Olivier et Benoît Allaire sont au départ des "6 heures d’endurance mob et solex" ce dimanche à Jarnac. Un duo de champions charentais qui prennent plaisir à bidouiller leur Peugeot 103. Il ne faut pas se laisser abuser par la mobylette et ses malheureux 49,9 cm3. Sur leur Peugeot 103 RCX, Olivier et Benoît Allaire pourraient sans peine rattraper Dennis Hopper et Peter Fonda. Au risque évidemment de se prendre une prune. "Une mob de compèt qui peut aller jusqu’à 124 kilomètres /heure, mais qui n’est autorisée que sur les circuits", rigole Olivier, le père, 54 ans. Dimanche, c’est sur celui des Robiquettes à Jarnac qu’il concourra en compagnie de son fils Benoît, 22 ans, pour "Les 6 heures d’endurance mob et solex". Une habitude pour ce duo de pilotes de Plaizac, près de Rouillac. Les champions du club jarnacais Mob 100, qui ont remporté le trophée du Grand Ouest en 2011 et terminé en 2e position sur le podium en 2012. Soit cinq courses organisées entre avril et octobre dans la moitié ouest de la France. "Depuis qu’on a démarré en 2008, on n’a jamais fait moins bien que la 5e position sur une trentaine de courses", se félicitent Olivier et Benoît Allaire. Le widget n’existe plus ou n’est plus supporté par notre site, veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. Ils sont menuisiers-charpentiers tous les deux. Mais la mob en bois, modèle enfant, ce n’est pas pour eux. Pas assez de trucs à bidouiller. Sur leur 99 verte – la 98 bleue appartient à des copains -, il n’y a plus grand-chose d’origine, à part le moteur. Pot d’échappement trafiqué, fourche hydraulique et frein à disque ajoutés, comme l’amortisseur de direction entre la selle et le guidon, sans compter la greffe de bouts arrière et avant de 125 Honda et Yamaha… Touche supplémentaire le compteur de vélo qui ne bouffe presque pas de place sur le guidon. La mob de facteur n’est plus ce qu’elle était! Des gamelles "Achetée d’occase et bricolée exprès pour les courses avec l’aide de deux copains ajusteurs-fraiseurs, Jean-Paul et Pascal, lancent les deux pilotes. Parce qu’il faut limite être ingénieur on invente des pièces en fonction des besoins!" La préparation du canasson, c’est presque plus de plaisir que la course en elle-même. "Une passion au moins aussi importante", avoue Olivier Allaire. Un fou de moto-cross dans les années 80, qui a déjà fini 3e sur le podium en championnat régional. "Un virus attrapé avec un copain, Francis Vigneron, qui court en solex", raconte le bonhomme. Sur le circuit des Robiquettes dimanche, ce sera un peu les 24 heures du Mans, mais sans l’esbroufe. Une course où les pilotes se relaient toutes les heures pendant six heures. Vitesse moyenne de la 99 80 km/h en comptant les arrêts… y compris pour remettre 5 litres dans le réservoir. "Un truc de copains qui se tirent la bourre, se marre Olivier Allaire. On se dépanne, on se prête des affaires, on n’est pas dans un monde envahi par l’argent. C’est une course adaptée à toutes les bourses. L’esprit est bon enfant, on se fait surtout plaisir!" Quitte à prendre quelques gamelles. "Le plus grave qu’on ait vu, c’est un pilote qui s’est cassé le bassin après avoir raté un virage", raconte Benoît Allaire. Lui ne s’est tordu que le pouce. "La mob, c’est la santé", n’hésite pas à lancer son père. Sauf peut-être celle des oreilles. La mob trafiquée fait un boucan d’enfer. Le même qui donne envie de balancer des seaux d’eau aux kékés qui bricolent leur pot d’échappement et passent sous nos fenêtres. "Sauf que nous, on n’embête personne sur les routes de campagne". C’est sur celles de Plaizac justement que le père et le fils rêvent de créer une course l’année prochaine. Ils ont même fondé une association pour ça, Mob endurance Plaizac. "Sur un circuit qu’on connaît pas coeur, une boucle de 6,8 kilomètres entre Plaizac et Vaux-Rouillac". Des chemins interdits aujourd’hui à ces mobs customisées. "On s’est déjà fait arrêter par les flics à Foussignac en essayant de régler nos engins sur la route", avoue Jean-Michel Chevaleyre, le président du club jarnacais. Pas facile de s’entraîner pour les 6 heures d’endurance… Mais c’est toujours mieux que de finir comme les motards d’"Easy Rider". Un truc de copains qui se tirent la bourre. On se dépanne, on se prête des affaires, on n’est pas dans un monde envahi par l’argent. L’esprit est bon enfant.