estimĂ© que pour cet effet je pourrois estre assistĂ© de la noblesse de ma province de Normandie, en une occasion de l'importance dont est celle qui s'offre Ă  prĂ©sent. Et comme dans toutes celles qui se sont passĂ©es vous m'avez donnĂ© des marques de votre courage et de votre zĂšle et dĂ©votion au bien de mon service et de cet Etat, je me promets que vous ne me refuserez pas en cette rencontre de m'en donner de nouvelles preuves. Et parce que j'ay pris la rĂ©solution de me mettre Ă  la tĂȘte de la ditte noblesse de Normandie, je vous fais cette lettre pour vous dire que mon intention est qu'elle se rende en ma ville de Gisors au 16 du mois prochain et que vous ayez Ă  vous employer auprĂšs de vos amys avec tout le crĂ©dit que vous avez par delĂ  pour en assembler le plus grand nombre qu'il vous sera possible et les conduire et amener au dit lieu et dans le dit tems, pour me faire connoistre par un service de cette importance la fidĂ©litĂ© et affection que vous avez pour mon dit service et le bien de cet Etat, vous assurant aussy que je vous tĂ©moigneray en personne et de vive — 153 — voix l'estime que je fais de la votre et ce qui est de ma bienveillance en votre endroit. Cependant je prie Dieu qu'il vous ait, M. le marquis de Cany, en sa sainte garde. Ecrit Ă  Pontoise ce 22 juillet 16521. SignĂ© Louis, et au dessous, PHBLIPBAUX. UNE LETTRE DE HENRI IV La lettre d'Henri IV qui suit est extraite des archives du chĂąteau de la Faucherie Manche 2, oĂč M. Joseph de Beaurepaire, dĂ©cĂ©dĂ© le 11 avril 1906, la conservait avec soin. En la transcrivant, il l'avait accompagnĂ©e de la note suivante sur Robert Morin, sieur d'Escajeul, et sur la famille de ce personnage. DE B. Toutes les lettres de Henri IV mĂ©ritent d'ĂȘtre connues et publiĂ©es. IndĂ©pendamment de leur origine et du prix qui s'y rattache, elles offrent toutes un vif intĂ©rĂȘt et sont, Ă  vrai dire, la meilleure histoire de cette curieuse Ă©poque. La correspondance recueillie par M. Ravaisson, une des meilleures publications historiques de ce temps, est loin de donner toutes les lettres de Henri IV. En dehors des dĂ©pĂŽts publics et des grandes collections, qui ont Ă©tĂ© ex1 ex1 roi Ă©tait arrivĂ© Ă  Pontoise vers le 17. {Muvres du cardinal de Retz, Ă©d. de la collection des Grands Ecrivains, t. IV, p. 293. 2 Mesnillard, com. du canton de Saint-Hilaire-du-HarcouĂ«t. 18 — 154 — plorĂ©es et mises Ă  profit, que de lettres perdues et oubliĂ©es dans les archives de famille ! Elles doivent ĂȘtre surtout nombreuses en Normandie Henri IV qui Ă©crivait comme il se battait, avec le mĂȘme entrain et la mĂȘme profusion, n'a jamais Ă©crit davantage qu'au dĂ©but de son rĂšgne, oĂč il s'est vraiment prodiguĂ©. Or, tout l'effort de la guerre portait alors sur notre pays. Ce serait un travail trĂšs intĂ©ressant de rĂ©unir toutes ces lettres, restĂ©es jusqu'Ă  prĂ©sent inĂ©dites. M. Le HĂ©richer en a publiĂ© deux, charmantes, adressĂ©es Ă  M. de Canisy, Ă  propos de la prise d'AvranchesparM. le duc de Montpensier. M. de Hautevilleen possĂšde aussi une Ă©crite Ă  un de ses ancĂȘtres et qui, je crois, a Ă©tĂ© signalĂ©e par M. H. Sauvage. Celle que je publie, et que j'ai trouvĂ©e pareillement dans des papiers de famille, est adressĂ©e Ă  Robert Morin, sieur d'Escajeul, et concerne la ville de Caen, dont le gouverneur, suivant l'exemple de celui de Dieppe, venait de se prononcer pour le roi. Elle est datĂ©e de Dieppe, le 29 septembre 1589. La correspondance publiĂ©e par M. Ravaisson contient une lettre du roi du 11 octobre mĂȘme annĂ©e, auxĂ©chevinsde Caen, les informant qu'il avait reçu la dĂ©putation envoyĂ©e par la Ville de Caen pour l'assurer de la fidĂ©litĂ© et obĂ©issance des habitants. Il est Ă  prĂ©sumer que le sieur d'Escajeul s'Ă©tait employĂ© dans cette circonstance pour le service du roi et qu'il avait contribuĂ© au succĂšs de cette dĂ©marche de la Ville, dĂ©marche fort importante au dĂ©but d'Un rĂšgne. - 155 — La famille Morin Ă©tait une ancienne famille de l'Election de Caen, anoblie par l'Ă©dit des francs-fiefs. Un de ses membres commandait une compagnie sous les ordres du marĂ©chal de Boucicault ainsi qu'il rĂ©sulte d'une quittance de la Cour des Aides pour l'annĂ©e 1332. Robert Morin, sieur d'Escajeul, Ă©tait, au moment oĂč il reçut la lettre du roi, conseiller au siĂšge prĂ©sidial de Caen ; il appartenait, par ses alliances de famille, Ă  cette sociĂ©tĂ© de magistrats lettrĂ©s qui ont Ă©tĂ© de tout temps l'honneur de cette ville. Sa grand' mĂšre Ă©tait une Bourgueville, sa femme une Vauquelin, fille de Guillaume Vauquelin, avocat gĂ©nĂ©ral du roi au Parlement de Normandie et oncle de Vauquelin de la Fresnaye. Le sieur d'Escajeul n'eut qu'un fils, Jacques Morin d'Escajeul, qui fut prĂ©sident Ă  la Cour des Aides de cette ville 1. Il Ă©pousa une demoiselle de Briqueville. Son fils, Gabriel Morin de Villers, hĂ©rita de sa charge et fut ensuite prĂ©sident de la Cour des Aides de Rouen 2, aprĂšs l'abolition de la Cour des Aides de Caen, supprimĂ©e par Ă©dit de janvier 1641. Il eut, de son mariage avec Louise d'Epinay, fille du marquis de Brou, un fils, Louis, marquis de Villers, chevalier des ordres du roi, lieutenant aux gardes du corps, mariĂ© Ă  Jeanne Le Vicomte, fille du marquis de Blangy, et morte sans enfants. La postĂ©ritĂ© d'Henri Morin, sieur de Vaugroult, frĂšre du sieur d'Escajeul, qui avait Ă©pousĂ© la fille unique de 1 Cf. Huet, Origines de la ville de Caen, Ă©d. Rouen, pp. 160 et 341. 2 Cf. Vicomte d'Estaintot, La Cour des Aides de Normandie, Rouen, 1882, p. 25. _ 156 — Guillaume d'HĂ©rouville, chevalier des ordres du roi, s'Ă©teignit quelques annĂ©es plus tard, ne laissant qu'une fille, Jeanne Morin, mariĂ©e en premiĂšres noces Ă  Jacques de la Faucherie, et en secondes noces Ă  Thomas de la Chambre. La famille Morin porte d'or Ă  trois fasces de sinople. » LETTRE DE HENRY IV Monsr de Escagieul estant bien informĂ© comme je suis de l'affection que vous portez Ă  mon service, au bien et conservation de ma ville de Caen et comme vous vous employez vertueusement pour vous opposer aux mauvais desseings et malicieux artifices de ceux qui veulent troubler le repos de la dite ville et distraire mes subjets de l'obĂ©issance qu'ils me doivent, je vous ay bien voullu tesmoigner par la prĂ©sente le contentement que ce m'est vous dire combien je vous en scay bon grĂ© et vous prier de continuer en ce debvoir, vous fortifiant et prenant couraige en cette rĂ©solution, avec assurance que je recognoistray vos services selon vos mĂ©rites et vous assisteray de mon auctoritĂ© et pouvoir en ce que vous et autres bons serviteurs en aurez besoing pour le bien de mon dit service et croire au reste que je feray tous jours paroistre par effect la volontĂ© que j'ay de maintenir mes bons subjets en repos en leurs privilĂšges et religion catholique, apostolique et romayne Et sur ce je prie Dieu qu'il vous ayt monsr de Escagieul en sa s'e garde. Escript au camp a Dieppe le 29 jour de septembre 1589. SignĂ© HENRY. ContresignĂ© POTIER. Au dos Mons. de Escagieul. Original, papier, sans sceau. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 7 janvier 1907. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bull, de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'Orne, t. XXV, n° 4 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscr. et Belles-Lettres, sept., oct. 1906; — Quelques commentaires sur la plus ancienne chanson d'Ă©tats français Le livrĂ© des maniĂšres d'Etienne de FougĂšres, par Kerstin Hard of Segerstad ; et Les expressions figurĂ©es d'origine cynĂ©gĂ©tique en français, par Edgar Nicolin, thĂšses de doctorat prĂ©sentĂ©es Ă  la FacultĂ© des Lettres de l'UniversitĂ© d'Upsal ; deux autres thĂšses Ă©crites en suĂ©dois. Trimestriel, mars 1907. — X. 19 — 158 — Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. le vicomte de Revilliasc, membre de la SociĂ©tĂ© depuis son origine. Il prend acte de la dĂ©mission de M. de Caumont. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. le duc de Broglie [665], prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et G. A. PrĂ©vost ; M. le comte de Mython [666], prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et Portai. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des publications en prĂ©paration. Le Conseil reprend son examen d'un recueil des actes de Henri VI 1422-1435. M. G. A. PrĂ©vost, rapporteur, fait connaĂźtre les rĂ©sultats de l'examen de la Commission. L'envoi de M. Le Cacheux est de nature Ă  former environ trois volumes; il comprend toutes les piĂšces rĂ©unies dans la collection du TrĂ©sor des Chartes. La plus grande partie sont des lettres de rĂ©mission, et ce sont d'ailleurs les plus intĂ©ressantes retraçant en effet les incidents des procĂ©dures et des actes criminels, souvent mĂȘme en forme de dialogue, Ă  la maniĂšre des chroniques judiciaires, ces documents fournissent en nombre considĂ©rable des tableaux de moeurs, des scĂšnes de village, et retracent l'Ă©tat mental du peuple, ouvriers, paysans, petite noblesse, les querelles, excĂšs, brigandages des vainqueurs, les souffrances, la misĂšre des vaincus, qui en vinrent, Ă  force de haine, Ă  se soulever contre les Anglais. Toutefois, comme beaucoup de ces lettres de grĂące se ressemblent, on pourrait procĂ©- — 159 — der Ă  des Ă©liminations, de façon Ă  rĂ©duire la publication Ă  deux volumes. Le Conseil adopte ces conclusions. Le Conseil prend connaissance d'une copie prĂ©parĂ©e pour l'impression et communiquĂ©e par M. Ch. BrĂ©ard, concernant le prieurĂ© de Saint-Hymer. Il ajourne sa dĂ©cision jusqu'Ă  plus amples informations. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION Bu 27 janvier 1907. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, dĂ©cembre 1906; — Annualreport ofthe American historical association for the year 1905, t. I. M. Le Cacheux, qui a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  prendre part Ă  la sĂ©ance, fournit au Conseil des explications sur la façon dont il se propose d'Ă©diter les actes de la chancellerie d'Henri VI, dont l'impression a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e. Le Conseil arrĂȘte avec lui le programme de cette publication. M. BrĂ©ard expose les renseignements complĂ©mentaires que le Conseil dĂ©sirait possĂ©der sur les piĂšces du Cartulairede Saint-Hymer dont il a prĂ©parĂ© l'Ă©dition, d'aprĂšs un manuscrit de la BibliothĂšque Nationale ; il fait connaĂźtre notamment que ce cartulaire a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© au xvne siĂšcle sur des originaux qui ont Ă  peu prĂšs tous disparu aujourd'hui. — 160 — Sous le bĂ©nĂ©fice de ces observations, le Conseil vote la publication du travail de M. BrĂ©ard, et dĂ©cide qu'un autre document serajointaviCartulairedeSaint-Hymer, dont les proportions ne seraient pas de nature Ă  complĂ©ter un volume. A cet effet il prend connaissance du cartulaire de l'antique famille Bertren, dont une copie est dĂ©posĂ©e sur le bureau, et il ajourne sa dĂ©cision pour renseignements. M. le PrĂ©sident pense que l'on pourrait former d'intĂ©ressantes annales sur les trĂšs anciennes familles de la province, depuis longtemps disparues, telles que les Bertren ou les Bracquemond, par exemple, en recueillant sur elles les piĂšces historiques de tous genres, antĂ©rieures au xvi 9 siĂšcle. SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 4 fĂ©vrier 1907. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, janvier 1907. Rendant compte des publications en prĂ©paration, le SecrĂ©taire fait connaĂźtre que le volume de MĂ©langes est prĂȘt Ă  mettre sous presse, Ă  l'exception du mĂ©moire de M. Froidevaux, que l'on attend toujours. Le Conseil constate que la subvention ministĂ©rielle, pour la premiĂšre fois depuis un trĂšs grand nombre d'an- — 161 — nĂ©es, n'a pas Ă©tĂ© accordĂ©e en 1906 ; il dĂ©cide de renouveler la demande en 1907. Le Conseil se livre Ă  un examen des factures de l'imprimeur et des augmentations de prix, rĂ©sultant de la majoration de 10 0/0 que la Chambre syndicale a adoptĂ©e pour tous ses travaux, suivant circulaire de juin 1906. Il arrĂȘte les bases d'une entente Ă  concerter avec M. Gy. Le Conseil entend plusieurs propositions Ă  l'effet de diminuer le nombre des anciennes publications restant dans le dĂ©pĂŽt de la SociĂ©tĂ©. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 4 mars 1907. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts Journal des Savants, fĂ©vr. 1907 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, nov. 1906. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. Norbert Sauvage [667], archiviste palĂ©ographe, prĂ©sentĂ© par MM. G. Vanel et Travers ; M 11' Le Verdier [668], Ă  Rouen, prĂ©sentĂ©e par M. Le Verdier et Mgr Loth ; M. G. Lecarpentier [669], diplĂŽmĂ© de l'Ecole des sciences politiques, prĂ©sentĂ© par MM. l'abbĂ© Tougard et Le Verdier. La correspondance comprend une lettre qui informe la — 162 — SociĂ©tĂ© de la dĂ©mission de l'EvĂȘchĂ© de Bayeux, et de celle du Chapitre de la mĂȘme ville, dont les bibliothĂšques ont Ă©tĂ© mises sous sĂ©questre. Le Conseil, prenant en considĂ©ration les douloureux motifs qui ont dĂ©terminĂ© ces. deux sociĂ©taires Ă  se retirer, dĂ©cide de ne pas accepter leurs dĂ©missions ; il statue en outre que le paiement des cotisations annuelles, comme aussi l'envoi des publications, seront provisoirement suspendus Ă  leur Ă©gard, que, lorsque l'EvĂȘchĂ© et le Chapitre viendront Ă  rentrer en possession de leurs bibliothĂšques, l'acquit des cotisations sera repris de ce jour, pour l'ayenir seulement, et que les publications parues dans la pĂ©riode intermĂ©diaire leur seront offertes Ă  titre gratuit. Le Conseil prend connaissance des propositions de M. Gy au sujet de la majoration des prix d'impression concertĂ©e entre les imprimeurs et libraires de l'arrondissement de Rouen, et il approuve le traitĂ© qui lui est communiquĂ©, suivant lettre du 18 fĂ©vrier dernier. Le SecrĂ©taire, rendant compte des ouvrages en prĂ©paration, informe le Conseil que le volume de MĂ©langes est arrĂȘtĂ© du fait du mĂ©moire de M. Froidevaux, qui n'est pas encore parvenu. Le Conseil dĂ©cide que, faute par cet Ă©diteur d'envoyer son travail dans le plus bref dĂ©lai, le volume sera complĂ©tĂ© par l'adjonction d'autres documents, ceux que prĂ©pare M. Froidevaux Ă©tant ajournĂ©s Ă  un volume ultĂ©rieur. M. BrĂ©ard, aprĂšs de nouvelles recherches, confirme que les chartes originales du Cartulaire de Saint-Hymer n'exis- — 163 — tent plus ; en consĂ©quence, la remise de sa copie Ă  l'imprimeur est autorisĂ©e. Le mĂȘme sociĂ©taire a rendu compte par lettre de ses Ă©tudes tendant Ă  la publication du Cartulaire des Bertren, dit aussi de Briquebec. M. Le Cacheux a fait parvenir une partie importante de sa copie des actes de la chancellerie de Henri VI, annotĂ©e et prĂȘte pour la composition. Le Conseil, aprĂšs examen, constate que le travail prĂ©parĂ© par M. Le Cacheux fournirait beaucoup plus que les deux volumes qu'il a dĂ©cidĂ© de publier, et en consĂ©quence dĂ©cide d'attendre un complĂ©ment d'informations. Le Conseil adopte l'insertion de plusieurs documents dans le Bulletin. Il dĂ©cide que les Ă©tablissements publics, membres de la SociĂ©tĂ©, seront avertis que, dans le but de complĂ©ter leurs collections, les ouvrages publiĂ©s avant l'annĂ©e 1884 seront mis Ă  leur disposition Ă  des prix trĂšs rĂ©duits. II DOCUMENTS HISTORIQUES MÉMOIRE DU MARÉCHAL DE BRISSAC ADRESSÉ A LA REINE RÉGENTE, RELATIVEMENT AUX OPÉRATIONS PRÉPARATOIRES DU SffiGE DU HAVRE. — 29 AVRIL 1563. C'est encore Ă  l'obligeance de notre dĂ©vouĂ© confrĂšre — 164 — M. l'abbĂ© Lesourd, que nous devons la communication du document suivant, dont quelques mots suffiront Ă  faire comprendre l'intĂ©rĂȘt. Le Havre avait Ă©tĂ© livrĂ© aux Anglais par le prince de CondĂ© pour prix d'un secours de 6,000 hommes accordĂ© aux protestants français par la reine Elisabeth traitĂ© d'Hamptoncourt, 20 septembre 1562. On ne voit pas que ce secours ait Ă©tĂ© favorable au parti protestant. Il n'empĂȘcha pas Rouen d'ĂȘtre repris par l'armĂ©e royale, le 29 octobre de cette annĂ©e. A partir de ce moment, la reprise du Havre devint l'objet constant de la politique de Catherine de MĂ©dicis. Le succĂšs couronna ses efforts aprĂšs une rĂ©sistance Ă©nergique, Warwick fut obligĂ© de rendre Le Havre aux Français. La Reine n'avait pu obtenir cet heureux rĂ©sultat qu'aprĂšs avoir conclu un traitĂ© de paix avec le prince de CondĂ©, et s'ĂȘtre assurĂ© le secours de Philippe Rhingrave, colonel de reĂźtres, qui, bien que protestant, s'Ă©tait laissĂ© sĂ©duire par les avantages qui lui furent offerts. Le mĂ©moire que nous publions, rĂ©digĂ© sous la dictĂ©e du marĂ©chal de Brissac, pour ĂȘtre communiquĂ© Ă  Catherine de MĂ©dicis, nous fait connaĂźtre ce qu'il estimait ĂȘtre nĂ©cessaire pour la rĂ©ussite de l'entreprise paiement de solde aux troupes allemandes et françaises ; fournitures de vivres et d'artillerie. Ce mĂ©moire est datĂ© de Rouen, 29 avril 1563. — Brissac avait dĂ» arriver en cette ville quelques jours auparavant. Le 22 avril, les Ă©chevins dĂ©cidaient qu'il lui serait fait prĂ©sent honneste jusques Ă  la somme de 1,000 1. » — 165 — La misĂšre du pays, attestĂ©e par lui, l'est aussi dans la dĂ©libĂ©ration des conseillers municipaux qui se dĂ©clarent hors d'Ă©tat de fournir Ă  l'armĂ©e les vivres demandĂ©s, la ville n'estant point fournie Ă  la moitiĂ© de ce qu'il lui faudrait parce que le paĂŻs de Caux avait Ă©tĂ© entiĂšrement pillĂ© par les reĂźtres sic et encore l'estoit de prĂ©sent.... qu'il avoit aussi Ă©tĂ© pillĂ© par l'armĂ©e du sieur de Chastillon, et davantage estoit occupĂ© par les huguenots qui ne laissoient apporter Ă  Rouen aucuns vivres, soit de blĂ©, soit de bestial. » On avait demandĂ© Ă  Rouen 30 muids de blĂ© pour les compagnies de gens de guerre destinĂ©es au siĂšge du Havre. Les Ă©chevins, le 9 mai, n'en offraient que 4,000 boisseaux 1. Par un mot, ajoutĂ© de sa main au mĂ©moire, Brissac insistait pour qu'on se dĂ©cidĂąt Ă  faire venir Charles IX Ă  Rouen. Le jeune roi y vint, en effet, le 6 aoĂ»t, mais ce fut pour y faire dĂ©clarer sa majoritĂ©. Le Havre s'Ă©tait rendu le 28 juillet prĂ©cĂ©dent. Le lendemain de ce jour, notre ville en avait Ă©tĂ© informĂ©e par une lettre de Brissac, et le 30, par ordre du Chapitre, le Te Deum Ă©tait chantĂ© dans la CathĂ©drale. CH. DE B. Ce que Monsieur le Reingroff fera, s'il luy plaist, entendre Ă  la Royne de la part de monsieur le Marchai de Brissac. La grande pauvretĂ© qui est entre les soldatz tant allemans que françois. L'extrĂȘme nĂ©cessitĂ© de vivres qui est par tout ce pays et 1 Voir DĂ©libĂ©rations de l'HĂŽtel-de-Ville. — 166 — mesmes prĂšs et alentour du Havre oĂč le pays est entiĂšrement ruynĂ©. Que pour ces deux causes il est impossible de le serrer de plus prĂšs, mais que, s'il plaist Ă  Sa Ma** que l'armĂ©e en approche, est besoin de faire promptement envoyer le payement des gentz de guerre, au moins pour deux moys, tout en ung coup, et continuer Ă  les payer doresnavant mieulx qu'ilz n'ont estĂ© par le passĂ©. De mettre quelque ordre aux vivres, en quoy faisant et estant lesd. gentz de guerre payez, n'y en aura point de faulte pour les commoditez que ledit sr ReingrofF remonstrera estre pour en faire conduire de toutes pars. Que, estant pourveu Ă  ces deuxprincipalles et plus urgentes nĂ©cessitez, sera aizĂ© d'approcher du Havre, le serrer et faire des fortz prĂšs et alentour aux endroitz qu'il sçaura bien dire Ă  sad. majestĂ© parce qu'il en est mieulx que nul autre informĂ©. Que, en ce cas sera aussi besoin d'avoir jusques Ă  deux mil pionniers et jusques Ă  dix ou douze mil outilz, tant pour n'en avoir point de faulte, que affln qu'il en puisse estre baillĂ© aux soldatz pour les faire travailler. Semblablement une bonne quantitĂ© d'artillerie, pouldre grosse et menue grenĂ©e, commissaires, canonniers et autres officiers d'icelle artillerie et generallement tout ce qui fait besoin en un camp et armĂ©e. A toutes lesquelles choses sera nĂ©cessaire que SaMatĂ© pourvoye promptement affin qu'il ne se perde point de temps, au moins s'il luy plaist que ceste entreprinse se face. Fait Ă  Rouen, le xxix jour d'avril 1563. SignĂ© BRISSAC. — 167 — Brissac a Ă©crit de sa main aprĂšs les mots, se face Du charoy pour les vivres et pour Rouan achemyner le Roy. ACHAPT D'UNE MAISON DEPENDENTE DE h'ABBAYE SA1NT-ESTIENNE DE CAEN. 5 febvrier 1576. Telle est la cote inscrite au dos d'un vieux parchemin que nous avons retrouvĂ©, Ă  Bayeux, dans l'ancien chartrier de la famille Achard de Vacognes, de Bonvouloir, de Saint-Manvieu, du Pas de la Vente, etc., actuellement la propriĂ©tĂ© de M. le vicomte Jacques Picot de VaulogĂ© qui a bien voulu nous confier, pour les dĂ©pouiller, ces archives particuliĂšrement prĂ©cieuses au point de vue fĂ©odal. En 1575, Ă©crit M. C. Hippeau dans son Histoire de l'Abbaye de Saint-Etienne de Caen, p. 195, un million et demi de livres fut accordĂ© par le Souverain Pontife au roi de France pour subvenir aux besoins du royaume et Ă  la conservation de l'Eglise catholique. » L'abbaye dut payer pour sa part la somme de 3,000 livres tournois. Le fermier de l'abbaye, Jacques Pigache, Ă©tait sans argent. 11 fut nĂ©anmoins condamnĂ© Ă  payer la somme exigĂ©e, sauf Ă  se rĂ©compenser, sur les revenus qu'il devait toucher. L'abbĂ© et les religieux furent autorisĂ©s Ă  vendre] et Ă  aliĂ©ner encore, dans le cours de l'annĂ©e, une partie de leurs propriĂ©tĂ©s, pour subvenir au paiement de cet impĂŽt. » D'aprĂšs le document que nous apportons ici, ce fut, en rĂ©alitĂ©, en 1574 le 24 aoĂ»t et non en 1575, que le pape — 168 — GrĂ©goire XIII, par une bulle dont s'occupa le Conseil royal, Ă  Lyon, le 20 octobre 1574, accorda au roi de France Henri III l'autorisation de prĂ©lever sur le temporel des ecclĂ©siastiques la somme d'un million et demi de livres. L'abbĂ© commendataire de Saint-Etienne de Caen, le cardinal Alexandre FarnĂšse, que la charte appelle le cardinal de Frenaize, et les religieux de la cĂ©lĂšbre abbaye furent taxĂ©s, le 13 avril 1575, non Ă  3,000 livres, mais plus exactement Ă  3,382 livres 10 sols tournois, qui furent payĂ©s intĂ©gralement le 20 juin de la mĂȘme annĂ©e. , Mais pour se couvrir d'une pareille avance, l'abbĂ© et les religieux furent autorisĂ©s Ă  aliĂ©ner une partie du temporel de l'abbaye ; et de fait, aprĂšs toutes les formalitĂ©s requises en pareille circonstance, les commissaires, dĂ©putĂ©s par le roi et subdĂ©lĂ©guĂ©s par les commissaires gĂ©nĂ©raux du clergĂ© de France, mirent en vente, entre autres immeubles, une maison, avec cour et jardin, appartenant Ă  l'abbaye, situĂ©e sur la paroisse Saint-Pierre de Caen, rue des Quais, et louĂ©e pour six annĂ©es, le 11 novembre 1569, Ă  raison de 20 livres par an, Ă  Jean Langevin et Robert RĂ©gnyer. Mise Ă  prix, Ă  Bayeux, au manoir Ă©piscopal, le samedi 28 janvier 1576, pour la somme do 400 livres tournois, elle fut achetĂ©e par François La Petit, bourgeois de Caen, qui devait bientĂŽt, en 1586, ĂȘtre anobli, et porter le titre de seigneur et patron de Vacognes seigneurie et patronage qui appartinrent dans la suite Ă  Charles Achard, Ă©poux de Marie Le Petit. - 169 — François Le Petit paya, le dimanche 5 fĂ©vrier 1576, entre les mains du grand vicaire de l'abbĂ©, la somme de 400 livres, plus les six deniers pour livre, soit 10 livres, que l'abbĂ© avait avancĂ©es pour le droit de collecte. Le mĂȘme jour l'acquĂ©reur versait Ă  Jean Le Clerc, commis Ă  la recette des dĂ©cimes du diocĂšse de Bayeux, les douze deniers pour livre, soit 20 livres, pour les frais de la commission. * V. BOURRIENNE. Les commissaires dĂ©putez par le Roy et subdĂ©lĂ©guez par ' nossieurs les commissaires gĂ©nĂ©raulx du clergĂ© de France sur lĂ© faict de l'aliĂ©nation dĂ©partie du temporel des Ă©clĂ©siasticques du diocĂšse de Baieux pour le payment de leur quottepart d'ung million et demy de livres accordĂ© au Roy par notre Saint PĂšre le Pape par sa bulle du mois d'aoust mil cinq cens soixante quatorze, Ă  tous ceulx qui ces prĂ©sentes lettres verront, salut. Sçavoir faisons que ce jourd'huy, dabte de ces prĂ©sentes, Nous, estant en la ville de Baieux, au manoir Ă©piscopal de l'Ă©veschĂ© dudit lieu, en la prĂ©sence de vĂ©nĂ©rables et religieuses personnes maĂźtres Augustin Ravachier, chanoine et grand vicaire de monsieur l'Ă©vesque de Baieux, Pierres Conseil, chanoine de Saint-Laurans en l'Ă©glise cathĂ©drale Notre-Dame de Baieux, dĂ©putĂ© pour le chapitre de ladite Ă©glise, frĂšre Loys Houel, abbĂ© de Notre-Dame de Longues, dĂ©puttĂ© pour les abbez, et maĂźtre Charles Marguerye, prieur de Saint-Vigor-le-Grand, pour les prieurs et autres bĂ©nĂ©ficiez dudit diocĂšse, s'est comparu damp LĂ©onard Le Fauconnyer, prieur de Bavent, l'ung des relligieulx de l'abbaye de Saint-Estienne de Caen, procureur et establissant pour — 170 — lesdits abbĂ© et relligieux selon sa procuration a luy passĂ©e devant tabellions Ă  Caen en dabte du jourd'hyer par noble et discrette personne maĂźtre Aloys du [Fie... ?], prothenotaire du Sainct SiĂšge apostolique, grand vicaire de l'illustrissime cardinal de Frenaize, abbĂ© de ladite abbaye, et autres relligieux d'icelle abbaye y desnommez, lequel nous a faict apparoir de sentence donnĂ©e par lesdits commissaires le traiziesme jour d'apvril l'an mil cinq cens soixante quinze par laquelle il avoyt estĂ© ordonnĂ© que en advançantpar eulx la somme de troys mil troys centz quatre vingtz deux livres dix solz tournoiz, en quoi ilz estoient cottisez pour leur part dudit million et demy de livres, ilz estoient rĂ©servez Ă  exposer en vente ce qu'ilz adviseroient bon dedans l'an. Et mesme a faict apparoir de quictance de Jehan Le Clerc, commis Ă  la recepte des dĂ©cymes dudit diocĂšse, en dabte du vingtiesme jour dejuing audict an cinq cens soixante quinze, contenant le payment faict de ladite somme de iijoe iijc iiij" ij livres x sols tournoiz par lesdits abbĂ© et relligieux, et comme aux fins de leurdite rescompense ilz avoyent exposĂ© en vente certains hĂ©ritaiges contenuz en une dĂ©claration, Ă  nous reprĂ©sentĂ©e, Ă  la fin de laquelle sont contenues les proclamations, bannyes et dilligences faictes aux fins de la vente et adjudication desdits hĂ©ritaiges, Ă  sçavoir la lecture, bannye et proclamation en faicte le samedi quatorziesme jour de ce prĂ©sent moys et an par Lucas Vymont, sergent royal de Baieux, en la place du marchĂ© dudit Baieux, icellui estant en son plain cours, et devant l'Ă©glise cathĂ©dralle de Notre-Dame dudit Baieux, Ă  la porte de laquelle il avoyt affichĂ© coppie de ladite dĂ©claration et faict sçavoir que la vente et adjudication s'en feroyt Ă  ce jourd'huy en ce lieu ; et — 171 — semblables bannyes et dilligences faictes en la ville de Caen par Pierre de La Roque, sergent royal audit Caen, les sabmedi quatorziesme, dimenche quinziesme, et lundy seiziesme dudit moys, tant au marchĂ© publicque que issue de messe parroessialle de Saint-Pierre dudit Caen, avecquez les affiches aux lieulx publicqz. Nous, requĂ©rant voulloir procedder Ă  la vente et adjudication desdites choses au plus offrant et dernier enchĂ©risseur, sur quoy, aprez avoir dĂ©libĂ©rĂ© de ce que dessus et trouvĂ© lesdites dilligences bien et deuement faictes, suyvant les instructions Ă  nous envoyĂ©es pour cest effect, nous, estans en l'auditoire de la jurisdiction Ă©clĂ©siastique dudit lieu, avons faict sçavoir et proclamer que toultes personnes, qui vouldroient mectre Ă  prix ou enchĂ©ryer desdits hĂ©ritages exposez en vente, eussent Ă  comparoir. Et ce faict, avons, en la prĂ©sence et requĂȘte dudit Le Faulconnyer, commencĂ© Ă  faire bannyr et proclamer une maison, appartenant Ă  ladite abbaye, assise en la parroisse de Saint-Pierre de Caen, en la rue des Seulles sur les Quayz, Ă  plusieurs estages telz et en TestĂąt qu'ilz sont de prĂ©sent, avecques une petite court ou jardin, ainsi que le tout se contient, jouxte maĂźtre Raoul Dorgitte, escuier, d'une part, et le petit Robert d'autre, butte d'ung bout sur la rue des Quayz, pour l'Ă©valuation du prix de laquelle ledit Le Fauconnyer a reprĂ©sentĂ© ung bail afferme de ladite maison et jardin faict pour six annĂ©es Ă  Jehan Langevin et Robert Regnyer par le prix de vingt livres tournois par chacun an selon ledit bail, signĂ© Regnyer et Langevin, en dabte du unziesme novembre mil cinq cens soixante neuf, et faict exĂ©cutoire devant le viconte de Caen le vingt septiesme jour d'aoust mil v° soixante quinze ; laquelle maison et jardin a estĂ© suyvant ce faicte — 172 — proclamer sur le prix de quatre cens livres tournois, auquel prix elle a estĂ© enchĂ©rye par maĂźtre François Le Petit, bourgeois de Caen, prĂ©sent. Et pour ce que, aprĂšs plusieurs et rĂ©itĂ©rĂ©es proclamations, Une s'est trouvĂ© aulcune personne qui aytvoullu enchĂ©ryren oultre, nous avons, en la prĂ©sence et du consentement desdits depputez, icelle maison et jardin vendue et adjugĂ©e audit Le Petit, comme au plus offrant et dernier enchĂ©risseur, audit prix de quatre centz livres tournois, laquelle il sera tenu de payer dedans quinzaine ez mains dudit du [Fie... ?], grand vicaire dudit sieur abbĂ© de Saint-Estienne, avecquez six deniers pour livre, pour son rembours de pareille somme qu'il avoyt payĂ©e lors de son advance ; et Ă  la charge oultre de payer par ledit Le Petit, ez mains dudit maĂźtre Jehan Le Clerc, commis de la recepte des dĂ©cymes audit Caen, douze deniers pour livre destinez pour les fraiz de la commission. En quoy faisant, icelluy Le Petit est envoyĂ© en la plaine propriĂ©tĂ©, possession, saisyne et jouissance de ladite maison et jardin pour luy, ses hoirs et ayantz cause, Ă  perpĂ©tuitĂ©. Faict Ă  Baieux, au manoir Ă©piscopal dudit Ă©veschĂ©, le sabmedi vingt huictiesme jour de janvyer, l'an mil cinq cens soixante seize. Enssuyt la teneur desdites quictances. [SignĂ© ] AGOSTINS RAVACHS VAUQUELIN, LÈCHE V ALLIER, a vec paraphes. ' BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 8 avril 1907. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAURKPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, mars 1907 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et Belles-Lettres, dĂ©c. 1906 et janv. 1907 ; — Revue historique, marsavril; — Le Monument d'EugĂšne NoĂ«l, Rouen, 1905. Le Conseil enregistre la dĂ©mission de M. Robert Turgis. Le Conseil dĂ©cide, vu l'impossibilitĂ© d'attendre plus longtemps le mĂ©moire promis par M. H. Froidevaux et destinĂ© au volume de MĂ©langes en prĂ©paration, que ce mĂ©moire sera mis en rĂ©serve pour un recueil ultĂ©rieur, et Trimestriel, juin 1907. — X. 20 — 174 — que le volume en souffrance sera complĂ©tĂ© par l'adjonction de nouveaux documents. Sur le rapport de M. le PrĂ©sident, le Conseil adopte l'insertion au volume de MĂ©langes d'un aveu de la baronnie d'Esneval de 1419, qui sera Ă©ditĂ© par M. A. Fiquet. Il ajourne Ă  la prochaine sĂ©ance l'examen de plusieurs autres documents qui lui sont communiquĂ©s. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 6 mai 1907. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen pour 1906 ; — Bull, trimestriel de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1906, nos3et4;—-Journal des Savants, avril 1907 ; — Proceedings and collections of the Nebraska state historicalSociety, 2d sĂ©ries, vol. 4 et 5 1902. Le Conseil prend acte de la dĂ©mission de M. Vaussier. Il enregistre avec regret la mort de M. Depitrc, ancien magistrat, entrĂ© dans la SociĂ©tĂ© en 1878, et celle de M. Beaucousin, qui lui appartenait depuis 1873. M. Beaucousin, bibliophile et archĂ©ologue particuliĂšrement Ă©rudit, avait portĂ© surtout ses Ă©tudes sur le pays de Caux et sur la ville d'Yvetot, dont il a Ă©crit l'histoire. — 175 — La SociĂ©tĂ© lui doit un certain nombre de communications, insĂ©rĂ©es dans son Bulletin, et l'un de ses volumes les plus recherchĂ©s, le Registre des fiefs et arriĂšre-fiefs du bailliage de Caux en 1503. Sont Ă©lus sociĂ©taires M. Brognard [670], pharmacien Ă  Lillebonne, prĂ©sentĂ© par MM. l'abbĂ© Tougard et VallĂ©e ; Mme Depitre [671], sur la prĂ©sentation de MM. de Beaurepaire et Le Verdier. La correspondance comprend une lettre de M. le chanoine Deslandes, qui remercie le Conseil de la dĂ©cision prise Ă  l'Ă©gard des bibliothĂšques de l'EvĂȘchĂ© et du Chapitre de Bayeux. La distribution des volumes publiĂ©s en 1905 et 1906, et leur envoi d'office aux sociĂ©taires qui ont nĂ©gligĂ© de retirer leurs exemplaires sont terminĂ©s ;;-,cette opĂ©ration a portĂ© sur 194 volumes. AprĂšs un rapport de M. le PrĂ©sident, le Conseil adopte, pour ĂȘtre insĂ©rĂ© dans le volume de MĂ©langes en prĂ©paration, un Ă©tat des fiefs de la vicomte de Pont-Audemer de l'annĂ©e 1504, recueilli aux Archives Nationales par M. BĂ©ranger. M. SĂ©michon, qui a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  assister Ă  la sĂ©ance, rend compte d'un document relatif Ă  la rĂ©fection des fortifications de la ville de NeufchĂątel en 1472, dont il propose l'impression dans le mĂȘme volume de MĂ©langĂ©s ; l'introduction qu'il joindrait ferait quelques emprunts Ă  des actes — 176 - de 1764 et 1788, concernant la destruction et l'aliĂ©nation des remparts et fossĂ©s. Cette publication est adoptĂ©e. A l'occasion d'une communication de piĂšces, qui lui a Ă©tĂ© faite par M. le vicomte de Polignac, M. le PrĂ©sident a fait de nouvelles recherches sur la commission de Jean Spifame en Normandie. Ces piĂšces lui semblent tout Ă  fait intĂ©ressantes; elles sont de nature, en effet, Ă  appeler l'attention sur un Ă©vĂ©nement peu connu les opĂ©rations relatives Ă  l'assiette de l'imposition extraordinaire perçue en 1528 en vue de la rançon des deux fils de François Ier, ses otages Ă  Madrid. Le Conseil adopte la publication de ces piĂšces dans le volume de MĂ©langes en prĂ©paration, s'il y reste place suffisante, sinon dans un recueil ultĂ©rieur. M. Faucon communique un fragment d'un registre original des dĂ©libĂ©rations .de la juridiction des Consuls de Rouen. Ce cahier, qui "concerne la pĂ©riode aoĂ»t 1632aoĂ»t 1634, paraĂźt ĂȘtre tout ce qui reste des procĂšs-verbaux des dĂ©libĂ©rations de cette importante compagnie. M. BrĂ©ard expose les difficultĂ©s qu'il Ă©prouve dans la prĂ©paration du cartulaire de Briquebec ; il continue ses Ă©tudes. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 3 juin 1907. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des — 177 — Savants, mai 1907 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et Belles-Lettres, fĂ©vr. 1907; — Revue historique, mai-juin 1907 ; — Bulletin histor. et philolog. du ComitĂ© des travaux historiques, 1906, n 081 et 2 ; — Katalog der inkunabeln der Kgl. universitĂ tsbibliotek zu Uppsala, von DrIsak Collijn Uppsala, 1907 ; — Skrifter utgifna af Kungl. humanistisha Vetenshaps-Samfundet, I, Uppsala. Band IX, 1904-06. Le Conseil inscrit la dĂ©mission de M. Henri Wallon, Ă  qui le douloureux Ă©tat de sa santĂ© ne permet plus de s'intĂ©resser aux travaux de la SociĂ©tĂ©. Le Conseil enregistre aussi la mort de M. Jules Lair, membre de l'Institut, ancien prĂ©sident d'honneur de la SociĂ©tĂ©, dont la perte, si sensible Ă  l'Ă©rudition française, affecte spĂ©cialement cette province, sa patrie et objet particulier de ses Ă©tudes. La SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie, aux travaux de laquelle M. Lair n'avait cessĂ© de s'intĂ©resser et pour laquelle il prĂ©parait une Ă©dition de la chronique de Guillaume de JumiĂšges, ressent vivement le nouveau deuil qui l'atteint. Sont Ă©lus sociĂ©taires M. Robert de Freville deLorme [672], archiviste-palĂ©ographe, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et LĂ©opold Delisle ; M. le vicomte de Boislecomte [673], au chĂąteau de MondĂ©tour Seine-InfĂ©rieure, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et Le Verdier. — 178 — Le secrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des publications en prĂ©paration. Le Conseil fixe l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale au jeudi 25 juillet et en arrĂȘte l'ordre du jour. Il dĂ©lĂšgue MM. le Dr Coutan, le Dr Panel et VallĂ©e, pour composer la Commission des comptes et archives. II DOCUMENTS HISTORIQUES SUPPRESSION DE LA COUR DES COMPTES, AIDES ET FINANCES DE NORMANDIE 1771 UNE LETTRE DE M. LE COUTEULX, P. PRÉSIDENT. Rien n'est mieux connu que la maniĂšre dont furent enregistrĂ©s d'autoritĂ© certains Ă©dits royaux dans les cours souveraines au xvme siĂšcle. Il est intĂ©ressant, cependant, d'entendre un premier prĂ©sident faire lui-mĂȘme le rĂ©cit d'une expĂ©dition militaire de ce genre, alors surtout qu'il s'agit de l'Ă©dit de septembre 1771 qui supprimait sa compagnie tout entiĂšre. Tel est l'objet de la lettre suivante de BarthĂ©lĂ©my-Thomas Le Couteulx, premier prĂ©sident de la Cour des comptes, aides et finances de Normandie de 1767 Ă  1790. Cette lettre, dont l'original est conservĂ© dans une collection particuliĂšre, est adressĂ©e Ă  M. Lemoyne de Bellisle, secrĂ©taire des commandements du duc d'OrlĂ©ans et titulaire lui-mĂȘme d'une charge de maĂźtre ordinaire en la Cour. L. RÉGNIER. — 179 — MONSIEUR, Il me paroist que Mr le Ch... 1 n'a pas beaucoup de confidents de son plan de destruction gĂȘnerai de toutte la magistrature et que vous avĂ©s Ă©tĂ© mal informĂ©, ainsi que bien d'autres, sur notre sort. J'ay reçu le4 votre lettre du 3 de ce mois, en sortant de la Chambre des comptes, oĂč Mr le Ducd'Harcourt, asistĂ©deMr de Crosne, venoint de faire enregistrer un Ă©dit de suppression de la Cour des comptes, aides et finances de Rouen et attribution des mattieres des aides soit au parlement de Paris, soit au conseil supĂ©rieur de Bayeux, et les mattieres des comptes en la Chambre des comptes de Paris. Vous verres par l'imprimĂ© les motifs sur lesquels cet Ă©dit de suppression est fondĂ©. Tout ce que j'en peux dire, c'est que je suis abimĂ©, ainsi que bien d'autres, par les effets de la bienfaisance du Roy pour ses sujets. Le 2, Ă  8 heures du soir, je reçus Ă  Verclives 2, oĂč j'etois, unne lettre de cachet, qui me fut aportĂ©e par un exempt de la mareschausĂ©e de Rouen, qui m'ordonnoit de me rendre le 4 au palais de la Cour pour y recevoir les ordres du Roy, et me deffendoit, Ă  peine de desobeisance, de prendre aucune dĂ©libĂ©ration ni dĂ©former aucun veu. Je me rendis Ă  Rouen le lendemain 3, au soir. Il vint chez moy environ unne vingtaine de messieurs qui avointreçû pareils ordres, qui cependant n'avoint Ă©tĂ© envoies que 10 lieues Ă  la ronde. 1 Le chancelier Maupeou. 2 Ancienne paroisse rĂ©unie en 1790 au Mesnil-sous-Verclivcs, pour former la commune de Mesnil-Verclives, arr. des Andelys. En 1771, la terre de Verclives appartenait Ă  Antoine-Louis Le Couteulx de Verclives, ancien prieur consul, plus tard maire de Rouen 1773, mariĂ© Ă  sa cousine, fille du premier prĂ©sident. — 180 — Le lendemain 4, nous nous rendĂźmes chacun au bureau oĂč nous Ă©tions de service, et nous nous trouvĂąmes 45 ou 50, tant maistres que correcteurs et auditeurs. Mr le Duc et son acolite, qui etoint au parquet, entrĂšrent au bureau des comptes, oĂč je venois d'arriver, sans aucunne cĂ©rĂ©monie; nous primes ausitost sĂ©ance, etMr le Duc se plaça sur le banc du doien, et au dessus de luy, et, sans aucun espĂšce de prĂ©ambule, il me remit unne lettre de cachet qui m'ordonnait de ne pas desemparer et de faire, pour l'exĂ©cution des volontĂ©s du Roy, tout ce qui me seroit ordonnĂ© par ces deux messieurs, comme si le Roy me l'avoit ordonnĂ© luy mĂȘme. Il remit ensuitte unne pareille lettre Ă  la Compagnie ; aprĂšs quoy il fit lire par le grenier des lettres de crĂ©ance et donna unne lettre de cachet particuliĂšre au procureur gĂȘnerai pour conclure leur enregistrement. Le procureur gĂȘnerai s'etant mis en devoir de conclure, je l'interompis en luy disant que la Cour n'avoit point dĂ©libĂ©rĂ© sur ces lettres, ni ordonnĂ© qu'elles luy fusent communiquĂ©es. Pour lors, Mr le Duc tira de son carton un paquet de lettres de cachet qu'il fit distribuer Ă  chacun de nous en particulier, qui nous ordonnoit encor de ne pas desemparer et nous deffendoit touttes dĂ©libĂ©rations, protestations et arrestĂ©s contraires et mĂȘme touttes interruptions ; et ce nonobstant touttes dĂ©libĂ©rations verballes ou par Ă©crit qui auroint pu estre prises avant la ditte sĂ©ance. Nous avons donc gardĂ© un profond silence, et Mr le procureur gĂȘnerai aiant donnĂ© ses conclusions, Mr de Crosne a prononcĂ©, et le greffier, qui avoit aussi unne lettre de cachet particuliĂšre, a exĂ©cutĂ© l'enregistrement. AprĂšs quoy, Mr le Duc a tirĂ© du mĂȘme carton un Ă©dit du Roy, et, aprĂšs nous avoir annoncĂ© que cet Ă©dit portoit suppres- — 181 — sion de touts les officiers de la Cour, il ordonna qu'on ouvrit les portes pour en faire la lecture et publication. Je m'opposay encor Ă  cette forme irreguliere et demanday qu'il fut lu avant tout au bureau et qu'il fut enregistrĂ© avant sa publication Ă  l'audiance, puisqu'il etoit adressĂ© Ă  la Compagnie en la forme ordinaire de touts les Ă©dits. AprĂšs quelques mauvaises dificultĂ©s, on nous permit d'en faire la lecture au bureau ; mais, voiant qu'on aloit procĂ©der a sa publication, je dis Que touttes les fois que S. M. envoioit Ă  sa Cour des Ă©dits pour y estre enregistrĂ©s, elle m'adressoit en mĂȘme temps une lettre de cachet qui m'ordonnait de faire pour l'exĂ©cution de ses ordres tout ce qui etoit du devoir et de l'autoritĂ© de ma charge ; que, dans les lettres qui venoint de m'estre donnĂ©s, je voiois que l'on avoit obmis cet article, mais que je ne m'en croiois pas moins obligĂ© de dire ce que j'allois dire, parsque je le croiois nĂ©cessaire pour le service du Roy et du publique, et que c'etoit remplir le devoir et l'autoritĂ© de ma charge ; que ce n'etoit ni dĂ©libĂ©ration, ni protestation, ni arestĂ© contraire, ni mĂȘme le rĂ©sultat d'aucunne dĂ©libĂ©ration verballe ou par Ă©crit antĂ©rieurement prise ; que, par consĂ©quent, je ne croiois point contrevenir en aucunne sorte aux ordres du Roy. Je dis donc que touts les officiers de la Cour, tant prĂ©sidents que conseillers maistres, correcteurs, et auditeurs, avoint entre leurs mains le depost des archives du domaine du Roy, de touts les fiefs relevant de sa couronne dans le DuchĂ© de Normandie, de touts les comptes des comptables des revenus du Roy de toutte espĂšce ; que la garde et la conservation de ce depost prĂ©cieux pour S. M. et ses sujets leur etoit confiĂ© avec leurs offices, qu'il faisoit unne partie essentielle des — 182 — fonctions de leur charge et mĂȘme unne obligation de leur sermen ; qu'unne des principalles obligations qui leur etoit imposĂ©e etoit de ne souffrir que ce depost ni aucunne des piĂšces qui le compose soient jamais, en aucun cas, livrĂ©s en des mains Ă©trangĂšres, c'est Ă  dire en d'autres mains que celles des officiers de la Chambre des comptes aiant preste sermen en icelle; que la prĂ©caution Ă  cet Ă©gard a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  tel point que, par les ordonances qui ont Ă©tabli les chambres des comptes et rĂ©glĂ© l'exercice des officiers qui les composent, les Roys prĂ©dĂ©cesseurs de S. M. s'etoint, dans ces anciens temps, assujetis eux mĂȘme Ă  venir en personne Ă la Chambre quand ils avoint besoin de quelques unes des piĂšces do ce depost; que ces anciennes ordonances, toujours religieusement observĂ©s, etoint terminĂ©s par un article qui ordonnoit que, dans le cas oĂč S. M., par erreur ou oubliance, ordoneroit quelque chose de contraire Ă  ce qui se trouvoit prescrit, il seroit retardĂ© et dĂ©layéà son exĂ©cution jusqu'Ă  ce que S. M., en estant avisĂ©e, eut ordonnĂ© sa derniĂšre entente; que, d'aprĂšs ces anciennes loix, je pensois qu'il n'etoit pas possible de priver les officiers de la Chambre des comptes de cette partie importante de leurs fonctions et de cette obligation de leur sermen; que, comme je voiois que le Roy neprenoit aucunne prĂ©caution prĂ©sente pour la sĂ»retĂ© de ce depost qui aloit estre livrĂ© Ă  des mains Ă©trangĂšres, je croiois qu'il devoit estre diffĂ©rĂ© Ă  la prĂ©sente opĂ©ration jusqu'Ă  ce que S. M., sur l'avis qui luy en seroit donnĂ©, eut fait connoistre ses intentions ultĂ©rieures. J'ay Ă©tĂ© interompu pendant tout le cours de cette observation par Mr le Duc avec unne espĂšce de menace, et par Mr l'intendant sur le ton de vouloir me persuader amicalement que je devois me taire; mais, comme ces reprises ne — 183 — m'ont point empeschĂ© de finir mon observation, de mĂȘme elle ne les a point empeschĂ© d'aller leur chemin. L'Ă©dit de suppression a Ă©tĂ© lu et publiĂ© Ă  l'audiance; ensuitte on a procĂ©dĂ© Ă  son enregistrement dans la mĂȘme forme que les lettres de crĂ©ance, c'est Ă  dire que Mr de Crosne a prononcĂ© comme le chancelier fait dans un lit de justice Le Roy ordonne, etc., etc. Ensuitte, Mr le Duc nous a fait dĂ©livrer Ă  chacun unne lettre de cachet qui nous ordonoit de nous retirer Ă  l'instant chez nous, sans nous assembler en aucun endroit, d'y rester et de n'i recevoir personne jusqu'Ă  nouvel ordre. Ces messieurs nous ont en mĂȘme temps annoncĂ© que nous recevrions incesament une derniĂšre lettre de cachet portant exil de la ville de Rouen, qu'il falloit que chacun de nous donna le lieu qu'il croiroit le moins dĂ©sagrĂ©able; aprĂšs quoy, nous avons rompu la sĂ©ance et nous sommes touts dispersĂ©s dans la salle. Comme j'avois pour lors beaucoup plus de libertĂ©, que je n'etois plus geshĂ© par le sĂ©rieux et le grave de la cĂ©rĂ©monie, j'ay dit Ă  ces deux messieurs que ma reprise n'etoit ni dĂ©placĂ©e ni deraisonable ; qu'ils devoint y faire la plus sĂ©rieuse attention ; qu'il falloit absolument prendre des prĂ©cautions pour la sĂ»retĂ© des archives; que personne autre que des officiers de la Cour, de quelque qualitĂ© et conditions qu'ils fusent, ne pouvoit se rendre maistre de ces deposts, ni en avoir les ciefs en sa pocession, et qu'il falloit au moins mettre des scellĂ©s aux portes, concurrenment avec des commissaires de la Cour que j'allois nommer. Aparament que la raison se faisoit mieux entendre dans ce moment, puisque ces Mrs ont consenti Ă  ce que je demandois. J'ay donc nommĂ©, du nombre des maistres, les deux commis- — 184 — saires de semaine, du nombre des auditeurs, les deux commissaires aux fiefs, un correcteur et les deux officiers gardeslivres. Les scellĂ©s ont Ă©tĂ© posĂ©s comme je viens de le dire, en prĂ©sence du procureur gĂȘnerai, et-on en a dressĂ© proceds verbal ; on a confiĂ© la garde des scellĂ©s Ă  un procureur de la cour. J'etois rentrĂ© chez moy avant cette dernierre opĂ©ration, et comme je n'avois rien de plus Ă  coeur que de quitter notre malheureuse ville dĂ©labrĂ©e, un de mes amis, que j'ay trouvĂ© chez moi, a bien voulu se charger d'aller demander Ă  Mr le Duc l'expĂ©dition prompte de mon exil ; il l'a obtenu, sur ma demande, pourVerclives ; il m'a estĂ© aportĂ© par un officier de la garnison sur les trois heures et demie d'aprĂšs midy, et je suis parti Ă  quatre heures et demie. J'ignore ce que l'on a fait Ă  ceux qui sont Ă©loignĂ©s ou absents, mais il y a lieu de prĂ©sumer qu'ils recevront des deffences de reparoistre Ă  Rouen, ce qui leur tiendra lieu d'exil. Je suis incertain de ce qu'on aura fait Ă  votre Ă©gard. Je crains cependant que l'amitiĂ© de Mr le Ch... ne vous ait aussi procurĂ© la faveur d'un exil. Je vous prie de m'en faire informer, si vous croies quelque risque Ă  me donner de vos nouvelles directement; en attendant, je vous prie d'estre assurĂ© de l'inviolable et sincĂšre atta-. chement avec lequel je suis pour la vie, Monsieur, Votre trĂšs humble et trĂšs obeisant serviteur LE COUTECLX. A Verclives, prĂšs Ecoui, ce 7 octobre 1771. Mr Lemoine de Belleisle sic. ‱—185 — '.'.'.;'...' NOMINATION PAR LA COMMUNAUTÉ DES MARCHANDS DE ROUEN D'UNPRIEUR ET DE DEUX CONSULS 1634. Communication de Si. G. Faucon, greffier en chef du Tribunal de commerce de Rouen 1. L'an mil,six cents trente deux, le jeiidy cinquiesme jour d'aoust, sur les huict heures du matin, nous Raoul Bretel, seigneur de Gremonville, conseiller du Roy en ses Conseils d'Estat et PrivĂ© et prĂ©sident eh sa Cour de Parlement de Normandie, et Pierre de Brinon, conseiller eu ladicte Cour, commissaires depputĂ©s en icelle en ceste partie, prĂ©sence de noble homme maistre Pierre Le Guerchois, advocat gĂ©nĂ©ral de Sa MajestĂ©, et appelle maistre Jacques Varin, commis au greffe civil de ladicte Cour, Sommes, Ă  la requeste de Jehan Le Roux, bourgeois demeurant en ceste ville de Rouen, procureur Syndic de la communautĂ© des Marchands, transportez au monastĂšre et couvent des Cordeliers audict Rouen pour estre procĂ©dĂ©, ainsy qu'il est aceoustumĂ©, Ă  l'ellection d'un prieur et deux consulz ; auquel lieu, en vertu de la commission Ă  nous addressĂ«e par ladicte Cour, le vingt huictiesme juillet dernier, sur la requeste prĂ©sentĂ©e Ă  icelle par ledict Syndic, et suyvant l'Edict du Royet arrestz de ladicte Cour, apprĂšs avoir fait appeller les marchands ayants estĂ© assignez par maistre Helye Pellin et RĂ©gnĂ© De la Motte, huissiers en ladicte Cour, Ă  comparoir, ce dictjour, de matin, par devers nous audict monastĂšre des Cordeliers, aux fins de ladicte 1 On ne conserve, aux archives du Tribunal de commerce de Rouen, qu'un seul cahier des dĂ©libĂ©rations de la juridiction des Prieur et cpnsuls. Ce cahier contient 12 feuillets de 1632 Ă  1634. Nous en avons extrait ce procĂšs-verbal de la nomination du prieur et des deux consuls pour l'annĂ©e commençant au S aoĂ»t 1634. — 186 — ‱ elleetion de pi'ieur et consuls, ' ainsy que lesdicts huissiers nous ont recordĂ© et attestĂ© ayoir bien et deuement faict par les maisons et domicilies desdicts marchands et par chascun des quartiers de ceste dicte ville les semonces et exploiĂ©tz Ă  ce nĂ©cessaires ; lesquelz marchands s'estants comparus en grand nombre, nous avons d'iceux prins etreceu le serment de bien et fidellenient procĂ©der Ă  ladicte Ă«llectioh, et, ce faict, particuliĂšrement l'eeeu les voix et suffrages et finallement trouvĂ© avoir estĂ© nommez et elleux par la pluralitĂ© desdictes voix, ASÇAVOIR Claude Hesbert pour estre prieur, Pierre LanguĂšdor, premier consul, et Jehan Thierry, second consul en la prĂ©sente annĂ©e, lesquelles ellections et nominations nous avons publiĂ©es et dĂ©clarĂ©es ausdits marchands prĂ©sents, et suivant icelles ordonnĂ© que lesdits Hesbert, LanguĂšdor et Thierry feront et presteront le serment et seront par nous reeeus ausdictes charges, Ă  laquelle fin nous estants transportez en l'auditoire de la jurisdiction desdicts prieur et consuls, AVONS, en la prĂ©sence de Pierre Hellot, ayant avec ledict Hesbert et Estienne Le Marchand exercĂ©, en l'annĂ©e derniĂšre, finie cedict jour, lesdictes charges de prieur et consuls, et dudict Le Roux, procureur Syndic, ensemble de plusieurs aultres marchands, tant sepmainiers que aultres, pris le serment dudict Hesbert, prieur, en la maniĂšre accoustumĂ©e et icelluy installĂ© en ladicte charge pour ceste annĂ©e commenceant cedict jour cinquiesme aoust et finissant Ă  semblable jour que l'on comptera mil six cents trente trois, et Ă  luy enjoint de se comporter audict exercice et en toutes ses actions comme un homme de bien doibt faire; lequel Hesbert a, en nostre prĂ©sence, faict appeller quelques causes dont maistre David Durhun, grenier ordinaire de ladicte jurisdiction, a tenu le registre ; et pour le regard desdicts — 187 — LanguĂšdor et Thierry, n'ayants comparu, nous avons ordonnĂ© qu'ils, seront advertis de comparoir pour faire et prester le serment desdictes charges de consuls. Et le samedy, septiesme jour dudict moys d'aoust, sur l'advertissement donnĂ© Ă  nous dict de Brinon, conseiller commissaire, avec ledict Le Roux, Syndic, que lesdicts LanguĂšdor et Thierry estoient en ceste ville et nous attendoient en la jurisdiction desdicts consuls, SOMMES partis du Palais, apprĂšs la levĂ©e de la Cour, pour nous transporter en ladicte jurisdiction, assistez dudict Varin, auquel lieu parvenus sont comparus en personnes lesdicts LanguĂšdor et Thierry; et apprĂšs leur avoir faict entendre qu'ils avoient estĂ© nommez et elleuz, le cinquiesme de ce moys, par la communautĂ© des Marchands de ceste ville, sçavoir ledict LanguĂšdor, premier consul, ledict Thierry, second consul, sur ce que leur avons enjoint de lever la main, par ledict LanguĂšdor a estĂ© dit qu'il supplie la Cour le dispenser de ceste charge, tant pour ne se tenir assez cappable de l'exercice d'icelle que pour y avoir six ou sept ans qu'il est employĂ© aux charges publiques de la Ville 1 ; par ledict Thierry qu'il supplie pareillement estre dispensĂ© de prester le serment quant Ă  prĂ©sent de ladicte charge de second consul jusques Ă  ce que les sieurs Goujon 2, RozĂ©e 3 et Marette 4, anciens consuls, luy ayent rendu une promesse concernante les affaires de ladicte jurisdiction montante soixante six mil livres, en laquelle il s'estoit obligĂ© envers 1 Pierre LanguĂšdor, nommĂ© conseiller de la Ville, 4 juillet 1626, 4 juillet 1629. Son fils Thomas fut nommĂ© maĂźtre des ouvrages et fortifications de la Ville, 2 octobre 1631. 2 Eustache Goujon, consul en 1609, prieur en 1610. 3 Jean RozĂ©e, consul en 1620, prieur en 1621. 4 Antoine Marette, consul en 1623, prieur en 1624. — 188 — eux alors qu'il estoit procureur Syndic, mesmes payĂ© les deniers qu'il a advancez en ladicte qualitĂ© de Syndic pour ladicte jurisdiction, demandant estre sur ce renvoyĂ© audict Parlement, et par ledict Hesbert dit qu'il est vĂ©ritable qu'il y a quelques diffĂ©rents pour ladicte jurisdiction avec ledict Thierry. SUR QUOY nous avons, nonobstant l'excuse proposĂ©e par ledict LanguĂšdor, ordonnĂ©, qu'il prestera prĂ©sentement le serment de ladicte charge de premier consul, ce qu'il a faict, et icelluy installĂ© eu la maniĂšre et ainsy qu'il est accoustumĂ©, et au regard dudit Thierry nous avons icelluy renvoyĂ© se pourveoir par devers la Cour mercredy prochain [SignĂ©] Varin ung paraphe. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 1" juillet 1907. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, juin 1907 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et Belles-Lettres, mars et avril 1907 ; — Public papers of Daniel D. Tompkins, governor of New-York, 1807-1817, Military, vol. 2 et 3, with an introduction by Hugh Hastings, state historian published by the state of New-York ; — Public papers of George Clinton, first governor of NewYork, 1777-1795, 1801-1804, vol VIII. Published by the state of New-York, compiled aud arranged by Hugh Hastings, state historian ; — Notes et Souvenirs. La Rocke-Guyon bailliage et justice de paix, par M. Abel Trimestriel, septembre 1907. — X. 21 — 190 — Bourut, juge de paix du canton de Magny-en-Vexin Seine-et-Oise. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© Mrao J. Lair, sur la proposition de MM. de Beaurepaire et LĂ©opold Delisle n° 674 ; M. Bourut, juge de paix Ă  Saint-SaĂ«ns Seine-InfĂ©rieure, prĂ©sentĂ© par MM. l'abbĂ© Tougard et Le Verdier n° 675. Le SecrĂ©taire rend compte des volumes en prĂ©paration. M. G. PrĂ©vost propose la communication d'un rĂ©cit de voyage en Normandie, Ă©crit en vers, au xvne siĂšcle. M. le PrĂ©sident fait connaĂźtre, au nom de M. L. Delisle, que Mme J. Lair a le plus grand dĂ©sir de voir mettre au jour \ de JumiĂšges, dont M. Lair avait entrepris une rĂ©impression. Les notes que celui-ci a recueillies sont abondantes, le travail est trĂšs avancĂ©; Mme Lair remettrait le tout Ă  un Ă©diteur qui voudrait bien terminer la publication. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE tenue Ă  Rouen, le 25 juillet 1907, en l'HĂŽtel des SociĂ©tĂ©s Savantes. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. PrĂ©sents MM. de Beaurepaire, PrĂ©sident, Le Verdier, SecrĂ©taire, PrĂ©vost, SecrĂ©taire-adjoint, — 191 - le chanoine Tougard, Archiviste, G. Portai, TrĂ©sorier, le D' CoĂ»tai, Membre du Conseil d'administration, L. RĂ©gnier, id. Chr. Allard, Beaurain, Ch. de Beaurepaire, J. de Beaurepaire, l'abbĂ© Blanquart, A. des Guerrots, l'abbĂ© Humblot, Lestringant, Pelay, le vicomte de Polignac. Se sont excusĂ©s de ne pouvoir assister Ă  la sĂ©ance MM. P. Allard, AngĂ©rard, P. Baudry, DĂ©ranger, le comte Ch. de Boury, Ch. BrĂ©ard, l'abbĂ© G. Dclafontaine, G. Faucon, T. Genty, E. GuĂ©nin, l'abbĂ© HĂ©bert, le Dr R. Helot, P. Le Cacheux, le comte R. de Mathan, le comte de Mython, le Dr Panel, le chanoine PorĂ©e, Louis Qnesnel, Roueite, H. Sauvage, SĂ©michon, Ch. Emile-Sorel. M. le PrĂ©sident ouvre la sĂ©ance Ă  deux heures et prononce le discours suivant MESSIEURS ET HONORÉS CONFRÈRES, Dans le cours de l'annĂ©e qui vient de finir, nous avons eu Ă  dĂ©plorer la perte de plusieurs membres de notre SociĂ©tĂ©. Ce sont vous me pardonnerez les oublis que je pourrais commettre M. le duc de Broglie, nom que nous trouvons inscrit sur la premiĂšre de nos listes ; M. Homais, ancien bĂątonnier du barreau de Rouen ; M. Appert, pendant longtemps associĂ© aux savantes recherches de M. de Contades ; M. de Revilliasc, qui jouissait d'une grande autoritĂ© dans le dĂ©partement du Calvados ; M. Depitre, ancien magistrat, et, enlin, MM. Beaucousin et Jules Lair. — 192 — La reconnaissance me fait un devoir de consacrer Ă  ces deux derniers quelques lignes oĂč je ne ferai que rappeler sommairement la part qu'ils ont prise Ă  nos publications. M. Beaucousin LĂ©onard-Auguste, nĂ© Ă  Yvetot le 4 avril 1827, est dĂ©cĂ©dĂ© le 23 avril 1907. AprĂšs de solides Ă©tudes Ă  l'Institution ecclĂ©siastique de cette ville, il prit la direction de la maison de commerce de son pĂšre et mĂ©rita, par sa capacitĂ©, l'estime de ses confrĂšres qui le nommĂšrent membre du Tribunal de commerce d'Yvetot. Par bonheur pour nous, il avait retenu de son instruction premiĂšre un goĂ»t particulier pour l'histoire, et, de bonne heure, il consacra ses loisirs Ă  la recherche de renseignements sur le royaume et la principautĂ© d'Yvetot, qu'on ne connaĂźt guĂšre que par le cĂŽtĂ© lĂ©gendaire et par la cĂ©lĂšbre chanson de BĂ©ranger. Les premiĂšres publications qu'il donna sur ce sujet sont les Lettres patentes de Charles VI, confirmatives des franchises des foires et marchĂ©s d'Yvetot, 1877 ; — Trois documents inĂ©dits sur les rois d'Yvetot, 1878. C'Ă©tait lĂ  comme l'annonce d'un ouvrage considĂ©rable qu'il publia, en 1884, sous le titre de Histoire de la principautĂ© d'Yvetot, ses rois, ses seigneurs. Rien ne lui avait coĂ»tĂ© pour en rassembler les matĂ©riaux, non seulement dans les livres imprimĂ©s c'Ă©tait la partie aisĂ©e de l'entreprise, mais dans les dĂ©pĂŽts publics et principalement dans les archives de M. Vauquelin des Chesnes, descendant du dernier propriĂ©taire de la seigneurie d'Yvetot, archives prĂ©cieusement conservĂ©es au chĂąteau d'Ailly, prĂšs Falaise, et dont l'accĂšs lui fĂ»t gracieusement accordĂ©. Cette publication, qui fait le plus grand honneur Ă  la patience et Ă  l'Ă©rudition de M. Beaucousin, lui ouvrit les portes de l'AcadĂ©mie de Rouen, parfaitement renseignĂ©e sur le mĂ©rite du can- — 193 — didat par un lumineux rapport de M. Octave Marais, un des membres Ă©minentsdu barreau de Rouen, que ne pouvait laisser indiffĂ©rent l'histoire de sa ville natale. Pour nous particuliĂšrement, mais sans trop s'Ă©carter de son sujet favori, M. Beaucousin publia, en 1891, le Registre des fiefs et arriĂšre-fiefs du bailliage de Caux en 1503. Ce document est le plus important que nous possĂ©dions sur les terres nobles de cette partie de notre province aux premiĂšres annĂ©es du xvie siĂšcle. Il nous fournit un nombre considĂ©rable de noms fĂ©odaux, qui sont Ă  rapprocher de ceux que fournissent les montres de 1470, publiĂ©es par AndrĂ© De la Roque. Ce qui ajoute Ă  la valeur de ce rĂŽle de 1503, c'est son caractĂšre officiel. Il fut, en effet, dressĂ©, en vertu de lettres-patentes du roi, donnĂ©es Ă  MĂ con le 30 avril 1503, par le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailli de Caux et par les vicomtes du bailliage ou les officiers de leurs ressorts respectifs, dans le but de fournir une base Ă  des taxes extraordinaires qu'il s'agissait d'Ă©tablir pour pourvoir aux besoins de l'Etat et particuliĂšrement aux frais des guerres d'Italie. Les recherches auxquelles ces lettrespatentes donnĂšrent lieu ne furent point exĂ©cutĂ©es d'aprĂšs un plan uniforme. C'est un point qu'il importait de signaler pour expliquer des diffĂ©rences de rĂ©daction qui auraient pu embarrasser Ă  premiĂšre vue. Il ne paraĂźt guĂšre douteux, soit dit en passant, que des recherches, du mĂȘme genre et Ă  mĂȘme fin, n'aient Ă©tĂ© entreprises dans les autres bailliages de"la Normandie ; et il est assez singulier que nous n'ayons de renseignements que sur celles qui intĂ©ressent le bailliage de Caux. Comme contribution aux travaux d'une autre SociĂ©tĂ©, la SociĂ©tĂ© des Bibliophiles normands, M. Beaucousin a fourni l'EntrĂ©e Ă  Rouen du Roi et de la Reine, d'aprĂšs un imprimĂ© de 1550. La mĂȘme SociĂ©tĂ© lui a dĂ» la communication d'un rĂ©cit manuscrit d'une autre EntrĂ©e, l'EntrĂ©e de Charles VIII Ă  Rouen, qui a fourni un utile complĂ©ment au rĂ©cit du mĂȘme Ă©vĂ©nement, — 194 — publiĂ© d'aprĂšs un imprimĂ© rarissime, des premiers temps de l'imprimerie dans notre ville. Il y a peu d'annĂ©es, alors qu'il Ă©tait affaibli par l'Ăąge et par une cruelle maladie, M. Beaucousin publia les Recherches historiques sur la paroisse et les seigneurs de Valliquerville, canton d'Yvetot Le Havre, 1903, mĂ©moire oĂč l'on retrouve les mĂȘmes qualitĂ©s de clartĂ© et d'exactitude qui distinguent tout ce qui est sorti de sa plume. Combien d'autres localitĂ©s lui Ă©taient tout aussi bien connues et dont il eĂ»t pu Ă©crire l'histoire si la paralysie n'eĂ»t retenu sa main ! Les ouvrages que nous avons mentionnĂ©s, si recommandables qu'ils soient, ne donneraient qu'une idĂ©e incomplĂšte de l'activitĂ© intellectuelle et du savoir de notre excellent confrĂšre. Peut-ĂȘtre en jugerait-on mieux encore en parcourant les nombreuses copies Ă©crites de sa main, les documents originaux qu'il avait recueillis, les notes, abondantes et toujours judicieuses, inscrites par lui sur des feuilles intercalaires, soit dans les ouvrages de sa composition, soit dans ceux de divers auteurs qui s'Ă©taient occupĂ©s de sa chĂšre ville d'Yvetot ou du pays de Caux. Deux parts ont Ă©tĂ© faites par lui de ce trĂ©sor qu'il ne perdait pas de vue, auquel, par sentiment de patriotisme local, il attachait un grand prix et qu'il s'appliquait Ă  accroĂźtre de jour en jour l'une pour la BibliothĂšque de la ville de Rouen, l'autre pour les Archives de la Seine-InfĂ©rieure. La liste sommaire de ces volumes et de ces manuscrits pourrait, ce me semble, Messieurs et honorĂ©s ConfrĂšres, ĂȘtre insĂ©rĂ©e dans le procĂšs-verbal de cette AssemblĂ©e. Ce serait une sorte d'hommage Ă  la mĂ©moire de M. Beaucousin et une indication prĂ©cieuse pour ceux qui voudraient s'occuper de l'histoire d'Yvetot et de ses environs. Ajoulerai-je que, chez M. Beaucousin, les qualitĂ©s du coeur valaient celles de l'esprit ; que tous, sans exception d'opinion, ont rendu justice Ă  la droiture de son caractĂšre, Ă  sa parfaite - 195 — amĂ©nitĂ©, Ă  son dĂ©sintĂ©ressement, Ă  sa modestie, Ă  sa bienveillance qui s'est montrĂ©e inaltĂ©rable dans les Ă©preuves d'une longue maladie, adoucies pourtant par de fortes convictions religieuses et par les soins persĂ©vĂ©rants et dĂ©licats d'une affection aussi intelligente que dĂ©vouĂ©e. .l'Ă©prouverais, je dois l'avouer, un grand embarras Ă  Ă©crire la, biographie d'un autre confrĂšre dont le nom nous fait le plus grand honneur, M. Jules Lair, Ă©rudit profond, habile Ă©crivain, administrateur auquel Ă©taient confiĂ©es avec sĂ»retĂ© les affaires les plus importantes et les plus compliquĂ©es, homme douĂ© d'une souplesse d'esprit vĂ©ritablement merveilleuse et d'une puissance de travail dont, je crois, on citerait peu d'exemples. Je me bornerai Ă  quelques indications qui ne tarderont pas Ă  paraĂźtre superflues, lorsque l'AcadĂ©mie des Inscriptions, Ă  laquelle notre confrĂšre appartenait, aura consacrĂ© Ă  sa mĂ©moire une notice digne de lui. M. Jules Lair, nĂ© Ă  Caen le 25 mai 1830, est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Paris, dans son hĂŽtel de la rue Bossuet, le 16 mai 1907. Il fut un des plus brillants Ă©lĂšves du LycĂ©e de sa ville natale. Les SociĂ©tĂ©s de l'Ecole des Chartes, de l'Histoire de France, de l'Histoire de Paris, l'eurent tour Ă  tour pour prĂ©sident. II fut aussi directeur de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Normandie, qui le comptait parmi ses collaborateurs les plus actifs et les plus distinguĂ©s. En 1901, il fut nommĂ© membre libre de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, en remplacement de M. CĂ©lestin Port, dĂ©cĂ©dĂ©, dont il n'oublia pas de faire l'Ă©loge. L'AcadĂ©mie française lui avait dĂ©cernĂ© le prix Therouanne au concours de 1891. On lui doit Une histoire de Mademoiselle de la ValliĂšre, 1881 ; une autre du Surintendant Fouquet, 1891, toutes deux pleines de renseignements nouveaux, et oĂč le scrupule de l'Ă©rudition ne nuit pas Ă  la limpiditĂ© et Ă  l'agrĂ©ment du rĂ©cit. — 196 — Je range, parmi les publications Ă©trangĂšres Ă  notre province, les ouvrages suivants Fragment inĂ©dit de la vie de Louis VII, prĂ©parĂ©e par Suger, 1874 ; — MĂ©moires sur deux chroniques latines composĂ©es au XII' siĂšcle Ă  l'abbaye de Saint-Denis, mĂȘme annĂ©e ; — Encyclique du pape Sergius relative Ă  un projet de croisade vers -1040 ; — Discours prononcĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© de l'histoire de France, le 4 mai 1897, dans lequel, Ă  la suite de diverses notices nĂ©crologiques, nous remarquons un intĂ©ressant exposĂ© de l'origine et des dĂ©veloppements du cĂ©lĂšbre ouvrage, l'Histoire des Gaules; — Conjectures sur les chapitres XVII et XIX du livre H de l'Histoire ecclĂ©siastique de GrĂ©goire de Tours, 1898 ; — Origine et, histoire de la foire du lendit, 1896 ; — La captivitĂ© de François Pouqueville Ă  Constantinople en 4800 et 4804 ; — Histoire de la seigneurie et de la paroisse de Bures dĂ©partement de Seine et-Oise. Une large part est faite Ă  la Normandie dans les savantes recherches de M. Jules Lair. On s'en rendra compte par cette simple Ă©numĂ©ration Etude historique et littĂ©raire sur Mezeray, Caen, 1856 extrait du journal de l'Ordre et la LibertĂ©, qui paraissait Ă  Caen dans ce temps-lĂ  ; -— Etude sur les Fleurs de Normandie Normannioe Flores, recueil de poĂ©sies latines et françaises de Marie-AndrĂ© Chaligny, chanoine de Ferdwi, Caen, 1859 ; — Histoire du Parlement de Normandie depuis sa translation de Caen, au mois de juin 4589, jusqu'Ă  son retour Ă  Rouen en avril 4594, ouvrage couronnĂ© par l'AcadĂ©mie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen, le 26 novembre 1856, Caen, 1861 ; — Etudes sur les origines de l'ĂšvĂȘchĂ© de Bayeux, 1862 ; — Les Normands dans Vile d'Oscelle, que l'auteur identifie avec les Ăźles de Jeufosse extrait des MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de Pontoise et du Vexin; — Recherches sur une maison Ă  Paris oĂč demeura Malherbe de 4606 Ă  4627 extrait, du Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Paris; — Un Ă©pisode romanesque des temps — 197 — des Croisades il s'agit de l'aventure Ă©trange du fameux BoĂ©mond, prisonnier des mahomĂ©tans, et tirĂ© de captivitĂ© grĂące Ă  l'amour qu'il inspira Ă  la fille de Danisman, laquelle l'Ă©pousa et se fit chrĂ©tienne vers l'an 1100 MĂ©moires de la mĂȘme SociĂ©tĂ© ; — Dudonis Sancti Quintini de moribus et actis primorum Normannioe ducum, Caen, 1855, in-4° de 317 pages, ouvrage couronnĂ© par la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Normandie, le 25 novembre 1858, et publiĂ© au tome XXIII de ses MĂ©moires. Ce document historique, dĂ©jĂ  publiĂ© par AndrĂ© Duchesne, nous est donnĂ© sous une forme plus parfaite et qui paraĂźt dĂ©finitive. Il est prĂ©cĂ©dĂ© d'une longue introduction oĂč est Ă©tablie la valeur, comme piĂšce historique, de cette chronique, Ă©crite dans un style prĂ©tentieux et souvent d'une grande obscuritĂ©. 11 faut rapprocher de cette belle publication, qui mit le comble Ă  la rĂ©putation de notre confrĂšre, son Etude sur la vie et la mort de Guillaume Longue-EpĂše, duc de Normandie, Paris, 1893, Ă©tude qui avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par la Complainte sur l'assassinat de Guillaume Longue-EpĂ©e, poĂšme latin composĂ© vers 943, signalĂ© par M. Gaston Paris, Ă©lucidĂ© et interprĂ©tĂ© par M. Lair, non sans de trĂšs sĂ©rieuses difficultĂ©s. Je citerai encore du mĂȘme auteur l'Essai historique et topographique sur la bataille de Formigny, livrĂ©e le 45 avril 4450, publiĂ© en 1903, auquel il convient cependant de comparer un travail d'un autre Ă©rudit normand, aussi membre de l'Institut, M. Charles-Richard Joret. NommĂ© prĂ©sident d'honneur de notre SociĂ©tĂ© en 1880, M. Jules Lair avait toute l'autoritĂ© nĂ©cessaire pour nous tracer un plan de travaux que nous ferons sagement de ne pas perdre de vue. Il nous recommandait principalement la réédition d'anciennes chroniques, dont les exemplaires sont devenus rares et qui gagneraient considĂ©rablement Ă  ĂȘtre publiĂ©es Ă  nouveau en s'aidant des manuscrits encore existants et en les comparant soigneusement entre eux. — 198 — Ne souffre-ton pas, nous disait-il, quand on voit des historiens locaux, des archĂ©ologues d'ailleurs pleins de zĂšle, rĂ©duits Ă  reproduire des citations de seconde main, limitĂ©s qu'ils sont aux ressources d'une mĂ©diocre bibliothĂšque de petite ville, Ă  laquelle on n'a rien ajoutĂ© depuis le jour oĂč elle fut formĂ©e des dĂ©bris des anciennes bibliothĂšques monastiques ? Ces sortes de travaux, moins brillants qu'utiles, sont comme un prĂȘt fait Ă  l'Ă©tude et que l'Ă©tude rend au centuple. C'est le remplacement des chemins Ă©troits et tortueux par des voies larges et directes. Donner les Ă©ditions et propager les bons textes, c'est renouveler l'outillage de la science historique. » PrĂȘt Ă  joindre l'exemple au prĂ©cepte, comme suite aux Ă©ditions qu'il avait dĂ©jĂ  donnĂ©es, et que je viens de rappeler, i! nous offrait une nouvelle Ă©dition de Guillaume de, JumiĂšges, qui prendrait place Ă  cĂŽtĂ© de l'Orderic Vital, que nous devons Ă  deux Ă©rudits normands, sympathiques et Ă©minents entre tous, MM. Auguste Le PrĂ©vost et LĂ©opold Delisle. Si votre Conseil, ajoutait-il, veut bien examiner et accepter ce travail, je ferai de mon mieux pour ne pas tromper une seconde fois votre attente. » La premiĂšre fois Ă  laquelle M. Jules Lair fait allusion, est prĂ©cisĂ©ment son discours qui, loin de nous apporter quelque mĂ©compte, fut saluĂ© par d'unanimes applaudissements. La seconde fois, ces sentiments seront encore plus vifs, et nous accueillerons avec le plus grand plaisir Guillaume de JumiĂšges paraissant sous le nom de M. Jules Lair. Nous avons lieu d'espĂ©rer que cette bonne fortune ne nous Ă©chappera pas, parce que nous savons que tous les Ă©lĂ©ments de cotte Ă©dition, si soigneusement prĂ©parĂ©e, sont entre des mains fidĂšles, prĂȘtes Ă  s'en dessaisir dĂšs que l'occasion se prĂ©sentera d'en faire un utile emploi. En attendant cette publication depuis longtemps souhaitĂ©e, nous avons Ă  vous prĂ©senter aujourd'hui le premier volume d'un recueil de piĂšces relatives Ă  la pĂ©riode de l'occupation — 199 — anglaise, l'une des plus intĂ©ressantes, mais aussi des plus douloureuses de notre pays. L'Ă©diteur, M. Le Cacheux, vous est connu, et il me paraĂźt inutile de faire l'Ă©loge de son Ă©rudition, Ă  laquelle aurait certainement applaudi son compatriote et son modĂšle, M. SimĂ©on Luce. Ce volume n'acquitte qu'une partie de la dette quenousavons contractĂ©e envers vous, et nous sommes une fois dĂ©plus rĂ©duits Ă  l'humiliation de solliciter votre indulgence. Nous dĂ©sirerions pouvoir vous dire que ce sera la derniĂšre fois, mais nous craindrions de manquer Ă  la vĂ©ritĂ©, parce que l'expĂ©rience nous a appris que souvent notre bonne volontĂ© est restĂ©e impuissante par le fait d'Ă©diteurs trop scrupuleux ou d'un imprimeur trop occupĂ©. Du moins nous avons l'espoir que l'annĂ©e ne s'Ă©coulera pas sans qu'un nouveau volume la moitiĂ© au moins en est imprimĂ©e puisse vous ĂȘtre distribuĂ©. Il s'ajoutera Ă  notre collection de MĂ©langes et contiendra des textes intĂ©ressants pour l'histoire de la marine, du diocĂšse d'Evreux, de la vicomte de NeufchĂ tcl, de la baronnie d'Esneval et des fiefs de la vicomte de Pont-Audemer, dus Ă  la collaboration de M. l'abbĂ© Blanquart, de MM. Milet, Fiquet, BĂ©ranger et Le Cacheux. De prĂ©cieux documents, empruntĂ©s aux riches archives du chĂąteau de Saint Jean de-Cardonnay, nous ont Ă©tĂ© communiquĂ©s par M. le vicomte de Polignac. Ils sont, pour la plupart, relatifs Ă  une double mission de Spifame, gĂ©nĂ©ral des finances, chargĂ© par le roi de procurer Ă  l'Etat, au moyen d'impositions sur les possesseurs de fiefs et sur les villes, et de prĂȘt d'argenterie, les fonds nĂ©cessaires Ă  la rançon des enfants de François I". Ces documents vont complĂ©ter notre volume de MĂ©langes. GrĂące aux soins de notre dĂ©vouĂ© secrĂ©taire, M. Pierre Le Verdier, notre Bulletin continue de paraĂźtre avec exactitude et est fourni d'utiles documents. Ce rĂ©sultat, comme bien vous le pensez, n'est pas obtenu sans peine. 11 acquiert d'annĂ©e en annĂ©e, Ă  celui qui nous le procure, un nouveau droit Ă  notre reconnaissance. — 200 — Combien aussi, Messieurs et honorĂ©s ConfrĂšres, devons-nous savoir grĂ© Ă  M. le prince de Montholon du prĂ©sent qu'il veut bien nous faire de son beau volume de l'Inventaire du Chartrier de la RiviĂšre-Bourdet, 1206-1862! Nous savons qu'en outre des documents historiques conservĂ©s dans les dĂ©pĂŽts publics, il en existe un grand nombre dans les archives privĂ©es, notamment dans celles des anciennes familles dont les membres ont rempli d'importantes fonctions. En nous rĂ©vĂ©lant les trĂ©sors du chartrier de la RiviĂšre-Bourdet, M. le prince de Montholon a fait autant, sinon mieux que ce que font les archvistes de l'Etat ou des villes par la publication de leurs inventaires. Mais, de plus, il a donnĂ© un exemple qui, s'il Ă©tait suivi, rendrait la tĂąche de notre SociĂ©tĂ© plus facile, et contribuerait puissamment au progrĂšs des Ă©tudes historiques dans notre pays. — AprĂšs ce discours, unanimement applaudi, la parole est donnĂ©e Ă  M. le Dr Coutan, rapporteur de la Commission des fonds et archives, qui s'exprime ainsi MESSIEURS, La Commission des fonds, composĂ©e de MM. le Dr Panel, VallĂ©e et Coutan, m'a confiĂ© le soin de vous prĂ©senter son rapport financier. RECETTES En caisse au 30 juin 1906 fr. 28 Reçu de M. Lestringant, pour vente de volumes, en 1905-1906, jusqu'au 5 juillet 1906... . 266 30 Reçu de l'UniversitĂ© Laval Canada pour solde sur le prix d'ouvrages fournis 170 » Balance d'intĂ©rĂȘts, au 30 juin 1906, des fonds dĂ©posĂ©s au Comptoir d'Escompte 13 10 Balance desdits intĂ©rĂȘts, au 31 dĂ©cembre 1906. 20 35 220 cotisations 8 1905-1906; 2121906-1907. » Total des recettes fr. 03 — 201 — DÉPENSES Souscription au ComitĂ© des fĂȘtes de Corneille.. 20 fr. » Frais d'administration recouvrements, correspondance, convocations, assurances, expĂ©didition expĂ©didition volumes, garde du dĂ©pĂŽt 452 55 Loyer du dĂ©pĂŽt, un an Ă  PĂąques 1907 100 » Facture de l'imprimeur, M. Gy MĂ©langes, 6 sĂ©rie, etc 35 Total des dĂ©penses fr. 90 BALANCE Recettes fr. 03 DĂ©penses 90 Avoir au 30 juin 1907 fr. 13 En dĂ©pĂŽt au Comptoir d'Escompte fr. 86 En caisse chez le TrĂ©sorier 301 27 Avoir au 30 juin 1907 fr. 13 9 neuf cotisations restent Ă  recouvrer. M. Lestringant a vendu 24 volumes au prix total de 183 fr. 75 dont il y a lieu de dĂ©duire pour frais de port 7 90 11 reste donc devoir Ă  la SociĂ©tĂ© 175 fr. 85 En rĂ©sumĂ©, la situation financiĂšre est satisfaisante. Nous devons, il est vrai, Ă  M. Gy, sur l'exercice 1905-1906, outre diverses fournitures, l'impression des Actes de la Chancellerie d'Henri VI, concernant la Normandie sous la domination anglaise, Ă©ditĂ© par M. P. Le Cacheux et distribuĂ© au cours de la prĂ©sente sĂ©ance. Les ressources qui resteront disponibles aprĂšs ce rĂšglement assureront la publication des deux volumes affĂ©rents au — 202 — prĂ©sent exercice, publication retardĂ©e jusqu'ici par des causes indĂ©pendantes de notre volontĂ©. N'oublions pas, en terminant, de tĂ©moigner du zĂšle avec lequel notre TrĂ©sorier, M. Portai, nous prĂȘte sou concours le plus dĂ©vouĂ©. MESSIEURS, La Commission des Archives, constituĂ©e comme la prĂ©cĂ©dente, a examinĂ© les comptes de M. l'Archiviste, pour l'exercice 1906-1907 ; voici le rĂ©sultat de cet examen. Au 30 juin 1906, 389 volumes se trouvaient en dĂ©pĂŽt chez M. Lestringant, libraire de la SociĂ©tĂ©, et chez MM. Picard et Jouan, ses correspondants Ă  Paris et Ă  Caen. Pendant l'exercice 1906-1907, M. Lestringant a reçu 220 volumes, ce qui constitue, au total, 609 volumes. Pendant le mĂȘme exercice, M. Lestringant a remis sur bons Ă  divers membres 175 volumes et en a vendu 24. Il reste donc Ă  sa charge 410 volumes. Lu produit de la vente a Ă©tĂ© de 183 fr. 75 Le total des dĂ©bours est de 7 90 M. Lestringant redoit donc Ă  la SociĂ©tĂ©....... 175 fr. 85 M. Wilhelm avait en charge, au 30 juin 1906, dans le dĂ©pĂŽt confiĂ© Ă  ses soins, 4,452 volumes. Pendant l'exercice 1906-1907, il est entrĂ© dans ce dĂ©pĂŽt 101 volumes, mais il en est sorti 241 ; d'oĂč il rĂ©sulte que M. Wilhelm a eu charge, Ă  ce jour, 4,412 volumes. RĂ©sumĂ© DĂ©pĂŽt chez les libraires 410 volumes. DĂ©pĂŽt rue de Fontenelle — Total volumes. La SociĂ©tĂ© possĂ©dait, au 30 juin 1906, 4,941 volumes ; elle en possĂšde, Ă  ce jour, i,822, soit une diminution de 119 unitĂ©s. — 203 — Quarante-neuf volumes ou brochures sont entrĂ©s dans la bibliothĂšque de la SociĂ©tĂ© et ont Ă©tĂ© inscrits sous les n 0' 1214 Ă  12H3. La Commission vous propose, Messieurs, d'adresser les plus vifs remerciements Ă  notre archiviste, l'Ă©rudit chanoine Tougard, et Ă  MM. Lestringant et Wilhelm, qui ont fourni, avec leur ponctualitĂ© habituelle, tous les Ă©lĂ©ments de ce rapport. Les comptes de M. le TrĂ©sorier et ceux de M. l'Archiviste sont dĂ©posĂ©s sur le bureau, avec les piĂšces justificatives. Ils sont approuvĂ©s, et MM. G. Portai et le chanoine Tougard sont remerciĂ©s du zĂšle avec lequel ils veulent bien s'acquitter de leurs fonctions. MM. Lestringant et Williem sont Ă©galement remerciĂ©s de leur exactitude . — L'ordre du jour appelle le renouvellement partiel du Conseil d'administration. Sont réélus pour trois ans, les membres sortants et rééligibles, MM. de Beaurepaire, le Dr Panel, G. VallĂ©e, G. Faucon. Est Ă©lu, pour la mĂȘme pĂ©riode, M. de Beaurepaire, avocat, en remplacement de M. Henri Wallon, dĂ©missionnaire par suite de maladie. — Pendant le scrutin, distribution a Ă©tĂ© faite aux membres prĂ©sents du volume Actes de la chancellerie d'Henri VI, concernant la Normandie sous la domination anglaise 1422-1435, tome I, par M. P. Le Cacheux Exercice 1905-1906 — M. le PrĂ©sident ayant rĂ©cemment dĂ©couvert l'acte de — 204 — dĂ©cĂšs de Thomas Corneille, abbĂ© d'Aiguevive, fils du grand Corneille, en donne connaissance Ă  ses confrĂšres. — La sĂ©ance est levĂ©e Ă  trois heures. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 25 juillet 1907. PrĂ©sidence de M. Ch. DP BEAUREPAIRE, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, t. XXVII ; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, t. XXVI, nos 1 et 2 ; — Journal des Savants, juillet 1907 ; — Revue historique, juillet-aoĂ»t 1907 et Table gĂ©nĂ©rale, 1901-1905; — Discours prononcĂ©s Ă  la sĂ©ance gĂ©nĂ©rale du CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s Savantes Ă  Montpellier, le 6 avril 1907, par MM. Gaston Darboux, Vigie, Ch. Flahault, et Dujardin-Beaumetz ; — Extraits du Smit/isonian report for 1905, nos 1679, 1682, 1683,1689, 1690, 1691 ; — Annuaire de VUniversitĂ© Laval pour l'annĂ©e acadĂ©mique, 1907-1908. Le Conseil s'est rĂ©uni, suivant l'usage, Ă  l'issue de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, et a constitue son Bureau pour l'annĂ©e 1907-1908. Sont Ă©lus PrĂ©sident, M. Ch. de Beaurepaire Vice-PrĂ©sident, Mgr J. Loth ; SecrĂ©taire, M. Le Verdier ; — 205 — SecrĂ©taire-adjoint, M. PrĂ©vost ; TrĂ©sorier, M. G. Portai ; Archiviste, M. le chanoine Tougard. Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. Bourut, juge de paix, rĂ©cemment admis dans la SociĂ©tĂ©. Il vote une participation de cinquante francs Ă  la souscription pour le rachat de la maison de P. Corneille, rue de la Pie, Ă  Rouen. Le SecrĂ©taire rend compte des publications en prĂ©paration. Le volume des MĂ©langes pourrait ĂȘtre terminĂ©, s'il ne manquait encore le mĂ©moire attendu de M. Semichon. Celui-ci n'ayant pu promettre son travail Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance, et la nĂ©cessitĂ© s'imposant de complĂ©ter le volume sans autre retard, le Conseil dĂ©cide d'y insĂ©rer les documents relatifs Ă  la commission du trĂ©sorier Spifame en Haute-Normandie, communiquĂ©s par M. le vicomte de Polignac ; M. de Beaurepaire veut bien se charger de les Ă©diter. II DOCUMENTS HISTORIQUES ACTE D'INHUMATION DE THOMAS CORNEILLE, ABBÉ D'AIGDEVIVE . Dans son tableau de la Descendance de Pierre Corneille^, M. Marty-Laveaux n'indique pas d'une maniĂšre prĂ©cise la date du dĂ©cĂšs de Thomas Corneille, abbĂ© d'Ai1 d'Ai1 biographique sur Pierre Corneille, Paris, 1868, p. 90. 22 — 206 — guevive. Cette date nous est fournie par un acte d'inhumation inscrit dans les registres de i'Ă©tat-civil de la paroisse Saint-LĂŽ de Rouen, acte que nous croyons Ă  propos de publier. On y remarquera la constatation de la prĂ©sence simultanĂ©e dans cette ville, de cet abbĂ©, de Jacques de Farcy, son beau-frĂšre, et de Dom BenoĂźt de Bois-le-Comte, religieux thĂšatin, ce qui s'explique naturellement par un procĂšs pendant au Parlement de Normandie, les intĂ©ressant tous trois au mĂȘme titre, comme hĂ©ritiers de Pierre Corneille. M. Ed. Gosselin parle de ce procĂšs dans une intĂ©ressante notice intitulĂ©e Pierre Corneille [le pĂšre, maĂźtre des Eaux et ForĂȘts et sa maison de campagne, 1864, pp. 42, 43. Outre les signatures des trois cohĂ©ritiers indiquĂ©s dans l'acte, on voit figurer celle d'un Corneille, qui me paraĂźt n'ĂȘtre autre que celle d'un cousin, domiciliĂ© sur la mĂȘme paroisse Saint-LĂŽ, et qui, peut-ĂȘtre, en sa qualitĂ© de parent, aurait offert chez lui l'hospitalitĂ© aux trois plaideurs. Il s'appelait NoĂ«l Corneille, Ă©cuyer, sieur de Saucuisne ? 1. Il avait Ă©pousĂ© une demoiselle GeneviĂšve de Surmont. Leur fille Catherine avait Ă©pousĂ©, le 2 juin 1670, I C'Ă©tait le petit-fils ou l'arriĂšre-petit-flls de Pierre Corneille, le rĂ©fĂ©rendaire, et de. Barbe Houel. 20 octobre 1617, Guillaume Corneille, Ă©cuyer, sieur de Sacuine, demeurant en la ville de Conches, confesse avoir reçu de François G, son frĂšre, procureur en la Cour, 1,400 1. t. pour le racquit de 100 1. de rente. Ce Guill. Ă©tait le fils de Pierre C. et de Barbe Houel. — NoĂ«l, garde du corps de S. M., fils de Guillaume qui prĂ©cĂšde. Il prend le titre de sieur de Saucuine dans le contrat de location d'une chambre en la ville de Rouen, 9 sept. 1645. — 207 — en l'Ă©glise Saint-LĂŽ, Daniel d'Eschallou, Ă©cuyer, sieur du Doguey ?, fils de Mathieu d'Eschallou, Ă©cuyer, sieur du Hamel, et de demoiselle Suzanne Le Cloustier. CH. DE B. Du mercredy 19e aoust 1699. Le corps de feu Monsieur Thomas Corneille, abbĂ© d'Aiguive sic, ĂągĂ© de 43 ans, decedĂ© du 18°, a estĂ© inhumĂ© dans la chapelle de la Vierge de notre Ă©glise, prĂ©sence de Monsieur Jacques de Farcy, chevalier, conseiller du Roy, prĂ©sident des thesoriers de France au bureau d'Aiencon, son beau frĂšre, et de Dom Benoist de Bois le Comte, theatin, son neveu. SignĂ© de Farcy, Dom Benoist de Bois le Comte, theatin, Corneille. III BIBLIOGRAPHIE ÉTAT SOMMAIRE DES OUVRAGES LÉGUÉS PAR M. A. BEAUCOUSIN A la BibliothĂšque de Rouen Histoire de la principautĂ© d'Yvetot, de M. Beaucousin, exemplaire interfoliĂ©, additions manuscrites. Yvetot et ses seigneurs, de M. Hellot, 1884, exemplaire interfoliĂ©, remarques manuscrites. Dissertation sur l'origine du royaume d'Yvetot, de l'abbĂ© de Vertot, extrait des MĂ©moires de littĂ©rature. Les Ă©glises de l'arrondissement d'Yvetot, de M. l'abbĂ© Cochet, 2 volumes interfoliĂ©s, additions et rectifications manuscrites. — 208 — Recueil de lettres-patentes, arrĂȘts du Conseil, etc., concernant la principautĂ© d'Yvetot, formant un nombre de 175 piĂšces. Copies de M. Beaucousin. Recueil de documents inĂ©dits concernant la principautĂ© d'Yvetot de 1306 Ă  1789. Copies de M. Beaucousin. Autre recueil de documents concernant Yvetot de 1021 Ă  1803. Copies de M. Beaucousin. Cartulaire d'Yvetot ou recueil du chartes, titres, documents se rapportant Ă  la principautĂ© et aux seigneurs d'Yvetot, en 2 volumes comprenant 284 piĂšces. Copies. Autre volume comprenant la copie du ms. de Bigot Bibl. de Rouen, F. Martainville, Y. 5. en ce qui concerne les familles nobles du bailliage de Caux, diffĂ©rents mĂ©moires, desgins et vues. Aux Archives du dĂ©partement de la Seine-InfĂ©rieure Deux liasses de piĂšces relatives Ă  Yvetot et aux communes environnantes copies, aveux, quelques plans, divers mĂ©moires imprimĂ©s, des lettres autographes notamment une de Berryer. PiĂšces normandes, dont la plus ancienne, de 1352, concerne la terre de Taillanville. Terrier de la principautĂ© d'Yvetot, de 1566. Copie de M. Beaucousin. Plaids de gage-piĂšge de la principautĂ© d'Yvetot, 16781756. Notes et copies concernant la seigneurie de Valliquerville. Album normand, grand in-folio. BULLETIN DK LA SOGIÉ-TiDE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i H ! \ '-'.'S ,. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 4 novembre 1907. PrĂ©sidence de M. CH. DB BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. etarchĂ©ol. de l'Orne, t. XXVI, n° 3; — Bulletin trimestriel delĂ  SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1907, n° 1 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et Belles-Lettres, mai-juin, juillet-aoĂ»t 1907 ; — Journal des Savants, aoĂ»t, septembre 1907; — Bibliographie des travaux histor. et archĂ©ol. publiĂ©s par les SociĂ©tĂ©s savantes de la France, t. V, lre et 2me livr.; — Bibliographie annuelle des travaux histor. et archĂ©ol. publiĂ©s par Trimestriel, dĂ©cembre 1907. — X. 23 — 210 — les SociĂ©tĂ©s savantes de la France, 1903-04 ; — Revue historique, 1907. Le Conseil s'occupe des volumes en prĂ©paration ; il ne perd pas de vue qu'il y a lieu d'assurer, en ce moment, la publication de quatre volumes, afin de satisfaire aux distributions des deux exercices 1906-7 et 1907-8. Plusieurs membres insistent auprĂšs de M. le PrĂ©sident pour qu'il donne Ă  la SociĂ©tĂ© son dictionnaire des noms de lieu de la Seine-InfĂ©rieure, ouvrage considĂ©rable, tant par l'Ă©tendue des recherches et l'abondance des informations, que par ses proportions, achevĂ© depuis plusieurs annĂ©es, et susceptible de rendre les plus signalĂ©s services aux Ă©tudes concernant l'histoire de la haute Normandie. M. le PrĂ©sident rĂ©pond qu'il ne redouterait peut-ĂȘtre pas l'entreprise, malgrĂ© qu'il faille prĂ©voir plusieurs volumes, mais il craint que cette publication, qui aurait pour objet une oeuvre personnelle, et non un texte ancien, ne soit pas conforme au programme statutaire des travaux de la SociĂ©tĂ©. On rĂ©pond que, s'il en Ă©tait ainsi, tous les sociĂ©taires applaudiraient Ă  ce que, Ă  l'occasion de cette publication, on ait, par exception et pour une fois seulement, fait flĂ©chir le rĂšglement, en raison du haut intĂ©rĂȘt et de l'utilitĂ© qu'elle prĂ©senterait. Le Conseil adopte en principe cette publication et prie M. de Beaurepaire de bien vouloir examiner s'il ne lui serait pas possible de dĂ©fĂ©rer Ă  ce voeu. A propos des documents concernant la taxe assise pour la rançon du roi François Ier et des enfants de France, — 211 — communiquĂ©s par M. le Vte de Polignac, et qui vont paraĂźtre dans la] sĂ©rie de MĂ©langes, aujourd'hui sous presse, M. PrĂ©vost signale des piĂšces relatives au mĂȘme objet conservĂ©es aux Archives de l'Eure celles-ci donnent la description d'environ 58 fiefs dĂ©pendant de la vicomte de Breteuil, avec les dĂ©clarations passĂ©es parune trentaine de possesseurs. M. le PrĂ©sident donne quelques renseignements sur le manuscrit fameux de Dom Lenoir, que son possesseur a bien voulu communiquer Ă  l'un de nos confrĂšres il semblerait que le cĂ©lĂšbre bĂ©nĂ©dictin n'a rien rĂ©digĂ© de son histoire de la Normandie, mais qu'il aurait simplement rĂ©uni une collection de copies en nombre considĂ©rable en vue de cette histoire. Une lettre ministĂ©rielle du 25 juillet a annoncĂ© que M. le Ministre de l'Instruction publique a accordĂ© Ă  la SociĂ©tĂ©, en principe», une subvention en vue d'aider ses travaux, mais l'ordonnancement de cette subvention, dont le chiffre n'est pas indiquĂ©, Ă©tant impossible actuellement, le mandat sera dĂ©livrĂ©, dĂšs que les circonstances le permettront ». SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION Bu 2 dĂ©cembre 1907. PrĂ©sidence de M. l'abbĂ© TOUGARD. Ouvrage offert et dĂ©posĂ© sur le bureau Revue historique, 1907. — 212 — En l'absence de M. le PrĂ©sident et de M. le "Vice-PrĂ©sident, M. l'abbĂ© Tougard est priĂ© de prĂ©sider la sĂ©ance. Est enregistrĂ©e la dĂ©mission de M. L. Barbe. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ© S. A. Mgr le Comte d'Eu n° 676, sur la proposition de M. le PrĂ©sident et de M. le SecrĂ©taire. Distribution est faite aux membres prĂ©sents des MĂ©langes, septiĂšme sĂ©rie. Ce volume est affectĂ© Ă  l'exercice 1906-07. . M. BrĂ©ard fait connaĂźtre que le Cartulaire de SaintHimer est imprimĂ©, et il prĂ©sente le texte prĂ©parĂ© par lui du Cartulaire de Briquebec. Il annonce que ce nouveau travail pourra ĂȘtre bientĂŽt remis Ă  l'imprimerie. Un grand nombre de chartes ont Ă©tĂ© rĂ©duites Ă  une analyse, de façon Ă  ce que les deux cartulaires rĂ©unis ne dĂ©passent pas la matiĂšre d'un volume. M. le PrĂ©sident a reçu une lettre 4e Mme Jules Lair, en date du 23 novembre, dans laquelle celle-ci annonce qu'elle rĂ©unit les notes recueillies par son mari, en vue d'une Ă©dition de la Chronique de Guillaume de JumiĂšges, et qu'elle remettra le tout Ă  M. LĂ©opold Delisle, afin'que la SociĂ©tĂ© de l'Histoire delNormandie soit mise Ă  mĂȘme de rĂ©aliser cette publication. Le Conseil reçoit avec reconnaissance cette communication et dĂ©cide d'exprimer Ă  Mme Lair ses sentiments'ĂŻde gratitude. Le Conseil renvoie Ă  l'examen de deux commissions deux documents dont l'impression est proposĂ©e, savoir un recueil manuscrit de documents concernant la vie de — 213 — l'amiral de Tourville, et une histoire du B. Achard, Ă©vĂȘque d'Avranches au xir 3 siĂšcle. Le Conseil, au nom de la SociĂ©tĂ©, s'associe Ă  l'hommage que l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres doit rendre dans quelques jours Ă  M. LĂ©opold Delisle Ă  l'occasion du cinquantiĂšme anniversaire de son Ă©lection Ă  l'Institut. II DOCUMENTS HISTORIQUES ÉTABLISSEMENT D*UN CIMETIERE PROTESTANT A ROUEN 1786 En exĂ©cution de la dĂ©claration du roi du 19 novembre 1776, un arrĂȘt du Parlement de Rouen du 7 aoĂ»t 1780 ordonna la suppression des cimetiĂšres joignant les Ă©glises paroissiales de la ville, et leur remplacement par des cimetiĂšres suburbains. Cette dĂ©cision appela l'attention sur les inhumations des protestants. Ceux-ci avaient Ă©tabli, pour la sĂ©pulture de leurs coreligionnaires, un cimetiĂšre privĂ© dans un terrain situĂ© rue de la Rose, non loin des murs de la ville, au quartier Saint-Hilaire. Us durent se soumettre Ă  la lĂ©gislation nouvelle. A cet effet, M. de Bonissent, conseiller au Parlement, commissaire delĂ  Cour, invita, au mois de septembre 1783, le sr Couturier, nĂ©gociant, demeurant rue Porche-FourrĂ©, paroisse Saint-Maclou, Ă  se concerter avec les membres de sa religion. — 214 — Les principaux d'entre eux s'assemblĂšrent aussitĂŽt, et, aprĂšs dĂ©libĂ©ration, prĂ©sentĂšrent au Parlement un mĂ©moire ou requĂȘte aux fins de permettre aux protestants de se rĂ©unir et de se cotiser, Ă  l'effet d'acheter un terrain hors ville, et de rĂ©partir tous les frais, nĂ©cessitĂ©s par l'Ă©tablissement du cimetiĂšre nouveau, sur les chefs de famille de la religion rĂ©formĂ©e, proportionnellement Ă  leurs facultĂ©s. Cette requĂȘte contient, dans ses motifs, un rappel des anciens cimetiĂšges dont ceux de la religion avaient usĂ© antĂ©rieurement a Rouen. L'arrĂȘt, qui a Ă©tĂ© imprimĂ©, fut rendu le 16 janvier 1784 sauf sur le chef de l'exemption des impĂŽts royaux, passĂ© sous silence, il est conforme Ă  la requĂȘte, et ordonne notamment ceci est Ă  remarquer, alors que les protestants ne formaient aucune communautĂ© lĂ©galement reconnue qu'exĂ©cutoire sera accordĂ© par le Lieutenant gĂ©nĂ©ral de police du rĂŽle qui sera dressĂ© » pour le paiement des frais d'acquisition et de clĂŽture dudit terrain ainsi que de toutes autres dĂ©penses nĂ©cessitĂ©es par la translation du cimetiĂšre actuel. Une dĂ©libĂ©ration des chefs de famille, du 21 fĂ©vrier 1784, donna mission Ă  plusieurs d'entre eux de mettre Ă  exĂ©cution les prescriptions de l'arrĂȘt du Parlement. Un autre arrĂȘt, du 30 juin 1785, fixa la superficie du terrain Ă  acquĂ©rir eu Ă©gard Ă  la population, et impartit un dĂ©lai de six mois pour la conclusion de l'affaire. Les chefs de famille adoptĂšrent l'acquisition d'un terrain appartenant au sr Bertrand, sis hors Bouvreuil, au — 215 — lieu dit du Champ-des-Oiseaux, prĂšs du chemin qui conduit au Mont Renard et Ă  ClĂšres », contenant environ deux cent seize toises carrĂ©es, par le prix de quatorze cents livres. Une nouvelle dĂ©libĂ©ration, du 30 aoĂ»t 1785, proposa ce terrain Ă  l'agrĂ©ment du conseiller commissaire ; puis une autre, du 13 juin 1786, rĂ©partit sur les membres de la religion rĂ©formĂ©e la dĂ©pense totale, Ă©valuĂ©e Ă  6,000 livres. L'entrepreneur des travaux de maçonnerie et de nivellement reçut plus tard 3,629 livres. AprĂšs l'approbation donnĂ©e par le Parlement, suivant arrĂȘt du 26 aoĂ»t 1786, l'acte de vente fut rĂ©alisĂ© par devant Riquier etCuray, notaires Ă  Rouen, le 9 novembre suivant. Il est signĂ© par Pierre Godeffroy, nĂ©gociant; Thomas Couturier, l'aĂźnĂ©, nĂ©gociant; Pierre-Louis Le François, l'aĂźnĂ©, nĂ©gociant ; Abraham Lejeune, maĂźtre menuisier ; Jacques Lachenezheude, nĂ©gociant ; tous acceptants et acquĂ©reurs pour la communautĂ© de ceux qui sont de la religion prĂ©tendue rĂ©formĂ©e ». Le cimetiĂšre du Champ-des-Oiseaux conserva sa destination sans interruption, mĂȘme pendant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, et fut dĂ©saffectĂ© en 1839. Il prend accĂšs sur la rue de ce nom, prĂšs du n° 113. On y reconnaĂźt encore aujourd'hui quelques tombes, dont les derniĂšres traces disparaĂźtront bientĂŽt. Un jugement du Tribunal civil de Rouen vient de reconnaĂźtre Ă  la communautĂ© protestante la propriĂ©tĂ© privĂ©e de ce terrain. L'Association cultuelle de l'Ă©glise rĂ©formĂ©e, successeur du Consistoire de Rouen, a bien voulu mettre Ă  la _ 216 - disposition du Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie un dossier relatif Ă  l'Ă©tablissement de cet ancien cimetiĂšre, conservĂ© dans ses archives sous la cote N" 15 CimetiĂšres, A .-F. Nous en avons extrait les documents qui vont suivre. Le dernier d'entre eux fournit un vĂ©ritable recensement des protestants Ă  Rouen Ă  la fin de l'ancien rĂ©gime, avec une indication relative des ressources de chacun d'eux ; si l'on considĂšre que les derniers ne sont taxĂ©s qu'Ă  trois livres, on peut croire que le nombre des religionnaires omis sur cet Ă©tat est infime. I. — Relation de la convocation des protestants Sept. 1783. Le 26 septembre dernier, Mr l'abbĂ© Bonnissent, conseiller au Parlement de cette ville, manda Mr Thomas Couturier pour luy faire part que, vu que les cimetiĂšres des catoliques romains etoient tous placĂ©s a prĂ©sent hors la ville, il n'etoit pas naturel que celuy des personnes de la religion P. R. restĂąt dans la ville, qu'a ce moyen moy sieur Couturier, j'eusse a voir quelqu'un de nos messieurs pour avizer aux moyens de faire la translation de ce cimetiĂšre hors la ville, et que la Cour se porteroit a nous assister de sa protection a ce sujet, ainsy que Mr le Procureur gĂȘnerai. Je fis rĂ©ponse a Mr de Bonnissent que sa demande etoit juste, mais que nous n'Ă©tions pas reconnus comme faizant corps dans l'Etat, que par consĂ©quent aucun de nous n'avoit autorittĂ© pour lever des deniers sur nos frĂšres et pour faire aquisition de terrain ainsy que pour le clore, que le lieu dont — 817 — nous nous servions ne nous apartenoit pas, que c'etoit les reprĂ©sentant de la famille Dugard quy en etoit propriĂ©taires, qu'il avoit Ă©tĂ© uzĂ© de ce lieu pour inhumer les Ă©trangers quy n'etoient pas catholique romains, que jamais aucun n'avoit Ă©tĂ© refuzĂ© de quelle communion qu'il fut, qu'en consĂ©quence il falloit de toutte necessittĂ© que l'Etat fournissent la sepul. ture aux Ă©trangers, que nous ne devions pas avoir un plus mauvais sort qu'eux. Mr Bonnissent me dit que comme le Roy ne connoissoit qu'une religion en France, il n'etoit guĂšre possible Ă  la Cour de nous donner un [ ], et qu'il falloit que nous prĂ©sentions une requeste, qu'alors elle rendroit un arrest quy nous autorizeroit, non pas comme faizant profession de la R. P. R. mais comme des particuliers quy ne sont pas dans l'usage de se faire enterrer aux cimetiĂšres des paroisses, et qu'il etoit plus prudent que cette demande vint de nous mĂŽmes que d'estre forcĂ©s a faire fermer nostre cimetiĂšre ; il m'a de plus engagĂ© de luy faire part de nos intensions, pourquoy, Messieurs, il est trĂšs a propos que vous faiziĂ©s part de vos reflexions, afin d'en informer Mr Debonnissent. Sur quoy DĂ©libĂ©rĂ©. Minute, non signĂ©e, N° 45. cimetiĂšres. B. 2. IL — MĂ©moire prĂ©sentĂ© Ă  nos seigneurs de la Cour du Parlement de Normandie Octobre 1783 1. La sĂ©pulture des corps morts est un des premiers devoirs 1 MalgrĂ© sa longueur, ce mĂ©moire semble digne d'intĂ©rĂȘt il peint en effet une situation de fait qui n'est pas sans rapports avec celle que peuvent crĂ©er aujourd'hui Ă  la sociĂ©tĂ© catholique les lois rĂ©cemment votĂ©es. Lorsqu'un tel statut, aussi contraire Ă  l'ordre naturel qu'Ă  l'intĂ©rĂȘt social, vient Ă  sortir de la lĂ©gislation, il ne peut se perpĂ©tuer ; en attendant son abolition, les — 218 — auxquels la nature nous appelle ; l'ordre civil la rĂ©clame et l'humanitĂ© prescrit de n'admettre aucune distinction pour la refuser Ă  certains individus, lorsqu'on l'accordera aux autres, toutes celles que l'on a pu faire en pareil cas n'ont Ă©tĂ© que d'indiquer les lieux particuliers oĂč ceux qui n'ont pas fait profession de la religion dominante peuvent ĂȘtre enterrĂ©s. Cette distinction existoit avant la rĂ©vocation de l'Ă©dit de Nante ; les sujets faisant profession de la religion prĂ©tendue rĂ©formĂ©e avoient leurs cimetiĂšres dans les villes, bourgs, ou villages oĂč ils habitoient, ou a proximitĂ© de ces mĂŽmes endroits. DĂšs avant cette mĂȘme revocation, ils furent privĂ©s de la majeure partie de ces cimetiĂšres ; un arrĂȘt du Conseil d'Etat du Roy du 9 juillet 1685 leur fit deffences d'en avoir dans les lieux ou ils n'avoient plus d'exercices 1 ; par une disposition singuliĂšre de ce mĂȘme arrĂȘt, en mĂȘme tems qu'on les privoit des anciens terreins qu'ils possedoient pour cet usage, on leur permettoit d'en acquĂ©rir et Ă©tablir d'autres, pourvu qu'ils fussent hors des villes ou bourgs de leurs demeures. C'est ainsy que les protestants de Rouen furent dĂ©pouillez d'un terrein assez considĂ©rable qu'ils occupoientrueS' Hilaire vis Ă  vis de l'auberge appelles l'image S' François et qui s'Ă©tendoit jusque sur l'eau de Robecq, terrein actuellement bĂąti et appartenant Ă  l'hĂŽpital gĂ©nĂ©ral de cette ville 2. pouvoirs publics sont obligĂ©s de fermer les yeux ou mĂȘme d'approuver si des groupements de fait viennent Ă  se produire. La prĂ©sente requĂȘte et l'arrĂȘt du Parlement qui suivit en sont un exemple notable. 1 Les protestants n'avaient plus de temple Ă  Rouen; leur culte s'exerçait au Grand-Quevilly depuis 1601. 2 Ce cimetiĂšre est figurĂ© sur les plans de Gomboust 1655, MĂ©rian 1655, de Fer 1700, 1709,1731, 1780. Le cimetiĂšre de la rue de la Rose, dont il sera parlĂ© plus loin, ne semble indiquĂ© sur aucun. — 219 — Les soussignĂ©s ignorent si leurs ancestres firent acquisition d'un autre terrein, il est a prĂ©sumer que la rĂ©vocation de l'Ă©dit de Nantes, qui suivit de prĂšs, ne leur en laissa ni le tems, ni les moyens ; les diverses dĂ©clarations du Roy absolument rigoureuses contre l'Ă©migration des sujets protestants nĂ©cessitoit leur existance de fait en France ; l'article XI de l'Ă©dit rĂ©vocatif leur conserva une existance lĂ©gale, puisqu'il leur permettait formellement de demeurer dans les villes et lieux du royaume, d'y conserver leur commerce et leurs biens. Cependant, contre la teneur expresse de cet article, on a supposĂ© dĂšs lors et depuis que les protestants n'avoient point cette existance lĂ©gale dĂšs lors aucun moyen pour eux de se rĂ©unir, de se procurer les emplacements dont ils avoient besoin pour la sĂ©pulture de leurs morts. Les corps seroient restĂ©s a l'abandon, si quelques personnes charitables d'entre eux n'avoient bien voulu prester quelque coin de masure, de jardin ou autre terrein pour y dĂ©poser ces mĂȘmes corps ; ces offices de charitĂ© devinrent funestes a plusieurs de ceux qui les rendoient, ce fut un prĂ©texte a quelques hĂŽpitaux, a quelques couvents, a quelques fabriques de paroisse de campagne de s'emparer de divers terreins particuliers qui n'avoient jamais appartenu au commun des protestants, il seroit aisĂ© d'en rapporter nombre d'exemples. Nous ignorons dans quel tems les ancestres du sieur Dugard, nĂ©gociant en cette ville, voulurent bien nonobstant ce danger dĂ©dier Ă  cet usage un terrein Ă  eux appartenant, ou par eux fieffĂ© Ă  cet effet, scis en cette ville au haut de la rue de la Rose, Joignant par ses hauts le rempart de la ville et le jardin des dames annonciades ; nous prĂ©sumons que ce fut vers le commencement du siĂšcle. — 220 — Un arrĂȘt du Conseil du 20 juillet 1720, dont nous n'avons pu nous procurer que la datte, rĂ©gloit tout ce qui consernoit la sĂ©pulture des protestans Ă©trangers qui viendroient a dĂ©cĂ©der dans le royaume, ce fut vraisemblablement alors qu'il y eut des ordres de Sa MajestĂ© pour Ă©tablir dans les diverses villes des cimetiĂšres destinez Ă  cet effet. Nous pensons mĂȘme que cet ordre pour ce qui consernoit Rouen fut adressĂ© aux sieurs officiers de l'AmirautĂ© ; il n'est pas douteux que la dĂ©pence devoit en ĂŽtre faite par le Domaine du Roy. Quoi qu'il en soit des magistrats auxquels l'exĂ©cution en fut commise, nous savons de tradition que, dans l'embarras de trouver un terrein et de faire un tel Ă©tablissement, ils s'adressĂšrent a l'ayeul du sieur Dugard, un des soussignĂ©s, et lui demandĂšrent s'il vouloit bien consentir que les Ă©trangers continuassent d'ĂȘtre enterrĂ©s sur le terrein a lui appartenant ; sur son consentement il ne fut plus question du cimetiĂšre particulier Ă  Ă©tablir. L'interrĂȘt du bon ordre, de la santĂ©, de la salubritĂ© de l'air a portĂ© Ă  Ă©carter les lieux de sĂ©pulture de l'intĂ©rieur des villes pour ne plus infecter les vivans par le voisinage et la corruption des morts ; c'est d'aprĂšs des viies aussy sages qu'on a jugĂ© que nous devions nous pourvoir d'un emplassement autre que celuy qui nous a servi jusqu'ici, encore qu'Ă  une extrĂ©mitĂ© de la ville et dans un endroit absolument dĂ©sert et escarpĂ© il dut par sa situation ĂŽtre beaucoup moins dangereux pour le public que tout autre cimetiĂšre. InformĂ©s par M. l'abbĂ© de Bonissent des sentiments de la Cour a cet Ă©gard, nous aurons l'honneur de luy reprĂ©senter trĂšs respectueusement qu'il nous est bien difficile de prendre un parti positif sur ce qu'elle nous demande. — 221 — Privez de l'existence lĂ©gale que l'article XI de l'Ă©dit de 1685 avoit cependant voulu nous conserver, nous ne faisons aucun corps, nous ne pouvons acquĂ©rir aucun terrein, nous ne pouvons faire aucune imposition, aucune colecte, soit pour en payer l'acquisition, soit pour l'enclore de murs, nous pouvons encore moins prendre des mesures pour nous en conserver la possession et nous assurer de n'en ĂȘtre pas dĂ©possĂ©dez comme nous l'avons Ă©tĂ© de nombre d'Ă©tablissements de ce genre. On nous objectera sans doute que le petit logement du concierge de l'endroit dont nous nous servons actuellement a Ă©tĂ© rĂ©parĂ©, que les murs en quelques endroits ont Ă©tĂ© refaits Ă  neuf, que ces dĂ©pences ont Ă©tĂ© fournies et on nous demandera par qui. Nous devons cet Ă©claircissement Ă  la Cour. La plupart des soussignĂ©s ont aidĂ© de quelque chose a la dĂ©pence, un legs de feu Mr Horutner destinĂ© Ă  cet effet y a contribuĂ©, mais le plus grand nombre des chefs de famille n'ayant pu ou voulu se prĂȘter, il reste encore diverses sommes dues aux ouvriers qui y ont travaillĂ©. C'est dans ces circonstances et Ă  la veille d'une dĂ©pence incomparablement plus considĂ©rable a faire que nous exposons notre situation a la Cour, que nous la prions de vouloir bien la prendre en considĂ©ration et examiner s'il n'y auroit pas lieu de venir Ă  notre secours en obtenant de faire aux dĂ©pends du domaine du Roy l'Ă©tablissement proposĂ©. Nous observerons a cet Ă©gard que comme citoyens nous avons contribuĂ© a la dĂ©pence et Ă©tablissement des divers cimetiĂšres publics rĂ©cemment constituĂ©s ; nous ne rĂ©clamons pas et ne croyons pas pouvoir rĂ©clamer le droit d'en jouir, mais nous nous HĂątons que cela doit du moins entrer en consi- — 222 — dĂ©ration de quelque chose sur la nouvelle dĂ©pence a laquelle on veut nous assujettir. Enfin si la sagesse et l'Ă©tendue des lumiĂšres de la Cour ne lui suggĂšrent point d'autres moyens de subvenir a l'Ă©tablissement proposĂ© que de nous en faire supporter la dĂ©pence, nous la suplions trĂšs humblement 1° De vouloir bien autoriser ceux de nous qu'elle jugera les plus capables de remplir cet objet a rassembler la totalitĂ© des divers chefs de famille faisant proffession de la religion prĂ©tendue rĂ©formĂ©e, pour leur communiquer ses intentions et prendre de concert avec eux les mesures nĂ©cessaires pour les remplir ; 2° Dans le cas d'acquisition d'un terrein, de vouloir bien obtenir des bontĂ©s de Sa MajestĂ© qu'il soit irrĂ©vocablement dĂ©diĂ© a la sĂ©pulture des protestans, soit Ă©trangers ou rĂ©gnicoles, qui viendront a dĂ©cĂ©der en cette ville de Rouen ou aux environs, sans qu'ils puissent en ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©s ou privĂ©s sous quelque prĂ©texte que ce soit ; 3° De vouloir Ă©galement solliciter que ce terrein, vu sa destination et emploi, demeure entierrement exempt et dĂ©chargĂ© de tous vingtiĂšmes, droits royaux et impositions gĂ©nĂ©ralement quelconques touchantes au fonds, quand mĂȘmes il y auroit un logement construit pour le concierge; 4° D'authauriser les soussignĂ©s ou ceux d'entr'eux que la Cour pourra choisir, aprĂšs devis estimatif de la dĂ©pence que l'acquisition du terrein, construction des murs etc. pourra occasionner, d'en faire rĂ©partition provisionnelle sur les divers chefs de famille ou maisons protestantes existantes dans la ville, fauxbourgs et banlieue de Rouen, d'aprĂšs la connoissance qu'ils pouront avoir de leur aisance ou facultĂ©s, sauf aprĂšs le travail fini d'en rendre compte dans une assemblĂ©e — 223 — gĂ©nĂ©ralle et de faire contribuer de nouveau, si les sommes dĂ©jĂ  collectĂ©es ne se trouvent pas suffisantes ; 5° D'accorder, si besoin est, exĂ©cutoire sur ceux qui, en Ă©tat de contribuer, refuseroient de le faire. PrĂ©sentĂ© Ă  Rouen, le octobre 1783. SignĂ© Hilscher, Le Villain, Thas Couturier, Henri Robert, F. François, Lachesnes Heude le jeune, J. E. Couturier, Le Griel, Pre Godeffroy, Le François le jeune, D. Pouchet, Dugard, Lejeune, Le François l'aĂźnĂ©, Droz, Frey, Bacon de la Chevalerie, Le Maignan, Chef d'hostel de Grandval. Trois exemplaires Minute non signĂ©e Ibidem B. 3. ExpĂ©dition non signĂ©e Ibid. B. 4, et transcription au registre intitulĂ© Registre concernant le cimetiĂšre des protestants de Rouen, 1783-1786 Ibid. F.. III. — DĂ©libĂ©ration des chefs de famille 21 fĂ©vrier 1784. Nous soussignĂ©s, chefs de famille faisant profession de la R. P. R. Ă  Rouen et environs, assemblĂ©s au dĂ©sir et en consĂ©quence de l'arrĂȘt de la Cour de nos Seigneurs du Parlement du 16 janvier dernier,aux fins de dĂ©libĂ©rer sur l'acquisition a faire d'un terrein hors la ville propre a y Ă©tablir un cimetierre pour la sĂ©pulture des corps morts des personnes tant regnicoles qu'Ă©trangĂšres faisant profession de lad. religion prĂ©tendue reformĂ©e, Avons arrĂȘtĂ©, dĂ©libĂ©rĂ© et convenu ce qui suit 1 ° Que nous nommons et authorisons les sieurs P'eGodeffroy, Thas Couturier l'aĂźnĂš, Pierre-Louis Le François l'aĂźnĂ©, Abraham Lejeune, Isaac-François François et Jacques Lachesnez Heude le jeune, six d'entre nous, a chercher et acquĂ©rir au nom de tous et pour l'usage ci dessus exprimĂ© un terrain hors de la ville, de la grandeur qui nous sera indiquĂ© — 224 — par Monseigneur le Procureur gĂȘnerai sur l'Ă©tat a lui reprĂ©sentĂ© du nombre de corps morts de notre communion dĂ©cĂ©dĂ©s depuis cinquante ans 1, etc. 2° Ladite acquisition Ă©tant faite, les authorisons Ă©galement de faire faire le devis nĂ©cessaire, etc. Ă  l'effet de dresser le terrain, en Ă©tablir l'accĂšs, construire des murs de clĂŽture et un logemement pour le concierge ; 3° dĂ©pense du logement de concierge, ne devra pas dĂ©passer mille livres 2 ; 4° les dĂ©lĂ©guĂ©s se retireront auprĂšs de Sa MajestĂ© pour en obtenir que le terrain soit affectĂ© Ă  perpĂ©tuitĂ© Ă  la sĂ©pulture des protestants et qu'il demeure Ă  ce titre exempt de tous impĂŽts royaux ; 5° Les dĂ©penses nĂ©cessaires Ă  l'Ă©tablissement cy dessus devant ĂȘtre acquittĂ©es aux dĂ©pends du commun des sujets protestans soit regnicolles soit Ă©trangers actuellement Ă©tablis et domiciliĂ©s en cette ville et environs, et l'Ă©quitĂ© exigeant que la repartition Ă  faire a cet Ă©gard soit proportionnĂ©e autant qu'il sera possible aux facultĂ©s de chacun, Nous authorisons lesdits sieurs dĂ©signĂ©s cy dessus a en arrĂȘter la repartition a leurs Ăąmes et conscience, parce que sur ladite repartition par eux arrĂȘtĂ©e il sera contribuĂ© par chacun de la somme d'abord convenue en consĂ©quence de l'acquisition convenue et des devis qui seront arrĂȘtĂ©s, et par la suite, suposĂ© qu'elle ne sufise pas, au suplement qui sera arrĂȘtĂ© 1 Un Ă©tat Ibidem, B. 7 fait connaĂźtre que le nombre des sĂ©pultures protestantes, au cimetiĂšre de la rue de la Rose, s'est Ă©levĂ©, de 1734 Ă  1783, au nombre total de 689 au-dessus de l'Ăąge de 13 ans. Les moyennes annuelles ont Ă©tĂ© respectivement de 13, pendant les pĂ©riodes dĂ©cennales 1734-1743, 1744-1753, 1754-1763, 1764-1773, 1774-1783. 2 On renonça ensuite Ă  la construction d'un logement de concierge. — 225 — aprĂšs TentiĂšre perfection de l'ouvrage et de la dĂ©pense, de laquelle il nous sera rendu compte dans une nouvelle assemblĂ©e tenue a cette ocasion, si la Cour veut bien nous le permettre. Fait et dĂ©libĂ©rĂ© Ă  Rouen ce vingt et un fĂ©vrier mil sept cents quatre vingt quatre. Le Villain — J. B. Le François — Du Gard — PrĂ©vost — Delessart le jeune—J. B. Couturier le jeune—P. D. Leblond — Lefrançois le jne — Le Cerf— Henri Robert — Abel Richard — Frey — P. Fichet — Fichet le jeune — Pre Louvel — JBte Pottier — Charles le Jeune — Pierre Godeffroy — Lachesnezheude le jeune — Thas Couturier — J. F. François — V"' Bertin — Lejeune — Lefrançois l'aĂźnĂ© — V. P. Pouchet — Bacon de la Chevalerie — Chefd'hos et — Jacques Barbet. Original, signĂ© Ibid., Registre concernant le cimetiĂšre, etc.. IV. — DĂ©libĂ©ration des chefs de famille 12 juin 1786. [Cette dĂ©libĂ©ration, entre autres objets, adjoignit aux commissaires dĂ©signĂ©s dans la prĂ©cĂ©dente les s" JeanFrançois Lemaignen, Pierre-François-Antoine Legriel et Daniel Pouchet ; on y trouve les signatures suivantes qui ne figurent pas dans la premiĂšre ] J. F. Lemaignen — D. Pouchet — E* Pouchet — C. Le Caron — Lefrançois Pouchet — P. Mordant — Bertin — Louis Pouchet — Vve Dubuisson — Abraham Lejeune — Pikman — C. J. Mouchel - David Vouga — B. Le Jeune fils — Carcenac. Original, signĂ© Ibid., Registre, etc.. 24 — 226 — V. — RĂ©partition des frais cVĂ©tablissement du cimetiĂšre entre les religionnaires. Nous soussignez, chargez de rĂ©partir sur les diverses maisons, familles ou personnes seules, faisant comme nous profession de la religion protestante ou prĂ©tendue rĂ©formĂ©e, la contribution d'une somme de six mille livres estimĂ©e Ă  peu prĂšs nĂ©cessaire soit pour l'acquisition, soit pour la construction des murs devant clore un terrain scituĂ© aux Ă©carts du fauxbourg Bouvreuil, destinĂ© Ă  servir de cimetiĂšre aux diverses personnes de la dite religion, soit rĂ©gnicoles ou Ă©trangers, qui viendront Ă  dĂ©cĂ©der en cette ville ou environs, le tout en conformitĂ© de l'arrĂȘt de la Cour du Parlement en date du 16 janvier 1784, autre du 30 juin 1785, et ordres particuliers Ă  nous donnez Ă  cet Ă©gard, Certifions avoir opĂ©rĂ© Ă  ladite rĂ©partition de contribution, d'aprĂšs la connoissance que nous pouvons avoir de l'Ă©tat, rang et facultez de chacun des individus de ladite communion, en sept classes diffĂ©rentes par nous distribuĂ©es comme suit, savoir PremiĂšre classe, Ă  dix louis par maison. M. le comte de Grosmesnil. Mme yyt pierre Feray. M. Louis Chefd'hotel de la Roche. M. Pierre Jacques de Lessart l'ainĂ©. jjme veuve Dufou. M"" veuve David Laurent. Total, six contribuables formant ensemble une somme de quatorze cens quarante livres, ci 1440. Seconde classe, Ă  cinq louis. H. Bacon de la Chevalerie. M. Pierre Godeffroy. M. Lachesnez Heude le jeune. M. Le François l'ainĂ©. M. Jean B'° Le François. M. Le Maignen. M. Le Garon. M. Louis Pouchet. M. Le Griel. M. Achard frĂšres. M. Clavel Matheus et C". M. Hilscher. — 227 — M. Le Borgne. M. GompignĂ©. M. de Joncourt neveu. M. Hugo et Solicoffre. M. Pouchet Belmare. M. Mathieu Frontin. M. Pierre Frontin. M. Chefdostel de Granval. M. Jacob Mouchel.. M. Le Villain. Mme veuve Maugendre. jjme veuve Chombard. Total, vingt quatre contribuables formant ensemble une somme de deux mille huit cens quatre vingt livres, ci 2880. TroisiĂšme classe, Ă  trois louis. M. Louis Bros. M. Lefrançois le jeune. M. Pikman. M. Daniel Pouchet. M. Fray. M. Morisse l'ainĂ©. M. Le Cerf. Mm 8 Wisse. Mℱ" veuve Barjolle. MUe de la Roche Chesfdhostel. Total, dix contribuables formant ensemble une somme de sept cens vingt livres 720. QuatriĂšme classe, Ă  trente six livres. M. Lefrançois fils. M. Sturgeon. M. Cancenac. M. Dugard. M. Pouchet et Le Maignen. M. Jacquette. M. David Vouga. M. Pierre Fichet l'ainĂ©. M. Le Clerc Guilgot et C'e. Mme yTa Beuzelin. Mme vve de Hauteclaire. Mℱ 8 vℱ Allais. Mme vTe CompignĂ©. M 11" Frontin. Mme Reeders, remplacĂ©e par M. Floyer. M. Thomas Rouhier, remplacĂ© par M. Perrineau. Total, seize contribuables formant ensemble une somme de cinq cens soixante et seize livres, ci , 576. CinquiĂšme classe, Ă  vingt quatre livres. M. Schedel. M. Chefdhotel deBeaulieu. M. Duclos. M. Delessart lejeune. M. Bennetot fils. M. Le Blond. M. Mordant. M. Cordelet. M. Renault. M. Delas. — 228 — M. De la Votte. M. Jean B" Pottier. M. Louvel. M. Sleucher. M. Thomas Couturier. M. Martin Le Coq. Mme vℱ Heude. Mme vve Nee. Mme vℱ Le Noir. Mm vℱ Benoist. Total, vingt contribuables faisant ensemble une somme de quatre cens quatrevingt livres, ci 480 SixiĂšme classe, Ă  doute livres. M. Le Maignen neveu. M. Terson. M. PrĂ©vost. M. Dros. M. Bennetot pĂšre. M. Roger. M. Postel. M. Le Jeune pĂšre. M. Abraham Le Jeune, menuisier. M. Julliard. M. Joseph Catel. M. Perron. M. Dubuisson. M. Deboos. Mme v*e François. Mme vve Bllhot. Mme vve Dubuisson. M»' Dubuc. MUe François. M. le chevallier de Collombel. M. Jean Fichet. M. Bertin. M. Ahraham Le Jeune, plĂątrier. M. Stroubler. M. Simon. M. Jacques Barbette 1. Mu de FrĂ©val. Total, vingt-sept contribuables faisant ensemble une somme de trois cens vingt quatre livres, ci 324. SeptiĂšme classe, Ă  trois livres. M. Charles Le Jeune. M. Bourgeois. M. Rosel. M. Gaillard. M. Auber. M. Abel Richard. M. Huet. M. Pernuit. M. Arcq. M. Galland. Mme vve de Mantes. Mme vℱ Renault. Mme v*e chauvel. Mme vve Couturier. Mme vℱ Le Prieur. Mme VTe pierre Barjolle le jeune. Mme vℱ Gonze. M"e" Rouhier soeurs. M»e De la Haye. M» Barjolle. Total, vingt contribuables faisant ensemble soixante livres, ci 60. 1 Pour Barbet. — 229 — [On expose ensuite assez longuement les diverses raisons pour lesquelles on a portĂ© le rĂŽle Ă  6,480 livres, quoique la dĂ©pense Ă  faire n'ait Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e qu'Ă  6,000 livres, raisons que l'on aurait pu rĂ©sumer d'un mot, parer Ă  l'imprĂ©vu.] Le prĂ©sent Ă©tat de contribution et dĂ©libĂ©ration qui en fait la suite arrĂȘtĂ© en l'assemblĂ©e particuliĂšre tenue ce jour Ă  cet effet chez le sieur Thomas Couturier, et arrĂȘtĂ© triple, dont un des triples sur le livre destinĂ© Ă  recevoir les dĂ©libĂ©rations ou autres piĂšces relatives Ă  l'Ă©tablissement du cimetiĂšre 1, Ă  Rouen le treize juin mil sept cens quatre vingt six. Lachesnez Heude le jeune — J. F. Lemaignen — Pierre Godeffroy — Th" Couturier — Lejeune — Lefrançois l'ainĂ©. Deux exemplaires, originaux, signĂ©s. Ibid., B. 13 et /*'. NOTES EXTRAITES DES REGISTRES DE CATHOLICITE DE SAfNT-MARTIN-SUR-RENELLE, A ROUEN 1719-1766. Les documents suivants sont extraits des Actes de catholicitĂ© de Saint-Martin-sur-Renelle, l'une des paroisses les plus importantes de Rouen avant la RĂ©volution. C'est un nouvel exemple de la libertĂ© que prenaient les rĂ©dacteurs des actes de baptĂȘme, mariage et inhumation, d'ajouter Ă  ces documents essentiels, des indications relatives Ă  des Ă©vĂ©nements politiques ou religieux de l'Ă©poque. Les longues lignes consacrĂ©es Ă  la tentative d'assassinat commise sur la personne de Louis XV le 5 janvier 1757, 1 L'Ă©tat n'est pas transcrit au Registre. — 230 — prouvent la popularitĂ© dont ce prince jouissait encore. Elles sont, comme les notes concernant Mgr de SaulxTavannes, de l'Ă©criture de Orenet, prĂȘtre sacriste de Saint-Martin-sur-Renelle. Cette paroisse avait alors pour curĂ© Me Georges Marlot, bachelier de Sorbonne, dĂ©cĂ©dĂ© le 24 juin 1759, inhumĂ© le lendemain, en son Ă©glise, chapelle de Saint-Antoine, sous la tombe de ses parents ». DE BEATJREPAIRE. Le 4e septembre mil sept cens vingt-neuf, Marie, Princesse de Pologne, reyne de france, Ă©pouse de Louis quinze, Roy de france et de Navarre, accoucha entre deux et trois heures sur le matin d'un Dauphin, et le 17 dudit mois, Messire Lotiis de Tressan, archevesque de Rouen, a ordonnĂ© des priĂšres pour actions de grĂąces, sçavoir que le dix septiĂšme jour au soir toutes les cloches de la ville sonneront, et le lendemain mydy de mesme, que le 18 il sera chantĂ© le Te Beum solennellement en la CathĂ©drale, le lendemain Lundy qu'il se fera procession gĂ©nĂ©rale comme au jour de l'Assomption oĂč les cours se trouveront Ă  neuf heures du matin, au retour de laquelle il sera chantĂ© messe solennelle pro gratiis agendis, et le soir aprĂšs vespres, en laditte Ă©glise CathĂ©drale, il sera solennisĂ© un salut du trĂšs Saint sacrement exposĂ©, avec BĂ©nĂ©diction ; que ledit jour lundy au soir on sonnera toutes les cloches, que le mardy il sera chantĂ© le Te Leum dans chaque Ă©glise l'aprĂšs mydy et que le lendemain mercredy il sera chantĂ© une messe solennelle pro gratiis agendis et qu'il sera dit le soir un salut avec exposition du trĂšs saint sacrement. Le dimanche vingtiĂšme jour de mars mil sept cent cin- — 231 — quante sept, on a chantĂ© la messe pro gratiis Deo agendis et le Te Deum dans cette Ă©glise Ă  dix heures, corne dans toutes celles du diocĂšse, la CathĂ©drale s'en Ă©tant acquittĂ©e Dimanche dernier, selon le mandement de son Eminence Monseigneur le Cardinal de Saulx Tavanes, pour rendre de solennelles actions de grĂ ce% au tout puissant, qui par sa bontĂ© infinie a arrestĂ© les suites funestes de l'Ă©vĂ©nement le plus effrayant, en conservant la vie Ă  notre auguste Monarque malgrĂ© l'exĂ©crable attentat qu'un monstre odieux osa commettre sur ses beaux jours, le mercredi cinquiĂšme jour de janvier de cette annĂ©e, sur les cinq heures et demie du soir, ce fut en ce jour malheureux que la france se vit jettĂ©e dans la plus grande consternation l'allarme se rĂ©pandit partout, la plus accablante tristesse parut peinte sur le visage de tous les fidĂšles sujets du royaume ; aussitĂŽt au milieu de ce deuil universel, et dans cette dĂ©solation subite, on courut aux temples se prosterner au pied des autels, on y fit des voeux les plus ardens, on redemanda au Dieu des misĂ©ricordes un prince chĂ©ri, non seulement de ses sujets, mais de l'univers entier. Paris commença dĂšs le lendemain les priĂšres des quarante heures, par un salut. La CathĂ©drale de Rouen, animĂ©e du marne esprit et excitĂ©e par le mĂąme zĂšle, les commença le sept au soir aussi par un salut, et le lendemain toutes les paroisses et Couvents de la ville suivirent son exemple. BientĂŽt on eut une preuve nouvelle des faveurs singuliĂšres que le ciel rĂ©pand sur ce royaume, en exauçant les voeux qu'on lui addressa de touttes parts, bientĂŽt la joye la plus grande succĂ©da Ă  la tristesse dont tous les esprits Ă©toient saisis, par l'agrĂ©able nouvelle qui se rĂ©pandit qu'il n'y avoit rien Ă  craindre que la playe n'etoit point mortelle; en effet, peu de jours aprĂšs, la santĂ© du Roy fat entiĂšrement rĂ©tablie. Ce fut alors qu'un chacun — 232 — s'empressa Ă  l'envi de marquer sa reconnaissance Ă  la majestĂ© d'un Dieu si tendre et si bienfaisant. Les Cours souveraines sans attendre les ordres du roy firent chanter chacuns dans leurs chapelles, ainsi que le corps de ville dans sa paroisse, la messe et le Te Deum en actions de grĂąces avec toute la magnificence possible, et employĂšrent de grandes sommes d'argent Ă  dĂ©livrer des prisons des malheureux qui gĂ©missoient depuis longtemps dans les fers. Les corps de mĂ©tier, et en particulier, la communautĂ© de Messieurs les Tanneurs de cette ville ne fut pas la moins empressĂ©e Ă  rendre ses actions de grĂąces au ciel dans cette Ă©glise, et Ă  marquer la joye qu'elle ressentit de l'heureux rĂ©tablissement de la santĂ© de son Roy, elle n'oublia pas aussi dans l'excĂšs de sa joye les pauvres de la paroisse et ceux de la ville. La communautĂ© de Messieurs les Corroyeurs de cette ville qui ne le cĂšde a aucun autre par son attachement et son amour pour son Roy a fait Ă©clater sa joye et sa sensibilitĂ© au rĂ©tablissement de la santĂ© de ce grand monarque, en faisant chanter dans cette Ă©glise, le mardi vingt sixiĂšme jour d'avril mil sept cens cinquante sept, la messe et le Te Deum en action de grĂące avec la plus grande solennitĂ©, et libĂ©ralitĂ© envers les pauvres. Le dimanche de la sexagesime dix huitiĂšme jour de fĂ©vrier mil sept cens cinquante neuf on cĂ©lĂ©bra dans cette Ă©glise la messe du trĂšs saint sacrement de la ConfrĂ©rie gĂ©nĂ©rale et ambulante de cette ville, accordĂ©e Ă  la dĂ©votion d'une personne de la paroisse, ledit jour Ă©tant le troisiĂšme de3 quarante heures ordonnĂ©es pour son eminence Monseigneur le Cardinal de Saulx Tavanes qui Ă©toit alors dans un Ă©tat qui faisait craindre pour ses jours, le saint sacrement fut exposĂ© — 233 — depuis sept heures jusqu'aprĂšs la messe paroissiale, et l'aprĂšs midi depuis deux heures et demie jusqu'aprĂšs l'officiant, il y eut sermon par un ecclĂ©siastique, entre vĂȘpres et Complies, et le salut solennel de suite. Le samedi dixiĂšme jour de mars mil sept cens cinquante neuf deceda a Paris Monseigneur Nicolas de Saulx Tavanes, Cardinal prĂȘtre de la Sainte Ă©glise romaine, archevesque de Rouen primat de Normandie, pair et grand aumĂŽnier de france commandeur de l'ordre du S' Esprit, proviseur de Sorbonne, etc., et le lundi suivant son corps fut inhumĂ© dans l'Ă©glise de S' Sulpice dans une cave destinĂ©e aux personnes de son rang. Le dix sept du mĂȘme mois le chapitre, par un trĂšs beau mandement envoyĂ© Ă  toutes les paroisses, ordonna un service pour le repos de son ame. Ce qui fut exĂ©cutĂ© dans cette Ă©glise le 18 et le 19 dudit mois. ARRET DU PARLEMENT RELATIF AUX GARROTIERS DE L'A-V*RANCHIN 1775 Il est peu de contrĂ©es en Normandie qui n'aient des pains de luxe particuliers. Un de ceux qui sont restĂ©s en honneur et en vogue dans nombre de paroisses de la BasseNormandie, c'est le garrot qui me paraĂźt ĂȘtre ainsi dĂ©signĂ© du nom de son inventeur. Le document suivant pourrait trouver place dans la notice historique Ă  laquelieil a droit. 25 — 234 — 18 mai 1775. Sur la requeste prĂ©sentĂ©e Ă  la Cour par les boulangersgarrotiers de la parroisse de 1 et parroisses voisines expositive qu'il se fait en quelques parroisses du bailliage d'Avranches, et particuliĂšrement en celle de un pain connu sous le nom de garrot, qui est un pain broyĂ© et Ă©chaudĂ©, lequel doit estre fait delĂ  meilleure farine, et est bon en proportion qu'il est lĂ©ger, quoique solide, et de qualitĂ© astringente, pour laquelle qualitĂ© on l'emploie tous les jours dans la plus part des flux de ventre et particuliĂšrement dans ceux qui arrivent aux enfans. Il s'en fait de temps immĂ©morial un grand dĂ©bit dans les foires, marchĂ©s et assemblĂ©es dudit bailliage et des bailliages voisins; et c'est le principal mĂ©tier et commerce de la dite parroisse de oĂč quinze familles en tirent leur subsistance et aident Ă  celle de bien d'autres. On vend ce pain sans le peser parce que ses diffĂ©rentz apprĂȘts ne permettent pas d'en rĂ©gler le poids. On en fait de tous les prix jusqu'Ă  cinq ou six sols; et il est assez ordinaire de marchander les moyens et les gros, qui s'achĂštent ou se vendent quelques liards au dessous ou au dessus de la valeur ordinaire selon l'abondance ou la raretĂ© de cette sorte de pain et principalement selon l'Ă©loignement du lieu oĂč on le porte, qui est quelques fois jusqu'Ă  dix lieues. — En 1770, annĂ©e de la chertĂ©, Messieurs de la police d'Avranches, sur la plainte des boulangers d'Avranches, ordonnĂšrent que le garrot seroit vendu au poids Ă  la balance deux liards par livre plus cher que le pain ordinaire. Cette sentence ne put ĂȘtre exĂ©cutĂ©e et ne l'auroit Ă©tĂ© qu'au dĂ©savantage du public qui auroit achetĂ© plus cher le garrot le plus pesant, toujours le plus mauvais. > 1 Saint-Ovin, commune de l'arrondissement d'Avranches. — 235 — Cette fois sursĂ©ance fut accordĂ©e aux garrotiers par arrĂȘt du 18 mai 1775. Ce n'Ă©tait lĂ  qu'une solution provisoire. Il ne me paraĂźt pas douteux que ces modestes fabricants purent continuer librement leur mĂ©tier. Ils le continuent encore Ă  la satisfaction du public et tout particuliĂšrement Ă  celle des paysans de nos campagnes qui ne manquent pas de rapporter dans leurs maisons le garrot comme part de foire. CH. DE B. — 236 — Le Conseil d'administration de la SociĂ©tĂ© souhaiterait que le plus grand nombre possible des sociĂ©taires prĂźt part Ă  la rĂ©daction de ce Bulletin. Il leur adresse le plus pressant appel, les sollicitant de lui soumettre des documents inĂ©dits susceptibles d'ĂȘtre publiĂ©s'. Il appelle spĂ©cialement leur attention sur les archives privĂ©es, qui recĂšlent souvent des piĂšces prĂ©cieuses, inconnues, peu accessibles, dont il y aurait avantage Ă  faire profiter le public. U les prie d'observer que les notices ou introductions, accompagnant les documents, doivent ĂȘtre trĂšs courtes et que les communications peuvent varier de'^ne Ă  dix pages environ. v r,... .!';..V', BULLETIN DB L* SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i ^fïßßAn'S DES PROCÈS-VERBAUX \>- \ -SÉANCE^TMT CONSEIL D'ADMINISTRATION V^'j"; I \\ V'/ du 6 janvier 1908. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, nov. et dĂ©c. 1907 ; — Revue historique, 1907 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et sept. 1907. Le Conseil enregistre avec regret la mort de MM. Octave NoĂ«l, ancien Conseiller Ă  la Cour d'appel de Caen, et le marquis de Civille, chef de bataillon en retraite. Il prend acte des dĂ©missions de M. l'abbĂ© Fourrier et de M. l'abbĂ© Bertran. Sont proclamĂ©s membres de la SociĂ©tĂ© M. Puchot, Ă  Lisieux, prĂ©sentĂ© par MM. T. Genty et Le Verdier [677] ; Trimestriel, mars 1908. — X. , 26 — 238 — M. l'abbĂ© Legris, ancien doyen d'Envermeu, aumĂŽnier de l'hospice d'Eu, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et LeVerdier [678]. M. le Dr Panel, au nom d'un SociĂ©taire, propose que le Conseil mette Ă  l'Ă©tude la publication d'un recueil de reproductions dĂ©figures, gravures, vignettes, miniatures, dessins, etc., anciens, intĂ©ressant l'histoire de la Normandie, avec accompagnement de textes explicatifs. La discussion Ă  laquelle cette proposition donne lieu, signale les difficultĂ©s matĂ©rielles d'exĂ©cution ; le Conseil, cependant, ne conteste pas les avantages d'une innovation, pourvu que la collection des volumes de la SociĂ©tĂ© conserve un aspect uniforme. Il est dĂ©cidĂ© que l'auteur de la proposition sera invitĂ© Ă  fournir lui-mĂȘme une premiĂšre liste de figures susceptibles d'ĂȘtre reproduites. Plusieurs membres Ă©mettent le voeu que la SociĂ©tĂ© entreprenne la publication de la Recherche de la noblesse dans la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Rouen par La GalissonniĂšre, d'aprĂšs un manuscrit original ou Ă©quivalent, Ă  dĂ©terminer. M. PrĂ©vost ajoute qu'il se chargerait volontiers de l'Ă©dition. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION Du 3 fĂ©vrier 1908. PrĂ©sidence de M. CH. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages oflerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'Orne, — 239 — t. XXVI, n° 4 ; — Comptes-rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et B-Lettres, oct. 1907 ; — Bull, histor. et philolog. du ComitĂ© des travaux histor., 1906, nos 3 et 4, et Liste des membres du ComitĂ© ; — Journal des Savants, janv. 1908; — Revue historique, fĂ©v. 1908. Est enregistrĂ©e la dĂ©mission de M. l'abbĂ© Aubry. Sont proclamĂ©s membres de la SociĂ©tĂ© Mgr le Prince W. C. Czartoriski, au chĂąteau CĂŽte-de-GrĂące, Ă  Honneur, sur la proposition de M. le PrĂ©sident et M. le Vice-PrĂ©sident [679] ; M. Alph. HĂ©bert, Ă  Torp-Mesnil, prĂ©sentĂ© par MM. Fiquet et de Beaurepaire [680] ; M. le marquis de Civille, au chĂąteau de BoishĂ©roult, prĂ©sentĂ© par MM. le vicomte de Civille et Le Verdier [681] ; La correspondance comprend une lettre ministĂ©rielle annonçant l'ordonnancement de la subvention de 300 francs, allouĂ©e, au mois de novembre dernier, pour l'exercice 1908. Une lettre de M. le prince de Montholon fait connaĂźtre qu'il s'empressera de mettre Ă  la disposition de la SociĂ©tĂ© les piĂšces du chartrier du chĂąteau de la RiviĂšre-Bourdet, dont la communication lui a Ă©tĂ© demandĂ©e pour le Bulletin ou des MĂ©langes. Une lettre de Mme Jules Lair confirme ses intentions Ă  l'Ă©gard de la publication de la Chronique de JumiĂšges, et fait savoir que M. Froment, ancien secrĂ©taire de — 240 — M. Lair, est chargĂ© de prendre avec M. L. Delisle les dispositions nĂ©cessaires. M. Louis Duval propose l'insertion au Bulletin de programmes dramatiques scolaires provenant des collĂšges d'Alençon et Domfront. AprĂšs avoir entendu le rapport qui lui est fait par M. le PrĂ©sident, le Conseil adopte l'insertion dans le prochain volume de MĂ©langes de la vie du B. Achard, texte et introduction prĂ©parĂ©s par M. Hipp. Sauvage. ConformĂ©ment aux conclusions de la Commission prĂ©cĂ©demment nommĂ©e, le Conseil Ă©carte le projet de publier un recueil de documents manuscrits relatifs Ă  l'amiral de Tourville, d'aprĂšs un manuscrit de la BibliothĂšque nationale, ce recueil n'intĂ©ressant pas suffisamment l'histoire de la Normandie. Le Conseil s'occupe des nouvellesĂ©ditionsĂ entreprendre. M. le PrĂ©sident renouvelle ses rĂ©serves Ă  l'Ă©gard de l'impression de son dictionnaire topographique de la SeineInfĂ©rieure, qui lui a Ă©tĂ© demandĂ©e, et il ajoute qu'il lui serait plus facile de donner un volume de documents relatifs aux Etats de Normandie, antĂ©rieurs au rĂšgne de Charles IX. Les dossiers de Haillet de Couronne, aux archives de l'AcadĂ©mie de Rouen, sont signalĂ©s comme pouvant peutĂȘtre fournir la matiĂšre d'une publication. — 241 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 2 mars 1908. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau MĂ©moires de l'AcadĂ©mie de Caen, 1907 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et nov. 1907 ; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1907, 2e et 3e trim.; — La rĂ©ouverture des Ă©glises en l'an III dans le district de BellĂȘme, par Louis Duval. Le Conseil enregistre la dĂ©mission de M. l'abbĂ© Hiard. M. BrĂ©ard dĂ©pose sur le bureau la copie du Cartulaire de Briquebec, prĂ©parĂ©e pour l'impression, avec une introduction. ConformĂ©ment Ă  l'avis du Commissaire de cette publication, la remise Ă  l'imprimerie est autorisĂ©e. M. PrĂ©vost rend compte des dĂ©marches qu'il a tentĂ©es Ă  l'effet de retrouver le manuscrit de la Recherche de La GalissonniĂšre, possĂ©dĂ© autrefois par le marquis d'Houdemare et alors conservĂ© au chĂąteau du Pont Saint Pierre. M. le PrĂ©sident propose au Conseil d'entreprendre la publication d'un recueil de documents relatifs aux Etats de Normandie de Charles VII Ă  Charles IX. Pour cette pĂ©riode, ajoute M. de Beaurepaire, il ne faut pas se flatter de trouver aucun cahier de voeux ; il faudra se borner aux dĂ©libĂ©rations prises en vue des sessions des Etats par les principales villes de la province, mais, d'aprĂšs les recherches qu'il a faites jusqu'ici, il n'espĂšre pas rencon- — 242 — trer ailleurs qu'Ă  Rouen des dĂ©libĂ©rations de cette nature. Le projet de publication est adoptĂ© en principe, et M. de Beaurepaire est priĂ© de continuer son Ă©tude. II DOCUMENTS HISTORIQUES PILLAGES DE GENS DE GUERRE 1589-1593 1. Bnsuyt par dĂ©claration les pertes que M0 Jehan Vautier, prebstre, curĂ© de S'Martin aux Arbres a souffertes depuys l'an v iiijxx huict qu'il a commencĂ© Ă  jouir des dixmes appartenante Ă  Messieurs les doyen, chanoines et chappitre Nostre Dame de Rouen deppendantes de lad. parroisse S' Martin aux Arbres, Et lesquelles dixmes avoient estĂ© baillez par lesd. srs de Ghappitre Ă  Me Roulland Bunel, prebstre, lors leur tabellion, au prix de vingt escus par an ainsy que led. Bunel avoit faict entendre aud. Vaultier, pour raison des troubles de guerres dont il maintient luy estre faict raison et rabaix par lesd. ' srs de chappitre sur les deniers dud. fermage mil vciiijxx huict jusques a ceste annĂ©e prĂ©sente mil vc iiij** traize suyvant les singulliĂšres articles cy apprez dĂ©clarez. 1 Archives delĂ  Seine-InfĂ©rieure, Copie, xvi" siĂšcle. —Ce document a Ă©tĂ© signalĂ© par M. de Beaurepaire, Inventaire-Sommaire, G. 4114. Saint-Martin-aux-Arbres, commune du canton d'Yerville. Cfr. le vicomte d'Estaintot, La Ligue en Normandie. — L'abbĂ© Sommesnil, Campagnes d'Henry IV au pays de Caux. — Capitaine de Terrier-Santans, Campagne d'Alexandre FarnĂšse 1591-1592 Aumale, Cailly, Caudebec. — 243 — PremiĂšrement. En l'an vc iiij" neuf feust prins et pillĂ© aud. Vaultier prebstre, tost aprez la levĂ©e du siĂšge de Dieppe, deux chevaulx de la valleur de trente cinq escus sol, cy . xxxv ecus. Plus led. jour qu'il luy feust robe sesd. chevaulx, lui feust pillĂ© tous ses accoustrementz de linge de la valleur de vingt escus, cy xx. Plus dict et remonstre que, tost aprez lad. levĂ©e dud. camp de Dieppe, deffunct le sieur d'Auzebosc venant a Lymezy proche dud. lieu de S' Martin aux Arbres en la maison du sr de Fontaynes Martel, icelluy sr d'Auzebosc logea en lad. parroisse de S' Martin aux Arbres estant accompaignĂ© de trois mil hommes, en la maison et prebistaire duquel Vaultier prebstre ilz avoient consommĂ© et faict despense tant en bled advoyne, poix que vesche pour la despense de leur bouche jusques a plus de quatre a cinq cens gerbes de bled, advoyne poix et vesche de valleur de plus de vingt cinq escus, cy xxv. Plus led. Vaultier dict que en l'an vc iiijxx dix les gens du mareschal de Biron revenans de Fescamp logĂšrent en la parr. de S' Martin aux Arbres en grande confussion ou ilz firent despense en la maison dud. Vaultier tant en bled, poix, que vesche et advoyne, tant pour la despense de leurs bouches que de leur chevaulx y ayantz estĂ© deux iours et une nuyt, pour ce s'areste led. Vaultier a la somme de trente escus sol, cy xxx. Plus led. Vaultier composa pour saulver le reste de ses biens a la somme de quinze escus sol, pour ce, cy xv. Item dict led. Vaultier que les gens de guerre estantz au chasteau de Lymesy en l'an vciiij" onze prindrent et enle- — 244 — verent de la maison dud. Vaultier prebstre le nombre de deux poussons de sildre de valleur de vingt escus, cy xx. Item lors que les gens de guerre vindrent pour prendre la maison de Thibermesnil ou il y avoit gens en garnison, il feust faict despense par aulcuns desd. gens de guerre tant pour eulx que pour leurs chevaulx jusques a dix escus pour le moins, pour ce, cy x. Item led. Vaultier dict que led. an vc iiijxx xj lors que le camp arriva durant sic ceste dicte ville et durant le siĂšge il perdit actuellement tout son argent et grains non seullement ce qu'il avait receu des dixmes mais aussy ceulx qu'il avoit recueillis de son bĂ©nĂ©fice, par quoy veu qu'il est prest de ainsy le jurer et qu'il mescongnoit qu'il en soit tournĂ© aucune chose a son profit de tous ses biens, comme mesmes il veult prouver actuellement la perte de tous lesd. grains, soustient qu'il doibt estre deschargĂ© de tout le fermage de lad. annĂ©e vers lesd. srs du chapitre. Item dict led. Vaultier prebstre que pour avoir approufitĂ© lesd. grains desd. dixmes de lad. annĂ©e vc iiijxx xj il avoit faict despense tant aux gaiges de serviteurs que chevaulx pouricelle coeuillir, lesquels chevaulx auroient est Ăšperduz que mesmes pour la despense desd. serviteurs et chevaulx jusques a plus de deux cens cinquante livres, cy iic 1 1. tz. Item dit Vaultier que lesd. gens de guerre luy ont actuellement tout bruslĂ© ses meubles estantz en son prebistaire de valleur de plus de soixante escuz, et sy l'avoient menĂ© prisonnier jusques a Estaimpuys tellement qu'il luy avoit convenu emprunter a ses amys jusques a plus de trente escuz pour soy redymer des mains de l'ennemy, pour lequel prĂ©sent article soustien qu'il luy doibt estre fait rabaiz a la raison de cent escuz, cy c. — 245 — Item dit led. Vaultier que le siĂšge levĂ© de devant ceste ville de Rouen le roy de Navarre alla a Caudebec ou son camp avoit passĂ© et rappassa par trois foys par dedans led. lieu de S* Martin aux Arbres et y avoient logĂ© tellement qu'ilz avoient pillĂ© tout ce qu'il restoit de grains et accoustrementz aud. Vaultier de la valleur de quarante a cinquante escuz pour le moins, pour ce, cy 1. Item dit et remonstra led. Vaultier que en la despeuille derniĂšre mil vc iiijxx xij il n'a pas receuilly en tout plus de deux mynes de bled et ung cent de vesche a raison que tous les grains avoient estĂ© perduz prĂ©cĂ©dent pour le passage des gens de guerre du roy de Navarre qui alloient a Yvetot, dont il soustient par semblable qu'il soit a descharger de lad. annĂ©e comme dessus. Item dit led. Vaultier que oultre les chevaulx qui avoient coeuilly la dixme en l'annĂ©e vc iiijxx unze qui luy avoient estĂ© robbez, il luy avoit estĂ© robbĂ© encor ung autre cheval et sy luy en estoit mort deulx lesquelz trois chevaulx estoient de valleur de plus de trente escus, pour ce, cy xxx. Item dit led. Vaultier que de sy peu qu'il avoit recoeuilly es annĂ©ez vc iiijxx viij, iiijxx ix, il en avoit preste la pluspart des grains qu'il avoit recoeuillys a plusieurs personnes de lad. paroisse, lesquelz seraient allez de vye a decedz sans le pouvoir payer n'ayantz laissĂ© aprez leur decedz aulcuns biens pour leur avoir estĂ© robbez, par quoy supplye Ă  justice y avoir esgard. Item supplye Ă  justice avoir aussy esgard au fermage de l'annĂ©e prĂ©sente mil V iiijxx traize par ce que pour l'injure du temps il n'y a a prĂ©sent la vingtiĂšme partie des terres despendantes de lad. parroisse de S' Martin aux Arbres chargez, lesquelles seroient chargez sans l'iniure du temps, — 246 — et a ce moyen ne peult led. Vaultier prestre recoeuillir ceste annĂ©e aulcune dixme ou sy peu de chose que ne vauldroit la peyne et vaccation de la recoeuillir. Touttes lesquelles articles cy dessus led. Vaultier est prest de faire attester vĂ©ritables en la pluspart et en ce qu'il ne pourrait actuellement toutjustiffler estoit prest d'en jurer et prester serment. SignĂ© VAULTIER prebstre ; ung paraphe. FONDATION PAR LA GRANDE MADEMOISELLE D UN NOVICIAT POUR LES FILLES DE LA CHARITE, A EU. 29 mai 1685. On sait, par les mĂ©moires de la grande Mademoiselle, la place qu'occupent dans sa vie les sĂ©jours Ă  Eu. Elle s'y retirait aux jours de disgrĂące. Elle eut la joie, bientĂŽt suivie d'une poignante dĂ©ception, d'y ĂȘtre rejointe par Lauzun, pour la libĂ©ration duquel elle avait dĂ» disposer de son comtĂ© d'Eu en faveur du duc du Maine. Ces sĂ©jours furent aussi marquĂ©s par des institutions charitables. Elle en dit un mot dans ses mĂ©moires Je fis bĂątir un hĂŽpital Ă  Eu pour l'instruction des enfants, que j'ai fondĂ©, et y ai mis des Soeurs de la CharitĂ©. Quand j'y suis, je vais souvent les voir travailler, et je m'informe avec soin s'il est bien administrĂ©. J'ai fait bĂątir aussi un SĂ©minaire des mĂȘmes Soeurs de la CharitĂ©, oĂč elles sont douze qui portent la marmite aux malades, et instruisent les pauvres enfants tout cela est bien fondĂ©. » Peu aprĂšs l'acquisition du comtĂ© d'Eu, elle avait en effet fondĂ© deux hospices, l'un Ă  Eu, l'autre au TrĂ©port. — 247 — Environ vingt ans plus tard, elle voulut en doter Ă©galement Blangy et Criel. Elle pensa alors que l'avenir et le recrutement de ces Ă©tablissements seraient mieux assurĂ©s si elle instituait en mĂȘme temps pour les filles de la CharitĂ© un noviciat qu'on appela le SĂ©minaire d'Eu. L'acte publiĂ© ci-dessous indique suffisamment le but qu'elle se proposait en cela. Le SĂ©minaire d'Eu subsista jusqu'Ă  la RĂ©volution. Les Archives nationales ont recueilli le livre des vĂȘtures de 1685 Ă  1779. On y lit, parmi les noms des novices, celui d'une enfant d'Eu, Marie Lasnel, quela RĂ©volution trouva religieuse Ă  Arras. Conduite prisonniĂšre Ă  Cambrai avec ses compagnes, elle fut avec elles condamnĂ©e Ă  mort et guillotinĂ©e par ordre de Joseph Lebon. A. LEGRIS. Par devant les Notaires du Roy en son chatelet de Paris soubsignĂ©s furrent prĂ©sentes trĂšs haute trĂšs puissante et trĂšs illustre Princesse Mademoiselle Anne Marie Louise d'OrlĂ©ans par la grĂące de Dieu souveraine de Dombes duchesse de Montpensier et de Chastellerault, comtesse d'Eu, premier paire de France demeurante a Paris en son palais d'OrlĂ©ans fauxbourg S' Germain Paroisse S' Sevrin, d'une part, et honneste et charitable filles les soeurs Françoise Michault supĂ©rieure de la communautĂ© des filles de la charitĂ© servantes des pauvres malades demeurantes en leur maison fauxbourg saint Lazare paroisse saint Laurent, Françoise Richer assistante, Marguerite Gubillon Econome, et Jeanne de Ville despensiere, toutes quatre officieres prĂ©sentement en charge et faisant suivant l'usage de leur com- — 248 — pagnie au nom et pour toute la communautĂ©, de l'advis et consentement de Me Edme Jolly supĂ©rieur gĂȘnerai de la congrĂ©gation de la mission et de la ditte communautĂ© des dittes filles de la charitĂ© pour ce comparant d'autre part. Disant son Altesse Royale Mademoiselle quayant cognoissance du bien que font les dittes filles de la charitĂ© dans tous les lieux ou elles sont establyes Et particuliĂšrement celles qu'elle a fondĂ©es depuis quelques annĂ©es en son comtĂ© d'Eu et a Choisy sur Seyne, Elle a jugĂ© qu'il serait utile au bien publique quelles eussent dans sa ville d'Eu une maison pour Ă©lever et former des filles de la qualitĂ© requise dans les fonctions de leur Institut, ainsi quelles font dans leur principalle maison Ă  Paris, et a estimĂ© Son Altesse Royale quelle ferait une oeuvre agrĂ©able Ă  Dieu et profitable aux pauvres malades destablir et fonder en sa ditte Ville d'Eu une maison aux fins susdittes. C'est pourquoy elle en auroit eu une seize audit Eu, grande Rue et proche de la porte du TrĂ©port, tenant d'un costĂ© a la maison du sieur de Verton de Chiffreville, d'autre Ă  la maison du sieur Boissel conseiller en la cour des aydes de Rouen par derriĂšre a une petite rue appelĂ©e rue de LĂ©gypte Et par devant sur laditte grande Rue laquelle maison appartient Ă  sa ditte altesse Royalle tant au moien du retrait fĂ©odal exercĂ© sur les sieur et dame de Boquestant que daquisition quelle a faite d'une grange dont partye est entrĂ©e dans laugmentation qui a estĂ© faite au jardin de laditte maison. Et dĂ©sirant saditte altesse Royalle mettre a effet sa pieuse intention icclles partyes sont convenues de ce qui suit, c'est Ă  sçavoir que son Altesse Royalle Maditte Damoiselle a donnĂ© et donne par donation entre vifs irevocable et en la meilleur forme que faire ce peut a laditte communautĂ© des — 249 - filles de la charitĂ© acceptant par les soeurs supĂ©rieurs et officieras dicelle ; PremiĂšrement laditte maison seize en ladite ville deu grande rue et proche la porte du treport consistant en bastiment jardin et autres apartenances et dependence ainsy quelle se poursuit et comporte sans reserve. Plus deux mil livres de Rente constituĂ©e le neuf feuvrier mil six [cinq] cent soixante quatre au profit de Monseigneur Louis de Bourbon trisayeul maternel de son Altesse Royalle produisant douze cent cinquante livres par an. Plus cent quarente livres de rente constitues le seize novembre mil cinq cent soixante sept au profit du mĂȘme seigneur produisant quatre vingt cept livres dix souz par an, Et cinq cent livres de rente a prendre sur celle de deux mil cent soixante six livres de rente constitue le quatorzeieme mars mil cinq cent soixante huit au profit du mĂȘme seigneur produisant trois cent douze livres dix souz aussi par an, le tout a prendre sur le clergĂ© de france et faisant a toujours seize cent cinquante livres de rente effectĂ©e en faveur des dittes soeurs de la charitĂ© de la ville d'Eu, appartenant Ă  son Altesse Royalle, de son propre mesmes a fait par ces prĂ©sente delessement des dittes maisons et rente a laditte communautĂ© avecq entiĂšre et pleine garantir de tout troubles et empeschementgenerallement quelquonques pour en faire et disposer par la ditte communautĂ© a toujours comme des choses a luy appartenant a commencer la ditte jouissance. Sçavoir de ladite maison du premier juin prochain et des dits seize cents cinquante livres effectifs de rente du jour quil conviendra pour toucher par elles huit cents vingt cinq livres la prĂ©sente annĂ©e quatre vingt cinq, sans quau sujet de laditte donnation les dittes soeurs soient tenues daucuns droits dindemnitĂ© ny autres dont son Altesse Royalle les a — 250 — des apresent dĂ©charges, au moyen de quoy les dittes soeurs supĂ©rieurs et officieras de la maison de paris tant nouvelles que pour leurs successeurs esdi tenir de bailler incessamment et ensuitte fournir a perpĂ©tuitĂ© six filles de leur compagnie, pour avoir en premier lieu le soing des pauvres malades de laditte ville deu ; En segond lieu de l'Education de six filles qui seront Ă  toujours reçues et agréées par les dittes soeurs de la charitĂ© en laditte maison donnĂ©e Et par elles admises a lespreuve et rendues propre suivant leur Institut pour agir avec elles au soulagement des dits pauvres malades et a leurs autres exercices soit dans laditte maison d'eu ou dans les autres establissement faits a faire dans laditte comtĂ© d'eu, Et ailleurs ou la communautĂ© des dittes soeurs de la charitĂ© en aura besoing ainsi quelles font dans leur principalle maison de paris. En troisiĂšme et dernier lieu a linstruction des pauvres petites filles qui viendront eu la ditte maison sans quil puisse y estre admis aucun garçon de quelque bas aage quil soit. Son Altesse Royalle se charge de faire faire les frayes du premier voyage des dittes six soeurs qui seront envoyĂ©es ; Et ladjustement et emmeublement de laditte maison et des premiers habits subsistances d'elles et des six premiĂšres filles de lĂ©preuve pendant les six premiers mois de leur establissement. Les dittes filles tant officieres qu'autre admises a lĂ©preuve ne seront regardĂ©es comme mercenaires, mais considĂ©rĂ©e comme filles de communautĂ© rĂ©glĂ©e et dĂ©voues a Dieu aux sens cy dessus, et comme telle elles viveront dans la pratique de exercices de pietĂ© prescripte par leur Institution, sous l'obĂ©issance du dit sieur supĂ©rieur gĂȘnerai de la mission de saint Lazare et ses successeurs au surplus pour le spirituel — 251 — Elles seront soumises a Monseigneur Larchevesque de Rouen et au sieur curĂ© de la paroisse sur laquelle elles seront comme ses paroissiennes. Pourront nĂ©anmoins les dits sieurs supĂ©rieurs gĂ©nĂ©raux de la mission quand ils voudront les visiter et faire visiter mĂȘme les confesser et leur asigner des confesseurs sur les lieux avecq lapprobation dudit seigneur archevesque de Rouen comme ossi changer et rappeller tant les dittes filles admises a lĂ©preuve que les dittes soeurs, Lorsque les dits supĂ©rieurs gĂ©nĂ©raux le jugeront a propos en y en renvoyant pareil nombre que celles qui auront estĂ© rappellees et leur donner les ad vis quils trouveront nĂ©cessaire pour l'observance de leurs RĂšgles et laquit de leurs obligations. Touttes les dittes filles logeront dans laditte maison prĂ©sentement donnĂ©e par saditte altesse Royalle, ou aucunne homme ny domestique n'entreront. Si le fonds de leur subsistance et entretien venoit Ă  diminuer le susdit nombre diminuera a proportion et s'il augmente, le nombre dicelles filles de lĂ©preuve saugmentera de mĂȘme en sorte que chacunne des dittes six filles de la charitĂ© aura cent cinquante livres par an, pour sa nourriture et entretien, et chacunne des dittes six filles de l'Ă©preuve cent livres par an, et quil restera cent cinquante livres pour les rĂ©parations de la ditte maison frayes et voyages des soeurs et auttres depences imprĂ©vues dont elles demeureront chargĂ©e a l'avenir aprĂšs les susdits premiers frayes payez par son altesse Royalle ainsy quil est dit cy desus. Les dittes filles de la charitĂ© et de l'Ă©preuve ne seront tenues d'asister aucunnes autres personnes que les indigens et pauvres malades Et seront toujours dispensĂ©es d'asister les femmes filles soit de bonne ou mauvaise vie clans leurs — 252 — acouchement et de sortir de nuit de leur demeure soubz quelque prĂ©texte que ce soit, et pour leurs dittes fonctions elles ne fourniront que leurs soins travaux peine. Lorsque les dittes filles de la charitĂ© deviendront infirmes ou hors detat de continuer leurs fonctions aprĂšs avoir demeurĂ© six ans dans la ditte maison d'eu, elles y seront tenues nourryes, logĂ©e entretenues, chaussĂ©es et traitĂ©es selon leurs besoins sans pouvoir estre renvoyĂ©es et sy elles sont rappellĂ©e par les sieurs supĂ©rieurs gĂ©nĂ©raux ils y en renvoiront autant pour tenir leur place. Lorsque quelqu'une des dittes soeurs ou filles dĂ©cĂ©dera il sera dit pour le repos de son ame son corps prĂ©sent sil ce peut, un service dune messe haute et deux basses et ensuitte sera enterrĂ© sans aucune pompe par le sieur curĂ© de la paroisse sur laquelle est la ditte maison le tout gratuitement et charitablement. Pour parvenir a lacomplissement de ce que dessus convenu son Altesse Royalle interposera son autoritĂ© quand besoin sera. Et ou les dittes soeurs supĂ©rieurs, et officieres, et leurs successeurs cesseraient de fournir a lavenir les dittes six filles pour les susdites fonctions en laditte ville d'eu saditte Altesse Royalle ou les siens pourront rentrer dans la propriĂ©tĂ© des dittes choses donnĂ©es. Son Altesse fournira autant de prĂ©sente forme a ses frais incessamment aux dittes soeurs. Cette donation entre vif faite pour les causes et aux susdittes charges et outre parce que c'est la volontĂ© de son Altesse Royalle de faiçe ainsy et pour sy besoing est faire insinuer les prĂ©sentes ou il appartiendra les partyes en ont donnĂ© pouvoir au porteur dicelle car ainsy a estĂ© convenu et accordĂ© promettant obligeant Renonçant — 253 — fait et passĂ© a lesgard de son Altesse Royalle et desdittes soeurs au dit chĂąteau de choisy et dudit sieur Jolly, en la ditte maison de S' Lazare Lan mil six cent quatre vingt cinq le vingt neuf may aprĂšs midy et ont signĂ© la minutte des prĂ©sente demeurĂ©e vers et en la possession de Lefebvre lun des dits notaires soussignez. ROBILLAR. LEFEBVRE. Edme Jolly supĂ©rieur Gnal de la Cong 0° de la Mission et de la Compagnie des filles de la CharitĂ© servantes des pauvres Malades ; A nos chĂšres filles en JĂ©sus Christ nostre sauveur Les soeurs françoise Michaut, Marguerite le GoĂ»teux, Jeanne Chevrau, Claude LagrĂ©e, Louise ChrĂ©tien, et Anne Michel, filles de lade Compagnie, Salut en Nostre Seigneur. Son Altesse Royalle Mademoiselle nous ayant fait l'honneur de nous demander des Filles de vostre Compagnie pour les establir en sa Ville d'Eu, Nous desirans satisfaire Ă  ses saintes intentions, Vous mandons de vous transporter en laditte Ville pour y travailler selon vĂŽtre Institut, sous le bon plaisir de Monseigneur L'Archevesque de Rouen, et conformĂ©ment Ă  vos RĂšgles. C'est pourquoi nous supplions trĂšs humblement Messieurs les Curez et autres SupĂ©rieurs des Eglises par ou vous passerez de vous permettre de recevoir les Sacremens dont vous aurez besoin comme estant personnes de bonnes vie et moeurs. En foi de quoy nous avons signĂ© la pnte de nre main et fait scĂ©eller de nre sceau ordinaire en la Maison de S' Lazare lez Paris ce vingt quatriĂšme jour de Juin, mil six cens quatre vingts cinq. JOLLY. Voici maintenant l'Ă©tat des revenus, l'inventaire des 27 — 254 - meubles, la liste des religieuses du noviciat, lors de son abolition, en 1790. Etat des Revenus et mobbillier des Soeurs de la CharitĂ© du SĂ©minaire de la ville d'Eu et des pauvres malades quelles servent. Revenu des pauvres malades. Savoir Pour la moitiĂ© d'une ferme sise Ă  MĂ©lineamp louĂ©e pour la maison par chaque annĂ©e 425 Pour quatre acres de terres sises au faubourg deMatominy par Malheude chaque annĂ©e ‱ 125 Pour cinq vergĂ©es de terres sittuĂ©e Ă  la paroisse de Criel tenu par Jean Godard pour la somme de cinquante livres par an 50 Pour une maison situĂ©e rue du Treport tenue par Me Le Clerq par la somme de cent vingt livres par an 120 Plus trois acres de terres situĂ©es paroisse de Monchy tenue par Parrement. LouĂ©e par an 108 Une rentte fonsiere sur une maison rue de Lanpire tenue par Cobert 32 1. 16 Plus, une rente fonsierre sur une maison situĂ©e Ă  Baromenil tenue par Nicolas Ringard par an 20 Une rente de soixante livres due par M. Ducorroy de la Croix ‱ 60 Une rente de trente huit livres par Nicolas Duhamel de paroisse de S' Remy 38 Une rente de trente deux livres seize sols due par la vve Dauche de ville d'Eu Une rente sur l'Ă©tat du roy faite par Mr Payen, teologal de Verdun, par an 34 1. 11 — 255 — Une rente due par Mr Carlus qui doit sur sa maison Ă  S1 Pierre en val par an 15 Elles reçoivent de leur CommunautĂ© de Paris pour les pauvres malades tous les ans la somme de mil quatre cents quarante six livres, donc les Contrats sont Ă  la CommunautĂ© de Paris vis Ă  vis S' Lazare ; cette rente se prent sur les gabelles 1446 Les dittes Soeurs sont obligĂ©es de fournir aux pauvres malades et infirmes de la ville et faubourgs le pain, bouillon, viande et touslesremĂšdes mĂ©dicamens dontilsontbesoin, elles ont une farmasie garnie des droges, d'ustensilles, alambic, bassine, mortier, chaudrons etc., une grande marmitte pour faire le bouillon des malades et une petite pour le mĂȘme efet, cinq petites marmittes pour porter le bouillon aux malades, la boulangerie garnie des ustensilles pour faire le pain et la provision de bois qu'elles sont obligez d'acheter. Etat des biens et mobillier des soeur quelles reçoivent pour eux et les novices. Savoir Elles reçoivent de leur CommunautĂ© de Paris pris sur les gabelles touts les ans, pour six soeurs et six novices, que MUe d'Orlean a fondĂ©, la somme de mil neuf cents soixante huit livres par an 19681. Sur laquelle somme elles sont obligĂ©s de se nourir, vĂȘtir, entretenir les rĂ©parations de la maison qu'elles occupes, appartenant Ă  leur communautĂ© de Paris, ainsi que leur jardin, et une servante pour le jardin,, paye a 72 1. Inventaire des soeurs. Cinquante paires de draps, 50 ; deux cents chemises, — 256 — 200 ; vingt quatre napes, 24 ; six douzaines des serviettes, 72; quatre douzaines de torchons, 48; trois douzaines de suie mains, 36 ; des tentures pour la fĂȘte du S' Sacrement ; quatre grandes armoires et cinq petits, trois grands coffres, un poelle et une armoire Ă  l'Ă©colle, un poelle au noviciat ; la cuisine garnie, comme chaudrons casserolie poelle poellon et vaisaille d'etain etc.; douze lits au dortoir et deux Ă  l'infirmerie ; un ornement pour dire la messe Ă  leur petite chapelle domestique, quand elles sont malades. Les dittes soeurs doivent six cents livres qu'elles ont empruntĂ© pour acheter du bled, dont trois cents pour les pauvres malades et trois cents pour elles. Elles doivent aussi soixante quinze livres au boucher pour la viande des soeurs. Noms des soeurs. Soeur Agathe Deloigne, Ăąge de 57 ans et 32 de vocation ; Soeur Catherine Messie, Ăąge de 37 ans et 19 de vocation ; Soeur Barbe Piersson, Ăąge de 35 ans et 12 de vocation ; Soeur Elisabeth Thomas, Ăąge de 29 ans et 11 de vocation ; Soeur Anne Mirouel, Ăąge de 23 ans et 3 de vocation ; Soeur Agathe Huignard, Ăąge de 25 ans et 2 de vocation. En exĂ©cution et au dĂ©sir des dĂ©crets de l'assemblĂ©e nationale sanctionnĂ©s par lettres patentes du roi, soeur Catherine Messie a cejourdhuy dĂ©posĂ© es mains de nous, Maire de la ville et commune d'Eu, soussignĂ©, le double des prĂ©sentes qu'elle a affirmĂ© et certifiĂ© vĂ©ritable, recours Ă  l'acte de dĂ©pĂŽt inscrit sur le registre Ă  ce^Ss^p2\"5ait Ă  Eu le 28 fev. 1790. j '' ; j .G^iGifeto DU CAMBARD . BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX ' SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 6 avril 1908. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, fĂ©vr. et mars 1908; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et dĂ©c. 1907 ; — Revue historique, mars-avril 1908, et volume supplĂ©mentaire ; — MĂ©m. de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, tome V. Est Ă©lu sociĂ©taire M. Gustave Valmont, archiviste palĂ©ographe, prĂ©sentĂ© par MM. le marquis de Frondeville et l'abbĂ© Tougard [682]. Le Conseil dĂ©cide d'adhĂ©rer Ă  la session des Assises de Caumont qui doit se tenir Ă  Rouen au mois de juillet prochain. Trimestriel, juin 1908. — X. 28 — 258 — Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des ouvrages en prĂ©paration, dont le travail subit en ce moment un temps d'arrĂȘt par suite de l'encombrement de l'imprimerie. M. PrĂ©vost poursuit ses recherches pour retrouver le manuscrit de la Recherche de la noblesse de La GalissonniĂšre, qui Ă©tait prĂ©cĂ©demment conservĂ© au chĂąteau du Pont-Saint-Pierre. M. l'abbĂ© Tougard signale qu'il a rencontrĂ© un bon manuscritin-folio de 900 pp.des RĂ©flexions sur les Etats gĂ©nĂ©raux et les Parlements de France, par le comte de Boulainvilliers les divergences de ce manuscrit avec l'imprimĂ© de 1727 sont sans importance. Il a remarquĂ© aussi dans la relation de Rubruquis, Guillaume de Ruysbroeck ou Rubrouek, ambassadeur de saint Louis en Orient, ce passage trad. de L. de Backer, dont il donne lecture En Hongrie, dans une ville nommĂ©e Belgrade, il y avait un ĂšvĂȘque normand, de Belleville prĂšs Rouen, avec un neveu de cet Ă©vĂȘque. » SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 4 mai 1908. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et BellesLettres, janv. et fĂ©vr. 1908 ; — MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© des A ntiquaires de Picardie. Planches des tomes I et II — 259 — de la Bibliographie de la Somme, par H. Macqueron ; — SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie. Documents inĂ©dits, t. XVI. Bibliographie du dĂ©part, de la Somme, par H. Macqueron, tome II; — SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie. La Picardie historique [et monumentale. Arrondiss. d'Abbeville, canton de Oamaches. Notices par MM. des Forts et de Guyencourt ; — SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie. Album archĂ©ologique, 16e fascicule. La Picardie Ă  l'Exposition des primitifs français; — V. Hunger, Histoire de Verson Calvados. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© Hunger, Ă  Verson Calvados, et Paris, 27, rue de la PĂ©piniĂšre, prĂ©sentĂ© par MM. Emile Travers et Norbert Sauvage [683]; M. Lucien Sarazin, avocat, Ă  Versailles, prĂ©sentĂ© par MM. de Beaurepaire et Le Verdier [684]. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des publications en prĂ©paration, le tome II des Actes de la Chancellerie, d'Henri VI et les Cartulaires de Saint-Ymer et Bricquebec. SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du \"juin 1908. PrĂ©sidence de M. l'abbĂ© TOUOARD. Volumes offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Analyses des dĂ©libĂ©rations de l'administration mu- — 260 — nicipale du canton de Rouen 16 novembre 1795 Ă  21 sept. 1798, par M. Poulain vol. gr. in-4, quatriĂšme de la collection des dĂ©libĂ©rations commençant Ă  1789; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1907, 4° trim.; — Revue histor., mai-juin 1908. La dĂ©mission de M. le marquis d'Estampes est enregistrĂ©e . Le Conseil fixe l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle au 23 juillet, et en arrĂȘte l'ordre du jour. Il dĂ©signe, pour composer la Commission des comptes fonds et archives, MM. le Dr Coutan, le Dr Panel et VallĂ©e. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des deux volumes en prĂ©paration, Ă©ditĂ©s par MM. Ch. BrĂ©ard et P. Le Cacheux. M. G. PrĂ©vost fait connaĂźtre qu'il a continuĂ© ses investigations Ă  l'effetde retrouver le manuscrit de la recherche de La GalissonniĂšre, prĂ©cĂ©demment en la possession du marquis d'Houdemare, au chĂąteau du Pont-Saint-Pierre. Il demeure Ă©tabli que les vendeurs du chĂąteau s'Ă©taient rĂ©servĂ© les piĂšces d'archives, livres et manuscrits alors conservĂ©s au chĂąteau, qu'ils enlevĂšrent une quantitĂ© considĂ©rable de piĂšces de cette nature, et que le manuscrit n'est plus Ă  Pont-Saint-Pierre. Le Conseil fait appel aux membres de la SociĂ©tĂ© qui pourraient fournir quelque renseignement sur ce sujet. M. l'abbĂ© Tougard signale Ă  ses confrĂšres, d'aprĂšs le Bulletin du Bibliophile mai 1908, p. 264, que viennent — 261 — d'entrer Ă  la BibliothĂšque Nationale 272 manuscrits provenant de l'ancienne bibliothĂšque de sir Philipps, Ă  Cheltenham, parmi lesquels les Cartulaires suivants Abbaye de FĂ©carap xir 3 siĂšcle ; Abbaye de Saint-Pierre de PrĂ©aux xni° siĂšcle ; CathĂ©drale de Bayeux xnie siĂšcle ;; HĂŽtel-Dieu de Coutances xve siĂšcle ; Coutances xve siĂšcle. II DOCUMENTS HISTORIQUES ARRÊT DU PARLEMENT DE NORMANDIE AU SUJET D'UNE ÉMEUTE OCCASIONNÉE A ROUEN PAR DES ACTES DE VIOLENCE DES CAPITAINES DES GALÈRES, 1549. L'arrĂȘt dont nous donnons [le texte nous a paru mĂ©riter d'ĂȘtre connu, bien que les faits qui s'y trouvent rapportĂ©s aient Ă©tĂ© sommairement racontĂ©s par M. Floquet, dans son Histoire du Parlement de Normandie t. II, pp. 130, 131. Ce n'Ă©tait pas la premiĂšre fois, le mĂȘme auteur nous l'apprend pp. 107-110 du mĂȘme volume, que nos magis- - 262 — trats avaient eu Ă  se plaindre de la maniĂšre despotique et inhumaine avec laquelle les capitaines de galĂšres se permettaient de procĂ©der Ă  l'enlĂšvement des prisonniers criminels. Mais, en 1549, l'abus alla si loin qu'il eut pour effet de rĂ©volter l'opinion publique et d'exciter une sĂ©dition populaire. Le Parlement adressa des remontrances au Roi ; mais l'affaire fut Ă©voquĂ©e et se termina, sans aucun doute, Ă  l'avantage des capitaines des galĂšres, lesquels, comme il est vraisemblable, n'avaient fait qu'exĂ©cuter les ordres qui leur avaient Ă©tĂ© donnĂ©s. Ceux-ci, comme il Ă©tait Ă  prĂ©voir, avaient vu leurs biens pillĂ©s par les Ă©meutiers, et eurent Ă  se faire indemniser. C'est ce qu'indique la procuration suivante, conservĂ©e dans les registres du tabellionage de Rouen Noble et puissant seigneur LĂ©on Strozzy, prieur de Capoue, capitaine gĂ©nĂ©ral des GallĂšres du Roi; noble homme Pierre Bon, capitaine des galĂšres du Roi, constituent pour procureur gĂ©nĂ©ral Jehan Parisot, lieutenant dudit Pierre Bon, pour poursuir la restitution vers toutes personnes qui ont puis deux mois ou environ robbĂ©, malprins, saccagĂ© et pillĂ© les biens des dits constituans en certaines maisons et seulles situĂ©es paroisse » 3 juillet 1549. SignĂ© Leone Strosy priore di Capua, Pierre Bon. » Deux jours auparavant, sur la requĂȘte dudit Strozzy, les tabellions de Rouen s'Ă©taient transportĂ©s outre le pont, ĂšsfauxbourgsdeSaint-Sever,auclos des GalĂšres, au lieu dit Claquedent, en une maison situĂ©e sur le bord de la riviĂšre. » Il est probable que cette maison n'Ă©tait autre — 263 — que celle oĂč le capitaine gĂ©nĂ©ral des galĂšres avait Ă©tabli sa rĂ©sidence 1. B. Du mercredy xxije jour de may mil cinq cens quarante neuf, Ă  Rouen, en la Court de Parlement, toutes les Chambres assemblĂ©es, sur l'heure d'entre huict et neuf heures de soir. Sur l'advertissement, prĂ©sentement donnĂ© en la Court, de TĂ©minent pĂ©ril en quoy estoit ceste ville de Rouen pour la commotion et sĂ©dition populaire que l'on disoit se voulloir mutiner Ă  raison des excĂšs, violences Ă©normes et exĂ©crables meurdres qui avoient estĂ©, ces jours passez, tant de nuict que de jour, et encores cejourd'huy, commis par les gens des gallĂšres jusques Ă  avoir par les dicts gens des gallĂšres tyrĂ© plusieurs coups d'artillerie contre la dicte ville, et de faict en avoit estĂ© apportĂ© ung boullet en la face delĂ  dicte Court, oy s sur ce le procureur gĂ©nĂ©ral du Roy, le lieutenant gĂ©nĂ©ral du bailly de Rouen, lequel a dict avoir encores autres boulletz par de1 de1 registres du tabellionage nous fournissent plusieurs actes relatifs aux officiers des galĂšres en rĂ©sidence Ă  Rouen Jean d'ArmentiĂšres, lieutenant de M. de Montegu Bernard d'Orvesan, capitaine des galĂšres du Roi, dernier mars 1545 v. s. ; — Julius CĂ©sar, Ă©crivain de Pierre de Capua Strozzy, capitaine gĂ©nĂ©ral des galĂšres du Roi, 11 fĂ©vrier 1546 v. s., 29 aoĂ»t 1549 ; — BarthĂ©lĂ©my Martel, gentilhomme florentin, lieutenant de LĂ©on Strozzy, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem, prieur de Capua, au royaume de Naples, capitaine de quatre des galĂšres du Roi 19 novembre 1546 ; — Pierre de la Gaudille, Ă©cuyer, sieur de la GrippiĂšre, capitaine des galĂšres du Roi, 26 avril 1547, 3 juillet 1549 ; — Jean de Moret> capitaine des galĂšres du Roi, 9 juillet et 21 septembre 1549. — 264 — vers luy et plusieurs des conseilliers et Ă©chevins de la dicte ville ; La Court, toutes les chambres assemblĂ©es, a ordonnĂ© et ordonne que par le dict lieutenant gĂ©nĂ©ral sera prĂ©sentement et promptement donnĂ© ordre de faire asseoir le guect, tant des gens de la Cinquantaine, que sergens, par tous les quartiers et endroictz de la dicte ville, mesmement es lieux et endroictz oĂč il peult avoir apparence de commotion populaire, affln de faire retirer toutes personnes, de quelque estĂąt ou condition qu'elles soient, en leurs maisons, ausquelzgens du guect la Court faict inhibitions et dĂ©fences de user de force ne violence, sinon qu'il se trouvast aucuns rebelles ou qu'ils voulsissent forcer la justice, lesquelz ils apprĂ©henderont et constitueront prisonniers pour estre Ă  l'encontre d'eulx procĂ©dĂ© comme de raison ; et si a ordonnĂ© et ordonne la dicte Court que le Roy sera adverty le plus promptement que faire se pourra des dicts excĂšs, forces, violences, meurdres et sĂ©ditions commises en ceste dicte ville et es lieux adjacens d'icelle par les dicts gens des gallĂšres et commotion de peuple advenue Ă  raison des dicts excĂšs ; et pour ce faire a commis et commect Me François Morelon, procureur gĂ©nĂ©ral du Roy, avec lequel yra l'un des conseilliers et eschevyns de ceste dicte ville, afin qu'il plaise au dict Seigneury donner ordre et provision Ă  ce que ses subjectz et manans et habitans de ceste dicte ville puissent vivre en paix et ne soient ainsi offensez, et aussi pour Ă©viter Ă  la commotion de peuple et inconvĂ©niens qui en pourraient advenir, Ă  laquelle fin seront par led. procureur gĂ©nĂ©ral portĂ©es les informations qui faictes ont estĂ© par cy-devant sur le faict des dits excĂšs, mesmes l'informacion faicte sur ung meurdre commis par ung nommĂ© le cappitayne De la Haye, Ă  la personne d'un marchand de — 265 — Thoulouze, lequel aprĂšs avoir estĂ© meurdry et tuĂ©, avoit estĂ© jectĂ© par dessus le pont en la riviĂšre de Seyne, avec la confession sur ce faicte en la Court par le cappitaine La GrippiĂšre. Sera aussi faict porter au Roy par le dict procureur gĂ©nĂ©ral le boullet apportĂ© et exibĂ© Ă  lad. Court et autres estans par devers le dict lieutenant gĂ©nĂ©ral, tirez desd. gallĂšres contre les maisons de la dicte ville; et nĂ©antmoins, afin de procedder contre les dĂ©linquens et coulpables des dictes sĂ©ditions, excĂšs, forces, violences et meurdres, tant habitans de la dicte ville que gallĂšres, et pour informer, instruire et mectre les procez en estĂąt de juger, a la dicte Court commis et commect Maistre Loys Petremol, conseiller et prĂ©sident des Enquestes, et Robert de Croismare, Anthoine Postel et Guillaume Auber, Bstienne Miffant et Nicolle Arnoys, conseilliers en la dicte Court. SignĂ© J. FEU, avec paraphe. Extrait des registres du Parlement. LETTRES DE THOMAS DU FOSSE ET AUTRES CONCERNANT L'AFFAIRE DE LA RÉQUÊTE DE LA NOBLESSE » 1774. Les lettres suivantes, communiquĂ©es par M. Louis RĂ©gnier, ont Ă©tĂ© par lui rencontrĂ©es avec d'autres dans des archives privĂ©es. La premiĂšre, Ă©crite par le vieux conseiller au Parlement de Rouen, Thomas du FossĂ©, est particuliĂšrement intĂ©ressante. . Antoine-Augustin THOMAS du FOSSÉ appartenait au — 266 — Parlement depuis 1737 ; petit-neveu du pensionnaire de Port-Royal, alliĂ© aux Arnauld, gallican et libĂ©ral, il fut au Parlement l'un des chefs de l'opposition sous Louis XV, et subit plus d'une fois les rigueurs de la Cour. DĂ©jĂ  en 1753, prĂ©sumĂ© rĂ©dacteur des Remontrances adressĂ©es par sa compagnie, il avait Ă©tĂ© exilĂ© pendant onze mois. En 1772 il fut compris des premiers parmi les anciens conseillers le Conseil supĂ©rieur avait remplacĂ© le Parlement qui furent poursuivis Ă  l'occasion de la RequĂȘte de la Noblesse, cette protestation contre la rĂ©volution Maupeou. Floquet a racontĂ© toute l'affaire au tome VI de son Histoire du Parlement pp. 691-704. ArrĂȘtĂ©, il avait rĂ©ussi Ă  s'Ă©vader. Sa fille, la jeune M"e Du FossĂ©, venue Ă  Paris solliciter en sa faveur, s'Ă©tait vue conduite Ă  la Bastille. On se rendit compte bientĂŽt de l'inconvĂ©nient de poursuites Ă  engager contre les signataires de la RequĂȘte, dont le trĂšs grand nombre embarrassait ; on s'entendit avec la plupart pour les faire rĂ©tracter, et, Ă  l'Ă©gard des plus compromis, l'on tenta des arrangements pour mettre fin aux disgrĂąces, aux exils, aux prisons. On demanda notamment Ă  Du FossĂ© de commencer par se constituer prisonnier, et les motifs de sa rĂ©sistance sont honorables. Sa lettre, datĂ©e du 8 juillet, et qui ne peut ĂȘtre que de l'annĂ©e 1774, fournit un tĂ©moignage prĂ©cieux du personnage intĂ©ressĂ© lui-mĂȘme sur son affaire et sur les nĂ©gociations qu'on essayait de conclure avec lui. Elle confirme du reste le rĂ©cit de Floquet, et rĂ©vĂšle en mĂȘme — 267 — temps l'active intervention du duc d'OrlĂ©ans. L'exil de Du FossĂ© et de ses compagnons d'infortune ne prit fin pourtant qu'avec le rĂšgne de Louis XV. Du FossĂ© survĂ©cut jusque vers l'an 1788. D'autres lettres du mĂȘme dossier, d'intĂ©rĂȘt moindre, montrent que le duc d'Harcourt, gouverneur de la province, le comte de fils, lieutenant gĂ©nĂ©ral en la Haute-Normandie, le marquis de Beuvron, son autre fils, s'entremirent Ă©galement entre les proscrits et les ministres 1. Il est piquant de remarquer qu'ils avaient 1 Extrait d'une lettre du 1er mars 1773 de Mm de Manneville, nĂ©e Blangy, femme d'un des prisonniers de la Basse-Normandie, Ă  la comtesse de Lillebonne M. le duc d'Harcourt m'avoit mandĂ©, Madame, qu'il chargeoit M. le M' 8 de Beuvron de soliciter la sortie des prisonniers Ă  son nom, et j'en ait eu l'assurance par M. le M' 8 de Beuvron luy-mesme ; mais une lettre qu'il adresse Ă  mon frĂšre, et dont il m'a fait part, me taxe de ne pas sentir ses dĂ©marches et les vostres; elle m'instruit qu'aparament vous avez eu la bontĂ© d'en faire aussy au nom de M. le duc d'Harcourt ; mon frĂšre me l'a confirmĂ©, en m'aprenant que c'Ă©toit M. le comte de Lislebonne que j'avois rencontrĂ© chez Monsieur Bertin, il y a trois jours, et qu'il luy avoit fait part des motifs de sa visite, ou M. de Manneville avoit une part particuliĂšre; M. Bertin me l'a assurĂ© aussy », etc. Sorti de prison un ou deux mois plus tard, ce gentilhomme resta exilĂ© dans sa terre jusqu'au mois d'aoĂ»t 1774. Anne-Pierre, duc d'Harcourt, Ă©tait gouverneur de Normandie depuis 1764 ; il dĂ©missionna et reçut le bĂąton de marĂ©chal en 1775. Le comte de Lillebonne, François-Henri d'Harcourt, son fils aĂźnĂ©, avait Ă©tĂ© nommĂ© en 1764 lieutenant gĂ©nĂ©ral de la Haute-Normandie; il obtint le gouvernement de la province en 1775. La comtesse de Lillebonne, sa femme, Ă  qui est Ă©crite la lettre qui prĂ©cĂšde, Ă©tait nĂ©e Françoise-Catherine-Scbolastique d'Aubusson de la Feuillade. Le marquis de Beuvron, Anne-François d'Harcourt, second fils du marĂ©chal, avait occupĂ© la lieutenance gĂ©nĂ©rale du Bas-Poitou ; il avait Ă©pousĂ© Marie-Catherine RouillĂ© de Jouy, fille unique du ministre de Louis XV. — 268 — Ă©tĂ©, au moins les deux premiers, parmi les exĂ©cuteurs des lettres de cachet de 1772. Il en fut de mĂȘme du secrĂ©taire d'Etat Bertin. ChargĂ© des affaires de la Normandie, il avait pris part Ă  la rĂ©pression, sans grande conviction, peut-ĂȘtre, et c'est lui qui signera les ordres de mise en libertĂ©. Il est vrai que sa lettre ci-dessous est du 26 mai 1774 ; l'avĂšnement de Louis XVI venait de changer bien des choses. L. V. Monseigneur, Au milieu des affaires importantes qui vous occupent pour le bien gĂ©nĂ©ral du Royaume, dont vous ĂȘtes le principal soutien, vous voulez bien descendre jusqu'Ă  moi, et aprĂšs avoir rendu la libertĂ© a ma fille, travailler a procurer celle du pĂšre ; quel excĂšs de bontĂ© et de gĂ©nĂ©rositĂ© ! Il ne surprendra pas ceux qui connoissent le caractĂšre bienfaisant de Votre Altesse serenissime. AgrĂ©ez, je vous suplie, l'hommage de ma respectueuse reconnoissance. Il me paroit, par ce qu'on me marque, que dans la bonne volontĂ© que vouz avez, Monseigneur, de me subvenir, votre projet est de demander prĂ©sentement mon retour incognito dans la capitale, ce qui me mettrait a portĂ©e de confĂ©rer avec le ministre. Si cette confĂ©rence, que paroit dĂ©sirer le ministre, avoit prĂ©cĂ©dĂ© les ordres rigoureux donnĂ©s en 1772, certainement ils n'eussent jamais Ă©tĂ© lĂąchĂ©s. Il n'etoit pas difficile de justifier une RequĂȘte inspirĂ©e par la confiance en la bontĂ© et en la justice du Roy, dictĂ©e par le respect, dont — 269 — le but etoit d'instruire sa religion, et que j'ay sçu faire verser a des Ă©trangers qui la lisoient des larmes d'attendrissement en s'excriant que le Roy de France etoit heureux d'avoir des sujets aussy tendrement affectionnĂ©s a sa personne et a son service. On eut estĂ© forcĂ© de convenir que le recours de sujets qui se croient lĂ©sez a leur Roy est de droit, que cette requĂȘte n'en etoit que l'exĂ©cution, et on n'eut pas donnĂ© tant de cĂ©lĂ©britĂ© a une affaire qui n'en meritoit aucunne. J'accepte, Monseigneur, l'incognito que vous voulez bien me mĂ©nager, et j'y souscris avec d'autant plus de confiance que j'espĂšre qu'a cette premiĂšre faveur vous voudrez bien en faire succĂ©der une seconde, qui est qu'il ne sera plus question de sĂ©jour au donjon mesme pendant 24 heures, car je vous avoue que j'ay une oposition invincible pour toute retraite de cette espĂšce. Je dois vous en expliquer les motifs, ils me paraissent de nature a faire impression sur votre Altesse serenissime, et a intĂ©resser la dĂ©licatesse de ses sentimens. Le dĂ©sagrĂ©ment seul d'ĂȘtre privĂ© de la libertĂ© pendant 24 heures ou pendant quelques jours ne mĂ©rite aucune considĂ©ration, car aiant le bonheur d'ĂȘtre protĂ©gĂ© par Votre Altesse serenissime, je n'ay nulle crainte qu'on manquĂąt de garantie et me retĂźnt en prison. Si j'y avois estĂ© placĂ© par TauthoritĂ© et il ne s'en est gueres fallu, le dĂ©faut de concours de ma volontĂ© Ă©loignoit tout reproche fondĂ©, et cet emprisonnement eut il durĂ© plusieurs mois ne pouvoit m'inculper, qu'autant qu'on eut prouvĂ© contre moi que je le meritois et que j'etois coulpable. Il en est tout autrement d'un emprisonnement auquel je consens et me porte, quoique pour 24 heures. Cet emprisonnement supose un dĂ©lit dont je parois convenir et que l'authoritĂ© veut bien me pardonner. Or il me — 270 — semble qu'Ă©tant aussy innocent que Sully lorsque Henri IV luy disoit, Levez vous de peur qu'ils ne croient que vous me demandez grĂące, je dois mettre a profit l'avis du grand Henry, et ne pas m'avouer de fait coulpable lorsque je ne le suis pas. Nous sommes plusieurs qui nous trouvons impliquĂ©s dans l'affaire de la RequĂȘte de Normandie que je consente a la prison, il y a toute aparence qu'elle sera proposĂ©e aux autres comme moien pour rentrer, et si par dĂ©licatesse desentimens ils s'y refusoient, ce qui est plus que vraysemblable, j'aurois a me reprocher de les avoir sacrifiĂ© par foiblesse. Quelle position pour un homme qui a des sentimens, et qui est autant convaincu de leur innocence que de la sienne ! Il n'y a jamais eu de dĂ©lit dans cette affaire, et par consĂ©quent il n'a pu y avoir de coupables si par impossible on vouloit en suposer ce seroit ceux qui se sont chargĂ©s de porter la Requeste a signer. Or M. de Janville, un des porteurs, est rentrĂ© en France sans passer par la prison, et il est depuis trĂšs longtemps tranquil dans sa terre. Je crois, Monseigneur, que vous ne souffrirez pas qu'une personne que vous voulez bien honnorer de votre Auguste protection, et qui a eu seulement connoissance de la RequĂȘte, soit plus mal traitĂ© sous le rĂšgne d'un jeune Prince qui ne s'annonce que par ses bienfaits, et ne veut rĂ©gner que par les loix, que M de Janville qui a portĂ© signer la requĂȘte ne l'a estĂ© sous le rĂšgne prĂ©cĂ©dent. D'aprĂšs ces observations que j'ay cru nĂ©cessaires, et que vos bontĂ©s a mon Ă©gard m'ont inspirĂ© la confiance de vous faire, j'ay lieu d'espĂ©rer, Monseigneur, que Votre Altesse serenissime ne regardera pas le sĂ©jour momentanĂ© d'un ancien magistrat au donjon comme une pure forme, et qu'elle — 271 — en prĂ©servera celuy qui a l'honneur d'ĂȘtre avec le respect le plus profond de Votre Altesse serenissime, Monseigneur, Le trĂšs humble et obĂ©issant serviteur, THOMAS DUFOSSÉ. Ce 8 juillet [1774]. Paris ce 26 may 1774. Je sens, Mademoiselle, combien vous devĂ©s avoir a coeur de vous rĂ©unir a M. votre pĂšre et je ne puis qu'applaudir a l'empressement bien naturel que vous montrĂ©s a cet Ă©gard ; je chercherai a le seconder autant qu'il dĂ©pendra de moi en rendant compte au Roy le plutĂŽt qu'il me sera possible de l'affaire qui l'intĂ©resse avec tous ses dĂ©tails. J'ai l'honneur d'ĂȘtre, Mademoiselle, votre trĂšs humble et trĂšs obĂ©issant serviteur. BERTIN. Mn' DufossĂ©. Monsieur Rien n'est plus prĂ©cieux et plus flateur pour moi, que le billet que vous nous fĂźtes l'honneur de nous Ă©crire hier, rien assurĂ©ment de plus avantageux et en mĂȘme temps qui excite plus ma reconnoissance que de sçavoir les dĂ©marches que Monseigneur le Duc d'OrlĂ©ans veut bien faire pour moi ; je ne puis vous exprimer, Monsieur, qu'elle a Ă©tĂ© ma joie a la lecture d'un pareil bienfait. Et en effet quel changement pour une ame qui ne connoit depuis si long-temps que la douleur la plus profonde, de voir l'interest si vif qu'une personne si puissante veut bien y mettre, je ne puis bien rendre tout ce — 272 — que mon coeur me dicte, et vous seul, Monsieur, qui avez Ă©tĂ© si souvent le tĂ©moin de mon extrĂȘme dĂ©solation, pouvez comprendre qu'elle est l'Ă©tendue et la vivacitĂ© du sentiment qui m'anime dans ce moment-ci. Vous estes plus en Ă©tat que personne de le rendre a Monseigneur le Duc d'OrlĂ©ans, je vous en supplie donc, Monsieur. J'ajouterai cette obligation aux infinies que je vous ai, et soyez persuadĂ©, je vous prie, que je n'ai point eu de consolation plus grande dans mes malheurs que celle de vous avoir pour protecteur, comme aussi je ne peux avoir de reconnoissance plus vif que celle que je ressens de tout ce que vous avez fait et faite pour moi. C'est dans ces sentiments que j'ai l'honneur d'ĂȘtre Monsieur Votre trĂšs humble et trĂšs obĂ©issante servante DUFOSSÉ. Ce 4 juin 1774. [Lettre adressĂ©e ] A Monsieur Monsieur de Bellisle SecrĂ©taire des Commandements de Monseigneur le Duc d'OrlĂ©ans. Au Palais Royal. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE M. Charles-Marie de R0B1LLARD de BEAUREPAIRE PrĂ©sident de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie, Correspondant de l'Institut, Chevalier de la LĂ©gion d'honneur, etc., est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Rouen, mercredi 12 aoĂ»t, dans sa quatrevingt-uniĂšme annĂ©e. Sa perte est irrĂ©parable, et le Conseil d'administration de la SociĂ©tĂ©, consternĂ©, salue sa grande mĂ©moire. A l'homme, aussi bon que savant, qui rĂ©unissait en lui toutes les vertus privĂ©es, Ă  qui sa vaste Ă©rudition et ses innombrables Ă©crits avaient acquis une universelle rĂ©putation, il offre l'expression de ses sentiments les plus Ă©mus, les plus reconnaissants et les plus respectueux. Rouen, le 14 aoĂ»t 1908. Trimestriel, septembre 1908. — X. 29 — 274 — I EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 6 juillet 1908. PrĂ©sidence de M. CH. BRÉARD. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Le CollĂšge de Domfront, 1689-1907. Extrait du Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©olog. de l'Orne, par M. Louis Duval ; — Un gentilhomme cultivateur au XVIIIe siĂšcle Samuel de FrottĂ© de la RimbliĂšre, par le mĂȘme ; — La recherche de Jean Le Venart, lieutenant en l'Ă©lection de Coutances au siĂšge de Saint-LĂŽ, par M. H. Sauvage; — SociĂ©tĂ© Jersiaise. Prodrome de la flore des algues momies des Ăźles anglo-normandes et des cĂŽtes nord-ouest de la France, par le Dr Henri van Hemek ; — SociĂ©tĂ© Jersiaise, 33e Bulletin annuel; — Journal des Savants, mai et juin 1908; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et mars et avril 1908. Le Conseil enregistre avec regret les dĂ©cĂšs de MM. Henri Grenet, Anisson du Perron, A. Pellerin, et le duc d'Harcourt. M. Ch. BrĂ©ard fait connaĂźtre que M. Le BourdellĂšs, — 275 — conseiller Ă  la Cour de Rennes, continuant son exploration, a trouvĂ© encore, parmi les couvertures des registres de l'Ă©tat civil de son dĂ©partement, une dizaine de feuillets du Compte du Clos des galĂ©es, dont la SociĂ©tĂ© a publiĂ© un important fragment dans ses MĂ©langes, 2" sĂ©rie, en 1893. Le SecrĂ©taire fait connaĂźtre que les Carlulaires de Bricquebec et Saint- Ymer seront prochainement prĂȘts Ă  ĂȘtre distribuĂ©s, et que l'achĂšvement du tome II des Actes de la chancellerie d'Henri VI suivra de prĂšs. Le premier de ces deux volumes complĂ©tera l'exercice 1906-07, et l'autre commencera le contingent de l'exercice 1907-08. Le Conseil ne paraissant pas devoir compter sur une prochaine remise Ă  l'imprimerie des autres publications votĂ©es, il y aurait lieu d'adopter de nouveaux travaux. M. BrĂ©ard se met Ă  la disposition de ses confrĂšres pour examiner s'il pourrait former une collection de piĂšces d'un intĂ©rĂȘt rĂ©el concernant l'histoire d'Honfleur. ASSEMBLEE GENERALE DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE tenue Ă  Rouen, le 23 juillet 1908, en l'HĂŽtel des SociĂ©tĂ©s Savantes. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. PrĂ©sents MM. de Beaurepaire, PrĂ©sident, Le Verdier, SecrĂ©taire, PrĂ©vost, SecrĂ©taire-adjoint, — 276 — G. Portai, TrĂ©sorier, le chanoine Tougard, Archiviste, de Beaurepaire, Membre du Conseil d'administration, le Dr Coutan, id. G. Faucon, id. le Dr Panel, id. L. RĂ©gnier, id. Chr. Allard, J. de Beaurepaire, l'abbĂ© Blanquart, L. Deglatigny, Alph. HĂ©bert, l'abbĂ© Humblot, Lestringant, le comte de Mython, V. Patte, le chanoine PorĂ©e, Semichon. Se sont excusĂ©s de ne pouvoir assister Ă  la sĂ©ance MM. l'abbĂ© Alexandre, P. Baudry, BĂ©ranger, l'abbĂ© Bourrienne, le comte de Boury, Ch. BrĂ©ard, LĂ©opold Delisle, Fiquet, T. Genty, E. Guenin, l'abbĂ© HĂ©bert, V. Hunger, l'abbĂ© Legris, Ch. de LĂ©pinois, le comte R. de Mathan, E. Pelay, Louis Quesnel, Remette. M. le PrĂ©sident ouvre la sĂ©ance Ă  deux heures et prononce le discours suivant MESSIEURS ET HONORÉS CONFRÈRES, Depuis notre derniĂšre rĂ©union, notre SociĂ©tĂ© a eu la douleur de perdre plusieursde ses membres juge de paix ducanton de Saint-SaĂ«ns, qui Ă©tait devenu notre confrĂšre depuis quelques mois Ă  peine ; M. Octave NoĂ«l, ancien conseiller Ă  la Cour d'appel de Caen ; M. Roger Anisson du Perron, ancien dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale; M. le duc d'Harcourt, dont les riches archives, dĂ©posĂ©es au chĂąteau de Thury-Harcourt, permettent d'espĂ©rer — 277 — d'utiles complĂ©ments aux recherches de La Roque ; M. FrançoisRobert-Alonce Poret, marquis de Civille, chef de bataillon en retraite ; M. Henri Grenet, homme de lettres, auteur de recherches trĂšs intĂ©ressantes sur la commune de Lyons-la-ForĂšt, et dont nous Ă©tions fondĂ©s Ă  attendre une prochaine et trĂšs utile collaboration. MalgrĂ© l'Ă©poque trĂšs retardĂ©e de notre rĂ©union, nous ne sommes en mesure, aujourd'hui, que de vous remettre un des volumes que nous vous avions promis. Nous sommes certains, du moins, que le volume prĂ©parĂ© par notre laborieux confrĂšre, M. Paul Le Cacheux, ne tardera pas Ă  paraĂźtre. M BrĂ©ard, Ă  l'obligeance de qui on ne fait jamais inutilement appel, cette fois encore, nous a tirĂ©s d'un mauvais pas en activant, de maniĂšre Ă  nous la procurer aujourd'hui, la publication des Cartulaires du PrieurĂ© de Saint-Ymer et des Bertrand. En Ă©laguant nombre de piĂšces d'un mĂ©diocre intĂ©rĂȘt, cette publication s'est trouvĂ©e en rapport avec les ressources dont notre SociĂ©tĂ© peut disposer. Je n'ai point eu l'occasion de vĂ©rifier si le Cartulaire du prieurĂ© de Saint-Ymer fait mention des deux actes suivants que le hasard m'a fait autrefois rencontrer dans les registres du tabellionage de Rouen et que je retrouve au dernier moment parmi mes notes. a Me Mahieu Cauvin, vicaire et officiai de Monsr l'Archevesque de Rouen, curĂ© de procureur du cardinal du Vergier, baille Ă  ferme, Ă  Jehan Dumont, escuier, de la paroisse de Pont l'Evesque, le prieurĂ© de pour trois ans, pour vijcl. t., Ă  paier par chacun an xjxx xiij 1. xiij s. iiij d. Dumont paiera, par an, aux commis de par le Roy, notre sire, xl 1. t. pour employer es rĂ©parations nĂ©cessaires pour ledit hostel ; il sera tenu gouverner bien et deuement audit hostel iiij moignes pour faire le service, fournir le boire, mengier et autres choses nĂ©cessaires pour leur estĂąt, paiera toutes les rĂ©parations, — 278 — charges que ledit prieurĂ© doit, et si soustendra les procĂšs qui sont et seront actains de la dite prieurĂ©, ledit temps durant... S'il avenoit que, oultre et par dessus le nombre des quatre religieux, aucun moigne fut envoyĂ© audit hostel, pour chacun moigne qui y demourroit, seroit rabatu, 40 1. — 20 mai 1401. » Tab. de Rouen, reg. 9, f° 170. Autre bail Ă  ferme au nom du mĂȘme cardinal. Ibid., reg. 9, f° 428. Autre bail Ă  ferme au nom du mĂȘme cardinal, 2 janvier 1403. Ibid., reg. 10, f° 66 v°. Messire Pierre Soude, curĂ© de MesiĂšres en Veulguessin-le-Normant, prend Ă  ferme de Robert De Livet, vicaire de l'archevĂȘque de Rouen, et procureur du cardinal du Verger, jusques Ă  1 an le prieurĂ© de pour 220 1. Ă  charge d'employer 40 1. en rĂ©parations, de gouverner audit hostel, bien et suffisamment 4 moignes. » Il est fĂącheux que le Cartulaire des Bertrand, qui nous fait connaĂźtre une partie des seigneuries de cette ancienne et puissante famille, ne nous renseigne aucunement sur le rĂŽle politique qu'elle a rempli en Normandie au moyen Ăąge, rĂŽle dont la Chronique normande, de Pierre Cochon, nous fournit deux tĂ©moignages 1. En 1338, les barons de Normandie, Ă  la tĂȘte desquels Ă©tait le sire de Harcourt, au nom de la noblesse de la province, conclurent Ă  Vernon un traitĂ© avec Philippe de Valois. Le Roi promettait de maintenir la Normandie dans ses libertĂ©s, et la noblesse s'engageait Ă  lui prĂȘter secours contre les Anglais pour la conquĂȘte de l'Angleterre. L'acte fut souscrit, le 4 avril 1338, par Raoul, comte d'Eu, connĂ©table de France; Jean, comte de Harcourt ; Robert Bertrand, sire de Briquebec, marĂ©chal de France..., Robert Bertrand, sire de Fauguernon, etc. Plus loin pp. 60 et suiv., le chroniqueur rapporte tout ce que fit la reine Jeanne de Bourgogne, mariĂ©e au roi Philippe, pour 1 Chronique normande, de P. Cochon, p. 57. — 279 — se dĂ©faire de Robert Bertran, appelĂ© le chevalier du Vert-LĂ©on, un des melieurs chevaliers de Normandie et des plus pieulz ». Ce sont, tout au contraire, les documents administratifs ou politiques qui donnent un intĂ©rĂȘt particulier Ă  la collection formĂ©e par mon vĂ©nĂ©rable et savant ami, M. le comte Albert de Circourt. La maison de Braquemont, bien qu'elle n'ait point Ă©tĂ© comptĂ©e parmi les premiĂšres de la noblesse de Normandie, mĂ©rite l'attention de ceux qui Ă©tudient en dĂ©tail l'histoire des xive et xve siĂšcles. Sept de ses membres, que l'on n'a pas toujours bien distinguĂ©s entre eux, sont mentionnĂ©s par les chroniqueurs français et Ă©trangers. Des sept, il y en a trois qui prirent une part considĂ©rable aux grands Ă©vĂ©nements de leur temps. C'est par l'un d'eux que la seigneurie de Sedan passa dans la maison de la Marck, avec la prĂ©tention de la souverainetĂ©. PerpĂ©tuĂ© par les femmes en Espagne, le nom de Braquemont, altĂ©rĂ© en celui de Bracamonte, a jetĂ© un vif Ă©clat et figure encore aujourd'hui dans la liste de la grandesse 1. » Le manuscrit de M. de Circourt comprend une table analytique de documents, se rapportant Ă  la pĂ©riode pendant laquelle le duc d'OrlĂ©ans s'engagea dans l'entreprise du Luxembourg et concernant bien Guillaume de Braquemont, son lieutenant gĂ©nĂ©ral dans ce duchĂ©, de 1397 Ă  1402; - de 1402 Ă  1407 ; — de 1409 Ă  1418, jusqu'Ă  l'entiĂšre dĂ©possession du duc Charles d'OrlĂ©ans 2 ; la liste des mentions historiques et des piĂšces concernant des membres de la maison de Braquemont. 1 Notes et piĂšces justificatives de M. de Circourt. 2 Guillaume de Braquemont, gouverneur de Luxembourg. Comme le gouvernement de Luxembourg exercĂ© par Guillaume de Braquemont depuis la in de l'annĂ©e 1402 jusqu'au milieu de l'annĂ©e 1407 forme la partie la plus importante de la carriĂšre de Guillaume de Braquemont et que, d'autre part, les historiens de la contrĂ©e oĂč se passĂšrent les Ă©vĂ©nements — 280 — J'avais songĂ© Ă  extraire de ma correspondance avec M. de Circourt tout ce qui prĂ©sente un intĂ©rĂȘt historique et Ă  vous faire connaĂźtre le rĂ©sultat des recherches de ce patient Ă©rudit, mais j'ai reconnu que cela m'entraĂźnerait trop loin. Je me bornerai donc aujourd'hui Ă  vous dĂ©clarer que je suis le dĂ©positaire des notes de M. Albert de Circourt ; que ces notes, dans ma pensĂ©e comme dans la sienne, seront mises Ă  la disposition de celui de nos oonfrĂšres que vous jugerez en Ă©tat d'en tirer le meilleur parti, et que, pour en prĂ©venir la perte, je prendrai mes prĂ©cautions pour que les notes en question soient dĂ©posĂ©es, soit dans nos archives particuliĂšres, s'il y a lieu, soit Ă  la bibliothĂšque de l'AcadĂ©mie de Rouen. Par amitiĂ©, autant que par dĂ©vouement aux Ă©tudes historiques, j'attache la plus grande importance Ă  ce que ces prĂ©cieux documents puissent ĂȘtre utilisĂ©s. Pendant quelque temps, j'ai trop prĂ©sumĂ© de mes forces et espĂ©rĂ© que des sentiments trĂšs vifs d'estime, d'affection et de reconnaissance me permettraient de consacrer mes derniers efforts Ă  ce travail, mais comme cet espoir m'Ă©chappe, je me dĂ©cide Ă  faire appel au zĂšle et Ă  l'obligeance de notre SociĂ©tĂ© dont je n'ai jamais reçu que des marques de sympathie qui sont encore aujourd'hui pour moi une de mes plus prĂ©cieuses consolations. — Ce discours est accueilli par d'unanimes applaudissements. La parole est donnĂ©e ensuite Ă  M. le Dr Coutan, rapporteur de la Commission des fonds et archives, qui s'exprime ainsi de cette pĂ©riode n'apprennent rien ou presque rien sur eux, je crois utile de rĂ©unir ici, en les classant dans l'ordre des Ă©vĂ©nements, les piĂšces qui peuvent servir Ă  combler jusqu'Ă  un certain point une lacune signalĂ©e avec regret par ces mĂȘmes historiens. » Notes de M. de Circourt. — 281 — MESSIEURS, La Commission des fonds, composĂ©e de MM. le Dr Panel, VallĂ©e et le Dr Coutan, m'a confiĂ© le soin de vous prĂ©senter le rapport financier RECETTES En caisse au 1er juillet 1907 fr. 13 Reçu de M. Lestringant, pour vente de livres, en 1906-1907 175 85 Subvention du MinistĂšre de l'Instruction publique pour 1907 300 » Versement de la SociĂ©tĂ© des Bibliophiles normands garde de livres 10 » Balances d'intĂ©rĂȘts des fonds dĂ©posĂ©s au Comptoir d'Escompte, au 30 dĂ©cembre et au 30 juin.. 37 80 220 cotisations 11 pour 1906-1907 et 209 pour 1907-1908. » Total des recettes fr. 78 DÉPENSES Souscription, rachat de la maison de P. Corneille 50 fr. » Loyer du dĂ©pĂŽt, un an Ă  PĂąques 1908 100 » Frais d'administration recouvrements, correspondance, convocations, assurances, expĂ©didition et distribution de volumes, garde du dĂ©pĂŽt, installations aux archives, etc. 472 38 Facture Gy au 31 dĂ©cembre 1907. MĂ©langes, 7e sĂ©rie, Actes de la Chancellerie d'Henri VI tome I, Bulletin, etc » Total des dĂ©penses fr. 38 — 282 — BALANCE Recettes fr. 78 DĂ©pensĂ©s 38 Avoir au 30 juin 1908 fr. 40 En dĂ©pĂŽt au Comptoir d'Escompte fr. 65 En caisse chez le TrĂ©sorier 303 75 Total Ă©gal fr. 40 Il reste Ă  recouvrer 11 cotisations pour 1907-1908. M. Lestringant a vendu un certain nombre de volumes, au prix total de 300 fr. 75 dont il y a lieu de dĂ©duire ses dĂ©bours 23 60 11 reste donc devoir Ă  la SociĂ©tĂ© 277 fr. 15 En rĂ©sumĂ© la situation financiĂšre est satisfaisante. Nous devons, il est vrai, Ă  M. Gy, outre diverses fournitures, l'impression du volume qui vous est dĂ©livrĂ© aujourd'hui, Cartulaires de Saint-Ymer et de Bricquebec, Ă©ditĂ© par M. Ch. BrĂ©ard. Puis la SociĂ©tĂ© est encore redevable Ă  ses membres de deux volumes pour l'exercice 1907-1908. Les ressources disponibles paraissent devoir suffire au paiement de notre dette chez l'imprimeur et Ă  l'acquit de nos publications arriĂ©rĂ©es. N'oublions pas, en terminant, de remercier notre trĂ©sorier, M. Portai, du dĂ©vouĂ© concours qu'il veut bien nous prĂȘter. MESSIEURS, La Commission des Archives, constituĂ©e comme la prĂ©cĂ©dente, a examinĂ© les comptes de M. l'Archiviste pour l'exercice 19071908; elle vous expose ici le rĂ©sultat de son examen. Au 30 juin 1907, 410 volumes se trouvaient en dĂ©pĂŽt chez M. Lestringant, libraire de la SociĂ©tĂ©, et chez MM. Picard et — 283 — Jouan, ses correspondants Ă  Paris et Ă  Caen. Pendant l'exercice 1907-1908, M. Lestringant a reçu 415 volumes, ce qui donne un total de 825 volumes. Pendant le mĂȘme exercice, M. Lestringant a remis, sur bons, Ă  divers membres, 351 volumes et en a vendu 40. Il reste donc Ă  sa charge 434 volumes. Le produit de la vente a Ă©tĂ© de 300 fr. 75 Le total des dĂ©bours est de 23 60 M. Lestringant redoit donc Ă  la SociĂ©tĂ© 277 fr. 15 M. Wilhelm avait en charge, au 30 juin 1907, dans le dĂ©pĂŽt confiĂ© Ă  ses soins, 4,412 volumes. Pendant l'exercice 1907-1908, il est entrĂ© dans le dĂ©pĂŽt 203 volumes, mais il en est sorti 40; d'oĂč il rĂ©sulte que M. Wilhem a en charge, Ă  ce jour, 4,575 volumes. RĂ©sumĂ© DĂ©pĂŽt chez les libraires 434 volumes.' DĂ©pĂŽt rue de Fontenelle — Total volumes. La SociĂ©tĂ© possĂ©dait, au 30 juin 1907, 4,822 volumes ; elle en possĂšde Ă  ce jour, 5,009, soit une augmentation de 187 unitĂ©s. Cinquante-neuf volumes ou brochures sont entrĂ©s dans la bibliothĂšque de la SociĂ©tĂ© et ont Ă©tĂ© inscrits sous les n" 1264 Ă  1323. La Commission vous propose, Messieurs, d'exprimer vos remerciements Ă  notre savant archiviste, M. le chanoine Tougard, et Ă  MM. Lestringant et Wilhelm, dont les annĂ©es ne ralentissent ni le zĂšle, ni la ponctualitĂ©. Les comptes de M. le TrĂ©sorier et ceux de M. l'Archiviste sont dĂ©posĂ©s sur le bureau, avec les piĂšces justificatives. Ils sont approuvĂ©s ; MM. Portai et le chanoine ĂŻougard sont remerciĂ©s du concours qu'ils apportent Ă  la — 284 — gestion des intĂ©rĂȘts de la SociĂ©tĂ©. MM. Lestringant et Wilhelm sont Ă©galement remerciĂ©s. — L'ordre du jour appelle le renouvellement partiel du Conseil d'administration. Sont réélus pour trois ans, les membres sortants et rééligibles, MM. Ch. BrĂ©ard, Desbuissons, J. Loth, Portai et Tougard. — Pendant le scrutin, distribution a Ă©tĂ© faite aux membres prĂ©sents du volume Cartulaires de Saint-Ymeren-Auge et de Bricquebec, publiĂ©s parM. Ch. BrĂ©ard. Ce volume complĂšte le contingent de l'exercice 1906-07. — L'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale vote l'adhĂ©sion de la SociĂ©tĂ© au voeu Ă©mis par la SociĂ©tĂ© La Pomme », tendant Ă  ce que 1° des mesures soient prises pour conserver au MontSaint-Michel sa situation insulaire Ă  marĂ©e basse et Ă  marĂ©e haute, en arrĂȘtant le colmatage Ă  1,500 mĂštres de ses murs, et remplaçant sur une distance Ă©gale la digue existante par une estacade Ă  claires-voies, susceptible de permettre les mouvements du flux et du reflux ; 2° que le Mont, dans son entier, soit classĂ© comme monument historique et placĂ© sous la protection permanente de l'Administration des Beaux-Arts. — Des exemplaires de la pĂ©tition rĂ©clamant la conservation des restes de la tour de la Pucelle, Ă  Rouen, sont mis Ă  la disposition des sociĂ©taires. — La sĂ©ance est levĂ©e Ă  trois heures. — 285 — SÉANCE DO CONSEIL D'ADMINISTRATION du 23 juillet 1908. PrĂ©sidence de M. Ch. DE BEAUREPAIRE. La correspondance comprend le programme du CongrĂšs international des sciences historiques qui doit se tenir Ă  Berlin du 6 au 12 aoĂ»t prochain brochure de 85 pages, en quatre langues. Le Conseil, rĂ©uni suivant l'usage Ă  l'issue de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, a constituĂ© son Bureau pour l'annĂ©e 1908-09. Sont Ă©lus PrĂ©sident, M. de Beaurepaire ; Vice-PrĂ©sident, Mgr J. Loth ; SecrĂ©taire, M. Le Verdier ; SecrĂ©taire-Adjoint, M. PrĂ©vost ; TrĂ©sorier, M. G. Portai ; Archiviste, M. le chanoine Tougard. Sont nommĂ©s membres de la SociĂ©tĂ© M. le marquis d'Harcourt, prĂ©sentĂ© par M. le comte d'Harcourt et M. Leopold Delisle 685 ; Mme la duchesse d'Harcourt, sur la proposition de M. le comte d'Harcourt et de M. de Beaurepaire 686 ; M. l'abbĂ© Le MĂąle, Ă  Bayeux, prĂ©sentĂ© par MM. V. Hunger et R. N. Sauvage687. M. de Beaurepaire propose au Conseil d'entreprendre la publication d'un registre des fiefs du Cotentin, d'aprĂšs un manuscrit du commencement du xvne siĂšcle, — 286 — conservĂ© aux Archives de la Seine-InfĂ©rieure ; il se chargerait d'en prĂ©parer l'Ă©dition. M. le PrĂ©sident atteste la valeur et l'intĂ©rĂȘt du document. L'Ă©tude du projet est renvoyĂ©e Ă  une Commission composĂ©e de MM. G. PrĂ©vost, L. RĂ©gnier et l'abbĂ© Tougard. M. le Dr Panel, rappelant la proposition d'un sociĂ©taire relative Ă  la formation d'une collection de planches gravĂ©es concernant l'histoire de la Normandie, le Conseil constate qu'il ne perd pas de vue ce projet et qu'il y a lieu tout d'abord de prĂ©parer une liste des sujets susceptibles d'ĂȘtre reproduits. M. le PrĂ©sident signale l'intĂ©rĂȘt majeur du dossier de piĂšces intĂ©ressant les Bracquemond, qu'a rĂ©uni feu M. le comte de Circourt, et dont la publication lui paraĂźt dĂ©sirable. II DOCUMENTS HISTORIQUES ARRÊT DU PARLEMENT CONTRE LES ASSEMBLEES ET PÈTES BALADOIRES, 1785. L'arrĂȘt du Parlement dont nous donnons le texte n'a pas besoin d'explication. Il nous fait connaĂźtre les abus auxquels donnaient lieu les assemblĂ©es de village et ce qu'on appelait les fĂȘtes baladoires ; il nous indique aussi — 287 — les contrĂ©es de notre province oĂč ces abus avaient prĂ©sentĂ© le plus de gravitĂ©. La rĂ©forme dĂ©crĂ©tĂ©e par le Parlement Ă©tait radicale, aussi ne tarda-t-elle pas Ă  ĂȘtre mise en oubli. CH. DE B. Pour le Roy. Sur la remontrance faite Ă  la Cour par le Procureur gĂ©nĂ©ral du Roy, expositive que la multiplicitĂ© des abus qui sont rĂ©sultĂ©s des fĂȘtes Baladoires, autrement dites AssemblĂ©es des paroisses dans les jours des fĂȘtes du patron ou des fĂȘtes solemnelles et des dimanches, ont donnĂ© lieu Ă  nombre de rĂ©clamations du ministĂšre public depuis quelques annĂ©es dans toutes les cours du royaume. Le Parlement de Paris s'en est spĂ©ciallement occupĂ©; il a homologuĂ© plusieurs sentences des juges de police des lieux, qui sont autant de rĂšglements particuliers pour certains cantons. S'il faut des rĂšgles de police partout oĂč le peuple se porte en foule, lors mĂŽme qu'il n'est animĂ© que par la seule curiositĂ©, Ă  combien plus forte raison doit-il ĂȘtre contenu lorsqu'il s'empresse Ă  se rĂ©unir pour des danses et des divertissements publics oĂč les passions s'Ă©veillent et s'animent sans mesure. La Cour a supprimĂ©, pour les contenir, diffĂ©rents jeux, tels que les jeux de la Souille 1, de la balle et autres ; elle a dĂ©fendu de mĂȘme des assemblĂ©es gĂ©nĂ©ralles pour les danses oĂč le droit, respectivement prĂ©tendu de danser la premiĂšre 2, a si souvent 1 La SoĂ»le encore usitĂ©e en Bretagne. 2 Peu de temps avant la RĂ©volution, on voit la marquise de Joyeuse prier M. l'Intendant de Crosne de lui envoyer deux cavaliers de la marĂ©chaussĂ©e Ă  l'effet de faire danser, au nom de ladite dame, la premiĂšre danse, ainsi que c'Ă©tait l'usage de temps immĂ©morial Ă  l'assemblĂ©e de Collemare. » Arch. de la C. 1070. — 288 — donnĂ© lieu Ă  des querelles portĂ©es jusqu'Ă  effusion de sang. Enfin, la Cour, par arrĂȘt rendu en forme de rĂšglement en avril 1778, sur le rĂ©quisitoire du procureur gĂ©nĂ©ral, a deffendu la vente des boissons et des comestibles dans les jours de fĂȘtes, ailleurs que dans les cabarets, hĂŽtelleries et maisons particuliĂšres, attendu qu'au milieu d'un grand concours de peuple, l'homme ivre devient trĂšs dangereux pour lui-mĂŽme et pour les autres, qu'il y est souvent un objet de scandale pour la religion et pour les bonnes moeurs. Ainsi la jurisprudence gĂ©nĂ©ralle des Cours enseigne que l'institution des fĂȘtes n'autorise point la dĂ©bauche, et que tout ce qui pourrait tendre Ă  la protĂ©ger seroit contraire aux loix de l'Etat; elles sont positives Ă  cet Ă©gard ; les ordonnances d'OrlĂ©ans, de Blois et de Moulins prouvent Ă  quel point nos roys se sont fait un devoir de protĂ©ger les saints prĂ©ceptes des canons de l'Eglise. La nĂ©cessitĂ© d'en renouveller les dispositions paroit d'autant plus importante au procureur gĂ©nĂ©ral qu'il est informĂ© que, notamment, dans le ressort du bailliage de Valognes, diffĂ©rents particuliers ont Ă©tĂ© assassinĂ©s dans ces fĂȘtes baladoires depuis peu d'annĂ©es; que d'autres sont morts de leurs blessures ; que dans celui de Saint-Sauveurle-Vicomte, des personnes restĂšrent en 1774 sur la place; que le 5me n'a survĂ©cu que peu de jours seulement; que dans d'autres cantons de la province, notamment dans le bailliage du Pont-de-l'Arche, les mĂȘmes querelles, soit pour les premiĂšres danses, soit pour les discutions sur le jeu, ont donnĂ© lieu Ă  des querelles dont les Ă©vĂ©nements aussi eussent pu ĂȘtre fĂącheux entre personnes aimĂ©es; qu'enfin ce sont les mĂȘmes abus et les mĂȘmes malheurs qui ont renouvelle l'attention et rĂ©glĂ© la sĂ©vĂ©ritĂ© des magistrats de toutes les — 289 — Cours pour la paix publique et le bonheur social. Le procureur gĂ©nĂ©ral du Roy remet en consĂ©quence Ă  la Cour une sentence rendue au bailliage de Valognes le 1er mai dernier, qui, d'aprĂšs des informations rĂ©guliĂšrement faites sur des meurtres commis dans les paroisses de Coqueville, en 1783, et de la Victoire prĂšs Valognes, a deffendu de tenir Ă  l'avenir aucunes assemblĂ©es et fĂȘtes baladoires sous quelque dĂ©nomination que ce soit dans les fĂȘtes et dimanches, ainsi qu'Ă  toutes personnes d'y porter et vendre aucune boisson pendant le service divin ailleurs que dans les maisons, Ă  peine d'amende. L'homologation demandĂ©e de cette sentence n'opĂ©reroit qu'un bien local. Il est du bien public de renouveller d'une maniĂšre plus gĂ©nĂ©ralleles dispositions des ordonnances et d'empĂȘcher qu'elles ne soient arbitrairement interprĂ©tĂ©es pour favoriser de prĂ©tendus droits et des maximes d'intĂ©rĂȘt personnel, fort Ă©loignĂ©s des principes Ă©tablis pour le maintien des bonnes moeurs et du respect dĂ» aux jours destinĂ©s au culte religieux de la DivinitĂ©. Pourquoy requiert le procureur gĂ©nĂ©ral du Roy ĂȘtre ordonnĂ© par la Cour les art. 23, 24 et 25 de l'ordonnance d'OrlĂ©ans, l'art. 39 de celle de Blois, ensemble l'ordonnance de Moulins et les DĂ©clarations du Roy de 1698, 1701, les arrĂȘts de la Cour de 1721, 1763 et de 1778, ĂȘtre exĂ©cutĂ©s selon leur forme et teneur, ce faisant deffenses ĂȘtre faites Ă  toutes personnes, de quelque qualitĂ© et condition qu'elles soient 1° de permettre ou autoriser aucunes danses ou assemblĂ©es baladoires dans les villes, bourgs et paroisses de la campagne, dans les jours de fĂȘtes et dimanches ou fĂȘtes de patron Ă  peine de 100 1. d'amende contre les contrevenants; 2° d'autoriser la vente des boissons comestibles dans les dits jours pour les habitants des paroisses, ail30 ail30 — 290 - leurs que dans les maisons ; deffenses aux cabartiers et hostelliers d'en vendre pendant les heures du service divin, et aprĂšs dix heurts du soir, si ce n'est pour les voyageurs ou Ă©trangers passant, sous pareille peine; 3° d'autoriser ou permettre aucuns transports des cidres et boissons dans les dits jours de fĂȘtes et dimanches sur la place publique des villages et bourgs pour y ĂȘtre vendus, le tout sous la mĂȘme peine de cent livres d'amende, Ă  laquelle fin l'arrĂȘt de la Cour a intervenir sera envoyĂ© et affichĂ© dans les bailliages et siĂšges du ressort de lad. Cour, et notamment au bailliage de Valognes, pour y ĂȘtre exĂ©cutĂ© selon sa forme et teneur. ArrĂȘt conforme du 17 juin 1785. » Ce document est le dernier de ceux que M. de Beaurepaire avait mis Ă  la disposition du Bulletin. — 291 — DerniĂšres publications de la SociĂ©tĂ©1. Exercice 1900-1901. —Correspondance de Miromesnil, tome III. MĂ©langes, 5e sĂ©rie. — 1901-1902. — Antiquus cartularius baiocensis, baiocensis, I. Correspondance de Miromesnil, tome IV. — 1902-1903. — Coutumiers de Normandie, tome I, 2e partie. Correspondance de Miromesnil, tome V. — 1903-1904. —Antiquus cartularius baiocensis, baiocensis, II. » Recueil de journaux caennais. — 1904-1905. —Le livre de comptes de Thomas du Marest. Recueil des prĂ©sidents et conseillers au Parlement de Normandie 1499-1550. — 1905-1906. — MĂ©langes, 6e sĂ©rie. Actes de la Chancellerie d'Henri VI, tome I. — 1906-1907. — MĂ©langes, 7e sĂ©rie. Cartulaires de Saint-Ymer et de Bricquebec. 1 Voyez Bulletin, t. IX, p. 420, les publications affectĂ©es aux exercices prĂ©cĂ©dents. - 292 — Les volumes qui ne sont pas rĂ©clamĂ©s par les sociĂ©taires dans le dĂ©lai inscrit sur les bons, leur sont expĂ©diĂ©s Ă  leurs risques et pĂ©rils. — Ces envois d'office ont Ă©tĂ© faits jusques, et y compris, le volume MĂ©langes, 6e sĂ©rie. L'expĂ©dition d'office des exemplaires des trois publications suivantes sera effectuĂ©e au commencement de l'annĂ©e 1909. Les nouveaux sociĂ©taires, appelĂ©s Ă  recevoir un tome d'une publication commencĂ©e avant leur admission, peuvent demander l'Ă©change de ce volume contre un autre Ă  choisir parmi les ouvrages antĂ©rieurs non encore Ă©puisĂ©s. Les membres nouveaux reçoivent gratuitement, lors de leur admission, deux volumes Ă  choisir parmi les publications non*Ă©puisĂ©es. Des avantages particuliers sont mis Ă  la disposition des villes, Ă©tablissements, corporations, etc., dont les bibliothĂšques deviennent sociĂ©taires. BULLETIN UB LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i /^X^RAtT>xDES PROCÈS-VERBAUX ' "-> .- "i i \ ~\~ '"- \ V '‱;' y \ SEANCE Vf CONSEIL D'ADMINISTRATION du 2 novembre 1908. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©olog. de l'Orne, t. XXVII, n° 2;— Actes des Etats de l'Ăźle de Jersey, 1755-1760 SociĂ©tĂ© Jersiaise ; —Journal des Savants, juillet, aoĂ»t, septembre, octobre 1908; — Bulletin histor. etphilolog. du ComitĂ© des Travaux historiques, 1907, n 081 et 2 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, mai-juin, juillet 1908; — Discours prononcĂ©s Ă  la sĂ©ance gĂ©nĂ©rale du CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes, le 24 avril 1908, par MM. H. Cordier et Gaston Doumergue, ministre de l'Instruction Trimestriel, dĂ©cembre 1908. — X. 31 — 294 — publique ; —Bulletin trimestriel de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1908, 1er trimestre ; — Revue historique, juillet-aoĂ»t, septembre-octobre 1908;— divers fascicules extraits du Smithsonian report for 1906 n° 9 1744, 1756, 1760, 1763, 1764, 1765, 1771; — Preuves gĂ©nĂ©alogiques et historiques de la maison de Harcourt, par Dom Le Noir, publiĂ©es par le marquis d'Harcourt, avec une lettre de M. LĂ©opold Delisle, Paris, Champion, 1907, in-4. M. le Vice-PrĂ©sident, en prenant place au fauteuil de la prĂ©sidence pour la premiĂšre fois depuis la mort de M. de Beaurepaire, rappelle et salue sa chĂšre et impĂ©rissable mĂ©moire, et propose au Conseil d'administration, pour marquer le deuil de la SociĂ©tĂ©, de laisser vacant le siĂšge du prĂ©sident jusqu'Ă  la prochaine AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ou tout au moins pendant un temps prolongĂ©. Cette motion est adoptĂ©e. Est enregistrĂ©e la dĂ©mission de M. E. Guenin. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. le baron de Barante, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d'histoire contemporaine, prĂ©sentĂ© par Mgr J. Loth et M. Le Verdier n° 688. M. Vernier, archiviste de la Seine-rlnfĂ©rieure, prĂ©sentĂ© par M. Le Verdier et Mgr J. Loth n° 689. La BibliothĂšque des Archives dĂ©partementales, Ă  Rouen, sur la proposition des mĂȘmes n° 690. Le SecrĂ©taire rend compte des travaux de l'imprimerie. Le tome II des Actes de la chancellerie d'Henri VI, — 295 — Ă©ditĂ© par M. Le Cacheux, est imprimĂ©; il reste Ă  composer la table. Le Conseil, prĂ©occupĂ© d'assurer les distributions, et constatant que les deux volumes de l'exercice 1907-1908 sont encore dus, sans prĂ©judice de ceux de l'exercice en cours 1908-1909, passe en revue les publications qui pourraient ĂȘtre entreprises. Il Ă©met particuliĂšrement le voeu que des mĂ©moires ou recueils de correspondance privĂ©e ou publique puissent ĂȘtre recherchĂ©s dans les archives domestiques conservĂ©es dans plusieurs chĂąteaux de la province, et que leurs possesseurs consentent Ă  leur publication. Il vote une souscription de vingt-cinq francs en faveur du monument Ă  Ă©lever Ă  Albert Sorel. Il prend connaissance de la liste des cotisations arriĂ©rĂ©es ; le recouvrement de celles-ci paraĂźt assurĂ©. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 7 dĂ©cembre 1908. PrĂ©sidence de M. l'abbĂ© TOUOARD, archiviste. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, novembre 1908 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et BellesLettres, aoĂ»t-sept. ; — Bulletin histor. et philolog. du ComitĂ© des Travaux historiques, 1907, nos 3 et 4 ; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©olog. de l'Orne, — 296 — t. XXVII, n° 3 ; — Stockholms stads privilegiebref, 1423-1700, 3e fasc. ; — un envoi de l'UniversitĂ© d'Upsal comprenant notamment Etude sur l'ancien dialecte lĂ©onais, d'aprĂšs des chartes du XIIIe siĂšcle, par Erikstaaff Ă©tude Ă©crite en français sur ce dialecte espagnol ; Les changements de signification des expressions de Droite et de Gauche dans les langues romanes et spĂ©cialement en français, thĂšse pour le doctorat, par Daniel Kryklund ; la SuĂšde pittoresque, publiĂ© par Svenska turistforeningen SociĂ©tĂ© des touristes suĂ©dois, et divers ouvrages Ă©crits en langues Scandinaves. Est Ă©lu sociĂ©taire M. Jacques Anisson du Perron, prĂ©sentĂ© par MM. le baron d'Esneval et Le Verdier n°691. Le SecrĂ©taire fait connaĂźtre que l'impression du tome II des Actes de la chancellerie d'Henri VI est terminĂ©e ; le volume va ĂȘtre mis en distribution sous quelques jours. Sur le rapport qui lui est fait par sa Commission, le Conseil adopte l'impression du Livre rouge, de la ville d'Eu, par les soins de M. l'abbĂ© Legris. M. Le Verdier est nommĂ© commissaire de cette publication. AprĂšs avoir pris connaissance des renseignements fournis, le Conseil constate qu'il y a lieu de renoncer au projet, prĂ©cĂ©demment proposĂ©, de tirer une publication des manuscrits de Dom Le Noir concernant l'histoire de la Normandie. En raison de la dĂ©pense et des difficultĂ©s matĂ©rielles, et considĂ©rant d'ailleurs que le projet s'adresserait mieux Ă  — 297 — une sociĂ©tĂ© artistique, le Conseil abandonne Ă©galement le projet d'un album de reproductions de miniatures Ă  extraire des manuscrits conservĂ©s dans les bibliothĂšques publiques et archives dĂ©partementales de la province. Il prend connaissance des communications de M. LĂ©opold Delisle concernant les notes sur la Chronique de JumiĂšges laissĂ©es par M. Jules Lair, et constate avec regret que cette publication ne peut pas ĂȘtre espĂ©rĂ©e prochainement. Plusieurs membres signalent Ă  l'attention de leurs confrĂšres un certain nombre de documents susceptibles d'ĂȘtre publiĂ©s. II DOCUMENTS HISTORIQUES CONTRAT DE LOUAGE D'UN SERVITEUR A VIE 1377. — COMPTES DE L'INHUMATION DE CATHERINE DURANT, FEMME DE THOMAS MAIGNART, Sr DE BERNIERES 1556. Communications de M. le prince de Montholon. M. le prince de Montholon a bien voulu offrir au Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie les deux documents qui suivent, tirĂ©s du riche chartrier conservĂ© au chĂąteau historique de la RiviĂšre-Bourdet, prĂšs Rouen. — 298 — La premiĂšre piĂšce porte le n° 89, la seconde le n° 1399 dans le savant inventaire que le possesseur de ces archives a pris la peine de dresser et d'imprimer 1. Le contrat de 1377 est un curieux traitĂ© de louage de services conclu Ă  vie entre un chevalier et son domestique, moyennant neuf francs d'or par an, et la nourriture, contenue implicitement, par opposition au vĂȘtement et Ă  la chaussure qui sont exclus. Les louages domestiques paraissent avoir Ă©tĂ© rares avant la fin du xiv* siĂšcle. Des actes de ce genre ont cependant Ă©tĂ© signalĂ©s dĂ©jĂ , notamment par M. de Beaurepaire dans ses Notes et documents concernant VĂ©tat des campagnes, p. 223 et suiv. 2. — La VaupaliĂšre, commune du canton de Maromme, prĂšs Rouen. 1 Inventaire du chartrier de la RiviĂšre-Bourdet 1206-1862. Paris, 1906, gr. in-4, XLIX-421 pp., 9 planches et portraits en hĂ©liogr. TirĂ© Ă  100 exemplaires, pour l'auteur. No 89. — 1377. Le dimenche vegille S. Mahieu apostre, Roumare. — Contrat de louage d'un serviteur Ă  vie entre noble et puissant mgr Robert de la Chapelle, ch., sgr de la Vaspailliere, et Jehan Chapelet dn dit lieu'de la V., passĂ© devant mr Guiffroy Pinchon, prestre, tab. jurĂ© de lad. vicomte de Roumare. — Original, parchemin. N» 1399. — 1556. 22 septembre, Rouen. — Ensuyt la mise de l'inhumation et enterrement de feue damoiselle Katherine Durant, en son vivant femme de noble homme maistre Thomas Maignart, sgr de BernyĂšres, conseiller du roy, n. s., en sa cour des aides et finances en Normandie », etc. — Papier, xvi 1 siĂšcle. L'Inventaire est prĂ©cĂ©dĂ© d'une Ă©tude historique sur le fief et les seigneurs ou propriĂ©taires de la RiviĂšre-Bourdet, depuis 1283 jusqu'Ă  nos jours. 2 Cf. aussi L. Delisle, Etudes sur la condition de la classe agricole, p. 25 et suiv., et Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie, tome VII, p. 146. — 299 — Le compte de l'inhumation de Catherine Durant est un document d'un rĂ©el intĂ©rĂȘt. Les dĂ©tails multiples qu'il fournit sur la nature et la sĂ©rie des cĂ©rĂ©monies funĂšbres et sur leur coĂ»t, le nombre et la qualitĂ© des prĂȘtres et confrĂ©ries qui y assistĂšrent, les prix des services et fournitures divers, par exemple celui du cercueil de la chĂątelaine, le feurre rĂ©pandu dans l'Ă©glise, etc., mĂ©ritent de retenir l'attention. Catherine Durant Ă©tait fille de noble homme Jehan Durant, seigneur de la RiviĂšre-Bourdet, et de damoiselle Marie de Civile. Elle Ă©pousa en 1524 Thomas Maignart, Ă©cuyer, seigneur de BerniĂšres prĂšs Vernon, conseiller du roi et gĂ©nĂ©ral en la Cour des Aides de Normandie, Ă  qui elle apporta la terre de la RiviĂšre-Bourdet. Elle mourut le 22 septembre 1556, laissant un fils unique, Jean Maignart, Ă©cuyer, seigneur de BerniĂšres et de la RiviĂšreBourdet, qui fut, comme son pĂšre, gĂ©nĂ©ral en la Cour des Aides. Contrat de louage d'un serviteur Ă  vie 1377. A tous ceulx qui cez lettrez verront le viconte de Roumare, salut. Saches que, par devant messire Guiffroy Pinchon, prestre, tabellion jurĂ© pour passer lettrez obligatoires en la vicontĂ© dudit lieu, fu prĂ©sent Johan Chapelet, demourant adoncqs Ă  la VaspalliĂšre, qui, de sa bonne volentĂ©, recongnut estre tenu de servir sa vie durant noble homme et puissant monssegneur Robert de la Chapelle, chevalier segneur de la VaspailliĂŽre, par tout lĂ  oĂč ledit segneur demourra et — 300 — sera et luy faire tout service Ă  la paine de son corps, tel comme il appartendra Ă  faire audit Johan, et, se il avenoit que le dit Johan se mariast sans la volentĂ© dudit segneur, le dit segneur li pourroit retraire son louier et salaire et le remeitre en sa main sans contredit que le dit Johan y peust ou pourroit meitre, c'est assavoir que le dit segneur doit rendre et paier audit Johan, sa vie durant, comme dit est, chascun an neuf frans d'or ou monoie Ă  la value, Ă  paier Ă  quatre termez en l'an par Ă©gaulx porcions, et par ce le dit Johan sera tenu Ă  soy trouver ses neccessites de vestir et de cauehier bien et honestement sans ce qu'il puisse audit chevalier plus autres chozes demander fors que les neuf franz d'or dessus dis et sa despence. Et eu cas oĂč le dit chevalier yroitdevie Ă  trespassement enchies que le dit Johan, les hoirs dudit chevalier seroient tenus rendre et paier audit Johan, sa vie durant, neuf frans par an aux dis termes et sa veuture, caucheure et despense, et il les seroit tenus Ă  servir, sa vie durant, en la maniĂšre que dessus est dit ; et sera le dit chevalier tenu Ă  asseer audit Johan les dictes neuf lb. Ă  sa vie, comme dit est, en bonne assiete rcsonnable, toutez foiz que il pleira, au dit Johan. Et quant Ă  tout ceu qui dessus est dit et devisĂ©, le dit Johan en obliga soy et ses cairs [ayans] cause et tous ses biens meubles et heritagez presenz et Ă  venir, Ă  prendre et Ă  vendre par voie d'exequcion, se mestier estoit, et son corps Ă  tenir emprison ; et promist rendre tous coupx et damages, que le dit chevalier ou ses hoirs eu temps Ă  venir aroient en deffance dudit service non estre fait selong le pouer et estĂąt dudit Johan, sa vie durant ; dont le porteu[r de] cez lettrez seroit creu par son serement, sans autre prouve faire. En — 301 — tesmoing de ee, nous, Ă  la relaxion dudit tabellion, avons mis Ă  ces lettrez le seel des dites obligacions, sauf autry droit. Ce fu fait l'an de grĂące mil CCC soixante et dis et sept, le diemehche vegille S. Mahieu, apostre. G. PINCHON. Ensuyt la mise de l'inhumation et enterrement de feue Damoiselle Katherine Durant, en son vivant femme de noble homme maistre Thomas Maignart, sr de BernyĂšres, conseiller du Roy, nostre sire, en sa Court des Aides et Finances en Normandie, faicte en l'Ă©glise de Saincte Croix de Sainct Ouen de Rouen, par maistre Nicolle Dupont, vicaire de la dicte parroisse, le xxijejour de septembre mil Vct cinquante six. PremiĂšrement. Pour deux messes dictes pour ladicte damoiselle defuncte par ledict Dupont, vicaire de ladicte parroisse de Saincte Croix de Sainct Ouen, le lundy et mardy xxje et xxije jours de septembre ; avec sept autres basses messes dictes en ladicte Ă©glise par les prestres habituez en icelle, en attendant l'inhumation de ladicte defuncte ; et ce faict par le conseil et advys de monsr de Farceaux et ma damlle du Verboys, en la prĂ©sence de ma damlle de la RyviĂšre, ma dam1Ie de Bouges et aultres ; et pour neuf chandelles Ă  dire lesdictes neuf messes ; pour ce la somme de xxiij s. iij d. Item pour les prestres et chappellains de ladicte parroisse de Saincte Croix assistens au convoy de l'inhumation de ladicte defuncte, estans au nombre de trente, Ă  chascun desquelz appartenoit x d. ; pour ce xxv s. — 302 — Item pour les vingt quatre chappellains du collĂšge de la Passion, lesquelz ont assistĂ© au convoy, enterrement et recommandace de ladicte defuncte, & chascun desquelz appartient x d. ; pour ce xx s. Item pour les prestres et chappellains du collĂšge des Prestres, au nombre de xxiiij, lesquelz ont assistĂ© comme dessus, et pour ce xx s. Item pour deux chappellains de la confrarie de SainctVincent, Ă  chascun x d. t. ; pour ce xx d. Item pour le porteur des ornemens de la Passion, et pour celluy qui a portĂ© la torche dudict collĂšge de la Passion, chascun x d. ; pour ce xx d. Item pour les chappellains qui portoient les chappes en l'Ă©glise durant l'inhumation de la dicte defuncte damlle; pour ce xx d. Item pour ceulx qui portoient la croix et chandeliers de ladicte parroisse de Saincte Croix, item de la confrarie de Sainct Vincent, du collĂšge des Prestres et du collĂšge de la Passion auxquelz appartient, assçavoir, aux porteurs de croix, chascun x d. t., et aux porteurs de chandeliers, chascun v d. t. ; pour ce vj s. viij d. Item pour les quatre Religions mendiennes, lesquelles ont assistĂ© au convoy et enterrement de ladicte defuncte damlle, Ă  chascune Religion a estĂ© baillĂ© pour ledict convoy la somme de xxx s. t. ; pour ce vj 1. Item pour les bons enfants lesquelz ont assistĂ© audict convoy et portĂ© les sierges, pour ce baillĂ© xj s. viij d. Item baillĂ© au fossier pour avoir faict la fosse pour inhumer ladicte defuncte damlle vij s. vj d. Somme de ceste mise xj 1. xix s. j d. — 303 — Ensuyt la mise pour le premier service faict en l'Ă©glise de Saincte Croix le mercredy xxiij" jour de septembre mil V& L VI pour ladicte defuncte damnt de BernyĂšres. PremiĂšrement. Pour les prestres et chappellains habituez en la dicte parroisse pour avoir aidĂ© audict premier service et chantĂ© les vigilles, premiĂšre et seconde messes et le LibĂ©ra, estans au nombre de trente, en ce comprins le vicaire, qui prend pour double, les clercz et chappellains de ladicte Ă©glise et autres desnommez en la fin de ce cayer, a chascun desquelz appartient quatre carolus ; pour ce payĂ© la somme de c s. t. Item pour la messe du vicaire, ledict jour, baillĂ© v s. Item pour les basses messes au nombre de quarante quatre dictes et cĂ©lĂ©brĂ©es tant par les Religieux mendiens que par les prestres sĂ©culiers; pour ce baillĂ© la somme de ex s. Item pour les enfans lesquelz ont aidĂ© Ă  dire lesdictes messes aux chappelles, durant ledict service ; pour ce ij s. vj d. Item pour les chappellains qui ont portĂ© les chappes aux vigilles, grandes messes et LibĂ©ra, et Ă  ceulx qui ont fait les offices de diacre et soubzdiacre audict service ; pour ce xv s. Somme de ce chappitre et premier service xj 1. xij s. vj d. Ensuyt la mise du second service faict en ladicte Ă©glise le jeudy xxiiif jour dudict moys de septembre oudict an. PremiĂšrement. Pour lesdicts prestres et chappellains qui ont assistĂ© audict — 304 — service et aidĂ© Ă  dire les vigilles, messes et LibĂ©ra, estans au nombre de trente comme dessus ; pour ce la somme de c s. Item pour la messe du vicaire v s. Item pour les chappellains, lesquelz ont faict le diacre et soubzdiacre, et ceulx qui ont portĂ© les chappes audict service ; pour ce baillĂ© la somme de xv s. Item pour les enfans lesquelz ont aidĂ© Ă  dire les messes durant ledict service payĂ© la somme de ij s. vj d. Item pour quarante quatre messes dictes ledict jour, tant par les Religieux que aultres prestres ; pour ce ex s. Somme de ceste dicte mise et second service xj 1. xij s. vj d. Mise pour le troysieme service de ladicte defuncte dam^ de BernyĂšres fait en ladicte Ă©glise de Saincte Croix de Sainct Ouen le vendredy xxve jour dudict moys de septembre 1555 sic. PremiĂšrement. Pour lesdicts prestres et chappellains de ladicte parroisse, lesquelz ont aidĂ© Ă  dire et cĂ©lĂ©brer comme dessus ledict troysieme service, estans au nombre dessus dict ; pour ce la somme de es. t. Item pour la messe du vicaire cĂ©lĂ©brĂ©e ledict jour ; pour ce la somme de v s. t. Item pour les basses messes dictes et cĂ©lĂ©brĂ©es durant ledict service, jusques au nombre de quarante deux tant par les Religieux mendiens que par les autres prestres ; pour ce la somme de cvs. — 305 — Item pour les chappellains, lesquelz ont faict les offices de diacre et soubzdiacre et portĂ© les chappes ausdictes messes, vigilles et libĂ©ra ; pour ce la somme de xv s. Item pour les enfans, lesquelz ont aidĂ© Ă  dire les basses messes durant ledict service la somme de ij s. vj d . Somme de ce chappitre et tiers service xj 1. vij s. vj d. Aultre chappitre de mise faicte tant devant que aprez l'inhumation de ladicte defuncte damoiselle de BerniĂšres. PremiĂšrement, pour les chappellains lesquelz ont dict et continuĂ© Ă  dire leurs psaultiers, depuys l'heure du decez de ladicte defuncte dam1e jusques Ă  l'heure de son inhumation et enterrement, dont les noms ensuyvent Le vicaire et soubz vicaire xv s. Les deux clercz x s. Ladvenu et Bouteron x s. Lejeune et Mottey x s. Stapart et Hugon x s. Gardembas et FauchĂšre x s. Gallopin et Burgalle x s. Valentin et Bertrin x s. Girou et Faulcon x s. pour chascun desquelz apparten v s. t., Ă  dire ledict psaultier ; pour ce iiij 1. t. xv s. Item payĂ© au clerc du collĂšge de la Passion et leur porteur, pour avoir reportĂ©, plyĂ© et arrimĂ© les oruementz dudict collĂšge, Ă  chascun x d. ; pour ce xx d. — 306 — Item payĂ© le sabmedy xxvj 0 jour dudict moys de septembre aux chappellains du collĂšge des prestres, lesquelz ont faict leur acquit de service, vigilles, haulte messe, basses et LibĂ©ra, Ă  l'inhumation de ladicte defuncte damoiselle ; pour leur morte main v s. Item pour les peines et vaccations dudict vicaire d'avoir faict lesdictes mises et distributions ; mesmes pour avoir veillĂ© et sollicitĂ© ladicte defuncte dam"e nuict et jour durand sa malladie ; ensemble pour les revisitations par lui faictes et pour son droict de sĂ©pulture et la permission de continuer le grand luminaire par luy concĂ©dĂ©e aux deux derniers services; pour ce la somme de es. Somme de ceste mise et chappitre x 1. j s. viij d. Je Nicolle Dupont, prestre vicaire de Saincte Croix Sainct Ouen de Rouen, recognoys et confesse avoir faict et paie les mises cy dessus spĂ©cifiez aulx personnes y dĂ©nommez pour les obsĂšques et funĂ©railles de ladicte deffuncte, montans la somme de cinquante six livres, treze soulz, troys deniers, laquelle somme m'avoit estĂ© baillĂ©e en plusieurs parties, en prĂ©cĂšdent de ce jourd'huy, par Jehan Claveau, serviteur domestique dudict sieur de BerniĂšres pour distribuer ainsy qu'il est cy dessus contenu tant Ă  ladicte inhumation que services faietz pour ladicte damoyselle; et en tesmoing de ce ay signĂ© ce prĂ©sent de mon saing manuel cy mis. Le xxvije jour de septembre mil cinq centz cinquante six. N. DUPONT. MĂ©moire des mises faictes par Jehan Claveau durant les services de feu damoiselle Katherine Durant, femme — 307 — de noble homme maistre Thomas Maignart, sT de BerniĂšres, conseiller du Roy et gĂ©nĂ©ral en sa Court des Aides et Finances en Normandie. PremiĂšrement. A. estĂ© dĂ©livrĂ© Ă  monsr de Sainct Remy chanoyne de Notre Dame de Rouen pour avoir faict l'inhumation et dict la derniĂšre messe du premier service de ladicte defuncte quatre gallons de vin xxs. Plus baillĂ© Ă  monsr le chantre de Sainct Ouen qui a dict et cĂ©lĂ©brĂ© la premiĂšre messe dudict premier service deux gallons de vin ; pour ce x s. t. Item a estĂ© baillĂ© et dĂ©livrĂ© Ă  monsr de Saint Thaurin chanoine pour avoir dict la derniĂšre messe du second service deux gallons de vin vieil ; pour ce xij s. Item baillĂ© et dĂ©livrĂ© a monsr le pĂ©nitencier pour avoir dict et cĂ©lĂ©brĂ© la derniĂšre messe du dernier service quatre gallons de vin; pour ce xx s. Item dĂ©livrĂ© Ă  monsr le curĂ© de Sainct Cande le Jeune deux gallons de vin pour avoir dict la premiĂšre messe du dernier service ; pour ce x s. Item a estĂ© baillĂ© pour l'offrande desdicts troys services, en lyars, la somme de xiij s. Item a estĂ© baillĂ© Ă  Me Robert le Seneschal prestre chappellain de la Passion pour les ornementz du collĂšge d'icelle qu'il avoit baillez pour servir Ă  l'inhumation et services de ladicte defuncte ; pour ce xxx s. Item a estĂ© baillĂ© Ă  Gaultier de Sailly, menuysier, pour — 308 — avoir faict le coffre d'inhumation de ladicte defuncte dam>le la somme de xxx s. Item a estĂ© payĂ© au fossier de l'Ă©glise de Saincte Croix de Sainct Ouen de Rouen pour avoir semĂ© du feurre tant Ă  ladicte Ă©glise que en la maison dudict s' de BerniĂšres ; mesmes pour avoir sonnĂ© durant l'inhumation et services la somme de xxx s. Item a estĂ© payĂ© au semonneur pour sa peine, salaire et vaccation d'avoir faict les semonces tant generalles que particuliĂšres la somme de xxx s. Item a estĂ© baillĂ© au tendeur pour sa peyne d'avoir tendu tant Ă  l'Ă©glise que en la maison dudict sr de BernyĂšres de toille noire et laisser la salle tendue de ladicte toille par l'espace de troys moys jouxte le marchĂ© qni a estĂ© faict avec luy, la somme de vj 1. t. Item a estĂ© baillĂ© Ă  monsr du Buysson thesaurier de ladicte parroisse pour la place lĂ  oĂč a estĂ© inhumĂ©e la defuncte damlle de BerniĂšres la somme de xlviij s. Somme desdictes mises xx 1. xiij s. Receu par moy frĂšre Germain Guene religieulx et procureur des Augustins de ceste ville de Rouen la somme de cinquante sz. t. pour avoir asistĂ© au convoyx et dict huict messes pour deffuncte damoyselle Katereine Durand, femme de noble homme maistre Thomas Magaiar syeur de BerniĂšres ; tesmoingt mon sygne cy mis, faict ce xxvije jour de septembre [mil] Vct LVI. GUENE. — 309 — Plus receu par les amis spiritueulx des FrĂšres mineurs de la ville de Rouen la somme de xlv sz. pour le convoy et vij messes, l'an et jour desus dictz. LENUD. Plus receu par moy frĂšre Françoys Russi, procureur des Jacobins de Rouen, pour le convoy et cĂ©lĂ©bration de huit basse messes pour ma demoiselle de BerniĂšres defuncte, de maistre Thomas Magniar, sgr de BerniĂšres, la somme de cinquante sz. tournoys, l'an mil Ve cinquante et six, de septembre le xxvj" jour. Russi. Plus receu par moy Robert Senescal, prestre, premier chapelain de la Passion, la somme de trente soulz t. pour les ornementz dudict collĂšge d'avoir servy Ă  l'enterrement et troys services de ladicte deffuncte ; faict soubz mon saing ev mis l'an et jour que dessus. LE SENESCHAL. Plus receu par moy frĂšre Laurent Delanda, procureur des Carmes, la somme de troys livres quinze soulz tournoys pour avoir assistĂ© au convoy de deffuncte comme dessus et avoir dit xviij messes, tesmoing mon signe, l'an et jour susditz. L. DELANDA. Receu par moy Gaultier de Sailly, menuysier, la somme de trente soulz t. pour avoir baillĂ© le coffre d'inhumation de ma 32 — 310 — damoyselle de BerniĂšres ; tesmoing mon saing cy mis le xxvje jour de septembre mil Vet LVI. Une marque tient lieu de signature. Plus receu par moy Henry Huroys, fossier de Saincte Croix, la somme dix s. t. pour les semonces de l'enterrement et iij services de ladicte deffuncte damoyselle de BerniĂšres et pour la sonnerie, tant pour le clerc que pour moy, la somme de vingt sz. t.; faict soubz mon saing cy mis, l'an et jour que dessus. Une marque tient lieu de signature. Je soubscript, thesauryer de l'esglise Saincte Croix de Sainct Ouen, ay receu de noble monsr de BernyĂšres par Jehan Claveau la somme de deux escus. t. pour la place lĂ  oĂč la deffuncte damoiselle de BerniĂšres a estĂ© inhumĂ©e en ladicte parroisse ; fait le xxvje jour de septembre mil Vct LVI. BUISSON. Receu par moy Soyer Lequien, clerc semonneur en la ville de Rouen, de Jehan Clavyau la somme de trente soulz pour mon saliĂšre de avoir faict les sepmonces de damlle de BernyĂšres, [la] quelle somme de xxx s. t. je quicte ledict Clavyau, faict le xxviije jour de septembre Vct LVI ; tesmoingt mon signe cy mis. LEQUIEN. — 311 — LETTRES ROYAUX RELATIVES A LA FRANCHISE DES FOIRES ET MARCHÉS DES HOMMES DE LA SEIGNEURIE DE BERVILLEEN-CAUX 17 MAI 1411. Ce document fait partie d'une collection privĂ©e. Il y est fait mention d'artisans frĂ©quentant les foires pour y vendre des lanternes fabriquĂ©es par eux, Ă  Berville-en-Caux 1, au commencement du xve siĂšcle. Cette espĂšce d'industrie semble avoir Ă©tĂ© ici plutĂŽt locale 2 que rĂ©gionale. On est tentĂ© de l'affirmer quand on voit que ces povres gens simples et ignorans allaient jusqu'Ă  Goderville 3 vendre leurs lanternes. L'expression marchands et ouvriers, et cette autre, povres gens simples et ignorans, renseignent quelque peu sur la situation sociale de ces artisans, qui Ă©taient, en 1408, Gieffroy de Laictre, Colin le Masuier et Guilbert Barbes. Mais ils durent trouver dans cette modeste industrie, exploitĂ©e mĂȘme pendant l'occupation anglaise de la rĂ©gion, le moyen de placer leurs familles Ă  un degrĂ© relativement plus Ă©levĂ©. En effet, on voit, en 1476, des Delestre ; en 1480, des Le Masurier ; en 1497, un Robert Barbes, possĂ©der des terres ou en prendre Ă  titre d'infĂ©odation 4. 1 Berville-en-Caux, commune du canton de Doudeville. 2 Une industrie locale semble avoir existĂ© Ă  Yvecrique, commune voisine de Berville. Une rue d'Yvecrique, d'aprĂšs un plan du xvni siĂšcle, portait la dĂ©signation de rue des Charbonniers. 3 Goderville, chef-lieu de canton, arrondissement du Havre. 4 Contrats d'infĂ©odations de ces dates. Baronnie de Berville. — 312Comme 312Comme du seigneur de Berville, ces artisans marchands de lanternes avaient la franchise des foires et marchĂ©s. Toutefois, le jour de la Magdelaine 1408, comme ils se trouvaient Ă  Goderville, ce privilĂšge leur fut contestĂ© par Robert de Saint-Pierre 1, seigneur du lieu, qui saisit ou fit saisir une lanterne pour son droit. Ce fut l'origine d'un procĂšs encore pendant en 1411 aux assises de Montivilliers. Gauvain II de Dreux, alors baron de Berville, prit en main la cause de ses vasseaux, et, mettant Ă  profit ses qualitĂ© et situation de varlet tranchant du roi Charles VI, il rĂ©clama les droits appartenant Ă  la seigneurie de Berville, membre dĂ©pendant de la baronnie d'Esneval, et il obtint les lettres royaux qui suivent et par lesquelles le procĂšs Ă©tait renvoyĂ© par devant les requĂȘtes du Parlement de Paris 2. Alph. HÉBERT. Charles, par la grĂące de Dieu, Roy de France, au bailly de Caux ou Ă  son lieutenant, salut. De la partie de notre amĂ© et fĂ©al varlet trenchant, Gauvain de Dreux escuier seigneur de Cocherel et de Berreville, et Jehanne d'Esneval 3 sa 1 Robert de Saint-Pierre dit le SĂ©neschal, mariĂ© Ă  Isabelle de Godarville. 2 Cf. MĂ©langes, septiĂšme sĂ©rie. SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie. Aveux et dĂ©nombrements de la baronnie d'Esneval, par A. Fiquet, pp. 276 et s., 292 et s. 3 Jeanne d'Esneval, fille puĂźnĂ©e de Robert d'Esneval et d'Isabelle de Mallemain, avait Ă©pousĂ©, en premiĂšres noces, Jean de la Personne, chevalier, vicomte d'Acy. Gauvain de Dreux pĂ©rit en 1415, Ă  la bataille d'Azincourt, et sa femme mourut au chĂąteau d'Ivry le 25 dĂ©cembre 1421. — 313 — femme, dame desdiz lieux, nous a estĂ© exposĂ© que, comme Ă  cause de la dicte terre et seignourie de Berreville Ă  eulx appartenans Ă  cause de ladicte Jehanne, et en laquelle ilz ont toute juridicion et seignourie haulte moienne et basse, seulz et pour le tout, et plusieurs hommes recĂ©ans et demourans en icelle, leurs subgiez, par privileiges, prĂ©rogatives, franschises et libertĂ©s d'icelle terre et seigneurie, ou autrement, entre autres choses leurs diz hommes et subgiez soient francs, quictes et exemps en foires et marchiĂ©s de paier coustumes, panaiges, truaiges, vuides places,en et par tout notre pais et duchiĂ© de Normandie, et par espĂ©cial es foires et marchiĂ©s de Godarville; et desd. franchises et libertĂ©z aient joy et usĂ© paisiblement lesdiz exposans et leurs diz hommes et subgiez demourans en leur dicte terre et seignourie de Berreville par tel et sy long temps qui n'est mĂ©moire du contraire 1 ou au moins qu'il souffist et doit souffire Ă  bonne possession et saisine avoir acquise, garder et retenir et toutes et quanteffois que les cas ilz sont advenuz ; et que en usant -de leurs droiz, franchises et libertĂ©z, Gieffroy de Laictre, Colin le Masuier et Guillebert Barbes, hommes d'iceulx exposans, recĂ©ans et demourans en leur dicte terre de Berreville, le jour de la Mag1 Mag1 droits et prĂ©rogatives de la terre de Berville avaient Ă©tĂ© cĂ©dĂ©s çn 1370, par lettres patentes de Charles V, au comte d'Alençon et du Perche, lors de l'Ă©change de Cany en contreschange de la ville et chĂąteau de Bretaigne ». Par une charte du 20 septembre 1374, le mĂȘme roi rĂ©tablissait le seigneur de Berville dans tous les droits qui lui appartenaient prĂ©cĂ©demment. A cette Ă©poque, la seigneurie de Berville Ă©tait aux mains de Colart de Mallemain qui, de son mariage avee Jeanne de FrĂ©auville, eut trois filles 1° Jeanne, qui Ă©pousa Georges de ClĂšre ; 2» Isabelle, qui se maria Ă  Robert d'Esneval ; 3° Perette, qui Ă©pousa Robert de Tournebu. — 314 — delaine, l'an mil quatre cens et huit, feussent allez Ă  certaine foire, marchiĂ© ou assemblĂ©e qui estoit audit lieu de Godarville, et en icelluy lieu eussent portĂ© pour vendre certaines lenternes dont ilz estoient et sont marchans et ouvriers, pour icelles vendre ledit jour, neantmoins Robert de Saint-Pierre dit Seneschal et sa femme, eulx portans seigneurs dudit lieu de Godarville, ou leurs gens et officiers dudit lieu pour eulx, prindrent et arresterent de fait une lenterne appartenant aux dessuz nommĂ©s hommes et subgiez dudit exposant, pour la coustume truaige ou vuide place qu'ilz disoient Ă  eulx estre deue par les dessuz nommĂ©s ; pour laquelle chose iceulx hommes et subgiez desdiz exposans se traitent par devers vous,etde vous obtindrent certain mandement ou commission en forme de gaige pleige Ă  rencontre dudit Robert et de sa femme ; par vertu duquel assignacion fu faicte aux parties en vos assises de Monstivilliers esquelles ladicte cause pend encores toute entiĂšre ; et, pour ce que ladicte cause, qui encores est entiĂšre comme dit est, touche grandement lesdiz exposans, et que les dessuz nommĂ©s leurs subgiez sont povres gens simples et ignorans, et que pour racheter leur travail pourroient delaissier lad. poursuite et eulx dĂ©partir d'icelle au prouffit dudit Robert et de sa femme, parquoy eu temps advenir leur pourroit tourner Ă  preiudice,ils nous ont requis que sur ce leur vueillons pourveoir de remĂšde de justice. Pourquoy nous, ces choses considĂ©rĂ©es, et que ledit Gauvain pour raison de son office et ses causes personnelles et possessoires sont commises par devant noz amez et feaulx conseillers les gens tenans les requestes en nostre palais Ă  Paris, et que sans pretermission de nostre service ouquel il est continuelment occuppĂ© ne pourroit bonnement poursuivre ceste cause hors de nostre palais Ă  Paris, Nous vous mandons, et — 315 — pour les causes dessuz dictes, commectons que, prise par lesdiz exposans, ou leur procureur pour eulx, l'adveu garendie et deffense de ceste cause pour les dessus nommĂ©s leurs hommes et leurs subgiez, vous ladicte cause qui est entiĂšre comme dit est, avecques les parties sur ce adjournĂ©es renvoiĂ©es Ă  certain et compĂ©tant jour, pour par devant nosdiz gens des requestes, pour procĂ©der en et sur icelle et aller avant en oultre selon raison. Et vous deffendons que d'icelle vous ne congnoissiez et ne vous entremectĂ©s doresnavant en aucune maniĂšre, en certiffiant deuement dud. adiournement et de tout ce que fait aurez en ceste partie nos diz gens des requestes aud. jour, auquel nous mandons et pour les causes' dessuz dictes commectons que parties oyes facent bon et brief droit, car ainsy nous plaist il estre fait de grĂące especial par ces prĂ©sentes, non obstant quelxconques lectres subreptices, impetrĂ©es ou Ă  impetrer, et la coustume du pais Ă  ce contraires. DonnĂ© Ă  Paris le xvij» jour de may l'an de grĂące mil CCCC et unze et de nostre rĂšgne le^x^jjffBg ,,>,v Par le RoÂŁ-V'" r!ON- "'^ l~~ ;;;;?;;Bj8IS0UlÂŁ j Original parchemin. — Sceau perdu. \ "‱-"‱' \ -">.-/ '*./''i\ \\'> '.;/ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du il janvier 1909. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, dĂ©c. 1908 ; — Bulletin trimestriel de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1908, 2e et 3° trim.; — MĂ©m. de la Soc. histor. et archĂ©ol. de Pontoise et du Vexin, t. XXVIII, 1er et 2e fasc; — Comptes rendusde Inscript, et Belles-Lettres, oct. 1908 ; — Lettre de M. de Cussy Ă  Edouard Lambert sur le missorium de S. ExupĂšre, publiĂ©e par V. Hunger ; — Annual report of the american historical association, 1906, 2 vol.; — Historiska studier Trimestriel, mars 1909. — X. 3 — 318 — tillagnade prof essor Harald Hjarne hommage offert Ă  ce savant, 1908, envoi de l'UniversitĂ© d'Upsal; — un certain nombre de thĂšses de doctorat et brochures adressĂ©es par cette UniversitĂ©, parmi lesquelles Li regrĂšs Nostre Dame par Huon Le Royde Cambrai, publiĂ© d'aprĂšs tous les manuscrits connus, par Arthur Langfors thĂšse Ă©crite en français ; ExposĂ© des verbes en eo-io dans le latin et dans les langues romanes, par Anders Eriksson thĂšse en langue française ; Haus und hoff in franzĂŽsischen, par Walter 0. Streng en langue Scandinave, etc. Est Ă©lu membre de la SociĂ©tĂ©, M. G. de Beaurepaire, docteur en droit, avocat Ă  la Cour d'appel, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. Le Verdier n° 692. Le Conseil enregistre avec regret la mort de M. l'abbĂ© A. Loth, chanoine honoraire, curĂ© de Notre-Dame du Pollet de Dieppe, l'un des membres les plus anciens de la SociĂ©tĂ©. Il prend acte des dĂ©missions de MM. Froidevaux et Gaston VallĂ©e. La famille de M. de Beaurepaire veut bien mettre Ă  la disposition de la SociĂ©tĂ© le Dictionnaire topographique de la Seine-InfĂ©rieure, prĂ©parĂ© par lui, et dont une partie reste Ă  rĂ©diger. Une Commission est chargĂ©e de prendre connaissance du manuscrit. Le tome II des Actes de la Chancellerie d'Henri VI, publiĂ© par M. P. Le Cacheux, vient d'ĂȘtre mis en distribution ; il est affectĂ© Ă  l'exercice 1907-08. — 319 — LĂ© Conseil rĂ©prend l'examen du projet de publication du Coutumier des forĂȘts. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION Du 1er fĂ©vrier 1909. PrĂ©sidence de Mgr LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Revue historique, 1909; — Bull, de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'Orne, t. XXVII, 4e bull.; — Journal de Jean Chevalier, 3e fasc. Publication de la SociĂ©tĂ© Jersiaise. Le Conseil renvoie Ă  l'examen d'une Commission un registre des dĂ©libĂ©rations de la juridiction des Consuls de Rouen pour les annĂ©es 1648-1678, seul registre subsistant des archives de cette cĂ©lĂšbre institution, communiquĂ© par M. G, Faucon, greffier en chef du Tribunal dĂ© commerce. Sur la proposition de M. PrĂ©vost, le Conseil dĂ©cide d'entreprendre la publication de Y Armoriai gĂ©nĂ©ral dressĂ© par d'Hozier en vertu de l'Ă©dit de 1696, partie concernant la Normandie. Le Conseil n'ignore pas que ce document n'a qu'une valeur documentaire restreinte, mais il ne peut oublier que celui-ci est journellement consultĂ© et qu'il est de nature Ă  intĂ©resser un trĂšs grand nombre de sociĂ©taires; que l'entreprise est considĂ©rable, mais il la limite provisoirement aux tomes concernant la GĂ©nĂ©ralitĂ© — 320 — de Rouen. M. PrĂ©vost veut bien accepter le rĂŽle d'Ă©diteur. Le Conseil dĂ©cide de demander Ă  l'AcadĂ©mie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Rouen l'autorisation de consulter les dossiers conservĂ©s dans ses archives sous les noms de Cideville, Haillet de Couronne, et autres, Ă  l'effet de rechercher s'il s'y rencontrerait la matiĂšre d'un ou plusieurs volumes de mĂ©moires et correspondances. Le SecrĂ©taire propose au Conseil de reprendre le projet d'un recueil de reproductions hĂ©liotypiques de miniatures Ă  extraire des manuscrits. Le projet, qui prĂ©voyait exclusivement l'emploi des procĂ©dĂ©s d'hĂ©liogravure Dujardin, avait dĂ» ĂȘtre abandonnĂ© en raison de la dĂ©pense, mais des oeuvres de ce genre ont Ă©tĂ© publiĂ©es au moyen de procĂ©dĂ©s moins coĂ»teux et donnant cependant satisfaction ; des spĂ©cimen sont mis sous les yeux du Conseil. Cette motion est adoptĂ©e ; des renseignements seront pris auprĂšs des maisons spĂ©ciales. Le SecrĂ©taire dĂ©pose sur le bureau, de la part de Mm" de Beaurepaire et de ses fils, les notes et Ă©tudes recueillies par M. le comte de Circourt sur les Bracquemont. Selon le voeu de M. de Beaurepaire, exprimĂ© dans son dernier discours prononcĂ© Ă  l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de juillet 1908, le dossier est offert aux archives de la SociĂ©tĂ©. Le Conseil dĂ©cide que les plus vifs remerciements seront exprimĂ©s aux donateurs. Une Commission est chargĂ©e de faire un examen de ces papiers. Le SecrĂ©taire signale qu'au moment oĂč il cessa ses — 321 — fonctions d'archiviste dĂ©partemental, M. de Beaurepaire fit porter, de son bureau, aux archives de la SociĂ©tĂ© un dossier considĂ©rable de piĂšces concernant la ville de Pont-Audemer. Des renseignements pris il rĂ©sulte que ce dossier lui avait Ă©tĂ© remis pour ĂȘtre offert Ă  la SociĂ©tĂ© par M. Durand-Delanef, ancien nĂ©gociant Ă  Rouen. Un examen superficiel a permis de constater que cette collection comprend quinze Ă  dix-huit cents piĂšces sur papier ou parchemin des xve et xvi" siĂšcles, presque toutes sont des piĂšces comptables, reçus et mandats de paiement ; l'ensemble ne paraĂźt offrir qu'un intĂ©rĂȘt mĂ©diocre. Le Conseil dĂ©cide, au nom de la SociĂ©tĂ©, de s'associer Ă  l'AcadĂ©mie de Rouen et aux SociĂ©tĂ©s des Bibliophiles normands et Bibliophiles rouennais pour faire graver par la maison Dujardin un portrait de M. de Beaurepaire. Ce portrait sera exĂ©cutĂ© d'aprĂšs un clichĂ© pris par M. Georges de Beaurepaire, dans la salle des archives du Parlement, aux Archives dĂ©partementales, le dernier jour des fonctions de l'Ă©minent archiviste. Le portrait sera joint au prochain Bulletin, pour ĂȘtre annexĂ© au volume en cours, tome X, qui sera clos avec l'annĂ©e courante. Quelques exemplaires seront tirĂ©s Ă  part et mis en rĂ©serve pour les sociĂ©taires qui dĂ©sireraient en acquĂ©rir. - 322 — SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 1er mars 1909. PrĂ©sidence de Mgr LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, Arts et BellesLettres de Caen, 1908 ; — Journal des Savants, janvier 1909. L'AcadĂ©mie de Rouen a autorisĂ© la SociĂ©tĂ© Ă  consulter les dossiers Cideville, Haillet de Couronne, et autres, conservĂ©s dans ses archives, et Ă  en tirer telles publications qu'elle jugera bon. Le Conseil dĂ©signe, pour faire cet examen, M. le chanoine Tougard, qui veut bien en accepter la mission. M. PrĂ©vost s'est mis en mesure de commencer son Ă©tude en vue de la publication de la partie normande de Y Armoriai gĂ©nĂ©ral. M. Ch. de Beaurepaire est nommĂ© commissaire de cette publication. Au nom de la Commission composĂ©e avec lui de MM. Le Verdier et Faucon, M. PrĂ©vost rend compte de l'examen qui a Ă©tĂ© fait du registre communiquĂ© par ce dernier et provenant de l'ancienne juridiction consulaire de Rouen. Il en rĂ©sulte qu'une douzaine de dĂ©libĂ©rations sont susceptibles d'en ĂȘtre extraites, soit pour le Bulletin, soit pour un volume de MĂ©langes. M. Le Verdier ajoute qu'avant la dĂ©couverte de cet unique registre 1648-1678, M. Faucon avait dĂ©jĂ  com- — 323 — muniquĂ© Ă  M. de Beaurepaire un cahier de quelques feuillets ayant la mĂȘme origine, concernant les annĂ©es 16321634; que celui-ci en avait extrait et donnĂ©, dans le Bulletin de juin 1907, un procĂšs-verbal del'Ă©lection du prieur et des consuls par la communautĂ© des marchands ; qu'il en avait encore tirĂ© et copiĂ© un procĂšs-verbal de la nomination du greffier aux polices d'assurances maritimes, avec rĂšglement concernant icelles, qu'il se proposait d'annoter et de donner Ă©galement au Bulletin ; que cette copie a Ă©tĂ© remise au SecrĂ©taire par les enfants de M. de Beaurepaire pour cette destination, et qu'il semblerait prĂ©fĂ©rable de la mettre en rĂ©serve pour la joindre aux autres extraits Ă  emprunter au nouveau registre. Cette motion est adoptĂ©e. Le SecrĂ©taire rend compte de ses dĂ©marches tendant Ă  la prĂ©paration d'un volume formĂ© de reproductions de miniatures Ă  extraire d'anciens manuscrits et concernant l'histoire normande ; il donne connaissance de la correspondance Ă©changĂ©e. Il en rĂ©sulte que le procĂ©dĂ© par l'hĂ©liotypie permettrait de composer un volume formĂ© d'une soixantaine de planches et de cinq feuilles de texte pour le prix'ordinaire de deux des volumes delĂ  SociĂ©tĂ©, que, cette publication Ă©tant rĂ©partie sur deux exercices, les contingents habituels de publications pourraient ainsi ĂȘtre soldĂ©s aux sociĂ©taires. La question financiĂšre semble donc rĂ©solue. Mais il reste celle de l'exĂ©cution matĂ©rielle, consistant d'abord dans la recherche et le choix des miniatures Ă  travers les bibliothĂšques, archives et collections privĂ©es, puis, la liste — 324 — dressĂ©e, dans la mise des figures Ă  la disposition des photographes chargĂ©s de les clicher. Ces difficultĂ©s ne sont pas insurmontables, mais elles rĂ©clament une Ă©tude qui reste Ă  faire. Le Conseil donne unanimement son approbation au programme qui vient d'ĂȘtre tracĂ©. Puis il dĂ©cide, avec la mĂȘme unanimitĂ©, que la collection projetĂ©e ne devrait comprendre que des piĂšces inĂ©dites, que, si l'on y admet des sujets dĂ©jĂ  reproduits, ce serait Ă  la condition que ces reproductions soient devenues d'une extrĂȘme raretĂ©, conformĂ©ment, d'ailleurs, aux statuts de la SociĂ©tĂ©. Il se prĂ©occupe ensuite du choix d'un Ă©diteur. II DOCUMENTS HISTORIQUES REPAS DÛ PAR SAINT-WANDRILLE A SAINT-ETIENNE DE CAEN. M. Delisle a relevĂ©l un certain nombre d'exemples de cette sorte de redevance, assez frĂ©quente chez nous durant le moyen Ăąge, et qui consistait en l'obligation annuelle d'un repas Ă  l'ordonnance prĂ©cise. Cette obligation, comme on sait, atteignait le plus souvent les tenanciers, mais par1 par1 sur la condition de la classe agricole et l'Ă©tat de l'agriculture en Normandie au moyen Ăąge. Evreux, 1851, in-8°, p. 90, 732. — 325 — fois aussi les seigneurs. Le texte qui suit 1 fait connaĂźtre l'un de ces pasts dĂ» Ă  l'abbaye de Saint-Etienne de Caen par l'abbaye de Saint-Wandrille, Ă  cause de sa dĂźme de Cheux 2. Les dispositions minutieuses de ce repas, auquel prenaient part vingt-huit personnes, religieux et officiers de Saint-Etienne, Ă©taient pour les moines de Saint-Wandrille chose de grant coust», comme aussi bien d'un profit inutile aux moines de Caen. Les intĂ©ressĂ©s en convinrent d'un commun accord et une rente de dix livres tournois remplaça le past aboli. L'authentication annexĂ©e du tabellion de Caudebec a l'intĂ©rĂȘt de nous offrir une liste sans doute partielle des dignitaires et des religieux de Saint-Wandrille, au commencement du xve siĂšcle. R. N. SAUVAGE. 1404, 3 aoĂ»t. Saint-Wandrille. — Accord entre les monastĂšres de Saint-Wandrille et de Saint-Etienne de Caen sur le remplacement par une rente de 10 livres tournois d'un PAST, OU repas, dĂ» annuellement, au temps de la PentecĂŽte, par les religieux de Saint- Wandrille Ă  ceux de Caen, Ă  cause de leur dĂźme de Cheux. A tous ceulx qui ces lectres verront Jehan, par la permission divine humble abbĂ© du moustier de Saint-Wandrille1 Saint-Wandrille1 du Calvados, H. 3037. C'est l'acte Ă©manĂ© de Saint-Wandrille. Celui de Saint-Etienne se retrouverait, sans doute, aux Archives de la SeineInfĂ©rieure, dans le fonds de Fontenelle. 2 Canton de Tilly-sur-Seulle, arrondissement de Caen Calvados. — L'abbaye de Saint-Etienne y possĂ©dait une importante baronnie. — 326 — en-Caux, le prieur et tout le couvent d'icellui lieu, salut en Notre Seigneur. Comme, par raison et Ă  cause de notre diesme de Cheux, nous fussons tenus et obligiĂ©s Ă  religieux hommes et honnestes l'abbĂ© et couvent du moustier de SaintEstienne de Caen, Ă  leur trouver ung disner nommĂ© past, avecques ses appartenences et deppendences, par chascun an de rente, environ la feste de Penthecouste, Ă  tel jour comme aux dis religieux plaisoit dire ou eslire, pour les gens religieux et officiers de ladicte abbaye de Saint-Estiene et aultres jusques au nombre de vingt-huit personnes, entre lesquelx onbt acoustumĂ© estre le bailli de ladicte abbaie de SaintEstiene, son compaignon religieux, se il lui plest, le sĂ©neschal, soubssĂ©neschal, le procureur, le prĂ©vost d'iceulx religieux et auljtres jusques au nombre des dictes vingt-huit personnes, tant chiefs que serviteurs, et si doibt avoir le concierge, qui garde l'ostel desdiz religieux de Saint-Estiene audit lieu de Cheux, ung plat de viande, deux pots de vin et deux pains d'icellui disner, etdoibvent avoir les dictes vingthuit personnes de trĂšs bons vins et de trĂšs bonnes viandes, selon ce que l'en pourroit flner ou pais, et du droit dez dis religieux de Saint-Estienne ilz povoient faire savoir Ă  notre fermier, receveur ou officier audit lieu de Cheux, la journĂ©e que ledit disner seroit fait, et la nuit devant icelle journĂ©e lesdis religieux de Saint-Estiene povaient envoier leur queu Ă  notre manoir dudit lieu de Cheux ou au lieu ordenĂ© Ă  tenir le dit disner, pour veoir et savoir quelz vins et viandes seront ordenĂ©es pour icellui disner, et se ilz estoient trouvĂ©es bonnes et convenables, lesdis religieux de Saint-Estiene, officiers et aultres gens et hommes dessus nommĂ©s y povaient aller au jour assignĂ© jusques au nombre des dictes vingt-huit personnes, comme dit est, pour prendre et recevoir ledit past — 327 — ou disner, et se le vin et les viandes n'estoient bonns et convenables comme dit est, lesdis religieux, officiers et aultres gens et hommes de ladicte abbaie de Saint-Estiene n'estoient point tenus de y aller, se il ne leur plaisoit, mais nous povaient faire aprouchier en leur court dudit lieu de SaintEstiene notre prĂ©vost, fermier ou entremetier, et arrester nos dictes diesmes que nous avons audit lieu de Cheux, se il leur plaisoit, pour leur poier le dit disner, lequel disner nous leur debvions faire par chascun an environ la feste de Penthecouste, comme dit est, et il soit ainsi que icellui disner par les termes dessus desclairiĂ©s nous deubssons et fussons tenus faire par chascun an aux dis religieux de Saint-Estiene, et de ce eussent iceulx religieux saisine et possession de tel et si long temps que nul ne le puet ou doibt ramener en doubte ; et pour ce que icellui disner nous estoit moult sumptueux et chose de grant coust pour notre dicte eegljse d'icellui trouver par chascun an, comme dit est cy-dessus, attendu la distance du pais oĂč nous sommes demourans, eussions fait tourner par devers lesdis religieux de Saint-Estiene en leur faisant monstrer et exposer que, Combien icellui disner nommĂ© past fust de grant coust pour ladicte eeglise de SaintWandrille, si ne leur povait-il pas venir ne redonder Ă  grant prouflt, et que de ce grans dommages et inconvĂ©niens se povaient ensuir par les exceds que l'en y povoit faire, tant en potacions desordeneez que aultrement, en leur requĂ©rant trĂšs instamment, affin pour tousjours demourer en paix, sans descort ou procĂšs avoir eeglise contre eeglise, que pour demourer quictes et paisibles d'icellui disner nommĂ© past et du plat de viande, vin et pain pour le consierge dessus dit, nous faissons aucune composicion ou appoinctement et que de nous ilz voulsissent prendre aucune rente convenable pour de ce — 328 — estre quictes et paisibles, laquelle rente demourast Ă  perpĂ©tuitĂ© au prouffit et utilitĂ© de ladicte eeglise de Saint-Estiene de Caen. A laquelle chose lesdis religieux de Saint-Estiene de Caen, pour le bien, prouffit et utilitĂ© deleurdit moustier et par leur conseil tous ensemble ensemble en leur cappitre au son de leur campane, pour eschiver aux descors et inconvĂ©niens qui pour le temps advenir se pourroient, Ă  cause des choses dessus dictes, ensuir, et pour contemplacion et amour de notre dicte eeglise, et pour tousjours nourrir amour ensemble, y aient entendu et ad ce obtempĂ©rĂ©, et pour demourer quictes et desliĂ©s d'icellui disner nommĂ© past et du plat de viande, pain et vin pour le consierge dessus dit, aions fait appoinctement ensembles que nous leur ferons par chascun an,Ă  eulx et leurs successeurs, dix livres tournois de rente perpĂ©tuelle, et partant nous onbt desliĂ©s et deschargiĂ©s Ă  tousjoursmais d'icellui disner nommĂ© past et dudit plat de viande, pain et vin, pour le consierge dessusdit et de ce bailliĂ© lettres soubs leurs seaulx, Savoir faisons que nous, abbĂ© et couvent de Saint-Wandrille dessusdiz, asemblĂ©s ensembles en notre chappitre au son de la eampane, capitullans et faisans capitre, en la maniĂšre qu'il appartient, pour le bon prouffit et utilitĂ© de nostre dit moustier, et aprĂšs ce que nous avons eu sur ce ad vis et dĂ©libĂ©racion Ă  nos conseulx tant de Ă©glise que de court laye, confessons et nous obligons que nous et nos successeurs sommes et serons tenus d'ores en avant faire et paier aux dis religieux de Saint-Estiene de Caen et Ă  leurs successeurs, perpĂ©tuellement et hĂ©rĂ©ditallement, dix livres tournois de rente par chacun an pour et en lieu dudit disner nommĂ© past, et pour estre quictes et desliĂ©s d'icellui et du plat de viande, pain et vin pour le consierge dessusdit, Ă  recevoir audit lieu de Cheux par le trĂ©saurier de — 329 — ladicte abbaie de Saint-Estiene de Caen, ou personne pour luy, Ă  la feste de Penthecouste, et avecques ce voulions et ad ce nous obligons que, en cas que l'on deffauldroit de paier ladicte rente Ă  ladicte feste de Penthecouste, que lesdis religieux de Saint-Etiene et leurs successeurs puissent faire prendre, saisir et arrester en leur main et explecter nos dictes diesmes que nous avons audit lieu de Cheux, par le sergent du roy notre sire ou par leur sergent mesmes, lequel que mielx leur plaira, pour avoir par chascun an les dictes dix livres tournois de rente, au terme de la feste de la Penthecouste, et demourront certaines lettres de composicion ja piĂ©cha faictes devant le bailli de Caen, qui lors estoit, entre les prĂ©dĂ©cesseurs desdis religieux de Saint-Estienne et les nostres prĂ©dĂ©cesseurs, en lourvertu, fermetĂ© et effet en toutes choses avecques ces prĂ©sentes, ainsi que ilz contienent, fors tant que en lieu dudit past lesdis religieux de Saint-Estiene auront et percevront par chascun an sur nous les dictes dix livres tournois de rente, Ă  ladicte feste de Penthecouste, et quant Ă  l'appoinctement dessus touchiĂ©, en tout ce qu'il contient tenir, avoir ferme et aggrĂ©able sans jamais aller ne faire venir encontre en aucune maniĂšre ou temps advenir et les dictes dix livres tournois de rente par chascun an paier et faire paier aux dis religieux de Saint-Estiene et Ă  leurs successeurs affin et perpĂ©tuel hĂ©ritage, Ă  ladicte feste de Penthecouste et audit lieu, jouxte et selon ce que dessus est desclairiĂ©, pour estre quictes et desliĂ©s d'icellui disner nommĂ© past et de ses appendences, et paier tous cousts, mises, dommages, dĂ©pars, coustages et interests, qui, pour deffault de paier Ă  chascun terme les dictes dix livres tournois de rente ou temps Ă  venir et de acomplir et enterigner les promesses dessus desclairiĂ©s et chascune d'icelles, seroient fais, eus ou — 330 — soubstenus par lesdis religieux de Saint-Estiene, leurs successeurs, gens, serviteurs et officiers, et nous obligons, nous et nos successeurs, tous les biens meubles et hĂ©ritages appartenans Ă  notre dicte eeglise, tant prĂ©sens que ad venir, oĂč et soubz quelconquez juridicion que ilz soient trouvĂ©s, afin que excĂ©cucion en soit faicte comme de chose passĂ©e, congneue et convertie en fait jugiĂ©, et renonchons Ă  toutes choses, tant de fait de droit comme de coustume, qui la teneur et excĂ©cucion de ces prĂ©sentes pourroit empescher, encombrer ou retarder en tout ou en partie, spĂ©cialement au droit disant gĂ©nĂ©ral renonciacion non valloir. En tesmong desquelles choses nous avons seellĂ© ces lettres de nos propres seaulx desquelx nous usons en tel cas. Ce fu fait le troisiesme jour d'aoust, l'an de grĂące mil quatre cens et quatre. Et pour greigneur congnoissence y a estĂ© mis Ă  nostre requeste le seel des obligacions de la vicontĂ© de Caudebec en l'an et jour devant diz. Sceaux sur doubles queues de l'abbĂ© et du couvent disparus. Attache A tous ceulx qui ces lettres verront ou oiront, Martin de Viteby, garde du seel des obligacions de la vicontĂ© de Caudebec, salut. Savoir faisons que par-devant Denis Ancel, tabellion du roy notre sire en ladicte vicontĂ©, eu siĂšge de Caudebec, si comme il nous a rapportĂ©, furent prĂ©sens en leurs propres personnes rĂ©vĂ©rend pĂšre en Dieu dampt Jehan de Rochois, abbĂ© de l'Ă©glise de Saint-Wandrille, dampt Raoul de Blugessart, grant prieur d'icelui lieu, dampt Jehan Doysil, bailli d'illec, dampt Jehan de PiĂ©mart, tiers prieur, dampt — 331 — Richier Berel, segrestain, dampt Simon Dupuis, omosnier d'icelui lieu, dampt Pierres le Fliquier, refraicturier, dampt Thomas le Treulier, chantre dudit lieu, dampt Ricart de Soteville, souschantre, dampt Jehan Largille, hostelier, dampt Ysembart Boillon, prieur d'Aupec, dampt Jehan de Rochois, prieur de Rivecourt, dampt Jehan des Cheliers, dampt Jehan le Blanc, dampt Guieffroy de Paris, dampt Estienne Lenglois, dampt Guillaume de La Haye, dampt Pierres le Roux, dampt Simon Toquel, dampt Guillaume de Hotot et dampt Pierres de Rosay, tous moignes et religieux d'icelle abbaye, lesquielx tous d'un mesme acort congnurent et confessĂšrent que les lettres d'appointement fait entre eulz, d'une part, et les religieux abbĂ© et couvent du moustier de Saint-Estienne de Caen, d'autre part, auxquelles lettres ces prĂ©sentes sont anniexĂ©es, estoit et est leur propre fait et icelles lettres seellĂ©ez de leurs propres seaulx, dont icelui abbĂ© de Saint-Wandrille et le couvent dudit lieu usent en tel cas, et promistrent oultre toutes les choses contenues es dittes lettres anniexĂ©es, tenir, garder, acomplir et enterigner, sans jamais encontre venir en tant qu'il y a de leur fait et obligacion. En tesmoing desquelles choses nous avons mis Ă  ces prĂ©sentes le seel des dictes obligacions, qui furens faictes et passĂ©es le diemenche diesiĂšmejour d'aousten l'an de grĂące mil quatre cens et quatre. ANCEL avec paraphe. Sceau sur double queue brisĂ©. — 332 AVIS Le portrait de M. de Beaurepaire, encartĂ© dans le prĂ©sent fascicule du Bulletin, pourra ĂȘtre place soit comme frontispice du tomeX, en cours, qui sera clos avec l'annĂ©e 1909, soit en regard de la page 273 du mĂȘme volume. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION du 5 avril 1909. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, fĂ©vrier et mars 1909 ; — Revue historique, mars-avril 1909;'— Comptes rendus de V AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1909; — Bulletin histor. et philolog. du ComitĂ© des Travaux historiques, 1908, nos 1 et 2; — Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique de Lisieux, 1909, n° 17. Est enregistrĂ©e la dĂ©mission de M. de la Serre. Le Conseil Ă©lit membre de la SociĂ©tĂ© M. A. Ebel, archiviste palĂ©ographe, Ă  Rouen, prĂ©sentĂ© par Mgr J. Loth et M. Ch. de Beaurepaire. Trimestriel, juin 1909. — X. 34 — 334 — Des renseignements sont donnĂ©s sur les ouvrages en prĂ©paration, notamment par M. G. PrĂ©vost sur Y Armoriai de Normandie, par M. l'abbĂ© Tougard sur le dĂ©pouillement qu'il a entrepris des papiers de Cideville conservĂ©s aux archives de l'AcadĂ©mie de Rouen. Suivant la mission qui lui en a Ă©tĂ© donnĂ©e, M. Le Verdier a examinĂ© le manuscrit du Dictionnaire topographique de la Seine-InfĂ©rieure, composĂ© par M. de Beaurepaire. Ce vaste recueil, que Mme de Beaurepaire et ses enfants ont bien voulu mettre Ă  la disposition de la SociĂ©tĂ©, peut se diviser en deux parties la premiĂšre, comprenant les lettres A-G, est terminĂ©e et pourrait ĂȘtre remise Ă  l'impression, aprĂšs un travail de simple vĂ©rification matĂ©rielle et de mise au point des signes et dispositions orthographiques ; la seconde, H Ă  Z, est beaucoup moins avancĂ©e, elle ne comprend que des renseignements et notes alphabĂ©tiquement classĂ©s, mais la rĂ©daction des notices, l'ordre Ă  Ă©tablir entre elles, peut-ĂȘtre mĂȘme des choix Ă  opĂ©rer, constituent un travail dĂ©licat qui reste Ă  accomplir. Le Conseil dĂ©cide 1° que, malgrĂ© l'article des statuts fixant Ă  l'annĂ©e 1789 la date extrĂȘme de la rĂ©daction des oeuvres susceptibles d'ĂȘtre publiĂ©es par la SociĂ©tĂ©, il y a lieu, Ă  titre absolument exceptionnel, de dĂ©roger en faveur du dictionnaire topographique de M. de Beaurepaire, en raison de l'autoritĂ© de l'auteur et de l'importance de ce travail; 2° que la partie du dictionnaire comprenant les lettres A-G sera imprimĂ©e par les soins de MM. Georges, — 335 — Charles et Joseph de Beaurepaire, qui veulent bien accepter cette tĂąche. M. Le Verdier est nommĂ© commissaire de cette publication. Il est dĂ©cidĂ© que l'AcadĂ©mie de Rouen sera priĂ©e de conserver, exposĂ© dans la salle de ses sĂ©ances, le cuivre gravĂ© du portrait de M. de Beaurepaire. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du i" mai 1909. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bulletin de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©olog. de l'Orne, t. XXVIII, n° 1 ; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et Belles-Lettres, janv. 1909. Le SecrĂ©taire rend compte de l'Ă©tat des publications en prĂ©paration ; il signale notamment que M. BrĂ©ard annonce qu'il prĂ©pare une collection de documents relatifs Ă  l'histoire de la ville de Honneur, dont il soumettra le plan au Conseil dans sa prochaine sĂ©ance. M. PrĂ©vost s'occupe toujours de Y Armoriai de Normandie; il a fait composer, Ă  titre d'essai, quelques pages Ă  l'imprimerie, afin de pouvoir Ă©tudier les dispositions Ă  adopter. Le Conseil fixe l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale au 24 juin. Observation est faite qu'aucun volume ne pourra ĂȘtre mis en — 336 — distribution. A cette date, il sera dĂ» aux sociĂ©taires trois volumes pour clore l'exercice 1908-1909; les fonds nĂ©cessaires Ă©tant disponibles et mis de cĂŽtĂ©, ce n'est qu'un retard dans la livraison, pour lequel le Conseil rĂ©clame l'indulgence des membres de la SociĂ©tĂ©. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 7 juin 1909. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des Savants, avril et mai 1909; — Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des Inscript, et Belles-Lettres, fĂ©vr. 1909; — Revue histor., mai-juin 1909; — Bulletin trimestriel de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, 1908, 4e trim. ; — Les fĂȘtes du IIIe centenaire de Pierre Corneille, offert par le ComitĂ©; — Extraits du Smithsonian report pour 1907, savoir les n 08 1834, 1842, 1844 Ă  1849, 1853 et 1854. Le Conseil enregistre avec regret les dĂ©cĂšs de MM. l'abbĂ© Le Normand, chanoine honoraire, Ă  Evreux, et Paul Baudry. M. Paul Baudry fut l'un des fondateurs de la SociĂ©tĂ©. Sa perte sera vivement ressentie par elle et par tous les amis de l'histoire et de l'archĂ©ologie rouennaise, dont il a Ă©tĂ© l'un des plus fervents disciples et auxquelles il a consacrĂ© un grand nombre d'Ă©tudes et de notices. — 337 — Sont acceptĂ©es les dĂ©missions de MM. Hippolyte Sauvage, Arondel, V. Patte. Le Conseil dĂ©cide de clore le tome X du Bulletin avec l'annĂ©e 1909 ; une table onomastique sera jointe. Le SecrĂ©taire fait connaĂźtre que l'expĂ©dition d'office de quatre volumes vient d'ĂȘtre faite aux sociĂ©taires qui ont nĂ©gligĂ© de retirer leurs exemplaires. Cette opĂ©ration, appliquĂ©e aux volumes suivants Actes de la Chancellerie d'Henri VI, tomes I et II; MĂ©langes, Ie sĂ©rie; Carlulaires de Saint-Himer et de Briquebec-en-Auge, a portĂ© sur 275 volumes. Le Conseil prend acte d'une communication de M. le Conservateur de la bibliothĂšque d'Abbeville concernant des comptes relatifs Ă  la guerre de Cent ans en Normandie 1431-1453, conservĂ©s aux archives de cette ville. M. BrĂ©ard a dressĂ© et communique une liste de documents concernant l'histoire de la ville de Honfleur, il en propose la rĂ©union en un volume qu'il se chargerait d'Ă©diter. Une commission est nommĂ©e pour Ă©tudier ce projet. M. G. PrĂ©vost fait connaĂźtre qu'il a terminĂ© la copie de Y Armoriai gĂ©nĂ©ral correspondant Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Rouen ; il signale qu'un grand nombre de noms de lieux sont altĂ©rĂ©s et qu'une rĂ©vision s'impose. M. PrĂ©vost est priĂ© de dĂ©poser son manuscrit dĂšs qu'il le jugera prĂȘt pour l'imprimerie. M. Ch. de Beaurepaire fait connaĂźtre qu'il s'occupe de Y Etat des fiefs du Cotenlin. — 338 — M. l'abbĂ© Tougard dit qu'il a jetĂ© un coup d'oeil sur les cartons des papiers de Haillet de Couronne conservĂ©s aux archives de l'AcadĂ©mie de Rouen ; ces papiers, qui comprennent surtout des notes et extraits de lectures concernant un nombre considĂ©rable de personnages ou d'Ă©crits peu connus, lui semblent de nature Ă  pouvoir fournir la matiĂšre d'un nouveau rĂ©pertoire biographique. Le SecrĂ©taire entretient le Conseil d'une correspondance qu'il a Ă©changĂ©e avec M. Sauvage, membre de la SociĂ©tĂ©. Celui-ci, pourvu qu'on lui laisse la facultĂ© de prendre son temps, offre d'entreprendre la publication des mĂ©moires de Bisson, sur le diocĂšse de Bayeux, d'aprĂšs le manuscrit de cette ville. Ces mĂ©moires, qui commencent Ă  l'annĂ©e 1662 et qu'on pourrait arrĂȘter, soit Ă  l'annĂ©e 1777, soit Ă  l'annĂ©e 1789, pour rester dans les termes des statuts de la SociĂ©tĂ©, prĂ©sentent une histoire des derniers Ă©vĂȘques de Bayeux, mais sont loin de se borner Ă  relater les Ă©vĂ©nements ecclĂ©siastiques ; l'auteur en effet* gallican, jansĂ©niste assez, puis constitutionnel, mais toujours catholique et digne, juge les hommes et les choses de son point de vue ». Le Conseil renvoie la proposition Ă  l'examen d'une commission. M. l'abbĂ© Legris prĂ©pare toujours l'Ă©dition du Cartulaire d'Eu. — 339 — II DOCUMENTS HISTORIQUES TESTAMENT DE LA DUCHESSE DE MONTPENS1ER. Le testament de Mademoiselle de Montpensier a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© au lendemain de sa rupture avec Lauzun, Ă©vĂ©nement qui a donnĂ© Ă  ses pensĂ©es un autre cours. Elle dĂ©signe pour lĂ©gataire universel son cousin, le duc d'OrlĂ©ans 1. Elle paraĂźt prĂ©occupĂ©e surtout d'assurer l'avenir de maisons religieuses, celles qui existent dĂ©jĂ  sur ses domaines, celles qu'elle y Ă©tablit Ă  cette heure. Cette mĂȘme annĂ©e 1685, elle introduisait les filles de la CharitĂ© Ă  Eu dans ses deux maisons de Sainte-Anne et du SĂ©minaire, Ă  Blangy, dans un hĂŽpital nouveau. Elle craint de ne pas voir terminer ces constructions, et elle ordonne qu'on les achĂšve aprĂšs son dĂ©cĂšs. La mĂȘme pensĂ©e l'a amenĂ©e quelques annĂ©es plus tard Ă  ajouter un codicille uniquement consacrĂ© Ă  ces Ă©tablissements. On remarquera que la donation Ă  l'hĂŽpital de Blangy y est rĂ©pĂ©tĂ©e deux fois. Mademoiselle, en Ă©crivant, avait-elle dans l'esprit un autre nom ? Il est surprenant que l'hĂŽpital de Criel, Ă©galement au comtĂ© d'Eu, ne figure pas sur cette liste. Il avait Ă©tĂ© fondĂ© un an aprĂšs ceux d'Eu et de Blangy. En cette annĂ©e 1690, Mademoiselle 1 Cf. MĂ©m. de Saint-Simon Ă©dition de Boislisle, t. I, p. 12». — 340 — ajoutait Ă  sa dotation de quoi y recevoir trente-trois orphelines. Le testament de Mademoiselle a Ă©tĂ© publiĂ© dans le Mercure, peu de jours aprĂšs son dĂ©cĂšs 5 avril 1693. Le codicille est restĂ© jusqu'ici inĂ©dit. Les archives de la ville d'Eu possĂšdent une expĂ©dition authentique des deux actes, dĂ©livrĂ©e par le notaire Levasseur et dont l'orthographe, comme dans l'Ă©dition du Mercure, a Ă©tĂ© rectifiĂ©e par lui. Il a paru bon de donner ces deux piĂšces dans leur forme originale. J'adresse ici mes remerciements Ă  notre dĂ©vouĂ© confrĂšre, M. Paul Le Cacheux, qui a bien voulu se charger d'en prendre une copie sur la minute ; au notaire, M0 Baudrier, qui lui a gracieusement ouvert les archives de son Ă©tude. A. L. Du 6 avril 1693. — Testament olographe de S. A. R. Madem"" souveraine de Dombes, desposĂ© pour minutte en mes mains par Messieurs Portail et Jolly de Fleury, conseillers en la court, suivant leur procĂšs verbal dudit jour qui est es mains de M. Dongois, greffier a service de la Cour. Au nom du pĂšre et du fils et du Saint esprit, nous Anne Marie Louise d'OrlĂ©ans, par la grĂące de dieu souveraine de Dombes, fille ainĂȘe de feu Monsieur, fils de Franso, duc d'OrlĂ©ans, dĂ©sirant de mĂštre ordre a mes afaires temporelles pour n'estre ocupĂ©o a l'avenir qu'a celles de mon salut, j'ay disposĂ© de mes biens insy qu'il s'ensuit Je donc aux CarmĂ©lites de S1 Denis dix milles frans ; — 341 — Aux Augustins de Saint Fergeau dix milles frans, qu'ils emploiront en fons pour la subsistanse de leur maison; Dix milles frans a l'opital de Saint Fargeau, qui sera emploie pour la subsistanse des malades et mis en fons pour cet efect. Ledit opital est servi par les seurs de la congrĂ©gation de la CharitĂ©, dont la principalle maison est a Paris, paroisse de Saint Lorent ; Dix milles frans Ă  l'opital des malades de la ville d'Eu, que l'on metra en fons osi pour agmantation de lis a unne salle pour les hommes que je pretans faire bĂątir, et si elle ne l'estoit pas, pareille somme pour le batimant ; Dix milles frans pour les CarmĂ©lites de Trevous, pour subvenir a leurs besoins et otant aux Urselines dudit lieu pour achever leur maison, si elle n'est pas faicte de mon vivant; Je done a l'opital gĂȘnerai d'Eu de coy leur faire trois milles livres "de rente, et que l'on l'achevĂ© de bĂątir au cas que je ne l'aie pas fait de mon vivant; Je done a la maison de seurs de la congrĂ©gation de la CharitĂ©, que j'ay Ă©tablie a la ville d'Eu, catre milles livres de rente et que l'on achevĂ© la maison au cas que le tout ne soit pas faict de mon vivant Je veus que l'on done a mes domestiques leurs gages et leur nouriture en arjan de toute l'annĂ©e, et le pris de leurs charge a ceus qui l'ont achetĂ©e, et mesme la valeur a ceus qui ne l'ont pas achetĂ©e, ne voulant pas que l'on voie demander l'omone a ceus qui m'oront servi, comme l'on voit tous les jours ceus de gens au dessus de moy ; A mes filles chacune vint milles frans ; A mes famĂ©s chacune douse milles frans; Que Ton paie la pansion que je done de milles ecus au comte de Charni, qui est en Espagne, tant qu'il vivra ; — 342 — Que l'on donne a mes pages chacun cent pistolles; A mes valĂ©s de piĂ© sins sans escus ; A mon cochĂ© deux milles frans, cin sans ecus aux otres, et aux postillons autant; aux Suises, aux palfreniers, chacun deux cens ecus, et otant aux garsons d'ofises et aux porteurs do chaise ; Cette somme se prandra sur les catre sans milles frans que j'ay aprandre sur le palais de Luxambourg, dit d'OrlĂ©ans, dont la maison et tous les biens de ma seur de Guise sont chargĂ©s et responsable par unne transaction que nous avons pasĂ©e ensamble et sur mes piereries et meubles, si cette somme ne suffit. Je donne ma maison de Choisi a Monseigneur le Dofin. Et du surplus de mes biens meubles, immeubles piereries je fais mon legatere universel Monsieur Philipe de Franse, duc d'OrlĂ©ans, dont j'ay l'honneur d'estre cousine germene et qui m'a faict celuy de [me tesmoigner toujours beau] 1 coup d'amitiĂ©, dans lequel legs universel seront compris les pars et portions dont je puis disposer en toutes les segneuries et terres restantes et otres immeubles qui m'apartiene. Je rĂ©voque tous les testamans que j'ay si devant fais, non obstant les clauses dĂ©rogatoire que j'i pourois avoir mise, desquelles ne me souvenant pas, je ne les puis expressemant rĂ©voquer, mais entans les anullez par cette clause generalle et mon intansion Ă©tant que tous les testamans antĂ©rieurs a celuy si demeurent nuls et sans efect, voulant que celuy si seul et son efect, j'ay leu et releu, aprouvĂ© en tout son contenu. Faict a Choisi ce 27 fĂ©vrier 1685, l'anĂ©e mille sis san catre vint sins. [SignĂ©] Anne Marie Louise d'OrlĂ©ans. 1 Ces mots, entre parenthĂšses, manquent dans l'original. — 343 — [Et au-dessous] Ne pouvant trouver personne plus propre a exĂ©cuter mon presant testamant que Monsieur de Harlay, procureur gĂȘnerai du parlemant de Paris, connoissant sa probitĂ©, son mĂ©rite et sa capacitĂ© et l'afection que sa personne et tous ses ansetres ont toujours eue pour la maison royalle et pour moy en particulier, je le prie de se vouloir donner cette peine et de recevoir un diamant brillant de .catre mille ecus que je luy lĂšse pour se souvenir de moy. J'aprouve les ratures. [SignĂ©] Anne Marie Louise d'OrlĂ©ans. Original, olographe, papier, deux feuillets, cotĂ©s et paraphĂ©s. Etude de M" Baudrier, notaire Ă  Paris 1909. Dispositions de S. A. R. Mademllc souveraine de Dombes dĂ©posĂ©es par Messieurs Portail et Jolly de Fleury, conseillers en la Cour, a Le Vasseur notaire, suivant le procĂšs verbal, qui est par devers Monsieur Dongois, greffier de la dite Cour, du 9e avril 1693. MĂ©moire de quelques fondations et omones que je veus que l'on fase aprĂšs ma mort, si je ne les ay faictes pendant ma vie. Aux CarmĂ©lites de S1 Denis Aux Augustines de S1 Fargeau 1. A l'opital de S' Fargeau 1. A l'opital des malades de la ville d'Eu Aux CarmĂ©lites de TrĂ©voux 1. A l'opital de TrĂ©voux, gouvernĂ© par les seurs de la CharitĂ©, 1. Pour les seurs de la CharitĂ© de la ville d'Eu 1. Pour les Ursulines de TrĂ©voux 1. Pour l'opital de Blangis — 344 — Pour l'opital de Blangis Faict Ă  Paris le 4 janvier 1689. [SignĂ©] Anne Marie Louise d'OrlĂ©ans. Original, olographe, papier, un feuillet. Etude de M^ Baudrier. REMERCIEMENT DES VENDEURS D'HUITRES ; CAEN, 1716. La piĂšce de vers burlesques que nous publions est, croyons-nous, inĂ©dite. On la trouve manuscrite Ă  la BibliothĂšque de Caen, man. I. 149, in-f., t. II, p. 306. Les deux volumes in-folio conservĂ©s sous cette cote contiennent des papiers de Jean-Baptiste Callard de la Duquerie et de son fils, Jean-François 1 ; ce sont des piĂšces dont ils sont les auteurs ou qui leur furent adressĂ©es. Le 10 octobre 1716, Ă  l'occasion de la rentrĂ©e de l'UniversitĂ© de Caen, Jean-François delĂ  Duquerie prononçait un discours latin qui avait les huĂźtres pour sujet De ostrearum sapore. A la suite de ce discours, dont le recueil de la BibliothĂšque de Caen contient le texte accompagnĂ© de nombreuses notes, on trouve le Remerciement que nous 1 Jean-Baptiste Callard de la Duquerie, nĂ© en 1620 Ă  Caen, oĂč il mourut le 6 avril 1718 ; professeur royal Ă  l'UniversitĂ© de Caen et doyen de la FacultĂ© de mĂ©decine. Son fils, .Tean-François, nĂ© en 1723 Ă  Caen, oĂč il mourut en 1757, a Ă©tĂ©, comme lui, professeur Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine et doyen. — 345 — publions et qui fut sans doute adressĂ© au professeur par un facĂ©tieux auditeur. T. G. Remercimant fait Ă  Monsieur de la Duquerie, Docteur et Professeur Royal en MĂ©decine, par les Vandeurs d'huitres, pour sa harangue prononcĂ©e Ă  l'ouverture des classes. Nous, Vandeurs d'huitres Ă  l'ecaille, MĂ©tier oĂč Ă  peine une maille Nous gaignons quelquefois, J'etions en dĂ©sarroi, Tant petite est la vante. Aujourdhui on nous vante Que vous, habile mĂ©decin, Avait prononcĂ© en latin Une harangue admirable Qui nous est favorable ; Je venions donc par devant vous Vous remercier Ă  deux genoux ; Car on dit que des huitres Vous avez tant pronĂ© les titres, Prouvant qu'aux malades et aux sains Les soirs et les matins Devant et aprĂšs le repas Une douzaine ne nuit pas, Mais bien au contraire Elles sont salutaires. Comme vous avez si bien dit, Nous croyons par votre crĂ©dit — 346 — Que des huitres un plus grand usage On fera ; et tout y engage. Si c'est Ă  l'estomal Ou quelqu'un sent du mal, Ou si le ventre est chargĂ© Ă  balles De force matiĂšres fecalles, Si on a perdu l'appĂ©tit Les huitres comme l'avez dit Sont Ă  tous ces maux d'excellens remĂšdes. Les gens de bien loin Perses et Medes En mangent tout ainsy que nous, Tant y a il arrivera que tous Pour santĂ© ou pour maladie En avalleront Ă  l'envie ; Ainsy bientĂŽt nos panniers Videront, et maints deniers Gagnerons ; mais, Monsieur, de grĂące Faites qu'au coin de chaque place On affiche aux yeux des bourgeois Votre beau discours en françois ; Car seroit grand dommage Et pour nous grand coutage Si les seuls latiniers, Minces en deniers, En avoient connoissance ; Et pour reconnoissance De tout ce que dessus, Monsieu, Je dirons partout en tout lieu Que vous ĂȘtes un bon homme, Car c'est tout ainsy comme Vous nous aviez mis le pain Ă  la main, — 347 — Ayant si bien dit pour nous en latin, Or donc nous les dĂ©putĂ©s de Langrune, Courseulles, Bernierres et tous ceux de la dune, Prenons la libertĂ©, PiquĂ©s d'honnestetĂ© — Pardonnez si c'est peu de chose Mais enfin vous sçavez la doze De petites gens comme nous Qui allons pas Ă  pas tout doux — Tant enfin que voilĂ  de trois espĂšces D'huitres Ă  votre choix dont vous faisons largesses ; Elles arrivent de la mer ; Leur sel pique sans ĂȘtre amer ; Ne vous en faites point de faute, Soit en basse mer soit en haute Vous n'en chaumerez pas, Nos panniers sont lĂ  bas, Ordonnez qu'on les vuide ; Nicolas qui nous guide Dit qu'il est temps de s'en aller Un petit gobet avaller — Vous ĂȘtes malade vous mĂȘme, Quoique vous ne soyez pas blĂȘme GuĂ©rissez vous, vous ĂȘtes mĂ©decin, Maintes et maintes huitres vous avez en main Bref en finissant notre histoire J'ons encore dans notre mĂ©moire De vous faire un moment Tout boutivement Une petite remontrance Pour nous de grande consĂ©quence - 348 — Sauf meilleur avis Dans vostre beau devis A la seule douzaine Pour toute bedaine Vous bornez l'appĂ©tit Ce nombre est trop petit ; Pour de certaines gueulles fraiches C'est un dicton que chacun prĂȘche Et vous l'avez dit aussy, Souffrez qu'on le rappelle icy Et qu'avec appĂ©tit l'on mange, Jamais rien en nous ne dĂ©range, Ordonnez que chacun selon son goust Mange des huitres, et ce sera pour nous Un trĂšs grant avantage Qu'on ait ce libre usage. Nous sommes mais sans façon nulle Ny qu'aucun d'entre nous recule TrĂšs humbles serviteurs Du meilleur de nos coeurs Nicolas le Braillard Robin l'Asnier Pierre Courveille Claude bellegueule RenĂ© gros col Jean fesse haridelle. BULLETIN DK LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE i EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX ASSEMBLEE GENERALE DE LA SOCIÉTÉ DE l/HISTOIRE DE NORMANDIE tenue Ă  Rouen, le 24 juin 1909, en l'HĂŽtel des SociĂ©tĂ©s Savantes. PrĂ©sidence de Mgr LOTH. PrĂ©sents Mgr J. Loth, Vice-PrĂ©sident, MM. Le Verdier, SecrĂ©taire, PrĂ©vost, SecrĂ©taire-adjoint, le chanoine Tougard, Archiviste, Ch. de Beaurepaire, Membre du Conseil d'administration, Ch. BrĂ©ard, id. le Dr Coutan, id. le chanoine Lesourd, id. L. RĂ©gnier, id. Trimestriel, septembre 1909. — X. 35 — 350 — Chr. Allard, G. de Beaurepaire, J. de Beaurepaire, R. de BoishĂ©bert, Ebel, Fiquet, Ed. Pelay, Semichon. Vallemont, Vernier. Se sont excusĂ©s de ne pouvoir assister Ă  la sĂ©ance MM. le chanoine Alexandre, le vicomte d'Amphernet, AngĂ©rard, l'abbĂ© Blanquart, l'abbĂ© Bourrienne, R. de FrĂ©ville, Alph. HĂ©bert, le D'RenĂ© Helot, l'abbĂ© Humblot, l'abbĂ© Legris, de MarcĂšre, le comte R. de Mathan, le Dr Panel, le chanoine PorĂ©e, Louis Quesnel, Rouette, Vanel. M. le PrĂ©sident ouvre la sĂ©ance Ă  deux heures et prononce le discours suivant MESSIEURS ET CHERS CONFRÈRES, La perte irrĂ©parable que nous avons faite, depuis notre derniĂšre AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, peut seule expliquer ma prĂ©sence Ă  cette place. J'espĂšre que ce douloureux souvenir vous disposera Ă  l'indulgence envers celui de vos confrĂšres qui a, en ce moment, l'honneur de vous adresser la parole. Au besoin, j'oserais me rĂ©clamer de mon anciennetĂ© dans la SociĂ©tĂ©, car j'ai le privilĂšge, bien peu enviable, d'ĂȘtre le seul survivant de ses membres fondateurs. Vous permettrez que je salue une fois encore les ouvriers de la premiĂšre heure qui, dans le salon de M. de l'Epinois, ont prĂ©parĂ©, en de laborieuses sĂ©ances, toujours chĂšres Ă  ma mĂ©moire, la constitution de notre SociĂ©tĂ© et lui ont donnĂ© la vie le 1" juillet 1869, c'est-Ă  dire il y a quarante ans. Les quinze membres formant le Conseil d'administration, Ă©lus — 351 — par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des adhĂ©rents, Ă©taient MM. Bachelet, de Beaurepaire, de Blosseville, Bouquet, l'abbĂ© Cochet, d'Estaintot, Edouard FrĂšre, Gueroult, Charles Legros, de l'Epinois, Charles Lormier, l'abbĂ© Julien Loth, de Merval, NicĂ©tas Periaux, Semichon. Presque tous s'imposaient par leurs travaux antĂ©rieurs Ă  l'estime et Ă  la conliance des amis de notre histoire normande. Plusieurs, comme MM. Bachelet, de Beaurepaire, Bouquet, l'abbĂ© Cochet, Periaux, Semichon, Ă©taient connus du inonde savant oĂč leurs ouvrages faisaient et font toujours autoritĂ©. Ils s'en sont allĂ©s, les uns aprĂšs les autres, dans un monde meilleur, et de nos quinze fondateurs, c'est le plus humble qui demeure pour leur rendre hommage et continuer leur oeuvre. Notre premier deuil a Ă©tĂ© la mort de l'initiateur et du premier prĂ©sident de notre SociĂ©tĂ©, M. de l'Epinois, enlevĂ© subitement Ă  notre affection le 18 novembre 1873. Bien -peu d'entre vous, Messieurs et chers ConfrĂšres, ont connu cet homme si merveilleusement douĂ©, qui a maniĂ©, avec un Ă©gal succĂšs, la lyre du poĂšte, les parchemins de l'archiviste, la plume dĂ©licate du critique d'art, le burin de l'historien, et qui a su, en quatre ans, imprimer un tel Ă©lan, une telle vie Ă  notre SociĂ©tĂ© qu'elle comptait dĂ©jĂ  plus de cent membres et mĂ©ritait, pour ses publications, les Ă©loges et les subventions du MinistĂšre de l'Instruction publique. M. le marquis de Blosseville succĂ©da Ă  M. de l'Epinois de 1873 Ă  1886. C'Ă©tait une noble et aimable figure oĂč l'intelligence sans cesse en Ă©veil se confondait avec une bontĂ© toujours indulgente. M. de Blosseville avait devancĂ© son temps dans le culte des Ă©tudes historiques puisque, dĂšs 1834, il songeait Ă  fonder une SociĂ©tĂ© pour la publication ou la rĂ©impression des ouvragss destinĂ©s Ă  mettre en plus vive lumiĂšre notre glorieux passĂ©. L'AcadĂ©mie française avait couronnĂ©, en 1832, son Histoire des colonies — 352 — pĂ©nales de l'Angleterre. Il multiplia depuis ses Notices, si agrĂ©ables Ă  lire, sur les institutions et les hommes marquants de notre province. Il fut toutefois, comme on l'a si finement remarquĂ©, de ces auteurs peu avides de renommĂ©e, qui ne mettent dans des livres que la moindre part de leur savoir et qui en prodiguent la meilleure dans la correspondance et la conversation, heureux des renseignements qu'ils peuvent fournir aux amis de la vĂ©ritĂ©. M. de Blosseville prĂ©sida, pendant treize ans, aux travaux de notre SociĂ©tĂ©, avec une bonne grĂące, une courtoisie, un dĂ©vouement inaltĂ©rables. A quatre-vingt-six ans, il animait encore nos sĂ©ances de ses remarques judicieuses, de ses conseils toujours agrĂ©ables. AprĂšs sa mort, survenue le 24 septembre 1886, M. de Beaurepaire, depuis longtemps vice-prĂ©sident, fut Ă©lu parle Conseil, Ă  l'unanimitĂ©, prĂ©sident de notre SociĂ©tĂ©. M. Charles-Marie de Robillard de Beaurepaire avait alors cinquante-huit ans. Il Ă©tait nĂ© Ă  Avranches, le 24 mars 1828, de Hippolyte Charles de Robillard de Beaurepaire et de Sophie-Antoinette Arondel de la BrĂ©houliĂšre. Son ancienne et noble famille habitait depuis des siĂšcles la Normandie, oĂč elle a Ă©tĂ© estimĂ©e de tout temps pour elle-mĂȘme et pour ses nombreuses alliances parmi lesquelles nous relevons les Gaudin de Beaumont, les de la Barberie, les de Bilueust, les de la Marche, les de Rommilly. Permettez, Messieurs, que je m'arrĂȘte quelques instants sur la jeunesse de notre maĂźtre. Elle fut douce, laborieuse, exemplaire. Avranches, oĂč elle se passa, Ă©tait alors une ville pleine de vie. La sociĂ©tĂ© y Ă©tait nombreuse et gaie. Les familles qui avaient survĂ©cu Ă  la RĂ©volution, continuant les traditions du xviu' siĂšcle, aimaient Ă  recevoir et Ă  distraire la jeunesse. On faisait de la musique, on dansait, et je ne fais pas un jugement tĂ©mĂ©raire en imaginant les trois frĂšres, EugĂšne, Charles et Joseph de Beaurepaire, animant ces rĂ©unions de leur esprit et de — 353 — leur entrain. Ils travaillaient mieuxencore qu'ils ne s'amusaient. Le collĂšge d'Avranches avait un corps de professeurs distinguĂ©s, dont le plus connu est M. Le HĂ©richer, auteur de nombreux et estimables ouvrages, notamment de l'Avranchin monumental, qui a certainement contribuĂ© Ă  donner Ă  M. de Beaurepaire le goĂ»t des Ă©tudes historiques et archĂ©ologiques. Les palmarĂšs du collĂšge rappellent les prix que remportĂšrent chaque annĂ©e MM. EugĂšne et Charles de Beaurepaire. Ils excellaient dans toutes les facultĂ©s. Voici un bulletin, conservĂ© dans la famille de M. Charles de Beaurepaire, oĂč tout l'homme apparaĂźt dans l'adolescent Conduite parfaite. Application le travail de cet Ă©lĂšve rĂ©pond Ă  sa conduite et se rĂ©vĂšle d'une maniĂšre remarquable dans tous les exercices de la classe. ProgrĂšs les progrĂšs sont en harmonie avec le travail et la conduite. Observations cet Ă©lĂšve est un modĂšle accompli sous tous les rapports et dans toutes les branches de l'enseignement, en philosophie comme en mathĂ©matiques, physique, chimie et histoire naturelle. — 3 avril 1847. » Ce bulletin, pour l'annĂ©e de philosophie, est l'Ă©cho de tous les autres et rĂ©sume le cycle scolaire de notre prĂ©sident. A dix-neuf ans, en 1847, il remportait- le prix d'honneur de philosophie. M. de Beaurepaire fit Ă  Paris ses Ă©tudes de droit. Il entra, en 1847, Ă  l'Ecole des chartes. Cette cĂ©lĂšbre Ecole comptait alors des professeurs comme Lacabane et Quicherat, et M. de Beaurepaire y eut comme condisciples les deux Tardif, d'Arbois de Jubainville, Arthur de la Borderie et son illustre et fidĂšle ami de tous les temps, LĂ©opold Delisle. Il Ă©tait rĂ©putĂ© l'un des meilleurs lecteurs formĂ©s par l'Ecole et son souvenir y est restĂ© toujours en honneur. En 1851, le 11 fĂ©vrier, il recevait le diplĂŽme d'archiviste-palĂ©ographe, et le 12 mars de la mĂȘme annĂ©e, celui de licenciĂ© en droit. — 354 — Le 31 mars, il Ă©tait appelĂ© au poste si important et si enviĂ© d'archiviste du dĂ©parlement de la Seine-InfĂ©rieure. Il n'avait que vingt-trois ans. Rouen devait lui ĂȘtre particuliĂšrement cher. C'est Ă  Rouen que l'un de ses aĂŻeux, Jean-Bernard Robillard, Ă©cuyer, conseillersecrĂ©taire du roy, directeur-trĂ©sorier de la Monnaie de Rouen, avait achetĂ©, le 7 septembre 1705,1e fief de Beaurepaire, situĂ© en la paroisse de Saint-Hilaire 1, dont il porta le nom dĂ©sormais cĂ©lĂšbre et vĂ©nĂ©rĂ© parmi nous. Cet homme de bien avait eu douze enfants. Le roi lui avait accordĂ© des lettres d'honneur et de vĂ©tĂ©rance signĂ©es Ă  CompiĂšgne le 16 mai 1729, qui confirmaient sa noblesse. Elles furent registrĂ©es au Bureau des Aydes le 30 juin 1729 2. Jean-Bernard Robillard avait eu parmi ses fils HyacintheRichard Robillard d'Avrigny, jĂ©suite mort Ă  Caen le 24 avril 1719. Cet historien, louĂ© par le P. Le Long, a publiĂ© des MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire ecclĂ©siastique, en 4 volumes 1720 ; puis, des MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire universelle de l'Europe depuis 4600 jusqu'Ă  4746 1725. Il avait fait, comme religieux, sa profession Ă  Rouen, le 15 aoĂ»t 1711. DouĂ© de talents extraordinaires, le P. d'Avrigny, dit un historien de son ordre, aurait pu produire des oeuvres plus remarquables encore si Dieu ne l'avait appelĂ© prĂ©maturĂ©ment Ă  lui, aprĂšs l'Ă©preuve de longues et cruelles infirmitĂ©s... Beaucoup de pages des MĂ©moires pourraient figurer avec avantage parmi les meilleures de la littĂ©rature française 3. » Le goĂ»t de l'histoire est vraiment hĂ©rĂ©ditaire dans la famille 1 Par devant Charles Luce et Antoine Le Marchand, notaires Ă  Rouen. 2 Archives de la Seine-InfĂ©rieure. Bureau des Aides. MĂ©morial. Janvier n29-juillct 1730. — Jean Robillard avait Ă©tĂ© pourvu de l'office de conseiller-secrĂ©taire du Roy par lettres signĂ©es Ă  Versailles le 7 aoĂ»t 1907. — Archives de la Seine-InfĂ©rieure, sĂ©rie C. 1336. 3 Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de l'Orne, t. XVIII, pp. 125-126. — 355 - de notre prĂ©sident. Il s'est manifestĂ© dans un degrĂ© excellent chez son frĂšre aĂźnĂ©, M. EugĂšne de Beaurepaire, dont tous les Ă©rudits connaissent et apprĂ©cient les nombreux et doctes travaux. M. de Beaurepaire ne tarda pas Ă  faire apprĂ©cier, dans notre ville, son savoir et son mĂ©rite. Il y trouva un vĂ©ritable ami, M. Auguste Le PrĂ©vost, qui lui ouvrit les trĂ©sors de sa belle et haute intelligence, de sa vaste Ă©rudition et ceux plus prĂ©cieux encore de son coeur ; il fut accueilli avec empressement et cordialitĂ© par des familles justement honorĂ©es parmi nous, les Curmer, les Rondeaux, les Stackler, MM. Thomas et Francis Waddington, le bon docteur Hellis, et il y rencontra, dans la famille Le Taillandier, la jeune et douce Ă©pouse qui a fait le charme, la joie, la consolation de son foyer, la femme accomplie, l'heureuse mĂšre qui lui a donnĂ© ses trois fils, l'honneur de son nom et la meilleure rĂ©compense de sa vie. Il ne tarda pas Ă  recevoir pour ses travaux et ses Ă©crits les plus flatteuses distinctions. Je ne puis les Ă©numĂ©rer toutes, mais il m'est doux d'en rappeler les principales. En 1860, l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres lui dĂ©cernait une mĂ©daille au concours des antiquitĂ©s de la France ; chevalier de la LĂ©gion d'honneur le 18 avril 1868 ; correspondant du MinistĂšre de l'Instruction publique, pour les travaux historiques, le 12 octobre 1868 ; associĂ© correspondant des Antiquaires de France le 6 avril 1870 ; correspondant de l'Institut de France AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres le 8 dĂ©cembre 1871 ; officier d'AcadĂ©mie le 31 mars 1875 ; membre du ComitĂ© des travaux historiques et des SociĂ©tĂ©s savantes MinistĂšre 4e l'Instruction publique le 19 mai 1875 ; officier de l'Instruction publique le 30 avril 1886 ; commandeur de l'Ordre pontifical de saint GrĂ©goire-le-Grand le 8 mai 1886. Ces rĂ©compenses, si honorables soient-elles, Ă©taient infĂ©rieures Ă  son mĂ©rite. La gloire de M. de Beaurepaire est dans ses oeuvres. — 356 — Ce n'est pas Ă  vous, Messieurs, qu'il faut les rappeler; mais, enfin, on demeure confondu devant un tel monument. Plus de six cents travaux imprimĂ©s, sans compter les manuscrits qui restent en aussi grand nombre dans ses cartons ; neuf volumes de l'Inventaire des archives de la Seine-InfĂ©rieure ; les livres comme l'Etat des campagnes de la Haute-Normandie dans le moyen Ăąge ; les Recherches sur l'instruction publique dans le diocĂšsede Rouen avant 4789; les travaux sur le procĂšs, les juges, la condamnation et le lieu du supplice de Jeanne d'Arc. C'est avec un tel passĂ©, aprĂšs avoir publiĂ© la plupart des ouvrages qui l'ont placĂ© au premier rang des historiens normands, qu'il fut appelĂ© Ă  la prĂ©sidence effective de notre SociĂ©tĂ©. A vrai dire, il en Ă©tait, depuis sa fondation en 1869, l'inspirateur et le soutien. M. de l'Epinois n'avait entrepris cette fondation qu'aprĂšs avoir longuement consultĂ© M. de Beaurepaire et s'ĂȘtre assurĂ© son concours. MĂȘlĂ© aux premiers pourparlers, je dois Ă  la vĂ©ritĂ© d'affirmer que si M. de Beaurepaire s'est obstinĂ© alors Ă  s'efiacer, avec sa modestie accoutumĂ©e, devant M. de l'Epinois, celui-ci n'eĂ»t jamais exĂ©cutĂ© son dessein sans l'assentiment, les lumiĂšres et l'aide assidu de notre illustre maĂźtre. C'est Ă  lui que fut confiĂ©e notre premiĂšre publication. Le dĂ©but, en toute entreprise, est d'une importance capitale il lui imprime son caractĂšre, il lui trace sa voie, il s'impose Ă  l'attention publique et dĂ©termine sa premiĂšre impression, souvent dĂ©cisive. Le premier de nos 84 volumes porte donc le nom de M. Charles de Beaurepaire et fut, pour notre avenir, du plus heureux prĂ©sage. Ce fut en 1870 que parut la Chronique normande de Pierre Cochon, publiĂ©e intĂ©gralement pour la premiĂšre fois. L'introduction dĂ©veloppĂ©e que lui consacra M. de Beaurepaire est, Ă  notre grĂ©, un chef-d'oeuvre du genre par la richesse et la clartĂ© de — 357 — l'Ă©rudition, l'aisance, le naturel, la bonne grĂące du style et par je ne sais quel charme de candeur et de probitĂ© rĂ©pandue en toutes ses rĂ©flexions. Quant Ă  l'Ă©dition elle-mĂȘme, elle est devenue, par le soin scrupuleux apportĂ© au texte, 'par les notes nombreuses et savantes qui l'accompagnent et l'illuminent, le modĂšle de nos autres publications. Il est superflu de constater ici l'importance de cette Chronique normande qui raconte, de 1108 Ă  1430, les Ă©vĂ©nements principaux survenus en notre province. Nous ne voulons que cĂ©lĂ©brer le mĂ©rite de l'Ă©diteur qui a su conquĂ©rir tout de suite Ă  notre SociĂ©tĂ©, par la perfection de son oeuvre, la sympathie du monde savant. Ce qui distingue M. de Beaurepaire comme Ă©diteur, ce n'est pas seulement le souci de la fidĂ©litĂ© du texte, ni les Ă©claircissements qu'il lui donne presque Ă  chaque page, ce sont, comme je viens de le dire, les rĂ©flexions qui jaillissent de son esprit si averti et si judicieux. On pourrait en extraire de ses publications un recueil des plus prĂ©cieux. Notons la remarque, toujours vraie, que lui inspirent les dolĂ©ances de Pierre Cochon. S'il fallait, dit-il, prĂȘter trop d'attention Ă  ces Ă©ternels regrets du passĂ©, exprimĂ©s sous toutes les formes dans les divers monuments de notre littĂ©rature, on serait assez embarrassĂ© pour dĂ©terminer Ă  quel siĂšcle se rencontre cet Ă©tat de perfection relative auquel il eĂ»t Ă©tĂ© souhaitable de s'arrĂȘter. En admettant que cette question puisse ĂȘtre rĂ©solue avec certitude, quelle difficultĂ© sa solution ne prĂ©sente-t-elle pas, puisqu'elle suppose l'apprĂ©ciation du degrĂ© de bonheur et de moralitĂ© des peuples, choses mystĂ©rieuses de leur nature, lors mĂȘme qu'on en borne l'examen Ă  l'Ă©poque contemporaine. » AprĂšs cette Chronique de Pierre Cochon, les publications qui appartiennent en propre Ă  M. de Beaurepaire, dans notre SociĂ©tĂ©, — 358 — sont d'abord les Cahiers des Etats de Normandie sous Charles IX, Henri III, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, huit volumes du plus haut intĂ©rĂȘt, oĂč se trouve rĂ©sumĂ©e l'histoire de notre province aux xvi° et XVH' siĂšcles. L'introduction qui prĂ©cĂšde, dans le tome IIIe, la publication des documents, montre en toute son Ă©tendue le savoir de notre maĂźtre. Il expose l'historique des Etats provinciaux, leur composition, le mode d'Ă©lection des dĂ©putĂ©s, l'ordre et la physionomie des sĂ©ances, la rĂ©daction des cahiers, leurs fortunes diverses, les vicissitudes de ces assemblĂ©es, leur dĂ©cadence et leur rĂ©tablissement sous Louis XVI. C'est dans ces synthĂšses, si difficiles Ă  Ă©tablir avec Ă©quitĂ© et autoritĂ©, que brille la science historique, de notre prĂ©sident, qui avait creusĂ© profondĂ©ment les origines, l'organisation et le fonctionnement de nos anciennes institutions. Ce que de pareilles Ă©tudes supposent de recherches, ceux-lĂ  seuls peuvent l'imaginer qui ont abordĂ© l'histoire si complexe des siĂšcles passĂ©s. M. de Beaurepaire enrichit ensuite nos sept volumes de MĂ©langes de notices inĂ©dites qui mettent en lumiĂšre des faits peu connus, des usages tombĂ©s en dĂ©suĂ©tude, des personnages, trop nĂ©gligĂ©s par la postĂ©ritĂ©, qui rendirent, en leur temps, de rĂ©els services Ă  la Normandie. Comme elle est courte dans tous les temps la mĂ©moire des bienfaits reçus ! Et comme il y a du vrai dans cette maxime accablante de La Rochefoucauld 11 n'est pas si dangereux de faire du mal Ă  la plupart des hommes que de leur faire trop de bien. » Notre prĂ©sident a eu, dans ses innombrables Ă©crits, la bonne fortune de remettre en honneur des hommes jugĂ©s trop superficiellement ou tombĂ©s dans un injuste oubli, mais il le faisait discrĂštement, avec sa rare modĂ©ration et, dans sa bouche, quelques sobres Ă©loges valaient un panĂ©gyrique. Je n'entrerai pas dans le dĂ©tail de ses notices des MĂ©langes pour Ă©pargner votre attention. — 359 — J'ai hĂąte de dire que la part directe prise par M. de Beaurepaire Ă  nos publications, pour considĂ©rable qu'elle soit, a Ă©tĂ© moindre cependant que son intervention, sa sollicitude, sa contribution persĂ©vĂ©rante dans les 84 volumes dont s'honore notre SociĂ©tĂ©. Nous avons eu assurĂ©ment des Ă©diteurs de grand renom, tels que M. LĂ©opold Delisle, ce maĂźtre si maĂźtre, nous en avons eu de inoindre envergure, mais tout aussi soucieux de la puretĂ© et de la fidĂ©litĂ© des textes, des annotations pertinentes, des Ă©claircissements dĂ©sirables, et qui ont su rĂ©sumer en de doctes introductions, Ă©crites dans une belle langue, l'intĂ©rĂȘt et la portĂ©e de leurs ouvrages. Ferais-je tort Ă  leur mĂ©rite, n'acquitterais-je pas plutĂŽt la dette de leur reconnaissance, en constatant que la plupart, pour ne pas dire tous, se sont plu Ă  consulter M. de Beaurepaire avant d'entreprendre leur oeuvre, et Ă  recourir, au cours de leurs recherches, Ă  son aide et Ă  ses lumiĂšres ? Quel est celui d'entre nous qui, aux prises avec des difficultĂ©s de lecture, des incertitudes de noms, d'usages et de faits peu connus, n'ait frappĂ© Ă  la porte toujours entre-bĂ illĂ©e de son bureau des Archives, et n'ait trouvĂ©, avec le plus cordial accueil, la solution dĂ©sirĂ©e? L'oeuvre terminĂ©e lui Ă©tait soumise. On ne se croyait en droit de la livrer Ă  l'impression que lorsqu'on avait obtenu son suffrage. Je ne voudrais rien exagĂ©rer, mais je connais peu de nos publications qui n'aient Ă©tĂ© redevables Ă  M. de Beaurepaire, en partie du moins, de leur succĂšs. Comme il aimait cependant, dans ses allocutions Ă  nos AssemblĂ©es gĂ©nĂ©rales, Ă  faire l'Ă©loge des Ă©diteurs et Ă  mettre en relief leur talent et leur dĂ©vouement ! Il excellait dans l'art de louer dignement, cordialement, sans jamais dĂ©passer la mesure hors de laquelle toute louange devient fade et dĂ©plaisante. Avec quel tact aussi et quelle sincĂ©ritĂ© il exprimait les regrets — 360 — de notre SociĂ©tĂ© et les siens, dans la revue nĂ©crologique par oĂč, hĂ©las! se terminaient, chaque annĂ©e, ses allocutions! Et comme il savait apprĂ©cier les qualitĂ©s et les services de ces bons ouvriers de l'histoire normande, si zĂ©lĂ©s, si dĂ©vouĂ©s, si gĂ©nĂ©reux, moissonnĂ©s par la mort ! Depuis notre fondation, tous ceux qui ont marquĂ©, par leur concours ou par leurs publications, ont reçu de lui, pendant leur vie et aprĂšs leur mort, les plus prĂ©cieux tĂ©moignages de sympathie, et c'est en ce sens, comme en tous les autres, que je me plais Ă  le saluer ici comme l'Ăąme de notre SociĂ©tĂ©. Pour mieux justifier mon hommage, veuillez me permettre, Messieurs, de vous introduire dans l'intimitĂ© du Conseil d'administration. Il se tenait une fois par mois dans une humble salle de cet HĂŽtel. Une table, un fauteuil antique au siĂšge de paille, quelques chaises fatiguĂ©es, une pauvre cheminĂ©e sans ornements, voilĂ  tout le mobilier. M. de Beaurepaire arrivait des premiers avec son bon sourire et son portefeuille bourrĂ© de documents. On lisait le procĂšs-verbal de la sĂ©ance prĂ©cĂ©dente, rĂ©digĂ© avec soin, car la SociĂ©tĂ© a eu la bonne fortune de trouver en ses secrĂ©taires des hommes d'un rare mĂ©rite et du plus gĂ©nĂ©reux dĂ©vouement. La discussion, aimable, fraternelle, s'ouvrait ensuite. Elle avait pour objet les ouvrages Ă  publier et ceux en cours de publication. Notre SociĂ©tĂ© doit Ă©diter, par an, deux volumes consacrĂ©s Ă  l'histoire de la Normandie. Le champ est assez restreint et le choix quelquefois malaisĂ©. M. de Beaurepaire exposait les diverses propositions, entrait dans l'examen des ouvrages et nous faisait admirer, Ă  travers la simplicitĂ© de son langage, la variĂ©tĂ© de ses connaissances et la sĂ»retĂ© de son jugement. Il acceptait volontiers, et de trĂšs bonne grĂące, les observations de ses collĂšgues et en tenait grand compte. — 361 — Il importe, en effet, avant de fixer un choix, de peser mĂ»rement le pour et le contre qui se prĂ©sentent en toutes les questions. Finalement, sans y prĂ©tendre, et par la seule force de la. vĂ©ritĂ©, le jugement de notre prĂ©sident devenait le plus souvent, pour ne pas dire toujours, le jugement du Conseil. Si l'on veut bien y rĂ©flĂ©chir, les Ă©tudes prĂ©liminaires qu'ont exigĂ©es les 84 volumes publiĂ©s par notre SociĂ©tĂ© reprĂ©sentent une somme de travail qui effraie l'imagination. Si l'on avait dit en 1869 aux membres du Conseil Vous mettrez au jour 84 volumes sur l'histoire de Normandie, de 400 pages chacun, c'est-Ă -dire 33,600 pages », ils auraient reculĂ© d'Ă©pouvante. Heureusement, ce prodigieux labeur s'est accompli en dĂ©tail, et annĂ©e par annĂ©e. M. de Beaurepaire, ouvrier de la premiĂšre heure, a assistĂ©, a collaborĂ©, a puissamment contribuĂ© Ă  ce merveilleux rĂ©sultat. S'il ne m'appartient pas de louer l'oeuvre de la SociĂ©tĂ©, il m'est permis de rappeler que, Ă  diffĂ©rentes reprises, le MinistĂšre de l'Instruction publique et le ComitĂ© des travaux historiques ont proclamĂ© que notre SociĂ©tĂ© mĂ©ritait, par ses publications, l'un des premiers rangs dans la nombreuse phalange des Associations savantes de la France 1. 1 Lors du CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes, tenu Ă  Rennes au mois d'avril 1909, M. le Ministre de l'Instruction publique s'est exprimĂ© ainsi sur M. de Beaurepaire et les SociĂ©tĂ©s dont il a Ă©tĂ© prĂ©sident La mort, Messieurs, n'a pas davantage Ă©pargnĂ© les membres non rĂ©sidants du ComitĂ©. Nous avons Ă  dĂ©plorer celle de M. de Beaurepaire, qui fut le modĂšle des archivistes. C'Ă©tait un travailleur infatigable. Nombreux sont les services qu'il a rendus Ă  la ville de Rouen et Ă  la Normandie. Dans l'apprĂ©ciation de sa science et de son caractĂšre, tous les partis Ă©taient unanimes. La SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie et la SociĂ©tĂ© des Bibliophiles normands, qui sont des SociĂ©tĂ©s savantes de premier ordre, le regardent comme leur principal fondateur. Il les a dirigĂ©es de son vivant, ainsi que la Commission des antiquitĂ©s de la Seine-InfĂ©rieure, avec une remarquable compĂ©tence et un zĂšle qui ne s'est jamais lassĂ©. » Journal officiel du 4 avril 1909. — 362 — Ce que nul ne peut contester, c'est que notre SociĂ©tĂ© a explorĂ© bien des parties du vaste domaine de notre histoire normande. Les abbayes ont Ă©tĂ© par leur origine, par leurs oeuvres sociales, doctrinales et littĂ©raires, par les services rendus Ă  la civilisation, les premiĂšres institutions de notre province. Nous avons publiĂ© l'histoire des abbayes du Mont-SaintMichel, de JumiĂšges, du TrĂ©port, la Chronique du Bec, l'Histoire de la CongrĂ©gation de Savigny, le Cartulaire de Saint-Ymer-enAuqe, le Livre noir de Bayeux. Dans le mĂȘme ordre religieux, nous avons consacrĂ© huit volumes Ă  l'histoire des diocĂšses de Bayeux et de Coutances. Notre SociĂ©tĂ© a rééditĂ© les Chroniques de Robert de Torigny, de Pierre Cochon, le Dragon normand, d'Etienne de Rouen ; l'Ystoire de li Normant, deux Chroniques de Rouen, les OEuvres de Robert Blondel, les Actes de la chancellerie de Henri VI. Comme le droit rĂšgle la vie des hommes, le Coutumier de Normandie a Ă©tĂ© l'objet de trois de nos publications. Nous nous sommes occupĂ©s des vieilles familles qui ont formĂ© et continuĂ© notre race, dans le Registre des fiefs et arriĂšre-fiefs du bailliage de Caux, dans le RĂŽle du ban et de l'arriĂšre-ban du bailliage de Caen, dans le Cartulaire de Bricquebec. Le Parlement dont l'action a Ă©tĂ© si Ă©tendue, si prĂ©pondĂ©rante en Normandie, a Ă©tĂ© mis en honneur par les MĂ©moires de Bigot de Monville, le Recueil des prĂ©sidents et conseillers de 4499 Ă  4550, les cinq volumes de la Correspondance politique et adminislratice de Hue de Miromesnil. Les villes principales de notre province ont donnĂ© lieu Ă  de sĂ©rieuses publications les Comptes rendus des Ă©chevins de Rouen 1409-1711; Documents relatifs Ă  la fondation du Havre ; l'Histoire de NeufchĂ tel; le Recueil de journaux caennais. Nos grandes institutions politiques ont Ă©tĂ© rappelĂ©es — avec quelle ampleur et quels soins, vous le savez — dans les Cahiers des Etats de Normandie de Charles IX Ă  Louis XIV, dans les — 363 — Actes normands de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois. Notre SociĂ©tĂ© n'a pas nĂ©gligĂ© les MĂ©moires, cette source si fĂ©conde et trop peu exploitĂ©e, de l'histoire intime du passĂ©. Elle a consacrĂ© quatre volumes aux MĂ©moires de Thomas du FossĂ©; elle a publiĂ© les Documents concernant la Normandie extraits du Mercure français » ; le Livre de Thomas du Marest, ce vieux curĂ© de Coutances, et dans ses Bulletins un nombre considĂ©rable de documents inĂ©dits. Nos colonies sont rappelĂ©es dans Le Canarien, dans les Documents relatifs Ă  la marine normande et Ă  ses armements aux XVIa et XVIIe siĂšcles ; l'histoire monumentale, dans la Description de l'Ă©glise de Gisors, ou celle du Pavillon du DoyennĂ© Ă  Evreux MĂ©langes. Notre histoire littĂ©raire s'est enrichie des deux volumes consacrĂ©s aux Trois siĂšcles palinodiques et de piĂšces curieuses rĂ©parties entre les sept volumes des MĂ©langes et nos prĂ©cieux Bulletins. Si l'on veut se rappeler qu'avant de voir le jour, chacun de nos volumes a Ă©tĂ© l'objet de l'examen et de la surveillance de M. de Beaurepaire, on comprendra quel labeur a fourni, pendant trente-neuf ans, au sein de notre SociĂ©tĂ©, celui que tous regardaient comme leur guide et leur maĂźtre. Est-il besoin de le dire? Son influence Ă©tait douce et discrĂšte. Jamais notre prĂ©sident ne lit sentir ni son autoritĂ©, ni sa supĂ©rioritĂ© dont il ne semblait pas avoir conscience, tant Ă©tait sincĂšre et profonde sa modestie. Il s'Ă©tait imposĂ©, par sagesse, une grande circonspection-de langage, car il Ă©tait, par nature, observateur des plus fins. HabituĂ© Ă  discerner dans les documents les moindres dĂ©tails, les imperfections d'autrui ne pouvaient Ă©chapper Ă  sa pĂ©nĂ©tration. Dans sa vie au dehors, dans son commerce avec le monde, — 364 — quand il Ă©tait par trop heurtĂ© en ses convictions, il se contentait d'un sourire triste et rĂ©signĂ©. Son coeur souffrait, sa bouche restait muette. Je ne crois pas qu'on ait jamais eu de lui une parole amĂšre. Les heures difficiles, les Ă©preuves mĂȘme ne lui ont pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©es dans les temps troublĂ©s que nous traversons. Dieu seul a connu ses douleurs comme chrĂ©tien et comme français. C'est dans la vertu seule qu'il a puisĂ© sa constante Ă©galitĂ© d'humeur, car il avait une Ăąme bien tendre et trĂšs sensible. J'Ă©tonnerai sans doute plus d'un de mes auditeurs en leur apprenant que sous le savant qu'il Ă©tait, il y avait un poĂšte. Il tournait facilement et Ă©lĂ©gamment les vers. Il Ă©crivait dans sa jeunesse, Ă  ses intimes, des lettres en vers, et il a laissĂ© nombre de piĂšces de poĂ©sie que ses dignes fils voudront, je l'espĂšre, tirer un jour de l'oubli. Il Ă©tait trĂšs sensible Ă  la musique et l'Ă©coutait toujours avec intĂ©rĂȘt. Il avait chantĂ© autrefois, dans les douces annĂ©es passĂ©es Ă  Avranches, et au soir de sa vie, pour distraire la troupe charmante de ses petits-enfants qui Ă©coutaient avec ravissement leur bon grand-pĂšre, il aimait Ă  redire quelques-unes des vieilles chansons du pays normand. Il y avait dans cette Ăąme, qui ne se livrait guĂšre, des trĂ©sors cachĂ©s dont les siens ont joui dĂ©licieusement. J'ajouterai que M. de Beaurepaire, si occupĂ© du passĂ© dans ses Ă©tudes, se tenait au courant du mouvement des idĂ©es et des publications modernes, et que plusieurs de ses travaux ont eu pour but, en dehors de l'Ă©rudition pure, de rĂ©tablir la vĂ©ritĂ© souvent dĂ©figurĂ©e dans les productions hĂątives et superficielles de notre temps. Si je me laissais aller Ă  l'Ă©lan de mon coeur, je cĂ©lĂ©brerais en M. de Beaurepaire le grand chrĂ©tien qu'il fut, car, Ă  vrai dire, on ne peut parler dignement de lui sans rendre hommage Ă  l'Ă©dification de sa sainte et noble vie, mais je laisse cette douce mission Ă  son futur historien et je reviens Ă  notre SociĂ©tĂ©. — 365 — Je me plais Ă  penser qu'il y a trouvĂ© une joie de l'esprit et une satisfaction du coeur, car il y Ă©tait aimĂ© et vĂ©nĂ©rĂ© de tous. Et c'est notre consolation de croire qu'il n'a eu de nous, ses disciples et ses amis, que le meilleur de nous-mĂȘmes. Ne vous semble-t-il pas, Messieurs, que la plus grande preuve d'affection et de reconnaissance que nous puissions maintenant lui donner soit de continuer son oeuvre, en la maintenant dans les voies qu'il lui a tracĂ©es et selon l'esprit scientifique et Ă©levĂ© dont il l'a pĂ©nĂ©trĂ©e? Evidemment il nous manquera toujours, Ă©tant de ceux qu'on ne remplace pas, mais il nous laisse ses leçons qui seront notre loi. Nous n'ignorons pas que les circonstances prĂ©sentes sont peu favorables aux SociĂ©tĂ©s vouĂ©es aux travaux de l'esprit. Le vent est ailleurs. Les jeunes gĂ©nĂ©rations sont avides de sports, d'exercices corporels, de jouissances matĂ©rielles. Les chefs de famille sont aux prises avec les prĂ©occupations angoissantes des rĂ©formes et des utopies socialistes. Et ainsi les hommes d'Ă©tude, de rĂ©flexion, de recueillement se font de plus en plus rares. Ajoutez Ă  cela l'indiffĂ©rence d'un grand nombre pour les traditions qui s'effacent de jour en jour, par suite de l'instabilitĂ© des familles et du cosmopolitisme moderne. De lĂ  l'oubli du passĂ©, des aĂŻeux, du foyer mĂȘme, oubli qui creuse dans l'Ăąme populaire un vide effrayant et explique notre Ă©tat social. Est-ce pour nous ou pour les Grecs que Platon a Ă©crit, dans le TimĂ©e, ces paroles affligĂ©es Vous ĂȘtes trĂšs jeunes, quant Ă  vos Ăąmes, vous n'y possĂ©dez aucune vieille doctrine transmise par les aĂŻeux, aucun enseignement donnĂ© de siĂšcle en siĂšcle par des tĂštes blanchies ». Vaisseaux sans lest, car la tradition est le lest des 1 peuples, vous courez aux abtmes. Partout la connaissance du passĂ©, l'Ă©tude de l'histoire ont Ă©tĂ© 36 — 366 — regardĂ©es comme des Ă©lĂ©ments essentiels de la culture et de la prospĂ©ritĂ© nationales. C'est par lĂ  que les SociĂ©tĂ©s qui se livrent, comme la nĂŽtre, Ă  cette noble mission, rendent service Ă  la patrie. Puissent les bons esprits le comprendre et combler les vides que la mort ne cesse de faire dans nos rangs I Et ici, permettez-moi, Messieurs, de rendre un dernier hommage Ă  ceux qui nous ont quittĂ©s pour entrer dans l'Ă©ternitĂ©. Dieu a rappelĂ© Ă  lui, cette annĂ©e, avec notre prĂ©sident, M. A. Pellerin, ancien magistrat au Havre, d'un esprit trĂšs Ă©clairĂ©, d'un noble caractĂšre et d'une vie exemplaire ; Mgr Le Normand, prĂ©lat de la Maison du Pape, vicaire gĂ©nĂ©ral et doyen du Chapitre d'Evreux. Ce dignitaire ecclĂ©siastique mĂ©riterait une notice dĂ©veloppĂ©e, car il a rempli de ses oeuvres et de ses bienfaits le beau diocĂšse qui le pleure. Il avait reçu tous les dons de l'esprit et du coeur et les avait prodiguĂ©s, pendant sa longue carriĂšre, aux Ă©lĂšves de l'Institution d'Ecouis, au clergĂ© qui le regardait comme son modĂšle, aux SociĂ©tĂ©s savantes qui s'honoraient de sa collaboration, Ă  toutes les Ăąmes qui lui Ă©taient confiĂ©es. La douleur ne doit pas m'empĂȘcher de rappeler Ă  votre souvenir M. l'abbĂ© Anatole Loth, chanoine honoraire et curĂ© de Notre-Dame du Pollet de Dieppe, qui a Ă©tĂ© pour moi le meilleur des frĂšres et pour notre SociĂ©tĂ© l'un de ses membres les plus anciens et les plus fidĂšles. L'histoire religieuse de notre province lui Ă©tait particuliĂšrement chĂšre et il lui a consacrĂ©, pendant trente-quatre ans, tous les loisirs que lui laissait son laborieux ministĂšre. Il n'a rien publiĂ©, mais il a beaucoup Ă©crit. Son premier ouvrage a Ă©tĂ© consacrĂ© Ă  l'Ă©glise de Saint-Etienne d'Elbeuf. Il a fait don aux Archives dĂ©partementales des monographies, demeurĂ©es manuscrites, des paroisses de Hautot-Ie-Vatois, d'Ecretteville-les-Baons, d'Allouville, de Valliquerville et du Bourg-Dun. Il laissa une histoire religieuse de Dieppe, depuis - 367 — le xie siĂšcle, in-folio de 1,359 pages, que la maladie l'a empĂȘchĂ© de terminer. S'il ne m'est pas permis de louer le prĂȘtre excellent que fut mon frĂšre, je ne manque Ă  aucune convenance en constatant qu'il a apportĂ© son humble pierre au monument que vous Ă©levez Ă  notre histoire normande. Enfin, il y a quelques semaines, nous rendions les derniers honneurs Ă  M. Paul Baudry, nĂ© Ă  Rouen le 7 mars 1825, et qui n'a cessĂ© de consacrer ses Ă©crits Ă  l'archĂ©ologie et Ă  l'histoire de notre ville. Ses publications sont nombreuses depuis 1846 et consistent en articles parus surtout dans la Revue de Rouen, dans les journaux le MĂ©morial, la Gazette de Normandie, le Nouvelliste; en comnfunications Ă  la Commission dĂ©partementale des antiquitĂ©s; en brochures, parmi lesquelles l'Eglise paroissiale de Saint-Patrice 1850, le PrieurĂ© de Bonne-Nouvelle, l'Eglise Saint-Vincent et ses vitraux, Symbolisme des Ă©glises de Rouen 1851, Mail' Jacques Ă  Rouen, le Tour de Rouen en tramway 1899, un volume intitulĂ© Trois semaines en voyage, de 212 pages MĂ©gard, 1855, des poĂ©sies agrĂ©ables et des mĂ©ditations religieuses. M. Paul Baudry a recueilli aussi nombre de souvenirs, gravures, inscriptions, dessins rouennais, et s'Ă©tait formĂ©, dans sa charmante propriĂ©tĂ© de la Motte, une sorte de musĂ©e local des plus intĂ©ressants. C'Ă©tait par-dessus tout un homme de bien et un chrĂ©tien de l'ancienne marque. Il a continuĂ© dignement cette lignĂ©e d'Ă©rudits et d'Ă©crivains qui ont formĂ© notre SociĂ©tĂ©, oĂč il est entrĂ© le soixante-dixiĂšme, ces hommes de talent et de coeur, au dĂ©sintĂ©ressement si touchant, qui n'ont cherchĂ© ni le bruit, ni les honneurs, ni la renommĂ©e et se tenaient pour satisfaits d'avoir apportĂ© leur gerbe Ă  la moisson commune. A leur tĂȘte brillera toujours du plus pur Ă©clat le nom vĂ©nĂ©rĂ©, et je le dis, comme vous tous, Messieurs, avec tout mon coeur et toute ma conviction, le nom immortel en notre pays de — 368 — M. Charles de Robillard de Beaurepaire, qui vivra Ă  Rouen, entourĂ© d'honneur et de reconnaissance, aussi longtemps que les gĂ©nĂ©rations futures auront le culte de l'histoire et de la patrie normande. Ce discours est accueilli par d'unanimes applaudissements. — La parole est ensuite donnĂ©e Ă  M. Le Verdier, secrĂ©taire, chargĂ© de rendre compte des travaux de la SociĂ©tĂ©. Celui-ci s'exprime ainsi MESSIEURS, La SociĂ©tĂ© publie deux volumes chaque annĂ©e. Le Conseil d'administration a toujours soin d'en distribuer un dans l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Aujourd'hui votre Conseil se sent vivement mortifiĂ© de n'avoir rien Ă  vous remettre. Il lui faut connaĂźtre toute votre indulgence, et la confiance que vous avez dans son dĂ©vouement, mĂȘme aux jours de faillite, pour qu'il ose, en quelque sorte, se prĂ©senter devant vous. A l'heure qu'il est, il vous est dĂ» trois volumes, trois volumes arriĂ©rĂ©s ; mais nous avons 9,300 francs en caisse, c'est plus qu'il ne faut pour les payer. Vous avez en effet acquittĂ© vos cotisations apparemment c'est pour recevoir ; vous les voyez mises en dĂ©pĂŽt, et vous recevrez. Pourquoi cet exceptionnel retard? Les circonstances douloureuses que nous venons de traverser ont ralenti l'activitĂ© de la SociĂ©tĂ©. Un peu de lenteur dans le choix des publications Ă  entreprendre a suffi Ă  suspendre nos distributions pendant un certain temps. Nous avons dĂ» adopter de nouveaux ouvrages, puis les confier Ă  des Ă©diteurs; ceux-ci, tout en se mettant aussitĂŽt Ă  — 369 — l'oeuvre, n'ont pas moins besoin de plusieurs mois pour leurs Ă©tudes et ; aprĂšs quoi, un bon semestre est absorbĂ© par l'imprimeur; et ainsi, de la date de l'adoption Ă  celle de la mise au jour, il faut bien compter un an ou dix-huit mois. Votre Conseil s'est mis Ă  l'oeuvre pour rĂ©parer les retards. Un bon nombre de volumes sont sur le chantier, dont je suis chargĂ© de vous entretenir pendant quelques instants. Avant de les passer en revue, je puis vous donner l'assurance que les premiers mois de l'annĂ©e prochaine ne se passeront pas sans que les trois volumes arriĂ©rĂ©s vous aient Ă©tĂ© remis. Livre rouge ou Cartulaire de la ville d'Eu. M. l'abbĂ© Legris, ancien doyen, aumĂŽnier de l'hospice Ă  Eu, a entrepris la publicatien de ce cartulaire. C'est un recueil des chartes et des actes de la vie municipale de la ville d'Eu pendant la pĂ©riode comprise entre les annĂ©es 1272 et 1523. Le cartulaire se dĂ©veloppe mĂȘme en une seconde partie qui descend jusqu'au milieu du xvn 4 siĂšcle. Votre Conseil verra ultĂ©rieurement s'il y a lieu de publier cette deuxiĂšme partie, qui parait un peu basse d'Ă©poque. L'auteur, qui a mis une trĂšs vive diligence, a commencĂ© son travail au mois de dĂ©cembre dernier. Il a terminĂ© sa copie ; il en achĂšve en ce moment la collation ; il lui reste Ă  terminer les notes, celles-ci seront trĂšs peu nombreuses, et ce volume va ĂȘtre trĂšs prochainement remis Ă  l'imprimerie. Il semble probable que la distribution en pourra ĂȘtre faite vers la fin de cette annĂ©e, peut ĂȘtre plus tĂŽt. Documents relatifs Ă  l'histoire d'Honfleur. Dans la collection considĂ©rable de piĂšces manuscrites ou imprimĂ©es qu'il a formĂ©e, en les recueillant soit dans les archives, soit dans les bibliothĂšques, soit dans les ouvrages qu'il — 370 — a pu consulter, concernant sa ville natale, Honfleur, M. Ch. BrĂ©ard a fait un choix de deux cent cinquante piĂšces ; la plus ancienne est du xie siĂšcle, la plus rĂ©cente de 1788. Ces piĂšces lui ont paru susceptibles d'ĂȘtre recueillies et de former un volume. Le livre est dĂ©cidĂ© en principe. Une Commission est chargĂ©e d'en arrĂȘter la composition. Ce volume pourrait bien ĂȘtre mis en distribution vers la fin de l'annĂ©e, car la plus grande partie des matiĂšres est dĂ©jĂ  copiĂ©e, annotĂ©e et prĂȘte pour l'impression, et l'on n'attend qu'une dĂ©cision de la Commission pour commencer la composition des premiĂšres pages. Etat des fiefs du Cotentin, au xvn° siĂšcle, d'aprĂšs un manuscrit des archives de la Seine-InfĂ©rieure. M. Ch. de Beaurepaire a entrepris cette publication. La copie est faite. L'auteur procĂšde Ă  la collation du texte, Ă  la rĂ©daction des notes et de l'introduction. Il semble probable que ce volume verra le jour avant le printemps prochain. Armoriai gĂ©nĂ©ral de Normandie. . En se limitant, provisoirement au moins, Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Rouen, cette publication donnera deux volumes, peut-ĂȘtre davantage. M. PrĂ©vost a bien voulu s'en charger. Il a dĂ©jĂ  transcrit la matiĂšre d'un premier volume. Il se prĂ©occupe en ce moment des rectifications et des identifications des noms de lieux et de familles, trĂšs souvent fautifs. L'impression sera commencĂ©e trĂšs prochainement. Vous connaissez, Messieurs, cette fameuse collection dressĂ©e en vertu de l'Ă©dit de 1696. Toute personne, noble ou non noble, dut faire enregistrer les armoiries qu'elle portait;les provinces, bourgs, villes, terres de dignitĂ©, compagnies, corps, communautĂ©s, corporations, abbayes et maisons religieuses, chapitres, etc., Ă©taient tenus de la mĂȘme obligation pour les leurs. — 371 — Les personnes mĂȘme de quelque considĂ©ration ou Ă©tat, qui n'en possĂ©daient pas, Ă©taient invitĂ©es Ă  s'en faire dĂ©livrer. Les armoiries en effet n'ont jamais Ă©tĂ© signe de noblesse, et ce n'est que de nos jours que trop de gens s'y mĂ©prennent. L'Ă©dit de 1696 fut surtout un Ă©dit fiscal. En effet le droit d'enregistrement Ă  payer Ă©tait de vingt livres et il y avait une amende de trois cents livres contre quiconque porterait Ă  l'avenir des armoiries qui n'auraient pas Ă©tĂ© enregistrĂ©es. Votre Conseil sait trĂšs bien que VArmorial gĂ©nĂ©ral ne jouit que de trĂšs peu de crĂ©dit auprĂšs des historiens et du monde savant, qui le considĂšrent avec raison comme un document de mince valeur. Mais l'on ne peut pas oublier que c'est une collection journellement consultĂ©e. Il n'est guĂšre de document que les familles interrogent plus souvent; les unes y vont relever le blason de leurs armes, les autres vĂ©rifier si elles y sont inscrites. Bref votre Conseil sait que cette publication rendra service Ă  un nombre considĂ©rable de lecteurs ; cette considĂ©ration a dĂ©terminĂ© sa rĂ©solution. Dictionnaire topographique de la Seine-InfĂ©rieure. M. de Beaurepaire a consacrĂ© un grand nombre d'annĂ©es de sa vie Ă  recueillir des dĂ©nominations intĂ©ressant la topographie de la Seine-InfĂ©rieure. Ce dictionnaire de noms de lieux, alphabĂ©tiquement classĂ©s, serait de nature Ă  former plusieurs volumes. Les lettres A-G sont terminĂ©es, les notices sont rĂ©digĂ©es, les sources et renvois indiquĂ©s ; le systĂšme typographique est adoptĂ© et inscrit. Il n'y a plus Ă  faire qu'un travail de rĂ©vision et de correction matĂ©rielles assez facile. La suite, les lettres H Ă  Z, se compose d'une collection immense de matĂ©riaux, rĂ©unis seulement sous chaque lettre, mais la rĂ©daction des notices, leur classement et le choix des citations reste Ă  opĂ©rer. C'est un travail dĂ©licat, qui semble d'un achĂšvement difficile par d'autres que par l'auteur du recueil. — 372 — Vous savez ce qui a empĂȘchĂ©"; jusqu'ici la publication de ce travail. Notre savant maĂźtre l'avait commencĂ© au temps oĂč le Ministre de l'Instruction publique dĂ©cida d'entreprendre la publication des dictionnaires topographiques des dĂ©partements. M. de Beaurepaire envoya les premiĂšres lettres au MinistĂšre, mais l'oeuvre n'avait pas Ă©tĂ© conçue sur un plan ou suivant les proportions adoptĂ©es par les bureaux du MinistĂšre. On renvoya le manuscrit Ă  l'auteur, en lui demandant des retouches. L'auteur, qui avait conscience d'avoir suivi une bonne mĂ©thode, se refusa Ă  rĂ©former son travail et prĂ©fĂ©ra se passer de la publication ministĂ©rielle. Il y a de cela bien des annĂ©es, et la publication fut abandonnĂ©e; c'est ainsi que l'oeuvre resta inachevĂ©e aprĂšs la lettre G. Le Conseil a dĂ©cidĂ© d'imprimer la partie terminĂ©e, lettres A-G, soit prĂšs de la moitiĂ© de la topographie du DĂ©partement. C'est un travail considĂ©rable qui formera environ trois volumes, et rendra, au moins dans cette partie, d'indiscutables services. MM. G., Ch. et J. de Beaurepaire ont bien voulu assumer la charge de mettre la publication au jour. Le Conseil a eu pourtant un scrupule nos statuts ne permettent pas de publier des documents postĂ©rieurs Ă  1789. Or ce travail a Ă©tĂ© composĂ© aprĂšs cette date. Le Conseil a pensĂ© pouvoir, Ă  titre tout Ă  fait exceptionnel, dĂ©roger au rĂšglement, en raison de la haute autoritĂ© de l'auteur et de l'intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l'oeuvre. Papiers de Haillet de Couronne. Dossiers de correspondance de personnages cĂ©lĂšbres Le Cat, Fontenelle, Mme du Boccage, Cideville, etc., conservĂ©s aux archives de l'AcadĂ©mie de Rouen, qui a bien voulu les mettre Ă  la disposition de la SociĂ©tĂ©. M. l'abbĂ© Tougard en a commencĂ© le dĂ©pouillement, Ă  l'effet d'y chercher la matiĂšre d'un ou plusieurs volumes, qui seraient comme des mĂ©moires sur la sociĂ©tĂ© rouennaise au xvme siĂšcle. — 373 — Collection de miniatures intĂ©ressant l'histoire normande, reproduites en photogravure. La SociĂ©tĂ©, sur l'initiative de M. Pelay, a Ă©tudiĂ© ce projet, sorte d'album qui contiendrait des traductions hĂ©liographiques de miniatures reproduisant des vues de villes, de monuments, d'entrĂ©es, de portraits, de faits et actes historiques, etc., relatifs Ă  la Normandie et Ă  son histoire, Ă  extraire des manuscrits enluminĂ©s. Une Ă©tude des voies et moyens financiers a Ă©tĂ© faite qui a permis de constater qu'un album d'une soixantaine de planches, texte explicatif, pourrait ĂȘtre obtenu pour le prix de deux volumes ordinaires; le contingent d'un exercice serait donc limitĂ© Ă  cet album au lieu des deux volumes habituels. Il a semblĂ© que les sociĂ©taires ne pourraient s'en plaindre. Le traitĂ© d'exĂ©cution a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© avec une maison de Paris et nous sommes d'accord sur les bases de la convention. La grave difficultĂ©, c'est de glaner les miniatures Ă  reproduire Ă  travers les bibliothĂšques publiques et privĂ©es. Enfin nous avons un Ă©diteur, qui demande Ă  rester encore anonyme; il dĂ©clare en effet qu'absorbĂ© par d'autres travaux, il ne s'occupera pas de l'entreprise avant l'achĂšvement de ceux-ci, soit l'annĂ©e prochaine au plus tĂŽt. MĂ©moires de Bisson relatifs au diocĂšse de Bayeux de 1661 Ă  1789. M. RenĂ©-Norbert Sauvage, archiviste palĂ©ographe Ă  Caen, attachĂ© aux archives dĂ©partementales, a soumis cette proposition Ă  votre Conseil. L'auteur, dit-il, gallican, un peu jansĂ©niste, mais bon et digne catholique, qui fut plus tard Ă©vĂšque constitutionnel de Bayeux, a laissĂ© une histoire des Ă©vĂȘques qui l'ont prĂ©cĂ©dĂ© sur ce siĂšge pendant le siĂšcle et demi clos Ă  la RĂ©volution. Mais l'annaliste ne se borne pas au rĂ©cit des seuls Ă©vĂ©nements religieux; il raconte, il expose tout ce qui lui a paru notable dans — 374 — l'histoire du diocĂšse, et il juge, de son point de vue, les hommes et les choses. Ce sont des mĂ©moires intĂ©ressants, que l'Ă©diteur recommande particuliĂšrement. Mais, lui aussi, M. R. Sauvage est occupĂ© en ce moment par une lourde tĂąche professionnelle; il demande qu'on patiente jusqu'Ă  ce qu'il l'ait terminĂ©, environ une annĂ©e. En attendant une Commission est chargĂ©e d'examiner le document. L'adoption parait trĂšs probable. VoilĂ  bien un total d'une douzaine de volumes. Vous voyez, Messieurs, que nous nous mettons en mesure de nous acquitter envers vous. Votre Conseil a une lourde charge, qui lui doit concilier votre indulgence. Il lui faut d'abord assurer le recrutement de la SociĂ©tĂ©, car une association qui ne serait plus un groupement trĂšs nombreux d'amis de l'histoire normande n'aurait bientĂŽt plus de vie, et perdrait l'autoritĂ© dont la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie jouit auprĂšs du monde savant. Il lui faut assurer d'ailleurs ce recrutement afin de maintenir un chiffre de cotisations suffisant pour l'entretien d'un budget capable de soutenir la publication d'un bulletin et de deux volumes annuels, sans parler des frais d'administration. Il lui faut enfin rechercher et dĂ©couvrir les documents Ă  publier. Il lui faut encore, et cela devient parfois difficile, trouver, au sein mĂȘme de la SociĂ©tĂ©, c'est la rĂšgle, des collaborateurs ayant assez de loisirs et de dĂ©vouement pour accepter la charge de l'Ă©tude et de la prĂ©paration, souvent trĂšs ardues, de vos publications. C'est toujours pour ceux-ci un travail considĂ©rable, et nous leur devons une vive reconnaissance, puisque nous n'avons que la peine de jouir de leurs veilles et de leurs oeuvres. Quant Ă  votre Conseil il se sent suffisamment payĂ© par l'honneur que vous lui faites en l'appelant Ă  diriger vos travaux. — 375 — L'assemblĂ©e manifeste son approbation Ă  l'exposĂ© qui vient de lui ĂȘtre prĂ©sentĂ©. — M. le Dr Coutan, rapporteur, est priĂ© ensuite de donner connaissance du rapport de la Commission des fonds et archives. Ce rapport est ainsi conçu MESSIEURS, Vous connaissez le propos qu'on fjrĂšte Ă  un Ministre du siĂšcle dernier Nous jouerons le mĂȘme air, mais nous le jouerons mieux ». HĂ©las ! je ne me berce point d'un si vain espoir en vous prĂ©sentant, cette fois encore, les rapports de la Commission des fonds et des archives, oĂč siĂšgent MM. le Dr Panel, BrĂ©ard et Coutan. Et d'abord, l'Ă©tat de nos finances RECETTES En caisse au 1" juillet 1908 fr. 40 Reçu de M. Lestringant, pour vente de volumes, en 1907-1908 300 75 Subvention du MinistĂšre de l'Instruction publique pour 1908 » » IndemnitĂ© de la SociĂ©tĂ© des Bibliophiles normands garde de livres 10 » Prix de vente de volumes cĂ©dĂ©s Ă  un sociĂ©taire. 20 » Balance d'intĂ©rĂȘts des fonds dĂ©posĂ©s au Comptoir d'Escompte de Rouen, au 31 dĂ©cembre 1908 et au 15 juin 1909 39 20 Montant des cotisations 14 pour 1907-1908 et 207 pour 1908-1909 » Total des recettes fr. 35 — 376 — DÉPENSES Frais d'hĂ©liogravure portrait de M. de Beaurepaire 89 fr. 70 Loyer du dĂ©pĂŽt, rue de Fontenelle, un an Ă  PĂąques 1909 100 » Frais d'administration recouvrements, correspondance, convocations, assurances, expĂ©didition de volumes, entretien et loyer du dĂ©pĂŽt... 515 40 Facture Gy, imprimeur, au 30 juin et au 31 dĂ©cembre 1908 Cartulaire de Saint-Himer et de Bricquebec... 90 Actes de la Chancellerie d!Henri VI, tome II 50 Bulletin cinq numĂ©ros 511 35 Impressions et fournitures diverses 151 25 Total des dĂ©penses fr. 10 BALANCE Recettes fr. 35 DĂ©penses 10 Avoir au 15 juin 1909 fr. 25 En dĂ©pĂŽt au Comptoir d'Escompte fr. 61 En caisse chez le TrĂ©sorier 305 64 Total fr. 25 Il reste Ă  recouvrer 8 cotisations pour 1908-1909. M. Lestringant a vendu 35 volumes, au prix global de 288 fr. 75 dont il faut dĂ©duire, pour dĂ©bours 19 20 Il reste devoir Ă  la SociĂ©tĂ© 269 fr. 55 — 377 — Voici, maintenant, le rapport de la Commission des archives Au 30 juin 1908, 434 volumes se trouvaient en dĂ©pĂŽt, tant chez M. Lestringant, libraire de la SociĂ©tĂ©, que chez ses correspondants. Pendant l'exercice 1908-1909, celui-ci a reçu 410 volumes, qui portent Ă  844 le total gĂ©nĂ©ral. Pendant ce mĂȘme exercice, M. Lestringant a distribuĂ©, en Ă©change des bons, 335 volumes et en a vendu 35. Il reste donc Ă  sa charge 474 volumes. On a vu tout-Ă -1'heure que le produit des volumes vendus s'est Ă©levĂ©, dĂ©bours dĂ©duits, Ă  269 fr. 55, pour l'annĂ©e 1908-1909. M. Wilhelm Ă©tait dĂ©positaire, au 30 juin 1908, de 4,575 volumes. Pendant l'exercice 1908-1909, il n'est entrĂ© au dĂ©pĂŽt que 245 volumes contre 321 qui en sont sortis. Le total gĂ©nĂ©ral est donc infĂ©rieur au prĂ©cĂ©dent et atteint seulement 4,499. RĂ©sumĂ© DĂ©pĂŽt chez les libraires 474 volumes. DĂ©pĂŽt rue de Fontenelle — Total volumes. La SociĂ©tĂ© a reçu 80 volumes ou brochures, qui figurent Ă  l'Inventaire gĂ©nĂ©ral sous les numĂ©ros 1323 Ă  1385. La Commission des fonds et des archives vous propose, Messieurs, d'approuver ces comptes et d'adresser nos plus vifs remerciements Ă  notre trĂ©sorier, M. Portai, et Ă  notre archiviste, M. le chanoine Tougard, pour leur dĂ©vouement dans l'accomplissement de leur tĂąche, sans oublier MM. Lestringant et Wilhelm, toujours aussi empressĂ©s Ă  nous prĂȘter leur concours. Les comptes de M. le TrĂ©sorier et ceux de M. l'Archiviste sont dĂ©posĂ©s sur le bureau avec les piĂšces justificatives. Leur approbation, mise aux voix, est adoptĂ©e. L'AssemblĂ©e exprime sa reconnaisance Ă  MM. Portai, — 378 — trĂ©sorier, et le chanoine Tougard, archiviste ; MM. Lestringant et Wilhelm sont Ă©galement remerciĂ©s. — L'ordre du jour appelle le renouvellement partiel du Conseil d'administration. Sont réélus pour trois ans les membres sortants et rééligibles MM. le Dr Coutan, le chanoine Lesourd, Le Verdier, PrĂ©vost et L. RĂ©gnier. Par un second scrutin, sont Ă©lus pour un an MM. Ed. Pelay et Vernier, archiviste dĂ©partemental, en remplacement de MM. de Beaurepaire, dĂ©cĂ©dĂ©, et G. VallĂ©e, dĂ©missionnaire. — La sĂ©ance et levĂ©e Ă  trois heures et demie. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 5 juillet 1909. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, vice-prĂ©sident. Ouvrages ofierts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bull, de la SociĂ©tĂ© histor. et archĂ©ol. de l'Orne, t. XXVIII, n° 2; — Bull, mensuel de la SociĂ©tĂ© d'histoire et cF archĂ©ol. du Vimeu, 1908, n 0' 1-12, et 1909, n 05 1-3; — La recherche de Jean Le VĂ©nart, commissaire du roi en l'Ă©lection de Coutances 1523, par M. H. Sauvage, 4e fasc. ; — Journal des Savants, juin 1909 ; — Comptes rendus de l'Acad. des Belles-Lettres, mars 1909. L'ordre du jour appelle la constitution du Bureau pour l'exercice 1909-1910. Sont Ă©lus — 379 — PrĂ©sident, Mgr J. Loth; Vice-prĂ©sident, M. Le Verdier; SecrĂ©taire, M. Ch. de Beaurepaire ; SecrĂ©taire-adjoint, M. PrĂ©vost; TrĂ©sorier, M. Portai ; Archiviste, M. l'abbĂ© Tougard. Sont enregistrĂ©s lĂŽ dĂ©cĂšs de M. P. Goujon, et les dĂ©missions de MM. le comte 0. d'Haussonville, et le comte RouillĂ© d'Orfeuil. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. l'abbĂ© LachĂšvre, chanoine, doyen du chapitre de Rouen, prĂ©sentĂ© par Mgr J. Loth, et M. Le Verdier u° 694; M. l'abbĂ© DulĂ©ry, curĂ© du Mont-aux-Malades, prĂšs Rouen, prĂ©sentĂ© par les mĂȘmes n° 695; Mme la comtesse de Guillebon, au Mont-aux-Malades, prĂšs Rouen, prĂ©sentĂ©e par les mĂȘmes n° 696. La bibliothĂšque de l'ArchevĂȘchĂ© et celle de l'Ecole supĂ©rieure de thĂ©ologie catholique ancien Grand-SĂ©minaire de Rouen ont Ă©tĂ© rĂ©inscrits sur la liste des sociĂ©taires, Ă  leur ancien rang, Ă  partir de l'exercice 1908-1909; les volumes publiĂ©s pendant les deux exercices prĂ©cĂ©dents leur seront remis gratuitement, conformĂ©ment Ă  la dĂ©cision gĂ©nĂ©rale prise par le Conseil Ă  l'Ă©gard des Ă©tablissements dont les biens ont Ă©tĂ© mis sous sĂ©questre par application de la loi de 1905. Le secrĂ©taire fait connaĂźtre que M. l'Ă bbĂ© Legris a terminĂ© la copie du Cartulaire d'Eu et que la composition pourra ĂȘtre prochainement commencĂ©e. — 380 — M. G. PrĂ©vost et M. Ch. de Beaurepaire fournissent quelques renseignements sur la prĂ©paration des publications qu'ils ont acceptĂ© d'entreprendre. M. BrĂ©ard a soumis au Conseil une partie notable de la copie du recueil de documents relatifs Ă  l'histoire d'Honfleur qu'il a mission d'Ă©diter. Quelques observations sont Ă©changĂ©es auxquelles il veut bien faire droit. Lecture est donnĂ©e d'une correspondance Ă©changĂ©e avec M. Sauvage, au sujet d'un projet de publication d'une compilation rĂ©digĂ©e au XVIII 0 siĂšcle d'aprĂšs les registres, aujourd'hui perdus, du chapitre de Bayeux du xive au xvn° siĂšcle. M. l'abbĂ© Le MĂąle se chargerait du rĂŽle d'Ă©diteur. Le Conseil dĂ©cide de demander l'envoi de la copie de ce travail, et en renvoie l'Ă©tude Ă  une commission. M. Pelay fait observer que l'Ă©dition des procĂšs de condamnation et de rĂ©habilitation de Jeanne d'Arc, donnĂ©e par Quicherat de 1841 Ă  1849, est devenue trĂšs rare ; que depuis ce temps bien des points nouveaux ont Ă©tĂ© mis en lumiĂšre que la haute valeur et le haut intĂ©rĂȘt de ces textes justifieraient une nouvelle Ă©dition, et que celle-ci serait trĂšs favorablement accueillie du public. Il cite le nom d'un Ă©rudit qui consentirait probablement Ă  prĂ©parer cette rĂ©impression. La motion reçoit une approbation unanime et M. Pelay est chargĂ© de se mettre en rapport avec l'Ă©diteur proposĂ©. Le Conseil dĂ©cide que ses rĂ©unions se tiendront Ă  l'avenir le premier mardi, Ă  trois heures et demie. Il s'ajourne au 5 octobre. BULLETIN DK LA S0CIÉTÉJ>&4*'HISTOIRE DE NORMANDIE EX^RÀJ^'DES PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION dw 4 octobre 1909.. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bull. trim. des Antiquaires de Picardie, 1909, 1er trim. ; — Journal des Savants, juillet, aoĂ»t ; — Bull, mensuel de la SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ologie du Vimeu, 1909, n°* 6 et 7 ; — Comptes rendus de FAcad. des Insc. et Belles-Lettres, avril, mai, juin, juillet 1909 ; — Classified lisl of Smitsoni an publications available for distribution, march. 1909; — Discours prononcĂ©s au CongrĂšs des SociĂ©tĂ©s savantes, tenu Ă  Rennes le 3 avril 1909. Le Conseil enregistre avec regret le dĂ©cĂšs du prince de Montholon, de MM. Conrad de Witt, ancien dĂ©putĂ©, et Trimestriel, dĂ©cembre 1909. 37 — 382 — Georges Picot, membre de l'Institut, ancien prĂ©sident d'honneur de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie; il prend acte de la dĂ©mission de M. le comte Henri de Mun. " Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© M. Bernard Baudry, prĂ©sentĂ© par MM. Le Verdier et Ch. de Beaurepaire 697 ; M. l'abbĂ© Tamigi, licenciĂ© Ăšs-lettres, professeur Ă  l'Institut Saint-Romain, Ă  Rouen, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. le chanoine Tougard 698 ; M. Maurice RĂ©naux, ingĂ©nieur, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. Le Verdier 699 ; M. l'abbĂ© Delalande, vicaire Ă  Saint-Maclou, de Rouen, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. Le Verdier 700 ; M. Max Ebel, ingĂ©nieur, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. Arnold Ebel 701; M 11" Couvet, prĂ©sentĂ©e par Mgr Loth et M. PrĂ©vost 702. M. Le Verdier fait connaĂźtre que M. l'abbĂ© Legris a remis Ă  l'imprimeur prĂšs de la moitiĂ© de la copie du Cartulaire d'Eu et que celui-ci lui en a envoyĂ© les Ă©preuves. M. BrĂ©ard, en s'excusant de ne pouvoir assister Ă  la sĂ©ance, informe le Conseil qu'il renonce provisoirement Ă  la publication de documents concernant la ville d'Honfleur. M. PrĂ©vost fait connaĂźtre que la moitiĂ© de Y Armoriai gĂ©nĂ©ral est tirĂ© ; il prĂ©voit la matiĂšre de deux volumes. — 383 — M. l'abbĂ© Tougard a copiĂ© la plupart des lettres comprises dans le dossier que lui a communiquĂ© l'AcadĂ©inie de Rouen, et il pense que leur rĂ©union formera deux volumes. MM. Le Verdier, PrĂ©vost et Vernier sont nommĂ©s membres de la Commission de cette publication. M. Pelay parle des dĂ©marches qu'il a faites en vue d'une nouvelle Ă©dition des ProcĂšs de Jeanne d'Arc, mais il croit savoir que la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de France, qui a publiĂ© la premiĂšre Ă©dition, se proposerait d'en entreprendre une seconde. Il y a donc lieu de surseoir pour le moment Ă  ce projet. En ce qui concerne la collection des miniatures intĂ©ressant l'histoire de Normandie, l'Ă©diteur a demandĂ© qu'on lui laissĂąt du temps pour la rĂ©alisation du travail qu'il a acceptĂ© d'entreprendre. La table onomastique du tome X du Bulletin est terminĂ©e et sera remise Ă  l'imprimeur. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du "1 novembre 1909. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Bull, trimestr. de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Picardie, annĂ©e 1909, livraisons 2 et 3 ; — Bull, histor. — 384 — et philolog., annĂ©e 1908, numĂ©ros 3 et 4; — SociĂ©tĂ© kistor. et archĂ©ol. de l'Orne, tome XXVIII, Bulletin 3 ; — Charles de Robillard de Beaurepaire, correspondant de l'Institut, archiviste de la Seine-InfĂ©rieure. Notice par LĂ©opold Delisle ; — Bull, mensuel de la SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ol. du Vimeu, 1909, n" 4 ; — Revue historique et archĂ©ol., 34e annĂ©e, juillet-aoĂ»t 1909;— Quelques actes normands des XIVe, XV et XVIe siĂšcles, recueillis et publiĂ©s par V. Hunger, \" fascicule. Le Conseil enregistre avec regret le dĂ©cĂšs du baron Fernand de Schickler, et prend acte des dĂ©missions de MM. LĂ©on Louvet et du comte de Mython. Sont Ă©lus membres de la SociĂ©tĂ© L'Institution Join-Lambert, Ă  Rouen, prĂ©sentĂ©e par Mgr Loth et M. Portai 703 ; M. Jules Bonpain, ingĂ©nieur civil, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. Le Verdier 704 ; M. Georges Dubosc, publiciste, prĂ©sentĂ© par Mgr Loth et M. Le Verdier 705. M. PrĂ©vost fournit des renseignements sur l'Armoriai gĂ©nĂ©ral. Vingt-deux feuilles sont tirĂ©es et formeront la matiĂšre d'un premier volume. Le deuxiĂšme volume comprendrait le reste du manuscrit et les tables, qui seront dĂ©veloppĂ©es. Le tome Ier ne sera distribuĂ© qu'avec le tome II, l'introduction ne pouvant ĂȘtre achevĂ©e avant l'impression du texte tout entier. M. l'abbĂ© Tougard communiquera prochainement Ă  la — 385 — Commission d'examen son manuscrit de documents tirĂ©s des dossiers de l'AcadĂ©mie de Rouen. Le Conseil entend le rapport qui lui est fait par sa Commission sur le recueil d'extraits des dĂ©libĂ©rations capitulaires de Bayeux, dont une copie a Ă©tĂ© envoyĂ©e en communication au nom de M. l'abbĂ© Le MĂąle. Celui-ci propose l'impression de cette collection et signale, d'ailleurs, que les registres capitulaires originaux n'existent plus. Mais le Conseil, considĂ©rant notamment que cette collection ne donne pas des extraits littĂ©raux, mais de simples notes ou rĂ©sumĂ©s dont la fidĂ©litĂ© n'est pas suffisamment garantie ; considĂ©rant aussi qu'un trop grand nombre de ces notes relatent des observations que l'on trouverait ailleurs, par exemple, aux MĂ©moires de BĂ©ziers, au Coutumier et Ă  l'Ordinaire, de Bayeux, regrette de ne pouvoir entreprendre la publication signalĂ©e. Il adresse ses plus vifs remerciements Ă  M. l'abbĂ© Le MĂąle pour sa communication et le sollicite d'assurer Ă  la-SociĂ©tĂ© sa collaboration par la proposition prochaine d'un autre document. M. Le Verdier remarque que l'ItinĂ©raire en Bretagne, par Nicolas Baudot, dit Dubuisson Aubenay, a Ă©tĂ© rĂ©cemment publiĂ©, et que peut-ĂȘtre Y ItinĂ©raire en Normandie, par le mĂȘme, pourrait ĂȘtre mis au jour. Observation est faite que ce rĂ©cit a fourni Ă  M. le chanoine PorĂ©e le sujet de son discours lorsqu'il prĂ©sida l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de — 386 — la SociĂ©tĂ© en 1902. Il est dĂ©cidĂ© que M. PorĂ©e sera consultĂ© sur l'opportunitĂ© de la publication. Le Conseil autorise le SecrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© Ă  faire imprimer une nouvelle circulaire, celle qui existe n'Ă©tant plus Ă  jour depuis longtemps. SEANCE DU CONSEIL D ADMINISTRATION du 7 dĂ©cembre 1909. PrĂ©sidence de Mgr J. LOTH, prĂ©sident. Ouvrages offerts et dĂ©posĂ©s sur le bureau Journal des savants, sept, et oct. 1909 ; — Comptes rendus de F AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1909 ; — Revue historique, 1909. Le Conseil a appris avec peine la mort de M. Henri Wallon, ancien vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ©. Des renseignements sont fournis sur les ouvrages en prĂ©paration par M. G. PrĂ©vost, sur Y Armoriai de Normandie, et par M. l'abbĂ© Tougard, sur les Lettres conservĂ©es dans les archives de l'AcadĂ©mie de Rouen et concernant l'histoire littĂ©raire du XVI1P siĂšcle. Mgr Loth informe le Conseil que l'Ă©diteur auquel on s'Ă©tait adressĂ© pour la publication des documents concernant les procĂšs de Jeanne d'Arc, n'a pu accepter de s'en charger. En principe, le projet ne doit pas ĂȘtre abandonnĂ©. — 387 — M. le SecrĂ©taire communique, de la part de M. Sauvage, un projet de publication dont offre de se charger M. Lucien Romier, archiviste palĂ©ographe, membre de l'Ecole française de Rome. Les archives du Calvados conservent en effet une importante correspondance des TrĂ©soriers gĂ©nĂ©raux au Bureau des finances de Caen, des annĂ©es 1595 et suivantes, comprenant 1° en minutes, les lettres de ces officiers ; 2° en originaux, les lettres Ă  eux adressĂ©es, soit par le gouverneur Henri de Bourbon, duc de Montpensier, soit par les officiers des Ă©lections ressortissant Ă  leur juridiction. Cette collection parait prĂ©senter un trĂšs rĂ©el intĂ©rĂȘt pour l'histoire administrative et financiĂšre delĂ  province; d'autre part, MM. Romier et Sauvage ont vĂ©rifiĂ© qu'il n'existe aucune correspondance analogue dans les archives des divers dĂ©partements de l'Ouest. Le Conseil n'hĂ©site pas Ă  reconnaĂźtre que ce projet doit ĂȘtre pris en trĂšs sĂ©rieuse considĂ©ration, et il en renvoie l'examen Ă  une Commission cbaSaĂ©^jĂŻĂšT^aire un rapport Ă  la prochaine sĂ©ance. A> ,,..,, -vA MffeflES NOMS D'HOMME Achard, 226. . .;-;;'/ Adam Henri,-10©.'^ Ades Colin, 97. Allais veuve, 227. Alorge Robert, 71. Amiot Jehan, 101. Ancel Denis, 330, 331. Anchesse, 90. Andrieu Roger, 100. Anguerran Colin, 90. Anselme, 5. Arcq, 228. Arnoys Nicolle, 4. Auber, 228. Auber Guillaume, 265. Auzebosc d', 243. B Bac ClĂ©ment le, 64. ‱ Bacon, 223, 225, 226. Banse Rogier, 101. Barbes Guillebert, 313. Barbes Pierre, 143. Barbet Jacques, 225, 228. Barge Droyn de la, 100. Barjolle M»", 228. Barjolle veuve, 227, 228. Basille Jullian, 99. Batlargent Jehan, 83. Baudet Alexandre, 99. Beaulieu Chef d'hĂŽtel de, 227. Bec, 6. Belleisle de, 272. Belleisle Lemoine de, 184. Belmare-Pouchet, 227. Bennetot, 227, 228. Benoist, 228. Benoist de Bois-le-Comte, 207. Berel, 331. Berengier Henri, 99. Berkeley, 16. BernyĂŽres, 303, 304, 305, 308, 310. Beroult, 29. Bertholt, 30. Bertin, 228, 271. Bertin, 72, 225. Bessin, 111. Beusse Colin, 84. — 390 — Beuzelin veuve, 227. Biron marĂ©chal de, 243. Blanc Jehan Le, 331. Blanc Ricart le, 98. Blanchet, 52. Blond Le, 227. Blugessart Raoul de, 330. Boillon Ysembart, 331. Boissay Jehan de, 98. Boissel, 248. Bonnissent, 216, 217. Bonsart Thomas, 66. Boquestant de, 248. Bordin Colin, 29. Borgne Le, 227. Bosc Guillaume du, 97. Boscaigne Robert, 97. Boschier Jehan, 81. Boscguillaume Michel du, 97. Bouges Mllf> de, 301. Boulenger Pierre le, 100. Boullenguier Jehan le, 72. Bourdigalle Jullien, 29. Bourdon P., 144. Bourgeois, 228. Bourgoigne de, 64, 66. Bourguignon Simon le, 98. Bourne Jehan de, 98. Boursier Protin le, 90. Bretel Raoul, 185. Breval Robert de, 8. Brinon Pierre de, 185. Brisart Jullian, 98. Brisoul, 315. Brissac Marchai de, 165. Bros Louis, 227. Brun Jean, 63, 65. Buet Gieffroy du, 99. Buisson, 310. Buhot, 228. Bunel Roulland, 242. Buysson du, 308. Bussard Jehan, 90. Busquet Jehanin, 98. C Caicherit Robert, 97. CambordGuignon du, 256. Camelin Rogier, 99. Candelier Jehan le, 96. Cantenoe Guillaume de, 97. Cany marquis de, 153. Caperon Adam, 98. Carcenac, 225, 227. Carcuit Regniault de, 88. Cardon Symon, 99. Carlus, 255. Caron Le, 100, 225, 226. — 391 — Casel Joseph, 228. Cauchois Jehan Le, 100. Cazel Robert de, 30. Cerf Le, 225, 227. Chapelet Jehan, 299, 300. Chapelle Robert delĂ , 299. Charles VI, 50. Charles, 312. Chauvel veuve, 228. Chef d'hostel, 223,225,226, 227. Cheliers Jehan des, 331. Chevalerie Bacon de la, 223, 225, 226. Chevrean Jehanne, 253. Chiffre ville Vertonde, 248 Chombard, 227. Choquet Jehan, 143. Chrestien Jehan, 98. ChrĂ©tien ^Louise, 253. Chrosbury comte de, 142. Claveau Jehan, 306, 310. Clavel, 226. Clerc Jehan le, 170. Clercq maĂźtre le, 254. Clinart ouClinant, 100. Cobert, 254. Collombel chevalier de, 228. CompignĂ©, 227. Comte Jehan le, 101. Conseil Pierre, 169. Coq Martin le, 228. Corbel Jehan, 29. Cordelet, 227. Corneille Pierre, Thomas, NoĂ«l, 204-207. Couet abbĂ©, 112. Coullon, 30. Coulteux Le, 184. Court Robert de la, 99. Cousin Haubert, 100. Cousturier Ricart le, 100. Couturier, 216, 223, 225, 228, 229. Couvreur Pierre le, 99. Cresmerolles Robin des 83. Criquebeuf Jehan, 100. Croismare Robert de, 265. Croix Ducorroy de la, 254. Crosne M. de, 179. Cure Jehan du, 100. D Damien Jehan, 83. Daron Pierre, 71. Dary Pierre, 100. Dauche veuve, 254. Daulaige-Robinet, 90. Dauten Guillaume, 100. - 392 — Deboos, 228. Delanda Laurent, 309. Delamare Robert, 90. Delas, 227. Delessard le jeune, 225, 227. Delmenant Thomas, 65. Deloigne Soeur Agathe, 256. Denis-Busnel, 80. Deusoulemont Jehan, 99. Dorgitte Raoul, 171. Doysille Jehan, 330. Dreux Gauvain de, 352. Dros, 228. Droz, 223. Dubost, 143. Dubuc, 228. Dubuisson, 225, 228. Duclos, 227. DufossĂ© Thomas, 271, 272. Dufou veuve, 226. Dugard, 217, 223, 227. Duhamel Nicolas, 254. DupĂ©rier Vatier, 90. Dupont Nioolle, 301,306. Dupuis Simon, 331. Durant Catherine, 301, 306, 308. Durant Raymon, 99. Durhun David, 186. E Ernault Pierre, 98. Escajeul M. de, 155, 156. Esneval Jehanne de, 312. Espaillart Girart, 99. Estienne Jehan, 84. F Falaise Michel de, 30. Farceaux de, 301. Farcy Jacques de, 207. Fauconnyer LĂ©onard le, 169, 171. Feray P., 226. Ferrant Jehan, 79,90. Fessart Martin, 72. Feu, 265. Fichet, 225, 227, 228. Filleul Guillaume, 97. Fleuri Jehan, 83. Fliquier Pierre le, 331. Floyer, 227. Fomeres Thomas de, 89. Forestier Ricart le, 100. Fors, 67. Fortin Jehan, 98. Fosse Heudier de la, 96. — 393 — Fosse Simon de la, 99. FossĂ© Huitacodu, 100. Fournier Guillaume le, 97. François, 223, 225, 228. François Le, 223, 225, 226. Fray, 227. Frenaize cardinal de, 170. Freval M 1188 de, 228. Freville Nicolas de, 142, 144. Frey, 223, 225. Fromont Ricard, 97. Frontin, 227. Furniwald sire de, 143. G Gaaigneur Estienne le, 99. Gaillard, 228. Gaillart Jehan, 100. Galland, 228. Gangy Guillaume de, 72. Gard du, 225. Gaultier Guillaume, 205. Gauvain, 314. Godard Jean, 254, Godefroy Pierre, 223, 225, 226, 229. Goujon, 187. GoĂ»teux Marguerite le, 253. Gouze veuve, 228. Grande Henriette La, 71. Grandval Chef d'hĂŽtel de, 223, 227. Gravetel Jehanin du, 97. Griel Le, 223, 226. GrippiĂšreLa,265. Grisel Guillaume, 143, 144. Grosmenil comte de, 226. Grouchy Regnault de, 72. Gubillon Marguerite, 247. Guene Germain, 308. Gueroult Jehan, 72. Guesquin Bertrand du, 30. Guerchois Pierre le, 185. Guilgot Le Clerc, 227. Guillaume frĂšre, 88. Guillaume d'ArquĂ©s, 4, 5. Guyon Jehan, 98. H Haie Estienne de la, 99. Harcourt duc d', 179. Harenc Jehan, 101. Harenc Roger, 90. Haubine Lorens, 99. Haubine Jehan, 99. Haudry Thomas, 29. Hauteclair vicomte de, 227. — 394 — Haye de la, 228. Haye capitaine de la, 264. Haye Guillaume de la, 331. Hayel Jehan, 99. HĂ©bert Guillaume, 98. HĂ©lies Germain, 100. Hellot Pierre, 186. HĂ©luinSymon, 100. Henri IV, 156, 270. Henricus Lotariensis, 4, 6. Herluin, 6. Hermen Jehan, 144. Hesbert Claude, 186. Hese Nicolas de la, 8. Heude Lachesnez, 223, 226, 229. Heude veuve, 228. Hilscher, 223, 226. Hodistal Geoffrin, 63. Horutner, 221. Host Beaudequine, 71. Hotot Guillaume de, 331. Houachel Thomas, 66. Houardel, 65. Houardin, 62, 64. Houel Loys, 169. Hue Guillaume, 100. Huet, 228. Huignard Soeur Agathe, 256. Hugo, 227. Huroys Henry, 310. J Jacquette, 227. Janville M. de, 270. Jehan abbĂ© de Saint-Wandrille, Saint-Wandrille, Jehan le Charpentier, 143. Jeune, 225, 228. Jolly Edme, 248, 253. Joncourt de, 227. Julliard, 228. Jullienne Pierre, 84. Jugleur Jehan le, 97. L LabbĂ© Guillaume, 96. Lachesnez-Heude, 225. LagrĂ©e Claude, 253. Laictre Gienroy de, 313. LaiziĂ© Jehan, 72. Lalanne Pierre de, 60,66. Laligne Jehan, 60. Lamer Massot, 101. Lande Jehan de la, 97. Lange Pierre, 99. Langevin Jehan, 171. Langlois, 90. Langlois Jehan, 87. — 395 Langlois Symon, 100. Lahguedor Pierre, 186. Larchier Pierre, 98. Largille Jehan, 331. Laurent David, 226. Leblond 225. Lebouchier Pierre, 97. Lebret Regniault, 99. Lecarpentier Assin, 10Q. Lechevallier, 172. Leclerc Amelline, 90. Lefebvre, 253. Lefebvre Guillaume, 97. Lefrançois, 227. Lefrançois l'aĂźnĂ©, 225, 229. Lefrançois le jeune, 225, 227. Legriel 225. Lejeune, 223,225. Lejeune Abraham, 225, 229. Le Leu Jehan, 72. Le Leureur Colin, 71. Lemaignan 225, 229. Lanclastre Henry de, 31. Lemoine, 184. Lenglois, 331. Le Noir Jehan, 72. Le Noir Vatier, 72. Lenud, 309. LĂ©onard, 112 Lepaigny Jehan, 81. Lequieu Soyer, 310. Lessart Pierre-Jacques, 226. Lestiaux Geufl'roy de, 31. Lestrade abbĂ© de, 111. Le Telier Guillaume, 29. Liegard Jehan, 101. Loichart Jehan, 101. Lorraine cardinal de, 67. Louis, 153. Louis XV, 230. Louvel P., 225, 228. Lucas Jehan, 100. Lucas Philippe, 100. M Maignan Le, 223, 226, 227, 228. Maignan Thomas,301,307, 308. Maingon Raoul, 101. Maillard Estienne, 97. Mantes veuve, 228. Marc PĂ©rin, 100. Marchand Estienne Le, 186. Mare Adam de la, 101. Marette, 187. — 396 — Marguerye Charles, 169. Marie, 24. Marie Jehan, 100. Marie Leckzinska,230. Martel, 243. Martin Guillaume, 99. Mas Odin du, 60, 66. Masurier Colin le, 313. Matheus, 226. Maugendre veuve, 227. Maugier Jehan, 99. Mautpoivre Jehan, 97. Messie Catherine, 256. Metaer Estiennot le, 99. Michault Françoise, 247, 253. Michel Anne, 253. Miffault Estienne, 265. Miquiel Jehannin, 97. Mirouel S' Anne, 256. Montgommery Jehan de, 89. Monthirel Thomas de, 97. Montpensier, 246 et suiv. Montville Colin de, 98. Mordant P., 225, 227. Morelon François, 264. Morisse l'aĂźnĂ©, 227. Mote Jehan de la, 99. Motte RĂ©gnĂ© De la, 185. Mouchel 225. Mouchel Jacob, 227. Moustier Guillot du, 100. Moustier Jehan du, 98. Muet Guillaume le, 99. Mulot Estienne, 97. N NĂ©e veuve, 228. Noble Ricart le, 101. Noir Le, 228. Novet Colin, 101. O Odon, 5. Olivier Pierre, 97. OrlĂ©ansAnne-Marie-Louise d', 247. OrlĂ©ans duchesse d', 51, 52, Osmont Raoul, 97. P Painboc Erles, 63,64. Paigny, 82. Paris Guieffroy, 331. Parrement, 254. Payen, 254. Pelley Guillaume le, 144. — 397 Pellin HĂ©lye, 185. Perrineau, 227. Pernuit, 228. Perron, 228. PesiĂšres Colin de, 98. Petit Le, 97, 98,172. Petremol Loys, 265. Phelipeaux, 153. Philippes, 62, 63, 64, 66. Philippe I, 4, 5, 6. Pickman, 225, 227. Piedelou Lucas, 100. Piemare Jehan de, 330. Pierres comte d'Alençon, 24. Pierson Soeur Barbe, 256. Pinchon Guiffroy, 299, 301. Piquet Jehan, 142. Pongnant Jacques, 71. Parquier Lambert, 99. Postel, 228. Postel Anthoine, 265. Postel Henri, 96. Potier, 156. Potier Robert, 98. Pottier 225, 228. Pouchet, 225, 226,227,228. Pouille Jehan de, 71. PrĂ©vost Guillot le, 90. PrĂ©vost Landri le, 100. Prieur veuve Le, 228. Q Quatremare Estienne de, 101. Quenin Robert du, 101. R Race Colin, 99. Racinel Pierre, 100. Rambout, 97. Ravachier Augustin, 169. Ravault Denis, 7. Reeders, 227. Regnaulde de Carcuit, 88, 89. RĂ©gnier Robert, 171. Reingroff Le, 165. Renault, 227. Renault veuve, 228. Ribault Jehan, 67. Ricart, 90. Richard Abel, 225, 228. Richer Françoise, 247. Ringard Nicolas, 254. Robert, 171. Robert de Breval, 8. Robert Henri, 223, 225. Robert Simon, 98. 38 — 398 — Robillar, 253. Robusain Gieffroy, 98. Roche Chef d'hĂŽtel de la, 226. Roche M116, 227, RochĂŽis Jehan de, 330, 331. Roger, 228. Roque Pierre de la, 171. Rosay Pierre de, 331. Rose Jehan, 97. Rose Ricart, 98. Rosel, 228. Rouhier, 227, 228. Roux Jehan le, 185. Roux Pierres le, 331. RozĂ©e, 187. Rue Jehan de la, 98. Russi Françoys, 309. RyviĂŽre Mlle de, 301. S Saige Robert le, 98. Sailly Gauthier de, 307, 309. Saint-Pierre Robert de, 314. Samuel, 90. Sausterre Guillaume, 97. Sauchoy Eudes du, 72. Saunier Le, 90. Saunier Jehan le, 89. Savigny Pierre de, 98. Schedel, 227. Seguent Jehan, 72. Seneschal Robert le, 307, 309. Sere Raoulin, 71. Sermonnier Robert le, 72. Simon, 228. Sleucher, 228. Solicoffre, 227. Solier Guillaume,97. Sotte ville Ricart de, 331. Soullart Guillot, 90. SouvrĂ© NoĂ«l, 7, 8. Stroubler, 228. Sturgeon, 227. Sueux Jehan le, 100. Sully, 270. T Talbot sire de, 143. Tavannes 231, 232, 233. Telier Estienne le, 100. Telier Michel le, 100. Terson, 228. Teruel Albericus, 6. Thibault Colin, 100. — 399 — Thibault Jehan, 31. Thierry, 186. Thomas Soeur Elisabeth, 256. Tiphaigne, 71. Tolvas Girot, 143. Toquet Simon, 331. Trenchard, 16. Tressan Louis de, 230. Tret Didier du, 8. Treulier Thomas le, 331. Tuilerie abbĂ© de la, 112. Turlot Jehan, 71. Turenne marĂ©chal de, 152. U Urbain, 5. V Val Jehan du, 99. Varin Jacques, 185. VaulxBinete de, 71. Vauquelin, 172. Vautier Jehan, 242. Verboys M!le du, 301. Vereul Guillaume, 61. Verton, 248. Vibert Jehan, 71. Villain Le, 223,225,227. Ville Jehanne de, 247. Visse M"*, 227. Viteby Martin de, 330. Votte, 228. Vouza David, 225, 227. Vyard Vincent, 98. W Welford, 142. Willelmus, 5, 6. Y York duc d', 143. Ysabel Raoul, 100. Ystasse, 90. Yvon, 6. TABLE DES NOMS DE LIEU A Ailly, 99,103. Alençon, 24. Alisy, 98. Ambeteul Ambleteuse, 62. Andely-sur-Seine, 8. Amfreville-sur-Yton, 100, 102. Angey, 107. Angleterre, 31, 60, 61, 62, 63. Ardevon, 108. Argouges, 109. Arques, 4, 5. Aucey, 108. Aupec, 331. Autieux, 98. Avranches, 105, 234. B Bacilly, 107. Baromenil, 254. Bayeux, 169,170,172,179. Beauvais, 108. Bec le, 5, 6. Bec-Thomas, 102. Berreville, 313. Bevron, 108. Blois, 289. Boisderil, 79. Bosc-Assolin, 102. Boucey, 108. Bouillon, 107. Bourguenolles, 107. Boys-Yvon, 107. Braffais, 107. Bretagne, 51. C Caen, 79, 80, 82, 83, 150, 156, 169, 170, 171, 172. Calais, 61, 62, 64, 65, 66. Carolles, 107. Caudebec, 97, 101, 245, 330. Caux, 89, 312. Ceaux, 108. Cesseville, 100, 102. Chambres, 108. Champcervon, 108. Champeaux, 107. — 402 — Chapelle-Hamelin la, 109. ChĂ©rencĂ©-le-HĂ©ron, 107. Chartres, 6. Chatellerault, 247. Chaucey, 107. Chavoy, 107. Chaise-Baudouin la, 106. Cheux, 326, 327, 329. Cherbourg, 51. Choisy-sur-Seine, 248. Clermont, 5. Cosqueville, 289. Çourtils, 108. Crasville, 102. Crestot, 100, 102. Criel, 254. Criquebeuf-la-Campagne, 102. Criquebeuf-sur-Seine, 97, 102. Croix-en-Avranchain, 109. Crollon, 109. Crommeroy Cormeray, 108. Crosville, 101. Curey, 108. I Damps, 103. Daubeuf, 100, 102. Dieppe, 16,17, 64,142,156, 243. Dombes, 247. Douvres, 61, 62, 64, 66. Dragey, 107. Dunkerque, 64. Ducey, 106. Ecouis, 184. Esquetomare, 100. Esquetot, 101. Etaimpuys, 244. Eu, 247, 248,249,253,254, 256. Elbeuf, 97. Evreux, 31, 101, 150. F Fescamp, 243. Flandres, 64, 65, 66. Fontaine - Berengier, 99, 103. Foucqueville, 102. France, 61, 62, 64, 143, 217, 219. Freneuse, 98, 99. Foucarmont, 88. Fumechon, 101. — 403 — G GenĂȘts, 107. GĂȘnes, 92. Gisors, 152. Goderville, 313, 314. Godeffroy la, 106. GohanniĂšre la, 106. Graveligne Gravelines , 64. Gremonville, 185. Grippon le, 108. Guiermet, 109. H Haie-du-Teil, 101. Haie-le-Conte, 100. Hastingues, 60, 66. Havre-de-GrĂące, 17, 166. Haye-Malherbe La, 102. HĂ©rault, 107. Heudebonville, 103. Heudebourville, 99. Hogue La, 17. Honneur, 60. Huysnes, 108. I Incarville, 100, 103. J Juilley, 109. L Lery, 99, 103. Lyon, 31. Lisieux, 30. Livoye, 106. Loges-Marchis, 109. Lolif, 107. Londres, 62, 64. Longues, 169. Lostandes, 65. Louviers, 96, 98. Luot le, 107. Luzerne la, 108. Limezy, 243. M Macey, 108. Moidrey, 108. Mandeville, 102. Mangueville, 100. Manoir, 98. Mantes, 105, 108. Marbeuf, 100. Marcey, 107. Maretot, 97. — 404 — Martot, 102. Matominy Mathomesnil. 254. Melincamp, 254. Mesnil-Jourdain, 100, 102. Meullent, 8. Mons-Petrosus Montperroux, Montperroux, 26, 28. Montivilliers, 314. Montanel, 108. Mont-aux-Malades, 111. Monchy, 254. Monthoire, 100, 102. Montviron, 108. Mouche La, 108. Moulins, 289. N Navarre, 51, 230. Neubourg le, 101, 103. Neufchastel, 87, 89, 90. Noirpalu, 107. Normandie, 6,30,51,67,92, 105, 143, 152, 181, 185, 217, 233, 301, 307, 313. O OrlĂ©ans, 289. Oxford, 31. P Paris, 30, 50, 52, 112, 150, 179, 231, 233, 247, 248, 253, 255, 271, 314, 315. Pas les, 108. Pasquier, 97. Pexeium Poissy, 5. Pinterville, 102. Plomb, 106. Poilley, 106. Pologne, 230. Ponts, 106. Pont-de-l'Arche,96,98,101. Pontorson, 108. Portejoye, 103. Portigoye, 99. Poses, 99, 103. Preeey, 106. Q Quiovreville - Saint- Ouen, 98. R Richeban Risbank, 62. Rivecourt, 331. RiviĂšre la, 60. Rochelle la, 108. — 405 — Ronceville, 103. Ronton, 107. Rouen, 31,71, 88, 167,179, 183, 184, 218, 222, 223, 230, 231, 233, 242, 245, 248, 251, 253, 263, 301, 307, 309, 310. Rouffigny, 107. Roumare, 299. Ryela, 60, 61,63,65,66. S Sacey, 108. Saint-Amant, 97, 102. Saint- Aubin - de - Croville, 100. Saint-Aubin-de-la-TerreGaste, 109. Saint- Aubin -Jouxte-Boulleng, -Jouxte-Boulleng, Saint-Brice, 106. Saint-Brice-de-Landelle, 109. Saint-Cir, 97. Saint - Cir - la - Campagne , 102. Sainte-Colombe, 101, 103. Saint-Christophe-la-HarengiĂšre, Saint-Christophe-la-HarengiĂšre, Saint-Denis-dĂ©s-Mons, 97. Saint-Dezier, 100, 102. Saint-Estienne - de - Caen, 326, 327, 328, 329, 330, 331. Saint-Estienne-de-Vauvray, 99. Saint - Germain - de - Pas - quier, 102. Saint-Jean-de-la-Haize, 107. Saint-Jean-du-Courail,106. Saint-Jean-le-Thomas, 107. Saint-Laurans, 169. Saint-Laurent-de-la-TerreGaste, Saint-Laurent-de-la-TerreGaste, Saint-Lazare-lez-Paris, 253. Saint-Ligier, 101. Saint-Loup, 106. Saint-Malo, 17. Saint - Marti n - aux -Arbres, 242. Saint-Martin-de-ClĂ©on, 98. Saint- Martin - de - la - Corneille, 97, 102. Saint-Martin-de-Landelles, 109. Saint-Marti n - d es - Champs, 106. Saint-Melain, 103. Saint - Michel - des - Loups, 107. — 406 — Saint-Nicolas-du-Boscasselin, Saint-Nicolas-du-Boscasselin, Saint-Nicolas-du-Boys-Baudouin, Saint-Nicolas-du-Boys-Baudouin, Saint-Osvin, 106. Saint-Ouen-du-Cellant Le Petit Celland, 106. Saint-Ouen-du-Pontcheuil, 97, 102. Saint-Ouenne Sainte-Eugienne, Sainte-Eugienne, Saint-Osvin, 234. Sainte-Pienee, 107. Saint-Pierre-Desserquieulx des Cerceuils, 102. Saint-Pierre - de -Vauvray, 99. Saint-Pierre-en-Val, 255. Saint-Pierre-Lieroult, 97, 102. Saint-Quentin, 106. Saint-Remy, 254. Saint-Senier, 106. Saint-Vigor-le-Grand, 169. Saint-Wandrille-en-Caux, 325, 327, 328, 330, 331. Sartilly, 107. Savoie, 111. Seez, 112. Semelaigne, 101. Semerville, 101. Servon, 108. Subligny, 107. T Tanye, 108. Thibermesnil, 244. Thoulouze, 265. Tilleul-Lambert, 101. Tirepied, 106. Tournedos, 100, 103. Tourville, 98. Tourville - la- Campaigne , 101, 103. TrĂ©port le, 248. TrinitĂ© la, 106. Tuit-Angier, 98, 102. Tuit-Signol, 98. Tuit-Symer, 98. . V Vaudreuil, 99,100, 103. Val-de-See, 106. Valognes, 289, 290. Val-Saint-PĂšre, 106. VaupalliĂšre, 299. Vauvray, 99, 103. Vaym Vains, 106. Vessey, 109. Venon, 100, 102. — 407 — Verclives, 179, 184. Verdun, 254. Vergoncey, 109. Vernis, 106. Vieuvillier Vieux-Villez, 99, 103. Villete la, 99. Villiers, 101, 109. Vinseneray Winchelsea, 60. A Vire, 50,51,52. Vistre, 100. Vitotel, 101. Vrayville, 100, 102. Y Ycarville. Voy. Iacarville. .JĂčjetot, 245. Q^ TABLE DES MATIÈRES /-i> -,-., .; VXPU TOME DIXIEME I Z~ ;,' ;.'.;, Ju'.... J 1" -.' j Pages LISTE GÉNÉRALE DES SOCIÉTAIRES STATUTS B4^; Sac'fÉtÉ^ xiv PROCÈS-VERBAUX DES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES — 29 juin 1905, sous la prĂ©sidence de M. de Beaurepaire, prĂ©sident.. 33 Discours de M. le PrĂ©sident Travaux de la SociĂ©tĂ©; M. G. Gravier 34 Rapport de la Commission des fonds et archives 41 — 26 juillet 1906, sous la prĂ©sidence de M. de Beaurepaire, prĂ©sident. 116 Discours de M. le PrĂ©sident Travaux de la SociĂ©tĂ©; membres dĂ©cĂ©dĂ©s l'abbĂ© Sommesnil, Albert Sorel; — Notes biographiques sur Pierre Corneille; le monde judiciaire, te monde ecclĂ©siastique, au milieu desquels il fut Ă©levĂ©, ses sentiments religieux, ses relations avec la Colonie espagnole Ă  Rouen, in Rapport de la Commission des fonds et archives 135 25 juillet 1907, sous la prĂ©sidence de M. de Beaurepaire, prĂ©sident. 190 Discours de M. le PrĂ©sident Travaux de la SociĂ©tĂ©; M. Beaucousin, M. Jules Lair 191 Rapport de la Commission des fonds et archives 200 23 juillet 1908, sous la prĂ©sidence de M. de Beaurepaire, prĂ©sident. 275 Discours de M. le PrĂ©sident Travaux de la SociĂ©tĂ©; histoire manuscrite de la maison de Braquemonl, par le c'e Albert de Circourt 276 Rapport de la Commission des fonds et archives 280 — 24 juin 1909, sous la prĂ©sidence de Mgr J. Loth, vice-prĂ©sident... 349 Discours de M. le PrĂ©sident M. Ch. de Beaurepaire, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Normandie 350 Rapport sur les travaux de la SociĂ©tĂ©, par M. Le Verdier, secrĂ©taire 368 Rapport de la Commission des fonds et archives 375 — 410 — Pages Pnoeiis-VERBAUX Extraits des DES SÉANCES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION 9 janvier 1905 Ă  7 dĂ©cembre 1909. 1, 9, 43, 53, 73, 92, 112,139, 145, 137, 173, 189,204,209,237, 256, 274, 285, 292, 317, 333, 378, 381, 383, 386. DOCUMENTS HISTORIQUES 1. Les religieux du Bec Ă  Poissy Af. Edouard Le Corbeiller 4 2. Didier du Tret, peintre verrier Ă  Andely en 1396 Af. L. HĂ©gnier. 6 3. Le bombardement de Dieppe en 1694 Af. A. Milel 14 4. Les statuts de la confrĂ©rie Notre-Dame de Montperroux 1372 M. Paul Le Cacheux 19 5. Additions aux biographies normandes M. Ch. BrĂ©ard 30 0. Lettres royaux ordonnant des rĂ©parations au donjon de Vire 25 mars 1391, n. s. Af. II. Sauvage 46 7. Interrogatoires des Anglais prisonniers ei prins sur la mer par les Dieppois en 1558 Af. Ch. BrĂ©ard 58 8. Quelques dĂ©tails sur le mobilier d'un bourgeois de Rouen au xv siĂšcle Af. Paul Le Cacheux 68 9. Compte des dĂ©penses pour travaux de maçonnerie, de charpenterie et de couverture exĂ©cutĂ©s au chĂąteau de Caen en 1399 et 1400 Af. Ch. de Beaurepaire 77 10. Pensionnaire laĂŻque Ă  l'abbaye de Foucarmont pendant l'occupation anglaise xve siĂšcle M. A. Milet 85 11. Lettre de Guillaume d'Houdetot au grand sĂ©nĂ©chal de Normandie Af. Ch. BrĂ©ard 91 12. RĂŽle de fouage 1365 et rĂŽle d'imposition 1518-1519, concernant la vicomte de Pont-de-1'Arche Af. PrĂ©vost 95 13. Assiette d'une aide de 700 livres tournois sur les habitants de la vicomte d'Avranches 4 dĂ©cembre 1426 Af. Paul Le Cacheux. 104 14. Nouvelles de Rouen, l'an 1704 Af. le chanoine A. Tougard 109 15. RĂŽle des ouvriers employĂ©s Ă  la rĂ©paration de la bastille de Dieppe, 1443 Af. P. Le Verdier 140 16. Une lettre inĂ©dite du P. Eudes Af. Tony Genty 148 . 17. Lettre de Louis XIV au marquis de Cany 21 juillet 1652 Af. Ch. de Beaurepaire 151 18. Une lettre de Henri IV Af. de Beaurepaire 153 — 411 — l'agp» 19. MĂ©moire du marĂ©chal de Brissac adressĂ© Ă  la reine rĂ©gente, relativement relativement opĂ©rations prĂ©paratoires du siĂšge du Havre, 29 avril 1563 M. Ch. de Beaurepaire... 103 20. Aehapt d'une maison dĂ©pendente de l'abbaye Saint-Estienne de Caen 5 febvrier 1576 Af. l'abbĂ© V. Bourrienne 169 21. Suppression de la Cour des Comptes, Aides et finances de Normandie Normandie une lettre de M. Le Couteulx, premier prĂ©sident Af. L. HĂ©gnier 178 22. Nomination par la communautĂ© des marchands de Rouen d'un prieur et de deux consuls 1634 Communication de M. G. Faucon 185 23. Acte d'inhumation de Thomas Corneille, abbĂ© d'Aiguevive Af. Ch. de Beaurepaire 205 24. Etablissement d'un cimetiĂšre protestant Ă  Rouen 1786 Af. P. Le Verdier 213 25. Notes extraites des registres de catholicitĂ© de Saint-Martin-surRenelle, Saint-Martin-surRenelle, Rouen 1719-1766 Af. de Beaurepaire.... 229 26. ArrĂȘt du Parlement relatif aux garrotiers de l'Avranchin 1775 Af. Ch. de Beaurepaire 233 27. Pillages de gens de guerre 1589-1593 Af. P. Le Verdier 242 28. Fondation par la grande Mademoiselle d'un noviciat pour les Filles de la CharitĂ©, Ă  Eu 29 mai 1685 Af. l'abbĂ© A. Legris 246 29. ArrĂȘt du Parlement de Normandie au sujet d'une Ă©meute occasionnĂ©e occasionnĂ©e Rouen par des actes de violence des capitaines des galĂšres, 1549 Af. Ch. de Beaurepaire 261 30. Lettres de Thomas du FossĂ© et autres concernant l'affaire de la requĂȘte de la Noblesse » 1774 Af. P. Le Verdier 265 31. ArrĂȘt du Parlement contre les assemblĂ©es et fĂȘtes baladoires, 1785 Af. Ch. de Beaurepaire 286 32. Contrat de louage d'un serviteur Ă  vie 1377. — Comptes de l'inhumation l'inhumation Catherine Durant, femme de Thomas Maignart, sr de BerniĂšres 1556 Communication de Af. le prince de Montholon; Note de M. P. Le Verdier'". 297 33. Lettres royaux relatives Ă  la franchise des foires et marchĂ©s des hommes de la seigneurie de Berville-en-Caux 17 mai 1411 Af. Alph. HĂ©bert 311 — 412 — Pages 34. Repas dĂ» par Saint-Wandrille Ă  Saint-Etienne de Caen Af. / Sauvage 324 35. Testament de la duchesse de Montpensier M. l'abbĂ© A. Legris.. 339 36. Remerciement des vendeurs d'huĂźtres, Caen, 1716 M. Tony Genly. 344 BIBLIOGRAPHIE Etat sommaire des ouvrages lĂ©guĂ©s par M. A. Beaucousin Ă  la BibliothĂšque de Rouen et aux Archives du dĂ©partement de la SeineInfĂ©rieure ._, 207 TABLE DES NOMS D'HOMMES ,',v».'.'.... .1. .,.\ 389 / '-* ' . ' ^\ TABLE DES NOMS DE LIEUX .S, > V,\ 401 Ouvrages publiĂ©s par la SociĂ©tĂ© de THistoire de Normandie. IRONIQUE DE PIERRE COCHON, par M. Ch. de Robillard de Beaurepaire, i vol... I» fr. TES NORMANDS DE LA CHAMBRE DES COMPTES, SOUS PHILIPPE DE VALOIS, par M. LĂ©OpokL... Jelisle, i vol ,.......- il RONIQUE DE ROBERT DE TORIGNI, ABBÉ DU MONT-SAINT-MICHEL, par M. LĂ©opold Delisle, - ' a vol ‱ ..»..., »4 STOIRE GÉNÉRALE DE L'ABBAYE DU MONT-SAINT-MICHEL, par M. E. deRobillarddeBeaurepai,r,ej > vol ‱ *4 . CANARIEN, par M. Gabriel Gravier, i vol il STOIRE ECCLÉSIASTIQUE DU DIOCÈSB DE COUTANCES, par MM. François Dolbet et A. HĂ©ron, 1 vol 36 ICUMENTS RELATIFS A LA FONDATION DU HAVRE, par M. Stephano de Merval, i vol .' la . HIERS DES ÉTATS DE NORMANDIE, SOUS LES RÈGNES DE LOUIS XIII ET DE LOUIS XIV, par VI. Ch. de Robillard de Beaurepaire, 3 vol 36 HIERS DES ÉTATS DE NORMANDIE SOUS LE RÈGNE DE HENRI IV, par M. Ch. de Robillard le Beaurepaire, 2 vol 24 .HIERS DES ETATS DE NORMANDIE SOUS LE RÈGNE DE HENRI III, par M. Ch. de Robillard le Beaurepaire. 2 vol 24 HTERS DES ÉTATS DR NORMANDIE sous LE RÈGNE DE CHARLES IX, par M. Ch. de Robillard le Beaurepaire, 1 vol 12 ÏMOIRES DU PRÉSIDENT BIGOT DE MONVILLE, par M. le vicomte d'Estaintot, 1 vol..... 12 ; MOIRES DE PIERRE THOMAS, SIEUR DU FOSSE, par M. F. Bouquet, 4 vol 48 STOIRE DE L'ABBAYE DU TRÉPORT, par M. C. Lormier, 2 vol 24 IUTUMIERS DE NORMANDIE, par M. Ernest-Joseph Tardif, 2 tomes en 3 vol 24 STOIRE DE L'ABBAYE ROYALE DE SAINT-PIERRE DE JUMIÈGES, par M. l'abbĂ© Julien Loth, J vol 36 DRAGON NORMAND ET AUTRES PIÈCES D'ETIENNE DE ROUEN, par M. Henri Omont, 1 vol. la >CUMENTS CONCERNANT LA NORMANDIE, EXTRAITS DU MERCURE FRANÇAIS, par M. A. HĂ©TOIl, 1 vol. la IRONIQUE DU BEC ET CHRONIQUE DE FRANÇOIS CARRÉ, par M. l'abbĂ© PorĂ©e, 1 vol.... 12 CUBENTS CONCERNANT L'HISTOIRE DE NEUFCHATEL-EN-BRAY ET DES ENVIRONS, par M. F. BoUquet, BoUquet, vol il STOIRE CIVILE ET MILITAIRE DE NEUFCHATEL-EN-BRAY, par M. F. Bouquet, 1 vol.. 13 >CUMBNTS RELATIFS A LA MARINE NORMANDE ET A SES ARMEMENTS AUX XVie ET XVII» SIECLES, par MM. Charles et Paul BrĂ©ard, 1 vol 1 a >MPTES RENDUS DES ECHEVINS DE ROUEN 1409-1701, par M. J. FĂ©lix, a vol 34 iLANGES premiĂšre sĂ©rie, par MM. Ch. de Beaurepaire, A. Bligny, F. Bouquet, Ch. BrĂ©ard, P. Le Verdier, l'abbĂ© Sauvage, V. Toussaint, i vol la ÉLANGEB deuxiĂšme sĂ©rie, par MM. Ch. de Beaurepaire, l'abbĂ© Blanquart, F. Bouquet, Ch. BrĂ©ard, le comte A. de Circourt, L. RĂ©gnier, l'abbĂ© Sauvage, i vol la ÏLANGES troisiĂšme sĂ©rie, par MM. A. HĂ©ron, l'abbĂ© A. Tougard, G. A. PrĂ©vost, i vol... 12 ÉLANGES quatriĂšme sĂ©rie, par MM. Ch. de Beaurepaire, de Beaurepaire, l'abbĂ© P. Bernier, A. HĂ©ron, A. Legrelle, 1 vol ia ÉLANGES cinquiĂšme sĂ©rie, par MM. Ch. de Beaurepaire, Paul Le Cacheux, A. HĂ©ron, Hippolyte Sauvage, 1 vol 12 ÉLANGES sixiĂšme sĂ©rie, par MM. Ch. de Beaurepaire, l'abbĂ© F. Blanquart, Ch. BrĂ©ard et Ph. Barrey, LĂ©opold Delisle, P. Le Cacheux, L. RĂ©gnier et l'abbĂ© A. Tougard, 1 vol... 12 ÉLANGES septiĂšme sĂ©rie,' par MM. Ch. de Beaurepaire, BĂ©ranger, l'abbĂ© F. Blanquart, A. Fiquet, P. Le Cacheux et A. Milet, 1 vol 12 OUVRES DE ROBERT BLONDEL, par M. A. HĂ©ron, 2 vol 24 IGISTRE DES FIEFS ET ARRIÈRE-FIEFS DU BAILLIAGE DE CAUX EN I5O3, par M. A. Beaucousin, 1 vol 12 rroiRE DE LI NORMANT, par M. l'abbĂ© O. Delarc, 1 vol 12 VENTAIRE DE PIERRE SURREAU, par M. J. FĂ©lix, 1 vol 12 EMOIRES POUR SERVIR A L'ÉTAT HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE DU DIOCÈSE DE BAYBUX, par M. G. Le Hardy, 3 vol 36 1STOIRE DE LA CONGRÉGATION DE SAVIGNY, par M. Auguste Laveille, 3 vol , 36 ts TROIS SIÈCLES PALINODIQUES, par M. 1 abbĂ© A. Tougard, 2 vol t 34 ORRESPONDANCE POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE DEMiROMESNiL,parM. P. Le Verdier, 5 vol...... EUX CHRONIQUES DE ROUEN, par M. A. HĂ©ron, 1 vol 12 OLE DU BAN ET DE L'ARRIÈRE-BAN DU BAILLIAGE DE CAEN EN I552, par M. Emile Travers, 1 vol 12 NTIQUUS CARTULARIUS ECCLESI/E BAIOCENSIS LIVRE NOIR, par M. l'abbĂ© V. BourriennĂ©, 2 vol 24 ECUEIL DE JOURNAUX CAENNAIS 1661-1777, par M. G. Vanel, 1 vol 12 s LIVRE DE COMPTES DE THOMAS DU MAREST, CURÉ DE SAINT-NICOLAS DE COUTANCES I3O,71433, par M. Paul Le Cacheux, suivi de PIÈCES DU xve SIÈCLE, RELATIVES AU DIOCÈSE ET AUXBVÊQUESDB COUTANCES, par M. Ch. de Beaurepaire, 1 vol 12 ECUEIL DES PRÉSIDENTS, CONSEILLERS ET AUTRES OFFICIBRS DE L'ECHIQUIER ET DU PARLEMENT DE NORMANDIE, PAR BIGOT DE MONVILLE 1449 Ă  i55o, par M. PrĂ©vost, 1 vol. in-8» 12 CTES DE LA CHANCELLERIE D'HENRI VI CONCERNANT LA NORMANDIE sous LA DOMINATION ANGLAISE 1422-1435, tomes 1 et II, par M. Paul Le Cacheux, 2 vol 24 ARTULAIRES DE SAINT-YMER-EN-AUGE ET DE BRICQUEBEC, par M Charles BrĂ©ard, 1 vol 12 Le prix de chaque volume est de 10 fr. pour les nouveaux SociĂ©taires ULLETINS DB LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE NORMANDIE, 10 vol., chaque volume , 5 ROML — imf. Usa Or.
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  • inhumation a la paroisse de cany barville