SaniĂšce, alors ĂągĂ©e de 10 ans, vient le rĂ©veiller, en se mettant sur lui. Le prĂ©venu reconnaĂźt avoir mis sa main dans le pyjama de sa niĂšce, « une grosse bĂȘtise qui n'a durĂ© que deux
ï»żTĂ©lĂ©charger l'article TĂ©lĂ©charger l'article L’organisation d’une soirĂ©e pyjama est l'une des choses les plus sympathiques et les plus excitantes pour un enfant. La partie la plus difficile est la planification de tous les dĂ©tails. Une fois que vos amis arrivent, tant que vous avez quelques idĂ©es sous la main, vous serez sĂ»re de passer une belle nuit inoubliable. 1 Pensez Ă  un thĂšme sympathique pour votre soirĂ©e pyjama. Les gens organisent souvent des soirĂ©es pyjama pour leur anniversaire ou simplement parce qu'ils ont envie de rĂ©unir quelques amis. Cependant, si vous voulez vraiment ĂȘtre crĂ©atif et inclure des accessoires et costumes un peu fous, envisagez alors d'avoir un thĂšme plus Ă©laborĂ© pour votre soirĂ©e pyjama. Voici quelques exemples sympathiques que vous pouvez essayer. Un thĂšme sur une autre Ă©poque, comme les annĂ©es 1980, 1970 ou 1960 Les cheveux en bataille Un jour Ă  l'envers S'habiller comme ses idoles Les cowboys Hawaii ThĂšme Think Pink » Stars de la pop Twilight Harry Potter The Clique Day tirĂ© d'un livre SoirĂ©e chocolat ou vanille en fonction de ce que vous aimez SoirĂ©e thĂ© Chacun s'habille comme sa star prĂ©fĂ©rĂ©e Un thĂšme vacances comme PĂąques, la Saint-Valentin ou NoĂ«l Un thĂšme sur les animaux chacun se dĂ©guise en son animal prĂ©fĂ©rĂ© Une soirĂ©e cachecache Une soirĂ©e cinĂ©ma Une soirĂ©e divergente Une soirĂ©e camping vous dormez dans une tente dans le jardin Une soirĂ©e Spa 2 Faites votre liste d'invitĂ©s. Parlez Ă  vos parents du nombre maximum de gens qu'ils vous laisseront inviter Ă  votre soirĂ©e pyjama. Habituellement, il y a entre 4 et 8 invitĂ©s, mais cela dĂ©pend vraiment de ce que vous cherchez. Invitez des gens avec qui vous voulez passer du temps, qui sont drĂŽles et qui s'entendront avec les autres. Essayez Ă©galement de ne blesser personne en n'oubliant pas quelqu'un de votre groupe d'amis. Si vous avez un ami timide qui ne connait pas vraiment les autres, vous devez dĂ©cider si cette personne passera vraiment un bon moment ou si vous passerez la nuit Ă  vous inquiĂ©ter de l'inclure dans tous les jeux. 3 Écrivez et envoyez les invitations. Vous pouvez envoyer des lettres, des mails, appeler, envoyer des textos, envoyer des messages sur Facebook ou bien mĂȘme les prĂ©venir en personne. Essayez aussi de chercher des invitations qui correspondent Ă  votre thĂšme, pour que les gens saisissent l'ambiance de la fĂȘte. Souvenez-vous d'inclure toutes les informations spĂ©cifiques, par exemple ce que les invitĂ©s peuvent vouloir amener. Informez vos amis en privĂ© pour que les autres ne se sentent pas mis Ă  l'Ă©cart. Vous devriez dire Ă  vos invitĂ©s quand arriver et vers quelle heure partir. Certains aiment bien rester trainer le lendemain jusqu'Ă  ce qu'ils s'ennuient, mais si vous avez quelque chose Ă  faire ou si vos parents veulent qu'ils partent Ă  une certaine heure, vous devriez le mentionner dans l'invitation. Vous pouvez aussi leur indiquer si vous servirez le petit-dĂ©jeuner Ă  une heure spĂ©cifique. Il n'est pas nĂ©cessaire d'ĂȘtre aussi formel non plus. Si vous voulez juste appeler chacun de vos amis et leur dire, ça marche aussi. Cela dĂ©pend des efforts que vous voulez faire. Si vous voulez faire des invitations sympathiques en ligne, vous pouvez regarder un site web comme Paperless Post. Ils vous prendront un peu d'argent pour chaque invitation, mais pas autant que vous couteront des invitations papier plus Ă©lĂ©gantes. Ne soyez pas déçu si certains ne peuvent pas venir. Certains parents ne laissent pas leurs enfants dormir chez d'autres enfants. 4 Achetez tout ce dont vous avez besoin pour la fĂȘte. Asseyez-vous et faites une liste de tout ce dont vous aurez besoin pour que la soirĂ©e pyjama soit un succĂšs. N'oubliez pas la nourriture, le diner, les snacks, les films, les boissons gazeuses, les dĂ©corations et toute autre chose que vous pourriez vouloir. Faites en sorte de vĂ©rifier auprĂšs de vos invitĂ©s s'ils ont des allergies ou s'ils sont vĂ©gĂ©tariens. Vous aurez probablement besoin d'aller chercher ce dont vous avez besoin avec vos parents. En gĂ©nĂ©ral, prenez un peu plus que ce dont vous pensez avoir besoin, pour ne pas ĂȘtre Ă  court de nourriture ou de bonbons pour vos invitĂ©s. Si vous prĂ©voyez d'avoir vos invitĂ©s pour le petit-dĂ©jeuner, vous devriez aussi prĂ©voir d'ĂȘtre sĂ»r d'avoir assez Ă  manger pour le petit-dĂ©jeuner, comme des tartines et des fruits tout prĂȘts. Si vous prĂ©voyez de jouer Ă  des jeux que vous n'avez pas, faites en sorte de les acheter ou demandez Ă  un ami de les amener. Si vous voulez regarder un film, prĂ©parez-le avant la fĂȘte. 5 PrĂ©voyez d'occuper vos frĂšres et sƓurs Ă  l'avance. Il se peut que vous ayez un petit frĂšre ou une petite sƓur qui aime trainer avec vous lors des soirĂ©es pyjama, mais vous pouvez avoir envie de ne trainer qu'avec vos amis et de faire votre truc personnel. Si tel est le cas, vous devriez parler Ă  votre frĂšre ou sƓur Ă  l'avance pour avoir du temps seul avec vos amis. Vous pouvez mĂȘme promettre de faire quelque chose en Ă©change, comme passer du temps avec votre frĂšre ou sƓur en tĂȘte-Ă -tĂȘte le lendemain. Si vous pouvez prĂ©voir que vos frĂšres et sƓurs soient chez d'autres amis pendant votre soirĂ©e pyjama, alors c'est encore mieux ! 6Soyez sĂ»r que vos amis n'ont pas d'allergies. Une fois que vos amis vous donnent une rĂ©ponse, vous pouvez vĂ©rifier auprĂšs d'eux qu'ils ne sont pas allergiques aux animaux si vous en avez, s'ils ne peuvent pas du tout ĂȘtre au contact d'animaux, alors ils doivent savoir qu'ils ne pourront pas venir. La plupart des gens allergiques aux animaux ont des mĂ©dicaments contre les allergies qui peuvent aider, donc leur faire savoir Ă  l'avance pourrait leur Ă©pargner des soucis. Certains ont des allergies Ă  certains aliments, comme les cacahouĂštes, donc vĂ©rifiez cela auprĂšs d'eux pour que tout le monde reste en bonne santĂ©. 1Soyez polie quand vos invitĂ©s arrivent. Ils viendront probablement avec leurs parents, donc soyez aimable avec eux et montrez-leur que vous ĂȘtes sympathique et avez une jolie maison. Dites Ă  vos amis oĂč accrocher leur manteau, oĂč mettre leurs chaussures et oĂč mettre leurs affaires pour dormir. Demandez-leur s'ils souhaitent manger ou boire. Faites-leur faire le tour de la maison s'ils ne la connaissent pas. Soyez sĂ»r de mentionner les lieux oĂč ils peuvent et ne peuvent pas aller. Montrez-leur Ă©galement oĂč est la salle de bains ! 2 PrĂ©parez la nourriture. Si vous avec l'aide de vos parents avez dĂ©jĂ  choisi les repas, comme des hotdogs ou des hamburgers, alors vous devriez prĂ©parer la nourriture si les invitĂ©s arrivent vers l'heure du diner. Ne laissez pas les gens avoir faim. Vous pouvez leur proposer des boissons gazeuses ou un encas, comme des chips avec de la sauce ou du guacamole, pendant que vous attendez. Vous pouvez aussi commander des pizzas, ce qui est assez habituel lors d'une soirĂ©e pyjama ou mĂȘme un menu italien, chinois ou mĂȘme thaĂŻ si c'est ce qu'aiment vos amis. Soyez sĂ»r de laisser des choses Ă  grignoter, comme des chips, des cruditĂ©s avec de la sauce ou du pain avec du houmous, pour que les invitĂ©s aient quelque chose sous la main pendant que vous vous prĂ©parez Ă  commander. En dessert, vous pouvez faire des gĂąteaux, des brownies, des cupcakes, allez acheter beaucoup de bonbons et de popcorn, puisque les gens ont toujours faim. Soyez sĂ»r d'avoir assez de boissons gazeuses pour que tout le monde puisse boire, ainsi que de l'eau, du jus d'orange ou d'autres boissons pour les gens qui n'aiment pas les boissons qui piquent. Si vous ne voulez pas que les gens soient excitĂ©s et restent Ă©veillĂ©s toute la nuit, vous pouvez limiter la dose de cafĂ©ine plus tard. 3Passez de la musique et dansez. Si vos amis aiment Ă©couter Katy Perry, Justin Timberlake, Taylor Swift ou un autre artiste populaire dans votre groupe d'amis, alors mettez de la musique et profitez des rythmes. LĂąchez-vous et dansez un peu, vous aurez probablement besoin de bruler une partie des calories que vous ingurgiterez avec la nourriture et les boissons gazeuses ! Vous pouvez mĂȘme avoir une chorĂ©graphie si vous voulez ĂȘtre crĂ©atif. 4Organisez une bataille d'oreillers. Les batailles d'oreillers sont amusantes, gĂ©niales et trĂšs Ă©nergiques. Elles arrivent normalement de maniĂšre spontanĂ©e, donc si vous ĂȘtes d'humeur Ă  en lancer une, commencez simplement par frapper doucement l'un de vos amis avec un oreiller et attendez que la partie commence. Vous devriez d'abord retourner lĂ  oĂč tout le monde a ses affaires pour que tout le monde ait un oreiller Ă  lancer. Faites juste attention Ă  ne blesser personne et soyez clair sur le fait que cela est juste un jeu. 5Jouez Ă  des jeux vidĂ©os. Si vous et vos amis aimez jouer Ă  la Wii ou Ă  d'autres jeux vidĂ©os, alors vous devriez vous assurer Ă  l'avance que vos invitĂ©s amĂšnent leurs manettes pour qu'autant de personnes que possible puissent jouer. Assurez-vous seulement de garder une atmosphĂšre bon enfant et pas trop compĂ©titive. Si vous remarquez que les gens commencent Ă  se sentir mis Ă  l'Ă©cart, vous pouvez alors commencer Ă  faire quelque chose d'autre. Souvenez-vous que tout le monde n'aime pas ou ne veut pas jouer aux jeux vidĂ©os et vous ne voulez pas mettre Ă  l'Ă©cart vos amis moins portĂ©s sur les technologies. 6Prenez des photos. Vous voulez vous souvenir de la soirĂ©e ! Vous pouvez mĂȘme avoir une mini sĂ©ance photo avec vos amis. Sortez votre appareil photo ou votre tĂ©lĂ©phone et commencez Ă  prendre des photos de vous et vos amis en train de faire des trucs dĂ©biles. Vous pouvez mĂȘme sortir des costumes ridicules et de vieux habits pour faire les andouilles avec. Si vos parents sont encore debout, vous pouvez demander Ă  l'un d'entre eux de prendre une photo de vous tous pour avoir une photo de groupe. 7Soyez respectueuxse de vos invitĂ©s qui veulent se coucher plus tĂŽt. Tout le monde n'a pas envie de rester Ă©veillĂ© jusqu'Ă  2 ou 3 h du matin, vous devriez donc laisser ceux qui le souhaitent se reposer. Si tout le monde est bruyant, vous pouvez mĂȘme laisser les invitĂ©s dormir dans votre lit ou dans une autre partie de la maison pour qu'ils ou elles ne soient pas dĂ©rangĂ©es. Vous devez seulement vous assurer que cela ne pose pas de problĂšme Ă  vos parents. 8Jouez Ă  des jeux de soirĂ©e sympas. Vous pouvoir choisir un jeu comme action ou vĂ©ritĂ© ou un blind test. Les jeux sont souvent l'une des meilleures maniĂšres de passer une bonne soirĂ©e pyjama. Faites en sorte de choisir des jeux simples et pas trop longs. Par exemple, le Monopoly est un jeu formidable, mais qui prend beaucoup de temps. Choisissez quelque chose de plus adaptĂ© Ă  votre capacitĂ© d'attention et Ă  celle de vos invitĂ©s. 9Racontez des histoires qui font peur. Prenez une lampe torche et racontez tour Ă  tour des histoires d'horreur. Vous pouvez mĂȘme rĂ©flĂ©chir Ă  une histoire d'horreur Ă  l'avance ou dire Ă  tous vos invitĂ©s d'en prĂ©parer une. Celui qui raconte l'histoire la plus effrayante peut gagner un prix. Faites juste en sorte qu'aucun de vos invitĂ©s n'ait trop peur, tout le monde n'aime pas avoir peur ou ĂȘtre dans le noir. 10 Regardez un film. Regarder un film ou la tĂ©lĂ©vision est une autre bonne idĂ©e pour une soirĂ©e pyjama, mais cela devrait ĂȘtre fait plus tard dans la nuit, aprĂšs que vous avez dĂ©pensĂ© une partie de votre Ă©nergie et souhaitez juste vous allonger et vous divertir. Choisir un film Ă  l'avance peut vous aider. Regardez au moins si vous souhaitez regarder un film d'horreur ou un film drĂŽle et romantique. Parfois, les gens passent tellement de temps Ă  dĂ©cider quel film regarder qu'ils finissent par ne rien regarder. Donc, la partie prise de dĂ©cision » ne doit pas empĂȘche les gens de s'amuser. Sortez le popcorn, les gĂąteaux et les autres confiseries. Cela aidera Ă  garder une ambiance plus festive et de soirĂ©e. Vous pouvez mĂȘme sortir des bonbons que les gens voient habituellement dans les cinĂ©mas, comme des M&M's ou des Skittles. 11Ne vous en faites pas si les gens ne font que discuter. MĂȘme si vous avez planifiĂ© un million de jeux et d'activitĂ©s qui peuvent rendre une soirĂ©e pyjama sympathique, parfois le plus amusant est simplement de s'assoir et de plaisanter avec vos amis. Vous pouvez raconter des potins, raconter des moments gĂȘnants, regarder votre album de promo pour parler de vos coups de cƓur ou juste apprendre Ă  mieux vous connaitre. Si les gens rient et passent un bon moment, vous n'avez pas Ă  changer les choses en proposant une tonne d'activitĂ©s Ă  faire. Laissez juste les gens s'amuser. 12 Assurez-vous que tout le monde s'entende. Si vous ĂȘtes l'organisateur et que quelqu'un commence Ă  se disputer avec les autres ou Ă  les ennuyer, prenez vos responsabilitĂ©s. Si les gens font du bruit et empĂȘchent les autres de dormir, dites-leur gentiment que s'ils veulent parler, ils peuvent parler dans une autre piĂšce. Essayez de ne pas prendre parti et d'Ă©couter les deux versions de l'histoire. Vous ne voudriez pas vous faire d'ennemis pendant votre propre soirĂ©e pyjama. Faites attention aux tensions qui peuvent survenir. Si vous remarquez que les invitĂ©s commencent Ă  se disputer, vous pouvez changer de sujet pour essayer d'Ă©viter un conflit. 1Commencez bien la matinĂ©e. Quand vous vous rĂ©veillez, faites en sorte d'ĂȘtre sympathique, et de rĂ©veiller gentiment tous vos invitĂ©s. Vous devriez faire cela seulement lorsqu'il est l'heure que les gens partent. Si vous vous ĂȘtes juste rĂ©veillĂ© tĂŽt, ne soyez pas impoli et ne rĂ©veillez pas tout le monde sans raison. Soyez respectueux des gens qui veulent continuer Ă  dormir. Une fois que les gens commencent Ă  se lever, laissez-leur le temps de se rĂ©veiller complĂštement, au lieu de les presser pour prendre le petit-dĂ©jeuner. 2Demandez Ă  vos invitĂ©s s'ils sont prĂȘts pour le petit-dĂ©jeuner. Si la plupart des gens ont faim, donnez-leur leurs choix de petit-dĂ©jeuner. Si vos parents sont rĂ©veillĂ©s, demandez-leur s'ils peuvent prĂ©parer le petit-dĂ©jeuner pour tout le monde. Essayez d'avoir un menu auquel les gens ne sont pas habituĂ©s, comme des gaufres maison », mais souvenez-vous d'avoir aussi des cornflakes tout simples ou d'autres cĂ©rĂ©ales. Tout le monde n'aime pas prendre un gros petit-dĂ©jeuner et vos amis seront peut-ĂȘtre encore gavĂ©s de la veille ! 3Raccompagnez vos invitĂ©s Ă  la porte. C'est quelque chose qu'un hĂŽte bien Ă©levĂ© ne devrait jamais oublier de faire. MĂȘme si vous en avez assez d'avoir des invitĂ©s et avez envie de passer du temps tout seul, vous devriez ĂȘtre assez poli pour raccompagner vos invitĂ©s Ă  la porte et les remercier d'ĂȘtre venus. Si leurs parents attendent sur le seuil, alors accueillez-les et remerciez-les d'ĂȘtre passĂ©s. Vous pouvez mĂȘme proposer d'aider Ă  porter les affaires de vos amis jusqu'Ă  leur voiture. 4Nettoyez. Ramassez le popcorn et les verres en plastique et jetez-les Ă  la poubelle. C'Ă©tait votre fĂȘte, c'est donc Ă  vous de nettoyer le bazar, pas Ă  vos parents. Si vous le faites vous-mĂȘme, alors vos parents seront bien plus susceptibles de vous laisser organiser une autre soirĂ©e pyjama. Si possible, vous pourriez avoir nettoyĂ© un peu pendant la soirĂ©e ou mĂȘme avoir demandĂ© Ă  vos amis de vous aider s'il y avait un moment d'inactivitĂ©, mais ce n'est pas amusant d'interrompre une soirĂ©e pour nettoyer. Une fois que tout est rentrĂ© dans l'ordre, vous pouvez vous reposer et profiter de votre moment de solitude ! Conseils Si quelqu'un est vĂ©gĂ©tarien ou vĂ©gĂ©talien, assurez-vous d'avoir suffisamment de fruits, de lĂ©gumes et de bons petits plats qui les caleront pour qu'ils n'aient pas faim. VĂ©rifiez simplement qu'il y a Ă  manger pour tout le monde ! Assurez-vous de faire bonne impression et de nettoyer votre maison avant que les gens viennent chez vous ! Surtout la salle de bains et l'endroit oĂč vous dormirez. Faites toujours en sorte que tout le monde s'amuse ! Soyez sĂ»r que vous n'accordez pas toute votre attention Ă  une seule personne. Incluez tout le monde. Assurez-vous que vos frĂšres et sƓurs un peu dĂ©rangeants sont occupĂ©s pendant la fĂȘte. Prenez des photos ! Vous voudrez vous souvenir de cette nuit. AprĂšs la fĂȘte, envoyez les photos par mail Ă  vos invitĂ©s. Vous pourriez mĂȘme faire un scrapbook ou des cadres pendant la soirĂ©e comme activitĂ© ou encore mieux mettre une photo dans la carte de remerciement. Demandez Ă  vos invitĂ©s d'amener des magazines, des CD et une longue liste de dĂ©fis. Si tout le monde amĂšne de tout, il y aura plus de choix ! Assurez-vous que tout le monde soit Ă  l'aise avec la personne Ă  cĂŽtĂ© de qui ils dorment. C'est mieux de ne pas inviter tous vos meilleurs amis qui viennent d'endroits diffĂ©rents au mĂȘme moment, car souvent ils font des groupes et ne s'amusent pas. NĂ©anmoins, si vous souhaitez inviter tous » vos amis, assurez-vous que vous les prĂ©sentez tous et jouez Ă  un jeu pour que tout le monde apprenne Ă  mieux se connaitre. Assurez-vous que tout le monde sache oĂč est la salle de bains la plus proche de l'endroit oĂč vous dormez. De plus, laissez quelques livres ou jeux au cas oĂč quelqu'un n'arrive pas Ă  dormir. N'oubliez pas de faire passer des lampes torche pour que personne n'ait peur. Lorsque vous choisissez les invitĂ©s, choisissez bien. Parfois, les gens prĂ©fĂšrent inviter les gens cools et ils n'invitent alors pas leurs amis. Assurez-vous d'avoir beaucoup de musique ! Ne la mettez pas fort, car vous ne voulez pas que les voisins se plaignent. Cela gĂąchera toute votre soirĂ©e. Lancez une bataille d'oreillers ! Mais ne soyez pas trop agressif et ne cassez rien. Si vous prĂ©voyez de faire des farces durant la soirĂ©e, il est bon de demander avant si cela convient Ă  tout le monde. Si quelqu'un dit non, alors ne lui faites rien ! Cela gĂąche peut-ĂȘtre la surprise, mais les gens ne savent pas Ă  qui cela va arriver et ils seront peut-ĂȘtre ainsi un peu moins susceptibles de se coucher tĂŽt ! Si vous racontez des histoires d'horreur Ă  votre soirĂ©e pyjama, assurez-vous de le faire quand il fait nuit. Si vos parents vous disent d'aller vous coucher, faites-le, vous ne voulez pas les garder Ă©veillĂ©s toute la nuit pour qu'ils soient grognons et fĂąchĂ©s le lendemain. Si vous avez un petit frĂšre ou une petite sƓur, voyez s'ils veulent ĂȘtre de la partie ! Avertissements Selon votre Ăąge, certains invitĂ©s pourraient vouloir rentrer chez eux. Essayez d'Ă©viter cela en occupant les gens et en les divertissant, et si quelqu'un veut rentrer chez lui, assurez-vous de le dire Ă  vos parents pour qu'ils gĂšrent la situation ou bien laissez-le appeler ses parents pour qu'il se sente mieux. Assurez-vous que tout le monde sache oĂč ils peuvent et ne peuvent pas aller chez vous. S'ils vont dans un endroit interdit, ils auront des ennuis, et vous Ă©galement ! Assurez-vous de ne pas trop perdre le contrĂŽle de la fĂȘte. Si vous vous sentiez mal Ă  l'aise, faites ou dites quelque chose puis prĂ©venez tout de suite vos parents. Ne commencez pas Ă  vous en prendre Ă  un ami simplement, car l'un de vos amis ne l'aime pas. Assurez-vous de ne pas en faire trop. C'est seulement une soirĂ©e pyjama, donc soyez sĂ»r de faire des choses simples et n'invitez pas trop de gens, surtout des gens qui ne s'entendent pas trop. La derniĂšre chose que vous voulez est une bagarre. Si quelqu'un a peur de votre animal si vous en avez un, assurez-vous de le mettre dans une autre piĂšce pour que vos invitĂ©s se sentent bien. Si vous prĂ©voyez de servir des chips, les passer Ă  la passoire avant permet d'Ă©viter les miettes du fond. Assurez-vous d'avoir du popcorn. C'est un classique lorsqu'on regarde un film et tout le monde est sĂ»r d'aimer. Cependant, si vous savez que vos invitĂ©s ont des bagues, gardez cela Ă  l'esprit quand vous choisissez les choses Ă  grignoter. Ne faites pas que regarder la tĂ©lĂ©vision, tout le monde s'ennuiera. Prendre des photos et les posters sur Facebook n'est pas un problĂšme, mais ne postez pas les photos embarrassantes, des photos un peu sexuelles, des photos qui montrent une activitĂ© illĂ©gale comme boire avant l'Ăąge ou quoi que ce soit qui pourrait vous attirer des ennuis ou des moqueries. Si quelqu'un vous demande de ne pas le taguer, ne le faites pas. Si vous avez dĂ©jĂ  taguĂ© quelqu'un et qu'il vous a demandĂ© d'enlever le tag, faites-le immĂ©diatement. ÉlĂ©ments nĂ©cessaires Des oreillers, sacs de couchage, etc. Des encas gĂąteaux, chips, etc. Une chaine stĂ©rĂ©o Une tĂ©lĂ©vision Des jeux Un lecteur DVD ou Blu-ray Des films Des jeux vidĂ©os Une petite table pour la nourriture ou les jeux de sociĂ©tĂ© Des Ă©chantillons de maquillage et de produits pour cheveux ou dites Ă  tout le monde d'amener les siens Du vernis Ă  ongles Des recettes pour des masques pour la peau maison », des gommages, etc. Des musiques de tous les genres comme le rock, la pop, les annĂ©es 80, etc. Cela fera danser tout le monde ! Une boite Ă  sujets de conversation Un tĂ©lĂ©phone Un appareil photo Demandez Ă  vos amis d'apporter des manettes pour les jeux que vous avez ! Un ordinateur pour regarder les photos Beaucoup de boissons gazeuses Coca Cola, 7UP, Fanta, etc. et de l'eau Des lampes torches pour amĂ©liorer les histoires d'horreur Des affaires de base vĂȘtements, pyjamas, brosses Ă  dents, etc. Vous pourriez aussi vouloir acheter ou faire des dĂ©corations si vous prĂ©voyez un thĂšme. À propos de ce wikiHow Cette page a Ă©tĂ© consultĂ©e 214 965 fois. Cet article vous a-t-il Ă©tĂ© utile ? RĂ©sumĂ©C'est un grand soir ! Ambre et moi, nous organisons une soirĂ©e pyjama royale. Mes amies Ruby et Jade viennent dormir au chĂąteau pour la premiĂšre fois ! Mais les soirĂ©es de princesses sont trĂšs diffĂ©rentes de celles du village. Et si tout ne se dĂ©roulait pas comme prĂ©vu ? CaractĂ©ristiques Date de parution 17/10/2017 Editeur Hachette Jeunesse
Ils organisent la fĂȘte du siĂšcle et vous faites partie des chanceux qui ont Ă©tĂ© invitĂ©s ? Qu'il s'agisse d'une fĂȘte d'anniversaire, d'un mariage, ou de toute autre occasion festive, voici quelques modĂšles de textes qui vous aideront Ă  les remercier par Ă©crit. Ces messages sont classiques ou humoristiques faites votre choix ! mariage anniversaire fĂȘte Remerciement pour une invitation Ă  un mariage "Rien ne pouvait me faire davantage plaisir que de recevoir cette invitation Ă  votre mariage. Je vous confirme ma prĂ©sence Ă  la cĂ©rĂ©monie et au dĂźner oĂč je viendrai accompagnĂ©e. Par avance, je me rĂ©jouis de partager ce grand moment avec vous." "Nous avons Ă©tĂ© trĂšs touchĂ©s de recevoir une invitation Ă  votre mariage. C'est avec grand plaisir que nous nous joindrons Ă  vous en ces circonstances heureuses. D'ores et dĂ©jĂ , recevez nos fĂ©licitations pour ce grand pas que vous allez franchir tous les deux !" "J'ai Ă©tĂ© trĂšs heureux/heureuse d'apprendre la nouvelle de votre mariage. Malheureusement, je ne peux me libĂ©rer Ă  cette date pour partager avec vous ces moments magiques. J'en suis vraiment dĂ©solĂ©e et vous demande de bien vouloir m'en excuser. Je serai avec vous en pensĂ©es et vous envoie par avance toutes mes fĂ©licitations." Remerciement pour invitation fĂȘte d'anniversaire "Pour cĂ©lĂ©brer en beautĂ© cette annĂ©e Ă©coulĂ©e, tu as dĂ©cidĂ© de rĂ©unir quelques vieux amis dont j'ai la chance de faire partie. Toujours partante pour un petit lever de coupe, je ne peux que dire "oui" Ă  une telle proposition !" Avec humour "Une annĂ©e de plus Ă  cĂ©lĂ©brer ? Je ne pouvais pas te laisser seul face Ă  cette Ă©preuve. Tu peux compter sur mon appui sans failles. Je n'ai jamais laissĂ© tomber un ami dans la difficultĂ©, surtout quand il y a de bonnes bouteilles dans le coin." "Je suis trĂšs flattĂ©-e que tu aies pensĂ© Ă  moi en faisant ta liste d'invitĂ©s. Mais as-tu bien mesurĂ© les consĂ©quences ? Avec moi, tu sais comment une soirĂ©e commence mais pas comment elle finit !" Remerciement pour invitation fĂȘte de retrouvailles "Un grand merci pour ton invitation Ă  cette fĂȘte qui s'annonce sous les meilleurs auspices ! Je me rĂ©jouis par avance Ă  l'idĂ©e de nous retrouver tous. Quelle bonne idĂ©e de nous rĂ©unir grĂące Ă  tes talents d'organisateur/organisatrice ! Je crois que cette initiative est apprĂ©ciĂ©e de tous. Un grand merci et de gros bisous." Remerciements aprĂšs la fĂȘte "J'ai passĂ© une excellente soirĂ©e et je tenais Ă  te remercier. Pour l'organisation et l'ambiance, tu es championne et tes amis sont trĂšs sympas. On remets ça quand tu veux !" "J'ai Ă©tĂ© trĂšs touchĂ©e que tu aies pensĂ© Ă  moi au moment de dresser ta liste d'invitĂ©s ! D'autant plus que j'ai passĂ© une excellente soirĂ©e. Tout Ă©tait parfait buffet exquis, ambiance dĂ©licieuse, invitĂ©s trĂšs sympas et dĂ©co soignĂ©e. Bravo et encore merci !" "Un grand merci pour ton invitation Ă  cette fĂȘte qui restera dans les annales ! Je me suis rarement autant amusĂ© de ma vie et je ne suis pas prĂȘt d'oublier ces bons moments qui m'ont fait chaud au coeur. Je mesure ma chance d'avoir une amie comme toi. Gros bisous et merci encore." Une carte de remerciement et un cadeau Choisissez avec soin le support de vos remerciements une belle carte fera meilleur effet qu'un simple papier Ă  lettre. Vous pouvez choisir, selon les circonstances, une carte de fĂ©licitations, ou une carte de remerciement. Certains Ă©vĂšnements heureux mĂ©ritent qu'un cadeau accompagne vos remerciements. Faites appel aux services de qui vous permet de rĂ©aliser l'envoi, en une seule opĂ©ration, d'une trĂšs belle carte Ă  choisir parmi des centaines de modĂšles et d'un cadeau chic, tels qu'une boite de chocolats, du champagne ou encore une bougie parfumĂ©e. L'assurance de faire plaisir avec des produits de trĂšs grande qualitĂ© fabriquĂ©s et conditionnĂ©s en France. Voir aussi... Article Comment remercier aprĂšs une invitation Carte de remerciement Carte papier remerciement Carte papier fĂ©licitations mariage Carte papier anniversaire Carte virtuelle anniversaire Carte papier invitation Carte virtuelles invitation Carte papier invitation anniversaire Carte virtuelles invitation anniversaire Remercier avec un cadeau Article Ă©ditĂ© le 27/06/2022
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 Pour la petite anecdote, la derniĂšre fois que le Minus est allĂ© dormir chez ses grands-marrants avec son pyjama MercredicĂ©permis dans son sac, la grande-marrante a cru que j’avais oubliĂ© d’en prĂ©voir un ! La tenue du Minus Ă©tait tellement mignonne qu’elle a cru que c’était une vraie chemise pour la journĂ©e
 Vous allez voir sur les photos, ce sont des vĂȘtements de nuit beaux comme des tenues de jour !! – la qualitĂ©. J’ai le pyjama du Minus depuis prĂšs de deux mois et comme il fait des taches de crĂšme chocolat trĂšs rĂ©guliĂšrement dessus, il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© lavĂ© maintes fois et est restĂ© impeccable. – la possibilitĂ© de mixer le haut et le bas. Chez JustPyjama, c’est vous qui crĂ©ez votre modĂšle ! Vous choisissez le haut et le bas que vous voulez !! Il existe Ă©galement des modĂšles une piĂšce les chemises de nuit par exemple et des modĂšles oĂč le haut et le bas sont dĂ©jĂ  assortis. Tout est possible donc !! – le prix. Les prix varient en fonction des modĂšles mais sont en gĂ©nĂ©ral fort bas. Vous pouvez vous en sortir pour un total d’une petite vingtaine d’euros voir un peu moins pour un haut et un bas. Il y a encore les frais de port Ă  ajouter attention comme je le disais ceux pour la Belgique ou la Suisse sont un peu Ă©levĂ©s. VoilĂ  pour la petite prĂ©sentation technique et mon avis sur leurs gros points forts ! Pour le reste, je pense que ce sont des photos qui pourront vous convaincre ! Mon coup de cƓur !!! ComplĂštement canon, non ? Toutes ces petites merveilles sont disponibles sur le site de la taille deux ans Ă  la taille douze ans. Et comme un bonheur ne vient jamais seul enfin c’est ce qu’on dit, je vous propose de gagner un ensemble pyjama !! Donc soit un haut et un bas de votre choix soit un modĂšle dĂ©jĂ  assorti
 Pour participer, c’est simple, il vous suffit de liker la page facebook de Just Pyjama et de me laisser un commentaire ci-dessous en me disant quel modĂšle vous fait craquer. Concours ouvert Ă  la Belgique, la France et le Luxembourg. ClĂŽture des participations le 21 mai Ă  minuit. Bonne chance ! La gagnante est Candice ! Bravo ! Un mail vous a Ă©tĂ© envoyĂ©.
\n avec ma niÚce dans une soirée pyjama
Vérifiezavec vos parents à l'avance pour vous assurer qu'ils ne vous dérangent pas en apportant votre téléphone cellulaire à la soirée pyjama. Assurez-vous que vous avez les numéros de téléphone de vos parents, de vos médecins et de toute autre personne que les parents peuvent contacter dans votre téléphone.
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Autumnest maintenant coincée dans cet endroit inconnu avec ses faux amis qui viennent de l'utiliser. Pire encore, il fait un froid glacial et ennuyeux lorsq
Ce soir j’ai le plaisir de vous proposer un nouveau concours en partenariat avec la marque de produits solaires Daylong. Si le soleil et la chaleur se dĂ©cident enfin Ă  nous tenir compagnie, ces produits vous seront bien utiles. De mon cĂŽtĂ© je suis extrĂȘmement vigilante avec les enfants car tout se joue dans l’enfance. Au moindre rayon et Ă  la moindre sortie de plus de 10 minutes, je dĂ©gaine mon Ă©cran total ! Je suis donc ravie de pouvoir vous faire gagner des produits de qualitĂ©, et pratiques avec les enfants. Daylongℱ Kids SPF 50+ assure aux enfants une trĂšs haute protection solaire, adaptĂ©e Ă  leur peau et aux conditions de leur exposition. Son flacon pompe doseur est idĂ©al. Il convient aux peaux sensibles et/ou atopiques des enfants Ă  partir de 1 an. Il hydrate et nourrit la peau en assurant une tolĂ©rance maximale puisqu’il est hypoallergĂ©nique, sans parfum, sans paraben, sans Ă©mulsifiants, sans octocrylĂšne filtre solaire allergisant. Il est facile Ă  Ă©taler, trĂšs rĂ©sistant Ă  l’eau et Ă  la transpiration et ne pique pas les yeux. Daylongℱ After Sun Repair convient aux peaux Ă©chauffĂ©es aprĂšs une exposition solaire ou aux peaux sensibilisĂ©es aprĂšs un traitement dermatologique. Il s’applique sur le visage et le corps. Il favorise la rĂ©paration naturelle de la peau et rĂ©duit le vieillissement cutanĂ©. DĂ©licatement parfumĂ©e, sa texture veloutĂ©e pĂ©nĂštre rapidement dans la peau. Daylongℱ sensitive face SPF 50+ Gel est un gel fluide lĂ©ger, non gras, qui offre une trĂšs haute protection solaire aux peaux sensibles et intolĂ©rantes au soleil. Il convient aux peaux allergiques au soleil, mais aussi aux peaux mixtes ou grasses. Il contient un filtre minĂ©ral supplĂ©mentaire, mais est sans Ă©mulsifiants et huiles grasses sources d’inconfort. Il a un effet anti-brillance grĂące Ă  la poudre de silice et convient enfin ! en base de maquillage. Pour participer c’est trĂšs simple Aimer la page Facebook Daylong et celle de mon blog Laisser un commentaire ci-dessous Vous avez jusqu’au 8 mai minuit Concours rĂ©servĂ© Ă  la France MĂ©tropolitaine Voir aussi
Ily a quelques jours, Britney Spears annonçait sur Instagram la sortie d'un nouveau single en duo avec une chanteuse américaine qui monte, Tinashe.Si le titre Slumber Party (ou "soirée pyjama
Season 1Season 220047+Dans le but de consolider leur amitié, cinq jeunes filles ont décidé de créer un club de soirée pyjama, en leur promettant qu'elles passeraient l'une aprÚs l'autre l'une aprÚs l'autre. Au cours de ces nuits, ils discutent des potins de l'école et de divers autres détails, et avec toutes les choses folles qui se passent dans leur vie, il ya beaucoup à video is currently unavailableto watch in your location EpisodesDetails 1. Match parfait This video is currently unavailableLa maÃtresse de match du club Sleepover et la nouvelle fille de Crescent Bay, Rosie Cartwright, se montrent dignes de l'amitié des filles de Sleepover en offrant à M & Ms, la grande rivale du club Sleepover, le remboursement parfait. 2. Film d'horeur This video is currently unavailableFrankie a toujours besoin de convaincre Rosie de leur montrer ce qu'elle doit ÃÂȘtre dans un club et de décider que le film d'anniversaire de Lyndz est le meilleur endroit pour le faire mais se rend compte que ce n'était pas Rosie qui avait peur! 3. Cabane de plage This video is currently unavailableLorsque M. Stephanopolous, le propriétaire du lieu de rencontre préféré des filles, The Beach Hut Cafe, décide qu'il est temps de prendre sa retraite tÎt, Frankie entreprend de lui montrer à quel point il est important pour toute la communauté. Est-ce qu'il reviendra? 4. Fearlotto This video is currently unavailableRosie crée le défi Sleepover de cette semaine Fearlotto, avec pour objectif de confesser vos pires craintes. 5. Le grand débat This video is currently unavailableLes années 7 doivent débattre du fait que les hommes sont le sexe fort, mais les équipes sont mixtes. Frankie doit non seulement affirmer que les hommes sont plus forts, mais elle fait partie de l'équipe avec Marco, Michael et Sara et Rosie a Matthew, Lyndz & Fliss. sur son équipe. De plus, Rosie semble se sentir étrangement indécise. Qu'est ce qu'il ne va pas avec elle? 6. Joyeux Anniversaire Rosie This video is currently unavailableC'est l'anniversaire de Rosie et elle a demandé à tout le monde de rester discret, mais maintenant, le match de basket de son frÚre aÃné Will menace d'éclipser sa journée. Le reste du club s'est mis en tÃÂȘte de trouver quelque chose de sympa pour son anniversaire mais le chaos est au rendez-vous quand Lyndz ne dit pas aux autres qu'elle n'a pas d'argent. 7. Avec This video is currently unavailableFliss n'est pas ravi que le nouveau petit ami de sa mÚre, Andy, passe beaucoup de temps ensemble, surtout quand il tente de faire une "vidéo du club Sleepover". 8. Relooking This video is currently unavailableLyndz s'inquiÚte soudainement de son apparition aprÚs que Michael l'ait appelée "butch". Elle pense donc qu'elle doit apporter une étincelle à ce à quoi elle ressemble, mais les autres filles craignent qu'elle ne soit allée trop loin et elle se brouille avec Fliss à cause de cela. 9. Salle d'essayage This video is currently unavailableQuand ils conçoivent un plan pour aller dans sa chambre, ils découvrent pourquoi! En mission secrÚte pour rénover sa chambre, ils font appel à son pÚre, David, et à son frÚre, Will. Les M & M perdent un pari avec le club Sleepover et doivent leur servir des smoothies au Beach Hut Café habillé en bikini. 10. Carnaval de natation This video is currently unavailableC'est le carnaval de natation de Crescent Bay et les filles de Sleepover ont convaincu Rosie que la santé de son pÚre était due à un nouvel intérÃÂȘt amoureux pour sa vie, mais qui sera-t-il? 11. Lave-Auto This video is currently unavailableLe club Sleepover a mis en place un lave-auto dans le but de collecter des fonds pour rendre leurs soirées pyjama plus excitantes, mais les M & Ms ont trouvé un moyen de ruiner le plan des filles. Pendant ce temps, Lydnz se brouille avec Frankie. 12. Voyage en plein air This video is currently unavailableLes années 7 font un voyage de camping et un exercice de navigation se dérÚgle, grùce au M & Ms. Rosie a peur et c'est son premier voyage dans le bush australien. 13. Se battre pour Kenny This video is currently unavailableKenny se fait dire que sa famille déménage à Sydney. Le club Sleepover a pour mission de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que cela cesse, mais y parviendront-ils? 14. TroisiÚme fois malchanceux This video is currently unavailableFrankie est vraiment mécontent de vivre à Sydney avec Kenny. Cependant, Rosie pense que le club Sleepover est trop précieux pour le laisser partir, simplement parce que les filles lui manquent. 15. Élection This video is currently unavailableFrankie est candidat au conseil étudiant de la 7e année, mais Molly, la sÅ“ur de M & Ms et Kenny, conspire ensemble pour ruiner les chances de Frankie. Cela suffira-t-il à l'arrÃÂȘter? 16. Tirez pour gagner This video is currently unavailableMme Nickels est l'entraÃneur de l'équipe de netball de Crescent Bay et, comme ils sont peu nombreux en raison d'une flambée de varicelle, Sara et Alana sont devenues membres, mÃÂȘme si elles ne peuvent pas jouer. 17. À cheval This video is currently unavailableLyndz organise un concours d'équitation et Fliss lui propose de l'aider ce jour-là . Pendant ce temps, Frankie a enfin la chance de faire ses preuves en tant que grande soeur - ou le fait-elle? 18. Liens familiaux This video is currently unavailableKenny's Gran s'ennuie et cherche à ajouter du piquant à sa vie, mais Kenny craint de se faire du mal! Lyndz et Rosie ont un argument qui pourrait entraÃner la dissolution du club Sleepover. 19. Agonie Tante This video is currently unavailableKenny devient le gourou du style élevé de Crescent Bay pour le journal de l'école et influence certaines idées de mode étranges et merveilleuses. 20. Le billet gagnant This video is currently unavailableLe parc à thÚme local distribuera des laissez-passer gratuits valant plusieurs années au millioniÚme invité et tous les enfants cools de la région seront présents, y compris le M & Ms et le club Sleepover. 21. Date aveugle This video is currently unavailableMatthew est occupé et personne ne sait pourquoi. En secret, il aide son cousin, Sam, à donner des cours de salsa à la prochaine danse de rugby. 22. Soirée pyjama grecque This video is currently unavailableNina, la niÚce de M. Stephanopolous de GrÚce, vient pour rester et organise une soirée pyjama grecque pour les filles. 23. SuccÚs This video is currently unavailableFrankie et Fliss sont mécontents parce que Kenny pense que s'entraÃner avec Ryan Scott est plus important pour elle que ses meilleurs amis. Frankie a besoin d'aide pour l'examen scientifique, pour lequel les M & Ms ont trouvé un moyen de tromper. 24. Piégé This video is currently unavailableLes M & Ms ont finalement gagné un prix en participant à des concours de téléphonie mobile, mais le seul endroit oÃÂč ils peuvent le découvrir est dans le garage de la maison de Michael, à qui personne ne peut entrer. 25. Graffiti This video is currently unavailableLes essais sont en cours, mais Crescent Bay n'est autorisé à participer que si les graffeurs qui vandalisent l'école sont exposé all 26 episodes More details
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Accueil A propos Nouvelles Romans La premiĂšre fois Histoires Livre d’or Contact Menu Romans lesbiens Secrets de famille est un roman lesbien sur le tabou de l’homosexualitĂ© fĂ©minine. Tome 2 La levĂ©e des secrets À la premiĂšre gĂ©nĂ©ration, c’est un non-dit , Ă  la deuxiĂšme, c’est un secret de famille , Ă  la troisiĂšme, cela devient un “impensĂ©â€ » Secrets de famille chapitre 19 Lundi 13 janvier 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRE Raptus suicidaire ». La psychiatre m’a dit que la thĂ©rapie allait entrainer de nombreuses crises d’angoisses et le risque Ă©tait le raptus suicidaire. C’est pourquoi une seule de ses consƓurs a acceptĂ© de me prendre. J’avais rendez-vous avec elle demain. Par ailleurs compte-tenu de ce qui s’était passĂ© un homme Ă©tait contre-indiquĂ©, il y aurait trop de rĂ©sistances. D’autre part la psychiatre n’était pas trĂšs chaude pour que je m’installe seule mĂȘme si mes parents ne sont pas loin. Au moins Ă  l’hĂŽtel il y a quelqu’un si jamais je me sens mal y compris la nuit avec le veilleur. Elle va appeler mon pĂšre et revoir avec lui les modalitĂ©s de mon alors pleurĂ© car j’en ai marre qu’on me traite en petite fille. Je vais avoir 29 ans, je suis une adulte, je peux me prendre en charge. Elle m’a traitĂ© de malade difficile. Aussi je me suis refermĂ©e et j’ai refusĂ© ensuite de rĂ©pondre Ă  ses plus elle m’a augmentĂ© mon traitement. Comment elle croit que je vais m’en sortir si je suis abrutie la plupart du 14 janvier 1992 – 1 Ăšre SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE PRISE DE CONTACTJ’avais une demi-heure d’avance avec la psychothĂ©rapeute. Elle est aussi mĂ©decin psychiatre. D’emblĂ©e le courant est bien passĂ©. Cette femme a l’ñge d’ĂȘtre ma mĂšre mais est Ă  l’opposĂ© de la mienne. Douce, attentive, bienveillante. En fait ce n’était pas une sĂ©ance mais une simple prise de contact. J’ai redĂ©ballĂ© mon histoire dans les grandes lignes car je commence Ă  ĂȘtre fatiguĂ©e de la ressasser. Elle me trouve trĂšs dĂ©pressive. Et elle pense aussi que je vais rester longtemps en congĂ© de maladie. C’est le troisiĂšme psychiatre qui me dit ça. J’ai parlĂ© de mes parents, du travail. Mais surtout de cette premiĂšre thĂ©rapie fait ce n’est pas Ă©vident pour elle de prendre le relais. Par ailleurs elle semblait Ă©tonnĂ©e que je veuille faire un travail thĂ©rapeutique dans l’état psychique oĂč je me trouve. Je reconnais que je suis moins excitĂ©e que la premiĂšre n’aurais rien Ă  payer car la psychothĂ©rapie est conventionnĂ©e pour ma pathologie. Cela me fait tout drĂŽle. Elle m’a fait aussi remarquer que la province ce n’est pas Paris. On ne consulte pas facilement un psychiatre, ce n’est pas une dĂ©marche intellectuelle pour combler un vide existentiel. Elle m’a redit aussi ce que je savais dĂ©jĂ . La premiĂšre thĂ©rapie a Ă©tĂ© trop violente et surtout sans cadre. En effet le cadre fait partie de la thĂ©rapie. Lieu, horaires, longueur des sĂ©ances mais aussi disponibilitĂ© du thĂ©rapeute. Rien de tout ça dans la toute façon nous verrons bien ce que cela donnera, je la revois dans une semaine. Lundi 20 janvier 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRELa psychiatre Ă©tait dĂ©jĂ  au courant de mon rendez-vous demain. Pour m’éviter d’avoir des dĂ©placements trop rapprochĂ©s elle me propose de me voir le vendredi. En revanche ce sera le matin. Je lui ai rĂ©pondu sur un ton grinçant que j’avais beaucoup de disponibilitĂ©s en ce moment. Elle m’a dit que c’était bien d’avoir de l’humour car c’était le signe que je commençais Ă  prendre de la elle a eu mon pĂšre au tĂ©lĂ©phone qui ne m’a rien dit. Il reconnait que c’est risquĂ© de me laisser seule en ce moment. Mais il dit aussi que si on ne me fait pas un minimum confiance je ne vais avoir aucune raison de m’en sortir. DĂ©jĂ  qu’avec les comprimĂ©s je suis complĂštement toute façon on fait un essai et si c’est trop la catastrophe on avise. Avec deux rendez-vous de psychiatre par semaine, cela devrait fonctionner. En plus je vais avoir le tĂ©lĂ©phone, je ne serai plus obligĂ©e de sortir appeler depuis une cabine. C’est plus simple quand ça ne va pas, elle l’a reconnu elle aussi. Ensuite elle est revenue Ă  la charge en disant que je savais entretenir des rapports conflictuels car j’avais mis mon pĂšre dans une situation difficile en lui laissant cette responsabilitĂ©. Je lui ai alors rĂ©pondu que je n’avais pas demandĂ© Ă  venir au monde et que l’idĂ©e de la maison c’était lui. Et que pour une fois que mon pĂšre prenait ses responsabilitĂ©s avec moi ça psychiatre m’a trouvĂ© mĂ©galomaniaque, qui j’étais pour savoir ce que pensait ou ressentait les personnes qui m’aiment. Elle m’a ensuite renouvelĂ© mon arrĂȘt de travail et mon moment de partir j’ai refusĂ© de me lever. Je lui ai dit qu’à me parler comme ça elle me donnait envie de me suicider. Elle m’a rĂ©pondu que c’était de l’ordre du symbolique mon envie de mourir. Et qu’est-ce qu’elle en sait si dans une heure je ne passe pas Ă  l’acte ? Elle s’est montrĂ©e ferme et m’a menacĂ© d’hospitalisation. Je lui ai donc laissĂ© le dernier 21 janvier 1992 – 2 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LES PROBLÈMES PROFESSIONNELSPar quoi allons-nous commencer cette sĂ©ance me demande la psychothĂ©rapeute ? Le face Ă  face me convenait-il ? Je lui ai alors rĂ©pondu que ce sont surtout mes problĂšmes professionnels qui m’ont amenĂ© Ă  la psychiatrie. Et puis je me souviens aussi que mon ex-psy avait baillĂ© et failli s’endormir lorsque je lui en avais parlĂ©. J’ai donc dĂ©ballĂ© toute l’histoire cette fois-ci. Pourtant cela me fatigue toujours autant de revenir dessus. La psy m’a surtout dit que j’étais encore trĂšs traumatisĂ©e par le suicide de l’ plus j’étais trĂšs mal car hier aprĂšs la sĂ©ance qui s’était mal passĂ©e j’ai eu la mauvaise idĂ©e d’appeler conversation n’a pas durĂ© longtemps car elle Ă©tait au travail. Elle ne veut plus ni me voir ni me parler car je cite je suis une personne toxique. France va beaucoup mieux depuis que je suis partie. Elle m’a dit adieu et souhaitĂ© bonne chance. La psy m’a fait remarquer que France a peut-ĂȘtre subi des pressions pour me parler ainsi et doit aussi conserver son emploi. C’est vrai je ne l’avais pas vu comme cela. La psychothĂ©rapeute a conclu la sĂ©ance en me disant que j’étais dans un cercle vicieux et que je ne pourrai plus travailler dans un tel milieu Ă  cause de la haine qu’on me portait. Mardi 28 janvier 1992 – 3 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE L’ANOREXIEJ’ai commencĂ© la sĂ©ance par mes problĂšmes d’anorexie. Maintenant en plus d’avoir des difficultĂ©s Ă  avaler je vomis. La psychothĂ©rapeute m’a fait prendre conscience que mon corps servait de relais Ă  mon inconscient. Donc le seul moyen de faire sortir ce qui n’allait pas c’était vomir alors que dans le mĂȘme temps je refusais de recevoir quelque chose de bon !Ces paroles furent comme une rĂ©vĂ©lation. Depuis que j’ai commencĂ© un travail analytique c’est la premiĂšre fois que la parole est bĂ©nĂ©fique tant elle est juste et qu’elle me parle. D’ailleurs la psychothĂ©rapeute a dĂ» s’en rendre compte car elle n’a pas interrompu le silence par une question comme savait si bien le faire l’ancien psy. Elle m’a laissĂ© digĂ©rer sa j’ai demandĂ© pourquoi la nourriture ? Silence du thĂ©rapeute. Et lĂ  ça m’a montĂ© au cerveau comme un Ă©clair. Mais oui. Le premier lien d’un enfant Ă  sa mĂšre c’est la nourriture, le lait maternel. C’est quelque chose de bon et en mĂȘme temps d’affectif. Il y a le plaisir de la succion que j’ai retrouvĂ© plus tard avec le plaisir de sucer mon qu’est-ce qui peut rester coincĂ© en ce moment ? La culpabilitĂ©. Le discours de ma mĂšre est rempli du mot faute ». Il revient souvent. Ma naissance est une faute. C’est pourquoi pendant tant d’annĂ©es je me suis sentie coupable. De quoi je n’en savais rien. Mais ce que je savais c’est que je me sentais coupable. Et c’est ça qui m’a alors expliquĂ© qu’en psychanalyse, quand la souffrance morale est trop importante se met en place le processus du refoulement. C’est-Ă -dire qu’on a oubliĂ© l’évĂ©nement traumatisant et ne reste que le systĂšme de dĂ©fense. Ensuite ce dernier se met inconsciemment en place uniquement dĂšs qu’un Ă©vĂ©nement peut rappeler cette aussi pour cela que ma premiĂšre thĂ©rapie a Ă©tĂ© trĂšs violente. Parce que le psy en voulant accĂ©der directement Ă  l’évĂ©nement traumatique sans respecter ce refoulement ni mettre en place un autre systĂšme de dĂ©fense a créé l’effondrement psychique dans lequel je me trouve actuellement. Bref l’élĂ©phant dans le magasin de porcelaine. Nous avons fois encore ces mots furent apaisants. Ainsi je n’étais pas folle, ni immature ni mĂȘme dans l’impasse. Je l’ai remerciĂ©e de m’aider Ă  donner du sens Ă  ce qui n’en avait a joutĂ© que le but d’une thĂ©rapie c’est de retrouver la mĂ©moire » c’est-Ă -dire l’évĂ©nement traumatisant. Le faire remonter Ă  la surface demande du temps mais on le retrouve. Puis une fois l’évĂ©nement retrouvĂ©, l’analyse du systĂšme de dĂ©fense se fait tout seul. Ensuite le symptĂŽme disparait de lui-mĂȘme puisque le systĂšme de dĂ©fense qui Ă©tait mauvais ou mal adaptĂ© aux situations est alors remplacĂ© par un bon me propose que nous en arrĂȘtions lĂ  pour cette sĂ©ance et que la prochaine nous travaillons sur cette souffrance qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© abordĂ©e dans la prĂ©cĂ©dente thĂ©rapie. Pour elle mon anorexie est une consĂ©quence de ma prĂ©cĂ©dente thĂ©rapie car ce symptĂŽme est apparu tardivement. Ce n’est pas le signe d’une maladie mentale. Je suis rentrĂ©e vidĂ©e et Ă©puisĂ©e de cette entrevue. C’est la premiĂšre fois que je vois de la lumiĂšre au bout du tunnel. Et que l’envie de mourir ne m’envahit pas. Mercredi 29 janvier 1992 – MON CHEZ MOIPapa avait voulu garder la surprise intacte jusqu’au bout. En effet avec Pierre Marie il s’était occupĂ© de mon dĂ©mĂ©nagement et de toutes les formalitĂ©s ouverture des lignes de gaz, Ă©lectricitĂ©, tĂ©lĂ©phone, eau.. Il est venu Ă  l’hĂŽtel Ă  l’heure du petit dĂ©jeuner avec les clĂ©s de la maison. C’est chez toi maintenant, je te fais confiance ! » Je l’ai embrassĂ© et remerciĂ©. Depuis deux jours on dirait que les choses commencent Ă  aller il a demandĂ© Ă  JosĂ© son homme Ă  tout faire Ă  l’usine mais surtout chauffeur de revenir me chercher vers 10 heures pour m’emmener. Il m’aiderait Ă  porter mes je suis entrĂ©e dans cette maison, je me suis sentie bien tout de suite. Papa l’avait meublĂ© simplement. Une table et des chaises de cuisine. ElectromĂ©nagers, placards de rangement ainsi qu’un lit et une armoire. Enfin un canapĂ©, une table basse, une tĂ©lĂ© et le tĂ©lĂ©phone. Je verrai ensuite pour la meubler davantage. JosĂ© m’a dit que sa femme Pilar viendrait me voir pour aller faire des courses. Papa lui a demandĂ© de s’occuper de moi pour l’intendance car il pense que je vais me laisser aller si je me retrouve trop ça faisait dĂ©jĂ  deux mois
 Que de progrĂšs tout de mĂȘme ! Je n’en reviens pas moi-mĂȘme !Je retrouve de l’énergie au moment oĂč j’écris car l’espoir renait. Enfin !Vendredi 31 janvier 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRELa psychiatre s’est montrĂ©e dubitative sur l’organisation prĂ©vue par mon pĂšre. Elle rĂ©itĂšre que la solution de l’hĂŽtel Ă©tait la meilleure. Pourquoi ce manque de confiance ?Elle m’a reposĂ© les mĂȘmes questions. Est-ce que je mange, je dors ? 
 On dirait que j’ai 5 ans avec elle. J’étais absente durant l’entretien elle m’en a fait la remarque. Je la revois la semaine prochaine. Secrets de famille chapitre 20 Mais je connais JosĂ© et Pilar. Ce sont eux qui s’occupent de l’entretien de la villa. Ils Ă©taient trĂšs attachĂ©s Ă  mon grand-pĂšre. Je les ai toujours connus. En fait ils connaissent Delphine. Donc si j’ai bien compris en dehors de mon frĂšre et moi, tout le monde Ă©tait au courant de son existence.– On dirait en effet. Tu crois qu’on pourrait les interroger ?– Pilar doit venir dans la semaine apporter des courses. Mon pĂšre continue Ă  me prendre pour une petite fille, il me pense incapable de les faire moi-mĂȘme.– Comme ta tante alors ! On te traite en enfant.– C’est dingue comme je peux lui ressembler. Plus je lis son journal plus j’ai l’impression de me retrouver dans ses interrogations.– Tu veux en parler ?– C’est trop tĂŽt Camille. Qui sait ! Si notre histoire dĂ©passe l’étĂ© peut-ĂȘtre
– Jade je suis amoureuse de toi. J’ai envie de plus qu’un Ă©tĂ© avec toi. J’adore te toucher, te caresser, te faire jouir. Regarde j’en ai des frissons tellement ça m’émeut. Et toi, tu ne dis rien de tes sentiments ?– En tout cas on sent que ma tante a trouvĂ© la bonne thĂ©rapeute pour l’aider. Le 5 fĂ©vrier arrive on va enfin savoir Ă  quoi correspond la date sur l’alliance.– J’y pensais, allez on continue la lecture. Mais en attendant je vais nous prĂ©parer un cafĂ©. »Mardi 4 fĂ©vrier 1992 – 4 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE VRAIS SOUVENIRSLa psychothĂ©rapeute m’a demandĂ© ce que j’avais dĂ©jĂ  travaillĂ© prĂ©cĂ©demment avec le psy sur mes problĂšmes de nourriture. J’ai eu un peu honte de lui raconter mes sĂ©ances oĂč j’étais dans mon berceau, j’avais faim et froid. Elle a paru horrifiĂ© et a dĂ» voir que j’étais gĂȘnĂ©e. Aussi elle m’a rassurĂ©e. C’était normal que je ressente de la honte car ces souvenirs n’étaient pas rĂ©els mais induits par le psy. Il m’avait manipulĂ© mentalement pour accĂ©der Ă  des souvenirs traumatiques. Mais il n’avait accĂ©dĂ© Ă  rien. Sauf Ă  me plonger dans la confusion dĂ©finitive je repartais de zĂ©ro. Elle m’a demandĂ© quels sont mes rapports habituellement Ă  la nourriture ? Bons. Je ne suis pas particuliĂšrement angoissĂ©e Ă  l’idĂ©e de prendre du poids car j’ai toujours Ă©tĂ© maigre. Et au moment oĂč je dis cette phrase, des souvenirs me reviennent. En fait bons sauf au restaurant. En effet au dessert je suis souvent malade, je suis mĂȘme obligĂ©e de sortir de table pour vomir alors que je n’ai aucune raison. Je suis dĂ©tendue et pourtant je vomis. Pourquoi ?Elle m’interroge sur la date d’apparition ? Depuis quand ça dure ? C’est toujours comme cela aussi loin que je m’en souviens. Aussi j’y vais de moins en moins sauf quand je ne peux pas faire autrement. D’ailleurs Ă  l’hĂŽtel en pension c’était une que je me souviens d’un fait prĂ©cis qui pourrait expliquer ce malaise ? Non je ne voyais me propose alors un exercice. Celui de me remĂ©morer une scĂšne au restaurant. Celle que je veux. Et de lui raconter. Une, banale, s’est imposĂ©e alors Ă  mon esprit. J’étais avec ma mĂšre, mon pĂšre et ma sƓur au restaurant. Nous Ă©tions Ă  table, le serveur nous distribuait les cartes. J’avais trĂšs faim. Mon pĂšre nous laissait choisir le menu avec ma sƓur. C’est alors que j’ai entendu ma mĂšre faire une rĂ©flexion sur le prix. Mais mon pĂšre la calma tout de suite en lui disant de ne pas se tracasser car ils avaient largement les ressenti alors Ă  ce moment-lĂ  du rĂ©cit des nausĂ©es. J’ai d’ailleurs failli vomir devant la thĂ©rapeute c’était trĂšs humiliant. Mais il n’en fut rien. Elle m’a demandĂ© de continuer mĂȘme si c’était pĂ©nible pour moi. Donc j’ai commandĂ© ce que je voulais et j’ai tout mangĂ©. Puis au dessert j’ai quittĂ© la table pour vomir. Elle m’a demandĂ© si j’avais l’habitude de tout manger. Oui bien sĂ»r, d’ailleurs je ne laissais rien dans mon assiette. Est-ce qu’à la maison il m’arrivait de vomir aussi ? Non c’est toujours au restaurant. Alors pourquoi au restaurant et pas chez moi alors que je mangeais avec les mĂȘmes personnes ?Je me souviens ausi que mon pĂšre Ă  la maison Ă©tait rarement Ă  table. En effet avec l’usine il partait tĂŽt et rentrait tard. Je ne le voyais pas dans mes souvenirs. Pourtant il devait bien ĂȘtre lĂ  de temps en temps mais le souvenir que je ressens c’est celui de son absence Ă  puis lĂ  un autre souvenir me revient. Ma mĂšre avait prĂ©parĂ© le repas. Elle avait l’habitude de distribuer les parts car on ne se servait pas. D’ailleurs maintenant j’ai horreur qu’on me serve ! Donc elle en gardait une pour mon pĂšre qui devait arriver mais j’avais encore faim. Pourtant pas question d’ĂȘtre resservie. C’est aussi pour cela que je suis restĂ©e maigre pendant des annĂ©es car je n’ai pas toujours mangĂ© Ă  ma faim. Bref ma mĂšre m’expliquait que je ne devais pas priver mon pĂšre de nourriture. LĂ  dĂ©jĂ  je me sentais coupable d’une faute que je pouvais commettre. Mais surtout mon pĂšre Ă©tait rentrĂ© quelques temps plus tard en annonçant qu’il avait dĂ©jĂ  mangĂ© avec des clients. Ma mĂšre a alors jetĂ© toute la nourriture devenue immangeable Ă  force d’ĂȘtre rĂ©chauffĂ©e. Mais pourquoi ne prĂ©venait-il pas ? Ma mĂšre refusait d’avoir un tĂ©lĂ©phone Ă  la maison car elle ne voulait pas continuer sa journĂ©e de travail chez elle. Mais alors pourquoi jetait-elle la nourriture ? De dĂ©pit, de fatigue et de rage sans doute. En particulier ma mĂšre se justifiait en disant qu’il fallait lui garder Ă  manger au cas oĂč il aurait faim. Ma mĂšre se voulait une bonne mĂšre et une bonne question simple de la thĂ©rapeute. Pourquoi ne prĂ©voyait-elle pas un peu plus Ă  manger puisque nous rĂ©clamions avec ma sƓur une part supplĂ©mentaire ? Au fond de moi j’ai ressenti alors un profond malaise et une envie encore plus forte de vomir. Eh oui, bonne question, je ne savais pas quoi rĂ©pondre. En effet c’était si simple. Et en plus j’avais certainement dĂ» lui poser la question. Sinon qu’est-ce qui pouvait expliquer mon malaise ?LĂ  j’ai senti que la thĂ©rapeute avait touchĂ© le nƓud du problĂšme. Je lui en ai voulu de me mettre si mal. Elle m’a demandĂ© de poser la question mentalement Ă  ma mĂšre. J’ai essayĂ© mais les mots n’arrivaient pas Ă  sortir. J’étais de plus en plus mal. J’étais Ă©touffĂ©e par la culpabilitĂ©. Je me sentais coupable de demander quelque chose d’essentiel Ă  la vie la me sentais aussi coupable d’avoir faim. D’ailleurs le seul moment oĂč je mangeais Ă  ma faim c’était au restaurant et je me punissais. Je donnais ainsi raison Ă  ma mĂšre. Ou non j’évitais de ressentir la douleur morale. Celle d’exister, de rĂ©clamer mon dĂ». Je sentais qu’inconsciemment ma mĂšre me reprochait d’ĂȘtre en mĂ©moire m’est alors revenue. J’ai revu ma mĂšre parler d’argent avec mon pĂšre. Elle se plaignait que mon pĂšre ne lui en donnait pas assez alors qu’elle travaillait autant que lui Ă  l’usine. C’est lui qui avait le chĂ©quier malgrĂ© le compte-commun et c’est lui aussi qui allait Ă  la banque chercher le liquide car les cartes bleues n’existaient faut dire qu’à l’époque les femmes Ă©taient plus soumises qu’avant. Elle se plaignait alors qu’il utilise le budget commun au restaurant pour lui et par extension pour nous pendant qu’on crevait de faim. C’est ce qu’inconsciemment elle rĂ©alisait au sens propre. En fait au plus profond d’elle ma mĂšre s’autopunissait de ne pas savoir garder son mari. En effet quand il avait mangĂ© Ă  l’extĂ©rieur c’étaient avec ses ce qu’elle lui donnait de bon au sens propre Ă  savoir la nourriture n’était pas bon pour lui c’est pourquoi il mangeait ailleurs. Aussi elle en concluait qu’elle n’était pas bonne. Elle Ă©tait coupable et se punissait. Et moi c’était pareil, si on ne me donnait pas assez Ă  manger donc pas assez de bonnes choses, c’est que je n’étais pas surtout je n’étais pas aimĂ©e. Je me sentais coupable. Et terriblement puisque c’était par mes deux parents que j’étais punie. Aussi quand j’allais au restaurant j’avais le sentiment de gaspiller. D’abord premiĂšre culpabilitĂ© comment allions-nous manger puisque nous n’aurions plus d’argent ? Et ensuite deuxiĂšme culpabilitĂ© je ne savais pas ou ne pouvais pas recevoir ! Je confirmais ainsi lĂ  bien inconsciemment qu’on ne pouvait m’aimer. J’avais alors raison d’ĂȘtre punie, je leur donnais raison de ne pas m’aimer puisque je ne savais pas recevoir. La boucle Ă©tait bouclĂ©e. Aussi le fait de manquer d’argent m’a toujours plongĂ© dans l’anorexie. Parce que lĂ  je me sentais la plus coupable. Et gaspiller me rendait aussi folle. D’ailleurs mon anorexie a commencĂ© quand le prix des sĂ©ances s’est envolĂ©. Maintenant je ressens que tout est inadaptĂ© Ă  la situation. En effet arrĂȘter de manger ne me donnera pas plus d’argent. Aller au restaurant ne m’empĂȘchera pas de manger Ă  ma faim. Et on ne m’aimera pas plus pas moins si je n’ai pas d’argent ou si je vais au suis restĂ©e prisonniĂšre d’un systĂšme de dĂ©fense rigide qui ne me permettait pas d’envisager d’autres je dois maintenant mieux m’adapter Ă  la rĂ©alitĂ©. Anticiper. Ne pas culpabiliser. C’est alors que je peux sans honte jouir du restaurant ou facile Ă  dire qu’à faire. Jamais je n’avais travaillĂ© de la sorte avec l’ex-psy. La thĂ©rapeute m’a fĂ©licitĂ© aussi pour mes capacitĂ©s d’analyse. En plus je me devais de casser ce premier cercle vicieux. Et c’était rĂ©ussi. La parole avait circulĂ© elle ferait son de se quitter elle me demande si elle peut s’entretenir avec ma psychiatre de ce qui a Ă©mergĂ©. En effet elle aimerait rediscuter avec elle sans me dire pourquoi. J’ai donnĂ© mon suis sortie soulagĂ©e d’un poids Ă©norme. J’ai mĂȘme Ă©prouvĂ© le besoin de me gratifier en passant Ă  la boulangerie oĂč j’ai achetĂ© un pain au chocolat. Papa m’a appelĂ© dans la soirĂ©e. Il avait eu ma psychiatre au tĂ©lĂ©phone. Finalement elle pense que c’est une bonne idĂ©e que je sois chez moi et non plus Ă  l’hĂŽtel. D’autre part elle a validĂ© son organisation avec Pilar. Il m’a senti plus en forme que d’habitude, il s’en est rĂ©joui. Du coup il m’a invitĂ© demain Ă  l’usine car le comitĂ© d’entreprise a organisĂ© une soirĂ©e dĂ©guisĂ©e. Cela ne devrait pas se finir tard car elle commence Ă  18 heures pour permettre aux enfants de venir aussi. Si je ne me sens pas bien JosĂ© me raccompagnera. Mais il pense que ça me fera du bien de me changer les idĂ©es et voir un peu de monde. Je lui ai alors demandĂ© s’il y avait un thĂšme. Aucun car c’est bon enfant. Je devais avoir gardĂ© le smoking et le nƓud papillon que j’avais pour le mariage d’Anne. Cela ferait l’affaire. J’avais Ă  moitiĂ© envie d’y aller mais je n’avais pas envie de contrarier papa. En effet il se dĂ©menait beaucoup pour moi et je voulais aussi le rassurer sur la portĂ©e de ses efforts. Secrets de famille chapitre 21 Enfin !– Comment ça Jade ?– Ma tante a enfin trouvĂ© la bonne psy.– C’est clair que ce n’est pas la mĂȘme pointure que l’autre charlot. Elle au moins elle l’aide Ă  faire les bons liens.– En revanche avec sa psychiatre les rapports me semblent assez tendus. On dirait que ma tante l’apprĂ©cie moyen.– Oui. Mais en mĂȘme temps ta tante est suicidaire, la psychiatre ne doit pas la laisser se complaire lĂ -dedans.– Ah bon tu trouves qu’elle se complait lĂ -dedans Camille ?– Ce n’est pas ce que je voulais dire. PlutĂŽt qu’elle est fascinĂ©e par ses idĂ©es morbides. Tous ses Ă©crits personnels tournent autour de ça.– Peut-ĂȘtre parce qu’on n’a jamais Ă©tĂ© suicidaires toi et moi. On ne sait pas ce qu’est la dĂ©pression.– C’est vrai tu as raison. Comme tout le monde on a des hauts et des bas mais on n’a pas subi les traumatismes de ta tante.– Elle pourrait aussi rester une victime. Or tu remarqueras qu’elle est sincĂšre avec sa souffrance car elle cherche Ă  s’en dĂ©barrasser. MĂȘme si elle a honte elle la surmonte pour s’en sortir.– Jade tu as mis les bons mots. C’est pour cela que son rĂ©cit nous touche. On va aussi enfin savoir ce qui s’est passĂ© ce 5 fĂ©vrier 1992. »Mercredi 5 fĂ©vrier 1992 – SOIRÉE DÉGUISÉEToute la journĂ©e j’ai Ă©tĂ© ambivalente avec cette soirĂ©e. Un coup j’avais envie d’y aller, l’autre coup non. Revoir du monde m’angoissait car je ne me sentais pas prĂȘte. Je commençais mĂȘme Ă  regretter de m’ĂȘtre engagĂ©e auprĂšs de papa. D’ailleurs j’ai failli l’appeler pour me dĂ©commander. J’ai pris des anxiolytiques et j’ai pu me dĂ©tendre un peu. Je suis restĂ©e au lit une bonne partie de la journĂ©e. J’ai repensĂ© Ă  la sĂ©ance d’hier. Mon ex-psy avait raison, je partais de loin. MĂȘme si je rĂ©glais pas mal de choses en analyse, ce n’est pas pour ça que ma mĂšre m’aimera plus ou me permettra d’exister. Est-ce que je n’étais pas en train de me bercer d’illusions et une nouvelle fois faire fausse route ?JosĂ© est venu me chercher Ă  17 h 45. Il m’a complimentĂ© sur ma tenue. En fait je n’avais plus l’habitude qu’on me porte un autre regard que celui de la haine. Du coup ça m’a plongĂ© dans une profonde tristesse. Pourtant j’aime bien effet c’est lui qui m’emmĂšne Ă  tous mes rendez-vous Ă  l’hĂŽpital. Il est le seul Ă  ĂȘtre au courant car papa n’a pas voulu que ça se sache. Parfois il m’attend si papa lui en a donnĂ© l’ordre. D’autres fois, quand je sors de la consultation la secrĂ©taire qui a une vue sur la porte du bureau du psychiatre l’appelle. J’attends alors qu’il vienne me chercher dans la salle d’ papa JosĂ© est presqu’un membre de la famille. Ses parents sont arrivĂ©s en France avant la guerre, ils ont fui le rĂ©gime franquiste. Ce sont des espagnols. Ma grand-mĂšre paternelle les avait engagĂ©s Ă  la ferme car elle avait besoin d’ouvriers agricole pour tenir son Ă©norme exploitation hĂ©ritĂ©e de ses parents d’une part et de son mari d’autre part. Les parents de Pilar aussi. C’est comme ça qu’il a connu sa femme car ils vivaient tous ensemble. Ma grand-mĂšre les logeait sur ses terres oĂč ils avaient leur maison. Donc il a toujours connu papa qui avait 10 ans quand il est m’a racontĂ© qu’à la mort de ma grand-mĂšre paternelle il y a 15 ans, papa l’avait embauchĂ© Ă  l’usine comme homme Ă  tout faire avec sa femme qui aidait ma mĂšre. Mais je ne me souviens plus trĂšs bien de cette Ă©poque car j’ai perdu la mĂ©moire. Mais effectivement je me rappelle Pilar qui faisait le mĂ©nage Ă  la maison. En revanche ma grand-mĂšre paternelle me terrorisait Ă  cause de son caractĂšre. Et papa allait la voir Ă  reculons sous la pression de ma mĂšre qui disait qu’on devait connaitre notre grand-mĂšre. Mais j’avoue que j’étais comme mon pĂšre. Contente de la voir JosĂ© est donc venu me chercher et il avait ordre de me raccompagner si je n’allais pas bien. Il avait prĂ©vu de rester au fond de la salle oĂč je pourrais le trouver. Papa avait bien insistĂ© pour que je rentre dĂšs que j’en exprimerais le nous sommes arrivĂ©s Ă  l’usine la nuit Ă©tait dĂ©jĂ  bien tombĂ©e. Avec l’hiver le fond de l’air Ă©tait trĂšs frais et mon costume n’était pas trĂšs Ă©pais. J’ai donc Ă©tĂ© obligĂ©e de rentrer rapidement dans la salle. Le monde, le bruit et la lumiĂšre m’ont instantanĂ©ment agressĂ©e. Je n’avais plus l’habitude d’une telle enfants excitĂ©s courraient partout. Il y avait de la musique et au fond de la salle oĂč s’était installĂ© JosĂ©, un immense buffet froid. Charcuterie, pain, cruditĂ©s, il y en avait tellement que je ne pourrais pas tout citer. Quelqu’un que je ne connaissais pas m’a proposĂ© un vin chaud que j’ai refusĂ©. En effet avec les mĂ©dicaments j’évite. Aussi j’ai pris une eau gazeuse. Ensuite j’ai regardĂ© la salle, les gens. Tout me paraissait irrĂ©el, je me demandais aussi ce que je faisais lĂ . Puis papa m’a aperçu et il est venu me voir pour savoir comment j’allais. Il m’a expliquĂ© qu’un concours avait Ă©tĂ© organisĂ©. Un jury allait dĂ©signer le meilleur dĂ©guisement de la soirĂ©e est-ce que je voulais y participer ? J’ai dĂ©clinĂ© et il n’a pas insistĂ©. J’ai vu aussi maman dans la salle mais elle a fait mine de ne pas me reconnaitre. C’était violent mais je l’ai la salle il y avait un photographe. Le comitĂ© d’entreprise pour financer la tombola comptait revendre les clichĂ©s. C’était ainsi l’occasion pour des familles d’avoir des souvenirs oĂč tout le monde est rĂ©uni sur la mĂȘme photo. Ils Ă©taient donc sĂ»r de les Ă©tait trĂšs entourĂ©, ça contrastait avec ma solitude. En effet personne ne m’a adressĂ© la parole sauf pour me proposer une boisson. Je me revoyais potiche Ă  mon comitĂ© technique, c’était horrible de se sentir aussi mal. JosĂ© est venu me proposer une assiette de charcuterie mais je n’avais pas faim. Je l’ai vu ensuite parler Ă  l’oreille de fini par aller me mettre dans un coin de la salle et je regardais passivement le dĂ©filĂ© organisĂ© pour sĂ©lectionner le meilleur dĂ©guisement. C’est alors que papa m’a rejoint accompagnĂ©e d’une femme blonde en pyjama de soie que je n’ai pas reconnu tout de suite Ă  cause de la teinture peroxydĂ©e. C’était Laurence ! Ses parents travaillaient toujours Ă  l’usine et le fils de Laurence qui avait 5 ans participait au papa rassurĂ© de me savoir enfin moins seule Ă  la soirĂ©e nous a laissĂ© ensemble. ImmĂ©diatement j’ai Ă©tĂ© troublĂ©e de la revoir et elle aussi d’ailleurs. Depuis que nous nous Ă©tions quittĂ©es 12 ans plus tĂŽt, je l’avais Ă  peine revue. Nous avions pris des voies diffĂ©rentes au lycĂ©e. Laurence m’a racontĂ© qu’elle s’était mariĂ©e et avait un fils. Son mari tenait la librairie en ville et ils vivaient bien grĂące aux livres scolaires. Avec un lycĂ©e et un collĂšge c’était presque une rente de Laurence a voulu savoir ce que j’étais devenue. J’ai Ă©tĂ© assez succincte et j’ai surtout parlĂ© de mes problĂšmes de travail. Elle a aussi voulu savoir si j’étais mariĂ©e. Je lui ai souri. Non je suis toujours lesbienne et cĂ©libataire. C’est Ă  ce moment-lĂ  que le photographe nous a demandĂ© de poser mari est venu nous rejoindre. Elle nous a prĂ©sentĂ©. Moi comme sa meilleure amie Ă  l’adolescence et fille du patron de l’usine. Apparemment il ne savait rien de l’histoire car il Ă©tait plutĂŽt content de ces retrouvailles pour sa femme. Puis il m’a appris que Laurence ne travaillait pas malgrĂ© une licence en lettres classiques. Elle l’aidait Ă  la librairie mais surtout en bonne mĂšre se consacrait entiĂšrement Ă  son fils. Il m’a ensuite exaspĂ©rĂ© en la prenant par la taille et en l’embrassant dans le cou, en m’étalant son bonheur Ă  la figure il me renvoyait Ă  ma solitude. Puis il m’a appris que Laurence venait tous les mercredis au village pour voir ses parents afin qu’ils profitent de leur alors que j’ai senti un malaise arriver. J’avais des sueurs froides, les oreilles qui bourdonnaient et une terrible envie de vomir. Je me suis prĂ©cipitĂ©e dehors car je pensais que l’air me ferait du bien. Mais je n’en ai pas eu le temps. Je me suis Ă©croulĂ©e Ă  terre et j’ai perdu connaissance. Je me suis ainsi rĂ©veillĂ©e Ă  l’infirmerie de l’usine sur un lit brancard. Autour de moi papa qui chassait les indiscrets et Laurence qui m’épongeait le front. J’avais toujours des nausĂ©es. Quand j’ai repris connaissance papa m’a demandĂ© si je voulais qu’on appelle les pompiers pour aller Ă  l’hĂŽpital. En fait j’avais dĂ» faire un malaise hypoglycĂ©mique car je n’avais rien mangĂ© de la journĂ©e. Papa qui avait besoin de se sentir actif est parti me chercher une assiette remplie de nourriture et du coca. Effectivement aprĂšs avoir mangĂ© je me suis sentie a alors appelĂ© JosĂ© pour qu’il me raccompagne. Ensuite palabres. Laurence voulait venir avec moi afin de s’assurer que tout irait bien. Son mari a eu l’air d’apprĂ©cier moyen de s’occuper de son fils. C’est alors que la mĂšre de Laurence s’est proposĂ©e pour le garder et lui pourrait rentrer. Quant Ă  Laurence elle dormirait chez ses parents pour une fois. Papa pour clore le dĂ©bat rassura le mari. JosĂ© viendrait chercher Laurence et son fils demain matin au domicile de ses parents et l’enfant serait Ă  l’heure Ă  l’école effet papa savait que la psychiatre risquait de lui demander des comptes avec la gestion de ce malaise si jamais ça tournait mal. En plus ça l’arrangeait bien que je ne reste pas seule. Il savait aussi quelle relation j’avais eu avec Laurence adolescente. Me l’offrait-il sur un plateau ? Alors que je sortais des toilettes oĂč Laurence m’avait accompagnĂ©e il m’a adressĂ© un clin d’Ɠil complice. Il m’a embrassĂ© sur la joue et souhaitĂ© une bonne fin de soirĂ©e alors qu’il Ă©tait tout juste 20 JosĂ© nous a raccompagnĂ© Ă  la maison. Je lui ai proposĂ© de rentrer boire un cafĂ© mais il a refusĂ©. Laurence lui a dit de retourner Ă  la fĂȘte. Elle se dĂ©brouillerait seule pour rentrer chez ses parents car leur maison Ă©tait Ă  peine 300 mĂštres de lĂ . Il ne s’est pas fait prier car il voulait retourner s’amuser et boire. Et attendre dans la voiture avec le froid de l’hiver ne l’emballait pas non nous sommes donc retrouvĂ©es seules chez moi. Elle a retirĂ© son manteau et en dessous elle Ă©tait dĂ©jĂ  en pyjama. Quand je lui ai fait remarquer que demain elle aurait l’air bĂȘte de rentrer chez elle ainsi, elle m’expliqua qu’elle s’était costumĂ©e chez ses parents. Aussi je ne devais pas m’inquiĂ©ter. Puis Laurence s’est approchĂ©e de moi et est venue m’embrasser. Je l’ai repoussĂ©e en lui demandant Ă  quel jeu elle jouait ? Je lui ai rappelĂ© comment s’était terminĂ© notre relation et en plus maintenant elle Ă©tait mariĂ©e. Elle m’a alors expliquĂ© qu’elle Ă©tait mal mariĂ©e et qu’elle aimait toujours les femmes. Elle avait cĂ©dĂ© Ă  la pression sociale et son dĂ©sir de maternitĂ© avait eu raison de son Ă©panouissement personnel. En fait elle ne m’avait jamais oubliĂ©e et m’a mĂȘme confiĂ© qu’elle se masturbait souvent en pensant Ă  moi. Charmant ! Et moi je l’avais remplacĂ©e ? Je n’ai pas voulu m’étaler sur ma vie mais je lui ai confirmĂ© ce qu’elle avait envie d’entendre. Moi non plus je ne l’avais pas oubliĂ©e et n’avais pas fait le deuil de cette relation. C’est ainsi qu’on s’est retrouvĂ© nues dans ma chambre Ă  nous embrasser et caresser comme des adolescentes. Cela me faisait bizarre d’ĂȘtre lĂ  excitĂ©e avec Laurence qui l’était tout autant que moi. Elle Ă©tait en plus dans une forme d’urgence alors que j’aurais voulu prendre mon temps. En effet avec les mĂ©dicaments ma libido est au ralenti. On s’est donc caressĂ© et ensuite Laurence a voulu faire l’amour. Cela a Ă©tĂ© un fiasco. Elle a joui rapidement et moi je n’y suis pas arrivĂ©e. Elle en devenait mĂȘme agressive avec moi car ça ne venait pas malgrĂ© ses efforts. Le frottement devenait aussi douloureux alors je lui ai demandĂ© d’arrĂȘter. Je n’ai pas voulu simuler et je lui ai donc dis la vĂ©ritĂ©. J’étais en dĂ©pression et je prenais des traitements. En fait elle le savait car elle avait vu les cicatrices sur mes poignets. Elle attendait que j’en voulu la retenir pour un moment plus tendre mais elle a sautĂ© dans son pyjama. En fait elle avait eu ce qu’elle voulait. Avant de partir elle m’a demandĂ© mon numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone. Elle m’appellerait car elle voulait qu’on se revoie. Une fois partie, j’ai pleurĂ©. PleurĂ© sur un amour mort et qui le resterait. Laurence Ă©tait un fantĂŽme du passĂ©. Il n’y avait aucun avenir possible entre nous et ce n’est pas ce type de relation que je voulais. J’avais donnĂ© merci !Le lendemain papa m’a appelĂ© pour savoir comment j’allais. Il m’a senti dĂ©pressive Ă  ma voix. Il avait pensĂ© bien faire en me demandant de rentrer avec Laurence car il savait que je l’aimais toujours. A cette phrase je me suis mise Ă  pleurer. Sans rentrer dans les dĂ©tails je lui ai racontĂ© qu’avec les mĂ©dicaments ça va Ă©tĂ© une catastrophe. Et puis elle Ă©tait mariĂ©e. En Ă©rudit qu’il Ă©tait papa m’a citĂ© Sartre Il y a d’un cĂŽtĂ© les amours nĂ©cessaires. Et de l’autre les amours contingentes. » Laurence n’avait pas de scrupules Ă  tromper son mari, je ne devais pas en avoir Ă  m’amuser un peu. Il n’y avait pas de mal Ă  se faire du bien. Nous avons alors rigolĂ© ensemble dans une sorte de complicitĂ© masculine qui m’a rappelĂ© les propos de mon ex-psy sur ma virilitĂ©. Papa a raccrochĂ© en me disant qu’il Ă©tait heureux de m’avoir entendu Ă  moi, au calme, j’ai essayĂ© de repenser Ă  Laurence. Je me suis masturbĂ©e longuement, j’ai eu du plaisir mais pas d’orgasme. Secrets de famille chapitre 22 Vendredi 7 fĂ©vrier 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRELa sĂ©ance avait pourtant bien commencĂ©. En effet ma psychothĂ©rapeute s’était entretenue avec elle. Finalement elle admet que je suis mieux chez moi qu’à l’hĂŽtel. Ensuite les mĂȘmes questions. Contrairement Ă  d’habitude j’ai acceptĂ© de rĂ©pondre de façon un peu plus dĂ©taillĂ©e. Je lui ai racontĂ© l’histoire du pain au chocolat aprĂšs la sĂ©ance. Elle m’a dit que je progressais, c’était elle a remarquĂ© que depuis le dĂ©but de l’entretien j’avais un petit sourire. Qu’est-ce qui me mettait ainsi de bonne humeur ? C’est alors que je lui ai racontĂ© la soirĂ©e costumĂ©e, le malaise, Laurence. Je l’ai vue s’agiter sur son siĂšge. Pourquoi mon pĂšre ne l’avait-il pas appelĂ©e ? Pourquoi j’avais refusĂ© d’aller Ă  l’hĂŽpital ?Je sentais l’énervement monter. J’aurais mieux fait de me taire elle n’en aurait rien su. Pensant que j’allais la calmer je lui ai fait remarquer que j’étais lĂ  devant elle, allant mieux. Et alors ça ne changeait rien Ă  la situation ! En fait je ne comprenais pas ce qui la contrariait. Aussi j’ai osĂ© lui poser la question. Elle m’a rĂ©pondu que je n’étais pas en arrĂȘt de travail pour prendre du bon temps. Cette histoire avec Laurence Ă©tait vouĂ©e Ă  l’échec ! Provocante je lui ai demandĂ© qu’elle me change de traitement car celui-ci n’était pas trĂšs aphrodisiaque !Qu’est-ce que je n’avais pas dit lĂ  ! Elle m’a sommĂ© de rompre la relation. Mais pour qui se prenait-elle lui ai-je hurlĂ© ? Je me suis levĂ©e et suis sortie en claquant la porte. Elle m’a couru aprĂšs en me hurlant de revenir. Des infirmiers alertĂ©s par les cris sont venus Ă  sa rescousse. En deux temps trois mouvements j’étais entourĂ©e et ceinturĂ©e. Et j’ai Ă©tĂ© emmenĂ©e dans une salle Ă  l’ psychiatre m’a dit froidement que si j’étais en Ă©tat de lui tenir tĂȘte j’étais en Ă©tat de reprendre le travail. Je l’ai traitĂ©e de salope, j’ai hurlĂ© Ă  l’abus de pouvoir. J’ai reçu une injection. AprĂšs c’est le trou noir. Papa et JosĂ© sont venus me chercher et j’ai dormi jusqu’au m’a dit que je devais prĂ©senter mes excuses Ă  la 11 fĂ©vrier 1992 – 5 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LES FEMMESLa psychothĂ©rapeute m’a demandĂ© comment j’allais. Elle Ă©tait au courant de mon clash avec la psychiatre et de l’injection d’Haldol. Elle voulait ma version des faits. Aussi je lui ai tout racontĂ©. Y compris les entretiens prĂ©cĂ©dents oĂč elle m’avait traitĂ©e de mĂ©galo et de malade difficile. En fait elle ignorait ces Ă©lĂ©ments. Le bon point c’est que j’ai rĂ©ussi Ă  sortir ma colĂšre et je ne l’ai pas retournĂ©e contre moi. Le mauvais point c’est que j’en avais encore beaucoup en psychothĂ©rapeute a tentĂ© de dĂ©samorcer le conflit. En effet la psychiatre n’avait pas Ă  me parler ainsi, c’était inutilement blessant et humiliant. Mais peut-ĂȘtre Ă©galement qu’il y avait un transfert nĂ©gatif des deux cĂŽtĂ©s. Aussi elle m’a demandĂ© comment ça se passait habituellement avec les femmes ?D’emblĂ©e j’ai annoncĂ© la couleur. Je suis lesbienne. Laurence a Ă©tĂ© mon premier et unique amour et je ne m’étais jamais remise de cette rupture que j’avais trouvĂ©e injuste. La psychiatre m’a fait remarquer que ce deuil non fait m’a traumatisĂ©e comme le suicide de l’ouvriĂšre aprĂšs. Avais-je connu d’autres deuils dans ma vie ?En dehors de ma grand-mĂšre paternelle aucun. Quels Ă©taient mes rapports avec ma grand-mĂšre ? Etais-je proche d’elle ? En fait je ne la connaissais pas trop, elle est morte j’avais 12 ou 13 ans, c’est Ă  peine si je m’en souviens. En plus nous allions peu la voir alors que gĂ©ographiquement elle Ă©tait Ă  cĂŽtĂ©. Mais c’est mon pĂšre qui n’y tenait pas trop alors que ma mĂšre au contraire l’y j’y allais ça se passait comment ? J’avais horreur d’y aller car ma grand-mĂšre Ă©tait une maitresse-femme imposante et autoritaire. Son mari avait Ă©tĂ© gazĂ© durant la premiĂšre guerre mondiale. Elle l’avait Ă©pousĂ©e elle en avait 15, c’était en 1919. Mes arriĂšre-grands-parents des deux cĂŽtĂ©s avaient des terres et une ferme et pour Ă©viter le dĂ©membrement, ils avaient arrangĂ© ce mariage. C’était donc un mariage arrangĂ© ? Oui mais c’était normal Ă  l’époque. La psychothĂ©rapeute me fait aussi remarquer le jeune Ăąge de ma grand-mĂšre. Quel Ăąge avait son mari ? Au moins dix ans de plus. Et comme il avait Ă©tĂ© gazĂ© j’ai toujours entendu dire qu’il ne pouvait plus travailler Ă  la ferme. C’est pourquoi ils avaient des ouvriers. Souvent des espagnols qui avaient fui Franco. Est-ce que j’ai connu mon grand-pĂšre ? Non et je ne sais mĂȘme pas quand est-ce qu’il est mort. Mon pĂšre ne parle jamais de son pĂšre. La psychothĂ©rapeute m’incite Ă  poser des questions Ă  mon pĂšre car vraisemblablement il me manque des Ă©lĂ©ments pour me repĂ©rer dans ma gĂ©nĂ©alogie. Elle me fait aussi remarquer que dans ma famille il y a une lignĂ©e de femmes fortes. Ensuite elle revient sur les femmes en gĂ©nĂ©ral. Est-ce qu’aprĂšs Laurence j’ai fait d’autres rencontres ? Oui. Nombreuses mĂȘme mais aucune n’a comptĂ©. Elle m’a demandĂ© comment ça se passait pour que ça ne compte j’habitais en rĂ©gion parisienne, le week-end je sortais en boites ou dans des bars lesbiens. C’étaient des rencontres d’un soir. A l’hĂŽtel, dans les toilettes ou ma voiture c’est selon. Juste des rapports sexuels brefs, sans amour et sans lendemain. Je ne m’aimais pas assez pour cela. Et Laurence m’avait brisĂ©e intĂ©rieurement. Mon cƓur Ă©tait devenu sec. Mon ancien psy disait que j’avais le caractĂšre viril. En cela il avait tout Ă  fait psychothĂ©rapeute est revenue alors sur Laurence. Avais-je l’intention de la revoir ? J’aimerais bien mais avec le traitement c’est difficile. Difficile comment ? Je me suis tortillĂ©e de gĂȘne sur ma chaise. J’ai racontĂ© comment s’était dĂ©roulĂ© la soirĂ©e avec Laurence. En effet le traitement a des consĂ©quences sur la libido mais dans ce que je dĂ©crivais j’en avais eu envie. Oui bien sĂ»r. Elle m’a demandĂ© si je me donnais du plaisir. Re gĂȘne. Oui. Et comment ça se passait toute seule sans la pression. En fait j’avais du plaisir mais pas d’orgasme. Elle m’a expliquĂ© qu’on pouvait changer de molĂ©cules, il y a des antidĂ©presseurs qui n’ont pas ces effets. J’ai alors fait remarquer que je me voyais mal redemander Ă  la psychiatre un changement de traitement surtout qu’elle Ă©tait dĂ©favorable Ă  ma relation avec psychothĂ©rapeute n’était pas du mĂȘme avis. Avoir des pulsions de vie qui se remettent en route quand des pulsions de mort sont Ă  l’Ɠuvre, c’est le combat d’Eros contre Thanatos. Des pulsions essentielles chez l’homme et thĂ©orisĂ©es par Freud. Pour elle au contraire, c’est Ă  encourager. Laurence et moi sommes deux adultes consentantes, la psychothĂ©rapie ne s’embarrasse pas de la morale. Que Laurence soit mariĂ©e n’est pas un m’a encouragĂ©e dans mes pratiques solitaires, je devais me rĂ©approprier mon corps et mon plaisir. Adviendra ce qu’il adviendra avec Laurence. En rentrant je me suis masturbĂ©e. J’ai eu du plaisir mais pas d’orgasme. J’en ai aussi profitĂ© pour explorer d’autres zones. Vendredi 14 fĂ©vrier 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREDrĂŽle de Saint-Valentin. J’ai prĂ©sentĂ© mes excuses Ă  la psychiatre. Elle s’était une fois elle a Ă©tĂ© moins dirigiste. Pas de questions sur mon appĂ©tit ou mon sommeil. Elle m’a en revanche demandĂ© si j’avais revu Laurence. Non, d’ailleurs elle ne m’avait pas rappelĂ© non n’ai pas eu besoin d’aborder le traitement, c’est elle qui en a parlĂ©. Soit elle baisse les doses, soit elle change de molĂ©cules. Mais si les nouvelles molĂ©cules ont moins d’effets secondaires elles ont aussi moins d’effets principaux. Je sentais que ça la crispait de devoir revoir sa copie avec moi. NĂ©anmoins ma thĂ©rapeute avait dĂ» ĂȘtre convaincante. Nous avons convenu de baisser les doses ainsi on pourrait les remonter si ça n’allait pas. Cela s’effectuerait par palier, on Ă©tait vendredi, si je devais dĂ©compenser, ce ne serait pas avant lundi. J’ai dĂ» lui promettre d’appeler si je sentais revenir au galop mes idĂ©es suicidaires. Lundi 17 fĂ©vrier 1992 – APPEL DE LAURENCEJe regardais Ă  la tĂ©lĂ©vision le patinage artistique. En effet c’étaient les Ă©preuves de danse par couple aux jeux olympiques d’hiver d’Albertville. Non pas que je sois fan mais parce qu’en dehors de la tĂ©lĂ©vision je n’ai pas grand-chose pour m’occuper. Je ne peux toujours pas le tĂ©lĂ©phone a sonnĂ©. C’était Laurence. Elle chuchotait car son mari Ă©tait dans la piĂšce Ă -cĂŽtĂ©. Elle m’annonçait que mercredi elle emmenait son fils chez ses parents et qu’elle aimerait me voir chez moi. 14 heures ça me convenait ? J’ai dit oui. Je me suis remise devant la tĂ©lĂ©vision. Quand je me suis couchĂ©e j’ai rĂ©alisĂ© que Laurence venait mercredi. C’est alors que j’ai ressenti une envie que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Je me suis masturbĂ©e. J’ai eu du plaisir et puis un orgasme puissant m’a submergĂ©. C’est alors que j’ai poussĂ© un cri dĂ©chirant animal et primal. Celui que j’avais ressenti en thĂ©rapie et qui tapi dans ma gorge se libĂ©rait enfin. J’ai pleurĂ© de douleur, de bonheur et de chagrin. Mardi 18 fĂ©vrier 1992 – 6 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LAURENCEJ’ai commencĂ© la sĂ©ance par l’appel de Laurence. J’étais Ă  la fois excitĂ©e et angoissĂ©e de la voir, c’était un sentiment poisseux. La thĂ©rapeute m’a demandĂ© ce que j’attendais de ce rendez-vous. En dehors d’une relation sexuelle je ne voyais pas trop. En effet Laurence Ă©tait mariĂ©e, elle n’allait pas quitter son mari encore moins s’assumer. Alors pourquoi entreprendre une relation que je savais par avance condamnĂ©e ? Il y a eu un blanc de ma part. De toute maniĂšre je pouvais aussi dire ça de la relation avec ma mĂšre qui Ă©tait d’avance condamnĂ©e puisque je n’étais pas psychothĂ©rapeute a voulu savoir ce qui m’avait Ă©tĂ© racontĂ© de ma conception et de ma naissance. J’ai repris ce que j’avais dit dans ma prĂ©cĂ©dente analyse. Ma mĂšre avait fait une sĂ©vĂšre dĂ©pression du post-partum et cela avait eu pour consĂ©quence la fin du couple conjugal remplacĂ© par le couple parental. Elle me fit remarquer que je n’étais pas Ă  ma place de petite fille avec les confidences de mes parents sur leur sexualitĂ©. C’était leur affaire pas la mienne. Depuis ma naissance je suis entretenue dans une confusion des places et des rĂŽles. Certes je n’avais pas Ă©tĂ© dĂ©sirĂ©e ni n’avais demandĂ© Ă  vivre. Mais pour quelqu’un qui Ă©tait si peu investie au dĂ©part, j’ai tout de mĂȘme dĂ©pensĂ© beaucoup d’énergie pour me maintenir en vie. Mon enfance et mon adolescence ont Ă©tĂ© une succession de traumatismes parce que les dĂ©s avaient Ă©tĂ© pipĂ©s d’ effet je n’étais pas nĂ©e que les carottes Ă©taient dĂ©jĂ  cuites. Cependant malgrĂ© tout je me suis accrochĂ©e Ă  la vie. Les pulsions sadiques de ma mĂšre ne m’ont pas totalement mon homosexualitĂ© la fait rager Ă  plus d’un titre. C’est ma façon de lui Ă©chapper, mon espace de libertĂ© sur lequel elle n’a pas de prise. MĂȘme si on a par le passĂ© cherchĂ© Ă  dĂ©truire ma fĂ©minitĂ©, intĂ©rieurement je la prĂ©serve avec mes relations aux en revenons Ă  Laurence. Qu’est-ce que j’en attends ? J’ai racontĂ© alors qu’à la suite de son appel tĂ©lĂ©phonique j’ai eu un orgasme profond et s’en est suivi un long cri libĂ©rateur. Quand on touche le fond il ne reste qu’une option. Taper violemment du pied sur le sol pour remonter Ă  la surface. L’énergie sexuelle est la premiĂšre Ă©nergie pour donner la vie, je ne dois pas l’oublier a conclu la m’a souhaitĂ© un bon mercredi avec Laurence. D’en profiter dans le ici et maintenant. Secrets de famille chapitre 23 Le premier cahier venait de s’achever sur ces mots. Jade se leva pour le dĂ©poser sur la table basse. C’est alors que sans se parler dans un mĂȘme Ă©lan elles se mirent nues et se jetĂšrent l’une sur l’autre en se caressant frĂ©nĂ©tiquement. Camille attira Jade Ă  elle pour s’allonger sur le canapĂ©. Elles firent l’amour sauvagement et jouirent quasi ensemble. Je n’en pouvais plus Jade !– Et moi donc, j’avais une envie de toi.– A quel moment ça t’a pris ?– Quand elle a couchĂ© avec Laurence.– Moi aussi.– Je viens de voir l’heure. Tu ne veux pas qu’on mange et qu’ensuite on monte dans ta chambre refaire l’amour plus tranquillement. Sinon je ne te garantis pas Camille de rester de marbre dans la lecture ensuite. – D’accord ! »Mercredi 19 fĂ©vrier 1992 – L’AMOUR AVEC LAURENCELaurence a Ă©tĂ© ponctuelle. Ses parents Ă©taient ravis d’avoir leur petit-fils, ils n’étaient pas pressĂ©s qu’elle revienne trop tĂŽt de chez moi. Ils l’ont mĂȘme encouragĂ©e Ă  reprendre la relation. En effet mĂȘme si mon pĂšre ne veut pas que ça se sache tout le monde est au courant de ma dĂ©pression. Et surtout son inquiĂ©tude est visible de tous. Bref les parents de Laurence sont passĂ©s Ă  autre chose depuis notre adolescence. L’eau a coulĂ© sous les ponts m’a dit la semaine derniĂšre Laurence Ă©tait trĂšs excitĂ©e. Elle a voulu qu’on fasse l’amour tout de suite. Je n’ai pu m’empĂȘcher de lui demander pourquoi elle Ă©tait aussi affamĂ©e de sexe. C’était uniquement avec moi ou elle Ă©tait aussi comme ça avec son mari. En fait je ne voulais pas le montrer mais j’étais dĂ©jĂ  jalouse de m’a rĂ©pondu qu’elle Ă©tait frigide avec les hommes. D’ailleurs quand elle faisait l’amour avec son mari, elle fantasmait sur les femmes. Elle n’avait du plaisir qu’en s’en donnant sinon elle ne ressentait rien. Aussi elle Ă©tait en manque et depuis qu’elle me savait dans les environs elle Ă©tait comme une folle. En particulier elle ne se reconnaissait plus car elle se masturbait de maniĂšre compulsive. La semaine Ă©coulĂ©e a Ă©tĂ© un enfer pour elle. J’ai rigolĂ© car je lui ai racontĂ© que moi aussi j’ai eu une activitĂ© solitaire plus chargĂ©e que d’habitude. C’est alors que j’ai retrouvĂ© Laurence, celle de mon adolescence. J’ai ressenti le mĂȘme amour, la mĂȘme envie. Elle aussi se reconnectait Ă  cette pĂ©riode. Je lui ai dit que je voulais prendre tout mon temps car mon traitement avait Ă©tĂ© adaptĂ©, j’avais envie d’elle et pourrais jouir. Je voulais aussi qu’on refasse connaissance. On s’est dĂ©shabillĂ© et on s’est caressĂ©. Le dos, les Ă©paules, les seins, les fesses. On laissait le dĂ©sir monter. Ni l’une ni l’autre n’était pressĂ©e. Les sensations venaient de loin. Puis on s’est embrassĂ© collĂ©es l’une Ă  l’autre. C’était bon. J’avais oubliĂ© combien Laurence embrassait bien. On s’abandonnait avec dĂ©lice quand je l’ai entendu pousser un petit gĂ©missement. Elle avait joui comme ça sans que je la touche. J’en ai Ă©tĂ© Ă©mue et m’a demandĂ© d’attendre un peu avant de continuer. Je l’ai prise dans mes bras. J’étais bien. Cela suffisait Ă  mon bonheur. La souffrance s’était envolĂ©e. Laurence m’a demandĂ© Ă  quoi je pensais. J’ai rĂ©pondu Ă  rien. Elle s’est mise sur le cĂŽtĂ© puis m’a caressĂ©e lentement. J’étais lascive et passive, je n’avais pas envie de prendre le contrĂŽle ni d’ĂȘtre active pour une fois. Comme on s’était arrĂȘtĂ© Ă  la demande de Laurence mon excitation Ă©tait retombĂ©e. Je lui en fait la remarque car la derniĂšre fois ça l’a rendu agressive que je sois lente Ă  venir. Elle m’a rĂ©pondu laisse toi faire, tu en as envie ! ». Elle m’a embrassĂ© et est venue me chevaucher. J’ai n’a pas vu le temps passer. On a fait plusieurs fois l’amour. Puis on a entendu le tĂ©lĂ©phone, c’étaient les parents de Laurence qui se demandaient ce qu’on bien. On a eu toutes les peines du monde Ă  se quitter. On s’est dit Ă  mercredi prochain. J’étais dans ma bulle. Je n’ai pas Ă©prouvĂ© le besoin de me masturber dans la soirĂ©e car j’étais repue d’amour et de sexe. Je reprenais goĂ»t Ă  la vie grĂące Ă  21 fĂ©vrier 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREJ’étais sur un petit nuage en arrivant Ă  l’entretien mais j’en suis vite redescendue. En effet je n’ai pas pu cacher mon bonheur d’avoir retrouvĂ© Laurence. La psychiatre m’a rembarrĂ© sĂšchement. Si avoir des relations sexuelles guĂ©rissait de la dĂ©pression ça se saurait !Elle me remet en garde contre cette relation qu’elle juge inappropriĂ©e. Cependant je me garde bien de lui livrer le fond de ma pensĂ©e car je n’ai pas envie d’une nouvelle elle me demande si j’ai rĂ©flĂ©chi Ă  mon avenir professionnel. Non. Eh bien je devais commencer Ă  m’y mettre. Par ailleurs elle m’a annoncĂ© que la sĂ©curitĂ© sociale l’avait suivie sur sa demande de congĂ©s de longue maladie. Il me faudrait mettre Ă  profit ce temps pour construire un projet personnel et elle ne me trouvait pas trĂšs motivĂ©e elle me blessa une nouvelle fois avec une remarque dĂ©sobligeante. En particulier elle me trouvait plus prompte Ă  avoir des rapports sexuels que des idĂ©es pour m’en sortir. Aussi je lui ai demandĂ© si mon homosexualitĂ© lui posait un problĂšme. Elle a eu l’air surpris de ma rĂ©flexion et offusquĂ©e nia que ça puisse avoir une influence sur ses propos. Mais quand mĂȘme, pourquoi m’agresser alors que la thĂ©rapeute m’encourageait dans cette relation. Ah bon ? Elle n’était pas au alors repris les propos sur Eros et Thanatos. Je n’étais plus non plus une ado. Je savais que la relation avec Laurence Ă©tait sans issue. Mais reprendre goĂ»t Ă  la vie de cette maniĂšre Ă©tait quand mĂȘme plus agrĂ©able que par des longues sĂ©ances de thĂ©rapie. C’est alors qu’elle a fendu l’armure. En fait elle s’inquiĂšte beaucoup pour moi car elle est au courant pour le viol. Mon ex-psy l’a dit Ă  la premiĂšre psy qui l’a mis dans mon dossier. Elle sait aussi que Laurence est manipulatrice et qu’elle est en capacitĂ© de me dĂ©truire car je vais m’accrocher tellement je me sens seule. Quand elle aura fini de jouer avec moi elle utilisera mes fragilitĂ©s pour me pousser de nouveau au suicide. Je suis sa l’ai alors remerciĂ©e de son honnĂȘtetĂ©. En effet c’était plus clair ainsi. Elle aimerait que je me protĂšge mieux de Laurence. Je lui ai rĂ©pondu que j’y 25 fĂ©vrier 1992 – 7 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LAURENCE ENCOREJ’ai racontĂ© mon aprĂšs-midi avec Laurence sans trop rentrer dans les dĂ©tails. En fait j’ai juste dit qu’on s’était retrouvĂ©es et aimĂ©es et que j’avais eu beaucoup de plaisir. Mais j’ai surtout parlĂ© de l’entretien avec la psychiatre. Elle Ă©tait contente qu’on ait pu se parler. Nous avions eu un mauvais dĂ©part toutes les deux. Effectivement, je l’avais mal jugĂ©e et je regrettais aussi l’épisode de l’insulte. La psychothĂ©rapeute m’a fait rire en disant que la souffrance quand elle sortait ce n’était pas dans la dentelle, les pleurs sont accompagnĂ©s de morve. Mais ce qui comptait c’était que j’accepte de me faire aider. Ainsi nous avons reparlĂ© de Laurence. De sa position perverse quand elle m’avait sĂ©duite pour ensuite me transformer en bouc Ă©missaire alors qu’elle avait assistĂ© Ă  ma lapidation chez elle. Elle connaissait donc mes fragilitĂ©s mais n’hĂ©sitait pas Ă  les utiliser contre moi pour en tirer un bĂ©nĂ©fice personnel. Laurence voulait le beurre et l’argent du beurre. La respectabilitĂ© et l’amour voyou. Et si ça tourne mal elle m’accusera de l’avoir entrainĂ©e. Elle se victimisera. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas tourner la page ? Parce que Laurence Ă©tait la seule personne qui m’avait aimĂ© et qui m’aimait. Je ne me sentais pas assez aimable aux yeux des autres. D’ailleurs en thĂ©rapie j’avais dĂ©jĂ  travaillĂ© dessus. DĂšs qu’il y a plus de deux personnes je me transforme en bouc Ă©missaire. C’était encore un cercle vicieux dont je devais me puis lĂ  en ce moment j’ai besoin de ça. Qu’est-ce que j’appelle ça ? J’avais besoin de faire l’amour, je me sentais en vie. Et puis je connaissais Laurence, c’était plus facile aussi car ça demande de l’énergie et de se sentir un minimum bien pour faire connaissance. En puis il se passait quelque chose de nouveau avec Laurence. Et quoi ? D’habitude quand je fais l’amour avec une femme je suis trĂšs active, c’est moi qui mĂšne le rapport de bout en bout. Ma partenaire est passive. Et avec Laurence je me donne le droit d’ĂȘtre passive, j’utilise ma dĂ©pression pour le faire. Et c’est comment ? Eh bien ça me donne encore plus de plaisir que lorsque je domine ma partenaire. Je suis soumise et j’aime ça. Cela ne m’angoisse mĂȘme pas ! Vous en pensez quoi de ce qui vous arrive ? J’ai des pulsions masochistes certainement. Non, vous dĂ©couvrez et explorez votre fĂ©minitĂ©, c’est ce que vous appelez votre passivitĂ©. Vous vous mettez en position fĂ©minine pendant l’amour et vous en jouissez. Elle a arrĂȘtĂ© la sĂ©ance sur ses mots alors que j’étais rouge comme une pivoine. Elle m’a serrĂ© longuement la main au moment de partir en me souriant. Secrets de famille chapitre 24 Je ne l’aime pas du tout cette Laurence Camille ! Et toi ?– Moi non plus ! D’ailleurs personne ne peut la voir. Aucune des psys.– Elle n’a quand mĂȘme pas beaucoup d’amour propre ta tante pour la reprendre. Moi je l’aurais envoyĂ© se faire voir.– C’est lĂ  que tu te rends compte Ă  quel point elle allait mal. En attendant sa thĂ©rapeute la fait bien avancer. Je trouve ces sĂ©ances bien plus intĂ©ressantes que les prĂ©cĂ©dentes.– Tu sens qu’elle a envie qu’elle s’en sorte et ne plaque pas ses vĂ©ritĂ©s comme l’autre. Je le trouvais pĂ©nible de toujours en revenir Ă  ses parents alors qu’il n’y avait pas que ça dans sa vie.– Comment tu la vois la suite Camille ? – Avec ta tante mieux vaut s’en tenir Ă  la lecture tellement elle est surprenante ! »Mercredi 26 fĂ©vrier 1992 – JE SUIS LESBIENNEJ’avais hĂąte de retrouver Laurence pour nos jeux sexuels. D’ailleurs elle n’avait pas franchi la porte qu’on Ă©tait nues dans la avons refait l’amour comme la derniĂšre fois car Laurence avait remarquĂ© que certaines positions me plaisaient plus que d’autres. Elle a voulu me pĂ©nĂ©trer mais je n’étais pas prĂȘte. Elle a insistĂ© et je lui ai fait remarquer qu’elle Ă©tait lourde. Ensuite elle s’est excusĂ©e, elle m’aime tellement qu’elle a envie de fusionner avec moi. Finalement j’ai repris mon rĂŽle actif avec elle quand nous avons refait l’amour tout de suite aprĂšs. Elle avait aussi apportĂ© un gode. C’était nouveau pour moi. Cependant j’ai refusĂ© de m’en servir. En effet je suis lesbienne, j’ai des doigts, une langue, qu’est-ce que j’en ai Ă  faire d’un bout de plastique. Elle m’a alors montrĂ© comment elle s’en servait. Pour une femme frigide avec les hommes je l’ai trouvĂ©e bien excitĂ©e avec son engin. En jouissant elle a eu une grimace que je ne lui connaissais pas. J’étais aussi en colĂšre car elle m’avait exclu de sa jouissance et me punissait avec son orgasme qu’elle se donnait sans m’y associer. Elle me ramenait Ă  ma condition de femme privĂ©e de phallus. A cet instant j’ai eu envie de la jeter dehors ! Mais je me suis partant elle m’a laissĂ© 4 photos. Une de nous Ă  la soirĂ©e costumĂ©e. Et trois d’elle. Comme cela si j’avais des envies je pourrais me servir des photos pour assouvir mes fantasmes. J’ai Ă©tĂ© de marbre quand elle me les a offertes. Cache ta joie » m’a-t-elle dit. Ensuite elle m’a embrassĂ©e en me murmurant Ă  l’oreille qu’elle penserait Ă  moi quand elle ferait l’amour avec son mari. Je ne sais pas si ce sont les derniĂšres sĂ©ances avec les psys qui ont calmĂ© mes ardeurs ou les jeux de Laurence mais j’ai Ă©tĂ© déçue de notre rencontre. En plus j’ai dĂ©couvert que j’étais jalouse d’un homme, c’est le bouquet !Vendredi 28 fĂ©vrier 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREJ’ai exprimĂ© une nouvelle fois mes regrets au sujet de mes insultes que je regrettais Ă©normĂ©ment. En effet j’étais tellement aveuglĂ©e par ma souffrance que j’étais incapable de reconnaitre ceux qui voulaient m’aider de ceux qui m’enfonçaient. Cela m’avait permis d’enchainer sur alors racontĂ© notre aprĂšs-midi. Son insistance Ă  vouloir me pĂ©nĂ©trer puis ensuite que je la pĂ©nĂštre avec un gode. La psy m’a Ă©coutĂ© attentivement sans m’interrompre. J’ai aussi rapportĂ© la phrase sur le mari et ma l’ai remerciĂ©e de ses propos. Si elle ne m’avait pas mise en garde sur sa personnalitĂ© manipulatrice je me serais laissĂ© faire sous le coup de la culpabilitĂ© qu’elle sait m’induire. En revanche question sentiments, quelque chose encore m’accrochait encore Ă  Laurence puisque je ressentais de la m’a demandĂ© comment je me sentais ? Je m’étais respectĂ©e et j’avais senti que j’avais su me protĂ©ger en partie. En particulier j’avais bien progressĂ© ce d’autant que dans cette situation Laurence avait cherchĂ© Ă  me chosifier. Je me devais de travailler cet aspect en est revenue sur mon projet professionnel car je devais commencer Ă  y penser. J’ai alors promis de m’y 4 mars 1992 – 8 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE CHOSIFICATIONJe suis arrivĂ©e en sĂ©ance avec un sacrĂ© mal de ventre. Avec l’anorexie, les mĂ©dicaments je n’avais pas eu mes rĂšgles depuis des mois, ça remontait avant ma tentative de suicide. Bref je n’étais pas dans mon assiette. La psychothĂ©rapeute m’a trouvĂ© pĂąle et pas en grande forme. Du coup je lui ai parlĂ© de mes problĂšmes m’a rassurĂ©e en m’expliquant qu’avec la reprise de l’alimentation, le bon dosage, les effets de la thĂ©rapie mon corps reprenait ses droits. Tout ceci Ă©tait bien naturel, je n’avais pas Ă  m’inquiĂ©ter et on n’allait pas le elle m’a demandĂ© de quoi je voulais l’entretenir. Laurence bien sĂ»r. Elle devait en avoir assez que je ne parle que d’elle. En mĂȘme temps il ne se passait pas grand-chose dans ma vie. La psychothĂ©rapeute a soulignĂ© que ces sĂ©ances Ă©taient les miennes, je disposais du cadre, du thĂ©rapeute et du temps comme je l’ suis donc revenue sur notre derniĂšre rencontre et le moment oĂč elle a voulu me pĂ©nĂ©trer. Je m’y suis opposĂ©e fermement. C’était un progrĂšs pour la psy car jusqu’à prĂ©sent j’avais eu du mal Ă  me faire respecter. En fait pas vraiment car ensuite Laurence a sorti un gode de son sac et s’en est servi sous mes yeux sans tenir compte de mon dĂ©goĂ»t pour l’ une relance de la psy mais elle a laissĂ© du silence. Je l’ai alors regardĂ©e et elle m’a fait un signe des yeux pour me signifier de continuer. J’ai alors enchainĂ© sur ma jalousie Ă  l’égard de son mari. De la jalousie ou de la colĂšre ? De la jalousie. Jalousie de quoi puisque j’avais des rapports sexuels avec Laurence. Ce serait plutĂŽt l’inverse, Ă  lui d’ĂȘtre jaloux, le cocu c’est lui pas moi. Effectivement vu sous cet angle. Elle a repris son interrogation. Jalousie ou colĂšre ? En fait colĂšre. ColĂšre que sans mon consentement Laurence utilise nos Ă©bats pour se procurer du plaisir avec son serait-ce pas aussi de ne pas avoir le contrĂŽle car j’étais habituellement active dans cette situation ? Aussi. Mais pas seulement. J’étais en colĂšre aprĂšs Laurence car elle m’utilisait sexuellement depuis le dĂ©part. Elle m’avait entrainĂ© dans une frĂ©nĂ©sie et une dĂ©bauche de sexe alors qu’au fond de moi, j’aimais ça sans vraiment aimer ça. D’ailleurs je n’arrĂȘtais pas de vouloir la ralentir, lui demander de prendre notre plus elle se disait frigide avec les hommes alors qu’avec son gode elle avait pris du plaisir. J’étais donc aussi en colĂšre aprĂšs moi car je m’étais fait manipuler et je ne l’avais pas venu psy m’a demandĂ© si c’était l’objet en lui-mĂȘme qui me mettait en colĂšre ? Aussi. Mais c’était surtout de ne pas avoir Ă©tĂ© associĂ©e Ă  cette dĂ©cision. Mais est-ce que j’aurais pu envisager d’avoir une relation sexuelle avec ? Oui avec une compagne avec laquelle j’en aurais discutĂ© au prĂ©alable. C’était juste qu’en ce moment je me sentais fait ce qui me mettait en colĂšre c’est que Laurence me chosifiait mais ce n’était pas nouveau. C’étaient mĂȘme les bases de la relation depuis l’adolescence. Certainement mais si cela avait pu se produire c’est peut-ĂȘtre qu’avant elle d’autres m’avaient lĂ  je ne sais pas ce qui m’a pris, quelque chose de profond qui est remontĂ© de loin, je me suis mise Ă  pleurer. Comme une fontaine, je n’arrivais plus Ă  m’arrĂȘter. Heureusement que j’avais un paquet de mouchoirs dans ma poche, la moitiĂ© y est n’entendait que mes reniflements et mes pleurs. Sous ma chaise je voyais une flaque se former. Je ne sais pas combien de temps ça a durĂ© puis je me suis calmĂ©e. La psy m’a demandĂ© si je voulais parler de ce qui venait de se produire. Les pleurs ont alors redoublĂ©. Et dans un hoquet j’ai rĂ©pondu que je voulais rentrer chez moi. Je n’osais pas la regarder. J’ai rĂ©pĂ©tĂ© en boucle je veux rentrer chez moi, je suis fatiguĂ©e je n’en peux plus ».La psychothĂ©rapeute m’a demandĂ© si on pouvait appeler quelqu’un. JosĂ© m’attendait aujourd’hui. Elle m’a dit qu’elle voulait me revoir demain Ă  14 heures. Juste Ă  l’heure oĂč Laurence venait me voir et que je ne savais pas comment la joindre. Mais je n’ai rien dit car je sais qu’elle le savait en me fixant ce rendez-vous. Dans la soirĂ©e la psychothĂ©rapeute m’a appelĂ© pour savoir comment j’allais. Cela m’a beaucoup touchĂ© qu’elle se prĂ©occupe de mon Ă©tat. Je l’ai remerciĂ©e pour son Ă©coute. Elle m’a Ă©galement informĂ© que la psychiatre voulait me voir demain Ă  dix j’ai appelĂ© papa. Il n’était pas surpris car JosĂ© lui avait racontĂ© que j’avais dĂ» pleurer durant l’entretien. D’ailleurs il s’était inquiĂ©tĂ© et voulait savoir comment j’allais. Il avait d’ailleurs prĂ©vu de m’appeler tout Ă  l’heure. Demain j’avais deux rendez-vous. Je ne devais pas me faire du souci pour cela, il se dĂ©brouillerait avec JosĂ©, je pouvais compter sur m’a Ă©galement demandĂ© comment ça se passait avec Laurence. Mais comment Ă©tait-il au courant ? Le village est petit, tout se savait, d’ailleurs ça jasait beaucoup. J’ai alors dit que j’en avais marre d’avoir le mauvais rĂŽle. Il a rigolĂ©. Mais pas du tout. Laurence a le feu aux fesses, tout le monde Ă©tait au courant ici. D’ailleurs il allait la laisser se casser la figure demain devant ma porte qu’elle se ridiculise un peu. Mais pourquoi tant de haine contre elle ? Parce que mon pĂšre en bon spĂ©cialiste des maitresses en tout genre savait reconnaitre celles qui vous font du bien et celles qui vous font du mal. Et si Laurence m’apportait du positif je ne serais pas convoquĂ©e demain chez les deux psys au moment oĂč on aurait dĂ» prendre du bon temps. Secrets de famille chapitre 25 Mercredi 4 mars 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRELa psychiatre m’avait pris entre deux rendez-vous aussi celui-ci fut avait organisĂ© une hospitalisation d’une nuit au centre d’accueil et de crises qui se trouvait juste derriĂšre les bĂątiments de consultation. En effet la psychothĂ©rapeute l’avait alertĂ©e au sujet d’hier. Un traumatisme ancien remontait Ă  la surface et cela l’inquiĂ©tait de me savoir seule Ă  la maison. Elle pourrait aussi augmenter les doses de traitement et y ajouter d’autres molĂ©cules. Mais Ă©tant donnĂ© le travail que j’effectuais ce serait dommage de l’interrompre ou mĂȘme de l’anesthĂ©sier. Aussi elles ont convenu de l’accompagner tout en me protĂ©geant de mes pulsions pourquoi elle voulait me voir. Bien sĂ»r je pouvais refuser. Mais si j’acceptais, je devais prĂ©parer un sac avec quelques affaires car je serais hospitalisĂ©e juste aprĂšs ma sĂ©ance. Sinon aprĂšs la consultation je devais passer au secrĂ©tariat oĂč on me donnerait un formulaire Ă  remplir pour les admissions ainsi que la liste des papiers nĂ©cessaires Ă  4 mars 1992 – 9 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE Avant de venir en sĂ©ance, j’avais appelĂ© papa pour le tenir au courant. Il Ă©tait soulagĂ© de cette organisation. Avant de commencer ma sĂ©ance j’ai remerciĂ© la psychothĂ©rapeute de son aide. J’étais tellement habituĂ©e depuis des annĂ©es Ă  me dĂ©battre seule avec mes problĂšmes que ça me touchait profondĂ©ment. Elle n’a rien dit mais je l’ai sentie Ă©mue. Ensuite elle a voulu savoir comment je me sentais. Mal car je savais qu’aujourd’hui en sĂ©ance je devais attaquer un gros morceau ». Mais si je ne me sentais pas en Ă©tat de le faire il n’y avait aucune obligation car je devais avancer Ă  mon rythme. Je parlais de ce que je voulais, rien ne m’obligeait Ă  travailler quelque chose si je n’étais pas prĂȘte. D’ailleurs c’est cela qui m’avait poussĂ© au suicide, cette thĂ©rapie Ă  marche forcĂ©e qui ne respectait pas mon corps et ma alors rĂ©pondu que j’étais prĂȘte. En effet j’avais dĂ©jĂ  effectuĂ© ce rĂ©cit. De plus je me suis excusĂ© de ne pas mettre d’affects dans le rĂ©cit, ce serait factuel. Elle n’a rien donc tout redĂ©ballĂ©. Elle ne m’a pas interrompu mais je l’entendais dĂ©glutir bruyamment frĂ©quemment comme si son corps rĂ©agissait Ă  mes la fin elle m’a demandĂ© comment ça se passait avec Pierre Marie. Comment je supportais physiquement sa prĂ©sence ? En fait je n’arrivais pas Ă  le dĂ©tester totalement. Pourquoi ? Parce que lui aussi Ă©tait une victime des adultes. Pas plus que moi il n’a choisi sa vie. Je ne devais pas inverser une nouvelle fois les rĂŽles, la victime ce n’était pas lui mais moi. Par ailleurs le viol est un crime grave jugĂ© par une cour d’assises. Je devais arrĂȘter de minimiser le traumatisme subi. Et de trouver des excuses Ă  tout le c’était terrible ce constat. Parce que pour que ce soit reconnu comme un crime et que j’ai statut de victime, il fallait qu’il soit jugĂ©. J’avais maintenant dĂ©passĂ© de peu les dĂ©lais lĂ©gaux des 10 ans aprĂšs la majoritĂ© pour porter plainte. En dehors de mes souvenirs et paroles contre paroles que restait-il ? Pas D’ailleurs porter plainte mĂȘme l’an passĂ© n’aurait rien changĂ©. C’étaient des procĂ©dures longues et coĂ»teuses voire mĂȘme dissuasives pour les qu’est-ce que je pouvais en faire ? Comment me reconstruire ?DĂ©jĂ  couper avec Pierre Marie. InstallĂ© dans l’impunitĂ© par le pacte familial, il Ă©tait maintenant dans la toute-puissance puisqu’au-dessus des lois. D’ailleurs le groupe entier se sentait au-dessus en m’ayant imposĂ© cette loi du plus part maintenant cette dĂ©pression les arrangeait bien aussi car cela me dĂ©signait comme l’élĂ©ment dysfonctionnement de la famille. Si je pouvais me suicider ça serait mĂȘme encore mieux pour leur donner bonne conscience. C’est pourquoi maintenant la nouvelle organisation du groupe va ĂȘtre de m’anĂ©antir psychiquement pour que je passe Ă  l’acte. D’ailleurs ma mĂšre n’a pas attendu pour le faire. Et ma sƓur a peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  repris son alliance contre moi. Cependant j’ai fait remarquer que mon pĂšre avait changĂ© depuis ma tentative de suicide. En effet il semblait se dĂ©solidariser du fonctionnement maternel qui avait imposĂ© sa loi perverse. On dirait mĂȘme qu’il changeait de camp. Aussi je devais creuser. Mon pĂšre dĂ©tenait la rĂ©ponse Ă  cette Ă©nigme. Un secret de famille bien elle m’a fait remarquer que depuis un mois ce qui Ă©tait au premier plan c’était la sexualitĂ©. Ce viol n’étant plus refoulĂ© dĂ©jĂ  depuis longtemps, il s’agissait d’autre chose. Surtout que je m’autorisais le plaisir alors que mon fonctionnement habituel c’était la demandĂ© alors si l’hospitalisation Ă©tait bien utile car la sĂ©ance m’avait bien aidĂ©e. Elle m’a rĂ©pondu que oui car elle venait de mettre un Ă©norme coup de boutoir dans mon systĂšme de dĂ©fense. Dans quelques heures il allait s’effondrer et moi avec, il valait donc mieux que je ne sois pas seule. Mardi 4 mars 1992 – NUIT AU CENTRE D’ACCUEIL ET DE CRISESJosĂ© avait laissĂ© mes bagages au secrĂ©tariat. Une infirmiĂšre appelĂ©e pour la circonstance m’y a emmenĂ©. Nous y sommes allĂ©es Ă  pied. Je n’avais jamais vu ce bĂątiment depuis que je venais consulter Ă  l’hĂŽpital. Sans doute trop absorbĂ©e dans mes pensĂ©es. Elle m’a laissĂ©e Ă  l’entrĂ©e et a passĂ© le relais Ă  une de ses collĂšgues. AprĂšs un interrogatoire succinct dans un bureau car elle avait surtout besoin d’un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone pour savoir qui appeler en cas d’urgence, elle m’a ensuite demandĂ© de lui remettre mon traitement si je l’avais pris avec moi. En effet la psychiatre avait dĂ©jĂ  effectuĂ© ses prescriptions, le traitement me serait distribuĂ©, je n’avais donc pas besoin du elle m’a engagĂ© Ă  la suivre dans une piĂšce. Elle m’a demandĂ© d’ouvrir mon sac et de le vider devant elle. N’ayant pas Ă©tĂ© prĂ©venue que ça se passerait comme ça, j’ai eu un gros moment de gĂȘne. Comme j’ai hĂ©sitĂ© elle m’a expliquĂ© que c’était le rĂšglement. Elle voulait s’assurer que rien ne pourrait me servir dans le cas oĂč j’aurais envie de passer Ă  l’ donc tout dĂ©ballĂ© y compris la boite de tampons qu’elle a ouverte et retournĂ©e dans le sac. On ne sait jamais une lame de rasoir aurait pu ĂȘtre glissĂ©e Ă  l’intĂ©rieur. Ainsi elle m’a confisquĂ© une lime Ă  ongles en mĂ©tal et mon stylo plume car j’avais aussi pris mon journal. Quand elle a voulu le toucher j’ai hurlĂ©. Pas question qu’elle l’ouvre et qu’elle en lise une j’ai tout rangĂ© et elle m’a conduit Ă  ma chambre. Elle m’a expliquĂ© les horaires. Diner Ă  19 heures dans la salle Ă  cĂŽtĂ©, distribution des comprimĂ©s Ă  20 heures. D’ici lĂ , je devais me reposer. Alors qu’elle sortait de ma chambre j’ai rĂ©clamĂ© mon stylo plume. Elle a poussĂ© un soupir, je sentais que je l’enquiquinais. Elle me l’a donc redonnĂ© Ă  contre cƓur. De toute façon elle viendrait me voir rĂ©guliĂšrement. En effet toutes les dix minutes elle entrait dans ma chambre car en plus elle avait exigĂ© que je laisse la porte ouverte. Pour lui montrer ma bonne volontĂ© je suis allĂ©e Ă  son bureau lui rendre le stylo une fois terminĂ©. Comme je perds la mĂ©moire je voulais noter Ă  chaud ce qui avait Ă©mergĂ© en sĂ©ance. Elle ne s’attendait pas Ă  ce que je sois aussi rapide car elle savait qu’avec le traitement et ses interruptions j’aurais des difficultĂ©s. Elle m’a alors proposĂ© de prendre une tisane avec elle. Aujourd’hui c’était calme, il y avait peu de patients elle avait du m’a demandĂ© mon Ăąge, ma profession. Cela me faisait tout bizarre car j’avais oubliĂ© que socialement j’existais encore aux yeux des autres. Je ne sais pas si c’était exprĂšs mais elle n’a pas abordĂ© les raisons de ma venue dans ce centre. Nous avions le mĂȘme Ăąge. Elle m’a aussi parlĂ© d’elle, de son mari, ses enfants, son mĂ©tier d’infirmiĂšre. Elle a cherchĂ© Ă  savoir quelles Ă©tudes j’avais fait. C’est alors que je lui ai dit que la psychiatre me poussait Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  mon avenir que j’avais une idĂ©e ? Pas vraiment mĂȘme si l’enseignement me tentait. Son mari Ă©tait prof, ce mĂ©tier Ă©tait difficile mĂȘme si elle apprĂ©ciait qu’il ait toutes les vacances scolaires pour ĂȘtre avec les enfants. Je ne devais pas idĂ©aliser un mĂ©tier. D’autre part ce n’est pas non plus parce qu’à un endroit ça s’était mal passĂ© que ça se passerait mal partout. J’avais choisi ce mĂ©tier d’ingĂ©nieur, il me plaisait. Et puis avec le traitement et la thĂ©rapie normalement je ne devrais pas reproduire ce qui m’avait amenĂ© frappĂ© du coin du bon sens. Je l’ai remerciĂ© de cette discussion car elle m’avait fait du bien. Elle m’a conseillĂ© d’aller Ă  pĂŽle emploi mĂȘme si je n’étais pas au chĂŽmage. Ils avaient pas mal d’offres d’emploi, les lire pourrait relancer mon projet. Il Ă©tait ĂȘtre 17 Ă  ma montre. Je me suis allongĂ©e et j’ai regardĂ© le plafond laissant mes idĂ©es vagabonder. Je repensais Ă  ce mois Ă©coulĂ©. Pile un mois que j’avais revu Laurence et j’étais enfermĂ©e en psychiatrie. Certes le raccourci Ă©tait violent mais c’était la j’avais pu dĂ©valer la pente Ă  cette vitesse alors que j’étais censĂ©e plutĂŽt la remonter ?J’ai repensĂ© Ă  la sĂ©ance de cet aprĂšs-midi. Couper avec Pierre Marie c’était couper avec ma sƓur, ma mĂšre et mon pĂšre. En somme couper avec toute ma famille. C’était me retrouver seule Ă  l’exact opposĂ© de ce que je voulais. Cette thĂ©rapie avait pour objectif de rompre avec cette solitude que je ressentais depuis mon enfance. Pas de m’isoler encore plus. Mon ex-psy m’avait dĂ©jĂ  conseillĂ© de dĂ©sinvestir la relation avec Anne mais je n’avais pas voulu l’ part je n’avais rien construit affectivement. Ma vie se rĂ©sumait Ă  de la misĂšre sexuelle et avec Laurence je touchais le fond. Deux heures de relations sexuelles frĂ©nĂ©tiques mais question sentiment c’était le dĂ©sert absolu. Mes amours avec elle n’étaient pas tarifĂ©s mais c’était pire parce qu’elle faisait passer pour de l’amour ce qui n’était que de sa part un vide Ă  combler. Elle me consommait. LittĂ©ralement. Au sens propre comme au figurĂ©. J’ai senti les larmes monter. Le constat Ă©tait terrible. Comment une fille intelligente, plutĂŽt nĂ©e du bon cĂŽtĂ© de la barriĂšre sociale, sans difficultĂ© particuliĂšre sur le plan social ou matĂ©riel pouvait avoir une telle vie de merde ! J’avais bientĂŽt 29 ans et je dĂ©pendais de mon pĂšre, de psys et de mĂ©dicaments pour survivre Ă  une souffrance dont je ne pourrais jamais me dĂ©barrasser. Entre des bĂ©quilles chimiques et une infantilisation dĂ©gradante je me devais de construire un projet la machine Ă  ruminer c’était remise en route. En deux heures j’étais mĂ»re. L’infirmiĂšre m’a retrouvĂ©e pliĂ©e en chien de fusil dans mon lit Ă  me tordre de douleur, inondĂ©e par mes pleurs. Mais pourquoi je n’avais pas appelĂ© ou n’étais allĂ©e la voir ? C’était aussi cela l’intĂ©rĂȘt de cette hospitalisation. Elle m’a nĂ©anmoins obligĂ©e Ă  me rendre dans la salle Ă  manger mĂȘme si je n’avais pas faim. D’ailleurs j’ai Ă  peine touchĂ© le plateau servi. Ensuite je suis retournĂ©e dans ma chambre, en dehors de mes pensĂ©es morbides rien ne m’ 23 heures je ne dormais toujours pas. Une infirmiĂšre que je ne connaissais pas car la prĂ©cĂ©dente avait dĂ» partir est venue voir comment j’allais. Mal Ă©videmment. Elle s’est assise sur la chaise Ă  cĂŽtĂ© du lit et m’a prise la main. Vous n’ĂȘtes pas seule pour affronter vos angoisses. » Elle Ă©tait ĂągĂ©e, je sentais la professionnelle expĂ©rimentĂ©e ce qui eut l’effet de m’ lui ai confiĂ© que je ne voyais aucune issue Ă  ma souffrance. Que j’allais dans le mur. Je n’avais plus envie de me battre ma vie Ă©tait fichue. Elle m’a demandĂ© si j’avais des souvenirs heureux auxquels m’accrocher. A l’instant rien ne me venait Ă  l’esprit. Est-ce que des choses me faisaient plaisir ? En dehors du sexe pas trop. Sinon est-ce que quelque chose me ferait envie en dehors du sexe ? Oui j’aimerais ne plus dĂ©pendre ni de mon pĂšre, ni des psys ni des mĂ©dicaments. En quoi je dĂ©pendais de mon pĂšre. De son argent, sa voiture. Est-ce que j’avais mon permis ? Oui mais avec les mĂ©dicaments conduire est dĂ©conseillĂ©. Et lĂ  je ne sais pas pourquoi j’ai Ă©voquĂ© le vĂ©lo de mon enfance. De mon sentiment de libertĂ©, du bien-ĂȘtre qui m’envahissait. D’ailleurs dans ma prĂ©cĂ©dente thĂ©rapie j’avais analysĂ© un rĂȘve oĂč mon vĂ©lo Ă©tait un Ă©lĂ©ment central. Cela pourrait ĂȘtre mon prochain projet. AcquĂ©rir un vĂ©lo, retrouver mon autonomie par rapport Ă  mon pĂšre. En plus le printemps arrivait, il me serait agrĂ©able de venir en consultation Ă  vĂ©lo. Je l’ai remerciĂ©e, la fatigue avait eu raison de ma rĂ©sistance, j’avais envie de dormir. Avant ma sortie la psychiatre est passĂ©e me voir afin de me dire qu’elle avait signĂ© mon bon de sortie. Visiblement ma conversation sur le vĂ©lo lui avait Ă©tĂ© rapportĂ©e car elle trouvait que c’était une excellente idĂ©e. A mon retour une lettre de Laurence m’attendait dans ma boite aux lettres. Elle est restĂ©e sur la table toute la journĂ©e car j’ai prĂ©fĂ©rĂ© fuir dans le sommeil. Secrets de famille chapitre 26 Camille, la lettre dont parle ma tante doit ĂȘtre celle glissĂ©e dans son journal intime.– Attends, elle doit ĂȘtre sur la table. La voilĂ  ! C’est celle oĂč les pages sont numĂ©rotĂ©es d’aprĂšs la date. »Mercredi 4 mars 1992 – LETTRE DE LAURENCEMon tendre amour, ma seule raison de vivre
Mercredi 14 h30, je suis seule tu n’es pas lĂ . Mes parents ont Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©s de me voir revenir si vite. J’ai prĂ©textĂ© une grande fatigue et une envie de sieste. Ils n’ont pas insistĂ© quand ils ont vu ma pleure, j’ai le cƓur gros. Pourquoi refuses-tu de m’ouvrir ta porte ? Tu me manques terriblement. Depuis notre derniĂšre rencontre je compte les jours oĂč je vais te oui, me voilĂ  avec le mal d’amour, cƓur et corps s’agitent Ă  travers d’atroces souffrances. L’amour c’est beau mais cela est terrible aussi. Jusqu’à maintenant je n’avais jamais Ă©prouvĂ© de manque physique et cela m’arrive avec toi. Tu as pris mon cƓur, mon amour et tout mon ĂȘtre, je ne pense pas ĂȘtre capable de te le tout de toi, t’entendre, te voir sourire mĂȘme si tu es triste. Tu es belle dans ces moments-lĂ . Sache que je t’aime tout entiĂšre mĂȘme dĂ©pressive. Cela me fait simplement mal et peur Ă  la fois de te t’aime, je ne t’apporte peut-ĂȘtre pas assez ou trop mais c’est involontaire. J’aimerais tant te voir plus souvent, te serrer contre mes seins tendrement. Je ne peux pas tout te dire non plus car tu es si fragile. La semaine derniĂšre j’ai Ă©tĂ© maladroite avec le gode, je m’en veux terriblement d’avoir voulu te forcer. Mais j’aimerais que nous ne formions qu’une seule personne et te dire des mots d’amour qui te feraient rougir. Mais ma pudeur m’en ma grande gueule je trouve le moyen d’ĂȘtre intimidĂ©e par toi. En t’écrivant je repense Ă  certaines scĂšnes qui me font trĂ©mousser dans mon lit. Mon petit minou miaule et pleure d’ennui. Tes caresses, ta bouche chaude, ta langue, tes doigts lui manquent. Plein de pensĂ©es Ă©rotiques occupent mon vais arrĂȘter de t’écrire. Tu vas sans doute me prendre pour une midinette. OubliĂ©e la licenciĂ©e en lettres ! Je ne vais pas me relire sinon je vais dĂ©chirer cette prendrais de tes nouvelles. Mais si tu ne veux plus me voir je t’aime petit bout, mille baisersTon 6 mars 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRELa psychiatre m’a trouvĂ© sale et fatiguĂ©e. Il faut dire que depuis notre derniĂšre rencontre je portais la mĂȘme chemise et pantalon. Ce sommeil de fuite Ă©tait un symptĂŽme de la dĂ©pression, la fatigue et l’incurie aussi. Ou bien c’était un passage Ă  vide et elle temporisait ou bien c’était une aggravation et peut-ĂȘtre qu’une hospitalisation s’ me suis mise alors Ă  pleurer parce qu’avait l’impression de dĂ©gringoler quatre Ă  quatre les escaliers sans pouvoir rien contrĂŽler. Plus je me soignais, plus j’allais mal. On ne fait pas d’omelette sans casser d’Ɠufs m’a rappelĂ© la psychiatre. Par ailleurs c’étaient aussi les effets du travail thĂ©rapeutiques. Mes dĂ©fenses Ă©taient anciennes, mon systĂšme de dĂ©fense rĂ©sistait aussi, il fallait taper fort pour le dĂ©molir. C’est pourquoi elle avait organisĂ© cette hospitalisation. Si jamais je ne me sentais pas bien, je savais oĂč aller car j’avais un dossier, on me connaissait. Je l’ai remerciĂ©e car je reconnais que l’endroit m’avait apportĂ© un cadre rassurant. La psychiatre Ă©tait en vacances la semaine prochaine. Cependant la psychothĂ©rapeute pouvait exceptionnellement prescrire si besoin Ă©tait. Inutile de multiplier les tellement mal que je n’ai pas parlĂ© de la lettre de Laurence. Je lui ai souhaitĂ© bonnes 8 mars 1992 – APPEL TÉLÉPHONIQUE DE LAURENCEJe dormais quand le tĂ©lĂ©phone a sonnĂ©. Aussi j’ai mis du temps pour dĂ©crocher. C’était Laurence qui s’inquiĂ©tait de mon silence. Son mari Ă©tait devant la tĂ©lĂ©, elle en profitait pour prendre de mes nouvelles. D’emblĂ©e elle a voulu savoir si entre nous c’était terminĂ©. J’avais Ă©tĂ© hospitalisĂ©e mercredi parce que je n’allais pas bien, c’est pourquoi je n’avais pas pu ĂȘtre lĂ , ni la prĂ©venir, ni mĂȘme rĂ©pondre Ă  sa lettre. Nous avons convenu de nous revoir mercredi comme d’habitude chez moi. En raccrochant je m’en suis voulu de ma 10 mars 1992 – 10 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LAURENCE ENCORE ET TOUJOURSPapa a demandĂ© Ă  Pilar de venir s’occuper de moi. Elle m’apporte les courses, me fait du mĂ©nage, me lave mon linge. Elle a aussi l’obligation de vĂ©rifier que je me lave. Aussi pendant qu’elle vaque Ă  ses occupations Ă  la maison, elle me force Ă  prendre un bain. Elle m’a mĂȘme coupĂ© les cheveux car c’était une catastrophe cette paille qui me servait de tignasse m’a-t-elle Pilar est une seconde mĂšre pour moi-mĂȘme si nous n’avons que douze ans d’écart. Ce serait plutĂŽt une grande sƓur bienveillante, tout le contraire d’ des nouvelles de ma sƓur ? Non. Elle n’en avait pas pris, je n’en avais pas donnĂ© depuis que j’étais chez moi. Et ma mĂšre ? Pareil, encore que. Mon pĂšre devait la tenir je me sentais ? Mal, je fuyais dans le sommeil. D’ailleurs je ne rĂȘvais plus comme durant ma premiĂšre thĂ©rapie. Est-ce que ça me manquait ? Oui car j’en apprenais beaucoup sur moi et me rassurait quant Ă  ma capacitĂ© Ă  faire un travail analytique. C’étaient lĂ  les effets des mĂ©dicaments mais ça reviendrait quand je pourrais m’en passer. Et on les analysera ensemble. Cela me dĂ©crocha un sourire qu’elle quoi voulais-je l’entretenir ? De Laurence encore et toujours. Cette derniĂšre m’avait Ă©crit une lettre Ă  laquelle je n’avais pas rĂ©pondu. De plus je la revoyais mercredi. Silence des deux cĂŽtĂ©s. Est-ce parce que j’en avais envie ou bien est-ce que parce que je n’avais pas su dire non dans l’état de fragilitĂ© oĂč je me trouvais ? Un peu des deux. Si ce n’était pas indiscret de quoi parlait la lettre ? C’était, je, je, je. Laurence trĂšs Ă©gocentrĂ©e ne parlait que d’elle. Je n’existais que pour son plaisir et parce que je comblais un vide. Je n’avais mĂȘme pas eu envie de lui rĂ©pondre car j’avais trouvĂ© que ses mots sonnaient vides, creux et pourquoi la revoir ? Parce que j’aimerais pouvoir la quitter mais je n’en trouve ni la force ni le psychothĂ©rapeute me fait remarquer qu’avant de la revoir j’avais dĂ©butĂ© le deuil de cette relation. C’est cette effraction dans ce deuil inachevĂ© qui me plonge aussi dans cette sidĂ©ration. SidĂ©ration aussi du viol qui remonte Ă  la les cultures et les civilisations ont inventĂ© des rituels autour de la mort et du deuil. Ne me serait-il pas possible de crĂ©er une cĂ©rĂ©monie de l’adieu symbolique avec Laurence ? Au moins le deuil de cette premiĂšre relation afin d’y voir plus clair avec la seconde totalement diffĂ©rente ?C’était une idĂ©e. Au point oĂč j’en Ă©tais. Tout Ă©tait bon pour m’en a arrĂȘtĂ© la sĂ©ance sur cette phrase positive. Mercredi 11 mars 1992 – LAURENCELaurence est arrivĂ©e trĂšs excitĂ©e. C’est Ă  peine si j’ai eu le temps de fermer la porte qu’elle m’a sautĂ© dessus. On aurait dit que j’étais un bout de chair. Je me suis alors cabrĂ©e et j’ai refusĂ© de rĂ©pondre Ă  ses baisers. Elle a eu l’air surpris de mon attitude froide et hostile ce sont ses mots. Je lui avais manquĂ©, elle avait envie de moi. Elle m’a alors entrainĂ© dans la chambre, m’a dĂ©shabillĂ© et fait de mĂȘme pour elle puis m’a fait l’amour. Je ne bougeais et ne rĂ©pondais pas Ă  ses caresses. On dirait un bout de bois inanimĂ© ».J’ai voulu ensuite qu’elle me prenne dans ses bras car je me sentais angoissĂ©e. Elle n’était pas ma mĂšre, elle Ă©tait mon amante, c’étaient quoi ces caprices d’enfant gĂątĂ©e. C’est alors que sont remontĂ©s les souvenirs de mon dernier entretien dans le bureau du directeur. MĂȘme cynisme, mĂȘme rejet. J’ai pris mon oreiller et j’ai couvert mon visage pour qu’elle ne me voit pas pleurer. J’étais seule, je me sentais seule et abandonnĂ©e de tous. Laurence s’était radoucie. J’ai alors fini par me calmer et elle a acceptĂ© de me prendre dans ses bras. Depuis qu’elle m’avait retrouvĂ©e elle se sentait revivre. Ces orgasmes que je lui procurais l’avaient sortie d’une torpeur. Elle aurait tant voulu avoir ma force d’assumer mon homosexualitĂ©. Sentant la manipulation, je me suis bien gardĂ©e de l’encourager dans ce sens. Le beure et l’argent du beurre. Comment quitter cette couverture confortable ? D’ailleurs le souhaitait-elle vraiment ? Puis nous avons refait l’amour. Pour une fois c’était doux, c’était tendre. Laurence n’était plus dans l’urgence. J’ai joui en me disant que c’était la derniĂšre fois avec elle. Si je devais garder un souvenir de nos Ă©bats je voulais que ce soit celui-lĂ . Secrets de famille chapitre 27 Vendredi 13 mars 1992 – APPEL TÉLÉPHONIQUE À PAPAJ’ai appelĂ© papa hier car je voulais me rendre en ville demain. D’abord Ă©tonnĂ©, il a acceptĂ© de m’y accompagner. Papa a un studio en ville car c’est plus discret pour ses rencontres. D’autre part ça Ă©vite Ă  maman l’humiliation permanente au village. Nous avons convenu qu’il m’emmĂšne. En principe il dort sur place, aussi c’est lui qui conduira. En revanche pour le retour j’appellerai JosĂ©. MĂȘme s’il est de repos ce jour-lĂ , exceptionnellement il me rendra ce service. Je devrais l’appeler quand j’aurais fini. Papa m’a demandĂ© ce que je comptais faire. Je n’ai rien voulu dĂ©voiler de mes projets car avec la dĂ©pression un jour j’ai l’énergie, un autre je me noie au fond du trou. A chaque jour suffit sa peine. Vendredi 13 mars 1992 – EN VILLEPapa m’a dĂ©posĂ© au centre-ville. Dans la voiture il m’a confiĂ© qu’avec maman c’était tendu Ă  cause de moi. Il ne cherchait pas Ă  me culpabiliser mais il m’a expliquĂ© que je ne devrais plus l’appeler Ă  la maison. Le mieux serait de passer par JosĂ© car maman est devenue infernale Ă  vivre. Son sale caractĂšre a repris le dessus. L’a-t-il vraiment quittĂ© ? Nous avons bien monde, l’agitation, le bruit, j’ai cru que j’allais repartir dans l’autre sens car j’étais angoissĂ©e. Puis je me suis calmĂ©e car intĂ©rieurement j’ai rĂ©ussi Ă  me raisonner. J’étais lĂ  Ă  ma demande. La ville n’avait pas trop changĂ© en dix ans. J’y avais passĂ© mes annĂ©es de lycĂ©e. J’avais aussi pas mal arpentĂ© les rues et les boulevards, tout me revenait en mĂ©moire. Aussi je me suis vite repĂ©rĂ©e. Je n’ai pas pu m’empĂȘcher de passer devant la librairie du mari de Laurence. C’était le week-end, de nombreux lecteurs s’y pressaient. J’ai aperçu Laurence Ă  la caisse mais je ne sais pas si elle m’a aperçu. J’ai hĂ©sitĂ© Ă  rentrer et puis j’ai renoncĂ©. Je me suis donc rendue Ă  la poste oĂč j’ai achetĂ© une piĂšce commĂ©morative des jeux Olympiques d’hiver d’Albertville. Sans hĂ©siter j’ai pris la piĂšce de 100 francs en argent reprĂ©sentant le patinage artistique en couple. Elle en jetait dans son Ă©crin bleu. Ensuite je me suis rendue dans une bijouterie. J’ai choisi un simple jonc en or. Quand la vendeuse m’a demandĂ© si je voulais une gravure car sur ces alliances elle Ă©tait offerte, j’ai dit oui. J’avais le droit Ă  une date et deux prĂ©noms. En fait j’ai juste pris la date du 5 2 1992. En revanche je devrais revenir dans dix jours car l’atelier Ă©tait Ă  200 kilomĂštres de lĂ . Avec les dĂ©lais postaux, elle ne pourrait pas me promettre un dĂ©lai plus court. J’ai payĂ© l’intĂ©gralitĂ© de l’achat et donnĂ© mon numĂ©ro pour qu’on me prĂ©vienne. C’était bien la premiĂšre fois que j’éprouvais de la lĂ©gĂšretĂ©. A quand remontait la derniĂšre fois oĂč cette insouciance m’avait envahie ? A cĂŽtĂ© de la bijouterie, il y avait un magasin de jouets. Dans la vitrine, une boite en bois avec une biche dans une forĂȘt avait attirĂ© mon attention. Cette image me rappelait Bambi, le dessin animĂ© de mon enfance. Cet orphelin m’avait renvoyĂ© Ă  ma mĂšre dĂ©faillante. Quelque part aussi je pleurais cette mĂšre une boite de rangement, tout Ă  fait ce que je recherchais. Il Ă©tait Ă  peine 16 heures et j’avais terminĂ© mes premiĂšres emplettes. Depuis des mois je n’achetais plus rien. Alors que j’avais claquĂ© des sommes considĂ©rables dans une thĂ©rapie qui m’avait dĂ©truite, avec cette autre thĂ©rapie j’avançais sans rien dĂ©penser. C’est pourquoi je voulais me gratifier. Freud avait justifiĂ© le paiement de l’analyste par la frustration que ça engendrait. C’est par ce levier qu’on avait envie de s’en sortir. En effet la rage que ça nous procurait de savoir que l’analyste jouissait de l’argent que nous avions parfois durement gagnĂ©, nous donnait envie d’en jouir Ă  notre tour et de le priver Ă  son peu Ă  l’écart du centre-ville se trouvait un magasin de cycles et cyclos-moteurs. Il y avait diffĂ©rents modĂšles. Mais d’emblĂ©e j’ai su lequel je voulais. Un vĂ©lo de ville modĂšle femme avec vitesses et si possible un panier sur le devant pour y mettre mes affaires quand je me vendeur avait le modĂšle de mes rĂȘves en noir ou en bleu. J’ai choisi le noir. Si j’avais des courses Ă  faire je pouvais revenir sinon je m’installais dans un coin de sa boutique il en avait pour une heure Ă  le prĂ©parer et effectuer tous les rĂ©glages. J’ai prĂ©textĂ© des courses et je me suis rendue dans un cafĂ© car j’avais une envie pressante Ă  cause de l’émotion et l’excitation que cet achat m’avait procurĂ©. A cette occasion j’en ai profitĂ© pour appeler d’une cabine qui se trouvait dans les toilettes du bistrot JosĂ©. Ce n’était pas la peine qu’il vienne me chercher je rentrerai par mes propres moyens. Trop ravi de rester chez lui, il n’a pas insistĂ© ni voulu savoir sensation de remonter sur un vĂ©lo. J’ai eu un peu de mal Ă  retrouver mes marques mais rapidement tous les rĂ©flexes me sont revenus. J’ai mis mes emplettes dans mon panier et je suis rentrĂ©e par les routes de campagne. Il y avait peu de circulation et la route Ă©tait plate. Le vendeur m’avait offert l’anti-vol et les pinces pantalons. De toute façon j’aurais effectuĂ© la dĂ©pense. En rentrant j’ai rangĂ© le vĂ©lo dans le aprĂšs-midi m’avait bien fatiguĂ© et remuĂ©. Aussi je me suis allongĂ©e en rentrant, j’ai mĂȘme dormi un peu. Avec mon vĂ©lo j’avais retrouvĂ© mon autonomie. J’étais Ă  45 minutes de la ville et certainement 30 minutes de l’hĂŽpital qui Ă©tait juste Ă  l’entrĂ©e de la ville, Ă  l’ le diner j’ai rangĂ© ma boite et ma piĂšce dans le placard de l’entrĂ©e car je n’aurais le jonc que la semaine prochaine. Mardi 17 mars 1992 – 11 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE SAMEDIJ’ai commencĂ© la sĂ©ance par mes achats de samedi. La psychothĂ©rapeute m’a fĂ©licitĂ© d’avoir surmontĂ© mes angoisses pour rĂ©aliser mes projets. D’ailleurs j’étais venue Ă  son rendez-vous Ă  vĂ©lo sans que JosĂ© ne soit lĂ  Ă  m’accompagner et m’attendre. Enfin je retrouvais une vie d’ lui ai aussi rapportĂ© la conversation que j’avais eu avec papa dans la voiture au sujet de maman. La psychothĂ©rapeute a utilisĂ© une mĂ©taphore pour m’aider Ă  comprendre ce qui se passait. Dans une relation on est deux et chacun tient un bout de la corde. Si l’un des deux envoie un mouvement dans la corde pour la faire onduler, l’autre ne peut rien faire pour l’empĂȘcher de bouger mĂȘme en la lĂąchant. C’est-Ă -dire que dans une thĂ©rapie les changements produits sur l’analysĂ© ont aussi des rĂ©percussions sur les autres membres du groupe ou de la famille qu’ils le veuillent ou non. C’est aussi pour cela qu’il y a des rĂ©sistances de tous les cĂŽtĂ©s. Lors de la premiĂšre thĂ©rapie j’avais eu Ă©normĂ©ment de pression pour l’arrĂȘter. Ma mĂšre n’apprĂ©ciait pas les changements qui s’opĂ©raient car cette thĂ©rapie Ă©tait en train de redonner Ă  chacun sa place. En plus un objet qui devenait sujet devait crĂ©er la panique dans la famille. Aussi je devais m’attendre Ă  des rĂ©actions trĂšs violentes. Mon pĂšre supportait-il bien la pression ? Ne risquait-il pas d’opĂ©rer un retournement si jamais elle s’accentuait ? Je ne savais pas rĂ©pondre Ă  ces deux derniĂšres questions. J’espĂ©rais que non mais mon pĂšre ne m’avait pas toujours protĂ©gĂ©. Un retour en arriĂšre Ă©tait possible de sa part. La psychothĂ©rapeute avait dĂ» se rendre compte qu’elle m’avait dĂ©stabilisĂ©e. Elle s’est justifiĂ©e en me disant que lorsque les jeux allaient se rĂ©vĂ©ler je saurai me protĂ©ger. Comme l’angoisse montait j’ai alors changĂ© de sujet. J’ai rĂ©flĂ©chi au rituel Ă©voquĂ© lors de la derniĂšre sĂ©ance. Et c’était aussi la raison de ma virĂ©e en ville. Cependant pour l’instant je ne pouvais rien dire car je n’avais pas rĂ©uni toutes les conditions pour l’effectuer. Mais promis Ă  la prochaine sĂ©ance je pourrais lui raconter. Elle arrĂȘtĂ© la sĂ©ance sur cette phrase. Ce n’est pas la premiĂšre fois qu’elle met fin Ă  l’entretien quand une note positive ou d’espoir Ă©merge de nos Ă©changes. Tu as vu l’heure Jade ?– DĂ©jĂ  18 heures, nous n’avons pas vu le temps passer. On dirait que la pluie s’est arrĂȘtĂ©e aussi.– En revanche les transats sont trempĂ©s. Si on veut aller Ă  la piscine, ce sera juste pour nager.– J’ai un autre programme Camille.– Ah oui ? Lequel ?– J’aimerais bien retourner chez ma tante.– Mais pourquoi faire ?– RĂ©cupĂ©rer son vĂ©lo. MĂȘme si ce n’est pas celui de son journal, elle devait encore en avoir un.– Il n’y a pas le brocanteur qui devait venir vider la maison ?– Si !– On y va maintenant et on avise ! »Il Ă©tait 18 h 30 et devant le pavillon un camion Ă©tait stationnĂ©. Un homme Ă©tait dans l’allĂ©e oĂč il ramassait des morceaux de cartons. Jade l’interpella. Bonsoir monsieur, vous ĂȘtes le brocanteur ?– Oui.– Je suis la niĂšce de la dĂ©funte.– Ah bon ? rĂ©pondit-il d’un air mĂ©fiant.– Vous connaissiez bien ma tante ?– Oui, c’était une bonne cliente de la brocante avec son amie. Elles avaient chinĂ© une grande partie de leur bibliothĂšque chez moi. Vous voulez quoi car j’ai fini ma journĂ©e j’aimerais rentrer ?– Je voulais rĂ©cupĂ©rer quelques objets.– C’est que j’avais nĂ©gociĂ© le prix du devis avec votre tante.– Vous devez dĂ©jĂ  avoir rĂ©cupĂ©rĂ© aujourd’hui ce qui avait de la valeur non ?– Il en reste.– Mais vous voulez quoi exactement ?– Son vĂ©lo.– Je devais aussi le rĂ©cupĂ©rer.– Pour le revendre ?– Oui c’est mon mĂ©tier.– Alors mettez-le manque Ă  gagner sur la facture que vous enverrez au notaire. Ce sera ça de moins sur la part de ma mĂšre qui est hĂ©ritiĂšre. Vous comprendrez que je veuille garder un souvenir de ma tante.– Au fait le carton dans les toilettes c’est vous ?– Pourquoi ce serait nous ?– Parce qu’il a disparu et j’avais des consignes.– Lesquelles ?– Le remettre Ă  JosĂ© et Pilar.– Ils ont dĂ» le prendre sans doute.– Sans doute. Pour le vĂ©lo il est dans le garage, vous le prenez tout de suite ou vous revenez demain ?– On le prend tout de suite ! »Elles laissĂšrent partir l’homme et remirent le vĂ©lo dans le garage. Le vĂ©lo Ă©tait en tout point identique Ă  la description du journal. Delphine avait un faible pour ce modĂšle. Elles repartirent Ă  la villa dĂ©poser les vĂ©los pour revenir en voiture. Jade dĂ©posa le vĂ©lo dans le coffre qu’elle laissa ouvert le temps du rentrant elles se douchĂšrent puis dinĂšrent. Elles reprendraient la lecture demain. AprĂšs le repas elles montĂšrent dans la chambre de Jade oĂč elles firent l’amour. Elles s’endormirent comme la veille dans les bras l’une de l’autre, repues et apaisĂ©es. Secrets de famille chapitre 28 Bien dormi Jade ?– Oui et toi ?– Aussi.– On finit la lecture aujourd’hui ou bien tu veux profiter de ces vacances Camille.– L’histoire de Delphine me prend aux tripes Jade. Je l’admire car je ne sais pas comment elle a pu supporter toutes ces souffrances. C’est ta tante mais pour moi c’est avant tout une jeune femme de notre Ăąge. Cela pourrait ĂȘtre toi ou moi.– Je suis comme toi, c’est Delphine aussi pour moi. Hier le brocanteur a parlĂ© de son amie. Pourtant la maison est vide et on n’a pas vu de trace d’une autre femme.– Un mystĂšre de plus. Il faudrait qu’on discute avec JosĂ© et Pilar pour en savoir plus. A condition qu’ils acceptent de rĂ©pondre Ă  nos questions.– J’adore le nous Camille.– Je t’aime Jade.– Camille je t’aime aussi et je suis heureuse de partager cette expĂ©rience avec toi.– Merci de ce cadeau Jade. Ce journal me bouleverse Ă  un point tu n’as pas idĂ©e. Delphine est morte jeune, la vie ne lui aura rien Ă©pargnĂ© et pourtant elle nous dit Ă  chaque ligne combien elle l’aime.– C’est cela la force de son journal. C’est un hymne Ă  la vie. »Mercredi 18 mars 1992 – LAURENCEAlors qu’habituellement elle appelle pour me prĂ©venir de sa visite, Laurence a dĂ©barquĂ© par surprise. La sĂ©ance de la veille m’avait Ă©puisĂ©e. Aussi j’étais dans un sommeil de fuite quand elle a sonnĂ© Ă  ma voulait me parler car samedi son mari m’avait aperçue en ville lorsque j’étais sortie de la bijouterie qui se trouvait non loin de sa librairie. A quel jeu je jouais avec mon alliance ? Alors celle-lĂ  elle Ă©tait bonne ! Comment Ă©tait-elle au courant ? Laurence avait menĂ© son enquĂȘte et elle connaissait bien la vendeuse qui m’avait vendu la bague. De quel droit Laurence m’espionnait-elle ? J’étais libre d’acheter une bague mĂȘme une alliance sans lui rendre de n’avait aucune intention de divorcer. Les choses devaient ĂȘtre claires entre nous. La relation n’irait pas au-delĂ  de la bagatelle. Son fils avait autant besoin de sa mĂšre que de son pĂšre. La lesbienne c’était moi pas elle. Je n’ai pas voulu l’interrompre. C’était trop jouissif de la voir rĂ©pĂ©ter le mĂȘme schĂ©ma. Tellement prĂ©visible Laurence. Ensuite comme si de rien n’était et qu’elle Ă©tait dĂ©jĂ  passĂ©e Ă  autre chose elle a voulu faire l’ acceptĂ© mais Ă  mes conditions. Elle a paru surprise. Cependant comme elle Ă©tait trĂšs excitĂ©e elle n’a pas cherchĂ© Ă  discuter. Je suis restĂ©e habillĂ©e et je lui ai demandĂ© de se mettre nue. Je l’ai embrassĂ©e et caressĂ©e partout sauf sur le sexe alors qu’elle me le rĂ©clamait. Puis quand j’ai senti qu’elle n’en pouvait plus, je l’ai pĂ©nĂ©trĂ©e de deux doigts pendant que le pouce lui caressait le clitoris. Je savais qu’elle adorait jouir quand je la prenais ainsi. J’y ai mis toute la douceur et la passion dont j’étais a eu un orgasme vaginal violent, j’ai senti les muscles de son pĂ©rinĂ©e se contracter. Puis je l’ai embrassĂ©e longuement. Profite de cet orgasme Laurence car c’est le dernier que je te donne. Qu’il te hante jusqu’à la fin de tes jours ! C’est fini entre nous ! »J’ai quittĂ© la chambre et je l’ai entendu pleurer. Elle s’est rhabillĂ©e et est partie. Nous nous sommes quittĂ©es sans nous dire au 20 mars 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREJe n’avais pas vu la psychiatre depuis 15 jours. Je lui ai racontĂ© le vĂ©lo et la rupture avec Laurence. Elle n’en est pas revenue du changement. Elle m’avait quittĂ©e sale et dĂ©primĂ©e et elle me retrouve active et dĂ©terminĂ©e. Cependant elle m’a mise en garde, cette amĂ©lioration ne devait pas me faire oublier que la dynamique familiale Ă©tait en plein remaniement. Qu’elle ne s’inquiĂšte pas j’allais profiter de cette embellie pour penser Ă  mon projet professionnel. Maintenant que j’avais mon vĂ©lo ce serait plus facile aussi pour me dĂ©placer et dĂ©marcher. C’était une bonne nouvelle. J’y avais un peu rĂ©flĂ©chi. Je souhaitais rester ingĂ©nieur, c’était Ă  ma portĂ©e. A moi de trouver une nouvelle direction Ă  ma vie. La psychiatre m’a demandĂ© quel avait Ă©tĂ© mon cursus. Classe prĂ©pa et grande Ă©cole. Elle l’ignorait et j’ai senti qu’elle en Ă©tait remuĂ©e. Nous appartenions au mĂȘme milieu social, l’identification n’en Ă©tait que plus forte. Elle devait nĂ©anmoins continuer Ă  maintenir une barriĂšre. Notre gĂ©nĂ©ration de femmes Ă©tait aussi la premiĂšre Ă  accĂ©der en nombres Ă  des postes habituellement tenus par des hommes. Pour se rĂ©cupĂ©rer elle me fit remarquer que la dĂ©pression frappait dans tous les milieux mais qu’on en guĂ©rissait. Que ma formation de base devrait me faciliter ma rĂ©insertion. Elle me faisait confiance pour le gĂ©rer au avions mis le temps Ă  nous apprivoiser. Sans doute qu’elle s’est dĂ©fendue de quelque chose avec moi qui a expliquĂ© notre mauvais dĂ©part. En tout cas j’ai senti que la glace Ă©tait dĂ©finitivement 24 mars 1992 – 12 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LAURENCE SUITE ET FINCe matin la vendeuse de la bijouterie m’avait appelĂ©e, je pouvais venir retirer la bague. J’ai eu le temps avant ma sĂ©ance de la rĂ©cupĂ©rer. J’avais aussi pris la boite et la piĂšce que j’avais rangĂ©es dans un sac. Je suis donc arrivĂ©e en sĂ©ance avec mon sac. Bien Ă©videmment j’ai commencĂ© en racontant ma rupture avec Laurence. La psychothĂ©rapeute m’a demandĂ© comment je me sentais ? Pour l’instant je ne ressentais aucun bienfait car c’était trop frais. C’est alors que j’ai sorti mes objets du sac. Est-ce qu’elle voulait bien accepter de partager ce moment avec moi ? C’était l’enterrement symbolique de ma relation avec Laurence. La bague avec la date de notre rencontre, la piĂšce en souvenir du jour de son appel et la boite qui serait le cercueil. J’ai mis la bague et la piĂšce dans la boite que j’ai fermĂ©e Ă  clĂ©. La psychothĂ©rapeute m’a demandĂ© si je voulais dire quelque chose. Non tout avait Ă©tĂ© dit. Nous Ă©tions lĂ  pour dire au revoir Ă  cet amour qui n’est plus. Puis j’ai pleurĂ©. Longuement
J’ai remerciĂ© la psychothĂ©rapeute de ne pas m’avoir laissĂ© seule face Ă  mon chagrin, j’avais pu le partager. C’est aussi le sens des rites, pleurer ensemble et accompagner le dĂ©funt dans sa derniĂšre demeure. En cĂ©lĂ©brant les morts, on cĂ©lĂšbre avant tout la vie. Elle m’a fĂ©licitĂ© pour ce travail symbolique qui ne pouvait que m’aider Ă  aller mieux. La page Laurence Ă©tait tournĂ©e, je pouvais passer Ă  autre chose. Et qui sait aimer Ă  nouveau ? Sans surprise la thĂ©rapeute a arrĂȘtĂ© la sĂ©ance sur ces mots. La semaine prochaine elle Ă©tait en congĂ©s je le revois dans 15 27 mars 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRELa psychiatre m’a trouvĂ© plutĂŽt en forme. Physiquement le changement Ă©tait perceptible. Il faut dire qu’à pĂ©daler sous le soleil de mars je commence Ă  prendre des couleurs qui me donnent bonne mine. En plus je mange mieux, j’ai repris un peu de poids ça me va mieux que la voulait savoir si Laurence avait repris contact avec moi. Non. Je lui ai parlĂ© du rituel que j’avais organisĂ©. Elle a fait semblant d’ĂȘtre surprise mais j’ai bien senti que ma psychothĂ©rapeute lui en avait parlĂ© mĂȘme si elle m’a assurĂ© du contraire. Sans doute que je ne dois pas les laisser indiffĂ©rentes. La psychiatre m’a demandĂ© Ă  quoi je pensais. C’est alors que je lui ai dit que ma mĂšre m’avait tellement habituĂ© Ă  sa froideur que ça me bouleversait qu’on puisse me porter le moindre intĂ©rĂȘt. C’est sĂ»r que j’avais connu de grosses carences affectives et la thĂ©rapie ne comblera pas tous les manques. Elle m’a alors souhaitĂ© de trouver une compagne qui m’apporterait cet la premiĂšre fois que je ne me sentais pas m’agressĂ©e quand elle me parlait de mon homosexualitĂ©. J’ai reconnu que j’étais une Ă©corchĂ©e vive et que parfois j’interprĂ©tĂ© Ă  tort des propos qui se voulaient neutres ou bienveillants. Nous avons alors abordĂ© mon homosexualitĂ© autrement que sous le prisme purement sexuel. Quel type de femmes m’attiraient ? J’allais tellement mal jusque lĂ  que je n’avais pas pu faire autrement que d’ĂȘtre attirĂ©e par des femmes qui ressemblaient Ă  ma mĂšre. Comme cela je pourrais rĂ©pĂ©ter une relation connue. C’était plus rassurant que l’inconnu mĂȘme si ça me avouĂ© que je rĂȘvais de rencontrer une femme aussi amante que maternelle, avoir avec elle une relation charnelle qui me comble. Je fondais littĂ©ralement de plaisir contre les seins de mes amantes aprĂšs l’ Ă  ma portĂ©e. En allant de mieux en mieux je serais rĂ©ceptive Ă  ces femmes car Ă  prĂ©sent je n’avais pas pu les voir. Je me suis alors remise Ă  espĂ©rer que je m’en sortirai. Secrets de famille chapitre 29 Vendredi 3 avril 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREJe commençais Ă  me sentir mieux depuis quelques jours. Toutes ces ouvertures sur le champ du possible m’avaient encouragĂ© Ă  moins ruminer. Petit Ă  petit la vie reprenait ses droits, je me sentais envahie d’une nouvelle Ă©nergie. Contrairement Ă  d’habitude oĂč l’évocation du moindre projet me paraissait insurmontable, j’étais capable d’envisager une sortie de la j’avais encore des bas mais moins profonds. La psychiatre m’a demandĂ© si j’avais des envies. De lecture. C’est ce qui me manquait le plus. Mais la seule librairie de la ville Ă©tant tenue par le mari de Laurence, je me voyais mal y passer du avons Ă©voquĂ© le plaisir de feuilleter les livres, nos goĂ»ts littĂ©raires. La psychiatre m’a appris que la plus grande librairie de France c’était EmmaĂŒs. Elle-mĂȘme d’ailleurs Ă©tait adepte de ces lieux car non seulement les livres Ă©taient en bon Ă©tat mais en plus on y trouvait des pĂ©pites. Je l’ai remerciĂ©e de cette information. Effectivement c’était une bonne alternative. Dimanche 5 avril 1992 – LES COMPAGNONS D’EMMAÜSJ’avais trouvĂ© dans les pages de l’annuaire l’adresse de la communautĂ© d’EmmaĂŒs. Avec le beau temps je m’y suis rendue Ă  vĂ©lo. En fait je n’imaginais pas du tout ça comme ça. La psychiatre avait raison, question livres il y en avait pour tous les goĂ»ts Ă  des tarifs dĂ©risoires. 1 franc le livre de poche. Il y avait mĂȘme des livres de collection comme ceux de la PlĂ©iade en trĂšs bon Ă©tat. Un compagnon m’a abordĂ© pour m’expliquer le fonctionnement et la philosophie de la fondation de l’AbbĂ© Pierre. Il m’a racontĂ© un peu sa vie et j’ai pris conscience que la mienne Ă  cĂŽtĂ© Ă©tait malgrĂ© tout meilleure. Nos souffrances nous ont rapprochĂ© le temps de cet Ă©change. Ces livres en grande partie Ă©taient des dons, des enfants qui se dĂ©barrassaient d’un hĂ©ritage encombrant. Je pouvais aussi me meubler si je voulais. Dans un hangar Ă  perte de vue j’ai pu voir des lits, des tables, des armoires, des j’étais Ă  vĂ©lo, j’ai achetĂ© seulement quelques livres. Des bandes dessinĂ©es car avec mes problĂšmes de concentration je ne pouvais pas prĂ©tendre Ă  autre chose. J’étais heureuse de me relancer doucement dans l’existence. Cette journĂ©e Ă©tait la premiĂšre depuis ma tentative de suicide oĂč l’envie de vivre prenait le dessus sur l’envie de 7 avril 1992 – 13 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE ENVIE DE VIVREJe me sentais mieux de jours en jours car j’avais rĂ©ussi Ă  poser les cadres d’une vie de convalescente. VĂ©lo, lecture et repas normaux Ă©taient mon quotidien. En apparence ça pouvait paraitre trĂšs ennuyeux mais pour moi c’était un fantastique prenais conscience que j’avais encore bien du chemin Ă  parcourir mais je m’étais mise en mouvement et je n’avais pas peur du changement Ă  abordĂ© mon projet professionnel car j’y avais rĂ©flĂ©chi. Impensable de reprendre mon ancien poste ni mĂȘme de rester dans cette entreprise. Aussi le licenciement Ă©tait inĂ©vitable. Ensuite j’avais envie de rester dans la rĂ©gion car je rĂ©apprenais Ă  vivre mĂȘme si le passĂ© ici Ă©tait douloureux. Mon suivi devenait important Ă  mes yeux, sans ces bĂ©quilles qu’étaient le traitement et la psychothĂ©rapie, je ne pourrais pas me le stress ? En effet j’étais devenue vulnĂ©rable au stress et mĂȘme si je reprenais une activitĂ© professionnelle je devrais dans un premier temps continuer Ă  prendre un traitement. Ma profession Ă©tait assez indissociable de la pression, rechuter n’était pas l’objectif. Cet aspect Ă©tait le frein de mon projet, j’en avais bien conscience. Quand j’étais en formation il y avait les ingĂ©nieurs qui se destinaient au privĂ© avec les carriĂšres et les salaires qui allaient avec. Et les autres, ceux qui choisissaient la fonction publique plus compatible avec des vies de famille. En revanche les salaires Ă©taient divisĂ©s par 2 ou par 10 c’était selon. Mais je ne m’appelais pas Laurence, je ne pouvais pas exiger le beurre et l’argent du beurre. C’était une sage dĂ©cision. Encore fallait-il que je trouve dans la rĂ©gion un poste d’ingĂ©nieur dans la fonction publique. J’avais encore quelques rĂ©seaux parmi les anciens Ă©lĂšves, c’était Ă  ma portĂ©e. Papa avait aussi ses relations Ă  la chambre de commerce. Ce n’était pas un avons arrĂȘtĂ© l’entretien sur cette derniĂšre 10 avril 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREElle Ă©tait trĂšs contente de mon projet. Tout Ă  fait rĂ©alisable, Ă  condition de bien le prĂ©parer. En principe un traitement anti-dĂ©presseur c’était 6 mois minimum. Je n’ai rien compris Ă  sa classification du DSM IV, la seule chose que j’ai retenue c’est qu’elle comptait me laisser 18 mois sous traitement. D’une part pour Ă©viter la rechute, d’autre part parce que ma dĂ©pression Ă©tait juin, nous en serons Ă  6 mois. Raisonnablement on pourra commencer Ă  diminuer les doses ce qui signifiait que pour septembre je pouvais envisager une reprise Ă  mi-temps thĂ©rapeutique. C’est alors que je lui ai demandĂ© quel employeur m’y prendrait d’emblĂ©e, cette solution aurait envisageable si j’avais gardĂ© mon emploi. Effectivement c’était un Ă©cueil. Cependant ce qui comptait c’était la dynamique qui s’installait. Comme j’étais payĂ©e en longue maladie, cela me permettrait de terminer mon traitement mĂ©dicamenteux et de bien avancer en psychothĂ©rapie. Ainsi je reprendrais dans de bonnes 12 avril 1992 – BROCANTE DE LA FERMEC’est tout Ă  fait par hasard que j’ai dĂ©couvert la brocante de la ferme. Elle Ă©tait sur la dĂ©partementale, Ă  la sortie du village, dans les terres. C’était pour moi un trajet inhabituel car j’avais plutĂŽt sillonnĂ© les routes dans la direction opposĂ©e. En urbaine j’étais attirĂ©e par la ville, je n’avais pas eu envie d’explorer la campagne profonde. Ma prĂ©cĂ©dente visite chez les compagnons d’EmmaĂŒs m’avait ouvert sur un monde inconnu. Dans la cour de la ferme, un bric-Ă -brac sur des tables Ă©tait exposĂ©. De la vaisselle principalement mais aussi des objets hĂ©tĂ©roclites. Des outils de bricolage, des jouets anciens, des boites
 Une femme entre deux Ăąges m’a accueillie. Son mari Ă©tait absent pour le moment mais je pouvais entrer dans la ferme, j’étais la bienvenue. Sur le fronton de la grange Ă©tait inscrit Brocante de la ferme depuis 1936, de pĂšre en fils ». Les locaux Ă©taient bien moins imposants mais aussi moins bien ordonnĂ©s et rangĂ©s que chez les compagnons d’ il y avait une cohĂ©rence dans les piĂšces. Les meubles, d’un cĂŽtĂ©, les vĂȘtements de l’autre, les bijoux, les livres. En revanche il ne fallait pas hĂ©siter Ă  fouiller car rien n’était classĂ©. J’ai rapidement repĂ©rĂ© des livres de poche. Il y avait le comte de Monte Cristo de Dumas. Que de souvenirs quand adolescente j’avais dĂ©vorĂ© cette Ɠuvre durant des vacances d’étĂ© ! Une bouffĂ©e de nostalgie s’est alors emparĂ©e de moi. Typiquement l’achat donc pris la sĂ©rie et je l’ai complĂ©tĂ©e de deux romans de Zola, Germinal et Nana. Ensuite j’ai vaguement regardĂ© le reste des objets mais l’émotion m’avait fatiguĂ©e. En revenant sur mes pas, un homme d’une trentaine d’annĂ©es est venu Ă  ma rencontre. C’était le fils du m’a expliquĂ© qu’il avait encore des livres non dĂ©ballĂ©s car il venait de terminer de vider une maison avec son pĂšre. La population est ĂągĂ©e ici, il ne manquait pas de travail. Est-ce que je cherchais quelque chose de prĂ©cis ? Il m’a conseillĂ© de repasser rĂ©guliĂšrement. Nous avons ainsi bavardĂ© un peu. Il Ă©tait le petit-fils du fondateur, la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de brocanteur. Il m’a demandĂ© d’oĂč je venais. Evidemment il connaissait m’a touchĂ© qu’il m’offre les tomes de Dumas, aprĂšs tout il n’était pas obligĂ©. Il espĂ©rait bien me revoir. Ces paroles ont Ă©tĂ© dites sur un ton appuyĂ©. Me draguait-il ? Il avait pris soin de me prĂ©ciser aussi qu’il Ă©tait cĂ©libataire. Et que des jolies filles comme moi il n’en voyait pas tous les jours non plus, la clientĂšle Ă©tait plus 14 avril 1992 – 14 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE TOUS LES HOMMES NE SONT PAS DES SALAUDSJ’avais commencĂ© Ă  lire Dumas. Mes difficultĂ©s de concentration Ă©taient compensĂ©es par le souvenir intact que j’avais gardĂ© de cette histoire de envie de me venger ? La question m’a surprise car je n’avais pas du tout fait le lien dans ce choix inconscient de lecture. En mĂȘme temps me venger de quoi ou de qui ? J’avais fait le choix d’apprendre Ă  vivre douloureusement avec. En dehors de la dĂ©charge brute et archaĂŻque que tuer mon agresseur pourrait me procurer, je n’avais pas envie de finir en prison pour ce geste. J’y Ă©tais dĂ©jĂ  et cette thĂ©rapie avait pour objectif de m’en faire sortir. J’ai Ă©galement parlĂ© du trouble que m’avaient procurĂ© les mots du brocanteur. De quel genre de trouble ? Je ne m’étais pas du tout sentie agressĂ©e par ses mots. Nous Ă©tions dans un Ă©change commercial, je n’avais pas Ă  savoir qu’il Ă©tait cĂ©libataire et qu’il me trouvait jolie. J’étais lesbienne et pour moi tous les hommes Ă©taient des salauds. Tous les hommes ? Pour l’instant elle n’en voyait qu’un car papa et JosĂ© Ă©taient bienveillants Ă  mon Ă©gard. Cette parole sur les hommes c’était la mienne ou je la tenais de quelqu’un d’autre ? De ma mĂšre, elle n’avait eu de cesse de me la rĂ©pĂ©ter. De toute maniĂšre dans son entreprise de dĂ©molition tout avait Ă©tĂ© bon ou mauvais c’est selon pour me barrer l’accĂšs aux hommes par tous les moyens. Mais lĂ  aujourd’hui dans mon trouble qu’est-ce que je ressentais ? Ni peur ni dĂ©goĂ»t c’était sĂ»r. Alors quoi ? Le trouble d’ĂȘtre dĂ©sirĂ©e par un que je pouvais envisager d’aller plus loin avec un homme que ce trouble ? Non, je ne supportais pas la pĂ©nĂ©tration et je me protĂ©geais aussi des rĂ©miniscences du viol. NĂ©anmoins je pouvais accepter sans angoisse qu’il me les hommes ne sont pas des salauds. Ma mĂšre s’était trompĂ©e. LĂ -dessus et sur bien d’autres choses m’a fait remarquer la psy puisque je savais maintenant que je pouvais ĂȘtre dĂ©sirĂ©e et alors senti que le poids Ă©norme que je portais en moi, comme une enclume entre les deux poumons venait de s’envoler. Cette parole Ă©tait une parole de vĂ©ritĂ© et de libĂ©ration. Un pan entier de mon systĂšme de dĂ©fense venait de tomber grĂące au brocanteur. Oh la vache Camille. Tu crois que le brocanteur dont elle parle c’est celui qu’on a vu hier ?– Certaine Jade. Tu as vu la tĂȘte qu’il a eu quand tu as voulu rĂ©cupĂ©rer le vĂ©lo. Il en savait bien plus qu’il ne voulait le dire sur Delphine.– Ils se connaissaient depuis plus de 25 ans. Peut-ĂȘtre qu’il a eu une histoire avec elle ?– Je ne me vois pas aller lui demander tu vois.– J’aimerais bien aller lui reparler Camille.– Terminons le journal et si tu le veux bien on ira interroger ceux qui l’ont connue. Il a Ă©tĂ© assez surpris hier le brocanteur de te voir mais il n’a pas remis en question ton existence. A mon avis ta tante lui avait parlĂ© de toi. Mais en quel terme ?– Continuons car on ne sait toujours pas pourquoi ma famille a organisĂ© une telle omerta. » Secrets de famille chapitre 30 Vendredi 17 avril 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREPapa avait beaucoup insister pour que je vienne dĂ©jeuner dimanche Ă  la maison. En effet c’était le week-end de PĂąques et Anne et Pierre Marie Ă©taient lĂ  pour trois jours. C’était compliquĂ© pour moi de me retrouver face Ă  Pierre Marie avec ce que je traversais en thĂ©rapie. Mais papa m’a dit de faire un effort, c’était juste un repas. Il subissait une forte pression et maman Ă©tait dans sa pĂ©riode tout le monde s’aime, on est une famille modĂšle. »J’étais Ă©cartelĂ©e entre mon envie de ne pas mettre papa dans une situation difficile et me protĂ©ger. J’avais besoin qu’elle m’aide pour prendre une dĂ©cision. La psychiatre aurait prĂ©fĂ©rĂ© que je n’y aille pas. De toute maniĂšre cĂ©der n’aidera pas mon pĂšre car ma mĂšre aura juste gagnĂ© au chantage. A ses yeux elle en fera un faible. Quant Ă  moi Ă  part dĂ©compenser et rejouer les boucs Ă©missaires je perdais sur toute la loups se mangent entre eux. Si papa doit me lĂącher il me lĂąchera. Ma famille doit arrĂȘter de nier ce viol et de m’imposer sa loi. De toute maniĂšre quoi que je dĂ©cide je serais mal. Aussi autant que ça me l’ai remerciĂ©e pour son Ă©clairage. C’était aussi ce que je pensais. C’est la premiĂšre fois que je me sentais autant soutenue face Ă  un groupe 19 avril 1992 – BROCANTE DE LA FERMEJe ne suis pas allĂ©e au repas dominical. En fait j’avais envie de revoir le brocanteur. Il m’attirait mĂȘme si je ne ressentais rien de sexuel pour lui. Sa gentillesse m’avait m’a tout de suite reconnu et s’est proposĂ© pour me faire visiter sa brocante. Je commençais Ă  avoir des livres entassĂ©s Ă  la maison. Aussi je me cherchais un meuble pour les ranger. Il avait tous les styles, toutes les tailles. Comme je ne savais pas trop ce que je voulais il s’est proposĂ© de venir chez moi. DĂ©jĂ  voir la place et prendre des mesures. Demain c’était le lundi de PĂąques la brocante fermait Ă  18 heures. Je lui ai proposĂ© de passer il y avait affluence il a dĂ» ensuite me laisser. Mais avant de nous quitter il m’a offert les MisĂ©rables de Victor Hugo dans la version de luxe. Ce cadeau Ă©tait sans ambiguĂŻtĂ© sur les sentiments qu’il Ă©prouvait pour 20 avril 1992 – LUCAS, LE BROCANTEURToute la journĂ©e cette visite m’a angoissĂ©. Et si j’étais en train de fantasmer sur cet homme alors qu’il ne faisait que son mĂ©tier ? AprĂšs tout ces cadeaux pouvaient ĂȘtre un geste commercial pour m’attirer dans sa brocante. Il a Ă©tĂ© ponctuel. En deux temps trois mouvements il avait pris les mesures de la piĂšce et regardĂ© l’ameublement existant. Il avait dans sa rĂ©serve une bibliothĂšque qui me conviendrait. Quand je lui ai parlĂ© du prix, il m’a dit qu’elle n’était pas chĂšre, je ne devais pas m’inquiĂ©ter Ă  ce voyais qu’il n’était pas pressĂ© de partir. Étant donnĂ© l’heure je lui ai proposĂ© un apĂ©ritif qu’il a acceptĂ©. Alors que je revenais avec les verres, la bouteille de jus d’orange car il m’avait suivi sur la boisson et les cacahouĂštes, il m’a aidĂ© Ă  les mettre sur la table. Puis il m’a prise par la taille et m’a embrassĂ©e. J’étais alors tĂ©tanisĂ©e par son a dĂ» le sentir car il a relĂąchĂ© son emprise. Je lui ai alors dit que j’étais lesbienne et que j’étais trĂšs mal Ă  l’aise avec les hommes. NĂ©anmoins mon regard ne pouvait se dĂ©tacher de sa braguette. Je me suis approchĂ©e de lui et je l’ai masturbĂ©. C’était bizarre mais j’avais envie de donner du plaisir Ă  cet homme qui me a grognĂ© et Ă©jaculĂ© sur mon chemisier. Il en Ă©tait dĂ©solĂ© et gĂȘnĂ©. Une angoisse profonde est montĂ©e et je lui ai demandĂ© de partir. Son regard Ă©tait doux et bon. Il a demandĂ© Ă  me revoir. De toute maniĂšre je repasserai Ă  la brocante car avant d’acheter la bibliothĂšque je voulais la voir. Il m’a embrassĂ© dans le cou avant de partir en souriant. Puis il m’a demandĂ© mon prĂ©nom et donnĂ© le sien, fois parti, je suis allĂ©e dans ma chambre oĂč je me suis masturbĂ©e en repensant Ă  lui. Mais c’était pĂ©nible car je n’éprouvais aucun plaisir. J’ai alors pensĂ© Ă  un corps de femmes, Ă  ses seins contre lesquelles reposer ma tĂȘte et j’ai 21 avril 1992 – 15 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE MISE EN DANGER ?J’ai commencĂ© la sĂ©ance par mon affirmation par rapport Ă  ma famille. Non seulement je l’ai fait sans culpabilitĂ© mais cela ne m’a pas dĂ©truit. Ensuite j’ai enchainĂ© sur psychothĂ©rapeute n’en revenait pas. Avais-je subi une violence quelconque ? Physique ou psychique ? Pas du tout, j’étais consentante. Comment je m’étais sentie ? J’ai avouĂ© que si c’était Ă  refaire je ne le referais pas. J’étais assez mal Ă  l’aise. Le point positif c’est que je savais que j’étais lesbienne. Mais avais-je besoin de cette expĂ©rience pour le savoir ? Non. Alors pourquoi me forcer ? Comme pour mon rituel avec ma boite, ma piĂšce et ma bague. Une maniĂšre symbolique d’intĂ©grer que tous les hommes ne sont pas des salauds. La psychothĂ©rapeute n’a pas Ă©tĂ© convaincue par mon expĂ©rience. Je m’étais mise en danger avec un homme que je ne connaissais et qui aurait pu me violer face Ă  ma rĂ©sistance. J’ai eu de la chance qu’il s’en soit contentĂ©. Peut-ĂȘtre aussi que je sais maintenant me protĂ©ger et reconnaitre les agresseurs des types bien. Tous les hommes ne sont pas des argument ne l’a pas convaincue non plus. Comme beaucoup de victimes de viol j’ai une image de mon corps trĂšs dĂ©gradĂ©e. Certaines le vendent, d’autres ont des rapports non protĂ©gĂ©s. D’ailleurs avais-je des prĂ©servatifs, en a-t-il parlĂ© ?Effectivement en prenant du recul j’avais sacrĂ©ment jouĂ© avec le feu. Tout d’un coup je me suis sentie idiote devant elle. De toute maniĂšre je n’avais pas prĂ©vu de rĂ©itĂ©rer l’expĂ©rience qui ne m’avait pas avons arrĂȘtĂ© la sĂ©ance sur cette prise de conscience. Cela devait ĂȘtre ma fĂȘte car papa m’a appelĂ© pour me dire combien je l’avais déçu. Anne et maman ont passĂ© le week-end Ă  me casser du sucre sur le dos. Elles en avaient plus qu’assez de ma dĂ©pression dans laquelle je me complaisais. Les autres ne comptaient plus pour moi, j’étais une ingrate et une Ă©goĂŻste. J’ai voulu savoir pourquoi papa prenait une joie sadique Ă  me rĂ©pĂ©ter ces propos dont j’avais cherchĂ© Ă  m’extraire en ne venant pas. Il a bien Ă©tĂ© obligĂ© de me lĂącher la bombe. Anne et Pierre Marie essaient d’avoir un enfant et elle a menacĂ© papa et maman de ne plus les voir si papa continuait Ă  me dĂ©fendre comme ça. Pour la famille j’étais devenue incontrĂŽlable avec ma thĂ©rapie, ce repas Ă©tait organisĂ© pour m’obliger Ă  l’abandonner et rentrer dans le rang. Quand j’ai annoncĂ© Ă  papa que j’avais parlĂ© du viol Ă  mes psys, il a eu l’air surpris que je ne protĂšge pas plus l’honneur de la famille. Tu as fait une grosse connerie Delphine, tu vas t’en mordre les doigts, je ne vais plus pouvoir te protĂ©ger si tu ne m’aides pas un peu ! »C’était un lĂąchage en bonne et due forme. Papa venait de changer de camp. Camille j’ai Ă©tĂ© conçue Ă  cette pĂ©riode, je suis nĂ©e en janvier 1993. C’est donc ma naissance qui a créé ce sĂ©isme familial.– Je vais reprendre les propos de Delphine. Pour toi aussi les carottes Ă©taient cuites avant ta naissance. Tu veux mon avis, ta tante serait allĂ©e Ă  ce repas, ça n’aurait rien changĂ© Ă  l’affaire.– Ma mĂšre et mon pĂšre ont eu peur de Delphine pour l’éjecter ainsi ?– Non ils ont activement cherchĂ© Ă  l’anĂ©antir avec la complicitĂ© de tes grands-parents.– Je ne me sens pas bien, je vais vomir. »Et Jade n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un jet puissant est venu s’écraser sur le carrelage. Camille lui proposa de monter dans la chambre pendant qu’elle nettoyait. Pour aujourd’hui finie la lecture. Elles allaient profiter de la piscine. Secrets de famille chapitre 31 Jade s’était allongĂ©e sur le transat alors que Camille avait alignĂ© quelques longueurs. La chaleur Ă©crasante avait disparu, remplacĂ©e par un temps gris et chaud mais nĂ©anmoins lumineux. Aussi elles avaient dĂ©ployĂ© le parasol. Tu te sens comment Jade ?– NausĂ©euse. Je suis dĂ©solĂ©e Camille de t’avoir infligĂ© cette scĂšne.– Il y a plus romantique que de nettoyer du vomi mais c’est aussi ça s’aimer. Ne t’en fais pas pour moi. En fait je m’inquiĂšte pour toi. Ce journal prend des proportions dans nos vies depuis 3 jours. Peut-ĂȘtre qu’on devrait faire une pause et profiter de ces vacances.– Tu sais Camille, moi aussi je me sens mal depuis longtemps. C’est une angoisse diffuse. Je comprends mieux pourquoi maintenant. Mon inconscient n’était pas dupe de leurs mensonges. Je ne sais d’ailleurs pas ce qui est le pire. Savoir ce que mon pĂšre a commis ou leur grande comĂ©die ? J’aurais tellement voulu connaitre Delphine, nous avons tellement en commun. C’est une femme libre. J’admire son courage, ce qu’elle a endurĂ©.– Moi aussi j’aurais aimĂ© la connaitre. Imagine la tante et la niĂšce lesbienne. On aurait passĂ© des bons moments avec elle.– 
 pleurs de Jade– Ma chĂ©rie qu’est-ce que j’ai dit qui te met dans cet Ă©tat ?– Je suis en colĂšre aprĂšs ma famille qui m’a privĂ© de sa prĂ©sence. Maintenant qu’elle est morte je n’aurais Ă  jamais de cette possibilitĂ©.– Jade, on va aller voir le brocanteur. Il a Ă©tĂ© amoureux d’elle et elle de lui, on le sait dorĂ©navant. Et JosĂ© et Pilar aussi peuvent nous en apprendre encore.– Merci Camille d’ĂȘtre lĂ . »Cette nuit-lĂ  elles ne firent pas l’amour. Elles avaient juste envie d’un moment de nuit avait eu raison de l’angoisse de Jade. Elles pourraient finir la lecture du deuxiĂšme journal dans la journĂ©e. Vendredi 24 avril 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATRELa psychiatre ne se montra pas Ă©tonnĂ© de la rĂ©action familiale. Finalement j’avais Ă©tĂ© inspirĂ©e de refuser leur invitation. Le lynchage collectif avait commencĂ©. En revanche la position de mon pĂšre Ă©tait plus surprenante car il savait qu’il me plantait un couteau dans le dos. Avais-je besoin de rappeler les effets dĂ©lĂ©tĂšres de la lĂąchetĂ© paternelle ? S’il avait su rĂ©parer ses manquements, il restait au fond de lui trĂšs Ă©goĂŻste. C’était d’ailleurs leur principal reproche Ă  mon Ă©gard. Mais les Ă©goĂŻstes dans cette affaire c’étaient eux. Je n’existais que pour rĂ©pondre Ă  leurs intĂ©rĂȘts. Pour ĂȘtre Ă©goĂŻste il aurait fallu ĂȘtre sujet. Et non objet. Leur chosification passait Ă  la vitesse supĂ©rieure. La psychiatre m’a rappelĂ© que le centre d’accueil et de crises pouvait me recevoir 24 heures sur 24 sans rendez-vous. Je ne devais surtout pas hĂ©siter. Surtout que le 1er et 8 mai Ă©tant fĂ©riĂ©s je ne la revoyais que le 15 mai, cela pouvait ĂȘtre long de rester sans suivi pendant 3 semaines. Il y avait toujours la j’ai reparlĂ© de Lucas. Elle a eu un avis plus nuancĂ© que ma psychothĂ©rapeute. Certes il Ă©tait en Ă©rection mais il n’a rien tentĂ© pour me demander de le satisfaire. Il n’avait sans doute pas pu la contrĂŽler. Le dĂ©sir masculin est plus visible que le dĂ©sir fĂ©minin. Ce qui comptait c’est que cette expĂ©rience n’ait pas Ă©tĂ© traumatisante. Et rien ne m’interdisait d’éprouver un amour platonique pour un peu de douceur dans ce monde de bruts. J’en avais besoin dans cette pĂ©riode qui annonçait la 26 avril 1992 – BROCANTE DE LA FERMEJe suis retournĂ©e Ă  la brocante. Lucas m’attendait, il avait remarquĂ© que j’étais rĂ©guliĂšre dans mes horaires. Il m’a entrainĂ© tout de suite dans le corps de ferme oĂč une surprise m’attendait. Comme il est aussi bricoleur, il m’avait confectionnĂ© une bibliothĂšque sur mesure. A croire qu’il avait lu dans mes pensĂ©es car c’était exactement le modĂšle qui me plaisait. Si j’étais libre demain il me la livrait. C’était son jour de repos. Pour le prix il m’a demandĂ© 50 francs. J’ai alors su qu’il me l’offrait car elle valait 10 fois ce prix mĂȘme dans une 27 avril 1992 – LA BIBLIOTHÈQUELucas Ă©tait venu avec son pĂšre. Ils m’ont installĂ© la bibliothĂšque. Lucas avait pris des livres qu’il m’a offerts. Il voulait ainsi que je pense Ă  lui. Mais comment ne pas penser Ă  lui avec ce meuble imposant. Son pĂšre est reparti avec le camion en lui laissant son vĂ©lo pour rentrer. Lucas m’a avouĂ© que depuis qu’il m’avait vu il n’en dormait plus, le coup de foudre a Ă©tĂ© immĂ©diat. Je ne voulais pas le blesser. Aussi je lui ai redit que j’étais lesbienne. Cependant Ă  ma maniĂšre je l’aime. Je peux mĂȘme dire que si je ne devais aimer qu’un homme ce serait lui. Il a voulu m’embrasser. Lucas me bouleverse je ne peux pas le nier. Je lui ai alors dit que j’avais Ă©tĂ© violĂ©e et depuis je ne peux plus avoir de rapports avec un homme. Il m’a pris dans ses bras et m’a serrĂ© tendrement. VoilĂ  pourquoi tu es si triste. Si je pouvais casser la gueule Ă  celui qui t’a fait ça ! »Je lui ai proposĂ© de diner avec moi et il a acceptĂ©. Il m’a racontĂ© sa vie. C’est un homme simple qui a les pieds sur terre. La nuit est tombĂ©e il se levait tĂŽt. Il m’a repris dans ses bras pour me dire au revoir. Il Ă©tait en Ă©rection. Je l’ai pris par la main et entrainĂ© dans la chambre. On s’est embrassĂ© puis on s’est dĂ©shabillĂ©. Il est venu s’allonger sur moi aprĂšs avoir enfilĂ© un prĂ©servatif. Puis il s’est frottĂ© contre mon pubis sans me pĂ©nĂ©trer. Son sexe venait exciter mon clitoris. MĂȘme si j’étais crispĂ©e j’ai eu beaucoup de plaisir. Nous avons joui tous les rien Ă  voir avec une femme. Lucas est venu me rĂ©parer. Pierre Marie a pris ma virginitĂ© mais Lucas m’a donnĂ© son amour. Cette nuit j’étais redevenue femme dans ses 28 avril 1992 – 16 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LUCASJ’ai d’abord parlĂ© de ma famille. De cette alliance mortifĂšre pour m’abattre. Un rouleau compresseur qui s’était mis en marche allait me rĂ©duire en morceaux. Est-ce que je l’avais vu arriver ? En fait c’était leur fonctionnement habituel, je n’étais pas tombĂ©e de ma chaise. En revanche j’étais déçue par mon pĂšre qui Ă©tait redevenu leur alliĂ©. Cette thĂ©rapie les effrayait. Me voir aller bien leur Ă©tait insupportable car ils me prĂ©fĂ©raient dĂ©pressive. Pourquoi ? Parce qu’avec une Ă©tiquette de folle ma parole Ă©tait peu crĂ©dible. Cependant si j’allais bien elle aurait une portĂ©e. D’ailleurs c’était bien pour cela qu’ils me jugeaient ingĂ©rables. C’est aussi parce qu’ils avaient compris qu’ils ne pourraient plus me manipuler comme avant. Ni me faire taire. Le groupe se protĂ©geait psychothĂ©rapeute est revenue sur le secret de famille. Il existait deux sortes de secrets. Le secret partagĂ© qui soudait et le secret imposĂ© qui dĂ©truisait. Vraisemblablement il y aurait des deux dans ma famille. Le premier Ă©tait dĂ©jĂ  levĂ©. Il s’agissait de mon viol. Secret partagĂ© par le groupe qui les soudait. En revanche il y avait un secret imposĂ© qui dĂ©truisait. Mais lequel ? Tant que je n’y aurais pas accĂšs je serais en mon pĂšre qui dĂ©tenait la clĂ©. Mais son changement de camp n’augurait rien de bon pour moi. Il allait laisser le secret me dĂ©truire. Ou bien j’essayais de le savoir par lui ou bien nous essayions de le retrouver par la thĂ©rapie. Mais c’était sans garantie de rĂ©ussite. J’allais essayer d’interroger mon pĂšre car le contact n’était pas encore coupĂ© avec lui. Ensuite j’ai reparlĂ© de Lucas. Je ne voulais pas qu’elle se sente agressĂ©e car je savais que cette relation ne lui plaisait pas. Mais contre toute attente elle m’a exprimĂ© son Ă©motion. Elle n’en revenait pas que j’ai pu surmonter mes blocages. Lucas avait certainement perçu ma faille dĂšs le dĂ©part et c’est elle qui l’avait touchĂ©. Elle n’avait rien Ă  ajouter Ă  mon analyse concernant la rĂ©paration. Mon corps avait parlĂ© de lui-mĂȘme avec cet orgasme. Et Lucas Ă©tait un amant respectueux, c’était tout l’inverse de ma famille. Elle a reconnu qu’elle s’était inquiĂ©tĂ©e car ma fragilitĂ© pouvait aussi attirer des hommes peu scrupuleux. Cela signifiait aussi que je commençais Ă  bĂątir un systĂšme de dĂ©fense plus sain. Cependant mon orientation sexuelle Ă©tait dĂ©finie depuis l’adolescence, j’étais profondĂ©ment lesbienne. Il y avait peu de chance que cela bouge. Nous avons alors abordĂ© le sujet de la maternitĂ©. A travers Lucas, est-ce que je n’interrogeais pas ce dĂ©sir ? J’avais l’ñge d’ĂȘtre mĂšre et ma sƓur Ă©tait en train d’avoir un enfant. MĂȘme pas. Si le deuil de ma relation avec Laurence avait Ă©tĂ© long et laborieux, mon avortement avait Ă©tĂ© plus traumatisant encore que le viol. D’ailleurs je n’avais mĂȘme pas abordĂ© le sujet dans la premiĂšre thĂ©rapie. Et lĂ  c’était au-dessus de mes forces. La psychothĂ©rapeute est nĂ©anmoins revenue Ă  la charge. Certes mon esprit Ă©tait traumatisĂ© mais mon corps Ă©tait biologiquement apte Ă  une grossesse. MĂȘme si avec Lucas il n’y avait pas pĂ©nĂ©tration une grossesse Ă©tait possible. Si j’envisageais de continuer Ă  avoir des rapports avec lui une contraception Ă©tait indiquĂ©e. Je l’ai remerciĂ©e de son conseil car ma mĂšre n’avait jamais vraiment fait mon Ă©ducation sexuelle, j’avais dĂ» me dĂ©brouiller seule. Une carence de plus Ă  son actif. Avant de nous quitter la psy m’a demandĂ© de rĂ©flĂ©chir Ă  la relation avec Lucas. Qu’est-ce que j’en attendais ? N’allait-il pas souffrir avec moi si je ne pouvais lui apporter ce qu’il Ă©tait en droit d’attendre ? En effet ils Ă©taient brocanteurs de pĂšre en fils. Il ne contenterait pas Ă©ternellement de ce flirt poussĂ©. La maternitĂ© serait un facteur de rupture si avoir un enfant Ă©tait inconcevable pour moi. Pourrais-je le supporter ?Par amour j’étais prĂȘte Ă  surmonter bien des choses. HĂ©las non car la thĂ©rapie n’allait pas de me rĂ©parer de tout mais seulement apprendre Ă  vivre moins douloureusement avec les traumas anciens. Je n’avais pas fait le deuil d’un enfant irreprĂ©sentable, il n’y avait actuellement psychiquement aucune place pour une autre reprĂ©sentation. Avais-je Ă©galement envie de faire ce travail ?La consĂ©quence la plus dramatique de mon viol Ă©tait lĂ . Et la naissance future d’un neveu ou d’une niĂšce aurait inĂ©vitablement des effets sur mon Ă©tat psychique. Elle a dĂ» interrompre la sĂ©ance car l’heure Ă©tait Ă©coulĂ©e. Cependant elle a insistĂ© pour qu’on reprenne ce sujet la prochaine fois. Secrets de famille chapitre 32 Dimanche 3 mai 1992 – BROCANTE DE LA FERMEMaintenant que j’avais une nouvelle bibliothĂšque je pouvais la remplir. Aussi comme tous les dimanches je me suis rendue Ă  vĂ©lo Ă  la brocante de la ferme. Lucas m’attendait car il avait eu un nouvel arrivage. En particulier il y avait toute une collection de la PlĂ©iade dans un Ă©tat neuf. Un cadeau reçu jamais lu commenta-t-il. Je n’avais pas les moyens. En effet je ne voulais pas dĂ©pendre de papa car Anne avec sa jalousie maladive saurait lui reprocher. J’anticipais aussi ma baisse de salaire et je gĂ©rais avec parcimonie mes indemnitĂ©s journaliĂšres. La premiĂšre psychothĂ©rapie m’avait totalement dĂ©stabilisĂ©e avec l’argent. En plus de m’accorder peu de valeur, j’avais perdu le contrĂŽle de ma vie avec cet argent jetĂ© par les fenĂȘtres. Aussi je regardais Ă  deux fois avant la dĂ©pense. A quoi bon des livres chers ?Lucas voulut me les offrir mais j’ai refusĂ©. Je ne pourrais pas lui rendre la pareille et il vivait avec sa famille de ces ventes. Rien n’était trop beau pour la femme qu’il aimait. Comme le lieu n’était pas propice Ă  une discussion intime je lui ai demandĂ© de passer chez moi le lendemain sur son jour de repos. Nous pourrions dĂ©jeuner ensemble. Il ne s’est pas fait de partir il a glissĂ© dans mon panier un livre de poche de poĂšmes d’Aragon. Il avait marquĂ© la page. Il n’y a pas d’amour heureux. »Lundi 4 mai 1992 – LUCASLucas Ă©tait venu avec la collection de la PlĂ©iade. C’était plus fort que lui, il m’aimait. C’étaient des auteurs classiques grecs anciens mais pas seulement. Habituellement il avait un circuit de ventes pour ces livres car elles n’étaient pas en direct avec des particuliers. Son pĂšre avait donnĂ© son accord car sur ce dĂ©barras ils avaient eu pas mal de chance. Des bijoux, des piĂšces d’or. La personne chez qui ils Ă©taient allĂ©s dĂ©barrasser n’était pas morte contrairement Ă  d’habitude. Mais elle Ă©tait ĂągĂ©e, sans hĂ©ritier. Et leur avait tout donnĂ© !C’est ainsi que tout naturellement nous avons abordĂ© le sujet des enfants. Lucas voudrait ĂȘtre pĂšre et transmettre la brocante Ă  ses enfants. Il Ă©tait tombĂ© tout petit dedans et ne se voyait pas faire autre chose. Lucas ne se serait pas vu faire de longues Ă©tudes comme moi, ce n’était pas un intellectuel non plus. Cependant il avait de la culture et une forte attache Ă  certaines avait souhaitĂ© savoir si je voulais des enfants. J’ai hĂ©sitĂ© Ă  lui briser le cƓur et puis j’ai rĂ©pondu nĂ©gativement. Je l’ai senti déçu par ma rĂ©ponse mais je n’allais pas lui mentir. Depuis la derniĂšre fois il avait beaucoup pensĂ© Ă  moi. Et il se projetait mĂȘme dans une relation. Je lui ai alors redit que j’étais lesbienne et que mĂȘme si je l’aimais ça ne changerait pas. Pour lui ce n’était pas un problĂšme si j’aimais les femmes tant qu’il Ă©tait l’unique homme. Il voyait en moi une mĂšre formidable et aimante. Et mĂȘme si sexuellement on ne dĂ©passait pas le stade de la derniĂšre fois il s’en contenterait aussi. J’étais une femme rare et prĂ©cieuse qu’il avait envie de chĂ©rir. Le choix du livre d’Aragon non plus n’était pas gratuit. Aragon homosexuel amoureux d’Elsa Ă  qui ces vers Ă©taient destinĂ©s. Couple ambigu, amour ne m’avait jamais fait une telle dĂ©claration d’amour. MĂȘme pas Laurence dans sa jeunesse. Son naturel m’a bouleversĂ©. Je lui ai demandĂ© de me lire le poĂšme d’Aragon. Lorsqu’il prononça le vers Mon bel amour mon cher amour ma dĂ©chirure » j’ai fondu en larmes. Il m’a alors pris dans ses bras et j’ai senti son dĂ©sir pour ne mĂ©ritait pas que je sois cruelle avec lui en l’entretenant dans de faux espoirs. Nous devions nous sĂ©parer maintenant avant de nous attacher. Rien ne nous empĂȘchait de rester amis. Il m’a embrassĂ© et a pleurĂ© Ă  son de nous quitter je lui ai demandĂ© s’il voulait refaire l’amour une derniĂšre fois. Il a voulu savoir si j’en avais envie ou bien si c’était par pitiĂ©. Je lui ai rĂ©pondu que c’était par amour car malgrĂ© mes difficultĂ©s Ă  ĂȘtre mĂšre, en tant que femme je l’ ne voulait pas me blesser lui non plus et comprenait que j’avais Ă©tĂ© bien dĂ©molie par mon agresseur. Il pleurait autant de rage que de chagrin. Nous sommes allĂ©s dans ma chambre et nous nous sommes dĂ©shabillĂ©s. Je voulais qu’il me fasse l’amour comme si c’était la premiĂšre fois, qu’il me prenne comme un homme prend une femme. Il a d’abord Ă©tĂ© rĂ©ticent, je ne devais pas me forcer. En fait j’en avais vraiment envie. Mon sexe Ă©tait trempĂ©, je lui ai pris la main pour qu’il le constate par lui-mĂȘme. J’ai alors vu son sexe se dresser davantage. Il est venu sur moi et m’a pĂ©nĂ©trĂ©. J’ai eu mal, trĂšs mal mais je n’ai rien dit. Je l’ai laissĂ© Ă  son plaisir et j’ai simulĂ© le mien. Il s’en est vite rendu est sorti. Puis nous sommes restĂ©s dans les bras l’un de l’autre sans rien dire. Ma douleur s’était estompĂ©e car il s’était inquiĂ©tĂ© de savoir comment j’allais. Je lui ai dit que j’avais envie de lui comme la derniĂšre fois. Il m’a demandĂ© un peu de temps car pour l’instant il ne pouvait son Ă©rection a Ă©tĂ© de nouveau possible nous avons fait l’amour et nous avons joui promis que je continuerai de venir le voir Ă  la brocante car sa prĂ©sence m’était indispensable. De ma vie je ne m’étais jamais sentie aussi bien avec quelqu’un. Lucas Ă©tait un type bien, loin des salauds dĂ©crits par ma il est parti j’ai pleurĂ© toutes les larmes de mon corps. Les mĂȘmes larmes que le jour de ma tentative de suicide. J’ai mesurĂ© le gĂąchis qu’était ma vie. Combien j’étais amputĂ©e d’une partie de moi-mĂȘme, de ma fĂ©minitĂ©. J’étais aimĂ©e et dĂ©sirĂ©e et pourtant Ă  cet instant l’envie de mourir est revenue. En plus de m’avoir barrĂ© l’accĂšs aux hommes ma mĂšre m’avait barrĂ© l’accĂšs Ă  la 5 mai 1992 – 18 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE ENVIE DE MOURIRJe luttais depuis la veille contre mes pulsions suicidaires. Elles Ă©taient revenues au galop. Y avait-il eu un Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur ? J’ai alors parlĂ© de ma rupture avec Lucas, de mon rapport sexuel douloureux. La psychothĂ©rapeute m’a Ă©coutĂ© attentivement. Tout avait Ă©tĂ© beaucoup trop vite. Elle regrettait d’avoir abordĂ© le sujet de la maternitĂ© en fin de sĂ©ance et de ne pas avoir pu me fixer un autre rendez-vous le lendemain. Une semaine avec un psychisme Ă  ciel ouvert ça avait Ă©tĂ© trop qu’il y avait des retours dans le rĂ©el de la thĂ©rapie, en particulier des remaniements psychiques qui dĂ©passaient mes ressources internes. Aussi Ă©tant donnĂ© ma nouvelle dĂ©compensation elle prĂ©fĂ©rait qu’on s’en arrĂȘte lĂ  pour aujourd’hui. Et comme ma psychiatre ne pouvait pas me recevoir ce vendredi, elle aimerait qu’elle organise une hospitalisation aujourd’hui au centre. Je suis allĂ©e dans la salle d’attente pendant qu’elle lui tĂ©lĂ©phonait. Puis elle est venue me voir, je devais attendre la psychiatre qui allait me recevoir. L’entrevue a Ă©tĂ© trĂšs brĂšve. Elle ne voulait pas que je reste seule cette nuit. Aussi elle me laissait le temps d’aller chercher quelques affaires et on m’attendait. Elle me verrait plus longuement dans la soirĂ©e aprĂšs ses consultations. Je suis donc rentrĂ©e Ă  vĂ©lo. J’ai aussitĂŽt appelĂ© papa pour le prĂ©venir sans entrer dans les dĂ©tails du motif de cette hospitalisation. JosĂ© m’accompagnerait car avec mes bagages, le vĂ©lo lui paraissait peu indiquĂ©. Je l’ai remerciĂ©. L’espace d’un instant j’avais retrouvĂ© ma complicitĂ© avec lui. J’ai donc prĂ©parĂ© mon sac en consĂ©quence, je savais qu’on le fouillerait. Lors de mon arrivĂ©e au centre, j’étais attendue par une infirmiĂšre et un mĂ©decin. Comme j’avais des idĂ©es suicidaires, je serais enfermĂ©e Ă  clĂ© dans ma chambre oĂč on viendrait me voir rĂ©guliĂšrement. En attendant un neuroleptique m’avait Ă©tĂ© prescrit pour prĂ©venir la crise d’angoisse. J’ai dĂ» l’avaler devant l’infirmiĂšre. Puis comme la fois prĂ©cĂ©dente j’ai eu le droit Ă  une fouille de mes demandĂ© Ă  aller aux toilettes avant que ça ne commence car le stress m’avait rempli la vessie. L’infirmiĂšre m’a demandĂ© de laisser la porte ouverte. J’ai rĂ©pondu que ça me bloquait. Entrouverte c’était possible. J’ai donc urinĂ© et au moment de fermer ma ceinture, dans un raptus anxieux je l’ai retirĂ©e des passants de mon pantalon sans rĂ©flĂ©chir. Je l’ai passĂ©e autour de ma gorge, coincĂ© la boucle sur la poignĂ©e de porte et me suis laissĂ© tomber brutalement pour m’asphyxier. La suite m’a Ă©tĂ© racontĂ© le soir par la psychiatre. Le bruit de la chute a alertĂ© l’infirmiĂšre qui s’est prĂ©cipitĂ©e. Mais je bloquais la porte avec mon corps. Ils se sont mis Ă  plusieurs pour l’enfoncer et m’ont retrouvĂ© inanimĂ© derriĂšre. C’est leur rapiditĂ© qui m’a sauvĂ© in extremis. Je ne pouvais pas rester au centre. Je serais transfĂ©rĂ©e demain en hĂŽpital psychiatrique le temps que la crise passe, je devais bien compter quinze jours trois semaines. Elle allait rĂ©adapter le traitement et mieux soulager mon angoisse. Elle suspendait aussi la psychothĂ©rapie durant cette hospitalisation. Enfin avant de me quitter elle m’a demandĂ© ce qui m’avait poussĂ© Ă  un tel geste. C’était un ensemble. Une thĂ©rapie c’était bien mais ça remuait tellement de choses et les prises de conscience Ă©taient bien plus douloureuses que les plaies originelles. Pour autant je souhaitais la continuer. Elle m’a Ă©galement informĂ© qu’elle appellerait mon pĂšre car il devait savoir ce qui s’était passĂ©. Quant aux visites elles seraient interdites. MalgrĂ© les cachets qui m’assommaient j’ai trouvĂ© la force de lui demander de prĂ©venir Lucas car je ne voulais pas qu’il s’inquiĂšte. ForcĂ©ment il se sentirait coupable de mon geste me dit-elle. Pourquoi ? Ce n’était pas lui qui m’avait du 5 mai au 1er juin 1992 – HOSPITALISATION EN PSYCHIATRIELa tenue de mon journal s’en est trouvĂ© nĂ©gligĂ© car j’avais une malheureuse cartouche Ă  encre dans mon stylo. De plus j’étais tellement tassĂ©e » c’est leur expression avec leurs mĂ©dicaments que je n’ai ni vu le temps passer ni eu envie d’ psychiatre est venue me voir rĂ©guliĂšrement. Elle avait prĂ©venu Lucas sans trahir le secret mĂ©dical. J’ai su par les infirmiĂšres qu’il avait appelĂ© rĂ©guliĂšrement pour avoir de mes nouvelles. Mon pĂšre Ă©galement. Cette hospitalisation m’avait apaisĂ© intĂ©rieurement. Je ressentais moins la douleur morale. Et puis surtout j’avais repris du poids. Presque 5 kilos. J’allais retrouver le plaisir de mon ancienne garde-robe. Je revoyais le 2 juin ma thĂ©rapeute. Secrets de famille chapitre 33 Mardi 2 juin 1992 – 19 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE HOSPITALISATIONC’était juste une reprise de contact aprĂšs ce petit mois d’hospitalisation. Elle m’a trouvĂ© mieux que la prĂ©cĂ©dente sĂ©ance. Le retour chez moi a Ă©tĂ© difficile car le cadre de l’hĂŽpital contenait aussi mes angoisses. Mais je me connaissais dans quelques jours ça irait mieux. L’ajout d’un neuroleptique m’avait bien rĂ©ussi, j’étais beaucoup moins avons fini la sĂ©ance sur Lucas. Avais-je eu de ses nouvelles ? Il avait pris des miennes mais je ne l’avais pas eu directement. Avais-je l’intention de le revoir ? Oui. Mais pas de le faire souffrir car il ne le mĂ©ritait pas. Au retour papa m’a appelĂ© car il voulait passer un peu de temps avec moi demain soir. J’ai 3 juin 1992 – SECRET DE FAMILLEPapa est venu diner Ă  la maison. Il voulait me parler seul Ă  seul. Ma psychiatre lui avait racontĂ© la tentative de suicide. Elle lui a expliquĂ© qu’il dĂ©tenait un secret qui me dĂ©truisait. Nous avions eu de la chance mais la prochaine fois serait la bonne. Il a promis de le faire quand je serais sortie. Aussi il m’a racontĂ© ce qui depuis des annĂ©es le hantait. Si je connaissais une partie de mon histoire familiale une autre avait Ă©tĂ© tue. Le mariage de ses parents avait Ă©tĂ© un mariage arrangĂ© juste aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale. Son pĂšre fils unique s’était uni Ă  ma mĂšre de 10 ans sa cadette, fille unique Ă©galement pour avoir des hĂ©ritiers mais aussi pour rĂ©unir les terres de deux familles de cultivateurs. Bref une histoire de sous comme on en a beaucoup dans nos campagnes. Son pĂšre, poilu dans les tranchĂ©es avait Ă©tĂ© gazĂ©. De santĂ© fragile, c’était sa femme qui portait la culotte mĂȘme si elle Ă©tait plus jeune. Une fille est nĂ©e de cette union alors que sa mĂšre avait 16 ans. Ainsi j’avais une tante et je l’ignorais. Durant 19 ans elle a Ă©tĂ© leur unique enfant et elle aurait dĂ» reprendre la ferme Mais c’était sans compter sur la naissance inattendue et tardive de ce garçon aprĂšs de nombreuses fausses-couches. Entre temps avec les dĂ©cĂšs des grands-parents paternels et maternels cette exploitation Ă©tait devenue une des plus importantes de la rĂ©gion. Sa sƓur ainĂ©e, avec laquelle il n’a pas grandi, Ă©tait ainsi relĂ©guĂ©e Ă  un rĂŽle ingrat. Aussi elle a prĂ©fĂ©rĂ© partir et se faire employer comme femme de chambre en ville chez de trĂšs riches bourgeois. Elle ne revenait que trĂšs rarement Ă  l’occasion de fĂȘtes de famille. Ses patrons avaient une fille et sa sƓur avait Ă©tĂ© affectĂ©e Ă  son service. Et l’impensable s’est produit, les deux femmes ont eu une histoire d’amour. Ce fut tellement scandaleux, que la fille de bonne famille a quittĂ© la maison familiale. Et elles se sont installĂ©es ensemble. La fortune de cette famille Ă©tait colossale Ă  la sortie de la guerre. Sa sƓur avait totalement changĂ© de milieu avec son amante. Il se souvenait d’une grande bourgeoise qui lui rendait visite pour NoĂ«l. En particulier il Ă©tait fascinĂ© par ses bijoux et ses vĂȘtements. Elle Ă©tait trĂšs affectueuse avec lui car au fond sa naissance avait Ă©tĂ© une chance pour elle. Sa vie Ă©tait moins bien laborieuse le drame est arrivĂ©. A NoĂ«l 1948, il avait 10 ans, sa sƓur est venue passer les fĂȘtes Ă  l’exploitation. Des garçons du village l’ont violĂ© dans la grange pour la punir » de son homosexualitĂ©. Quand elle s’est rendue compte quelques semaines plus tard qu’elle Ă©tait enceinte elle est revenue Ă  l’exploitation et elle s’est pendue dans la lui qui l’a dĂ©couverte. C’est pourquoi dĂšs qu’il a hĂ©ritĂ© de l’exploitation il l’a revendue pour crĂ©er son usine. Trop de malheur. Sa mĂšre durcie par le chagrin lui en voulait aussi d’ĂȘtre nĂ© car elle l’accusait inconsciemment de la mort de sa fille non-dit le rongeait depuis des dĂ©cennies. Il aurait pu en parler avant mais il n’en avait jamais trouvĂ© l’occasion. Ensuite il Ă©tait trop tard. Quand l’histoire s’est rĂ©pĂ©tĂ©e avec moi, il a fui. Il a laissĂ© ma mĂšre gĂ©rer. Pour lui l’avortement avait cassĂ© la malĂ©diction et cela ne m’avait pas empĂȘchĂ© de faire de bonnes Ă©tudes. Il me trouvait plus forte que sa sƓur. Jusqu’au moment oĂč j’ai fait cette tentative de suicide. Il a alors voulu se rattraper avec moi, rĂ©parer ses erreurs et me protĂ©ger. Il pensait que se taire m’aiderait Ă  m’en sortir car il craignait que ça me plonge encore plus dans la remerciĂ© papa. Entendre cette histoire de sa bouche donnait enfin du sens Ă  ce qui n’en avait pas. C’est alors que je lui ai posĂ© la question qui me dĂ©mangeait depuis des annĂ©es. Pourquoi ne m’avait-il pas protĂ©gĂ© enfant de la dĂ©pression de ma mĂšre et de son entreprise de dĂ©molition ? Parce que cette grossesse non dĂ©sirĂ©e il en Ă©tait Ă  l’origine, il ne s’était pas retirĂ© Ă  temps. Et qu’elle avait plongĂ© ma mĂšre dans le dĂ©sarroi comme sa sƓur avant elle. Mais surtout ce qui m’a sidĂ©rĂ© c’est qu’il m’a avouĂ© c’est que si au dĂ©but il l’a soutenue et a cherchĂ© Ă  l’aider quand elle est devenue ingĂ©rable il m’a volontairement laissĂ© dans ses griffes par Ă©goĂŻsme. Cependant il reconnaissait qu’il n’avait pas mesurĂ© les consĂ©quences. Si lui ne la supportait plus comment moi enfant je le pouvais qu’il m’avait confiĂ© son secret, allait-il le confier Ă  Anne ? Non car il m’a annoncĂ© qu’Anne Ă©tait enceinte, l’accouchement Ă©tait prĂ©vu pour mi-janvier. Pas question de lui gĂącher sa grossesse, dĂ©jĂ  qu’elle ne me supportait plus. Se rendait-il compte que la honte que maman et Anne avaient pour moi, elles l’auraient eu pour sa sƓur ? Oui c’est pour cela qu’il souhaitait que ce secret imposĂ© devienne un secret partagĂ© entre lui et avait discutĂ© de cette option avec la psychiatre. Couper avec Anne, maman et Pierre Marie m’aiderait Ă  m’en sortir. Sinon on allait rejouer ad vitam aeternam le scĂ©nario ni avec toi ni sans toi. Ensuite c’était de la responsabilitĂ© d’Anne de dĂ©cider de parler de moi ou pas Ă  son Ă  papa, je le verrai seul Ă  seul chez moi ou en ville. De toute maniĂšre il y a bien longtemps qu’il ne rendait plus de comptes Ă  maman sur ses absences. Enfin avant de partir papa me fit un cadeau inouĂŻ. Les bijoux de sa sƓur que la mienne convoitaient depuis des annĂ©es. C’étaient des bijoux de famille » qui revenait en principe Ă  la fille ainĂ©e. Mais mon pĂšre en avait dĂ©cidĂ© autrement. Il savait aussi que quand Anne le saurait il en entendrait sortit d’une pochette trois bagues en or, une broche et un bracelet sertis des pierres en diamants. Ils avaient Ă©tĂ© offerts Ă  ma mĂšre par son amante. Avant de se pendre elle les avait rangĂ©s dans la poche de sa robe. Nous avons alors pleurĂ© dans les bras l’un de l’autre. Je n’avais jamais vu mon pĂšre pleurer. Il m’a demandĂ© pardon pour le mal qu’il m’avait fait avec son silence et sa lĂąchetĂ©. Il Ă©tait tellement fier de moi car malgrĂ© l’adversitĂ© j’avais transformĂ© ma souffrance et ma colĂšre en une Ă©nergie vitale. Quand papa est parti j’ai ressenti un sentiment inconnu jusque-lĂ . Celui d’avoir sauvĂ© sa peau d’une catastrophe. J’ai alors pensĂ© Ă  cet enfant Ă  venir. Si c’était une fille, le poids qu’elle avait dĂ©jĂ  sur ses Ă©paules Ă©tait encore plus lourd que le mien. A la gĂ©nĂ©ration de mon pĂšre c’était un non-dit, Ă  la mienne un secret de famille, Ă  la sienne un impensĂ©. Vendredi 5 juin 1992 – ENTRETIEN AVEC LA PSYCHIATREJ’ai remerciĂ© la psychiatre d’avoir Ă©tĂ© si convaincante avec papa. Elle n’a rien voulu me confier de l’entretien qu’elle avait eu avec lui mais elle m’a dit que si mon pĂšre ne me l’exprimait pas il m’aimait. Il Ă©tait bien d’ailleurs le seul dans cette famille ai-je fait pĂšre avait surtout un problĂšme de distance Ă©motionnelle, en partageant ce secret nous serions Ă  la bonne. Ni trop prĂšs, ni trop loin. Nous avons rigolĂ© car papa m’avait dit que c’était ni avec toi ni sans toi avec les autres membres de la famille. On allait me surnommer devrais commencer Ă  me sentir mieux avec la levĂ©e de ce secret. Je lui ai dit que j’allais ĂȘtre tante. Elle a souri sachant que la rĂ©pĂ©tition de l’histoire Ă©tait en marche. Comment j’avais pris la nouvelle ? Bien. J’étais mĂȘme heureuse et je le serai plus si c’était une fille. Je ne la connaitrais sans doute jamais mais je l’aimais dĂ©jĂ . Je comptais sur papa pour me donner de ses nouvelles, me parler d’elle et me montrer des photos. Si c’était un garçon en revanche il m’intĂ©ressera moins car il sera du cĂŽtĂ© des Ă©clata en sanglots. Camille la prit dans ses bras. Comment la consoler d’un tel chagrin ? Secrets de famille chapitre 34 Mardi 9 juin 1992 – 20 Ăšme SÉANCE DE PSYCHOTHÉRAPIE LA LEVÉE DU SECRETJ’ai racontĂ© d’une traite le rĂ©cit familial que la psychothĂ©rapeute a Ă©coutĂ© avec beaucoup d’ premiĂšre question fut de savoir comment je me sentais. Mieux mĂȘme si cette rĂ©vĂ©lation ne rĂ©glait pas tous mes problĂšmes. Mais ce qui me troublait le plus c’était l’ñge de ma tante au moment de son suicide. 28 ans, c’était mon Ăąge au mien. Je ne devais pas m’identifier trop Ă  elle. Nos histoires si elles avaient beaucoup de similitudes contenaient aussi des diffĂ©rences. L’homosexualitĂ© fĂ©minine n’était plus un tabou comme durant cette Ă©poque. Et les causes de nos viols n’avaient pas non plus la mĂȘme origine. Dans le cas de ma tante elle avait Ă©tĂ© dĂ©truite parce que lesbienne. Dans le mien parce que ma sƓur avait poussĂ© Ă  bout Pierre Marie qui n’avait pas su contrĂŽler sa colĂšre. En revanche les grossesses avaient Ă©tĂ© la source de la souffrance morale qui nous avaient poussĂ© au secrets Ă©taient liĂ©s aux contextes. En plus d’ĂȘtre lesbienne ma tante aurait dĂ» assumer le statut de fille mĂšre sans doute bien pire pour elle. Sans compter la rĂ©action de son amante dont on ne sait rien. Quant Ă  moi, j’avais mes Ă©tudes qui m’attendaient, ma mĂšre et ma sƓur que ce mariage avec le fils du notaire arrangeait. Que ça me dĂ©truise n’était pas leur prĂ©occupation tant elles Ă©taient certaines qu’elles agissaient pour mon bien et celui des deux familles. DerriĂšre ce secret le dĂ©nominateur commun Ă©tait sans doute la peur du scandale. Ma tante n’avait pas dĂ» avoir du soutien. Et les agresseurs devaient ĂȘtre connus aussi. Habituellement dans les campagnes les hommes rĂ©paraient ce type de faute avec un mariage. En plus mes grands-parents Ă©taient riches, ils avaient certainement de l’influence. Pourquoi ne pas avoir protĂ©gĂ© leur fille du scandale Ă  venir avec un mariage blanc ? Mon pĂšre avait parlĂ© de sa mĂšre durcie par la douleur ». La douleur de la perte de son enfant ? J’avais le souvenir d’une maitresse femme qui me terrorisait, avec l’ñge on aurait pu la prendre pour un homme. Était-elle lesbienne elle aussi ? C’était refoulĂ© alors. Mais c’’est sĂ»r que ma tante l’avait prise en modĂšle de femme libre et grand-pĂšre ressemblait Ă  un bourdon dans cette constellation familiale. La naissance de mon pĂšre l’avait un revirilisĂ©. Mais comme il Ă©tait affaibli par ses sĂ©quelles de guerre, il Ă©tait fort possible que ce fĂ»t la raison pour laquelle ma tante s’était retrouvĂ©e dans ce dĂ©sarroi. D’ailleurs le lieu du suicide n’était pas neutre. Dans la grange familiale, certainement le lieu du viol. Chez ses parents sĂ©ance Ă©tait pleine de suppositions mais malgrĂ© tout, les questions soulevĂ©es avaient des dĂ©buts de Ă  mon pĂšre il avait vĂ©cu un traumatisme effroyable lui aussi qui expliquait son silence. Ce secret ne l’avait pas dĂ©truit car il l’avait partagĂ© avec sa famille. Une façon de rendre son honneur Ă  sa sƓur ? Ce sera Ă  travailler. Il devait y avoir encore des tĂ©moins de cette Ă©poque je pourrais avons terminĂ© la sĂ©ance sur les bijoux que mon pĂšre m’a offert. Pourquoi ce cadeau sachant que ma sƓur les convoitait ? Parce que mon pĂšre en me les offrant me donnait aussi ma place dans cette lignĂ©e de femmes fortes. Contrairement Ă  ma mĂšre et Ă  ma sƓur il n’avait pas honte de moi et le leur faisait savoir. Il se dĂ©solidarisait aussi de leur haine qui avait tuĂ© sa sƓur. Il leur signifiait qu’il me protĂ©geait. La psychothĂ©rapeute m’a fait remarquer que ces bijoux Ă©taient ceux offerts par son amante. Peut-ĂȘtre que tout simplement mon pĂšre m’aimait et me souhaitait aussi de connaitre le mĂȘme amour heureux que ma tante. Deux femmes d’origine sociale aussi diffĂ©rentes qui transgressaient les rĂšgles pour vivre ensemble ne pouvaient que s’aimer Ă  cette Ă©poque. J’ai laissĂ© un long silence aprĂšs cette phrase. La thĂ©rapeute m’a demandĂ© Ă  quoi je pensais. Je m’étais Ă©garĂ©e du cĂŽtĂ© des hommes pour me rĂ©parer. Cependant j’étais au plus profond de mon ĂȘtre lesbienne. J’aimais les femmes parce qu’elles Ă©taient femmes. Je n’étais pas lesbienne parce que je haĂŻssais les hommes. Finalement la phrase de ma mĂšre tous les hommes sont des salauds » portait la trace de ce secret de famille. Tout se savait au village et le suicide n’avait pas pu ĂȘtre dissimulĂ© car elle ma tante avait dĂ» ĂȘtre enterrĂ©e au cimetiĂšre avons terminĂ© la sĂ©ance sur cette considĂ©ration. En sortant de ma sĂ©ance je me suis rendue au cimetiĂšre. C’est en cherchant ma tante que j’ai rĂ©alisĂ© que je ne connaissais mĂȘme pas son prĂ©nom et que je ne l’avais pas demandĂ© Ă  mon pĂšre. Pour ĂȘtre allĂ©e avec mon pĂšre au cimetiĂšre mettre des chrysanthĂšmes sur la tombe de ses parents, je me suis rendue dans ce carrĂ©. Et c’est lĂ , Ă  quatre tombes de lĂ  que j’ai dĂ©couvert sa sĂ©pulture. Une simple gravure sur la dalle. 1920 – 1948. Delphine Marie Jeanne et le nom de famille. Ce fut un immense choc. J’ai appelĂ© papa le soir pour en savoir plus sur le choix de mon prĂ©nom. Comme ma mĂšre ne dĂ©sirait pas cette grossesse et qu’en plus elle avait Ă©tĂ© trĂšs déçue d’avoir encore une fille, elle lui avait laissĂ© cette tĂąche que de me prĂ©nommer. Delphine s’était alors imposĂ©e Ă  lui. Comme une trace encore. Et une envie de la garder deuxiĂšme journal de Delphine s’arrĂȘtait sur ces et Camille, Ă©mues par ces rĂ©vĂ©lations restĂšrent plongĂ©es un long moment dans le silence. Depuis leur arrivĂ©e Ă  la villa, leur vie entiĂšre tournait autour de cette tante dĂ©funte et pourtant si vivante en cet instant. 27 annĂ©es les sĂ©paraient de ces derniers mots Ă©crits, que s’était-il passĂ© ensuite ? Un mĂ©lange de curiositĂ© et de frustrations les sidĂ©rait. Il leur restait encore quelques documents Ă  cartes postales de vacances avec un cachet de la poste 1996. Et un prĂ©nom Eulalie. Les quelques lignes Ă©taient sans Ă©quivoque. C’étaient celles d’une femme amoureuse d’une femme. Deux autres lettres aussi dans la mĂȘme une enveloppe non cachetĂ©e, une lettre manuscrite pliĂ©e. C’était l’écriture maintenant devenue familiĂšre de Delphine. Jade demanda Ă  Camille de la sortir car elle tremblait trop sous le coup de l’émotion. Sa tante avait vraiment tout prĂ©vu et tout organisĂ©. La lettre Ă©tait datĂ©e du 15 juin 2019, quelques jours avant son chĂšre Jade,Si tu lis cette lettre c’est parce que tu auras eu ce journal. J’ai chargĂ© Lucas de le remettre Ă  JosĂ© quand le notaire lui aura remis les clĂ©s de ma maison. NĂ©anmoins je connais Anne aussi. Je l’ai appelĂ©e hier pour l’informer de mon Ă©tat de santĂ©. Depuis la mort de papa nous avions repris un contact distant. Elle m’a appris son voyage au Japon et ta venue Ă  la t’attirer chez moi, j’ai indiquĂ© Ă  ta mĂšre oĂč Ă©taient les bijoux et la clĂ©. Ils lui reviennent maintenant avant de te revenir Ă  toi plus tard. Au cas oĂč tu n’aurais pas fouillĂ© au-delĂ  de la pharmacie je m’étais assurĂ©e que tu l’aurais quand ne nous connaissons pas. Encore que maintenant tu en sais plus sur moi que moi sur toi. Papa depuis ta naissance me parle de toi. Ainsi je t’ai vu grandir et devenir femme sur les photos. Notre ressemblance physique est tellement frappante sur certains clichĂ©s que papa avait parfois du mal Ă  garder le secret avec toi. Pour Pierre Marie la ressemblance a dĂ» ĂȘtre plus difficile Ă  supporter
Je ne sais pas quelle femme tu es devenue depuis que papa n’est plus lĂ . Si tu aimes les hommes ou les femmes. Ou les deux Ă  la fois. En revanche, tu es dans la lignĂ©e de ces femmes fortes, la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, celle de l’impensĂ©. Ce secret de famille a dĂ©truit ma vie en grande partie mĂȘme si je me suis reconstruite ensuite. D’ailleurs Lucas a l’ensemble de mes journaux si cela t’intĂ©resse de connaitre la suite de la thĂ©rapie. Nous ne nous connaissons pas te disais-je mais je t’aime assez pour ne pas vouloir qu’à ton tour ce secret te brise. Tu vas bientĂŽt avoir 28 ans, c’est l’ñge oĂč avant toi ta tante et ta grand-tante ont tentĂ© de se suicider. C’est lourd Ă  porter pour toi je m’en rends compte mais ce serait pire pour toi de ne pas te dĂ©livrer de ce bien conscience aussi que ce journal contient des secrets inavouĂ©s et inavouables. Pierre Marie est ton pĂšre. C’est ce secret lĂ  qui peut te dĂ©truire. Tu ne pourras plus le regarder pareil. Mais tu sais aussi que tu peux te faire peux te demander pourquoi cette dĂ©marche ? Une envie de vengeance posthume pour ne pas avoir parlĂ© de mon vivant ? Une forme d’exhibitionnisme perverse Ă  Ă©taler ma sexualitĂ© devant ma niĂšce ? Ni l’un ni l’autre. Le nini familial que tu connais maintenant. Nous ne nous connaissons pas te disais-je mais je pense que tu vas mal toi aussi. De quelle maniĂšre je ne sais pas mais forcĂ©ment tu ne peux pas aller bien. J’ai pu commencer Ă  aller mieux qu’à la levĂ©e du secret. Il m’a fallu encore deux ans aprĂšs pour me sortir de ma dĂ©pression et terminer ma thĂ©rapie. MĂȘme si j’ai gardĂ© des fragilitĂ©s, j’ai pu reprendre le cours d’une vie la fin de mon congĂ© de longue maladie, j’ai Ă©tĂ© licenciĂ©e sans reprendre mon poste. En effet nous Ă©tions dans ces pĂ©riodes de licenciements boursiers oĂč des entreprises qui engrangeaient des bĂ©nĂ©fices monstres dĂ©graissaient leur masse salariale pour augmenter leur cours en bourses. Avec mes indemnitĂ©s de dĂ©part et mon chĂŽmage je me suis reconvertie dans l’informatique car j’avais senti que c’était le secteur en pointe Ă  cette ainsi que j’ai dĂ©crochĂ© un poste Ă  la mairie de la ville d’ingĂ©nieur. Tout Ă©tait Ă  bĂątir. Les rĂ©seaux, l’informatisation des donnĂ©es
Puis j’ai rencontrĂ© Eulalie qui Ă©tait responsable culturelle Ă  la mairie. Elle a Ă©tĂ© mon unique compagne depuis. Nous vivions chacune chez nous car quand je traversais des grands moments d’insomnie ou de mĂ©lancolie je prĂ©fĂ©rais ĂȘtre seule. Eulalie m’a aimĂ© d’un amour inconditionnel et maternel, elle m’a soutenue et comprise au-delĂ  des mots. Elle a pansĂ© mes blessures et comblĂ© mes carences affectives. La tendresse avec le temps a remplacĂ© l’amour elle qui a dĂ©couvert cette boule dans le sein. J’avais alors 46 ans. Elle a Ă©tĂ© trĂšs prĂ©sente durant mon suivi. L’oncologue m’a toujours dit que ce cancer n’avait aucune origine psychologique. Belle ironie du sort tout de mĂȘme d’ĂȘtre frappĂ© sur l’organe symbolique de la maternitĂ©. Je me suis battue pour rester en vie. LĂ  encore belle ironie du sort. Quelle joie quand on m’a appris ma rĂ©mission. HĂ©las elle a Ă©tĂ© de courte durĂ©e car des douleurs terribles dans le dos et le bassin ont Ă©tĂ© les premiers symptĂŽmes de son t’écris cette lettre un 15 juin. Il y a 28 ans jour pour jour j’ai pris la dĂ©cision de commencer une thĂ©rapie. Aujourd’hui j’en prends une autre tout aussi dĂ©cisive. Celle d’organiser mon grand dĂ©part. J’ai dĂ©jĂ  commencĂ©. Tu pourras poser toutes les questions que tu veux Ă  JosĂ© et Pilar qui te raconteront ce qu’ils savent sur moi. Lucas aussi a reçu des indications si tu veux rencontrer Eulalie. Lucas a Ă©tĂ© avec Eulalie les deux grands amours de ma vie chacun Ă  leur maniĂšre. Ils se connaissent et s’ fais don de mon corps Ă  la science car je ne veux pas que Pierre Marie ou Anne s’occupent de mon enterrement. Je dirai au revoir autrement Ă  ceux qui m’ parce que je suis sujet et actrice de ma vie, j’ai choisi aussi le jour de ma mort, j’ai suffisamment de morphine pour partir dans de bonnes conditions
 Ma chĂšre Jade, j’espĂšre que tu ne m’en voudras pas de t’avoir infligĂ© tout cela. Sache que ta naissance m’a aussi accrochĂ© Ă  la vie, tu as fait partie comme Lucas et Eulalie de ce que j’ai eu de plus beau. Je terminerai cette lettre en ayant un mot et une pensĂ©e Ă©mue pour papa. Nos pĂšres ont sans doute Ă©tĂ© dĂ©faillants Ă  un moment donnĂ© mais ils ont su rĂ©parer leurs erreurs. Je ne doute pas que Pierre Marie a Ă©tĂ© un bon pĂšre pour toi. Avec tout mon amour et mon affectionTa tante DelphineJade et Camille fondirent en larmes dans les bras l’une de l’autre. Secrets de famille chapitre 35 Elles finirent par retrouver un semblant de calme intĂ©rieur. Il n’était pas loin de midi mais aucune des deux n’avait vraiment faim. Jade ça te dirait qu’on retourne chez Delphine. Avec un peu de chance Lucas y sera. On profitera ainsi de sa pause dĂ©jeuner pour lui parler.– Je me sens incapable de faire autre chose pour l’instant. Aussi bonne idĂ©e Camille ! »Le camion Ă©tait stationnĂ© le long de la haie, la porte du pavillon grande ouverte. Elles poussĂšrent la grille de l’entrĂ©e et frappĂšrent Ă  la porte. Lucas Ă©tait assis Ă  la table de cuisine, il triait des documents. Il Ă©tait seul dans la piĂšce entiĂšrement vidĂ©e. Bonjour, vous me reconnaissez ? demanda Jade.– Oui, dit Lucas d’un air renfrognĂ©.– Je peux vous parler ?– De quoi ? Vous voyez bien que je suis occupĂ©.– De Delphine. Nous venons de finir de lire son journal. D’ailleurs je dois ĂȘtre affreuse Ă  regarder, j’ai les yeux rouges, on dirait un lapin russe tant j’ai pleurĂ© Ă  le lire.– 
– On dirait que vous ne m’aimez pas beaucoup.– Ce n’est pas ça.– C’est quoi alors ?– Vous devez maintenant savoir ce qui s’est passĂ© entre Delphine et moi.– Oui. Et donc ?– C’est dur de ne pas avoir pu aller Ă  son enterrement. Tout ça Ă  cause de votre famille.– Attendez, je n’y suis pour rien dans tout ça.– Je ne connais pas tous les dĂ©tails mais je sais que votre sƓur et son mari l’ont rejetĂ©e.– C’est plus compliquĂ© que ça. Je peux vous appeler Lucas ?– Si vous voulez.– Lucas, Delphine a laissĂ© chez elle son journal. Vous auriez pu tomber dessus avant moi. Elle savait donc que vous auriez pu le lire. Vous avez aussi les autres.– Aussi.– Vous voulez le lire ?– Oui, dit-il en retenant ses sanglots. De ma vie je n’ai aimĂ© avec une telle passion une femme.– Je le sais. Et elle Ă©galement. »Tout le monde se mit Ă  pleurer. La mort de Delphine les bouleversait. Quand les sanglots cessĂšrent Jade reprit. Passez Ă  la villa ce soir quand vous aurez fini, c’est sur votre chemin. Je vous les remettrai.– Merci. »JosĂ© et Pilar habitaient non loin de la villa. Jade et Camille continuĂšrent leur tournĂ©e. Les deux retraitĂ©s Ă©taient devant leur tĂ©lĂ©vision, Ă©coutant la fin du journal tĂ©lĂ©visĂ©. Ils s’attendaient Ă  la visite de Jade. Ils offrirent un cafĂ© et des gĂąteaux secs aux deux jeunes filles. Nous avons lu le journal de Delphine ainsi que sa lettre oĂč elle m’a dit que je pouvais vous poser des questions.– Tu as dĂ©jĂ  beaucoup pleurĂ© Jade, dit JosĂ©. Tu me rappelles Delphine quand je l’emmenais voir ses psys. Elle en a usĂ© des mouchoirs dans la voiture aprĂšs ses sĂ©ances.– Justement, j’aimerais savoir des choses.– Quoi ?– Au sujet de ma grand-tante, la tante de Delphine. Est-ce qu’elle en a appris plus ensuite ?– Oui. Mes parents Ă©taient Ă  la ferme quand c’est arrivĂ©, ça a Ă©tĂ© un drame pour ton grand-pĂšre qui l’a retrouvĂ©.– On sait qui a fait ça ?– C’étaient des gars du village. Parmi eux il y avait eu son ancien prĂ©tendant. Tes arriĂšres-grands parents avaient arrangĂ© le mariage entre lui et leur fille. Toujours cette obsession de faire grossir leurs exploitations. Mais avec la naissance de ton grand-pĂšre, elle y a Ă©chappĂ©. De toute maniĂšre personne ne l’aimait car c’était un type brutal, un alcoolique. Il a mal fini d’ailleurs, un coup de surin dans une bagarre, il s’est vidĂ© de son sang et en est mort. Bien fait pour lui.– Mais pourquoi elle s’est suicidĂ©e ?– Elle Ă©tait enceinte et la femme avec laquelle elle vivait ne voulait pas de cet enfant. Ta grand-tante pour ne pas la perdre est revenue au village se faire avorter. Elle avait des bijoux pour la payer. C’était la sage-femme du village, elle Ă©tait aussi faiseuse d’anges pour aider les femmes qui n’en pouvaient plus d’enchainer les grossesses. Mais ta grand-tante a dĂ» changer d’avis car elle avait les bijoux sur elle quand on l’a retrouvĂ©e morte. Et la matrone a dit plus tard Ă  ton arriĂšre-grand-mĂšre qu’elle l’avait attendue, elle n’était jamais venue.– Un raptus anxieux aurait dit ta tante, commenta Camille.– Sans doute mais on ne le saura jamais.– C’est difficile de comprendre les gens car leur histoire se situe aussi dans une Ă©poque et un contexte. L’avortement Ă©tait passible de la peine de mort Ă  cette Ă©poque, complĂ©ta Jade.– Et pour ma tante, qui Ă©tait au courant de son viol ?– Le secret a Ă©tĂ© mieux gardĂ© car on Ă©tait entre notables. En revanche ton pĂšre savait pour ta grand-tante.– Et vous comment vous avez su pour Delphine ?– Ton grand-pĂšre quand il a vendu l’exploitation a repris les ouvriers agricoles qui n’avaient pas voulu rester avec le nouveau patron. MĂȘme si j’étais plus jeune que lui, on a grandi ensemble. En plus je le voyais comme un grand frĂšre car il n’avait pas avec moi la distance des fils de patrons. Et puis il avait Ă©tĂ© marquĂ© par le suicide de sa sƓur. Mes parents lui ont Ă©galement donnĂ© l’affection que ses parents ne lui donnaient plus car ils lui en voulaient de cette mort. C’était en fait un garçon trĂšs malheureux. Quand il m’a proposĂ© ce travail d’homme Ă  tout faire et Ă  Pilar ma femme de faire des mĂ©nages chez eux on a tout de suite acceptĂ©. C’était moins dur que la ferme et mieux payĂ©.– Vous n’avez pas rĂ©pondu Ă  ma question.– Je l’ai su parce qu’avec ton grand-pĂšre on avait une trĂšs grande complicitĂ©. En effet je le couvrais pour les femmes qu’il voyait, j’étais souvent avec lui dans la voiture oĂč il me parlait. Je ne l’ai vu pleurer qu’une fois. C’est quand Delphine ta tante a fait sa premiĂšre tentative de suicide. Comme il s’en voulait de ne pas avoir su voir qu’elle allait si mal. C’est lĂ  qu’il m’a aussi parlĂ© du viol car avant le secret avait Ă©tĂ© bien gardĂ©.– Il vous a dit quoi sur mon pĂšre ?– C’était son gendre. Il ne l’aimait pas particuliĂšrement mais il Ă©tait aussi le futur pĂšre de ses petits-enfants et le mari d’Anne. Il faisait avec comme il me le rĂ©pĂ©tait. Ton grand-pĂšre a toujours eu un faible pour Delphine car elle Ă©tait intelligente, sensible. Pas comme ta mĂšre matĂ©rialiste et froide. Surtout il a Ă©tĂ© trĂšs fier quand elle a eu son diplĂŽme d’ingĂ©nieur. D’ailleurs il montrait la photocopie de son diplĂŽme Ă  tout le monde. A l’usine les filles savaient lui demander de la voir pour bien se faire voir de lui. Ou mĂȘme pour le sĂ©duire car il attirait les filles comme des aimants.– J’échangerais bien mes parents ! dit Jade dans un Ă©lan de sincĂ©ritĂ©. J’aurais prĂ©fĂ©rĂ© avoir ma tante comme mĂšre. Elle aurait Ă©tĂ© plus Ă  l’écoute que la mienne.– Ce fut le plus grand regret de ton grand-pĂšre. Que Delphine n’ait pas d’enfants. Il a espĂ©rĂ© longtemps qu’Eulalie et elle en aient mais ça ne s’est pas fait. Ce d’autant qu’il aimait beaucoup sa compagne car elle avait su l’apaiser. Il s’est fait moins de souci quand elle est entrĂ©e dans sa vie.– Pourquoi il a espĂ©rĂ© ? Elles en avaient parlĂ©.– Parce que Delphine a aimĂ© un homme.– Lucas, je l’ai rencontrĂ©.– Delphine m’a parlĂ© de lui quand je l’ai accompagnĂ©e Ă  l’hĂŽpital, au moment de sa deuxiĂšme tentative de suicide. Elle voulait que j’aille le voir Ă  sa brocante pour l’avertir et lui laisser un message.– Vous ĂȘtes en train de me dire qu’elle savait qu’elle allait se suicider.– Avec le recul oui.– Et c’était quoi le message ?– Je t’aime et je voulais que tu le saches ! »– Et vous y ĂȘtes allĂ© ?– Oui. Quand je lui dis que Delphine Ă©tait Ă  l’hĂŽpital, il m’a dit que c’était sa faute. Qu’il n’aurait dĂ» pas faire l’amour avec elle car elle n’était pas prĂȘte. Vous vous en doutez, je l’ai rĂ©pĂ©tĂ© Ă  votre grand-pĂšre.– Merci JosĂ©, vous m’éclairez. Camille tu voulais aussi savoir quelque chose ?– Non.– Jade ? demanda JosĂ©.– Oui.– Camille et toi ?– Camille et moi c’est comme Delphine et Eulalie.– Tu aurais plu Ă  Delphine Jade. »Et une fois encore elles se mirent Ă  pleurer ainsi que JosĂ© et rentrant, elles grignotĂšrent car elles n’avaient pas envie d’un repas. Elles se sentaient dĂ©sƓuvrĂ©es. Puis toutes ses larmes les avaient vidĂ©es intĂ©rieurement dĂ©cidĂšrent d’aller s’allonger un peu. Mais avant de dormir un peu elles firent l’amour tendrement. Secrets de famille chapitre 36 Lucas passa comme promis Ă  la fin de sa journĂ©e de travail. Jade lui proposa Ă  boire et le fit entrer. Je suis dĂ©solĂ© de vous avoir mal parlĂ© Jade. Mais la mort de Delphine m’a retournĂ©.– Ne soyez pas dĂ©solĂ©, c’est dĂ©jĂ  oubliĂ©.– En fait je ne veux pas lire les journaux dans leur intĂ©gralitĂ©. Je prĂ©fĂšre respecter l’intimitĂ© de Delphine, c’était son histoire et ce qu’elle m’en a dit me suffit. En revanche je voudrais juste lire ce qu’elle a Ă©crit de notre rencontre et sur son suicide. Je vis dans la culpabilitĂ© permanente car je suis certain que c’est Ă  cause de moi. Elle m’a pourtant jurĂ© le contraire.– Je vous prĂȘte le journal en question et vous me le rendrez quand vous aurez fini.– Cela vous embĂȘte si je le lis ici ? Parce que je suis mariĂ©. Et je ne supporterais pas que ma femme me pose des questions sur Delphine.– Installez-vous dans le canapĂ©. »Elles restĂšrent dans la cuisine car elles avaient dĂ©cidĂ© de cuisiner un peu. Il faut dire qu’elle n’avait rien avalĂ© de la journĂ©e ou presque. Elles entendirent Lucas sangloter. Quand il eut fini sa lecture, il est venu les remercier. Lui aussi se sentait allĂ©gĂ© du poids d’un fardeau trop lourd Ă  porter pour lui depuis des annĂ©es. Elles prirent alors conscience des dĂ©gĂąts collatĂ©raux du viol sur les partenaires des de les quitter, il leur demanda de passer Ă  la brocante samedi car ensuite elle fermait un mois pour les congĂ©s d’étĂ©. Il voulait remettre quelque chose Ă  Jade. Puis il sortit de sa poche un papier sur lequel il avait notĂ© un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone portable et une adresse en ville. C’était Eulalie qui les attendait toutes les deux chez elle dimanche midi. Si elles ne voulaient pas la rencontrer elle comprendrait aussi. Que Jade lui envoie un sms pour confirmer ou reste de la semaine passa tranquillement entre piscine, balade Ă  vĂ©lo et autres moments de dĂ©tente bien connus des vacanciers. Elles apprenaient Ă©galement Ă  mieux se connaitre. Et en amour elles firent des progrĂšs considĂ©rables. Elles exploraient leurs corps Ă  la recherche de nouveaux plaisirs, elles vivaient des instants aussi dĂ©licieux qu’ samedi elles se rendirent Ă  la brocante. Lucas sous l’Ɠil de sa femme qui le surveillait de prĂšs leur remit le livre d’Aragon. Il leur glissa Ă©galement que dans la maison il avait laissĂ© un carton avec les journaux et des albums de photos ainsi que d’autres affaires pour lesquelles il leur laissait la surprise. En revanche il faudrait les rĂ©cupĂ©rer en voiture. Avant de les quitter il leur serra chaleureusement la main. Depuis qu’il avait lu le journal de Delphine il se sentait beaucoup mieux. Il pouvait commencer Ă  faire le travail de deuil. En tout cas il serait heureux de les revoir Ă  l’occasion dans sa avait confirmĂ© leur venue chez Eulalie qui demeurait Ă  l’entrĂ©e de la ville dans un quartier calme et pavillonnaire. Elle les attendait avec une certaine excitation et frĂ©nĂ©sie. C’était une rencontre aussi inattendue qu’improbable. En leur ouvrant la porte Eulalie eut un cri de surprise et recula en manquant de dĂ©faillir. La ressemblance avec Delphine au mĂȘme Ăąge Ă©tait tel qu’elle crut voir son fois l’émotion passĂ©e elles s’embrassĂšrent. Eulalie portait bien la soixantaine, les cheveux blancs et ne cherchait pas Ă  dissimuler ses quelques rondeurs et rides qui correspondaient bien Ă  son cĂŽtĂ© chaleureux. Elle les mit tout de suite trĂšs Ă  l’aise en les tutoyant et en exigeant de mĂȘme. AprĂšs tout c’était aussi sa tante. Ainsi elles apprirent qu’Eulalie Ă©tait mariĂ©e Ă  Delphine depuis cinq ans. C’est Anne qui allait dĂ©chanter car elle avait fait d’Eulalie sa lĂ©gatrice Delphine n’avait pas rĂ©vĂ©lĂ© tous ses secrets commenta Jade. Eulalie leur proposa une boisson fraiche. Elle avait prĂ©vu de dĂ©jeuner sur la terrasse, sous la treille. Le soleil allait bientĂŽt tourner et l’ombre projetĂ©e les protĂ©gerait des rayons. C’était Ă  la bonne avait rencontrĂ© Delphine sur son lieu de travail, Ă  la sortie d’une rĂ©union houleuse. Delphine pestait toute seule aprĂšs un directeur technique plus pistonnĂ© que compĂ©tent en attendant que son cafĂ© coule au distributeur. Pour la dĂ©tendre Eulalie lui avait rappelĂ© la cĂ©lĂšbre phrase de Françoise Giroud La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour oĂč, Ă  un poste important, on dĂ©signerait une femme incompĂ©tente. » De fil en aiguille elles en sont venues Ă  parler d’elles. En tant que lesbiennes assumĂ©es elles s’étaient reconnues. Avec son poste de responsable culturelle, elle proposa Ă  Delphine de l’accompagner aux vernissages, projections et autres invitations. Delphine se reconstruisait lentement. Aussi Eulalie ne la bouscula pas et attendit qu’elle soit prĂȘte pour aller plus si Delphine avait fini par venir s’installer chez Eulalie, elle avait nĂ©anmoins gardĂ© sa maison quand les bas Ă©taient trop bas car elle ne voulait pas les lui imposer. Eulalie avait appris Ă  respecter cet isolement. Elle savait aussi que Lucas n’était pas loin car Delphine avait continuĂ© Ă  le frĂ©quenter. Eulalie n’était pas jalouse de leur amour platonique car elle aussi Ă©tĂ© passĂ©e par la case hĂ©tĂ©ro. C’est parfois une nĂ©cessitĂ© pour une lesbienne que d’en faire l’expĂ©rience. Entre Lucas et Delphine il n’y avait eu plus rien de sexuel. Elle cherchait chez les hommes de son entourage une protection qu’elle ne pouvait s’ soutenue par Eulalie Ă©tait allĂ©e jusqu’au bout sa dĂ©marche pour percer le mystĂšre du suicide de sa tante. GrĂące aux tĂ©moignages recueillis d’ici delĂ  elle avait retrouvĂ© Alice l’amante fortunĂ©e. Elle habitait toujours en ville dans un immeuble contrairement Ă  ce qui avait Ă©tĂ© racontĂ© avait acceptĂ© la grossesse de Delphine. Mais cette derniĂšre terrorisĂ©e Ă  l’idĂ©e de mourir en couches voulut se faire avorter ce qui Ă©tait encore plus dangereux pour sa santĂ©. Alice tenta de la dissuader, l’enfant aurait Ă©tĂ© donnĂ© en adoption si elle n’en voulait fallait replacer la grossesse dans son Ă©poque. Delphine, la tante de Jade Ă©tait la premiĂšre gĂ©nĂ©ration de femmes dans l’humanitĂ© Ă  ne pas subir de grossesse. Jusque-lĂ  les femmes subissaient le patriarcat. Entre les mariages arrangĂ©s ou forcĂ©s, des rapports sexuels qui s’apparentaient Ă  de la roulette russe, les femmes vivaient sous la domination masculine. Être lesbienne Ă©tait non seulement subversif mais les femmes jouissaient sans crainte d’ĂȘtre d’Alice n’avait pas supportĂ© d’ĂȘtre ramenĂ©e Ă  sa condition fĂ©minine alors qu’elle Ă©tait une femme libre. Son dĂ©sarroi l’avait plongĂ© dans une profonde dĂ©pression. Alice croyant bien faire l’incita Ă  avorter. C’est ainsi qu’elle la laissa aller Ă  la ferme. C’est une discussion avec sa mĂšre qui a dĂ©clenchĂ© le geste fatal. Toujours obsĂ©dĂ©e par son exploitation elle lui parla d’arranger le mariage avec son ancien prĂ©tendant qui Ă©tait d’accord. Les filles Ă©tant mineures selon la loi, Delphine ne pouvait s’y opposer. C’est pourquoi elle prĂ©fĂ©ra la mort Ă  cette prison qui l’aurait de toute maniĂšre sĂ©parĂ©e de son rencontre permit Ă  Delphine de prendre du recul avec son histoire et de la mettre en perspective. MĂȘme si c’était sa mĂšre qui avait dĂ©cidĂ© de l’avortement, elle n’avait pas gĂąchĂ© plus sa vie. Sans l’excuser pour autant elle avait aussi compris ce que sa mĂšre avait pu traverser pour sa propre naissance. Elle avait ainsi donnĂ© du sens Ă  ses son apaisement fut de courte durĂ©e, Ă  peine dix ans. Les dix autres annĂ©es ont Ă©tĂ© un long parcours du combattant dans la maladie. Eulalie avait admirĂ© Delphine car malgrĂ© l’adversitĂ© elle n’a jamais Ă©tĂ© aigrie ni ne s’est plainte de son existence. Elle l’a vĂ©cue et l’a aimĂ©e car elle se l’était Delphine sentit que la fin Ă©tait proche elle organisa sa succession. Jade de tout temps avait Ă©tĂ© au cƓur de ses prĂ©occupations. Delphine Ă©tait partagĂ©e entre briser le secret avec les consĂ©quences que ça avait sur l’image de son pĂšre, et se taire au risque que Jade finisse par ĂȘtre dĂ©truite quand mĂȘme. Le journal s’était ainsi imposĂ© car mĂȘme si Jade l’avait en sa possession, rien ne l’obligeait Ă  le lire ou mĂȘme continuer aprĂšs les premiĂšres nombreux autres sujets furent Ă©voquĂ©s lors de cette rencontre mais l’aprĂšs-midi et la soirĂ©e ne suffirent pas Ă  tous les Ă©puiser. Quid de la maison de Delphine par exemple ? Avant de se quitter elles promirent de se leur sĂ©jour, Jade et Camille rĂ©cupĂšrent les cartons laissĂ©s par Lucas. Bien Ă©videmment il y avait le reste des journaux. Mais Ă©galement des albums de photos. L’un avec Delphine et Anne enfants et adolescentes, les photos expurgĂ©es de l’album officiel. Et un autre sur Jade avec les commentaires de Delphine. MalgrĂ© l’absence le lien Ă©tait lĂ . Lucas avait aussi laissĂ© quelques livres annotĂ©s de Delphine sur la psycho gĂ©nĂ©alogie. Et enfin des objets personnels de Delphine. Une magnifique montre, des stylos de luxe et son ordinateur avec le code de sĂ©curitĂ©. Il contenait photos et mois de vacances passa Ă  toute vitesse. Elles rentrĂšrent Ă  Paris oĂč elles continuĂšrent de se voir Ă  la fois pour travailler mais aussi pour s’aimer et poursuivre la lecture du journal de Delphine. Elles avaient aussi pris l’habitude une fois par semaine de discuter sur un logiciel de vidĂ©o confĂ©rence avec Eulalie pour laquelle elles avaient beaucoup d’ le plus difficile pour Jade fut de revoir ses parents lors du retour du Japon afin de leur remettre les bijoux. Ils comprirent qu’elle savait quelque chose quand elle leur annonça que Delphine avait lĂ©guĂ© ses biens Ă  son Ă©pouse. Ce dĂ©tail Delphine s’était bien gardĂ© de le confier Ă  sa septembre Jade et Camille intĂ©grĂšrent leur pĂ©piniĂšre de start-up. C’est Ă  ce moment qu’elles dĂ©cidĂšrent de s’installer ensemble. Elles louĂšrent un appartement pas trop loin de leur lieu de travail. Et dans un coin de la bibliothĂšque, posĂ© sur un chevalet, un cadre avec une photo de Delphine souriante, sans laquelle leur amour ne serait pas aussi fort. Biarritz Buenos Aires Bi s’abstenir Bonne Ă  rien, nulle en tout Bonus Caddy Girl Chaud bouillant Choix de vie Coeur brisĂ© Comme une boule de flipper CondamnĂ©e par amour Cure thermale DĂ©confinĂ©s, la dĂ©confiture Elle court, elle court la rumeur Envie Faites vos jeux, rien ne va plus !!! Faits divers Fantasme ou rĂ©alitĂ© FidĂ©litĂ© Garde du corps garde du coeur Histoires d’amour Il n’y a pas de voyageur sans bagage Indicible amour Insaisissable Insatisfaite permanente Ironie du sort L’accident La kinĂ© La manipulatrice La premiĂšre fois L’ascenseur La sirĂšne irlandaise Le capteur de rĂȘves Le crime Ă©tait plus que parfait Le grand hĂŽtel Le petit cahier vert Le pont aux cadenas Les mots que l’on ne dit pas Les sept chats bleus Les vraies valeurs L’üle du bonheur Le tĂ©lĂ©phone portable Ma jolie VRP Partir un jour ? PrĂȘte Ă  tout RĂ©sidence secondaire SacrĂ© mariage Sans jamais se voir Telle Ă©prise qui croyait prendre Tout droit Ă  l’échec Ulysse Un coach particulier Un fantĂŽme du passĂ© Une passion infinie Urgence pĂ©diatrique Une valse Ă  deux temps Vers le chemin de son coeur Vivons heureux, vivons cachĂ©s ? 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Le courage Depuis que j'ai commencĂ© mon traitement et que j'Ă©cris sur ce blog, nombreux sont ceux qui me disent que je suis trĂšs courageuse. Mais c'est quoi le courage ? D'aprĂšs une dĂ©finition trouvĂ©e sur WikipĂ©dia "Le courage est une vertu qui permet d'entreprendre des choses difficiles en surmontant la peur et en affrontant le danger, la souffrance, la fatigue". Cette dĂ©finition est tout Ă  fait exacte et semble en adĂ©quation avec ce que je vis aujourd'hui. Quand on subit une telle Ă©preuve, on n'a pas le choix. La maladie est lĂ  et il faut faire face. Accepter les protocoles proposĂ©s ou les refuser. Les accepter dans l'espoir d'obtenir une rĂ©mission de la maladie ou les refuser et se laisser mourir. En ce qui me concerne, j'accepterai toujours les traitements, aussi difficiles soient-ils, qui me mĂšneront vers une rĂ©mission certaine. Cependant, je refuserai tout acharnement thĂ©rapeutique. D'oĂč me vient ce courage ? Comme tous les malades, j'ai bien sĂ»r envie de m'en sortir mais je crois que ma force vient de tout ce que j'ai vĂ©cu depuis mon arrivĂ©e dans ce monde. Je ne suis pas nĂ©e avec "une cuillĂšre d'argent dans la bouche", selon l'expression souvent utilisĂ©e. Mes parents Ă©taient de simples agriculteurs trĂšs modestes. Ils ont beaucoup travaillĂ© et nous ont donnĂ© le sens de l'effort. Nous n'avons pas Ă©tĂ© des enfants gĂątĂ©es, nous avions le nĂ©cessaire c'est tout. En grandissant, nous avons dĂ» participer aux travaux mĂ©nagers ainsi qu'Ă  ceux de la ferme. Et il paraĂźt que dans ce domaine, j'excellais. L'argent de poche Ă©tait donnĂ©e "au compte gouttes" et lĂ  encore je les en remercie. Ils nous ont appris Ă  compter, Ă  ne pas dĂ©penser outre mesure et cela nous a bien prĂ©parĂ©es pour plus tard. J'ai eu la chance d'aller au lycĂ©e. J'aurais eu la capacitĂ© de faire plus. Je ne l'ai pas fait et l'ai souvent regrettĂ©. Je me suis mariĂ©e jeune et ai eu rapidement mes trois enfants. LĂ  encore, j'ai dĂ» renouveler de courage pour vivre ces trois grossesses rapprochĂ©es loin de ma famille. Pas d'internet Ă©videmment, pas de tĂ©lĂ©phone pour appeler maman quand j'en ressentais le besoin. Et puis il a fallu les Ă©lever afin de les amener vers l'Ăąge adulte. Certaines personnes ne manquaient pas de me rappeler rĂ©guliĂšrement qu'une maman au foyer "n'avait rien Ă  faire". Cela m'a poussĂ©e Ă  partir travailler Ă  l'extĂ©rieur. Bien difficile avec un mari qui avait un mĂ©tier trĂšs accaparant. Et puis c'Ă©tait encore l'Ă©poque oĂč le partage des tĂąches n'existait pas. A ce rythme, je suis vite tombĂ©e malade et tant de fois plus tard. A chacun de ces moments difficiles, j'ai dĂ» me relever seule. Un jour au fond du gouffre, le lendemain debout ! Il le fallait pour les enfants. Le combat que je mĂšne aujourd'hui n'a rien Ă  voir avec tout ce que j'ai vĂ©cu auparavant. Cependant, le fait de ne pas avoir eu une vie de princesse et d'avoir dĂ» me battre bien des fois pour refaire surface m'a forgĂ© un certain caractĂšre de guerriĂšre. Pourtant, je crois faire partie des personnes faibles, ne sachant pas toujours me dĂ©fendre devant l'adversitĂ©. L'Ă©preuve que je mĂšne aujourd'hui va "m'endurcir" et je sais que je serai une autre femme aprĂšs. Plus forte. Oui je suis courageuse mais pas plus que toutes les personnes qui connaissent la maladie. Comme dans la dĂ©finition, j'essaie tout simplement de surmonter ma peur, ma fatigue, ma souffrance. Et la peur, elle est bien lĂ  Ă  quelques jours de l'examen qui dira si le traitement a bien fonctionnĂ©. Le traitement quatriĂšme cure Lundi 12 dĂ©cembre Pour la quatriĂšme fois depuis le dĂ©but de mon traitement le R comme Rituximab, molĂ©cule utilisĂ©e dans le traitement des lymphomes B et de la leucĂ©mie lymphoĂŻde chronique, a coulĂ© doucement dans mes veines toute la matinĂ©e. MĂ©dicament plus connu sous le nom de Mabthera. L'insomnie du petit matin m'a permis de rĂ©aliser quelques tĂąches mĂ©nagĂšres. Puis passage de l'infirmiĂšre pour une prise de sang. Cette derniĂšre, en plus de la numĂ©ration formule sanguine, montre si la chimiothĂ©rapie ne "culbute" pas trop quelques unes de mes "fonctions vitales". Ces rĂ©veils trop matinaux sont pour moi de plus en plus frĂ©quents actuellement. Se lever et s'occuper plutĂŽt que de rester au lit. Quand on ne dort pas, les idĂ©es s'en vont vers des horizons moroses, les soucis quels qu'ils soient sont amplifiĂ©s. Et quand viennent s'ajouter Ă  la maladie des doutes et des interrogations face Ă  un quelconque problĂšme familial, c'est indĂ©niablement "le noir complet". Je n'ai pu retenir mes larmes devant le Docteur D. L'angoisse est Ă  son comble. Le Docteur D. s'est montrĂ©e, comme Ă  son habitude, d'une grande empathie mais n'a pu Ă©videmment me rassurer sur le rĂ©sultat du pet scan. Le risque d'Ă©chec du traitement Ă©tant plutĂŽt rare mais bien rĂ©el quand mĂȘme. "Le doute n'efface pas la confiance mais sĂšme le trouble..." Victoire D. Vertiges d'une re-naissance. Il est prĂ©vu que je rencontre la psychologue de l'Ă©tablissement demain. Mardi 13 dĂ©cembre AprĂšs le Zophren ayant pour action d'Ă©viter les nausĂ©es et les vomissements, c'est le Chop qui m'a Ă©tĂ© transfusĂ© aujourd'hui. Tout d'abord le P comme Prednisone qui est autre qu'un corticoĂŻde. Puis le C comme Cyclophosphamide, molĂ©cule ayant Ă©tĂ© accusĂ©e d'avoir "tuĂ©" 3 personnes Ă  Nantes... Ensuite, le H d'hydroxy-doxorubicine. Pour finir avec le O comme Oncovin de couleur rouge se diffusant Ă  une vitesse grand "V" puisque, Ă  peine dans les veines, l'urine est dĂ©jĂ  teintĂ©e. Six heures aprĂšs la fin de l'ingestion de tous ces produits, Ă  part barbouillĂ©e, je ne suis pas "encore" malade. Oui, il me faut bien insister sur le mot "encore". DĂšs mon arrivĂ©e Ă  la maison, j'ai pris un cachet de lasilix pour palier Ă  une Ă©ventuelle rĂ©tention d'eau. Mais j'ai bien peur qu'elle ne survienne. J'ai bu beaucoup cet aprĂšs-midi et aucune envie d'aller aux toilettes... La dose habituelle est de 20 mg par jour et ce cachet fait 40 mg. Donc, impossibilitĂ© d'en reprendre un dans l'immĂ©diat. Cette nuit peut-ĂȘtre si le trouble persiste ou demain matin. Ce problĂšme de rĂ©tention d'eau est pourtant trĂšs rare avec ce traitement. Magali, socio-esthĂ©ticienne est venue me prodiguer un soin trĂšs relaxant. J'apprĂ©cie son travail et sa grande amabilitĂ©. Par contre, je n'ai pas vu la psychologue. Sur les Conseils de GuĂ©nolla, j'ai tĂ©lĂ©phonĂ© Ă  la ligue contre le cancer. Un rendez vous est pris pour lundi aprĂšs-midi. Divers ateliers y sont proposĂ©s. J'opterai en premier lieu pour des sĂ©ances de mĂ©ditation avec groupe de paroles ensuite. J'espĂšre pouvoir enfin atteindre un "lĂącher prise", ce que je n'ai jamais rĂ©ussi avec le yoga. Entrer dans la bulle "d'ici et maintenant". Pas facile. Un aprĂšs-midi Ă  faire quelques petits travaux de couture tout en regardant en replay l'Ă©mission "Mille et une Vies" d'hier. Chapeau bas Ă  cette jeune fille atteinte de sclĂ©rose en plaque. VĂ©ritable leçon de vie. Mercredi 14 dĂ©cembre Une nuit assez paisible mais un rĂ©veil difficile. AprĂšs avoir avalĂ© tous les mĂ©dicaments nĂ©cessaires puis le petit dĂ©jeuner, un lĂ©ger mieux s'est installĂ©. J'ai pu m'adonner Ă  quelques activitĂ©s dont l'emballage de cadeaux pour le NoĂ«l des petits enfants. Et passer l'aspirateur dans mes chambres !!! Cette aprĂšs cure ressemble Ă  la prĂ©cĂ©dente. Beaucoup moins malade que lors de la seconde. Les drogues se digĂšrent lentement. Je n'ai pas eu de rĂ©tention d'eau comme je le craignais. Je bois beaucoup pour prĂ©server mes reins car j'ai toujours un taux un peu Ă©levĂ© de crĂ©atinine. Et ce, bien avant la chimio. Le traitement a pour effet de diminuer la quantitĂ© de globules blancs et l'efficacitĂ© du systĂšme immunitaire. On combat avec difficultĂ© la dose de poison que l'on vient de recevoir. Les corticoĂŻdes agissent comme de puissants stimulants mais, aprĂšs 5 jours, ils sont arrĂȘtĂ©s brutalement et c'est lĂ  que toute forme d'Ă©nergie disparaĂźt. Cet aprĂšs-midi, je me suis reposĂ©e devant l'Ă©mission de FrĂ©dĂ©ric Lopez. Maman est arrivĂ©e pour me voir puis Nelly et ThĂ©rĂšse. Avec Nelly et Michel, nous partageons certains thĂ©s dansants. Ce soir je me replonge dans le livre "Revivre" de Guy Corneau. Je relis le passage oĂč il parle du dialogue avec les cellules. Il serait bon que je parle un peu aux miennes... Jeudi 15 dĂ©cembre Un rĂ©veil trĂšs matinal mais tellement heureuse de ne presque plus me sentir malade. Je me suis levĂ©e tĂŽt et suis restĂ©e active presque toute la journĂ©e. Juste une petite pause cet aprĂšs-midi, le temps que Opaline, mon aide mĂ©nagĂšre, soit prĂ©sente. Opaline que je regretterai... Elle est trĂšs "mignonne" et en plus elle travaille trĂšs bien. Je suis allĂ©e ensuite faire un tour dans le bourg... Mes 5 jours de corticoĂŻdes se terminent demain, aprĂšs je risque d'ĂȘtre une "lavette". Tant pis, ce qui est pris est pris. Cette cure n'a pas Ă©tĂ© trop pĂ©nible. Si le pet scan donne de bons rĂ©sultats et si les 2 derniĂšres cures se passent ainsi, et ben je pense que je "survivrai" !!! MĂȘme si la semaine qui s'annonce va ĂȘtre Ă©puisante, ce soir je positive en me disant que, en principe, j'en suis Ă  deux tiers du traitement. Cet aprĂšs-midi, Julie, la psychologue de la Clinique m'a appelĂ©e. Je dois la rencontrer juste avant mon rendez vous avec le Docteur D. Je sais que mon anxiĂ©tĂ© sera alors Ă  son comble. En effet, ce sera juste avant de prendre connaissance du rĂ©sultat du pet scan. Je pourrai la revoir si nĂ©cessaire ensuite alors que je n'ai droit qu'Ă  une sĂ©ance avec celle de "la ligue contre le cancer". Mais cette consultation m'ouvre la porte Ă  certaines activitĂ©s offertes par cette association. Entretien obligatoire. Je reçois par SMS les rĂ©sultats de la prise de sang de ce matin. Cette fois, les lymphocytes ont pris une sacrĂ© "claque" 272/mm3 pour une normale de 1 000 Ă  4 500. Responsables de ma maladie, le traitement le leur fait payer ! Bon signe j'espĂšre. Nous avons de bonnes nouvelles concernant mon beau-frĂšre. Tout s'arrange pour lui. Soulagement. Assez de malades comme ça ! Vendredi 16 dĂ©cembre La fatigue s'est abattue sur moi avant la fin de la corticothĂ©rapie. Une vraie "chiffe molle" aujourd'hui. Envie de rien. Anne-Marie, rĂ©flexologe plantaire, est venue me faire une sĂ©ance. Cela m'a apportĂ© une grande dĂ©tente. Je me suis retrouvĂ©e entre veille et sommeil. TrĂšs agrĂ©able. Ce soin de support est trĂšs efficace et devrait ĂȘtre proposĂ© dans tous les hĂŽpitaux. Nous nĂ©gligeons trop nos pieds. Ils nous portent toute la journĂ©e et nous ne leur apportons pas les soins qu'ils mĂ©ritent. Contrainte donc Ă  une journĂ©e "canapĂ©" devant un bon feu de cheminĂ©e, j'ai regardĂ© de nouveau l'Ă©mission "mille et une vies". Le sujet aujourd'hui concernait le rapport entre le corps l'esprit. Une femme qui, grĂące Ă  l'hypnose" a trouvĂ© la cause de tous ses maux. Époustouflant ! Le journaliste pose toujours la question "devant la photo de l'enfant que vous voyez et que vous Ă©tiez, maintenant que vous connaissez la suite, que lui diriez-vous ?" Et si moi, je devais rĂ©pondre Ă  cette question, que dirai-je Ă  la petite fille que j'Ă©tais ? Samedi 17 dĂ©cembre Ma nuit de sommeil a dĂ» m'ĂȘtre bĂ©nĂ©fique car je me suis sentie beaucoup moins fatiguĂ©e aujourd'hui. Finalement, cette aprĂšs-cure est moins difficile que les autres. Encore des colis qui arrivent et des paquets cadeaux Ă  faire. Vive Internet et les commandes sur "Amazon" ! Toute la famille s'en dĂ©lecte avec plaisir... Et tout arrive directement chez papy et mamie. La tĂąche du pĂšre NoĂ«l va ĂȘtre bien allĂ©gĂ©e chez les Rouaux cette annĂ©e ! En ouvrant le courrier, telle n'est pas ma surprise de constater que Madame notre Mutuelle nous accorde un remboursement pour ma perruque... Je reprends la premiĂšre lettre qui indiquait "ProthĂšse capillaire non prise en charge par la SĂ©curitĂ© Sociale". Et puisque la CPAM rembourse 125 euros, la mutuelle suit... Inutile de chercher Ă  comprendre ! Mais tout de mĂȘme ces 250 euros sont les bienvenus. Lors de l'arrivĂ©e du premier courrier du 26/10, en tout dĂ©but de traitement, je m'Ă©tais arrĂȘtĂ©e Ă  la lecture de "Nous avons le regret de ne pouvoir donner une suite favorable Ă  votre demande". Le coup de fil d'Anthony, le passage de Christiane... et Ă  midi je suis encore en robe de chambre ! Et pourquoi pas une journĂ©e pyjama ? Évidemment, j'aurais prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre sur les sentiers avec les copains de la marche nordique et assister au petit repas restaurant aprĂšs, mais bon faut se faire une raison. Pourtant, ce qui me manque le plus, c'est toute cette vie "sociale" Ă  laquelle je dois renoncer pour un temps. Ce n'est pas Ă  la table d'une auberge que j'ai passĂ© une partie de l'aprĂšs-midi mais sur mon canapĂ© oĂč je me suis endormie. S'en est suivi un petit papotage avec maman qui est venue me voir et une sortie jusqu'Ă  l'Ă©picerie. Pas trop longtemps, ne surtout pas avoir froid, ne choper aucun microbe, revenir vite Ă  la maison, alimenter le feu et regarder une Ă©mission en replay. Et cette info qui tombe "La ministre de la santĂ© suspend le traitement... " Apparemment, ce serait le protocole administrĂ© avant les autogreffes. Toujours "en vie aprĂšs 4 cures", je prĂ©fĂ©rerais que le protocole dont je bĂ©nĂ©ficie ne soit pas amputĂ© d'un de ses produits afin d'espĂ©rer obtenir le rĂ©sultat tant souhaitĂ© aprĂšs 6 cures. Dimanche 18 dĂ©cembre Le mot "fatigue" est beaucoup trop faible pour dĂ©crire l'Ă©tat dont je me trouve depuis ce matin. Incommensurable. On m'avait prĂ©venue mais je ne pensais pas que cela pouvait ĂȘtre aussi violent. Seules des personnes ayant connu cet Ă©tat de fait peuvent comprendre ! Mon amie Marie, ayant eu ce traitement il y a un an, m'a tĂ©lĂ©phonĂ© cet aprĂšs-midi. Elle se souvient aussi des jours si difficiles oĂč le seul fait de "penser" Ă  faire sa toilette devient du domaine de l'impossible... Alors que je me sentais Ă  peu prĂšs bien hier, aujourd'hui terrassĂ©e, complĂštement anĂ©antie. Vide. Lundi 19 dĂ©cembre Ma soirĂ©e d'hier s'est passĂ©e devant "Le Titanic". Ce superbe film qu'on ne se lasse pas de regarder. Si j'ai la chance de refaire une croisiĂšre, je crois que je compterai le nombre de canots de sauvetage avant de monter Ă  bord ! Je me suis rĂ©veillĂ©e ce matin encore bien lasse. Telle une automate, il fallait que je fasse les choses sans rĂ©flĂ©chir. Petit dĂ©jeuner vite avalĂ©, direction la salle de bains. Ignorer mon ennemie Ă  l'en dĂ©goĂ»ter, ne pas jouer aujourd'hui avec elle ou la laisser s'amuser avec moi... la faire fuir. Pourtant elle Ă©tait encore bien prĂ©sente cette fatigue qui m'a terrassĂ©e hier. A 10 heures, j'avais relevĂ© mon dĂ©fi. FiĂšre. Le Dr D. prescrit les injections de Zarzio 8 jours aprĂšs la chimio. GuĂ©nolla commence dĂšs le 6Ăšme jour et Marie les avait dĂšs le 5Ăšme jour. J'ai aussi lu sur le forum de France Lymphome Espoir le tĂ©moignage d'une personne les ayant eues aussitĂŽt la chimio pour cause d'aplasie. En ce 6Ăšme jour post-chimio, j'ai demandĂ© Ă  l'infirmiĂšre de m'injecter la premiĂšre ce matin. Je me donne ainsi une chance d'avoir retrouvĂ© un peu de tonus dimanche prochain. Je revois mon hĂ©mato le 29 et j'aborderai ce sujet avec elle. Ce mĂ©dicament n'est autre que de l'EPO enfin il me semble ayant pour mission de stimuler la moelle osseuse afin que le taux de globules blancs remonte. Ce taux est bien infĂ©rieur Ă  la normale sur la biologie d'aujourd'hui. Cet aprĂšs-midi, ma sƓur m'a emmenĂ©e Ă  Rennes rencontrer la psychologue de La Ligue Contre le Cancer. AprĂšs mon traitement, je commencerai des sĂ©ances de mĂ©ditation et d'autres activitĂ©s si je le dĂ©sire. La psychologue m'a trouvĂ©e bien combative. Elle s'est interrogĂ©e sur le "comment vivre" lorsqu'on se sait porteur d'une telle maladie sans ĂȘtre traitĂ©. Quelle a Ă©tĂ© ma vie pendant toutes ces annĂ©es ? Qui m'a aidĂ©e Ă  ne pas sombrer ? Toutes ces questions dĂ©jĂ  abordĂ©es prĂ©cĂ©demment. Ma rĂ©ponse s'est faite sans aucune hĂ©sitation l'Association France Lymphome Espoir. Mardi 20 dĂ©cembre J'ai retrouvĂ© une certaine vitalitĂ© grĂące aux injections de Zarzio. Vraiment magiques ces piqĂ»res sauf que s'en suivent des douleurs osseuses. En ce qui me concerne, elles apparaissent aprĂšs la 3Ăšme. Rien Ă  voir avec les douleurs de l'arthrose. Bien plus fortes. Impression que le bassin va se casser... mais heureusement, elles ne rĂ©sistent pas aux antalgiques. Ne voulant pas trop solliciter Gervais, trĂšs occupĂ© en ce moment par des travaux dans une maison mitoyenne Ă  la nĂŽtre, j'ai dĂ©cidĂ© de me rendre seule en voiture Ă  un rendez-vous. Un aller-retour de 16 kilomĂštres sans aucun problĂšme. LibertĂ© retrouvĂ©e. Un aprĂšs-midi au calme devant une piĂšce de théùtre, jouĂ©e par notre troupe, il y a plusieurs annĂ©es. Puis l'arrivĂ©e d'une des "actrices", Christiane, suivie de ma cousine Sylvie. On bavarde, on boit une boisson chaude et c'est dĂ©jĂ  la nuit. Je reprends la voiture et, avec ma sƓur, nous nous rendons chez BĂ©atrice qui loue la maison de mes parents. BĂ©atrice a quittĂ© sa rĂ©gion du Nord pour venir vivre prĂšs de ses enfants en Bretagne. Une dĂ©cision certainement mĂ»rement rĂ©flĂ©chie mais non sans consĂ©quences. Peut-on recommencer une nouvelle vie, passĂ© l'Ăąge de la retraite, dans un ailleurs oĂč il n'y a plus d'amis ? Pas Ă©vident. Ce soir, la fatigue me rattrape et c'est avec beaucoup de plaisir que je vais retrouver mon lit. Mercredi 21 dĂ©cembre Aujourd'hui, je me suis sentie "bien". AprĂšs ma troisiĂšme injection de Zarzio, toujours pas de douleurs osseuses. Il en reste encore deux Ă  faire. Il y a quelque temps, j'avais rĂ©pondu Ă  une demande d'une sociĂ©tĂ© qui cherchait des personnes atteintes de lymphome folliculaire afin de recueillir leur tĂ©moignage. Il s'agit apparemment d'une aide Ă  la recherche. Cette Ă©tude aurait un lien avec un nouveau traitement qui pourrait ĂȘtre mis sur le marchĂ© trĂšs bientĂŽt. On ne m'en a pas dit plus... Relevance ??? Il Ă©tait nĂ©cessaire d'avoir aussi le tĂ©moignage d'une personne de l'entourage du patient. Gervais a dĂ» rĂ©pondre pendant une heure Ă  des questions, en toute discrĂ©tion. Je ne suis pas restĂ©e Ă  Ă©couter ce qu'il disait. Il en a Ă©tĂ© de mĂȘme pour moi et lui non plus n'Ă©tait pas lĂ . Nos deux heures seront rĂ©munĂ©rĂ©es mais lĂ  n'a pas Ă©tĂ© ma motivation. Je tenais Ă  participer pour faire avancer la recherche, voilĂ  tout. Une partie de la rĂ©munĂ©ration est versĂ©e automatiquement Ă  une association de notre choix. Inutile d'Ă©crire sur ce blog oĂč ira cet argent. AprĂšs tout ça, je suis allĂ©e faire des courses pour le dĂ©jeuner de NoĂ«l avec notre petite tribu. Un regret pourtant Samuel ne sera pas lĂ , de permanence le week-end de NoĂ«l. Triste de le savoir seul, surtout dĂ©sormais qu'il a un petit. Attendre un enfant aussi longtemps et passer son deuxiĂšme NoĂ«l sans lui, dommage. Son collĂšgue a NoĂ«l et lui le nouvel an tout Ă  fait lĂ©gitime. Jeudi 22 dĂ©cembre En faire trop quand ça va mieux n'est pas forcĂ©ment une trĂšs bonne idĂ©e ! Aujourd'hui, j'ai fait les frais du manque de repos des jours derniers. Voulant faire une petite marche cet aprĂšs-midi, j'ai vite senti que mes jambes ne m'emmĂšneraient pas trĂšs loin. Ma petite promenade a Ă©tĂ© trĂšs courte aller me recueillir sur la tombe de mon cher papa puis ensuite embrasser maman. Qu'il Ă©tait doux le temps oĂč nous pouvions les retrouver ensemble tous les deux, tellement soudĂ©s, tellement heureux ! La prise de sang d'aujourd'hui n'est pas super tout a chutĂ© malgrĂ© les injections de Zarzio globules rouges, hĂ©moglobine... je suis anĂ©miĂ©e. Et les blancs qui ont encore baissĂ© ainsi que les plaquettes. Le traitement attaque vraiment dur et donne du fil Ă  retordre Ă  ma moelle osseuse. Des nouvelles de Maggy, de Marie-France, pas au top les filles saloperie de lymphome ! Vendredi 23 dĂ©cembre Une journĂ©e bien ordinaire. Quelques tĂąches mĂ©nagĂšres, du repos et un petit tour histoire de prendre l'air. Je me mĂ©nage pour dimanche avec mes sept loulous. Sept petits trĂ©sors. Ma sƓur me disait tout Ă  l'heure avoir lu dans un livre "J'ai eu des enfants, je n'ai pas eu de vie". Quelque part c'est vrai. Mais c'est aussi les meilleurs cadeaux que la vie nous ait donnĂ©s. A l'heure d'aujourd'hui, avec tout ce qui se passe, c'est vrai qu'il est bon de rĂ©flĂ©chir Ă  deux fois avant de se lancer dans l'aventure d'ĂȘtre parents. Tant d'incertitude quant Ă  l'avenir. Trop de jeunes couples se sĂ©parent et lĂ  aussi certains devraient rĂ©flĂ©chir Ă  deux fois avant de prendre une telle dĂ©cision. Ma rĂ©flexion du soir C'est quoi ĂȘtre heureux ? Samedi 24 dĂ©cembre C'Ă©tait juste avant le NoĂ«l de 1960 que mon grand-pĂšre mourait alors que rien ne le prĂ©sageait. J'avais Ă  peine 5 ans. Maman dut le veiller la nuit de NoĂ«l comme cela se faisait en ce temps lĂ . Et le lendemain matin, 25 dĂ©cembre, le pĂšre NoĂ«l n'avait pas mis les cadeaux prĂšs des chaussures devant la cheminĂ©e. Il les avait mis au grenier ! Pourquoi ? Encore aujourd'hui, je me le demande... Papa fut obligĂ© d'aller les chercher lĂ -haut celui-ci, Ă©tant donnĂ© les circonstances, avait oubliĂ© de les descendre. Nous enterrions mon grand-pĂšre le 26. C'est le premier souvenir de ma vie ! Peut-ĂȘtre aussi le premier traumatisme. Est-ce cet Ă©vĂ©nement ayant marquĂ© mon enfance qui me fait ne pas aimer les fĂȘtes de fin d'annĂ©e ? Je fĂȘte NoĂ«l chaque annĂ©e pour faire plaisir aux enfants et aux petits dĂ©sormais. Et ce sera avec plaisir que je recevrai toute notre petite famille demain mĂȘme si, et j'en suis vraiment dĂ©solĂ©e, il manquera deux personnes. Et mon pĂšre... mais on ne peut pas faire revenir nos chers disparus. Aujourd'hui, j'ai appelĂ© Marie-France que j'ai connue lors de la journĂ©e mondiale du lymphome Ă  Brest. Elle Ă©tait venue spontanĂ©ment nous aider. Marie-France ne va pas trĂšs bien. Elle a dĂ» stopper le traitement pour son lymphome Ă  cause de ses problĂšmes cardiaques et d'autres pathologies s'invitent chez elles les unes aprĂšs les autres. Je souhaite qu'en 2017, elle retrouvera un peu de sĂ©rĂ©nitĂ©. Quant Ă  moi, du repos aujourd'hui avant la journĂ©e de demain. Dimanche 25 dĂ©cembre Un beau dimanche de NoĂ«l rempli de "cris" d'enfants. Une belle petite famille ! Tous plus mignons les uns que les autres. Je les aime tellement. Mon souhait pour la nouvelle annĂ©e passer quelques jours avec chacun d'eux sĂ©parĂ©ment afin d'en profiter au maximum. Un gros coup de fatigue au cours de l'aprĂšs-midi mais on a rĂ©ussit Ă  gĂ©rer la situation. Encore un NoĂ«l de passĂ©. Comment sera le suivant ? J'espĂšre que la chimio ne sera plus qu'un mauvais souvenir et que j'aurais repris depuis longtemps une vie normale. Il y aura quand mĂȘme les injections de Mabthera tous les deux mois mais ce ne sera pas trĂšs contraignant. Ma perruque sera sans doute rangĂ©e et ma chevelure ressemblera probablement Ă  celle que j'avais avant. Point de cheveux "poivre et sel". Pas prĂȘte pour cela. Trop tĂŽt. Demain, un petit tour au CHP de St GrĂ©goire pour le fameux pet scan. En attendant, une bonne nuit de repos s'impose aprĂšs cette journĂ©e quelque peu agitĂ©e. Lundi 26 dĂ©cembre La nuit n'a pas Ă©tĂ© celle dont j'aurais eu besoin pour palier Ă  la fatigue d'hier. RĂ©veillĂ©e Ă  2 h 30 et impossible de retrouver le sommeil. Je suis restĂ©e bien au chaud au fond du lit Ă  penser Ă  tout ce qui me soucie en ce moment. Ce n'est pas bon car tout prend des proportions disproportionnĂ©es dans ces cas lĂ . La rĂ©veil n'a donc pas eu besoin de sonner pour me tirer du lit ce matin. A 8 heures, l'infirmier est venu me faire une prise de sang avant de partir pour le pet scan. J'ai horreur de ces rendez-vous le matin oĂč il faut ĂȘtre Ă  jeun. C'est aprĂšs la piqĂ»re au bout du doigt d'usage recherche sucre dans le sang que le fameux produit de contraste, qui n'est autre que du glucose, m'a Ă©tĂ© injectĂ© dans les veines. Si j'avais su, j'aurais mis un patch anti-douleur dans le pli du coude avant de partir, car ce manipulateur "boucher" m'a carrĂ©ment labourĂ© la veine avec son aiguille ! aĂŻe, aĂŻe, aĂŻe... Ce produit radioactif se positionne sur les tumeurs. Ces derniĂšres se nourrissent de sucre, voilĂ  pourquoi il faudrait Ă©viter de manger sucrĂ© en cas de cancer. Pas Ă©vident ! Une heure allongĂ©e sur un fauteuil. Chacun dans son box. Interdit de lire, de parler, repos obligĂ©. J'ai dĂ» dormir un peu mais la couverture dont j'ai bĂ©nĂ©ficiĂ© n'a pas suffi et j'ai eu froid. Puis examen avec, Ă  un moment, injection d'iode. Sensation de chaleur. Vingt minutes aprĂšs, tout est fini. On m'enlĂšve cette aiguille qui me fait mal. Et au revoir tout le monde ! "Les rĂ©sultats seront envoyĂ©s Ă  votre hĂ©matologue...". Attendre. Le mot "patient" prend tout son sens encore une fois. J'ai dormi tout l'aprĂšs-midi. Qu'en sera-t-il de la nuit prochaine ? Mardi 27 dĂ©cembre Ma nuit a Ă©tĂ© excellente ainsi que ma journĂ©e d'ailleurs. Au cours de cette troisiĂšme semaine post-cure, on retrouve une vie quasiment normale. Pourtant, aprĂšs une matinĂ©e d'activitĂ©s, la petite sieste de dĂ©but d'aprĂšs-midi a Ă©tĂ© la bienvenue. "Se battre contre la maladie et gĂ©nĂ©rer l'espoir", telle est ma devise ces jours-ci. Et j'espĂšre que je ferai encore et encore mienne cette belle phrase de Philippe MĂ©heut, aprĂšs la consultation avec l'hĂ©matologue d'aprĂšs-demain. Mercredi 28 dĂ©cembre Gervais a 65 ans aujourd'hui. Comme le temps passe vite ! Je le connais depuis ses 19 ans. Nous Ă©tions deux "gamins"... Notre chiffre fĂ©tiche est le 3. En effet, nous avons 3 ans, 3 mois et 3 jours d'Ă©cart d'Ăąge et 3 enfants. C'Ă©tait Ă©crit. Son grand pĂšre paternel et ma grand mĂšre maternelle s'Ă©taient bien connus dans leur jeunesse... la vie est quelquefois Ă©trange. Ce matin, Anne-Marie est venue me faire une sĂ©ance de rĂ©flexologie plantaire. Compte tenu du stress qui va "crescendo" en vue du rendez vous de demain avec l'hĂ©mato, cela ne pouvait pas mieux tomber. Pur moment de dĂ©tente. J'ai dormi comme "un bĂ©bĂ©" en ce dĂ©but d'aprĂšs-midi. Ensuite, nous sommes allĂ©s au cinĂ©ma voir "Papa ou maman 2". Une comĂ©die qui amĂšne le spectateur vers le rire assurĂ©. Un fait de SociĂ©tĂ© oĂč, aprĂšs avoir fait des enfants, le couple se sĂ©pare Ă  la premiĂšre vraie "tempĂȘte". Et on retrouve ces mĂŽmes complĂštement "pommĂ©s" quelques annĂ©es plus tard. C'est ce qui se passe dans ce film et ces pauvres gosses font tout pour remettre leurs parents ensemble. Y arriveront-ils ? Sortir, se divertir pour ne pas trop penser Ă  demain. EspĂ©rer que le traitement ait fonctionnĂ©. Commencer une autre forme de chimio. Impensable. Jeudi 29 dĂ©cembre "Exploration en faveur d'une rĂ©ponse mĂ©tabolique complĂšte aprĂšs 4 cures". VoilĂ  une trĂšs trĂšs bonne nouvelle. Le traitement a fonctionnĂ©. Le lymphome a "explosĂ©". Pauvre de lui et un grand soulagement pour moi. Mais tout n'est pas fini pour autant. Il me reste deux cures complĂštes Ă  faire. Ensuite deux cures d'anticorps Ă  trois semaines d'intervalle et enfin une tous les deux mois pendant deux ans. Lundi aprĂšs-midi, une Ă©chographie cardiaque programmĂ©e et un nouveau tep scan pour fin fĂ©vrier. Une rĂ©mission complĂšte Ă  l'horizon, pourtant ce ne sera jamais fini. Le lymphome folliculaire ne se fait jamais oublier complĂštement, il faut le savoir... Une journĂ©e forte en Ă©motions. Un restaurant ce midi, une bonne balade en ville cet aprĂšs-midi. Je suis "lessivĂ©e" mais sereine. Une longue discussion tĂ©lĂ©phonique avec GuĂ©nolla. La mĂȘme galĂšre nous a fait nous connaĂźtre. Nous nous comprenons fort bien. De futurs bons moments Ă  passer ensemble je l'espĂšre. Il est 20 heures et je m'en vais me coucher. Mon corps n'aspire qu'au repos et je me dois de l'Ă©couter. Ce n'est pas parce qu'une bataille est gagnĂ©e que la guerre est terminĂ©e. RĂ©cupĂ©rer l'Ă©nergie nĂ©cessaire pour la suite. Sage dĂ©cision. Vendredi 30 dĂ©cembre AprĂšs l'euphorie de l'annonce des rĂ©sultats du pet scan, on revient "sur terre"... L'hĂ©matologue m'a bien dit qu'il restait encore deux cures Ă  faire et qu'il ne fallait pas prendre cela Ă  la lĂ©gĂšre. Il se peut que j'aie des effets secondaires qui ne sont pas apparus lors des quatre premiĂšres cures. Et toujours bien surveiller la fiĂšvre. J'avoue ne jamais la prendre... Aujourd'hui, 4 petits enfants Ă  la maison. Pour une fois la paritĂ© 2 garçons et 2 filles. Toujours le bonheur d'avoir des petits bouts chez nous. Un peu de frustration aujourd'hui ne pas faire de bisous Ă  mes trois petits de Mauves sur Loire. Des virus Ă  la maison, notamment celui de la gastro. Ma belle fille Soizic s'est abstenue de venir de peur de me contaminer. La grippe est aussi Ă  craindre. Je n'ai pas pu ĂȘtre vaccinĂ©e. Le vaccin n'Ă©tait pas sur le marchĂ© en septembre lors de la dĂ©cision de traiter et il n'est pas recommandĂ© lors des chimios. L'hĂ©matologue ne semblait pas rassurĂ©e Ă  ce sujet. A moins de m'enfermer dans une bulle, on ne peut rien y faire. J'espĂšre que cette grippe ne va pas venir mettre des bĂątons dans les roues pour la fin du traitement. Je souhaite vraiment recevoir ma derniĂšre chimio le 24 janvier comme prĂ©vu. Ensuite, je recevrai des cures d'anticorps monoclonaux mais, mise Ă  part une certaine fatigue, cela ne me rendra pas malade. Et aprĂšs quelques semaines, mes cheveux repousseront. La vie reprendra comme avant. Plus belle. L'appel de Dominique. Le lymphome nous a fait nous connaĂźtre. Toujours en abstention thĂ©rapeutique, pour longtemps encore je l'espĂšre. Un scanner pour lui en janvier. TrĂšs anxieux Dominique. Nous le sommes tous avant chaque examen. Qui ne le serait pas ? Et je glisse cette phrase de Jacques SalomĂ© qui me parle aujourd'hui plus que jamais "Nous portons les cicatrices de nos blessures. A nous de les honorer car elles disent aussi que nous avons survĂ©cu et qu'elles nous ont rendus plus forts ou plus lucides". Samedi 31 dĂ©cembre C'est le dernier jour de l'annĂ©e. Encore une de terminĂ©e. Cela fait si peu de temps que nous fĂȘtions le dĂ©but du nouveau millĂ©naire. Hallucinant ! En ce jour si particulier, je me suis offerte "une grĂące matinĂ©e". LevĂ©e Ă  10 heures. Nuit rĂ©paratrice. C'est l'avant dernier jour avant la 5Ăšme cure. J'en ai savourĂ© chaque instant. La semaine prochaine me verra encore sans doute malade puis complĂštement cahot avant de rebondir avec les injections de granocytes. Nouveau cycle de trois semaines... s'armer de courage. Pas le choix. Je suis sortie un peu cet aprĂšs-midi. M'aĂ©rer par cette journĂ©e trĂšs froide. Des nouvelles pas trĂšs rĂ©jouissantes nous sont arrivĂ©es de chez nos amis RenĂ© et Marie-Paule. "Chienne de vie". Trop injuste. Comme moi, Marie-Paule ne peut se raccrocher Ă  une foi qu'elle n'a pas. D'autres prient pour elle, pour eux. Si seulement... Pas de rĂ©veillon ce soir. Un simple apĂ©ritif avec des amis. Et une petite soirĂ©e devant un bon feu de cheminĂ©e. Le jour se lĂšvera demain matin sur une nouvelle annĂ©e. EspĂ©rons qu'elle sera clĂ©mente pour chacun d'entre 1er janvier Nous y sommes en l'annĂ©e 2017. Le jour s'est levĂ© pareillement Ă  un autre. Tout est blanc dehors. Splendide. Un dĂ©jeuner chez Jean-Marc et Monique avec Yvonne sƓur de Monique. Tous nos vƓux de santĂ© et de bonheur pour eux trois. Au retour, passage obligĂ© chez maman afin de lui souhaiter aussi une bonne annĂ©e. Nous sentons le poids des ans devenir de plus en plus lourd pour elle. Combien de temps encore Ă  vivre seule ? Deux chutes en peu de temps... sans gravitĂ© heureusement. Un petit arrĂȘt chez Denise et DĂ©dĂ© pour leur offrir Ă©galement nos vƓux de bonne annĂ©e. Et commencer le planning de nos futures vacances... Denise et moi partageons notre ressenti en ce qui concerne l'Ă©tat physique de notre mĂšre. Tellement maigre. On voudrait tant faire pour elle mais elle est dans "le refus total" de ce que nous lui proposons. "Un vieillard est un fruit mur qu'on s'attend Ă  voir tomber". Joseph Joubert Ce soir, une fatigue qui ne m'est pas inconnue m'habite. Le repos s'impose. Demain, dĂ©part pour la Polyclinique. Avant derniĂšre cure. Une semaine difficile en perspective. L'association France Lymphome Espoir Comment j'ai dĂ©couvert cette association ? Quand le diagnostic de mon lymphome a Ă©tĂ© Ă©tabli en janvier 2011, j'ai beaucoup surfĂ© sur internet pour en savoir plus, au grand damne de mon hĂ©matologue. Elle me disait alors "libre Ă  vous de vous faire peur !". Et c'est ainsi que j'ai "cliquĂ©" sur le site de France Lymphome Espoir. Je suis allĂ©e sur le forum et j'ai su tout de suite que ce serait trĂšs bĂ©nĂ©fique pour moi de lire les posts des uns et des autres. Je savais ce qu'Ă©tait un lymphome, une de mes anciennes collĂšgues en avait eu un. GuĂ©rie. Je savais qu'il s'agissait d'un cancer mais pas tout Ă  fait comme les autres. Il n'y a pas de tumeur "solide" comme dans les autres cancers et en principe on n'opĂšre pas. Cependant, je ne savais rien du grade, du stade, du fait qu'il soit agressif, indolent, etc. qu'il y avait des lymphomes de Hodgkin, des non Hodgkiniens. Le mien Ă©tant indolent, j'avais bien compris les explications de mon hĂ©matologue. Le fait de rester en abstention thĂ©rapeutique pendant quelques annĂ©es peut-ĂȘtre avant de traiter. Je me suis inscrite sur le forum afin de partager avec d'autres malades. Puis j'ai adhĂ©rĂ© Ă  l'association en juillet 2011. Que m'a-t-elle apportĂ© ? Un grand soutien. Elle m'a aidĂ©e Ă  "tenir" pendant toutes ces annĂ©es au cours desquelles je vivais avec une rĂ©elle Ă©pĂ©e de DamoclĂšs au-dessus de la tĂȘte. Je me suis focalisĂ©e sur le lymphome folliculaire dont j'Ă©tais porteuse. J'ai lu les messages de personnes ayant Ă©galement ce lymphome. Et j'ai partagĂ© avec celles-ci. Alors que l'incomprĂ©hension rĂ©gnait un peu autour de moi, j'ai trouvĂ© une autre famille. Des personnes qui savaient ce que je ressentais, ce que je vivais. En 2012, j'ai participĂ© au premier colloque de l'association Ă  Nantes. Impression d'avoir validĂ© mon entrĂ©e dans cette grande famille ! J'ai fait de "jolies" rencontres. Il y a eu des mails plus privĂ©s, des coups de tĂ©lĂ©phone... et ma visite Ă  Bourges chez Marie l'annĂ©e suis-je devenue bĂ©nĂ©vole ? Pour perdurer, il faut que des gens s'investissent dans l'association. J'ai eu envie de faire partie de ceux-lĂ . Jacqueline m'a appelĂ©e afin que j'essaie de rĂ©aliser des actions sur Rennes. Dans un premier temps, recevoir et redistribuer des documents au CHU. DĂ©sormais Ă  la Polyclinique de Cesson SĂ©vignĂ©. J'aurais voulu faire des choses mais je ne savais pas comment m'y prendre. Heureusement, Nicolas m'a rejoint plus tard... pour "m'abandonner" ensuite... Une nouvelle vie pour lui et son Ă©pouse dans une autre rĂ©gion. DĂ©sormais, je peux compter sur Maggy et peut-ĂȘtre GuĂ©nolla. Il y a aussi Catherine, Armel et Brigitte. Et puis les "filles" de Nantes ne sont pas trĂšs loin ! Avec Jacqueline, j'ai participĂ© Ă  des journĂ©es mondiales du lymphome Ă  Caen, Ă  Rouen, Ă  Rennes. Avec Nicolas, nous en avons organisĂ© une l'annĂ©e derniĂšre Ă  Brest. AmĂ©lie, Alain et Marie-France se sont impliquĂ©s sur place. Au cours de ces journĂ©es, nous partageons avec d'autres malades, avec le personnel soignant. Des confĂ©rences sont organisĂ©es le soir et des spĂ©cialistes nous informent sur l'avancĂ©e de la recherche, sur les nouveaux traitements, etc. Et tous ensemble, devant un buffet, nous buvons le verre de l'amitiĂ©. En septembre, avec Gervais, nous avons participĂ© Ă  une marche organisĂ©e par Jacqueline Ă  Bagnoles de l'Orne. Avec Anne-Marie, rĂ©flexologue plantaire, nous pensions faire une journĂ©e consacrĂ©e Ă  ce soin de support Ă  Cesson SĂ©vignĂ© en septembre dernier. Tout Ă©tait prĂ©vu, la municipalitĂ© nous ayant octroyĂ© une salle gracieusement. Malheureusement, ce projet n'a pu aboutir. J'en ai gardĂ© comme un goĂ»t amer. Quels sont les projets pour l'annĂ©e Ă  venir ? Nous ne sommes pas allĂ©s Ă  Bagnoles de l'Orne par hasard. Je voulais voir comment cette journĂ©e se passait, une idĂ©e germant dans ma tĂȘte depuis un moment. En effet, j'ai l'intention d'organiser une marche chez nous en 2017. Nous avons la chance de possĂ©der un lieu qui s'y prĂȘte le domaine du boulet. ParallĂšlement, aprĂšs mon traitement, nous assurerons des permanences Ă  la Polyclinique de Cesson SĂ©vignĂ©. Celles-ci auront pour but d'informer les patients, de leur fournir de la documentation sur l'association et bien sĂ»r de partager nos expĂ©riences. Il y aura aussi une journĂ©e consacrĂ©e au lymphome Ă  Quimper. Les hĂ©matologues sur place sont demandeurs et en particulier le Docteur Le C. Le doyen de l'hĂŽpital ayant rĂ©agi trĂšs favorablement Ă  ce projet, cela devrait nous faciliter les choses. Avec Maggy, nous ferons de notre mieux. C'est un gros boulot et j'espĂšre avoir l'aide de membres de Fle. Sur place, MichĂšle sera une aide prĂ©cieuse. Et puis, il y aura peut-ĂȘtre Karine que je viens de rencontrer sur le forum. Et aussi Jocelyne de Vannes. Et lĂ  encore, les bĂ©nĂ©voles de Nantes et de Brest ne seront pas trĂšs loin... Avec Maggy, nous essaierons que cette journĂ©e soit aussi "belles" que celles que nous avions organisĂ© avec Nicolas Ă  Brest. Que puis-je conseiller aux malades qui me lisent ? Devenez membres actifs de l'association. Votre combat contre la maladie s'en trouvera renforcĂ© par le soutien de tous ceux qui, avant vous, ont Ă©tĂ© traitĂ©s. Vous pourrez partager avec des personnes qui comprendront ce que vous vivez. Votre famille, vos amis sont lĂ  prĂšs de vous mais ils ne savent pas... Les membres de l'association, eux savent ce que votre corps endure. Etant moi-mĂȘme en plein traitement, le moral est souvent en dents de scie. Mon corps souffre aprĂšs les cures. Mon esprit doute. Mais je sais que quelque part, un peu partout en France, quelqu'un sait ce que je vis. Un mail, un coup de tĂ©lĂ©phone et me voilĂ  en relation avec Catherine, Marie, Dominique, Jeannine, Karine, AnnaĂŻck... et puis Magali, Christophe, Nicolas, Chantal et tous les autres qui peuvent ĂȘtre lĂ  aussi pour me dire "tu vas y arriver" ! Sans Guy et ses co-fondateurs, cette association n'aurait pas existĂ© et nous serions tous, dispersĂ©s un peu partout, seuls face Ă  notre maladie. Merci donc Ă  eux. Le traitement troisiĂšme cure Lundi 21 novembre 2016 La premiĂšre Ă©tape de cette troisiĂšme cure est faite. J'ai reçu aujourd'hui une perfusion d'anticorps monoclonaux. Ce sont de "vrais-missiles anti-cancer", leur rĂŽle Ă©tant d'attaquer directement les cellules cancĂ©reuses. A part un risque allergique bien maĂźtrisĂ©, ils n'ont pas vraiment d'effets secondaires. Demain, ce sera la perfusion de 3 produits chimiothĂ©rapiques et les effets indĂ©sirables arriveront trĂšs vite. La chimiothĂ©rapie cible les cellules malades mais aussi celles qui sont saines, ce qui la rend extrĂȘmement agressive. La biologie d'aujourd'hui montre un taux de globules blancs bien infĂ©rieur Ă  la normale, qu'en sera-t-il dans quelques jours ? Mon hĂ©matologue m'a rassurĂ©e au sujet de la cyclophosphamide qui a Ă©tĂ© mise en cause dans la survenue des dĂ©cĂšs Ă  Nantes. Elle doute car cette molĂ©cule a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© utilisĂ©e dans d'autres centres en remplacement d'un autre produit. Elle a 30 ans d'antĂ©rioritĂ© et a fait ses preuves. Michel CimĂšs, dans le magazine de la santĂ©, a parlĂ© Ă©galement de simple hypothĂšse... l'enquĂȘte dĂ©terminera les causes exactes des dĂ©cĂšs. Le Docteur D. m'a dit que la dose que je reçois n'est pas importante par rapport Ă  celle prescrite dans le cadre des autogreffes. Lorsqu'il y a rĂ©cidive, l'autogreffe est envisagĂ©e. Si cela arrive, je souhaite bĂ©nĂ©ficier de traitements moins lourds. D'ici lĂ , il y en aura certainement. Faire confiance aux chercheurs. Je viens d'avoir une conversation tĂ©lĂ©phonique avec GuĂ©nolla. GuĂ©nolla, aussi en traitement par Rchop, souhaitait ĂȘtre mise en relation avec une personne faisant partie de France Lymphome Espoir. C'est chose faite. Je vais la rencontrer trĂšs vite. Elle a eu sa 3Ăšme cure la semaine derniĂšre et a Ă©tĂ© trĂšs malade. Cela ne prĂ©voit rien de bon pour moi quant aux jours qui vont suivre... Et le tĂ©lĂ©phone qui sonne toujours... Yvette, ma cousine si chaleureuse, aimable, Ă  l'Ă©coute des autres. Elle est la marraine de ma fille, la tante de Nicolas, ce navigateur encore jeune, "lymphomane", traitĂ© rĂ©cemment par Rchop. Yvette et son mari, bretons tous les deux, ont quittĂ© notre rĂ©gion pour vivre dans les PyrĂ©nĂ©es prĂšs de leur fille et de leurs petits enfants. Je n'ai pas encore rencontrĂ© Nicolas, Jacqueline m'a dit qu'il Ă©tait "grand" dans tous les sens du terme. S'il a la bontĂ© de son tonton, ce doit ĂȘtre un ange... Sa sƓur avait eu un lymphome Ă  l'Ăąge de onze ans. GuĂ©rie. De mĂȘme que sa mamie, je crois et qui, elle, en est dĂ©cĂ©dĂ©e. C'Ă©tait il y a longtemps. Beaucoup de cancers dans cette famille. Le Professeur Salles avait Ă©voquĂ© le risque gĂ©nĂ©tique lors du colloque Ă  Lyon. Minime mais probable. Mardi 22 novembre "Dans le corps ce n'est pas de l'or Mais bien de la chimio qui coule encore Le cancer m'a volĂ© mes cheveux Donne ton sang que j'aille de l'avant Partage tes plaquettes pour que rien ne m'arrĂȘte Dans ma bulle, j'ai besoin de tes globules Pour ĂȘtre heureux, donne moi ta moelle osseuse Parfois j'ai le moral dans les chaussettes C'est pour ça que je souris trĂšs souvent Qu'ils soient blancs, qu'ils soient rouges Les globules, il faut qu'ils se bougent Mais faĂźtes ce geste du cƓur Devenez donneurs !". Ce texte n''est pas le fruit de mon imagination. Il a Ă©tĂ© chantĂ© par des enfants malades. Cette vidĂ©o est passĂ©e sur Facebook. Je tenais Ă  le placer dans mon blog car je trouve tellement injuste, moi qui suis dans les traitements, de savoir que des enfants, des adolescents, supportent tout ça... Beaucoup ne sont pas sauvĂ©s faute de donneur de moelle osseuse. Pour ma part, j'aurais peut-ĂȘtre un jour besoin de vos globules mais pas de votre moelle osseuse. Trop ĂągĂ©e. Au cours de cette matinĂ©e, effectivement ce n'est pas de l'or qui a coulĂ© dans mes veines mais bien encore de la chimio. Il est 14 h 30, deux heures et demi aprĂšs la fin, je ne ressens aucun effet secondaire, mais je pense que cela devrait arriver trĂšs rapidement. Comme tout va bien, j'en profite pour appeler Maggy que j'ai connue via l'association France Lymphome Espoir et Evelyne lors de nos randonnĂ©es "marche nordique". Vers 17 heures, je commence Ă  ĂȘtre malade. C'est moins violent que lors de la prĂ©cĂ©dente cure. Je prends un anti-nausĂ©eux qui va peut-ĂȘtre m'Ă©viter de "vomir". J'ai aussi pris la prĂ©caution de prendre du lasilix en revenant de la cure pour Ă©viter la rĂ©tention d'eau. Ce soir, je vais essayer de regarder l'Ă©mission "Le monde en face" qui traite des violences faĂźtes aux femmes. Anne-Sophie qui a commencĂ© son nouveau travail nous appelle pour nous raconter tondre des cheveux, vendre des perruques, un autre monde pour elle... presque un mĂ©tier diffĂ©rent mĂȘme si la perruquerie est couplĂ©e Ă  un salon de coiffure. Mercredi 23 novembre Il est 3 heures et demi du matin. Je me lĂšve. J'ai trĂšs peu urinĂ© depuis hier aprĂšs-midi malgrĂ© la prise du lasilix. Je suis toute ballonnĂ©e et je me pĂšse plus 4 kilos en deux jours. Encore une rĂ©tention d'eau. Je m'empresse de reprendre un cachet qui j'espĂšre va me faire Ă©vacuer les urines qui ne coulent plus encore. J'ai dormi un peu et suis moins malade qu'hier soir. J'ai rĂ©ussi Ă  regarder l'Ă©mission de Marina CarrĂšre d'Encausse. Inimaginable. S'unir pour le meilleur et pour le pire ! Le parcours de ces femmes me laisse sans voix. Beaucoup subissent des violences physiques mais aussi psychologiques ! De celles-ci, on ne parle pas, pourtant elles sont bien rĂ©elles dans de nombreux foyers. Une femme qui meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon... des femmes qui ne savent pas qu'un rapport sexuel non consenti est un viol... ce devoir conjugal qui n'existe plus depuis 1990 !Jeudi 24 novembre La journĂ©e d'hier fut assez paisible. Pas trop malade mais pas bien non plus. Le lasilix a fait son effet. Je m'efforce de boire abondamment car mon taux de crĂ©atinine est assez Ă©levĂ© reins. Ma centrifugeuse ayant rendu l'Ăąme, Gervais est allĂ© en acheter une autre afin que je puisse me faire des jus de lĂ©gumes crus et de fruits. Un plein de vitamines. Le fait d'ĂȘtre trĂšs entourĂ©e me donne du baume au cƓur maman, ma sƓur et nos deux garçons qui ont appelĂ© dans la journĂ©e pour avoir des nouvelles de leur maman. La petite Lucile avec son papa Ă  peine rentrĂ© des USA, et Samuel hier soir, malgrĂ© une journĂ©e de travail trĂšs chargĂ©e. La nuit, par contre, a Ă©tĂ© courte. Insomnie. Je me suis levĂ©e et j'ai "surfĂ©" sur le net. J'ai commandĂ© de jolis vĂȘtements pour nos petites filles qui viennent de fĂȘter leur anniversaire. Je n'Ă©tais pas trĂšs bien, les nausĂ©es Ă©taient omniprĂ©sentes. Ce matin, ce n'est Ă©videmment pas la grande forme. Les larmes ne sont pas loin. Je viens de recevoir mon rendez-vous pour le pet scan aprĂšs la quatriĂšme chimio. Le 26 dĂ©cembre puis rendez-vous avec l'hĂ©matologue, entre les deux fĂȘtes ! On saura si le traitement a fonctionnĂ©. Au cas oĂč... non je ne veux rien imaginer d'autre. Je dois rester positive. Vendredi 25 novembre Mon corps digĂšre tous les produits ingurgitĂ©s depuis lundi. Ce matin, j'ai pris les derniers corticoĂŻdes associĂ©s au lasilix. Bien que rĂ©veillĂ©e tĂŽt, mon sommeil semble avoir Ă©tĂ© rĂ©parateur et j'ai de l'Ă©nergie. Cette troisiĂšme cure aura Ă©tĂ© beaucoup moins pĂ©nible que la prĂ©cĂ©dente. Il ne me reste plus qu'Ă  attendre l'aplasie qui ne devrait pas tarder. Dans ces cas lĂ , je vais devoir beaucoup me reposer. Patience. Il en faut mais elle ne me fait pas dĂ©faut si je ne suis pas malade. Je savais que mes sorties auraient Ă©tĂ© limitĂ©es pendant quatre mois et je suis dans cette acception. Je ne souffre pas, pour autant de solitude car j'ai quelques visites. Hier, maman, Denise ma sƓur et Annie. Annie, je ne la connais pas depuis longtemps. Avec son mari, ils vivent dans la rĂ©gion parisienne une partie de l'annĂ©e et passent les autres mois dans leur maison de campagne situĂ©e non loin de chez moi. N'arrivant toujours pas Ă  me concentrer sur la lecture, je regarde un peu la tĂ©lĂ©. Hier soir, deux Ă©pisodes de la sĂ©rie "famille d'accueil". Je ne me dĂ©sintĂ©resse pas de l'actualitĂ© telle que les futures Ă©lections prĂ©sidentielles mais je n'avais pas envie de fatiguer mon cerveau avec les propos de deux candidats qui, dĂšs la semaine prochaine, reviendront aux mĂȘmes idĂ©es !!! Samedi 26 novembre Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer hier car j'ai eu le plaisir d'avoir deux visites. Tout d'abord, Annick. Annick a continuĂ© sa vie avec Henri, leurs deux conjoints respectifs ayant Ă©tĂ© emportĂ©s il y a dĂ©jĂ  plusieurs annĂ©es par le cancer. Depuis l'heure de la retraite, Annick a quittĂ© la pĂ©riphĂ©rie rennaise pour vivre Ă  plein temps chez son ami agriculteur. Elle semble trĂšs bien accommodĂ©e Ă  sa nouvelle vie. Ensuite, c'est ma "petite" cousine Sylvie qui est venue me voir. Toujours aussi agrĂ©able de dialoguer avec elle. Quelques problĂšmes de santĂ© l'ont obligĂ©e Ă  prendre un arrĂȘt maladie. Je devais revoir ma gĂ©nĂ©raliste hier soir. Elle fut un peu Ă©tonnĂ©e quant Ă  mon hypotension 9 et demi. Pour ma part, cela ne m'Ă©tonne pas car celle-ci a toujours Ă©tĂ© trĂšs basse. Au cours de ma vie, j'ai avalĂ© de nombreuses boĂźtes de cachets pour la faire remonter. Mais n'est-ce pas un facteur de longĂ©vitĂ© ? Je pense qu'avec la chute des globules qui devrait arriver, je vais ĂȘtre bien fatiguĂ©e encore. Pourtant, j'ai eu suffisamment d'Ă©nergie aujourd'hui, au cours de la matinĂ©e, pour aller jusqu'Ă  l'Ă©picerie du village et faire quelques "bricoles" dans la maison. Dans quelques jours, mon organisme va ĂȘtre "reboostĂ©" par les injections de facteurs de croissance et je me considĂ©rerai alors Ă  la moitiĂ© de mon traitement. Dimanche 27 novembre Un dimanche matin d'hiver, la maison est dĂ©jĂ  vide, aucune flamme dans la cheminĂ©e, seuls quelques rayons de soleil flirtent avec les vitres de la vĂ©randa. Je me lĂšve, chaque geste m'est difficile, je suis tellement fatiguĂ©e. Un dimanche comme tant d'autres mais celui-ci s'annonce tellement compliquĂ©. Toutes ces petites tĂąches qui m'incombent et qui deviennent si dures Ă  rĂ©aliser... Un dimanche pas comme les autres car il va falloir composer avec la solitude et l'envie de ne rien faire pour y palier. Dormir. Oublier. Un dimanche oĂč aucun cri d'enfant ne raisonnera dans la maison, seulement une maman trĂšs ĂągĂ©e qui viendra converser avec sa fille, raconter, se rĂ©pĂ©ter encore et encore... Un dimanche soir comme tant d'autres oĂč une sƓur et un beau frĂšre passeront Ă  la maison. Écouter le rĂ©cit de leur dernier voyage, s'imaginer lĂ -bas, sur cette Ăźle, au soleil, loin de tout... peut-ĂȘtre moins seule, peut-ĂȘtre moins malade ! Une soirĂ©e comme tant d'autres Ă  regarder un film comique, dĂ©jĂ  vu au cinĂ©ma. Rire un peu. "Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu"... ??? Lundi 28 novembre A la moitiĂ© du traitement, je craque. Mes forces me lĂąchent et je pleure beaucoup. Un soutien psychologique s'impose et je vais tĂ©lĂ©phoner Ă  la psychologue de la clinique afin qu'elle me reçoive dans la mesure de ses disponibilitĂ©s. Ce matin, je me suis levĂ©e tard. Pas envie de me laver, pas envie de m'habiller. Gervais me dit de me reposer. Mais moi, j'en ai marre de passer mon temps sur mon canapĂ©. J'ai envie de sortir, respirer l'odeur des arbres, contempler le doux relent de notre splendide Ă©tang, m'imprĂ©gner du calme du lieu. Regarder des enfants jouer, Ă©couter leurs rires, me dire que ce pourrait ĂȘtre un de mes petits bouts qui m'accompagne, qui me sourit. En vain. Ces petits riens que nous trouvons si naturels quand tout va bien, qui quelquefois peuvent mĂȘme nous exaspĂ©rer, doivent avoir un tout autre "goĂ»t" aprĂšs la lutte contre la maladie. Je n'en suis pas lĂ  et, mĂȘme aujourd'hui, je doute quant Ă  un aprĂšs qui pourrait ĂȘtre meilleur. La seule chose dont je me persuade, c'est qu'il n'y aura pas d'autres traitements si le Rchop ne fait pas bien son boulot. Je comprends de mieux en mieux le geste de mon cher papa ne pas s'acharner quand tout espoir est perdu, quand la vie n'a plus rien Ă  nous donner. Partir. Laisser les seins, certes dans la peine, continuer leur vie sans les embarrasser... Pourtant, j'aimerais que mon chemin ne s'arrĂȘte pas avec cette maladie. Je pourrais encore vivre de belles annĂ©es. J'en doute. La mĂšre que j'Ă©tais avant et qui donnait sans jamais ne rien attendre en retour est "morte". A jamais. En fin d'aprĂšs-midi, Dominique m'a tĂ©lĂ©phonĂ© pour m'encourager ! Lui non plus n'en mĂšne pas large avec son fichu lymphome... tous les deux avons la chance si on peut parler ainsi de dĂ©velopper cette maladie Ă  plus de 60 ans. Mardi 29 novembre Comme il est difficile de se lever le matin avec une telle asthĂ©nie. Cette immense fatigue qui me donne l'envie de me recoucher... AprĂšs le petit dĂ©jeuner, je n'ai pas le courage de regarder mes mails, faire un tour sur facebook, Ă©crire sur ce blog. Mon quotidien est complĂštement bouleversĂ©. Hier je suis quand mĂȘme sortie, juste pour aller voir maman et faire un petit dĂ©tour pour revenir. Histoire de prendre l'air. Ce que je n'ai pas fait aujourd'hui. J'ai dormi en dĂ©but d'aprĂšs-midi. Pendant ce temps lĂ , Gervais me prĂ©parait du travail. Il s'est mis Ă  ĂŽter une fermeture Ă©clair d'un blouson, Ă©pingler la nouvelle... puis me donner le cadeau afin que j'exerce mes quelques talents de couturiĂšre. Mais comme il est pĂ©nible de sortir la machine Ă  coudre du placard, l'installer, un vrai boulot de bagnard ! J'ai commencĂ© Ă  faufiler cette fichue fermeture... mais l'arrivĂ©e de Denise et de Christiane m'a permis de faire une longue pause. Ouf, j'en avais besoin ! Je raconte ces dĂ©tails avec humour pourtant c'est la triste rĂ©alitĂ© chaque petite chose est un vrai dĂ©fi Ă  relever ! J'espĂšre que ce froid "polaire" va Ă©radiquer tous les microbes car, s'il y en a un qui traĂźne, il est pour moi. Mes globules blancs sont trĂšs bas et ceux-ci ont pour mission de nous dĂ©fendre contre toutes les agressions. Mercredi 30 novembre AprĂšs une bonne nuit, pourtant peuplĂ©e de rĂȘves pas toujours trĂšs gais, je me suis levĂ©e avec plus d'Ă©nergie que les autres jours. Cette immense fatigue va peut-ĂȘtre prendre fin pour me laisser "vivre" Ă  peu prĂšs normalement jusqu'Ă  la prochaine bataille. Le fait de bien me nourrir est certainement un facteur favorable pour reprendre vite des forces. Je suis tout le contraire de Marie qui n'avait aucun appĂ©tit pendant son traitement. J'ai fait mon petit tour cet aprĂšs-midi. Comme il Ă©tait bon de remplir mes poumons d'air frais aprĂšs ĂȘtre restĂ©e dans une atmosphĂšre chauffĂ©e depuis plus d'une semaine. Et je me suis retrouvĂ©e au "cafĂ©" entraĂźnĂ©e par la petite bande de "bibliothĂ©caires"... dont ma sƓur. Chez nous, une famille est en deuil un fils ayant dĂ©veloppĂ© une sclĂ©rose en plaques aprĂšs la vaccination contre l'hĂ©patite B... AprĂšs au moins 30 annĂ©es de galĂšre, le pauvre est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'Ăąge Ă  53 ans. Je me revois encore emmener mes "ados" se faire vacciner en croyant bien faire. Le risque Ă©tait mineur mais bien prĂ©sent quand mĂȘme. J'ai aussi reçu ce vaccin quand je travaillais dans le milieu mĂ©dical. Comme beaucoup. Je pense Ă  Annie qui a dĂ©veloppĂ© une myofascite Ă  sacrophage douleurs, Ă©puisement, perte de mĂ©moire, etc. aprĂšs l'injection d'un vaccin, tout ça Ă  cause de l'aluminium. Ce mĂȘme vaccin est obligatoire pour les enfants et, depuis 2008, il contient ce fichu aluminium qui, s'il n'est pas Ă©liminĂ© par l'organisme, peut faire de gros dĂ©gĂąts. En ce moment, on parle du gardanil censĂ© prĂ©server les femmes contre les papillomavirus. Certaines jeunes filles se retrouvent en mĂ©nopause ! Il y a 20 ans, si ce vaccin avait existĂ©, ma fille l'aurait reçu... Quelle attitude doivent avoir les parents d'adolescentes aujourd'hui ? J'ai envie de parler de Annie. Annie, je l'ai connue via l'association France Lymphome Espoir. Elle a accompagnĂ© sa petite niĂšce pendant sa maladie. Mais son lymphome a gagnĂ©, emportant une petite Camille ĂągĂ©e seulement de 13 ans. Une famille trĂšs soudĂ©e, condamnĂ©e Ă  perpĂ©tuitĂ©. Insupportable. Jeudi 1er dĂ©cembre Nous voilĂ  dans le mois du "pĂšre NoĂ«l". Je n'ai jamais aimĂ© les fĂȘtes de fin d'annĂ©es et ce sera encore plus difficile cette fois-ci. Mais je ferai le maximum pour mes petits enfants. Aujourd'hui, j'ai vaquĂ© Ă  mes occupations pendant la matinĂ©e, presque comme d'habitude. Le repas Ă©tait prĂȘt lorsque Gervais est rentrĂ© de sa balade "marche nordique". Cet aprĂšs-midi, j'ai marchĂ© pendant quasiment une heure. J'en ai pris plein mes poumons. Je me suis sentie vivante. Je me surprends Ă  regarder chaque maison, des dĂ©tails auxquels je ne faisais pas attention auparavant. Je suis passĂ©e prĂšs de l'Ă©cole et les cris d'enfants m'ont arrachĂ© une larme. Je me revois dans le square derriĂšre cette Ă©cole avec mes petits... c'Ă©tait avant... Ensuite j'ai croisĂ© quelques bambins qui rentraient chez eux accompagnĂ©s deux petits garçons. Impression de voir mes deux petits de 7 ans. Hier soir, j'ai regardĂ© une sĂ©rie de "JosĂ©phine ange gardien". Il y avait un garçonnet d'une bonne dizaine d'annĂ©es. J'avais envie d'appeler mon petit fils de 12 ans, d'entendre sa voix. Depuis le dĂ©but de mon traitement, ses deux frĂšres et lui sont "coupĂ©s" de nous. Pourquoi ? Double peine. En dĂ©but d'aprĂšs-midi, j'ai regardĂ© "Mille et une vies", nouvelle Ă©mission de FrĂ©dĂ©ric Lopez. Son invitĂ© Ă©tait Eric Mouzin, le papa d'Estelle disparue le 9 janvier 2003 Ă  l'Ăąge de 9 ans. Terrible ! Encore une fois, j'ai fait le transfert sur ma petite fille qui a le mĂȘme Ăąge aujourd'hui. Tout ce qui concerne les enfants me va droit au cƓur. Je crois que, mĂȘme lĂ , je ne serai plus la mĂȘme mamie qu'auparavant plus patiente, savourant chaque instant avec chacun d'eux. Dans les moments difficiles que je traverse, je pense toujours Ă  ces petits qui subissent des traitements lourds. C'est insupportable. Vendredi 2 dĂ©cembre Ce matin, ce n'Ă©tait pas la grande forme. Toujours cette asthĂ©nie matinale. Plus fatiguĂ©e que le soir quand je me couche. Nous avons eu la visite de notre fille. Elle a dĂ©jeunĂ© avec nous. Ses deux plus grands enfants Ă©taient Ă  l'Ă©cole et le petit chez la nourrice... Une journĂ©e pour elle. DĂ©sormais, nous parlons "perruques". Je n'aurais pas pensĂ© qu'autant de personnes en portaient pour des pathologies diverses. Un rendez-vous cet aprĂšs-midi pour mon dossier de prĂ©paration Ă  la retraite. C'est quand mĂȘme un dĂ©lire de faire ça tout en se battant contre une cochonnerie de maladie. Je fais partie de la premiĂšre tranche d'Ăąge pour laquelle on a reculĂ© la retraite de 2 ans. Sarkozy a subi un vote "sanction". Quant Ă  Fillon qui voulait la reculer de 3 ans... Dans la soirĂ©e, visite de Christiane et de son petit fils. Puis mon beau frĂšre Jean-Marc et sa femme. Jean-Marc se remet doucement de sa cholĂ©cystectomie ablation de la vĂ©sicule biliaire en dĂ©but de semaine. Des biopsies ont Ă©tĂ© faites, reste Ă  attendre les rĂ©sultats. On croise les doigts pour lui. Ces termes mĂ©dicaux que j'emploie, je ne les cherche pas. C'est ma mĂ©moire des mots que j'ai eu tant de mal Ă  apprendre Ă  une Ă©poque et que je n'ai pas oubliĂ©s. Samedi 3 dĂ©cembre La fatigue matinale est toujours prĂ©sente. Je suis rĂ©veillĂ©e mais n'ai aucunement envie de me lever... pourtant il le faut. Ce n'est pas la semaine oĂč je dois rester sous la couette. Bien au contraire. Aujourd'hui, c'Ă©tait le repas du Centre Communal d'Actions Sociales. Les personnes ĂągĂ©es de 65 ans ou plus sont invitĂ©es. J'aurais pu y aller pour accompagner Gervais mais j'avais prĂ©fĂ©rĂ© m'abstenir. Peur de ne pas ĂȘtre en forme. Et puis je savais qu'il y aurait beaucoup de monde dans une salle non insonorisĂ©e et que ce serait bien fatiguant pour moi. Mais je n'Ă©tais pas dĂ©cidĂ©e pour autant Ă  rester dans mon canapĂ©. Je suis donc allĂ©e dans un lieu oĂč il y a un complexe commercial, Ă  20 kilomĂštres de chez moi et un CGR. Cap Malo. J'ai fait les boutiques pendant 2 heures, ai achetĂ© quelques babioles et 3 vĂȘtements. Sans se ruiner, cela fait toujours du bien de se faire plaisir. Puis, je suis allĂ©e voir le film "La fille de Brest" qui relate l'histoire du combat d'IrĂšne Frachon contre le laboratoire Servier au sujet du scandale du mediator, ce mĂ©dicament qui a tuĂ© trop de gens. Ce film nous montre combien les laboratoires ont de l'influence auprĂšs des hĂŽpitaux. Ils ont le pouvoir d'y apporter des fonds, de ce fait il ne faut surtout pas les "attaquer". Ils savent les risques que prennent les patients avec certains mĂ©dicaments mais ils nient car il y a de trop grands enjeux financiers. Des scĂšnes difficiles Ă  voir. Bravo Ă  Madame le Docteur Frachon ! Je suis dans la meilleure semaine du cycle du traitement. Et comme chaque fois, j'apprĂ©cie de ne plus ĂȘtre dĂ©pendante de personne. Aller oĂč bon me semble. Seule. Cependant, ce dimanche aurait pu ĂȘtre diffĂ©rent. J'ai passĂ© l'aprĂšs-midi auprĂšs de ma maman qui a dĂ» ĂȘtre hospitalisĂ©e hier soir pour une occlusion intestinale sur brides. C'est la quatriĂšme ou cinquiĂšme fois qu'elle fait cela depuis sa gastrectomie totale pour cancer en 2007 ablation de l'estomac. Et oui, il ne fallait pas autant manger hier maman au repas des anciens !!! Enfin, tout semble s'arranger. J'aurais prĂ©fĂ©rĂ© faire une bonne balade. Mais bon, quand on a eu la chance d'avoir des parents tels que les miens, on se doit de les assister lorsqu'ils sont ĂągĂ©s. J'ai reçu le dernier lymphom'Action journal de l'Association et je retiens ces mots de Guy "En 10 ans, des annĂ©es de vie gagnĂ©es ! ". Nous voulions souligner que les progrĂšs de la recherche ont permis de parler de guĂ©rison pour certains types de lymphomes, et de maladie chronique pour d'autres, avec une qualitĂ© de vie normale ou tout du moins acceptable pour les patients. MĂȘme dans ces situations, notre mission est de demeurer vigilants..." Personnellement, j'en suis trĂšs consciente. Je sais que les traitements me mĂšneront, je l'espĂšre, Ă  une rĂ©mission. Par contre, ce serait une erreur d'espĂ©rer une guĂ©rison. Mon lymphome est chronique mais le risque de rĂ©cidives est immense. Il faudra composer avec et se plier Ă  des contrĂŽles rĂ©guliers avec "la boule au ventre" Ă  chaque fois. Cependant il faut dĂ©dramatiser le mot "cancer" pour montrer que, mĂȘme si ce n'est pas un combat facile, cela ne rime pas forcĂ©ment avec "mort" et que la vie continue mĂȘme quand on est malade. Les chances de survie de maman aprĂšs son cancer Ă©tait faibles. Presque dix ans ont passĂ©, elle est toujours lĂ ... Lundi 5 dĂ©cembre La vie a repris comme avant le traitement ou presque. Ce matin, notre petit tour au marchĂ© de Combourg. Petite ville Ă  14 kilomĂštres de notre domicile. Comme Ă  chaque fois, nous y avons rencontrĂ© des amis. C'est l'occasion de faire valoir les bistrotiers... deux aujourd'hui avec des personnes diffĂ©rentes. Quelques courses Ă  l'Hyper U et retour immĂ©diat au domicile vite rĂ©chauffer le repas afin que mon marcheur de mari soit prĂȘt Ă  l'heure pour la randonnĂ©e "marche nordique". Cette activitĂ© me manque. Mon corps rĂ©clamait une bonne sieste et je le lui ai offerte. Deux heures de sommeil. Des coups de tĂ©lĂ©phone Ă  donner et aprĂšs "je reste Ă  la maison ou je sors ?". La maison ce sera pour la semaine prochaine ! J'ai dĂ©cidĂ© d'aller rendre visite Ă  BĂ©atrice. BĂ©atrice, c'est la personne qui loue la maison de mes parents. Elle nous arrive du Nord de la France. Une femme trĂšs agrĂ©able. BĂ©atrice n'Ă©tant pas lĂ , je suis descendue jusqu'Ă  l'Ă©tang par ce sentier que j'ai tant de fois empruntĂ©. De lĂ  oĂč il repose, je sais qu'il m'observait... J'ai grandi auprĂšs de cet Ă©tang d'une superficie de 150 ha. Combien de fois, en avons nous fait le tour ? Je n'en aurais pas la force en ce moment. J'ai marchĂ©, j'ai laissĂ© encore une fois sortir une part de mon chagrin... Je suis aussi allĂ©e voir l'endroit oĂč Jiyan, Lalie et Nolan avait fait une cabane lors de vacances chez papy et mamie. Puis plus loin, j'ai observĂ© un moment le tourbillon de l'eau laissĂ© par un canard naviguant sur ce lac tranquille. Celui qui n'a pas souffert ne saura jamais comme il est doux d'apprĂ©cier toutes ces merveilles, ces morceaux de vie, ces instants magiques. Et puis, j'ai croisĂ© Sylvie et nous avons encore marchĂ© un moment ensemble, admirant la beautĂ© et le calme du lieu. C'est Ă©puisĂ©e que j'ai retrouvĂ© ma voiture. Un petit bonjour Ă  BĂ©atrice et retour Ă  la maison. Lasse mais vivante. Mardi 6 dĂ©cembre Ce matin, je suis allĂ©e Ă  la Clinique rendre une petite visite Ă  GuĂ©nolla qui recevait sa quatriĂšme cure de Rchop. Pour elle, c'est la derniĂšre la veinarde. Son lymphome est agressif Ă  grande cellules, le mien indolent Ă  petites cellules. Elle a 4 cures et moi 6... Seule l'hĂ©matologue saurait nous expliquer le pourquoi du comment. Je souhaite de tout coeur que son pet scan programmĂ© le 22 dĂ©cembre soit excellent. Nous avons Ă©changĂ© sur l'association France Lymphome Espoir. J'en ai profitĂ© pour ramener maman Ă  la maison. Il fallait se dĂ©pĂȘcher car elle ne voulait pas rater son aprĂšs-midi "club". Ah ces anciens ! Pas facile tous les jours. AprĂšs une bonne sieste, j'ai fait un peu de "paperasserie". Encore des documents Ă  envoyer pour ma future retraite. Aujourd'hui, c'est un grand jour l'officialitĂ© de l'adoption plĂ©niĂšre de notre petit Sacha. Pour la vie Sacha, Milo, Hugo ROUAUX. Enfin. Un nouveau nom pour lui, une nouvelle naissance en quelque sorte. On parle de destin oui c'Ă©tait Ă©crit quelque part que Sacha devait avoir Samuel et Isabelle comme parents. Je ne crois pas pour autant au hasard. La psychanalyste Françoise Dolto ne disait-elle pas "que les enfants choisissent leurs parents !". Mercredi 7 dĂ©cembre Toujours cette fatigue matinale. Mais ce n'est pas le moment de s'Ă©couter. Se mettre Ă  jour des tĂąches mĂ©nagĂšres auxquelles je ne puis dĂ©roger linge Ă  repasser, repas Ă  prĂ©parer, et le mĂ©nage qu'il reste Ă  faire, les deux heures qui me sont allouĂ©es ne suffisant pas. Le 14 janvier, ce sera terminĂ©... Je suis donc Ă  la recherche de quelqu'un, Ă  nos frais Ă©videmment. J'ai contactĂ© certains organismes dont l'ADMR. Ce pourrait ĂȘtre aussi une personne que nous pourrions employer nous-mĂȘmes. Toujours intĂ©ressant avec les CESU et la rĂ©duction d'impĂŽts... La fatigue ira crescendo aprĂšs chaque cure donc il me faudra absolument quelqu'un pour m'aider. J'ai encore dormi deux heures en dĂ©but d'aprĂšs-midi. Et puis exit le bonnet sur la tĂȘte, place Ă  la perruque. Le blouson chaud sur le dos, les bottines dans les pieds et direction le Super U le plus proche pour effectuer quelques courses. Acheter toutes les petites choses qui me sont personnelles et d'autres plus domestiques. Mais pour ça, pas de problĂšme, Gervais s’acquitte trĂšs bien de cette corvĂ©e et on ne manque jamais de rien. Un petit tour Ă  la pharmacie faire le plein pour les 3 semaines Ă  venir... Cette semaine, j'ai pu lire "Bouches cousues" de Mazarine Pingeot. "Je voudrais bien m'excuser d'exister... Je rougis quand on prononce mon nom... Fille illĂ©gitime d'un homme politique, nĂ©e hors mariage et cachĂ©e... Me protĂ©ger du regard des autres... Boire un cafĂ© Ă  une terrasse en Ă©chappant aux insultes...". Elle a Ă©crit ce livre pour l'enfant qu'elle veut faire avec son compagnon, pour qu'il Ă©chappe aux mots qui ont "tissĂ© sa museliĂšre". Elle attendra cet enfant pour le perdre Ă  4 mois de grossesse. RĂ©cit poignant. Jeudi 8 dĂ©cembre Une matinĂ©e encore Ă  faire les tĂąches ordinaires. Une mini-sieste et dĂ©part pour un thĂ© dansant. Mais trop de fatigue pour vraiment profiter du moment prĂ©sent. Celle-ci me rappelle combien il est inutile de vouloir en faire trop pendant cette semaine d'accalmie. Ce soir, je suis Ă©puisĂ©e. Et comme chaque fois que je ne vais pas trĂšs bien, mon corps rĂ©agit sous forme de contractures dorsales. Cet Ă©tat est liĂ© aussi Ă  ma grande angoisse. Ce cĂŽtĂ© psychologique que je n'arrive pas Ă  gĂ©rer malgrĂ© une prise quotidienne d’anxiolytiques. Quiconque n'a jamais eu la gorge nouĂ©e, le plexus solaire bloquĂ© ne peut pas comprendre. Heureux celui qui n'aura jamais fait de dĂ©pression ou connu un Ă©tat dĂ©pressif sans sa vie ! Pourtant, je ne dois pas m'apitoyer sur mon sort. Je suis bien entourĂ©e. Deux de mes enfants m'ont appelĂ©e ce soir et le troisiĂšme va passer quelques jours avec nous. L'enfant "tant attendu" va redonner de la vie dans cette maison trop dĂ©sertĂ©e par les petits enfants depuis un moment. Encore une fois, les larmes vont couler sur l'oreiller, douces et sans bruit m'amenant peut-ĂȘtre vers un lĂącher prise puis vers un sommeil rĂ©parateur. Et comme chaque fois que je suis dans cet Ă©tat, je revis mon chagrin et je pense Ă  "lui". Vendredi 9 dĂ©cembre Ma nuit a Ă©tĂ© courte. Endormissement difficile et insomnie du petit matin. Pendant ce temps de non sommeil, j'ai essayĂ© d'analyser mon Ă©tat psychologique. Comprendre pourquoi Ă  certains moments, je me sens "normale", presque forte, souriante parfois, ne montrant aucun signe de la maladie. Capable d'expliquer aux gens ce dont je souffre et les rassurer quant Ă  l'issue du traitement. Alors qu'Ă  d'autres, je me sens trĂšs mal, ne supportant plus leur empathie Ă  mon Ă©gard, agacĂ©e mĂȘme par leur "comment tu vas" ! Ce moral qui fait du yoyo pareillement aux biologies qui se succĂšdent. Simple consĂ©quence du traitement sans doute. Mais il y a un fait qui me tourmente Ă©normĂ©ment et qui me donne des sueurs froides le pet scan du 26. Cet examen dira si le traitement a bien fonctionnĂ© ou non. C'est Ă  l'aube de cette quatriĂšme chimio que je me dois d'essayer de relativiser, de positiver. Et surtout de ne pas trop faire subir Ă  mon entourage mon irritabilitĂ©. Pas facile il est vrai. Ce NoĂ«l sera trĂšs particulier cette annĂ©e. Samedi 10 dĂ©cembre Dernier week-end avant cette nouvelle cure. Profiter du moment prĂ©sent, oublier la semaine qui arrive... Je profite au maximum de notre petit "bonhomme". Et le bonheur de voir ses parents heureux vaut toutes les richesses du monde ! Ce n'est qu'en passant du temps avec les petits enfants que les liens se tissent entre eux et nous. Priver un petit de ses grands parents, c'est l'amputer de tellement d'amour ! Comme chaque jour de la semaine, une sieste s'est imposĂ©e. Une petite balade ensuite avec les enfants pour s'aĂ©rer sans oublier bien sĂ»r de passer voir leur grand mĂšre. Ce soir, j'ai dĂ©cidĂ© de faire le sapin qui, sans petits enfants, serait restĂ© au grenier cette annĂ©e. Et j'ai pu compter sur la collaboration de Sacha. Aide prĂ©cieuse. Dimanche 11 dĂ©cembre Une boucle se referme, une autre va s'ouvrir ! La quatriĂšme d'une sĂ©rie de six. Il faut attaquer dur afin que mes "chers" ganglions aient retrouvĂ© une taille normale dans deux semaines. Afin que la plupart des tĂąches "jaunes", sur la photo de mon squelette, ne soient plus prĂ©sentes. Ou presque. Quatre comme le nombre de nos petits fils bien prĂ©sents dans notre maison aujourd'hui. Une mamie aucunement marquĂ©e par la maladie. Bon teint, belle coiffure ! un tantinet heureuse ! Une petite balade tardive mais bien revigorante. Et c'est la fin du week-end. Demain direction la clinique...
CoincĂ©Dans Une SoirĂ©e Pyjama Avec Mes Faux Amis Veuillez aimer et vous abonner Ă  notre page pour voir les derniĂšres vidĂ©os #histoirescourtes. Aller vers. Sections de cette Page. Aide accessibilitĂ© . Facebook. Adresse e-mail ou mobile: Mot de passe: Informations de compte oubliĂ©es ? S’inscrire. CoincĂ© Dans Une SoirĂ©e Pyjama Avec Mes Faux Amis. Histories

Vous Ă©tiez un personnage d'Histoire ou de lĂ©gende, le SuprĂȘme EnfoirĂ© vous impose une nouvelle vie. Tout le monde va devoir cohabiter ou pas. Broken Mirror Qui es-tu ? A chaque pion sa place Liens Partagez AuteurMessageEmily KirkĂ©AdminCapacitĂ©s Niveau 2.Niveau 3.Niveau 4. Age physique 29 ansMĂ©tier Vendeuse en animalerie / Mannequin occasionnelle Double-compte Ariane / Une fĂ©e drag / Un daddyAvatar Allison HarvardPseudonyme Thalia BubbleCrĂ©dits Thalia BubbleMessages 138Date d'inscription 22/06/2018Sujet Mes amis, mes amours, mes animaux Ven 24 Avr - 1716 Emily KirkĂ©CircĂ©29 ansMagicienneViergeCĂ©libataireDivinitĂ©Dans ma tĂȘte Douce ◊ RĂȘveuse ◊ Timide ◊ Peur des hommes ◊ Adore les animaux ◊ Joyeuse ◊ Bonne amie ◊ NaĂŻve ◊ Parfois mĂ©lancolique ◊ Story of my life Fille de Helios le Soleil ◊ Soeur de PasiphaĂ© ◊ A toujours vĂ©cu sur une Ăźle ◊ Aime Ă  changer les hommes en animaux ◊ Est toujours vierge ◊ N'a rien de la mĂ©chante ou lubrique sorciĂšre de l'OdyssĂ©e ◊ d'ailleurs, Ulysse ne l'a jamais touchĂ© ◊ a perdu un amant il y a longtemps ◊ DĂ©teste son beau-frĂšre Minos◊ Essaie de se mĂȘler aux autres ◊ mais elle reste trĂšs timide ◊ Elle est mannequin Ă  ses heures ◊ mais prĂ©fĂšre son travail Ă  l'animalerie ◊ Pleure la disparition de sa petite amie, MaĂ«llis ◊all i want is youMĂ©tamorphosĂ©s ♂ ◊ Vous avez Ă©tĂ© changĂ© en bĂȘte par CircĂ© et ça crĂ©e des liens, plein d'affection ou de rancoeurFaire battre mon coeur ♀ ◊ Une personne pour redonner le goĂ»t de l'amour Ă  celle qui ne l'a vĂ©cu que furtivement, par deux DU LIEN ♂ / ♀ ◊ description du lien recherchĂ© avec plein de dĂ©tails vachement and let's talkJe suis actuellement libre pour d'Ă©ventuels RP. Je ne prends que 2 RP en cours en mĂȘme temps. Je fais en moyenne 500 Ă  800 mots par action! [url=LIEN]www.[/url] TITRE avec NOM ◊ DESCRIPTON[url=LIEN]www.[/url] TITRE avec NOM ◊ DESCRIPTONpreviously on...www. Event. Music of the fight avec d'autres ◊ Une Ă©trange Ă©toile filante s'Ă©crase au pied de la montagne et nombreux sont ceux qui s'y rendent en quĂȘte d'un Malice de matou avec Chester Jester ◊ Un certain patron de boite de nuit au sourire trop large et anciennement Ă  la fourrure colorĂ©e dĂ©cide de mettre le bazar dans l'animalerie. Peut-ĂȘtre que cette farce aura d'heureuses consĂ©quences. www. Pendaison de crĂ©mailliĂšre avec Alexi, Alessandro et Aurora ◊ Le nouveau voisin organise une fĂȘte pour rencontrer tout le monde et c'est l'occasion de saluer certains, de crĂ©er du lien. EspĂ©rons que tout se passe bien. www. Girls only avec MaĂ«llis Laophis ◊ Une soirĂ©e pyjama, une expĂ©rience nouvelle avec une amie qui va devenir plus Paradoxe intriguant avec SilĂšne Millepertuis ◊ Il y a longtemps, la magicienne qui changeait les hommes en animaux rencontra un ĂȘtre Ă©trange et surprenant, Ă  mi-chemin entre deux Ă©tats un satyre, le grand Le ver de trop avec Diego Isaac Octavius ◊ RP roulette dans le dĂ©sert, en bunny face Ă  un ver titre du rp avec Pseudo ◊ Description du RP, passages importants pour l'Ă©volution du personnage et du lien, ce genre de choses, quoi. code by sceaudelaine; avatar by thaliabubble J'accepte les rps sms_________________Freedom c RogersPrĂ©sentation - LienDerniĂšre Ă©dition par Emily KirkĂ© le Dim 29 Nov - 1550, Ă©ditĂ© 3 fois Emily KirkĂ©AdminCapacitĂ©s Niveau 2.Niveau 3.Niveau 4. Age physique 29 ansMĂ©tier Vendeuse en animalerie / Mannequin occasionnelle Double-compte Ariane / Une fĂ©e drag / Un daddyAvatar Allison HarvardPseudonyme Thalia BubbleCrĂ©dits Thalia BubbleMessages 138Date d'inscription 22/06/2018Sujet Re Mes amis, mes amours, mes animaux Dim 24 Mai - 1137 Comment vous oublier ?code by sceaudelaineArwen EvohĂ©NiĂšce Ma niĂšce que je n'ai jamais eu le plaisir de rencontrer. J'ai entendu parler d'elle, de sa bontĂ©, de l'aide qu'elle a apportĂ© Ă  ThĂ©sĂ©e et de la façon dont il l'a remerciĂ©. Heureusement, elle a su rebondir. Peut-ĂȘtre que je pourrais la saluer, Ă  l'occasion. Mathilde EcatĂšdĂ©liosNiĂšceMĂ©dĂ©e...autre niĂšce, autre terrible trahison de la part d'un homme. Je ne saurais dire si je soutiens sa furie sanguinaire mais c'Ă©tait une Ă©poque complexe pour les femmes et je peux comprendre qu'elle ait eu soif de vengeance. Je me demande si j'aurai la chance de me lier Ă  elle car, mĂȘme si je suis son aĂźnĂ©e, je l'admire beaucoup. Aurora H. BlackhowlClienteMiss Blackhowl a adoptĂ© l'un des pensionnaires de ma boutique alors nous sommes, quelque part, liĂ©es. Comme la ville est petite, il nous arrive de discuter de choses et d'autres, j'en profite pour m'assurer que tout va bien. Par ailleurs, son fiancĂ© possĂšde un haras et j'adore admirer les chevaux qu'il possĂšde. HĂ©lios CaradjaCollĂšgueCertains visages marquent les esprits, d'autres sont destinĂ©s Ă  orner les murs et les couvertures de magazine. HĂ©lios est un collĂšgue, un excellent mannequin et comme nous sommes tous les deux d'une nature renfermĂ©e, nos rapports sont cordiaux sans ĂȘtre trop intimes. En tant qu'homme, il m'inquiĂšte Ă©videmment mais peut-ĂȘtre que lui parler serait un bon exercice dans ce nouveau monde. Il n'a rien de mĂ©chant et peut-ĂȘtre que nous venons de la mĂȘme Ă©poque. A vrai dire, ça n'a pas grande importance, nous travaillons bien et c'est l'essentiel, pour le moment. MaĂ«llis LaophisAmie chĂšre D'elle, je ne sais que peu de choses si ce n'est qu'elle travaille Ă  l'aquarium de la ville et qu'auparavant, je l'avais perçue au cafĂ©. En revanche, c'est une jeune femme trĂšs agrĂ©able et elle a de jolis yeux. Dans le cadre d'un shooting sous-marin, elle m'a donnĂ© des conseils pour retenir ma respiration et Ă©viter de dĂ©ranger les poissons multicolores qui Ă©voluaient autour de moi. J'ai apprĂ©ciĂ© sa prĂ©sence discrĂšte, surtout coincĂ©e en robe longue dans un bassin. Nous sommes devenues amies et maintenant, je ressens une grande joie en pensant Ă  elle...vraiment trĂšs grande. Edit. Nous Ă©tions si heureuses, je l'aimais et je crois qu'elle m'aimait aussi. Mais elle n'est plus lĂ , elle est partie, sans un mot, sans un indice. Erkan KamossisAmiDans le monde de la nuit et des apparences, il est Ă  la fois le roi et le pourvoyeur de boissons. Patron du club le plus sĂ©lectif de Mirapolis, Erkan n'est pourtant pas un ĂȘtre inaccessible et en tant que mannequin, j'ai eu l'occasion de le rencontrer lorsqu'il a créé son univers. MalgrĂ© son rĂŽle de chef de cĂ©rĂ©monie et mon habituel malaise vis Ă  vis de la gente masculine, nous nous entendons bien et je pense mĂȘme pouvoir dire que nous sommes bons amisChester JesterFĂ©lin malicieuxqui dĂ©cida un jour de franchir la porte de mon animalerie pour dĂ©clencher une Ă©meute, j'ai rapidement dĂ©couvert quelle secrĂšte apparence se dissimulait sous la chair d'homme. Tu es un chat, plus aucun doute n'est possible et si nos dĂ©buts furent particuliers, j'aime Ă  penser que tu me laisseras gratouiller ta tĂȘte un jour prochain. Dans ce monde Ă©trange, tu n'as que l'aspect d'un homme et tu ne m'inquiĂšte pas, quelque part, tu es dĂ©jĂ  mon ami, mon C'est une histoire plutĂŽt Ă©trange mais assez amusante. Orion Ă©tait au dĂ©part un Reflet venu rĂ©parer un petit souci de plomberie dans ma cuisine. Il s'est montrĂ© trop entreprenant et je me suis enfermĂ©e dans la salle de bain le temps d'appeler quelqu'un pour m'aider. Mais il n'y a pas eu besoin puisque le Reflet a bu le contenu d'une de mes fioles il faut vraiment que je les range mieux et il s'est changĂ© en tamarin lion dorĂ©. Il est plutĂŽt mignon et gentil maintenant, quoiqu'il adore se rĂ©fugier entre mes MillepertuisAmi de longue dateLa premiĂšre fois que j'ai rencontrĂ© Pan, c'Ă©tait il y a des siĂšcles sur mon Ăźle. J'ai Ă©tĂ© alors intriguĂ©e par sa physionomie, Ă  mi-chemin entre l'homme et l'animal. Bien qu'Ă©trange par certains cĂŽtĂ©s, il est aussi trĂšs gentil, drĂŽle et c'est un ami, probablement le seul de mon ancienne vie qui ait conservĂ© l'usage de la parole. C'est un ĂȘtre particulier mais fascinant. Chin-Ho ParkAmi et collĂšgueSon oeil jamais ne déçoit et j'aime Ă  ĂȘtre photographiĂ©e par Chin-Ho car je ne me sens pas mal Ă  l'aise. Chin-Ho a une façon particuliĂšre de parler aux mannequins, de les conseiller sur leurs poses et il m'arrive de discuter un peu en partageant un cafĂ© en sa compagnie. Parfois, son regard devienne plus vague, comme beaucoup, l'as de la photo cache de lourds secrets, des blessures Ă  l'Ăąme. J'espĂšre pouvoir l'aider de mon mieux. En attendant, c'est une personne que j' LupinMeilleur amiCertaines personnes n'ont pas besoin d'ĂȘtre connues depuis longtemps pour prendre une grande place dans nos coeurs. Arkasis est un jeune homme que je qualifierais d'assez particulier, Ă©trange mĂȘme, tenant parfois plus de l'animal craintif que de l'humain et c'est probablement pour ça que nous nous entendons si bien. Nul besoin de mots, sa prĂ©sence me convient tout Ă  fait et je pense pouvoir affirmer qu'il est devenu mon meilleur ami, je ne pourrais rĂȘver meilleur compagnon, surtout alors que je pleure encore la disparition de ma chĂšre LazuliEmmerdeurCeux qui me connaissent savent que je n'emploie pas ce mot souvent mais il n'y a pas d'autre façon de prĂ©senter M. Lazuli dans mon entourage. Cet homme ne sait pas faire autre chose que de mettre le bazar, de provoquer des incidents dans l'animalerie ou ailleurs. Si l'on ajoute Ă  cela qu'il est...et bien, un homme et que je ne suis pas de bonne humeur ces derniers temps, on ne peut pas dire que je porte Ambre dans mon coeur. Il ne suffit de rester loin de lui je suppose, en espĂ©rant que nos routes ne se croiseront pas trop I. OctaviusCasse-piedsPourtant, j'insulte rarement mais cet petit Ă©nergumĂšne semble avoir le don de mettre hors de lui n'importe qui. Il faut dire qu'ĂȘtre perdue dans le dĂ©sert n'aide pas Ă  garder le moral mais qu'il ait eu le culot de lancer un ver des sables sur moi pour qu'il me mange, c'est tout Ă  fait grossier ! Je n'apprĂ©cie que peu les hommes mais lui, c'est un autre genre. AstĂ©rion TaurusNeveuJen 'ai pas eu la chance de le rencontrer encore, ni dans cette vie ni dans la prĂ©cĂ©dente mais je pressens qu'il est un ĂȘtre riche, intĂ©rieurement. Ma soeur enfantant d'un hybride, voilĂ  une nouvelle qui m'a longtemps occupĂ© l'esprit et il est certain que mon neveu m'intrigue. Peut-ĂȘtre...pourrais-je me montrer de quelque rĂ©confort. Ce n'est pas certain mais il est de mon sang, de ma BotteroCliente Ă©trangeJe suis habituĂ©e aux demandes d'animaux exotiques, de mĂȘme qu'Ă  ceux qui veulent l'animal le plus cĂąlin mais Miss Bottero ne voulait ni l'un ni l'autre. Elle m'a demandĂ© "quelque chose de petit qui peut se faufiler partout", ce qui est assez peu commun. Cependant, je n'ai pas cherchĂ© Ă  en savoir plus nous sommes Ă  Mirapolis aprĂšs tout et elle est donc ressortie de la boutique avec un adorable furet. Puis elle est revenue aprĂšs quelques semaines pour me demander un bĂ©bĂ© crocodile, tout de suite plus extravagant. Elle me donne de leurs nouvelles de temps Ă  autre et en profite pour me poser des questions sur la BarriĂšre et mon envie d'aller au dehors. Cette femme semble chercher les problĂšmes et l'action, je prĂ©fĂšre observer tout cela de loin. Pseudotitre du lienSaepissime igitur mihi de amicitia cogitanti maxime illud considerandum videri solet, utrum propter imbecillitatem atque inopiam desiderata sit amicitia, ut dandis recipiendisque meritis quod quisque minus per se ipse posset, id acciperet ab alio vicissimque redderet, an esset hoc quidem proprium amicitiae, sed antiquior et pulchrior et magis a natura ipsa profecta alia causa. Amor enim, ex quo amicitia nominata est, princeps est ad benevolentiam coniungendam. Nam utilitates quidem etiam ab iis percipiuntur saepe qui simulatione amicitiae coluntur et observantur temporis causa, in amicitia autem nihil fictum est, nihil simulatum et, quidquid est, id est verum et trium sententiarum nulli prorsus assentior. Nec enim illa prima vera est, ut, quem ad modum in se quisque sit, sic in amicum sit animatus. Quam multa enim, quae nostra causa numquam faceremus, facimus causa amicorum! precari ab indigno, supplicare, tum acerbius in aliquem invehi insectarique vehementius, quae in nostris rebus non satis honeste, in amicorum fiunt honestissime; multaeque res sunt in quibus de suis commodis viri boni multa detrahunt detrahique patiuntur, ut iis amici potius quam ipsi est super his, ut homines quidam ignoti, vilitate ipsa parum cavendi ad colligendos rumores per Antiochiae latera cuncta destinarentur relaturi quae audirent. hi peragranter et dissimulanter honoratorum circulis adsistendo pervadendoque divites domus egentium habitu quicquid noscere poterant vel audire latenter intromissi per posticas in regiam nuntiabant, id observantes conspiratione concordi, ut fingerent quaedam et cognita duplicarent in peius, laudes vero supprimerent Caesaris, quas invitis conpluribus formido malorum inpendentium DESCRIPTION DESCRIPTIONPseudotitre du lienSaepissime igitur mihi de amicitia cogitanti maxime illud considerandum videri solet, utrum propter imbecillitatem atque inopiam desiderata sit amicitia, ut dandis recipiendisque meritis quod quisque minus per se ipse posset, id acciperet ab alio vicissimque redderet, an esset hoc quidem proprium amicitiae, sed antiquior et pulchrior et magis a natura ipsa profecta alia causa. Amor enim, ex quo amicitia nominata est, princeps est ad benevolentiam coniungendam. Nam utilitates quidem etiam ab iis percipiuntur saepe qui simulatione amicitiae coluntur et observantur temporis causa, in amicitia autem nihil fictum est, nihil simulatum et, quidquid est, id est verum et trium sententiarum nulli prorsus assentior. Nec enim illa prima vera est, ut, quem ad modum in se quisque sit, sic in amicum sit animatus. Quam multa enim, quae nostra causa numquam faceremus, facimus causa amicorum! precari ab indigno, supplicare, tum acerbius in aliquem invehi insectarique vehementius, quae in nostris rebus non satis honeste, in amicorum fiunt honestissime; multaeque res sunt in quibus de suis commodis viri boni multa detrahunt detrahique patiuntur, ut iis amici potius quam ipsi est super his, ut homines quidam ignoti, vilitate ipsa parum cavendi ad colligendos rumores per Antiochiae latera cuncta destinarentur relaturi quae audirent. hi peragranter et dissimulanter honoratorum circulis adsistendo pervadendoque divites domus egentium habitu quicquid noscere poterant vel audire latenter intromissi per posticas in regiam nuntiabant, id observantes conspiratione concordi, ut fingerent quaedam et cognita duplicarent in peius, laudes vero supprimerent Caesaris, quas invitis conpluribus formido malorum inpendentium du lienSaepissime igitur mihi de amicitia cogitanti maxime illud considerandum videri solet, utrum propter imbecillitatem atque inopiam desiderata sit amicitia, ut dandis recipiendisque meritis quod quisque minus per se ipse posset, id acciperet ab alio vicissimque redderet, an esset hoc quidem proprium amicitiae, sed antiquior et pulchrior et magis a natura ipsa profecta alia causa. Amor enim, ex quo amicitia nominata est, princeps est ad benevolentiam coniungendam. Nam utilitates quidem etiam ab iis percipiuntur saepe qui simulatione amicitiae coluntur et observantur temporis causa, in amicitia autem nihil fictum est, nihil simulatum et, quidquid est, id est verum et trium sententiarum nulli prorsus assentior. Nec enim illa prima vera est, ut, quem ad modum in se quisque sit, sic in amicum sit animatus. Quam multa enim, quae nostra causa numquam faceremus, facimus causa amicorum! precari ab indigno, supplicare, tum acerbius in aliquem invehi insectarique vehementius, quae in nostris rebus non satis honeste, in amicorum fiunt honestissime; multaeque res sunt in quibus de suis commodis viri boni multa detrahunt detrahique patiuntur, ut iis amici potius quam ipsi est super his, ut homines quidam ignoti, vilitate ipsa parum cavendi ad colligendos rumores per Antiochiae latera cuncta destinarentur relaturi quae audirent. hi peragranter et dissimulanter honoratorum circulis adsistendo pervadendoque divites domus egentium habitu quicquid noscere poterant vel audire latenter intromissi per posticas in regiam nuntiabant, id observantes conspiratione concordi, ut fingerent quaedam et cognita duplicarent in peius, laudes vero supprimerent Caesaris, quas invitis conpluribus formido malorum inpendentium du lienSaepissime igitur mihi de amicitia cogitanti maxime illud considerandum videri solet, utrum propter imbecillitatem atque inopiam desiderata sit amicitia, ut dandis recipiendisque meritis quod quisque minus per se ipse posset, id acciperet ab alio vicissimque redderet, an esset hoc quidem proprium amicitiae, sed antiquior et pulchrior et magis a natura ipsa profecta alia causa. Amor enim, ex quo amicitia nominata est, princeps est ad benevolentiam coniungendam. Nam utilitates quidem etiam ab iis percipiuntur saepe qui simulatione amicitiae coluntur et observantur temporis causa, in amicitia autem nihil fictum est, nihil simulatum et, quidquid est, id est verum et trium sententiarum nulli prorsus assentior. Nec enim illa prima vera est, ut, quem ad modum in se quisque sit, sic in amicum sit animatus. Quam multa enim, quae nostra causa numquam faceremus, facimus causa amicorum! precari ab indigno, supplicare, tum acerbius in aliquem invehi insectarique vehementius, quae in nostris rebus non satis honeste, in amicorum fiunt honestissime; multaeque res sunt in quibus de suis commodis viri boni multa detrahunt detrahique patiuntur, ut iis amici potius quam ipsi est super his, ut homines quidam ignoti, vilitate ipsa parum cavendi ad colligendos rumores per Antiochiae latera cuncta destinarentur relaturi quae audirent. hi peragranter et dissimulanter honoratorum circulis adsistendo pervadendoque divites domus egentium habitu quicquid noscere poterant vel audire latenter intromissi per posticas in regiam nuntiabant, id observantes conspiratione concordi, ut fingerent quaedam et cognita duplicarent in peius, laudes vero supprimerent Caesaris, quas invitis conpluribus formido malorum inpendentium c RogersPrĂ©sentation - LienDerniĂšre Ă©dition par Emily KirkĂ© le Lun 30 Mai - 1042, Ă©ditĂ© 1 fois Camille BotteroCapacitĂ©s Niveau 4 Passe d'un monde Ă  l'autre juste en claquant des talons trois foisAge physique 26 ans MĂ©tier Barmaid au WonderlandAvatar Chloe BennetPseudonyme GrindyCrĂ©dits GhanyMessages 26Date d'inscription 16/04/2022Sujet Re Mes amis, mes amours, mes animaux Dim 8 Mai - 1538 Tu es du genre Ă  aller dans les bars ? Ou alors je pourrais adopter un animal chez toi. _________________Is you a good witchor just a bad bitchANAPHORE Emily KirkĂ©AdminCapacitĂ©s Niveau 2.Niveau 3.Niveau 4. Age physique 29 ansMĂ©tier Vendeuse en animalerie / Mannequin occasionnelle Double-compte Ariane / Une fĂ©e drag / Un daddyAvatar Allison HarvardPseudonyme Thalia BubbleCrĂ©dits Thalia BubbleMessages 138Date d'inscription 22/06/2018Sujet Re Mes amis, mes amours, mes animaux Lun 30 Mai - 1035 Tout a Ă©tĂ© rĂ©glĂ© via messages au final, je te note sous c RogersPrĂ©sentation - Lien Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Mes amis, mes amours, mes animaux Mes amis, mes amours, mes animaux Page 1 sur 1 Sujets similaires» Arkasis - Les amis, les amours, les emmerdes...» Il Ă©tait un Dieu... et ses amis Anubis, pour vous servirPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumBroken Mirror Qui es-tu ? A chaque pion sa place Liens

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